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Critiques de Fiodor Dostoïevski (1683)
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Crime et Châtiment

Un roman psychologique marquant, avec l'apparition d'une figure policière charismatique, Porfiri Petrovitch, qui me fascine encore dix ans après ma première lecture du roman. Oui, il y a parfois quelques longueurs, mais qu'est-ce à côté de la grandeur de cette oeuvre du XIXe siècle ?
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L'éternel mari

Nan vraiment les personnages sont trop fous, les interactions entre l'amant et le mari sont à la limite du surréaliste. Ce moment où Veltchaninov est tranquillement chez lui et que Pavel rentre subitement sans même toquer, comme invoqué c'était du délire. J'adore cette relation d'amour haine entre deux ennemis qui sans pouvoir se supporter passent énormément de temps ensemble.
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Crime et Châtiment

NB : critique très ancienne (quasi 20 ans) ce roman m'a profondément marqué mais j'étais visiblement déçu à sa première lecture.



Je viens de finir les quelques 900 pages de l'édition Acte Sud et la première chose qui me vient à l'esprit c'est "Bof"...



Je m'attendais à beaucoup mieux, et à part les quelques phrases donnant de sages conseils je ne vois pas du tout en se livre le "chef d'œuvre" de Dostoïevski. Un roman bien mais pas indispensable.



Eric64 dit de ce livre qu'il est "une bible à échelle humaine", je n'ai pas lu la Bible et je suis de plus athée, c'est peut être pour cela que je n'apprécies autant que vous Crime et Châtiment.
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L'Adolescent

L’Adolescent de Fedor Dostoïevski

Il s’appelle Arkadi Dolgorouki, a vingt et commence à écrire ses mémoires un 19 septembre. Son père légitime, Makar Ivanov, avait été serf sur la propriété des Versilov et ce dernier est son père depuis une visite qu’il avait faite dans la province de Toula. Versilov racheta sa mère à Makar et Arkadi Dolgorouki vint au monde. Ils vécurent entre Moscou et Petersbourg, Versilov avait déjà dépensé trois héritages, n’avait plus un kopeck et jetait toute son énergie dans un procès qui lui permettrait de toucher 400000 roubles. Arkadi Dolgorouki de son côté est mu par un seul objectif, une « idée », devenir riche comme Rotschild! Sur le peu d’argent de poche qu’il recevait il économisait, couchait dans la rue à Petersbourg, courait les prêteurs sur gages en leur achetant des objets qu’il revendait avec un petit bénéfice. Volonté de puissance tout simplement, pas d’idée de revanche pour sa bâtardise. La liberté. Mais par dessus tout, Dolgorouki est hanté par son père, Versilov, il veut comprendre qui il est, la complexité de son caractère, son rapport à l’argent, il l’a très peu connu. Or Dolgorouki par le plus grand des hasards va se trouver en possession d’un document qui pourrait avoir une grande influence sur l’issu du procès dans lequel son père est engagé.

Écrit à la première personne , c’est l’avant dernier roman de Dostoïevski, c’est une œuvre particulièrement complexe qu’il nous propose, difficile à suivre, un héros ambitieux prêt à tout pour réaliser son »idée ». Nombreux retours en arrière multitude de personnages dont certains ont le même patronyme, c’est un livre exigeant, bien dans la lignée des héros torturés qu’il affectionne. Tous ses thèmes récurrents sont bien présents, la passion amoureuse, le jeu, la mort. Un des Dostoïevski dont on parle le moins, a découvrir.

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Nétotchka Nezvanova

Nétotchka Nezvanova de Fedor Dostoïevski

Son père était mort quand elle avait deux ans, elle n’en avait aucun souvenir. Sa mère s’était remariée par amour avec Egor Efimov, musicien, violoniste peut-être génial ( il avait joué de la clarinette dans l’orchestre d’un riche propriétaire)mais hélas alcoolique et probablement fou. Tout ce qu’elle sut sur lui, c’est B. qui le lui raconta. Elle n’apprît que tardivement qu’il n’était pas son père bien qu’il s’en occupait comme s’il l’était. Son premier vrai souvenir avec lui fut le jour d’une violente dispute entre sa mère et lui, quand la tension retomba, il la prit sur ses genoux, lui caressa la tête et elle se blottit dans ses bras, de ce jour, elle l’aima. Elle comprit également très jeune que dans cette famille il y aurait « une sorte de malheur éternel » et que c’était sa mère la responsable. Leur appartement, un grenier, était minable et juste en face il y avait une superbe maison dans laquelle elle imaginait des fêtes perpétuelles. Anna, car c’était son nom, rêvait souvent qu’à la mort de sa mère, son père l’emmènerait dans un bel endroit où ils seraient heureux. Quand sa mère voulait être gentille elle l’appelait Nètochka, Anna était touchée. Mais pour une mystérieuse raison, elle avait définitivement pris le parti de son père qui, un jour ouvrit une boite fermée à clé et lui montra… un violon, son violon. Il était persuadé d’être le meilleur violoniste aussi quand un virtuose vint jouer à l’opéra, il voulut l’écouter, savoir…



Nétochka va grandir dans un milieu pauvre et artistique, puis découvrir sa vocation quand elle sera recueillie. On retrouve toute la psychologie de Dostoïevski dans ce roman bien qu’elle s’exerce dans un milieu plutôt inhabituel pour lui. Roman publié en plusieurs fois, inachevé ( au milieu d’une phrase)juste avant que Nétochka quitte l’enfance.

Un peu déçu par ce roman, autant j’ai apprécié le Dostoïevski que j’admire dans cette première partie avec des personnages torturés, dans les addictions et les doutes, autant la suite m’a paru bien mièvre à la limite de l’ennui. Peut-être manque t il une forme de conclusion?
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L'éternel mari

L’éternel mari de Fedor Dostoïevski

Veltchaninov frisait la quarantaine, portait encore beau mais il y avait de la vieillesse en lui et il était hypocondriaque. Il avait prévu de quitter Petersbourg mais des affaires l’en avaient empêché. Il était vaniteux et assailli depuis peu par des souvenirs désagréables, il se disait qu’il lui faudrait changer ses habitudes. Il pensait partir, en Crimée peut-être, mais il resta tout l’été à Petersbourg. Il cherchait à rencontrer un fonctionnaire important pour ses affaires quand il l’aperçut, de loin, un chapeau, avec un crêpe, il était sûr de le connaître, un souvenir ancien et quand il y repensait le soir en dînant il se sentait de plus en plus mal. Il le croisa plusieurs fois, son malaise s’amplifiait, puis, un soir, l’homme était devant la porte de son appartement, alors, évidemment, il le reconnut. C’était Pavel Pavlovitch Troussotsky!! Et le crêpe était pour Natalia, sa Natalia enfin, la leur, Pavel le mari, Veltchaninov, l’amant. Neuf ans qu’ils ne se sont pas vus, après avoir passé une année entière tous les trois. Mais quel changement, l’homme semble désormais dépravé et porté sur l’alcool. Quand Pavel le quitta pour rejoindre son hôtel, il se remémora cette année avec Natalia, il aurait fait n’importe quoi pour elle, puis la séparation inévitable, et Pavel qui peut après noua une amitié avec un fonctionnaire et un autre trio amoureux se créa , impensable et pourtant Pavel semblait s’accommoder de la situation, mieux même il semblait l’apprécier, Veltchaninov cracha de dépit. Car en fait, et Natalia lui confirma, il n’avait aucun soupçon envers lui, l’amant. Curieusement c’est lui qui se sentait le plus mal dans cette affaire, rétrospectivement il se sentait « stupide ». Cette Natalia sûrement vierge quand elle épousa Pavel ne se déprava qu’après mariage, elle avait trouvé l’homme idéal, « l’éternel mari »!! Mais Veltchaninov en rendant visite à Pavel le lendemain chez lui aura une autre surprise…

Si nous connaissons bien Veltchaninov par les descriptions que Dostoïevski en fait et que nous sommes clairement dans ses pensées, il en est tout différemment pour Pavel que nous n’entre voyons finalement qu’à travers les yeux de Veltchaninov. Ce que nous en savons est ce que ce dernier perçoit. Extraordinaire confrontation de ces deux hommes qui ont vécu ensemble avec Natalia et qui au plus profond d’eux mêmes se posent la terrible question, que sait il ? Question qui sera dénouée sans qu’elle soit verbalisée. Quelle analyse psychologique chez Dostoïevski, tout est lumineux.

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Les nuits blanches

Dès le début du roman, dès que j'ai ressenti le haut niveau de l’imagination du héros qui se décrit comme un rêveur, je me suis souvenu de deux choses: d'abord, du héros du roman que je viens de terminer: (Les Chimères) de Naguib Mahfouz, et deuxièmement, les recherches du psychiatre Tim Crow, qui fait l’éloge de la schizophrénie en la qualifiant de (la maladie de l’humanité).



Décrivons d'abord les caractéristiques du héros de ce roman : c'est un rêveur typique, préoccupé par ses fantasmes d'établir des relations normales avec la société. Est-il comme le héros du roman (Les Chimère) qui « ne comprend pas les blagues » ? Le héros du roman (Les Chimère) est disséqué psychologiquement davantage que notre héros ici dans (Les Nuits Blanches), mais je ressens une grande similitude entre eux.



Le héros des Nuits Blanches est très sensible. Il sympathise non seulement avec les humains, mais aussi avec les bâtiments. C'est comme s'il ressentait de la douleur lorsqu'on ajoutait un étage supplémentaire à un bâtiment, comme s'il s'attendait à ce que cela blesse « le corps » du bâtiment. Il s’identifie émotionnellement avec le monde extérieur. Il se réjouit de la joie des autres et se sent triste de leur tristesse, et dans son imagination, il crée une boule à partir d’une graine. Il s'énerve si l'emplacement d'une chaise change et il veut laisser la toile d'araignée dans ce coin. Souffre-t-il d'une forme d'autisme ?



Non, je ne pense pas qu'il soit autiste. Il n'a pas choisi l'isolement. On voit comment il prend l'initiative d'établir une relation avec cette fille et il a de grandes capacités linguistiques. Mais, comme le héros du roman (Les Chimères), dont l'imagination « s’en vole et se disperce dans les vallées des rêves et il ne pouvait pas la ramasser », il souffre de la force de son imagination, qui entrave ses tentatives d'être réaliste.



Le héros du roman Nuits Blanches souffre d'une sensibilité excessive en raison de sa forte et énorme capacité à représenter le monde extérieur dans son esprit, cette même capacité qui nous distingue des autres créatures. C'est la même capacité qui nous a permis de parler. Nous représentions tous les éléments du monde extérieur (une chaise, un bâtiment, une toile d'araignée) avec des mots, de sorte que nous étions capables de rappeler ces éléments à notre esprit même lorsqu'ils étaient présents. Ainsi notre mémoire a été renforcée. En plus, nous en sommes venus à représenter le monde intérieur d’une autre personne dans notre imagination et nous incarnons émotionnellement ce qu’elle pourrait ressentir. Il nous fallait produire des mots qui représentent des sentiments ou des concepts abstraits (amour, honte, ville, réseau de relations). Après avoir possédé cet outil qui nous aide à représenter le monde dans notre esprit, nous avons commencé à être capable d’imaginer l’avenir.



À mesure que notre capacité à représenter et à contempler le passé grandit, nous pouvons ressentir le regret. À mesure que notre capacité à construire notre imagination sur l’avenir se développe, on a découvert l’anxiété. En plus, ces représentations imaginaires peuvent nous faire croire qu’elles sont réelles, et ainsi nous faisant sombrer dans les rêveries, ou pire encore, dans la psychose.



C'est la même capacité qui nous distingue en tant qu'êtres humains et nous donne la supériorité sur tous les êtres. C'est la même capacité qui, si nous allons trop loin, deviendra un fléau pour nous. Elle pourrait même nous causer la maladie de l'humanité, comme l'appelle Tim Crow.
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Les frères Karamazov, tome 1

Épouvantable et dissuasive traduction de Markowicz. Un vase renversé «tonne» en tombant. Des lèvres « tressautent » (alors qu’elles tremblent dans la Pléiade). Le titre original d’un chapitre est «С умным человеком и поговорить любопытно». Boris de Schloezer et al. (Pléiade, 1952), traduisent : « Il y a plaisir à causer avec un homme d’esprit ». Le logiciel de traduction en ligne DeepL traduit : « C'est intéressant de parler à un homme intelligent." Tout cela est simple et remarquablement congruent. Chez Markowicz, le titre devient : « Un homme d’esprit, on peut même trouver plaisir à causer avec » : allongement de phrase, antéposition du complément objet indirect, rejet spectaculaire, en style parlé, du « avec » en fin de phrase, et surtout cet ajout de « même », dont le sens n’est pas clair : un homme d’esprit est bon à toute sorte de choses, et même « à causer avec » ? Tout cela me rappelle que selon un document trouvé sur internet, Antoine Vitez, lui-même fin connaisseur du russe, accusait Markowicz de "surtraduire". En effet...
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Les Carnets du sous-sol (Notes d'un sous-te..

Mon premier classique de littérature russe, et ça commence bien ! La plume est belle sans être lourde, et vraiment j'ai tellement bien ressenti l'ambiance sombre qui émanait du livre... Le personnage principal m'a fait de la peine, tout en étant insupportable, surtout vers la fin, où j'ai un peu lâché ma lecture...
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Nétotchka Nezvanova



Troisième roman de cet illustre romancier russe écrit entre 1848 et 1849. Dans un style qu'on pourrait qualifier de psychologique, il y décrit la vie d'une jeune fille au destin malheureux. Au plus loin qu'elle puisse se souvenir, elle raconte sa vie dans sa famille avec un père alcoolique et dispendieux qui est persuadé d'être le plus grand violoniste vivant mais qui trouve divers prétextes pour ne pas pratiquer son art. Dans une ambiance de misère, rongée par les tensions, la petite va s'amouracher de son beau père dans une sorte de complexe d'Oedipe. Le malheur va s'abattre sur elle et elle sera placée dans une famille d'accueil princière. Un sentiment d'impuissance et de rabaissement est palpable tout au long du roman. Elle deviendra amoureuse de sa sœur adoptive puis sera à nouveau brisée et replacée dans une autre famille. Là encore elle y connaitra quelques joies mais surtout des misères et s'y découvrira un talent pour le chant. Un mystère plane dans son dernier foyer à l'aube de l'âge adulte qui sera percé de manière théâtrale à la fin. Fin d'ailleurs abrupte puisque le roman est inachevé.

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Crime et Châtiment

De Dostoïevski, je n'avais lu, jusqu'à présent, que Le joueur et les Carnets du sous-sol, des romans somme toute brefs, mais dont j'avais apprécié la capacité de l'auteur de rendre au plus détaillé et pertinent les tourments d'une âme humaine.



Avec Crime et châtiment, c'est puissance 1000 que nous entrons dans les profondeurs de l'âme de Raskolnikov, dans tous ses cas de conscience, du début du roman où il prendra une première décision qui changera radicalement son existence à sa fin, qui conclura sur une autre décision, conséquence de la première, finalement logique, donnant pleinement sens au titre de l'oeuvre.



Entre les méandres de cette âme qui s'est perdue en chemin dans ses propres valeurs, dans sa propre morale, pas celles qui sont humainement acceptables, des incursions, très intéressantes, dans l'entourage de notre protagoniste, nous mènent, bien que subrepticement, dans la Russie de son temps.



En somme, un roman passionnant, mais très exigeant, en ce que rester surtout plongé dans les affres psychologiques d'un personnage pendant plus de 700 pages peut être éprouvant. J'ai donc pris mon temps pour savourer pleinement ce monument de la littérature russe, qui n'a fait que me confirmer tout le bien que je pensais déjà de son auteur.
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L'Idiot

un livre empreint de l’atmosphère propre à l’univers de Dostoyevsky. plus qu’un roman narrant des péripéties multiples et variées, l’auteur pose les bases d’une question de société, toujours actuelle, sérieuse : Que vaut la bonté, dans un monde vicieux et cruel ? Mychkine, qui erre dans une société sans jamais pouvoir s’y intégrer, son seul tort étant son infinie simplicité, bien que largement empreinte d’une bonté, qui lui causera multiples torts. œuvre sous cotée de la littérature russe, à mon humble opinion
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Crime et Châtiment

Dostoeïvski dresse avec une main de maître l’évolution psychologique des personnages, dans un cadre vivement intriguant et possédant une atmosphère étrangement attirante. On y suit Raskolnikov, un homme quelque peu troublé, persuadé de sa supériorité aspirant à faire partie des grands, comme le fut. Napoléon. Celui ci penses qu’il peut supporter le poids psychologique d’un double homicide, Une des meilleures oeuvres de Dostoeïvski sans doute, un classique qui m’as fait découvrir l’univers fascinant de la littérature russe. Le nombre de pages peut sembler intimidant, mais en vaut vraiment le temps, et je m’abstiendrai de mentionner ici une quelconque forme de peine dans la lecture de ces lignes. Une adaptation cinématographique, particulièrement fidèle, est disponible sur youtube, en entier, gratuitement, et avec traduction sous titrée si jamais !
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La Femme d'un autre et le Mari sous le lit

Une œuvre de jeunesse, méconnue, du grand maître de la littérature russe

Un récit très court plutôt drôle, assez surprenant venant de Dostoïevski !



Les aventures assez ridicules de Ivan Andrélévitch, un mari jaloux, persuadé, évidemment que sa très jeune et jolie femme le trompe.



Ce récit débute sur un trottoir lorsque le mari accoste un jeune homme devant un immeuble où il soupçonne sa femme de se rendre régulièrement. Mais le mari ne décline pas sa véritable identité. Et oui, c'est juste pour aider un ami. Naturellement !

S'engage donc un léger quiproquo.

Peu d'actions, peu de lieux, les trois chapitres, se déroulent autour, dans l'immeuble puis dans l'appartement du mari. Ajoutez à cela, beaucoup de dialogues, et quelques situations grotesques.

Et oui, tous les ingrédients du Vaudeville, du théâtre de boulevard version Dostoïevski !



Mon avis



Je ne crierai évidemment pas au génie mais j'ai passé un bon moment, et bien souri, à défaut de rire aux éclats. La surprise de découvrir ce texte assez rare, a fait le reste. Toutes les cases d'une pièce de théâtre sont cochées ici mais ce n'est pas du théâtre ! Une œuvre de jeunesse qui n'a pas forcément grand intérêt sinon qu'elle est complètement surprenante vu le caractère des romans que Dostoïevski fournira plus tard. Toutefois, même si l'histoire prête à sourire, on sent bien que l'auteur a du mal, à en faire quelque chose de vraiment drôle.
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Crime et Châtiment

Il y a dans l'univers littéraire que je me suis construit pendant des décennies, des écrivains, essentiellement des romanciers avec qui j'ai entretenu des relations (virtuelles) particulières. En général, c'est dû à un roman qui m'a particulièrement accroché parce que l'alchimie (ou l'équation) "histoire"+ "style "+"beauté d'un ou plusieurs personnages" + "idées socio-politiques" + "gestion de l'action" + "durabilité de mon opinion" est à son maximum.

Je suis entré chez Dostoïevski par le roman "Crime et Châtiment" alors que j'étais adolescent et pleins de questions. Et ce roman, ses personnages, ne m'ont jamais plus quitté. J'ai lu la plupart des autres romans de cet auteur mais, bien qu'ils soient passionnants à bien des égards, aucun n'a atteint la plénitude de ce que m'a apporté et m'apporte encore "Crime et Châtiment".

Par ailleurs, c'est aussi le roman dont la lecture est la plus accessible et la plus aisée.





Le personnage de Raskolnikov, central dans le roman puisqu'on suit son itinéraire, est au départ un étudiant désargenté obligé d'abandonner ses études et de mettre en gage des objets personnels pour s'assurer le minimum vital. Il passe son temps à réfléchir sur le sens de la vie, sur l'injustice de la société et se révolte contre des situations humiliantes. Il en vient même à élaborer une théorie où l'humanité se divise en hommes qui ont plus le droit de vivre que d'autres dans un objectif de bien-être social. De là à justifier des actes comme l'assassinat contre les personnes nuisibles, il n'y a plus qu'un pas.

Acte qu'il va commettre sur la personne d'une vieille usurière (riche) avec comme victime collatérale, sa sœur malheureusement présente.

Cet acte provoque ou plutôt aggrave une espèce d'angoisse maladive où le personnage de Roskolnikov (son âme ?) doit gérer le fait d'avoir commis une action ignoble dont la justification théorique s'efface peu à peu à cause de la victime collatérale innocente. Le roman va décrire le cheminement intellectuel de Raskolnikov du crime vers le châtiment qui n'est pas que la condamnation par la Justice des Hommes mais aussi et surtout le sentiment de culpabilité qui le ronge, lui montrant qu'il n'est pas le surhomme qu'il croyait être.





Rodion Raskolnikov est un personnage fondamentalement beau, malgré son crime odieux, car il possède un haut standard moral (par exemple, il n'accepte pas que sa sœur se sacrifie en se mariant à un riche moujik, ce qui pourtant lui redonnerait une aisance lui permettant, par exemple, de reprendre ses études ou de mettre à l'abri du besoin sa mère), il fait preuve d'une grande générosité (par exemple, il aide une famille dans une misère encore plus noire liée à l'alcool et à la prostitution) et ne déroge pas d'une grande honnêteté intellectuelle (par exemple, il n'admettra pas que quelqu'un soit condamné à sa place, justifiant ainsi son propre acte).

Autour de lui, gravitent plusieurs personnages. Certains sont méprisables et vils mettant ainsi en relief d'autres personnages qui sont "beaux".

En effet, les personnages de Svidrigaïlov et surtout de Loujine qui est fiancé à Dounia, la sœur de Raskolnikov sont des personnages peu recommandables qui profitent des bonnes occasions et notamment de la précarité de certains.

Face à eux, Razoumikhine , l'ami dévoué de Raskolnikov, prend la défense de Dounia en l'absence de Raskolnikov. Sa grande générosité développe une attitude rassurante, stable et positive. Il sera l'alternative moralement acceptable pour Dounia.





Les autres personnages importants du roman sont la famille Marmeladov où le père de famille, ancien fonctionnaire viré de son emploi et tombé dans l'alcoolisme entraîne inexorablement sa famille vers la misère la plus noire puisque la fille ainée Sonia en est réduite à se prostituer.

Justement, un moment essentiel du roman sera la rencontre de Raskolnikov avec cette famille pour apporter son soutien et surtout l'amour qu'il se découvre pour Sonia, ange de pureté, qui est certainement un des plus beaux personnages du roman.

Dostoïevsky, qui est croyant veut d'ailleurs transformer cet amour naissant entre Raskolnikov et Sonia en amour rédempteur. Mais d'abord, il faut passer par l'étape "châtiment" que ce soit à travers une peine infligée par la Justice ou que ce soit la conscience intime de sa culpabilité avant de pouvoir espérer purifier l'âme par l'amour rédempteur.





Ce sera dans l'épilogue, morceau d'une douce beauté et d'une infinie émotion, que Sonia pourra être l'artisan de la mise en place de cet amour.

Crime et Châtiment est un livre profondément optimiste et positif.
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Le rêve d'un homme ridicule

Un homme veut se suicider. Sensible ou amer ? On ne sait pas trop, ce qu'on sait, c'est que les autres le trouvent ridicule et qu'il s'est approprié cette identité qu'il a fait sienne. Puis il s'endort, et rêve à un autre totalement différent du nôtre...



Dans ce rêve, Dostoïevski recréé la topologie d'un Eden perdu, un monde d'avant le péché originel, où chaque individu est relié de façon interdépendante aux autres et non pas dans la concurrence ou la hiérarchie, où seule la bienveillance règne et non la jalousie, l'envie ou la compétition : chacun a une place pour former un grand Tout harmonieux.

Cette novela avait été présentée comme "un Petit Prince façon russe" par une YouTubeuse , pour ma part je la classerai plutôt en conte métaphysique, plus proche des récits de voyages imaginés par des philosophes comme Jonathan Swift ou Voltaire (et plus tard Lewis Carroll) pour explorer la nature même de notre humanité. C'est aussi une réflexion sur la beauté, la possibilité de connaître l'amour sans la souffrance et l'opposition entre raison et affect.



Ce qui est étonnant, c'est que loin d'un propos idéaliste où on imaginerait que le narrateur connaît alors un moment de grâce en compagnie de ces individus : il n'en est rien ! C'en est trop pour le narrateur ! Ce monde est trop différent et il n'est pas prêt à accepter autant de bon, alors il joue le rôle du Serpent.



Le propre de notre monde qui a introduit le rationalisme, l'orgueil et la cruauté, le pouvoir et la corruption est-il voué à ne vivre qu'avec le goût du sang ? Est-ce la condition pour qu'ils apprécient le beau ?

C'est ce à quoi le romancier et son narrateur nous invite à réfléchir.



Du Dostoïevski pure sucre, à ne pas lire un soir de déprime ou si on cherche à se lancer dans les classiques russes. Pour ma part, j'ai trouvé ce récit intéressant et je pense le relire plus tard.
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Le Joueur

Admirable. J'ai autant apprécié les dialogues que la psychologie des personnages.

Drôle, piquant et triste par moments.

Il est question de romance, de manipulation, d'addiction. La fascination de l'argent.

Il est drôle qu'à plusieurs reprises, l'âme française soit comparée à l'âme russe.

Roman assez court mais riche

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Les nuits blanches

Un conte captivant. En l'espace d'une nuit, le narrateur, un rêveur, s'éprend passionnément d'une inconnue. En quatre nuits, sa vie est bouleversée ; désormais, rien n'aura plus d'importance que ces précieux rendez-vous nocturnes.



J'ai beaucoup apprécié sa jalousie, dénuée de toute haine, si rare mais si juste. Je crois que j'ai pu m'y reconnaître un peu..













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Crime et Châtiment

Considéré comme le roman de la déchéance humaine, Crime et Châtiment restera l’un des livres les plus intéressants et immersifs que j’ai pu lire.



Grâce à des descriptions vives et expressives, nous nous retrouvons tout de suite happés dans le St Petersbourg de 1885, suivant notre protagoniste Raskolnikoff et sa longue descente aux enfers.



J’ai été fortement surprise par le rythme: l’intrigue se met en place très rapidement (dans un pavé de 700 pages j’entends), et nous nous retrouvons directement absorbés par celle-ci, nous avons toujours envie d’en savoir plus, de comprendre Raskolnikoff, d’observer son évolution, sa métamorphose, s’il va s’en sortir, s’il va craquer…

L’action et l’état mental de notre protagoniste ne fait que s’assombrir de pages en pages, nous poussant à continuer pour totalement cerner ce personnage si complexe.



En parlant de personnages, ils restent le point le plus important du livre, et l’un de ses principaux atouts: tous sont uniques, très complexes, avec une psychologie extrêmement bien développée et des traits de caractères mémorables.

J’ai trouvé cependant tous leurs liens et noms difficiles à assimiler et à relier entre eux, mais ce n’est pas trop trop grave (enfin je pense…)



Enfin, la reflexion philosophique sur la légitimité du meurtre, abordée tout au long du roman est captivante et nous pousse à y réfléchir par nous-même, à développer notre esprit critique et d’analyse, ce qui peut être intéressant aujourd’hui puisque ce sujet reste d’actualité.



En soi, je ne peux pas dire que c’est une lecture facile. Mais, croyez-moi, elle vaut le coup. Donc n’ayez pas peur de vous lancer !
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Crime et Châtiment

Certes, Raskolnikov a commis un crime, prémédité sans états d’âmes, pour lui c’est même le châtiment que mérite la vieille usurière qu’il a tuée, et c’est un service rendu à tous les miséreux.Ce que je trouve bizarre c'est que ni Raskolnikov ni Dostoïevski ne s'étendent outre mesure sur le fait qu'il tue aussi sa soeur quand celle-ci, qu'il voulait épargner, car elle était douce et gentille, rentre plus tôt que prévu et le trouve sur la scène du crime. Dostoïevski nous permet de comprendre comment et pourquoi, un homme a pu en arriver là, quelles contradictions s’agitent en lui avant, pendant et après les faits. Je ne dirais pas que Rodia suscite la sympathie, mais bien un peu de compréhension pour sa colère. Car il n’est pas insensible ou mauvais, la preuve c’est que quand il a un peu d’argent, il le dépense sans compter pour soulager le malheur des autres. Il faut bien le talent du grand écrivain russe pour mettre à nu la psyché de cet homme tourmenté, qui n’a trouvé d’autre issue à sa pauvreté, et accessoirement celle des autres, que de tuer.

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