Marie, sept ans, petite fille sage et bien élevée, va découvrir ses cadeaux au pied du sapin.Chaque année, le même cérémonial se reproduit : depuis le matin, son frère Fritz et elle n'ont pas accès à la pièce centrale et au salon attenant. Blottis l'un contre l'autre, dans le noir (il est coutume de ne pas apporter de lumière ce jour-là), ils essaient d'imaginer la féérie à laquelle ils vont participer dans quelques instants.
C'est surtout aux cadeaux de leur parrain Drosselmeier, Conseiller à la Cour d'Appel, qu'ils pensent. Ce monsieur, tout compte fait pas très avenant physiquement, a de l'or dans les doigts ; il sait réparer toutes les petites mécaniques défaillantes et, surtout, est capable de créer toutes sortes d'automates qui ravissent les deux enfants.
Ils vont d'abord découvrir les merveilles que leurs parents leur ont réservées. Que de beaux cadeaux ! Mais l'enchantement viendra des présents de leur parrain, comme chaque année. "Un magnifique château, avec de vraies fenêtres et des tours dorées, se dressait sur une pelouse verte parsemée de fleurs de toutes les couleurs. On entendit un carillon : portes et fenêtres s'ouvrirent et l'on aperçut de minuscules et ravissants personnages qui se promenaient dans les salles".
Marie, émerveillée par cette symphonie de couleurs et de mouvements, reste cependant attirée par un petit personnage apparemment insignifiant : "Outre que son buste trop développé et assez haut n'était guère proportionné à ses jambes grêles, sa tête, elle aussi, semblait beaucoup trop grosse. Mais la netteté de son habillement, révélant un homme raffiné et de bon goût, réparait bien des choses". Ce petit personnage appartient à la famille des casse-noisettes.
Alors que Marie prend ce petit personnage sous son aile, Fritz, son frère, un peu jaloux, s'acharne à le détruire, tout du moins à le détériorer. Et lorsque les enfants devront aller se coucher, Marie allongera son protégé dans le lit (et à la place) de sa poupée préférée, aux côtés de l'armée de soldats de plomb que son frère a reçu. Une vitrine dans la salle est réservée aux jouets des enfants. Marie obtient de poursuivre, seule, une partie de la soirée devant la vitrine, à contempler les jouets.
Aux douze coups de minuit, sous son regard ébahi et affolé, les jouets prennent vie et doivent s'allier contre un escadron de rats venus les attaquer. Casse-Noisette, malgré les blessures infligées par Fritz prend la tête du commandement. Le combat sera rude ! Et c'est pour les beaux yeux de la poupée que Marie a sacrifiée pour lui qu'officiellement il combattra.
Bien sûr, la belle, entrée dans le cœur de Casse-Noisette n'est autre que Marie !
Ce conte merveilleux permet au lecteur de sans cesse aller et venir entre le monde de la réalité et celui du rêve. Il est entraîné dans le fantastique, dans une sorte de "monde-frontière", dont les zones, mystérieuses, le conduisent à faire cohabiter le réel et l'imaginaire, la vie et la mort, l'enfance et l'adultité, le conscient et l'inconscient. Quelle belle œuvre ! Il n'y a pas de quoi s'étonner que d'autres célébrités (Alexandre Dumas, et Tchaïkovski, notamment) aient souhaité la faire vivre sous leur propre inspiration !
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