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Citations de Forough Farrokhzad (47)


Sur Terre

Jamais,
Je n’ai souhaité
Devenir une étoile
Dans le mirage du ciel
Ni devenir comme une âme élue
La compagne silencieuse des anges.
Jamais, je n’ai été loin de la terre.
Jamais, je n’ai été intime avec les étoiles.
Je reste debout sur terre avec mon corps
Qui aspire comme une plante
Le vent, le soleil et l’eau
Pour vivre.
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J’ai péché, péché dans le plaisir,
dans des bras chauds et enflammés.
J’ai péché, péché dans des bras de fer,
dans des bras brûlants et rancuniers.

Dans ce lieu calme, sombre et muet,
j’ai regardé ses yeux pleins de mystères,
et des supplications de ses yeux
mon cœur, impatiemment, a tremblé.

(Extrait de Le péché)
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Une autre naissance


Extrait 4

Dans le jardin
Je planterai mes mains
Je verdirai, je le sais, je le sais, je le sais
Et les hirondelles pondront
Dans le creux de mes doigts tachés d’encre

A mes oreilles je ferai pendre
Une paire de cerises rouges et jumelles
Et sur mes ongles je collerai
Des pétales de dahlias

Il existe une ruelle
Où les garçons qui m’aimaient
Avec les mêmes cheveux emmêlés
Les mêmes nuques longilignes
Et les mêmes jambes osseuses
Se remémorent encore les sourires innocents
De cette fillette qu’une nuit le vent emporta

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Une autre naissance


Extrait 3

Dans une chambre aussi grande que la solitude
Mon cœur
Aussi grand que l’amour
Contemple les prétextes simples de son bonheur
Contemple le beau pourrissement des fleurs dans le vase
Contemple le jeune arbre que tu as planté dans notre jardin
Et le chant des canaris
Qui chantent à la mesure d’une fenêtre

Hélas…
C’est mon lot
C’est mon lot
Mon lot
C’est un ciel dont je suis dépossédé par un rideau qui tombe
Mon lot
C’est descendre d’un escalier abandonné
Et rejoindre une chose dans la nostalgie et la pourriture
Mon lot
C’est une triste promenade dans le jardin des souvenirs
Et mourir dans le chagrin d’une voix qui me dit :
"J’aime tes mains"

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LE MARÉCAGE


Extrait 2/3

Une lourde solitude du fait d’être amoureuse.
Une forte angoisse de la mort dans l’étreinte.
Jamais descendue du toit de sa maison,
étant témoin de sa propre exécution.
Ver de terre mais de terre puante.
Ses cerfs-volants dans le ciel pur.
L’inconnue de sa moitié cachée,
honteuse de son visage humain.
Cherchant partout son compagnon,
habituée du parfum de son ami,
elle court à sa recherche,
elle le retrouve parfois sans le croire.
Mais son ami encore plus isolé qu’elle.
Tous les deux vivent une peur réciproque.
Tous les deux malheureux et ingrats.
Leur amour, une passion répréhensible.
Leur union , un rêve soupçonnable.

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Moi
Je connais une petite fée triste
qui habite l'océan
et épanche son cœur
dans une flûte en bois
tout doucement
une petite fée triste
qui la nuit meurt d'un baiser et à l'aube renaît d'un baiser
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Forough Farrokhzad
Dis-moi quelque chose
Moi, à l'abri derrière ma fenêtre
Je suis l'intime du soleil
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Mon amant



extrait 5

Mon amant
Est un homme simple
Dans un pays de malédictions et de merveilles
Un homme simple
Que j’ai caché dans la forêt de ma poitrine
Comme le dernier signe d’une croyance fabuleuse


/ Traduction du persan par Laura Tirandaz et Ardeschir Tirandaz
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Mon amant



extrait 1

Mon amant
Avec ce corps nu sans pudeur
Solide sur ses pieds
Debout comme la mort

Des lignes saccadées
Obliques, soulignent
Les contours nets
De son corps insoumis



/ Traduction du persan par Laura Tirandaz et Ardeschir Tirandaz
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La révolte de Dieu

(...)
Si j'étais Dieu,
je convoquerais un soir les anges
pour qu'ils fassent bouillir l'eau de Kowsar
dans le four de l'enfer
et torches brûlantes en main
expulsent le troupeau des gens pieux
du pâturage du paradis vert.

Lassée de ma piété divine,
la nuit j'irais me réfugier dans le lit de Satan
pour commettre encore une faute !
J'échangerais le plaisir noir et pénible
de l'étreinte d'un péché
contre la couronne d'or de ma majesté !

(Kowsar, nom d'une source du paradis)
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Une autre naissance


Extrait 2

La vie est peut-être
Allumer une cigarette
L’espace narcotique entre deux étreintes

Ou bien peut-être
Le regard absent d’un passant
Qui soulève son chapeau,
Pour saluer un autre avec un sourire insignifiant
Et lui dit : "bonjour"

La vie est peut-être
Cet instant clos
Où mon regard se ruine dans la pupille de tes yeux
Et là, je perçois une sensation
Que j’irai mêler à ma compréhension de la lune
À ma perception des ténèbres

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Une autre naissance


Extrait 1

Tout mon être est un verset noir
Qui t’emportera
Multiplié en lui-même
A l’aube des éclosions et des croissances éternelles

Dans ce verset, je t’ai soupiré… ah
Dans ce verset, je t’ai greffé à l’arbre, à l’eau, au feu

La vie est peut-être
Une longue rue
Traversée tous les jours par une femme et son panier

La vie est peut-être
Une corde
Avec laquelle un homme se pend à un arbre

La vie est peut-être
Un écolier
Qui rentre de l’école

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LE MARÉCAGE


Extrait 3/3

Oh, s’il y avait un chemin vers la mer,
je ne craindrais pas d’y plonger.
Si l’eau cessait de couler dans un étang,
sans doute qu’il s’assécherait,
son corps serait la terre des pourritures,
son fond serait la tombe des poissons.

Ô gazelles, ô gazelles des plaines !
Si vous rencontrez à travers les prairies
un ruisseau chantant qui coule vers le bleu de la mer,
qui se repose dans le chariot de son débordement,
qui coule sur la soie de son courant,
qui, de ses griffes, tient la crinière du cheval du vent
qui est poursuivi par l’âme rouge de la lune,
qui fraie son chemin parmi les tiges vertes de l’herbe,
saisissant le parfum pur des arbustes,
avec ses bulles sous le reflet ample du soleil,
souvenez-vous de cette amie sans sommeil !
souvenez-vous de la mort dans le marécage !
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Je ne parle pas d'un murmure apeuré dans l'obscurité
Je parle du grand jour et de fenêtres ouvertes
et de l'air frais
et d'un brasier où brûlent les objets inutiles
et d'une terre féconde d'une autre culture
et de naissance d'accomplissement et de fierté
Je parle de nos mains amoureuses
qui ont jeté au-dessus de nos nuits
un pont de parfum de brise et de lumière
Viens dans la prairie
la vaste prairie
et appelle-moi parmi les soupirs de la fleur de soie
comme une gazelle appelle sa compagne.
Les rideaux sont lourds de sanglots secrets
et les colombes innocentes
du haut de leur tour immaculée
regardent vers la terre.
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Forough Farrokhzad
Quand ma vie n'était plus rien
Rien que le tic-tac d'une horloge
Alors j'ai compris qu'il fallait aimer aimer aimer
Sans mesure
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Pourquoi me gardes-tu toujours au fond de l'océan ?
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La servitude

[…]


C’est Toi qui as créé ce diable maudit. C’est Toi qui l’as fait se révolter et l’as envoyé à notre poursuite. C’est Toi qui as fait d’une flamme un démon et l’as placé sur notre chemin.

Tu lui as permis de provoquer des incendies de ses mains maudites aussi longtemps que le monde subsistera, de devenir un plaisir sauvage dans un lit sombre, de devenir un baiser sur des lèvres assoiffées.

Tu lui accordas cruellement tout ce qui est beau. Il devint poésie. Il devint cri. Il devint amour et jeunesse. Il devint le parfum des fleurs éparpillées dans les plaines. Il prit la couleur du monde et devint la déception de la vie.

[…]

Il devint mélodie et retentit dans les mains d’un joueur de harpe. Il devint frisson et fait vibrer les seins argentés des femmes. Il devint sourire et révéla les dents des belles dames. Il devint l’image de l’écran son et se refléta dans la coupe de vin.

[…]
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Je souhaite aussi que le niveau de la culture dans ce pays progresse et que les gens apprécient davantage la vraie valeur de l’art pour ne pas céder aux agitations des faux dévots et pour ne pas leur permettre de juger une activité qu’ils ne connaissent pas.
Je souhaite l’émancipation des femmes iraniennes et l’égalité de droit des femmes et des hommes. Je suis tout à fait consciente des souffrances de mes sœurs dans ce pays à cause de l’injustice des hommes et j’emploie mon art en partie pour exprimer leurs douleurs et leurs peines.
Je souhaite la création d’un environnement favorable pour les activités scientifiques et artistiques des femmes.
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Forough Farrokhzad
Rose
Rose
Rose

Il me porta au jardin de roses,
Il mit dans le noir une rose
Sur mes cheveux angoissés
Et enfin
Il coucha avec moi
Sur le pétale d’une rose.

Ô pigeons paralysés,
Ô arbres de la ménopause sans expérience,
Ô fenêtres aveugles
A cet instant en dessous de mon cœur,
Au fond de mes reins
Pousse une rose,
Une rose rouge
Comme un drapeau hissé!

Oh
Je suis
Enceinte
Enceinte
Enceinte
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Mon amant



extrait 4

Mon amant
Il me semble inconnu
Immémorial
Comme un dieu dans un temple du Népal
C’est un homme des siècles passés
Rappelant les beautés nobles

Il est
Comme l’odeur d’un enfant
Qui réveille sans cesse
Des souvenirs d’innocence
Il est comme la joie d’une chanson populaire
Sincère et brutale

Il aime simplement
Les grains de vie
Les grains de terre
Les chagrins des gens
Les chagrins purs

Il aime simplement
Les allées des jardins du village
Un arbre
Un bol de glace
Le fil du linge



/ Traduction du persan par Laura Tirandaz et Ardeschir Tirandaz
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