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Critiques de Françoise Sagan (1227)
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Avec mon meilleur souvenir

Choisi à la médiathèque un peu vite, c'est le premier que le lis d'elle. Je découvre un style sirupeux qui ne me correspond pas, beaucoup d'autocomplaisance mais peut on en vouloir à quelqu'un qui a déjà réussi et a eu la chance de rencontrer des gens exceptionnels. J'essaierai sans doute bonjour tristesse plus tard mais d'abord il faudra que l'écoeurement causé par tant d'autocomplaisance se dissipe (la description du casino sérieux, les joueurs seraient les meilleures personnes au monde, et mon postérieur sur la commode?).
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Avec mon meilleur souvenir

On dit que c'est le meilleur. Pour entrer chez le grand Editeur, Gallimard impose en guise de rite de passage à Sagan ce qu'elle n'a jamais fait, ce qu'elle déteste faire : parler d'elle. Elle refuse mais se plie à l'exercice du souvenir, et merveilleusement : comme toujours, quand Sagan parle d'elle, elle parle des autres. Outre des chapitres personnels où elle écrit sur la vitesse, le jeu, la lecture sans aucun souci d'explication de justification ou d'auto-satisfaction on trouve des pages sublimes sur ses rencontres célèbres : Carson Mc Cullers et Tennessee Williams, la rencontre avec Orson Welles et la peinture justement théâtrale du personnage, Billie Holiday, Noureev. la suite ici :
Lien : http://ameleia.over-blog.com/
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Avec mon meilleur souvenir

Toute le tendresse de Sagan s'exprime dans ce petit recueil. Le regard qu'elle porte sur ceux qu'elle a aimé se veut à la fois magique et nostalgique. Un regard tendre et drôle sur elle-même mais aussi sur ces personnes qui l'ont aimé pour ce qu'elle était vraiment : une femme excessive et douce, terrifiée par la solitude autant que par la crainte de ne plus pouvoir écrire.

Françoise Sagan se raconte ici avec pudeur et mélancolie au travers de ces gens qu'elle a connu puis perdu, au travers des lieux qui ont accueilli sa vie et sa vision du monde, au travers de ses démons et de ses découvertes littéraires.

De Tennessee Williams à Jean-Paul Sartre en passant par Orson Wells et Billie Holliday, Sagan raconte ses craintes, ses doutes et ses certitudes avec le même excès et le même amour que dans ses livres. Une découverte forte et tendre, un vrai coup de coeur !
Lien : http://art-enciel.over-blog...
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Avec mon meilleur souvenir

En 1984, Françoise Sagan publie Avec mon meilleur souvenir, composé de dix textes sur des rencontres et souvenirs marquants de sa vie.



Billie Holiday, Tennesse Williams, Orson Welles, Rudolf Noureev, Jean-Paul Sartre, voilà des noms connus que Sagan a pu rencontrer au cours de sa vie et dont elle fait ici un portrait édifiant, un hommage à ces personnalités qu'elle a admirées et aimées. Elle a su saisir dans ces textes leur caractère profondément humain, au-delà de leur talent évident. Mais en lisant ces récits de rencontre, on en apprend également sur Françoise Sagan elle-même, sur sa vie et sur sa remarquable humilité, sa capacité à aimer les gens pour ce qu'ils sont et à les admirer en toute modestie.



Dans d'autres textes, c'est avec beaucoup d'humour et d'autodérision que Sagan fait l'éloge des fâcheuses tendances qu'on lui a souvent reprochées : le jeu, la vitesse et la vie de nuit (à Saint-Tropez). Elle se plaît ici à raconter ses anecdotes de parties dangereuses au casino, à partager ses émotions quand elle est lancée à pleine vitesse sur une route de campagne et à revenir avec nostalgie sur ce qu'était Saint-Tropez avant et ce que la ville est devenue.



Sagan évoque également son histoire avec le théâtre, son travail avec les acteurs, ses réussites et ses échecs. Elle admet avec sincérité être un piètre metteur-en-scène et nous offre des anecdotes toutes plus drôles les unes que les autres.



Enfin, dans un dernier chapitre, Françoise Sagan présente les lectures marquantes de son adolescence et ensuite de sa vie et écrit alors, à propos des Illuminations de Rimbaud, ce bel hommage à la littérature : "Quelqu'un avait écrit cela, quelqu'un avait eu le génie, le bonheur d'écrire cela, cela qui était la beauté sur la terre, qui était la preuve par neuf, la démonstration finale de ce que je soupçonnais depuis mon premier livre illustré, à savoir que la littérature était tout. Qu'elle était tout en soi, et que même si quelque aveugle, égaré dans les affaires ou les autres beaux-arts, l'ignorait encore, moi du moins, à présent, je le savais. Elle était tout : la plus, la pire, la fatale, et il n'y avait rien d'autre à faire, une fois qu'on le savait, rien d'autre que de se colleter avec elle et avec les mots, ses esclaves et nos maîtres. Il fallait courir avec elle, se hisser vers elle et cela à n'importe quelle hauteur : et cela, même après avoir lu ce que je venais de lire, que je ne pourrais jamais écrire mais qui m'obligeait, de par sa beauté même, à courir dans le même sens.".



J'ai lu Avec mon meilleur souvenir avec beaucoup de plaisir, et je le conseille à tous ceux qui veulent découvrir une Françoise Sagan attachante, humble et drôle, passionnée et aimante, et dont l'écriture est toujours à mes yeux simplement belle.
Lien : http://leschroniquesassidues..
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Avec mon meilleur souvenir

Souvent présenté comme une forme d'autobiographie, ce livre permet effectivement d'approcher une Françoise Sagan sincère, mais aussi plus complexe que le portrait superficiel habituel.

Certes le jeu, la vitesse (" de même qu'elle rejoint le jeu , le hasard, la vitesse rejoint le bonheur de vivre et par conséquent, le confus espoir de mourir qui traîne toujours dans ledit bonheur de vivre").

Un portait via des portraits. Souvent admiratifs, leur seule liste évoque l'éclectisme des intérêts multifacettes de F Sagan: Billie Holiday, Tenesse Williams, Orson Wells, Rudolf Noureev, Jean Paul Sartre.

Bien sur on retrouve un chapitre sur Saint Tropez.

Mais le chapitre le plus attachant est le dernier:"lectures".

" Les Nourritures terrestres fut la première de ces bibles écrites de toute évidence pour moi, le premier livre qui m'indiquât ce que j'étais profondément et ce que je voulais être: ce qu'il m'était possible d'être".

Et peu après l'homme révolté: "à défaut de Dieu, il y avait l'Homme, me disait ce doux rêveur, et l'un remplaçait l'autre".

Je vais finir par citer tout le chapitre!.

Juste pour conclure: "je découvris que cet être humain était mon seul gibier, le seul qui m'intéressât, le seul que je n'arriverais jamais à rattraper, mais que je croirais frôler, peut être, parfois, dans un de ces grands moments de bonheur que donne la faculté d'écrire"
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Avec mon meilleur souvenir

L'image de Françoise Sagan, image bobo, bohème, drogue, alcool, jeu, images véhiculées par les médias ...images superficielles ne m'incitait pas trop à mieux la connaître. J'avoue humblement et avec honte que je n'avais lu aucun de ses titres.

Par hasard, j'ai découvert "Avec mon meilleur souvenir".

140 pages pour une dizaine de textes ou de portraits de personnages connus croisés par Françoise Sagan

Un livre qui est nullement une biographie. Non seulement - et c'est beaucoup ! - un livre de coups de coups de cœur pour des personnes célèbres rencontrées, de passions irrépressibles et intemporelles lui apportant le bonheur, de passion, voire d'addiction pour la vitesse, le jeu, la lecture, le théâtre...des images un peu bohème parfois, collant à la personnalité de Françoise Sagan, images d'une période révolue, rouler à 160 km/h, stationner en bord de plage à Saint-Tropez...les plus âgés, comme moi retrouveront des images, des sensations, des personnages qui ont fait notre jeunesse.

Un petit coté superficiel, "Paris-Mach" parfois quand elle nous parle du festival de Cannes, de Juliette Greco, du Saint-Tropez qu'elle a connu, et dont elle a contribué à assurer la perte, mais de ça, elle n'en parle pas...

Elle évoque quelques bon moments, quelques belles rencontres, mais occulte en partie cet accident qui faillit lui coûter la vie, la rendit dépendante de la drogue, de l'alcool, de la cigarette, toutes ces images qui viennent malheureusement à l'esprit quand on évoque son nom

Si ce livre parle aux plus anciens et rallume leur nostalgie pour ces personnes disparues, je ne suis pas certain qu'il passionne les plus jeunes en quête de nouveauté...Sauf s'ils veulent découvrir un peu plus la vie de leurs parents, les années 60, 70 et cette auteure.

Par contre certains textes raviront tous ceux qui aiment les livres et la lecture

Pour ma part, je vais tenter de rattraper mon retard de lecteur, et je reparlerai sans doute de Françoise Sagan


Lien : https://mesbelleslectures.co..
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Avec mon meilleur souvenir

Un livre trouvé au hasard d'une brocante. N'ayant lu que Bonjour tristesse, je souhaitais mieux connaitre cette autrice, je l'ai donc acheté.

Dans cet ouvrage, qui pourrait ressembler à un recueil de nouvelles, Françoise Sagan, revient sur ses grandes passions et les rencontres incroyables qui ont marqué sa vie.

Récit intimiste et délicieusement surannée, l'autrice nous raconte de nombreuses anecdotes personnelles et dresse le portrait de personnalités qu'elle a connu.

Son style inimitable est bien présent. Les chapitres sur la lecture, le jeu ou le théâtre, raviront les adeptes de ces domaines.

Un petit livre très agréable a lire qui nous permet de connaitre un peu mieux cette grande dame de la littérature.
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Avec mon meilleur souvenir

Quel plaisir de lire que Françoise Sagan était amie avec Tennessee Williams, Orson Welles, Billie Holiday, Rudolf Noureev et qu'elle avait une grande admiration pour Jean-Paul Sartre. Elle en parle tellement bien !

Ces chroniques thématiques regroupées au sein du livre publié en 1984 intitulé "Avec mon meilleur souvenir" est bien mieux qu'une autobiographie. Avec intelligence et souvent avec humour Françoise Sagan témoigne de rencontres avec des personnes qu'elle a appréciées et avec qui elle a partagé de bons moments. Elle évoque aussi ses addictions au jeu ou à la vitesse que je ne partage pas. Pourtant elle sait être convaincante et j'ai compris son point de vue. Et puis elle parle aussi de son oeuvre notamment théâtrale que je découvre.

J'ajoute que j'ai fait une expérience particulière avec ce livre. Je l'ai emprunté en version papier à la bibliothèque mais je l'ai également écouté en version audio, lu par Françoise Sagan elle-même dans un enregistrement qui date de 1986 dans l'excellente collection Des femmes Antoinette Fouque. Elle est rayonnante et attachante avec ses défauts de diction qui deviennent des qualités; j'en garderai un excellent souvenir.





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Avec mon meilleur souvenir

Voici typiquement le genre de livre que j'adore lire en été, attablée à une terrasse ou allongée sur l'herbe, quand d'autres livres me font relever la tête sans que je ne puisse dépasser la première page, pour suivre des yeux je ne sais quelle réjouissance ou distraction ! Mais après tout cette désinvolture est-elle condamnable quand l'astre soleil nous réchauffe le coeur ?



Inutile de présenter Sagan dont les affres ont autant défrayé la chronique que ses livres à succès. Cette écrivaine dont Angelo Rinaldi avait écrit que « le succès commercial de Madame Sagan est à ce point automatique désormais que la critique en vient à ne plus examiner ce qu'elle publie. Elle jouit d'une rente de situation. »



A ce titre, ce livre autobiographique nous raconte les belles rencontres que son succès a semées sur sa route. Et elle s'attache à nous raconter les liens qu'elle a entretenus justement avec ceux extrêmement doués de sa génération dont elle admirait profondément le talent, et qui n'ont pas eu le succès mérité, et pour beaucoup fini dans une misère totale : la fragile, éclatante et géniale Carson McCullers, Tennessee Williams avec qui elle partageait l'amour de la littérature à corps perdu, l'oeil alourdi par la bouteille, le coeur embrasé par le sentiment de perte et d'isolement que l'écriture exhale. La peur de la solitude. Et bien sûr la chaleur de la douce flamme destructrice que deux poètes qui se comprennent aiment voir se consumer dans des nuits sans fin. Sartre, bien sûr, dont elle admirait la droiture et l'honnêteté intellectuelle. le colosse Orson Welles également fait partie de ce grand théâtre des géants du XXème siècle, lui qui la soulevait des pieds pour la sauver de la clameur hostile d'un tapis rouge à Cannes ou du trafic automobile à Paris. Elle dépeint admirablement bien la jeunesse dorée qui filait sur la nationale 7 pour rejoindre le Saint Tropez des années 60 avant que Wadim et Bardot ne convertissent le village en un temple de l'argent ostentatoire où l'avidité, l'habilité et l'opportunisme organisent depuis le paysage. Quelques pages auparavant, elle qui a toujours affectionné les bolides, raconte comment la vitesse a toujours été pour elle, ni une provocation ni un défi, mais un élan de bonheur car elle rejoint, le jeu, le hasard et le « bonheur de vivre ».



C'est délicieusement léger et outrageusement généreux au regard de l'agitation, de la mesquinerie et du cynisme du microcosme parisien qu'elle a côtoyés, avec cet apparent détachement et la désinvolture qui la caractérisent, riche de son expérience de la fréquentation des salons bourgeois parisiens. Mais c'est aussi d'une élégante lucidité, entendez par là qu'elle n'écrit pas de façon explicite qu'elle a bâclé telle ou telle écriture, mais le laisse entendre par exemple quand elle raconte son parcours dans l'écriture de ses pièces de théâtre.



Un petit délice, cette plume élégante et subtilement désenchantée. Elle nous touche même quand elle nous raconte ses déboires et évoque « ses crises d'inspiration subites et suspectes. »



4.25/5



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Avec mon meilleur souvenir

Françoise Sagan nous raconte, se raconte et nous offre un récit très attachant. Ses amitiés, Orson Welles, Jean-Paul Sartre, Tennessee Williams, Marie Bell, Carson MC Cullers... Ses passions et penchants, la lecture, le jeu, le théâtre, la vitesse... Tout est simple et naturel dans ses mots.

Comme elle. Sagan est franche, dans son attitude et dans l'admiration qu'elle peut porter aux autres. Et je trouve cela admirable.



C'est dans ce livre qu'elle se raconte pour la première fois et je dois dire que c'est un fabuleux cadeau qui nous est offert. Elle nous ouvre les portes de son cœur et nous permet de nous approcher au plus près d'elle. Je me suis sentie très proche, comme lorsque l'on pose la tête sur l'épaule d'un être aimé et que l'on boit ses paroles. On y découvre la femme sensible, capable d'humilité et de remises en cause. Loin du cliché que l'on se fait du personnage.

J'ose presque dire après cette lecture, qu'il faut entrer dans l'univers de Sagan par ce livre.



"De même, me fallut-il longtemps, dans mes rapports sentimentaux, pour chercher dans l'œil de l'autre sa vraie nature et non un reflet embelli de moi-même…"



A propos de Jean-Paul Sartre : "J'aimais le tenir par la main et il me tînt par l'esprit. J'aimais faire ce qu'il me disait, je me fichais de ses maladresses d'aveugle, j'admirais qu'il ait pu survivre à sa passion de la littérature. J'aimais prendre son ascenseur, le promener en voiture, couper sa viande, tenter d'égayer nos deux ou trois heures, lui faire du thé, lui porter du scotch en cachette, entendre de la musique avec lui et j'aimais plus que tout l'écouter. "
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Avec mon meilleur souvenir

S'il faut choisir un "SAGAN" , j'ai envie de vous dire celui-ci .

Humour et rétrospective , ce roman autobiographique révèle l'auteure dans un style badin et léger .

Un jour , elle a affirmé "Proust a du génie moi j'ai du talent" .

Au fil des pages j'ai apprécié ses souvenirs heureux , j'ai rencontré sous d'autres jours Billie Holiday , Orson Welles , Sartre , Rudolf Noureev.... Je n'ai pas pu m'empêcher de rire sur un passage de son expérience théâtrale !

Cette jeune fille turbulente addict au jeu et à la vitesse nous plonge dans cet univers littéraire intellectuel et artistique des années 50 - 60 et vous ferait presque regretter de ne pas être né plus tôt.
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Avec mon meilleur souvenir

C’est à froid que je commente Avec mon meilleur souvenir de Françoise Sagan, que je finis à l’instant. J’ignore s’il y eut meilleure écrivaine que Sagan mais moi, j’en ai peu lu de meilleures. Ce livre est une autobiographie peu commune qui sera suivie de …Et toute ma sympathie que j’espère lire bientôt tellement l’exercice du premier Tome fut passionnant. Autobiographie géniale qui fait quelques 10 tableaux de sa vie et où elle se raconte. Ces rencontres qui l’ont touchée : Noureev, Sartre, Tennesse Williams, Orson Welles, Billie Holliday, Carson McCullers.

Sagan c’est une artiste mais à la rock star, à la Andy Wharol, Lou Reed, à la Johnny. Ayant connu le succès à 18 ans, elle est plus une écrivaine à la Colette qu’à la Marguerite Duras ou Yourcenar Elle était du grand monde. Mais par-dessus tout un talent d’écriture incroyable, inné, comme Mozart à la musique. 9/10
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Avec mon meilleur souvenir

Ce roman est une esquisse des rencontres qui ont traversé la vie tumultueuse, intense et festive de Françoise Sagan. Qui n'a jamais rêvé d'assister à ces têtes à têtes intimes avec des artistes majeurs du XXe siècle: Billie Holyday, Orson Welles, Carson McCullers, Rudolf Noureev ou encore Tennessee Williams.



Françoise Sagan confesse son admiration pour ses personnalités et en brosse des portraits sans naïveté en abordant les fragilités de ces étoiles: les addictions de Billie Holyday, la solitude de Rudolf Noureev, la fin de vie de Jean-Paul Sartre privé de sa vue et donc de sa force vitale d'écriture.

Le verbe de Françoise Sagan est rapide, vif et tranchant. Dans ces portraits, Françoise Sagan livre au lecteur quelques bribes de son intimité, son amour de la vitesse et du jeu et son admiration sans borne pour Jean-Paul Sartre dont elle se remettra difficilement de sa disparition:



"Vous avez été un homme autant qu'un écrivain, vous n'avez jamais prétendu que le talent du second justifiait les faiblesses du premier ni que le bonheur de créer seul autorisait à mépriser ou à négliger ses proches, ni les autres, tous les autres."



Lisez cette pépite littéraire! C'est une plongée dans le milieu du XXe siècle riche de courants artistiques et littéraires. Prenez plaisir à découvrir les passions de Françoise Sagan. Ce roman est une belle entrée dans l'oeuvre de cette autrice essentielle du XXe siècle.

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Avec mon meilleur souvenir

Avec mon meilleur souvenir est plus qu’un livre autobiographique de Françoise Sagan, grande dame de la littérature française. Cette œuvre est aussi un recueil intime de coups de cœur, de rencontres, d’instants mémorables de pur plaisir, et la gloire des années 1960 et 1970.



Léger et riche d’expériences, ce petit délice regroupe une dizaine de textes et des portraits de personnages connus que Sagan a croisé au fil des années. Billie Holiday, Orson Welles, Rudolf Noureev et Jean-Paul Sartre pour n'en nommer que quelques-uns. L'auteure évoque autant ses passions, que ses moments d’addictions dans ses chapitres consacrés à la littérature, la musique, le jeu, la vitesse, la danse et le théâtre.



Avec mon meilleur souvenir est un livre très agréable à lire et qui nous permet de découvrir la vie et le monde marquant de Françoise Sagan.
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Avec mon meilleur souvenir

Encore un livre formidable lu en ce début d'année, j'ai de la chance.



Cette fois, il est de Françoise Sagan, une romancière que j'aime énormément, dont les romans, au ton souvent impertinent et caustique, cachent derrière leur ironie, leur désinvolture, une vision cruelle, impitoyable de la vie et des gens.



Ici, en forme d'autobiographie, Sagan a choisi dans ses souvenirs

ce qu'il y avait de meilleur, et c'est d'une acuité merveilleuse, c'est souvent drôle, et souvent incroyablement émouvant.



Ainsi en est il de ces rencontres magiques avec Billie Holiday, qu'elle alla écouter toutes les nuits, pendant 15 nuits de suite, dans le Connecticut, avec Michel Magne (le grand compositeur de musique contemporaine, mais aussi de musiques de films, vous savez, celle des Tontons flingueurs, c'est lui).

Il y a aussi les émouvants rendez-vous avec Tennessee Williams, accompagné de Carson Mac Cullers déjà très malade, et la gentillesse magnifique dont il fit preuve à son égard lorsqu'elle adapta son « Sweet Bird of Youth ». Mais aussi l'histoire de sa fin misérable.

Parait encore devant nous Orson Wells dont elle raconte avec humour leurs différentes rencontres, dont elle a vu et revu tous les films, et dont elle analyse avec admiration le génie, et avec tendresse l'incapacité à gérer son argent et sa carrière.

Elle fait un portrait absolument saisissant de Rudolph Noureev, dont elle nous fait partager son ressenti sur ce qui anime ce prodigieux danseur.

Il y a enfin, et c'est pour moi le chapitre le plus émouvant intitulé Lettre d'amour à Jean-Paul Sartre, le récit des déjeuners qu'elle fit avec le grand homme, durant les derniers mois de sa vie, alors qu'il était presqu'aveugle et très diminué physiquement, mais sûrement pas intellectuellement. Elle nous fait partager son admiration pour cet esprit flamboyant et cet homme d'une grande gentillesse.



Se mêlant à ses portraits de femmes et d'hommes admirés et aimés, d'autres chapitres jubilatoires sont consacrés aux deux grands défauts de l'auteure, son addiction au jeu et sa passion pour la vitesse. Elle raconte ainsi avec une bonne dose d'autodérision sa vie dans les casinos, et ce n'est pas triste.

Dans le même registre, un chapitre drôle et piquant, qui appuie là où ça fait mal, sur l'évolution de Saint-Tropez. L'évolution des gens, moeurs, commerces, pratiques, Sagan raconte tout cela depuis le début des années 50, ça fait rire et grincer des dents.



Enfin, deux chapitres fort différents sont dédiés au « métier » de l'auteure. Celui sur le Théâtre raconte avec beaucoup d'ironie et toujours son merveilleux sens de l'autodérision, l'histoire de ses créations théâtrales, de ses succès et de ses bides. Elle y livre aussi la façon dont elle aborde l'écriture des pièces et, là encore, son admiration pour les comédiennes et les comédiens, on y trouve des pointures, Philippe Noiret, Claude Rich, excusez du peu.

Le dernier chapitre du livre, intitulé Lectures est passionnant. Parmi les quatre livres qui l'ont « foudroyée », comme elle l'écrit, j'ai eu la surprise d'apprendre que parmi les oeuvres qui ont définitivement décidé de sa vocation, se trouve celle que je place au sommet de toute la littérature poétique, Les Illuminations d'Arthur Rimbaud, et puis La recherche du Temps perdu de Proust débutée par la lecture d'Albertine disparue.

Et je ne résiste pas à vous citer quelques lignes formidables de l'avant-dernière page du livre:

« Je découvris aussi en lisant Proust, en découvrant cette superbe folie d'écrire, cette passion incontrôlable et toujours contrôlée, je découvris qu'écrire n'est pas un vain mot, que ce n'était pas facile, et que, contrairement à l'idée qui flottait déjà à l'époque, il n'y avait pas plus de vrais écrivains que de vrais peintres et de vrais musiciens. Je découvris que le don d'écrire était un cadeau du sort, fait à très peu de gens, et que les pauvres nigauds qui voulaient en faire une carrière ou un passe-temps n'étaient que de misérables sacrilèges. Qu'écrire demande un talent précis et précieux et rare…….La littérature ..fait de ceux qui osent la toucher, même du bout des doigts, des infirmes impuissants et amers- et ne leur accorde rien- sinon parfois, par cruauté un succès provisoire qui les ravage à vie. »

Et toute la fin du chapitre est un hommage vibrant à la littérature et se termine par ceci, qui est aussi, je pense, notre Credo de lectrices et lecteurs:

« Et il fallut que je laisse vivre quelqu'un à ma place, que je le lise, bref, pour que mon existence propre me fût, enfin, parfaitement sensible. »



Pour terminer, j'ajoute que ce beau livre est aussi un bijou d'écriture.
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Bonheur, Impair et Passe

Encore une pièce de théâtre réussie de Françoise Sagan, avec des personnages marquants et un peu fantasques. Toujours aussi agréable.
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Bonheur, Impair et Passe

Françoise Sagan a écrit que ses débuts dans le théâtre sont dus à une série de hasards. Alors le hasard fait bien les choses d'autant plus que "Bonheur, impair et passe" est un titre en échos aux jeux de Casinos qu'elle fréquentait (même si ce n'est pas le sujet central de cette pièce). Elle dit aussi qu'entendre dire les choses qu'on a écrites est merveilleux et incroyable.

En 1963, Françoise Sagan décide un peu par défi de se lancer dans la mise en scène de la pièce qu'elle vient d'écrire. le travail de l'écriture théâtrale et celui de la direction des comédiens sont très différents, et le montage de la pièce s'avérera beaucoup plus difficile que prévu. Heureusement Claude Régy viendra à la rescousse pour sa création sur scène au théâtre Édouard VII à Paris le 10 janvier 1964.

La pièce se déroule chez des aristocrates russes ruinés par le jeu. Il s'agit d'une histoire de couple qui aurait pu se passer n'importe où, mais le palais vide de Saint-Pétersbourg donne un petit côté Tchekhovien à cette pièce légère.

Depuis huit ans Igor est rongé par la jalousie parce qu'il a surpris sa femme Angora dans les bras d'un autre, un soir d'ivresse. Depuis, il a pris l'habitude de tuer en duel tous les hommes qui lui font les yeux doux.

Pourtant, Angora ne cesse de l'aimer bien qu'elle souffre du manque de tendresse. Elle aimerait qu'il lui dise des mots d'amour mais au lieu de cela il préfère se battre avec de potentiels rivaux. Il devient insupportable car il n'a plus confiance en elle (pour un baiser de trop il y a huit ans !).

Le jeune Vladimir va venir bouleverser leur vie. Il se présente devant Igor simulant un amour pour Angora qu'il ne connaît pas parce qu'il veut mourir sans être déshonoré et préfère que ce soit au cours d'un duel. Igor n'est pas dupe et se prend d'affection pour le jeune prince qui va devoir séduire Angora s'il veut mourir dignement.

Au trio amoureux, se joint la comtesse, mère d'Igor et Ladislas le frère alcoolique et homosexuel.

Tout ce petit monde semble ruiné par le jeu mais s'accorde sur l'essentiel, il faut dire son amour à ceux qu'on aime.

Je ne suis pas certaine que cette pièce soit jouée mais j'aime beaucoup le style Sagan au théâtre, elle dit de belles choses sur l'amour tout en s'amusant, ça se sent.

Et puis je reviens sur ce titre judicieux puisque la pièce parle du bonheur, impair parce qu'il s'agit d'un trio et passe parce qu'il y en a un qui doit passer son chemin pour l'amour de la belle Angora. « Bonheur, impair et passe », il n'y a plus qu'à jouer !





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Bonjour New York - Maisons louées

Sagan nous raconte ses souvenirs de voyages. New York, Népal, Cuba... Et aussi la province française.

Ce livre est léger, détend et nous voyageons avec elle. C'est une bouffée d'oxygène.

J'ai particulièrement apprécié entre autre ses récits : ''Je découvre Jérusalem et Bethléem'' et ''La nature''.
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Bonjour New York - Maisons louées

Dans ce recueil d’une centaine de pages, Françoise Sagan nous parle de ses voyages et de ses découvertes. C’est son fils qui ouvre la voix, Denis Westhoff, a bien raison quand il écrit : « Il me semble que son œuvre n’a pas pris une ride et qu’elle garde toute sa place auprès de nos contemporains. »



Certains de ces textes, la série sur l’Italie Bonjour Naples, Bonjour Capri, Bonjour Venise, sont datés de 1954. Sagan écrit notamment à leur propos :

Naples, là règne «quelque chose qui vous force à partir avant qu'il ne soit trop tard et que l'on soit obligé d'y rester et de consacrer sa vie à y être heureux sans rien faire».

Capri, «La première chose importante semble de fuir la foule.»

Venise, enfin: «Pas une ville ne ressemble plus à l'idée qu'on s'en fait, pas une ville ne déçoit moins.»



En 1956, elle écrit un texte sur New York : «Ce n'est pas une ville familière, c'est une ville vorace et tendue. Nulle place pour le flâneur. New York a ses dieux: le jour, ce sont l'ordre, l'instinct grégaire, l'argent, l'avenir; la nuit, ce sont l'argent toujours, l'alcool, la solitude.»

Sagan nous décrit l’esprit du lieu, c’est une sorte de carnet de voyage car Bonjour New York, c’est Sagan en balade.

Mais pas seulement, ainsi elle nous parle de sa ville Cajarc, de l’ennui, de la vie de province ou encore de la nature, c’est la première fois que je lis du Sagan et je ne suis pas déçue car c’est facile à lire et on entre facilement dans sa tête et ses idées.


Lien : http://www.stemilou.over-blo..
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Bonjour tristesse

54ans après la parution du roman, il est certain que le thème n'est plus aussi "choquant" qu'il a pu l'être auparavant. Mais pour moi une partie du coup de foudre réside dans le fait que voilà un auteur qui parle d'un sujet un peu plus "libre" (pour son temps) dans un français admirable. Comme Jacqueline Harpman, que j'aime beaucoup. Pas besoin d'être vulgaire pour être passionnant, en voici la preuve.
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