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Critiques de Erwan Larher (218)
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Le livre que je ne voulais pas écrire

L'auteur nous raconte ici ce soir du 13 Novembre 2015 ou il se rend à un concert de rock au Bataclan, mais il ne veut pas écrire un livre sur son vécu. Erwan Lahrer est écrivain et ses amis vont le convaincre de faire un récit de cette partie de sa vie, l'auteur décide donc de faire un objet littéraire avec son vécu de ce soir là.



Erwan Lahrer se rend au concert des Eagles of Death Metal pile au moment ou se termine le groupe de la première partie, il devait se rendre à ce concert avec des amis mais tous ont finalement décommandés. Ce jour là l'auteur oubli également son téléphone, dans ce témoignage nous suivons Erwan Lahrer mais également ce qu'il nomme le "vu du dehors" c'est à dire les proches qui s’inquiètent pour lui et auquel il ne peut pas donner de nouvelle.



Erwan Lahrer nous indique comment il a réussi à survivre durant le carnage du Bataclan en faisant le mort aux milieux des corps et en se disant qu'il est un cailloux afin de bouger le moins possible malgré la souffrance de la balle qu'il a reçu aux fesses.



Il nous raconte également la fin de la prise d'otage ou il se dit que son calvaire est terminé mais cela va encore durer un bout de temps avant qu'Erwan Lahrer ne soit transférer à l'hôpital de Créteil.



Il nous raconte également l'après les consultations pour surmonter ce traumatisme, ses relations avec le personnel hospitalier.



Un livre bouleversant que j'ai lu quasiment 2 jours après jour pour jour après ce 13 Novembre 2015 et ce livre me restera très longtemps en mémoire.



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Pourquoi les hommes fuient ?

« Et toi, tu fais quoi ? (Je dîne avec toi, mec, et je m’ennuie.) »

Hou ça partait mal, entre ce roman et moi. Débuté avec un solide a priori (jamais terminé un roman d’Etwan Larher, il me perdait en cours), les premiers temps avec miss Jane (prononcer « Jhaine…) » ne m’incitaient guère à l’apprécier, elle et surtout sa langue, quelque peu hérissante, à mes yeux à tout le moins. Et puis elle m’a eue, la zouz. « Pendant que l’écrivain est aux toilettes, Jane checke ses profils. Il l’a saoulée avec ses remarques moisies, genre c’est malpoli de garder son portable sur la table, encore plus de répondre à ses messages. Invite une vieille la prochaine fois, Balzac ! » Elle est drôle, Jane. Libre, aussi. Tendre, évidemment, sous sa carapace d’épines acérées. Sa narration est entrecoupée par celles de ses deux pères putatifs, dont elle est à la recherche. Leur niveau de langage est tout autre, et cet écart est vraiment intéressant. « L’hiver t’est merveille, à présent. Lactescente pureté tavelée de crissements… » vs « Comme si tu lisais des romans, je lui ai répondu. Il m’a envoyé un selfie avec sa bibliothèque en arrière-plan, comment il m’a châtiée le bâtard ! » J’ai même dû chercher quelques mots que je ne connaissais pas, comme : vénéfice, smaragdin,ou encore pégueux, wow. Il n’y a que ce « fors (« cette jolie banlieusarde dont tu ignorais tout fors la nudité ») qui tombe à plat, parce que dit par Jane, bien loin de ses habitudes et d’où sortirait-elle ceci, elle qui revendique comme un fait d’arme de ne jamais, jamais rien lire du tout, et certainement pas des romans ? En dehors de ces deux aspects déjà totalement réjouissants (la langue et l’humour), le roman mène une enquête dans un environnement qui n’est pas tout à fait le nôtre. Une piste, notamment, est juste évoquée, comme ça, sans obtenir le développement qu’elle mérite et c’est aussi frustrant qu’amusant. Jane est témoin d’une bastonnade policière dont la victime surprend… Je me suis dit non mais c’est quoi, ça ? Avec un regain d’intérêt amusé. Mais ce n’était rien, en fait, qu’une fantaisie pas exploitée par la suite, ou de si loin qu’on le regrette. Tout ceci donne un roman dans lequel on s’enfonce avec de plus en plus de plaisir, et dont on apprécie le message sous l’intrigue. Il y est finalement question de solidarité, d’entraide et de valeurs magnifiques telles que la gentillesse et la bienveillance. Différent, et bien sympathique.
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Le livre que je ne voulais pas écrire

Comment dire l'indicible , comment partager ces moments de chaos où le monde s'écroule sous vos pieds , et sous les balles de kalachnikov ?

Quand je suis passé une nuit de l'été 2016 à pied devant le Bataclan , j'avoue que j'ai été submergé par un océan de tristesse , je me suis arrêté et j'ai senti que ce lieu était habité , les âmes des morts planent toujours sur cet endroit .

J'ai la faiblesse , comme Erwan Lahrer , d'aller régulièrement aux concerts de rock , j'ai même assisté à un concert d'Eagles of Death Metal , pire encore j'étais dans une salle de concert la nuit du 13 au 14 novembre 2015 , mais pas à Paris .

Alors l'histoire qu'Erwan Lahrer nous fait partager , je me suis senti complètement impliqué dedans , j'ai éprouvé la peur , la tristesse , la souffrance , j'ai entendu les HURLEMENTS des blessés qui se vidaient de leur sang . Ce sont mes frères et mes sœurs que l'on a assassinés , mutilés et terrorisés .

Erwan Lahrer nous raconte son Bataclan cette fameuse nuit où tout a basculé pour lui et des centaines de personnes , où il a pris une balle dans la fesse tirée à bout portant . "A partir de là , ce n'est plus ton histoire , c'est aussi la nôtre" .

Essayez d'imaginer l'angoisse de ses proches , ses amis , sa famille , ses anciennes amantes , l'attente fébrile toute la nuit après l'attentat . Pour couronner le tout , son téléphone est resté chez son amie , et il n'avait aucun papier sur lui .

Et l'attente d'une délivrance dans une mare de sang , le sien et celui des autres victimes , les HURLEMENTS des blessés , les détonations d'armes de guerre .

On sent la souffrance du voisin (voisine?) qui s'agrippe à sa cheville , l'angoisse de ne pas être secouru à temps , l'hémorragie qui ne peut être contenue .

Et puis finalement la présence rassurante des militaires , puis les secours débordés par le nombre de victimes , l'arrivée à l'hôpital et la prise en charge .

Et , heureusement , tous les amis (quelle solidarité entre écrivain-es !) , la famille , tout l'environnement est là pour entourer le blessé et le soutenir moralement ("j'ai découvert tout cet amour . Il a fait dévier la trajectoire de la balle , n'essayez pas de me prouver le contraire" ) . Sans oublier le personnel hospitalier auquel l'auteur rend hommage pour leur générosité et leur bienveillance (petit bémol avec la psychologue genre "mère supérieure" , qui était censée être à l'écoute du survivant , mais apparemment psychorigide : "vous êtes trop joyeux" ) .

C'est un roman écrit à plusieurs voix , celle de l'auteur , prépondérante , celle des amis proches , de son amie Jeanne , de son père , et même deux des terroristes , Efrit et Iblis . Peut-être pour essayer de les comprendre , ces barbares , qui ne sont pas cultivés comme l'auteur , qui n'ont pas reçu ton éducation ou qui ont manqué d'amour ou d'attention de la part du corps social .

En s'attaquant à toi , ils ont attaqué notre société entière ("en te blessant , ils ont blessé chacun d'entre nous") .

En définitive , ils n'ont pas gagné , car l'auteur "va continuer à regarder le monde avec sa tête de cyber ludion au charme en bandoulière - et c'est tant mieux" .

J'ai découvert cet auteur avec ce roman , et je suis tellement emballé par son écriture que je vais m'attaquer à ses romans précédents , son livre m'a emporté , et touché profondément , j'ai l'impression que nous sommes semblables , donc frères . Sauf que je ne porte pas de santiags !







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L'abandon du mâle en milieu hostile

Nous sommes à Dijon dans les années 80 : le décor est installé. Le reste relève de l'improbable... Je ne dis pas ça pour pointer du doigt un quelconque défaut dans l'élaboration de l'histoire. Non. Le roman se construit justement sur cette idée là : ce que la vie a réservé au personnage narrateur, nul ne s'en serait douté et surtout pas lui, le jeune bourgeois de bonne famille à la raie sur le côté un peu coincé et propre sur lui. Nous découvrons au fil de son récit comment une rencontre peut bouleverser une vie. Je n'en peux dire plus, au risque de dévoiler l'histoire... Un très bon roman en lice pour le Prix des Lycéens et Apprentis de Bourgogne. Les ados l'aimeront-ils ?
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Pourquoi les hommes fuient ?

Chère lectrice, cher lecteur, si tu veux t’endormir avec les poules, n’ouvre pas ce roman à la tombée de la nuit car Jane, la jeune héroïne solaire du dernier roman d’Erwan Larher, paru en août 2019 chez Quidam éditeur ne te laissera en aucun cas la quitter avant la dernière page.



À vingt-et-un ans, hyper connectée aux réseaux et bourrée d’énergie, s’exprimant sans filtre, Jane est une guerrière contemporaine, seule et libre depuis la disparition accidentelle de sa mère, vivant de petits boulots et larcins, une héroïne blindée et tendre sous ses pics, formidablement attachante.



Pourtant ce qui la ronge est la culpabilité de son père disparu dans la nature avant son quatrième anniversaire. De ce père disparu elle ne sait rien, si ce n’est ce mot – musicien – lâché un jour par sa mère, par inadvertance. Une envie tenace et des indices apparus, eux aussi, par inadvertance l’entraînent sur les traces de ce père musicien, en posant et reposant cette question lancinante des raisons de sa disparition.



"En résumé, j’ai vingt et un ans et je n’ai plus de mère et j’ai à peine connu mon père, si tant est que ce fut lui le mec qui me faisait jouer de temps en temps sur ses genoux et me lisait des histoires une clope au bec – je me souviens davantage de son odeur de tabac que de son visage."



En suivant la trace des deux membres disparus d’un groupe de rock des années 1980, en intégrant joyeusement les personnages de son précédent roman « Marguerite n’aime pas ses fesses », « Pourquoi les hommes fuient » est parsemé d’indices et de correspondances sur les traces du père, composant sur fond de décomposition sociale un récit joueur qui a le sel piquant de l’enquête.



Jane, un guitariste punk qui a raté sa vie et une pop star issus d’un même groupe formé dans les années 1980, un ermite retiré du monde, un écrivain consacré, vieux beau qui « biche quand on le reconnaît » et « culbute ses groupies en cachette de sa femme » : Erwan Larher, qui revient à la fiction après « Le livre que je ne voulais pas écrire », nous offre avec ce roman une très belle fugue, où l’entrelacement et le développement successif de chacune des voix, autour de la personnalité explosive de Jane, mouche du coche, apporte subtilement des fragments pluriels de réponse à cette question mystérieuse : « Pourquoi les hommes fuient ? »



"Pendant que l’écrivain est aux toilettes, Jane checke ses profils. Il l’a saoulée avec ses remarques moisies, genre c’est malpoli de garder son portable sur la table, encore plus de répondre à ses messages. Invite une vieille la prochaine fois, Balzac ! Trois afters possibles, dont un mortel dans un squat d’artistes. Il y aura des substances et des potes zicos. Elle tape le nom de l’Ecrivain. Aucun résultat. Bizarre. Elle l’a vu signer masse de bouquins au Salon du livre, aujourd’hui. Elle n’a pas dû orthographier son nom correctement. Elle regarde autour d’elle. Ils sont tous morts, dans ce restau. Assis bien droits, ils chuchotent, du moins ceux qui échangent, les autres clappent sans rien se dire, même des couples – plutôt crever ! Elle a envie de se lever et de hurler, pour voir, ou de montrer ses seins."



Face à la prédation économique et sexuelle, à la précarité, à la prostitution adolescente et aux petits boulots sans issue, Jane oppose moins sa rage, comme l’héroïne de « Désintégration » d’Emmanuelle Richard, que son désir forcené de liberté, malgré la culpabilité qui lui colle à la peau comme la poisse. L’héroïne du roman d’Erwan Larher et sa langue fleurie émaillée d’argot, jamais artificielle, l’agencement joueur de l’enquête et la partition des voix transforment ce roman en un moment de lecture jubilatoire, tout en dépeignant la société qui se détraque arrière-plan, un désordre du monde auquel Jane semble totalement aveugle.



Nous aurons la joie d’accueillir Erwan Larher le mercredi 20 novembre en soirée à la librairie Charybde (à Ground Control) pour évoquer ce roman haut en couleurs.



Retrouvez cette note de lecture et beaucoup d'autres sur le blog de Charybde :

https://charybde2.wordpress.com/2019/11/16/note-de-lecture-pourquoi-les-hommes-fuient-erwan-larher/
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Indésirable

Sam Zabriski traverse le premier chapitre du nouveau roman d'Erwan Larher sans que l'on sache si c'est un homme ou une femme. Par réflexe, je l'ai imaginé homme. Puis, arrivée au troisième chapitre, je suis allée relire le premier pour vérifier et obtenir confirmation : à aucun moment le genre de Sam n'apparaît, une jolie prouesse d'écriture. Par la suite, nous apprendrons que Sam est neutre. Ni homme ni femme. Nous devrons nous adapter aux drôles d'articles et autres terminaisons grammaticales inventées pour permettre à ce genre neutre d'exister. Un peu ahuris, incrédules. Sourire sarcastique au coin des lèvres. Neutre ? Nan mais qu'est-ce qu'il ne va pas nous inventer... Il a fumé la moquette ou quoi ? Neutre, ça n'existe pas ! Et pourtant, Sam débarque bien dans le village de Saint-Airy, en plein cœur de cette France rurale qui oscille entre préservation des vieilles pierres témoins de son riche passé historique et nécessaire adaptation à la vie moderne. Les habitants sont bien moins accueillants que les lecteurs habitués aux facéties de l'écrivain et aux libertés offertes par la fiction, non les habitants ne rigolent pas, étranger et neutre, ça ne colle pas bien avec l'image qu'ils se font de la normalité d'une vie bien tranquille. Peu importe, Sam a l'habitude. Sam se méfie des humains. La chaleur, ce sont les vieilles pierres qui la lui apportent. Et justement, dans le bourg de Saint-Airy c'est le coup de foudre pour celle que l'on appelle La maison du disparu. Sam la ressent au plus profond de son corps, Sam la veut, Sam l'achète, Sam s'installe. Et Sam emmerde pas mal de monde.



Dans ce roman étrange et protéiforme, Erwan Larher fait de Saint-Airy une sorte de laboratoire d'étude de la société française et même de la communauté humaine. Sam est le corps étranger qui vient perturber les petites affaires du clan du pouvoir, un être sans passé, mystérieux et différent. Autour de lui vont se cristalliser toutes les haines, les convoitises et autres intolérances. Mais son arrivée va également influencer les initiatives, donner à certains le courage d'entreprendre et de changer les choses. Ce qui offre à l'auteur l'occasion de développer pas mal de thèmes sociétaux et politiques tout en s'appuyant sur des personnages et une intrigue à haut pouvoir romanesque qui flirte parfois avec le fantastique. Sam Zabriski a des accents du Nicholaï Hel de Trevanian, toutes proportions gardées. Sam est peut-être de ceux qui fuient, comme le fameux Jo qui se cache pas très loin de là (voir Pourquoi les hommes fuient ?), les mafieux ne sont pas l'apanage des grandes villes et les murs de pierres multi centenaires sont de parfaits abris pour les trafiquants en tous genres. Il y a les apparences, celles et ceux qui vont au-delà et les autres. Et dans ce texte foisonnant à la densité aussi intelligente que tourmentée il y a une profonde interrogation sur l'existence et sa réalité. Sur ce qui définit un être vivant. Un genre ? Un passé ? Une appartenance ? Des idées ? Un comportement ?



"Elle a l'impression que ça n'existe pas quelqu'un. Il y a des moments de quelqu'un, des facettes de quelqu'un, des instantanés de quelqu'un. Elle n'est jamais une, elle se sent multiple, mouvante."



Faire un bout de chemin avec Sam est une drôle d'expérience dans laquelle on retrouve avec plaisir quelques ingrédients de l'univers d'Erwan Larher en plus de croiser certains personnages de son précédent roman. A la fois nouvelle et ancrée dans une œuvre qui se construit livre après livre. L'expérience d'un langage, d'une immersion dans un monde parallèle qui ressemble pourtant étrangement au notre. Cette expérience a quelque chose d'un peu désespéré par ce qu'elle reflète de la communauté humaine par le prisme d'un regard devant lequel semblent être passées trop de déceptions. De désillusions. Trop d'articles de journaux sur la Fête des fleurs. Sam a bien raison et je l'adore : "Il faudrait ne pouvoir vivre que des premières fois".
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Pourquoi les hommes fuient ?

Jane, 21 ans, va se lancer par hasard à la recherche de son père qu’elle n’a quasiment pas connu avec pour seul indice qu’il était musicien.

Elle va suivre à la trace deux membres disparus d'un groupe de punk-rock des années 1980.

Une enquête pour retrouver un géniteur mais aussi pour tenter de trouver une réponse à la grande question : pourquoi les hommes fuient ?



J’ai tout aimé dans ce roman.

Je m’y suis enfoncée avec de plus en plus de plaisir au fur et à mesure des pages.

J’en ai aimé la polymorphie, les fulgurances, le rythme, l’énergie, la lucidité, l’humour, le désespoir, la modernité, l’humanité.

J’ai aimé la langue rude, détonante, claquante.

J’ai aimé qu’il soulève en moi tant de questionnements.

J’ai aimé Jane l’explosive, Jo et Jo les rockeurs fantômes.

J’ai aimé aller de surprise en surprise, suivre des pistes, des fausses pistes, me faire embourber.

Ne pas avoir de réponse et continuer à aimer
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Marguerite n'aime pas ses fesses

Il est difficile pour moi de donner une note et mon avis tellement je suis indécise.

J'aime le style, l'écriture, tantôt caustique tantôt loufoque. Une syntaxe particulière mais très limpide.

J'aime le dénouement à partir du départ de Paris de Jacek et Marguerite. Et le final.

Mais tous les thèmes abordaient me déplaisent énormément. Serai-je une Marguerite? Sûrement pas. Ça ferait longtemps que Jonas aurait fait ses cliques et ses claques loin de chez moi. Il n'y a pas idée d'être aussi bécasse, idéaliste et dépendante du regard des autres.

En bref un avis mitigé.
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Le livre que je ne voulais pas écrire

Vous faites peut-être partie de ceux qui n’ont pas (encore) lu ce livre et vous vous dites « moi, jamais! ».. Sachez que j’étais comme vous. Pour moi, il était hors de question que je lise un roman/témoignage d’un gars qui s’était fait tirer dessus au Bataclan. J’avais l’impression d’avoir vu trop d’images, d’avoir entendu assez de récits pour me faire ma propre idée. « Le livre que je ne voulais pas écrire » était devenu « Le livre que je ne voulais pas lire » (ok c’était facile). Et puis, ce livre est apparu sur les étagères de la bibliothèque de ma ville, ça ne me coûtait rien de le prendre. Dans le train, le jour-même, je commençais à le lire, à l’aimer, à le terminer avidement le lendemain. Aussi simple que ça. Entre temps, j’avais déjà essayé de convaincre ceux qui ne l’avaient pas encore lu et me demandais à qui je pouvais bien l’offrir…

Je ne vous ferai pas de résumé de ce livre. Je veux juste que comme moi, vous oubliiez vos préjugés et que vous rencontriez Erwan, Jeanne, Alice, Loulou, Sigolène, et tous les autres. Ses proches qui ont pris la plume pour raconter leur 13 novembre et comment ils avaient vécu ce drame. Car ce qu’Erwan ne voulait pas c’était se mettre en avant. Il ne voulait pas écrire ce livre. Alors il parle en « je », en « tu », en « il », en « nous »... pour que ce récit soit universel.

Erwan Larher est écrivain et ça se sent, il a le sens des formules et de la narration. J’ai vraiment pris beaucoup de plaisir à découvrir son écriture et son humour ravageur.

Ce texte est aussi un vibrant hommage aux personnels soignants , ces réparateurs de corps décharnés, d’âmes blessées.



Ce livre résonne comme un bel hymne à la vie...
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Qu'avez-vous fait de moi ?

Après L’abandon du mâle en milieu hostile, j’ai cherché d’autres titres à la bibliothèque et n’ai trouvé que son premier roman. Très prometteur. On sent déjà la plume d’un écrivain de talent. Pas de doute. Et surtout, ce que j’aime chez cet auteur, c’est qu’il nous raconte une histoire, totalement imaginée (comme quoi il existe encore des romanciers français, des vrais, pas des pseudos écrivains qui sous le terme de roman n’écrivent que sur eux, se répandent et nous ennuient) avec un style si reconnaissable.



Ici, une histoire rocambolesque. Entre fantasme et réalité, le narrateur nous emmène dans une pseudo histoire espionnico policière détonante, avec des morts, des rebondissements, des poursuites.



C’est original, le ton est alerte, on lit ce texte comme on dévale une colline, à toute allure et lorsqu’on arrive en bas, la surprise est totale, on débouche sur un paysage complètement différent de celui auquel on s’attendait, et le roman prend un tout autre sens ! Génial !



Et puis, de l’humour, un humour noir, décapant, du sarcasme, de l’autodérision, tout ce que j’aime, porté par un narrateur antipathique, l’anti-héros par excellence, le looser, celui à qui rien ne réussit mais qui se croit un génie, qui s’imagine une vie trépidante… et qui érafle au passage une société malade.



Je ne vais pas m’arrêter là dans la découverte de cet auteur, et si ma bibliothèque ne possède plus de romans d’Erwan Larher, je vais tout simplement me les offrir.



Un auteur pour tous ceux qui aime l’irrévérence et la langue française !
Lien : https://krolfranca.wordpress..
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Autogenèse

Pour fêter, littérairement parlant, la fin de sarkoland rien de mieux que ce roman qui m'a accompagnée cette dernière semaine comme un doux présage.



Un homme se réveille un beau jour dans une maison isolée, sans mémoire, sans identité, sans papiers. Un seul élément de l'environnement résonne un peu en lui, un livre découvert dans l'abri de jardin à proximité d'un antique Chesterfield et d'une vieille Remington. Qui dit livre dit librairie... Quittant sa retraite et marchant au hasard, il découvre un pays qui ressemble plus à un cauchemar qu'à un paradis et où l'absurde le dispute à la bêtise.



Les librairies étant le berceau de tous les possibles, commence alors l'errance de cet électron libre, une errance des plus déconcertantes... De Centrale Park où, envoyé par Emplois Solutions, il trime avec la plus basse frange de la société, en passant par le plateau d'un jeu télévisé pour finir à Nantown en pleine révolte, une zone franche regroupant tous les centres d'assistance téléphonique, notre bonhomme n'en finit pas d'échapper à la mort et de s'évader grâce à de mystérieuses interventions musclées d'un ange-gardien surentraîné. Au gré de ses multiples identités de hasard et de la sagesse qui se dégage de son personnage, il ne tarde pas à devenir populaire. Au point qu'un ponte du CAC 80 lui lègue toutes les parts de sa multinationale, Trust Me, avant de se suicider. Et la Révolution est en marche...



Ce Candide saura-t-il découvrir enfin qui il est ? Parviendra-t-il à remettre un peu de bon sens dans le monde sans queue ni tête qu'est devenu la société ?



A vous de le découvrir en plongeant dans l'univers impitoyable du profit, du vedettariat et de la communication. Satire sociale vitriolée, endiablée, l'auteur s'en donne à coeur joie dans une peinture décapante de notre futur voire, déjà, de notre présent. Vous aurez juste le temps de reprendre votre souffle lors de pauses dictionnaire indispensables afin de découvrir un tas de mots oubliés ou inusités et qui refleurissent ici pour notre plus grand plaisir. Voilà un roman d'une drôlerie et d'une inventivité rafraîchissantes qui fusent comme autant de SOS vers ces temps de renouveau (?)...



Entre la fable futuriste du Julien des fauves de Michel Lancelot et la burlesque Machine à jouir de Michel Steiner, gouleyant !




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Pourquoi les hommes fuient ?

Jane a 21 ans et pas froid aux yeux (ni ailleurs d'ailleurs), vivant sa vie à 200 à l'heure. Elle ne se laisse pas marcher sur les pieds et a le sens de la répartie cinglante (pour le plus grand plaisir du lecteur). Côté famille? Des grands parents peu attractifs qui se révéleront moins moches qu'attendu, une mère décédée et un père en pointillés finalement disparu on ne sait où. Seul indice lâché par sa mère : c'est un musicien. De fil en aiguille Jane enquête, rencontre, découvre le milieu rock des années 80, les petits groupes qui percent, disparaissent, un milieu où l'on se marche sur les pieds et lutte pour sa part de lumière.



Que l'on ne s'y trompe pas, ce roman ne se résume pas à la quête du père, il est beaucoup plus dense et riche que cela! Le monde du rock comme si vous y étiez, la fuite en autarcie dans une campagne reculée, les portables qui buguent mystérieusement, des grèves, manifestations, de la violence policière, des auras ou manques d'auras, mais dans quel monde sommes-nous? Le retour de Billie, mère de Marguerite (celle qui n'aime pas ses fesses), des scènes gouleyantes, Jane n'appréciant pas qu'on lui pique sa place de train, le type aviné dans le bistrot, les colocataires de Jane, une journaliste locale, un plan à trois, un personnage ne comprenant pas la signification de 'non'. Des retours vers le passé, éclairant le présent, un suspense bien mené. J'ai dévoré le tout.



Quelques extraits



Jane utilise pas mal de vocabulaire et tournures 'jeune', mais on suit (j'ai quand même dû chercher MMORPG et yolo, shame on me)

- Si on a inventé un mot, c'est parce qu'il n'y en avait pas pour dire ça.

- On dit ce qu'on veut, surtout!"



Avec le colocataire, Greg

"- Neuf heures?! Bordel, Greg, je me suis padgée à cinq dum, et puis on n'entre pas dans la chambre des gens à neuf heures un dimanche matin!

Ce taré de petit bourge confit dans ses habitudes, je parie qu'il préférerait une dictature militaire à une pénurie de lait bio."

(et peu après on a une description d'un magasin bio par Jane, ça vaut son pesant de quinoa.)



A feuilleter je retrouve pleiiiiiiiin de passages réjouissants.



Mais aussi



"L'hiver t'est merveille à présent. Lactescence pureté tavelée de crissements, de craquements, ponctuée de diamants givrés, le rien réverbère le rien à perte de vue, un aperçu des origines, ou de l'éternité. les larmes nivéales aux branches pendues disent le chagrin de la forêt, affirment qu’elle était là avant la matrice qui la rase et survivra à l'implosion de celle-ci.

Découvrir que le silence de la solitude n'en est pas un non plus."



"Tu plantes, cueilles, chasses sans te poser de questions. S'en posaient-ils, tes ancêtres berrichons au XVIIème siècle? La culture, l’éducation, les livres ont enherbé les esprits, lents vénéfices qui ont accouché d’ego monstrueux. Et de questions. Trop de questions. Heureusement, on a inventé la télévision."



Erwan Larher fait partie du club très fermé des auteurs dont je veux tout lire, et arrivée au 7ème opus j'ai tenté de comprendre pourquoi. Une belle imagination flirtant parfois avec l'imaginaire, un regard acéré sur notre monde et éventuellement des pistes de solutions, des personnages parfois brut de pomme sur lesquels l'on sent le regard bienveillant du créateur, et cette écriture dense et drue qui paraît couler de source, pourtant on sent que la barre est haute et pas question d'à peu près.
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Le livre que je ne voulais pas écrire

J'hésitais à le lire ce livre qu'Erwan Larher ne voulait pas écrire. Par crainte de flatter une forme de curiosité malsaine ? Ou d'éprouver des émotions illégitimes, par procuration en quelque sorte ?



Alors j'ai attendu. J'ai attendu le moment où mes scrupules ont laissé toute la place au seul désir de retrouver cette écriture qui véritablement me fascine. Cette sculpture qu'Erwan Larher taille dans la matière de tous les réels pour leur donner forme et les rendre nôtres.



Alors je l'ai lu ce livre qu'il ne voulait pas écrire. Et tous les deux nous avons bien fait. Lui de l'écrire, moi de le lire. Parce qu'il est rare et précieux qu'un agencement de mots, de phrases, de narrateurs-trices parvienne à englober tout ce que l'humanité contient d'humain magnifique et barbare, sublime et sordide, chatoyant et ténébreux, généreux et égoïste. Tous ces paradoxes, ces contradictions dont l'être humain est pétri apparaissent en filigrane d'une écriture qui pulse au rythme du coeur.



La méticulosité avec laquelle l'auteur met au jour les moindres recoins de ses sensations et de ses pensées le dépouille de tous les codes sociaux et c'est comme si émergeait peu à peu l'homme à vif, un homme à la manière des écorchés sur les planches d'anatomie. Un homme debout. Et c'est une vision déchirante de fragilité et de force. Une vision complétée, renforcée par les mots de ceux qui sont à l'extérieur, ceux qui aiment et qui ont peur. Être capable d'avoir peur pour l'autre (et non à la place de l'autre), pour celui qui n'est pas nous, c'est montrer le côté lumineux des êtres, précieuse petite victoire contre la haine.



C'est ainsi que j'ai lu le livre qu'Erwan Larher a eu raison d'écrire. Comme un concentré d'humanisme pur. Comme une conjugaison du verbe aimer dressée en barricade face à toutes les barbaries.

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Le livre que je ne voulais pas écrire

Elle m'a tendu ce livre en me disant il faut que tu le lises alors j'ai jeté un œil distant sur la couverture et blasé j'ai répondu en substance que le massacre du Bataclan c'était dramatique et tragique mais que ce n'était pas pour autant que je voulais lire les témoignages de tous les survivants donc elle a insisté un peu elle m'en a fait l'article comme quoi c'est plus qu'un témoignage c'est un objet littéraire que le gars raconte son expérience mais pas que et qu'en plus c'est un livre sensible et très fort à la fois grave et plein d'autodérision écrit d'une plume fluide précise touchante sous forme d'un roman choral et qu'il arrive à mettre des mots sur des sentiments et des émotions et des choses indicibles et que c'est pour toutes ces raisons que le livre n'est pas qu'un récit que c'est bien plus que ça alors elle a bien vu que je commençais à me dérider et qu'elle avait capté mon attention donc elle en a rajouté une couche au cas où ses arguments n'auraient pas suffi alors elle m'a dit qu'en plus le livre est publié chez Quidam que j'adore et qu'elle avait encore le cœur tout serré en repensant à ce qu'elle venait de lire alors qu'en plus elle a rigolé parfois froncé les sourcils et grincé des dents et qu'elle avait envie de rencontrer l'auteur pour lui dire qu'elle l'aime et comme elle l'a trouvé sympa et drôle et expressif et poignant et qu'il avait une telle puissance d'évocation et un traitement si original et qu'il avait fait de sa blessure une force et qu'elle voudrait le serrer dans ses bras maintenant et elle s'est aussi dit que la vie est vraiment une chienne et qu'elle est pourtant belle et que l'humanité est pourrie mais qu'il faut continuer à y croire et qu'il faut se battre et qu'on a de la chance et elle a continué à me parler mais elle n'avait plus vraiment besoin d'en rajouter parce qu'elle m'avait donné envie et elle a ensuite rajouté je t'en dis pas plus parce que je voudrais pas t'en dire trop sinon il n'y aura plus de surprise alors tiens prends-le et lis-le dès que tu seras chez toi et on s'est séparés là-dessus je lui ai dis je te tiens au courant à bientôt puis je suis rentré chez moi j'ai ouvert le livre et je ne l'ai refermé que quelques heures plus tard à la dernière page.



Elle avait raison sur toute la ligne.
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Marguerite n'aime pas ses fesses

Marguerite n’aime pas ses fesses, Marguerite n’aime pas non plus les fesses des autres, Marguerite n’aime pas le cul (la moindre allusion à la sexualité l’offense), Marguerite ne s’aime pas beaucoup, Marguerite a un mec détestable qui vit à ses crochets.



Elle est censée écrire les mémoires d’un ancien président de la République qui est un condensé de plusieurs anciens « vrais » présidents (Chirac, Giscard et même Mitterand). A la place de cela, elle va apprendre à découvrir la vie, le sexe, à se découvrir, tout en participant de loin à la résolution d’une affaire d’Etat.



Sous un faux-semblant de texte qui part dans tous les sens, il y a une maîtrise de la construction hallucinante. Cette façon de commencer un chapitre sur un personnage, d’enchâsser des répliques d’autres personnages qui servent le premier, rend le texte extrêmement vivant. On passe d’un personnage à un autre et d’une époque à une autre sans perdre le fil et avec une aisance incroyable.



Satire de la société actuelle, un brin caustique, ce roman est dans la veine de l’excellent Vernon Subutex de Virginie Despentes, tout en étant très différent car beaucoup plus déjanté. C’est bon, c’est jouissif.



Décidément cet auteur me plaît !
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Marguerite n'aime pas ses fesses

Impressions de lecture (et non critique) :

C'est une petite histoire de fesses en apparence. Marguerite n'aime pas ses fesses et comme elle n'a pas confiance en elle, elle ne sait pas dire non. En apparence car ce livre d'Erwan Larher dit plus que les fesses de Marguerite. Il évoque dans une écriture aisée et soutenue le souci de l'autre, de l'autre soi-même et de l'autre qui vit auprès de nous. La rencontre, toujours celle qui grandit ou détruit, celle du maintenant et celle passée. Celle qui fait que les êtres humains ne sont pas une identité unique mais multiple. On retrouve ici la préoccupation de savoir comme dans « Abandon d'un mâle en milieu hostile » qui vit près de nous ? et ici pour un biographe, qui est celui qui raconte sa vie ? et s'angoisser à l'idée qu'il n'y aura jamais de véritable réponse. Car les souvenirs sont des romans et les raconter éloigne toujours de la vérité. J'étais là semble dire le vieux Président pour qui Marguerite est embauchée pour écrire ses mémoires. J'étais là semble t'il répéter pour s'en persuader, là dans « ma vie » et je vous raconte « moi » et il raconte tout autre chose, dont son désir pour les femmes, pour le pouvoir sur elle.

L'innocence de Marguerite fait son oeuvre, l'ange toujours vient fouiller dans les ténèbres, tant mieux. Elle n'a pas confiance en elle Marguerite et pourtant, par la distance qu'elle réussit à instituer elle est forte et vraie. Cette vérité, bien à elle, sa jeunesse va emmener les personnages autour d'elle vers le basculement. Elle n'aime pas ses fesses mais est bien assise dessus, qui d'ailleurs voit les siennes vraiment, en dehors d'un miroir j'entends ? Personne, la vision de nos fesses sont déformées, la vision de nous-même ne peut l'être qu'à travers l'autre. Marguerite découvre peu à peu avec effroi le monde comme il est, les journalistes, les politiques sont le miroir d'une société basée sur l'envers et non l'endroit des hommes. Il suffit de voir et je fais une digression, le manque d'empathie et de sentiments lors des attentats en France ou en Belgique, les journalistes débitant leurs infos, les experts débitant leurs analyses sans une once de chagrin, les discours pré-formés.

La face cachée, celle où les sentiments et l'empathie n'ont plus d'endroit pour respirer. Qui sont ces gens qui nous gouvernent et à toutes les échelles, menteurs, pervers, manipulateurs, cette société basée sur l'argent ? Dans ce livre nous découvrons plus que les fesses de Marguerite, nous prenons en pleine face celle de notre société pervertie, qui s'éloigne du sacré du monde, c'est-à-dire de l'humanité comme elle devrait vivre en paix avec la nature et les êtres vivants. Marguerite passe dans l'histoire, elle le caillou dans la chaussure, le rouage qui grippe la machine, juste un instant, le temps d'entrapercevoir ce que nous ne voulons pas voir, ce qui nous fait baisser les yeux, ce qui nous décourage et pourtant ce qui nous amène parfois à dire non avec ce mot, celui de résister. Résister à la Haine de l'autre bien sûr, mais comment quand l'autre ne jouit qu'en détruisant ?. C'est un livre à lire doucement, à emporter avec soi, parce que les mots y sont brodés, grammaticalement singuliers, c'est un livre qui peut être drôle, si on sait rire et prendre de la distance, un livre d'homme c'est vrai, masculin et pourtant qui saisit la sensibilité de l'être, de l'être en vie comme Marguerite tout simplement à ses fesses en apparence, contre l'apparence.


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Indésirable

Encore un ! Encore un roman d’Erwan Larher ! Bien sûr, je ne pouvais que sauter dessus. Et bien sûr, je ne suis pas déçue !



Cette fois, sa passion pour les vieilles pierres transpire de tous les pores de ses mots, de ses phrases. A commencer par le titre du premier chapitre, L’érotisme des vieilles pierres. Sam entretient avec sa maison une relation charnelle et lorsqu’on connait un peu l’auteur, on sait qu’il ne nous dit pas de sottises quand il s’attaque au sujet de la rénovation d’un vieux logis.



Mais revenons à la source. Sam jette son dévolu sur une maison, non, plutôt une belle bâtisse ancienne à rénover dans les règles de l’art. Elle se trouve dans le village de Saint-Airy, un bourg français comme un autre, pas pire, pas mieux, peuplé de gens qui se méfient des étrangers surtout s’ils ne ressemblent ni à une femme, ni à un homme. Ce Sam Zabriski est un être énigmatique, qui surprend, fait frémir ou sourire, voire inquiète. Comme un pavé dans la mare, il va modifier la vie de cet endroit, et l’auteur va en profiter pour écorner ce qui lui déplait, non sans humour.



Sur un petit air de thriller (des morts, un vol de lingots, des mafieux très dangereux), quelques notes politiques (une élection municipale avec une liste participative), une petite ballade chez des habitants, dignes représentants de la diversité du genre humain, quelques clins d’œil à Francis Rissin ou à son roman précédent Pourquoi les hommes fuient ? et le tour est joué. On enchaîne les courts chapitres les uns derrière les autres, on ne se ménage pas beaucoup de pauses, on en reprendra bien quelques pages, allez un petit chapitre supplémentaire, et voilà, on avale ce roman, l’air de rien, comme si l’on sirotait une bonne bière. Parce que c’est bon, c’est gouleyant, c’est surprenant, c’est vivant !



Je suis toujours amoureuse de cette langue, c’est un des rares auteurs qui m’oblige à ouvrir un dictionnaire, il joue avec les mots, s’amuse à transformer des adjectifs en verbes, il est inventif, il manie l’art du dialogue à la perfection et sublime trait de génie : il crée une langue pour transcrire le neutre, ni féminin, ni masculin ou les deux à la fois, à l’heure de l’écriture inclusive, c’est plutôt jubilatoire.



Encore un bon cru, mais existe-t-il des mauvais crus dans la cave Larher ?
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Le livre que je ne voulais pas écrire

Il y a des livres que l’on aimerait ne jamais avoir à lire car ils relatent des faits tellement inhumains qu’on aimerait tant qu’ils n’aient jamais existés.



Erwan Larher est écrivain. Erwan Larher était au Bataclan le 13 novembre 2015.

Certains ont perdu la vie. Erwan Larher s’est pris une balle dans les fesses.

Erwan Larher était le seul écrivain présent ce soir là. Mais comment écrire sur cette tragique soirée sans tomber dans le pathos ? Comment raconter son histoire qui en fait ne l’est pas vraiment ? Cette histoire c’est le drame qui a plongé tout un pays dans une ambiance de guerre.



Erwan Larher a décidé d’en faire un objet littéraire. Les mots sont justes. Il y a les siens et ceux de ses proches. Ceux qui ont vécu des heures effroyables à se demander s’il était toujours vivant. Quelle idée d’être parti sans son portable ce soir là ! Tantôt il emploie le « je », tantôt le « tu » et même le « il ». Il se permet aussi de se mettre à la place de ceux qui ont commis le pire.

Un exercice difficile mais tellement réussi.

Alors Erwan Larher ne voulait pas écrire ce livre et nous on aurait aimé ne pas avoir à le lire. Mais puisque que ces faits ce sont malheureusement produits, puisque Erwan Larher a réussi à en faire un objet littéraire je ne peux que vous conseiller de le lire.
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Pourquoi les hommes fuient ?

Les variables de la fuite, les variations de sa propre histoire pour dire les désordres du monde et la faiblesse des hommes. Pourquoi les hommes fuient ? se révèlent le récit d'une trahison au sein d'un groupe punk dans le Tour de la fin de siècle, l'histoire d'une quête de paternité possiblement double comme le réel à géométrie variable auquel se confronte Jane, incarnation plénière et faillible de l'époque. Erwan Larher livre ici un roman d'une composition à la fois complexe et limpide mais surtout porté par une écriture pleine d'éclats, de beauté et de fuite.
Lien : https://viduite.wordpress.co..
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Le livre que je ne voulais pas écrire

Ecrire sur l’attentat du Bataclan, sujet casse gueule s’il en est. Témoigner de cette tragédie lorsque l’on a été présent dans la salle tient de la gageure, de la folie, de la thérapie ou peut-être un peu des trois à la fois.

Erwann Larher a donc assisté au concert des Eagles of death metal le 13 novembre 2015. Il a été touché par les balles des terroristes. Comme certains, il a survécu.

Scénariste, parolier, homme de lettres, il tente (et c’est certainement cliché que de l’écrire) de mettre des mots sur ses maux. Pour garder l’émotion à distance, Erwann Larher a créé un personnage tout en parlant à la première personne. Troublant et marquant.

Il faut bien l’avouer je ne suis absolument pas attirée par les récits morbides de ces tragédies et encore moins fan de ceux qui crachent de la copie pour des raisons plus ou moins louables. Cependant, j’ai été totalement séduite et impressionnée par le style littéraire, baroque, souvent barré mais virtuose. Et je reste toujours et encore abasourdie par la violence et la vacuité des faits.

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