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Manifeste incertain tome 6 sur 9
EAN : 9782882504746
192 pages
Noir sur blanc (24/08/2017)
4.17/5   9 notes
Résumé :
Avec Blessures, sixième volume du Manifeste incertain, l'auteur revient sur son enfance et son adolescence. Il se souvient de trois épisodes douloureux, qu'il raconte tour à tour avec gravité et humour : la mort de son père, un étrange accident de voiture dans l'Espagne de Franco et une expérience cauchemardesque sur une île de naturistes. Un livre purement autobiographique. Ces trois épisodes sont entrecoupés de brèves incursions à Saint-Nazaire, Rome, Barcelone, p... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Je reprends la route du manifeste incertain là où je l'avais laissé : tome 6. Cette fois-ci Frédéric Pajak nous parle de lui : de belles pages aux dessins vifs et puissants sur la mort de son père, l'émancipation de sa mère, qu'il a payé au prix de sa propre innocence, et toujours ce sentiment du temps qui passe, celui qui ne reviendra plus et qu'il ressuscite, armé de plume et d'encre...

L'enfance est là, à jamais. Et nous faisons du mieux que nous pouvons avec les souvenirs qu'elle nous laisse, qu'elle ressuscite aussi parfois, à nos heures perdues. On pense lui rester fidèle, mais on enjolive, on force le trait, on rature ou efface tout le temps...

"Chacun raccommode sa vie, et ce rapiéçage nous est dicté par de puissants ressorts enfouis au plus profond de nous, des ressorts totalement incontrôlables. Toute mémoire est partielle, partiale, et ô combien injuste."

Il faut faire avec et l'accepter : "Nous sommes ce que nous pouvons, bien plus que ce que nous voulons".

La seule chose que je veux après avoir refermé cette dernière page, est de poursuivre en ouvrant de suite le tome 7. Emily Dickinson m'attend. C'est pour elle, que j'ai repris la route...
Lien : http://page39.eklablog.com/m..
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« On aime tant, devant des tiers, réchauffer nos tambouilles sentimentales, preuves que nous sommes vivants, du moins que nous avons eu une vie. »


Pajak réchauffe la tambouille des autres depuis un moment, y incorporant ci et là sa ciboulette, si bien qu'il décide, pour ce 6e Manifeste, de se consacrer à sa propre histoire. Pajak se raconte, c'est-à-dire qu'il raconte aussi ses parents, ses frères, sa grand-mère et la guerre, ses amis, les poètes et les pays qui sont venus s'immiscer en lui jusque dans son oeuvre.


Il n'avait pas besoin d'en faire la démonstration, mais Pajak témoigne encore une fois de son talent pour condenser une vie dans des moments qui ne sont anodins qu'en apparence. Il en dit bien peu, mais nous en comprenons beaucoup, et c'est dans l'espace qu'offrent ses dessins que nous imaginons le reste.
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Album entièrement autobiographique centré sur le personnage de la mère de l'auteur.
Je ferais la même observation que pour le tome précédent, mais à rebours : comme il manquait dans le n° 5 l'évocation de la vie de l'auteur pour accentuer la portée de l'art et de la vie de Van Gogh dans nos existences, il manque dans celui-ci des références littéraires ou artistiques pour lui donner une dimension plus générale et établir une passerelle avec le lecteur.
La fusion des deux volumes aurait sans doute créé cet aspect éclaté et complémentaire présent dans les 4 premiers tomes et que je considérais comme faisant partie du génie de Pajak.
A-t-il voulu changer de rythme de narration, a-t-il manqué de temps, s'est-il un peu ennuyé ou s'est-il enlisé dans les territoires douloureux de l'enfance ?
Les dessins sont toujours aussi somptueux.
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Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
Si nous adorons la paella dite orthodoxe, la paella valenciana, nous acceptons qu’au lapin et au poulet traditionnels on ajoute ou on substitue du poisson et des fruits de mer. Mais il est bon de corriger le goût légèrement écœurant de la poiscaille par la saveur douce des morceaux de basse-cour.
Sans oublier l’huile d’olive, la tomate, les haricots plats, les haricots blancs, le piment, le safran et, pourquoi pas ? des artichauts, des poivrons, des petits pois, des pois chiches, du canard, du porc, des escargots. Sans être dévasté par la graisse, ce subterfuge de l’onctuosité, le riz doit croustiller et pouvoir adhérer à une poêle tenue à la verticale. La paella est un art. C’est aussi un motif de guerre entre provinces d’Espagne, semblable à la guerre du cassoulet ou du couscous. A chacun sa vérité, pourvu qu’elle ne cède pas à la mode de la « revisitation », cette vile auxiliaire de la dictature de l’oubli.
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Imaginez, le 2 juillet 1505, sur le chemin de Sotternheim, si la foudre n’avait pas éclaté au-dessus du jeune Luther, le sort de l’Occident en eût été tout autre. Couché à terre, tremblant de peur, le pauvre jeune homme avait supplié : « Pitié ! Pitié, mon Dieu ! Epargnez-moi et je me ferai moine ! » L’éclair n’était pas tombé bien loin – peut-être l’avait-il atteint.
Par la suite, le réformateur voyait le diable partout, y compris sur le crucifix ; il lui riait au nez, lui montrait son cul. Est-ce que Luther a seulement cru une seule fois en Dieu ?
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[A propos de Rome] Malgré ses façades travesties en boutiques de fripes, malgré ses monuments assoupis, malgré le tintamarre des voitures, elle reste la grande ville indolente que ses oripeaux antiques ont fardée à outrance. Il y a en elle un art de vivre qui me réconcilie moins avec la vie qu’il ne m’en éloigne : trop de vie abîme la vie. Naples, elle, est tout entière dévouée à la célébration des morts. La mort abonde en elle. Naples, Rome : entre ces cités femelles s’est creusé un abîme de jalouse mésentente.
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À l'heure du goûter, mon frère, ma sœur et moi regagnons le huitième étage. Nous découvrons ma mère en larmes. P. se tient à son côté. Il nous fait asseoir par terre autour de la table basse, puis elle prend la parole : «  Papa est mort. Il a eu un accident de voiture. » À cet instant, à ce mot «  mort », je meurs. Je ne comprends pas, et en même temps je comprends absolument. Je dis « je meurs », c'est exact, et c'est inexact : la mort me laisse stupéfait. Et incrédule. Je ne sais pas grand chose d'elle.
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Je cours à toutes jambes sur le trottoir, à la recherche d’une boulangerie. J’ai follement envie d’une baguette chaude et croustillante, comme dans mon souvenir d’enfant. Je cours si vite et si loin que je sème mon camarade. Où est-il ? La foule l’a avalé, nous ne nous reverrons plus. Je reste seul à mâcher mon bout de pain. Pauvre petite joie.
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Vidéo de Frédéric Pajak
Lecteur, écrivain, dessinateur, Frédéric Pajak déploie son imaginaire depuis 2012 dans un livre sans fin, "Le Manifeste incertain " : au rythme d'un volume par an, cette entreprise littéraire s'achève cette année avec la parution de son 9e volume "Avec Pessoa". Si chaque volume est consacré à la biographie d'une figure que L Histoire a longtemps malmené, ils tissent entre eux une toile plus vaste, l'incertitude comme fil rouge.
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