Citations de Fred Uhlman (245)
Je ne souhaitais qu'une chose : voyager, et je croyais que je serais un jour un grand poète.
J'ai hésité avant d'écrire : "un ami pour qui j'aurais volontiers donné ma vie". Mais, même après trente années écoulées, je crois que ce n'était pas une exagération et que j'eusse été prêt à mourir pour un ami, presque avec joie. Tout comme je tenais pour naturel qu'il fût dulce et decorum pro Germania mori, j'eusse admis que mourir pro amico était également dulce et decorum. Entre seize et dix-huit ans, les jeunes gens allient parfois une naïve innocence et une radieuse pureté de corps et d'esprit à un besoin passionné d'abnégation absolue et désintéressée. Cette phase ne dure généralement que peu de temps, mais, à cause de son intensité et de son unicité, elle demeure l'une des expériences les plus précieuses de la vie.
(En évoquant son père)
Et n'avait-il pas reçu un talisman infaillible ?
La croix de fer de première classe était accrochée au-dessus de son lit, ainsi que son épée d'officier, près d'un tableau représentant la maison de Goethe à Weimar.
De notre maison ,je ne voyais que les jardins et les toits rouges des villas dont les propriétaires plus riches que nous pouvaient s'offrir une vue panoramique ,mais mon père était déterminé à ce qu'un jour nous n'eussions rien à envier aux familles patriciennes. En attendant ,il nous fallait nous contenter de notre villa,pourvue du chauffage central,avec ses quatre chambres à coucher,sa salle à manger,son 《 jardin d'hiver 》 et une pièce qui servait à mon père de cabinet de consultation.(Page 49).
Il semblerait qu'il n'y eût que cette alternative : ou bien aucun Dieu n'existait, ou bien il existait une déité, monstrueuse si elle était toute-puissante et vaine si elle ne l'était point.
Le fils d’un Medecin juif se lit d’amitié pour Conrad, fils d’aristocrates allemands. Ils se séparent au moment de la montée du nazisme. Est ce par lâcheté de la part de Conrad?….
Comme je comprends maintenant Caligula qui souhaitait que l'humanité n'eût qu'un seul cou. Quel progrès si la terre pouvait être débarrassée de cette révoltante et cruelle race de prédateurs à laquelle nous avons le malheur d'appartenir. Viens, Elsas, viens t'asseoir près de moi. Parlons littérature, l'opium des infirmes et des désenchantés. Tu lis beaucoup ? Moi, je lis tellement que j'en oublie de vivre. Quel gâchis ! passer sa vie à lire !
- Tous deux savions que les choses ne seraient jamais plus comme avant et que c'était le commencement de la fin de notre amitié et de notre enfance.
La mort sape notre confiance dans la vie en nous montrant qu'en fin de compte tout est également futile devant les ténèbres finales
Pour lui, le nazisme n'était qu'une maladie de peau sur un corps sain et le seul remède était de faire au patient quelques injections, de le garder au calme et de laisser la nature suivre son cours.
Entre seize et dix-huit ans, les jeunes gens allient parfois une naïve innocence et une radieuse pureté de corps et d'esprit à un besoin passionné d'abnégation absolue et désintéressée. Cette phase ne dure généralement que peu de temps, mais, à cause de son intensité et de son unicité, elle demeure l'une des expériences les plus précieuses de la vie.
Mes blessures ne sont pas cicatrisées, et chaque fois que l'Allemagne se rappelle à moi, c'est comme si on les frottait de sel.
Entre seize et dix-huit ans, les jeunes gens allient parfois une naïve innocence et une radieuse pureté de corps et d'esprit à un besoin passionné d'abnégation absolue et désintéressée. Cette phase ne dure généralement que peu de temps, mais, à cause de son intensité et de son unicité, elle demeure l'une des expériences les plus précieuses de la vie.
Puisque Conrad était venu chez moi, je m'attendais à ce qu'il me demandât d'aller chez lui, mais les jours et la semaines passaient sans invitation. Nous nous arrêtions toujours devant la grille surmontée de deux griffons portant l'écusson des Hohenfels jusqu'à il me dit au revoir. Il ouvrait alors la lourde porte pour remonter l'allée bordée d'odorants lauriers roses qui menait au portique et à l'entrée principale.
-C'est vrai, mais je connais l'Amérique. J'ai vu des films, j'ai lu des livres. Et je peux te dire que les Américains sont trop riches, trop vulgaires et qu'ils manquent totalement de goût. Il n'y a que l'argent qui compte chez eux. Pas les valeurs spirituelles.
-Oh ! Voyons, Fritz, tu exagères !
-J'exagère ? Alors dis-moi donc où sont leurs Goethe, leurs Schiller, leurs Beethoven et leurs Mozart ? Sans parler de Shakespeare ! Il n'y a que le fric qui les intéresse. Ils ne pensent qu'aux gadgets, aux combines et au sexe.
-Ma foi, rétorqua Mme Haber, je ne vois pas en quoi nous sommes tellement différents ici.
Non, la beauté a besoin du silence absolu. Un seul mot peut tout gâcher.
Tout cela m'est revenu aujourd'hui, en mémoire lorsque, de façon inattendue, me parvint du Karl Alexander Gymnasium un appel de fonds accompagné d'un fascicule contenant une liste de noms. On me demandait de souscrire à l'érection d'un monument aux morts à la mémoire des élèves tombés dans la Seconde Guerre Mondiale.
(...) la beauté a besoin du silence absolu. Un seul mot peut tout gâcher. La beauté, la grande beauté, peut être douloureuse et il y a des moments où l'on voudrait seulement pleurer (...)
La trop grande beauté peut avoir un effet antiérotique.
Donnez moi seulement un été vous dieu tout puissant et un automne pour écrire un chant accompli.
Presque la moitié des électeurs allemands ont voté pour ce fou. Comment expliquer que la moitié de la population d’un pays qui a donné Goethe et Schiller, Beethoven et Bach, et les villes les plus merveilleuses – du temple du savoir – se soit laissé avoir par ce dingue ? (PDRSVP)