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Citations de Frédéric Pajak (279)


"Peut-être, ou sans doute, et au moins dans ce temps imparti, j'ai voulu ébaucher une sorte de paysage d'un sentiment familier et secret : l'incertitude"
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Nous sommes les héritiers malgré nous des idéologies du XXe siècle. Nous ressemblons à leurs pensionnaires hébétés, croupissant dans le déni de leurs illusions encore tièdes. Nous ne voulons rien accepter de ces croyances périmées, car nous savons assez le fléau qu'elles ont été, toutes, sans exception - nationalistes, communistes, fascistes.
De ce monceau de dogmes évanouis subsiste néanmoins une idéologie moderne. Sans se prévaloir des idéologies passées, elle en porte les traces, certaines manies, des habitudes ou des stratagèmes. Mais cette idéologie moderne se défend d'être une idéologie. Elle s'efforce de paraître débarrassée de tout ce qui constituait une idéologie, et elle sait faire illusion. A force de masques et de dénégations, elle parvient à faire douter de son existence.
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Il est douloureux de revenir à Venise. Sa splendeur ostentatoire nous laisse à notre temps disgracieux. Nous errons entre ses canaux, dans l'entrelacement indéchiffrable de ses couloirs au bout desquels surgissent des places sobres et dépeuplées. Venise a été bâtie pour punir les temps futurs - et les voilà punis. Les voyageurs ont fait place aux visiteurs qui ont fait place aux touristes. Nous ne seront jamais plus des voyageurs.
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Pas de tag et peu d'affiches dans les rues. La ville [Moscou] est comme déshabillée.

Un pays dans un pays dans un pays, p. 65
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Je suis enfant, dix ans peut-être. Je rêve d'un livre, mélange de mots et d'images. Des bouts d'aventure, des souvenirs ramassés, des sentences, des fantômes, des héros oubliés, des arbres, la mer furieuse. J'accumule des phrases et des dessins, le soir, le jeudi après-midi, mais surtout les jours d'angine ou de bronchite, seul dans l'appartement familial, libre. J'en fais un échafaudage que je détruis très vite. Le livre meurt chaque jour.
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A Signac, il [ Van Gogh]confie: " Par moments, il ne m'est pas tout à fait commode de recommencer à vivre car il me reste des des désespérances intérieures d'assez gros calibre" ( p. 194)
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A peine arrivé chez ses parents, il fait une einième copie du -Semeur- de Millet. A ses yeux, cette figure symbolise la renaissance et la persévérance face à l'échec. (p. 81)
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Il est douloureux de revenir à Venise. Sa splendeur ostentatoire nous laisse à notre temps disgracieux. Nous errons entre ses canaux, dans l'enlacement indéchiffrable de ses couloirs au bout desquels surgissent des places sobres et dépeuplées. Venise a été bâtie pour punir les temps futurs - et les voilà punis.
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Walter Benjamin n’a jamais travaillé de ses mains. Il est l’archétype de « l’enfant bourgeois de bonne famille » qui s’éprend niaisement de la classe ouvrière. Mieux : il pense que sa libération à lui ne peut s’accomplir que par la libération du prolétariat. Mais Benjamin ne connaît rien aux prolétaires. Il parle le jargon des intellectuels marxistes et trahit sa propre classe sociale en l’agressant idéologiquement, par le biais de l’écriture.
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J'écrirai bientôt à propos de la bassesse humaine. Par quoi commencerai-je? Par le bonheur.
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C'est que la vie militaire a radicalement bouleversé Guillaume. Il s'est changé en guerrier, un guerrier malade d'amour comme l'étaient les troubadours, et conscient de sa souffrance, s'adonnant volontairement à elle pour mieux la décrire. Le chagrin d'amour fut pour lui l'expérience centrale de sa vie- et de sa poésie....(p.323)
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Privé de son père, privé de son frère, il grandit dans une société composée entièrement de femmes : la mère, la sœur, la tante, la demi-sœur de Ludwig et la vieille domestique; Toutes open vu en lui un futur pasteur digne de son père et de ses grands-pères, puisque sa mère descend elle-même d'une poignée de pasteurs. Le destin est déconcertant, qui fera de ce petit garçon entouré d'une famille pieuse le grand ennemi du christianisme et de la religion réformée. (p. 12-13)
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Mais l'autoportrait,encore une fois,est un art du silence.Il ne peut rapporter qu'un visage précis, étourdi, une grimace délibérée ou involontaire-même si Bram Van Velde rétorque : " Peindre,c'est chercher le visage de ce qui n'a pas de visage."
Le décor d'un visage et sa posture sont toujours troublants.Le corps se dresse devant le miroir et le miroir devient le voyeur .(p.132)
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Les mots n'ont que faire d'un benêt romantique dans mon genre et de son odeur de renfermé. Tant mieux. Je hais le timide qui me dévore de l'intérieur. Je conspue le jeune homme que je suis.Je ne sais ni nager ni me distraire.Je me tais,je rêvasse, je m'évapore.Qu'est-ce qui me tient en vie ? (p.48)
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Lorsque j'écris ou dessine sur un auteur , je m'approche le plus possible de lui , de sa vie intime . Mais ce que je recherche , c'est la distance ; Ce qui m'intéresse , c'est l'étrangeté . J'aime qu'un auteur me soit étranger ( Humainement , esthétiquement , dans ses raisonnements , dans ses croyances , dans son art ) ... Plus il m'est lointain , plus il m'attire .

-- EST-IL BIEN SERVI AVEC PESSOA ?

Il me semble que oui et peut-être davantage encore qu'avec les précédents . Mais , avant de s'intéresser à plusieurs épisodes de la vie du poète portugais , ce neuvième opus s'ouvre sur des considérations on ne peut plus actuelles , c'est à dire plus inactuelles que jamais , sur la démocratie , dont , selon Pajak l'élection présidentielle représente " La parfaite caricature , l'ultime signe de la servitude volontaire " . Il est question des gilets jaunes , du corona virus , ce qui permettra , plus tard , d'en dater l'écriture , ce qui ne nous empêche pas de voyager à rebours dans l'histoire , jusqu'au XII° siècle .... Mais peu importe , la matière étant trop riche pour que nous puissions prétendre ouvrir ici une forme de recension où tout serait décliné , ou plutôt réduit , non aux petits oignions , mais à deux ou trois phrases , contentons nous de reprendre les derniers mots de cette " ouverture " , intitulée ' dernier bar ouvert ' : " Que reste-t-il de l'ancienne démocratie ? L'éclat de quelques paroles , des envies de justice et le prix discutable du piment . Je quitte le bar , îlot salutaire , et vais dansant à peine dans la rue noire . Déjà le jour me tend les bras . Mon livre se referme enfin " .
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Calvin était anorexique ; la nourriture l’écœurait : de ce dégoût, il a fait sa religion.
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Je cours à toutes jambes sur le trottoir, à la recherche d’une boulangerie. J’ai follement envie d’une baguette chaude et croustillante, comme dans mon souvenir d’enfant. Je cours si vite et si loin que je sème mon camarade. Où est-il ? La foule l’a avalé, nous ne nous reverrons plus. Je reste seul à mâcher mon bout de pain. Pauvre petite joie.
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D'un seul regard, de quelques mots, et vas-y, elle m'a choisi. Ou alors, c'est moi qui l'ai choisie. J'ai oublié. Elle a balayé ma vie comme on balaye un trottoir. Vraiment, c'est le destin, et son cortège de hasards.
Par la fenêtre d'un train, dans le sud de l'Allemagne, j'ai vu l'automne qui se couchait sur la vigne et sur le fleuve. Un paysage de lassitude. Dans l'ombre de la nuit, les soirs d'été, les soirs d'ennui, j'étais perdu, j'étais noyé. Brusquement, j'ai songé aux incendies qui toujours brûleraient mon âme. Et soudain, de retour dans ma patrie, cette femme est entrée chez moi comme une voleuse.

(P315)
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Désormais, son art réclame de la couleur. La peinture s'ouvre à lui. Les personnages du purgatoire, paysans et prolétaires, s'évanouissent : Vincent a oublié sa misère. Comme si sa première vie était morte dans sa terre noire, sous son ciel dégringolé de crachin, de mauvais vent, d'étoiles éteintes.
Dans les galeries et les salons, il observe scrupuleusement les oeuvres de ses contemporains. A sont tour, il s'essaie aux techniques de l'impressionnisme et pointillisme. Les toits de Paris s'élancent à l'infini, comme une mer renaissante.
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Devant une gravure en aquatinte représentant un vieux cheval épuisé par une vie de labeur, Vincent s'exclame : " Spectacle navrant, infiniment mélancolique qui ne manque pas d'émouvoir celui qui sait et qui sent que nous aussi, nous nous retrouverons un jour dans l'impasse appelée mourir, et que la fin de la vie humaine, ce sont des larmes ou des cheveux blancs. "
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