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Citations de Frédéric Schiffter (148)


Qu’un pouvoir use du mensonge pour justifier telle ou telle de ses entreprises, rien à redire. La fin justifie les moyens. Qu’une majorité de gens n’accordent pas le moindre crédit au mensonge du pouvoir, mais feignent le contraire, rien à redire non plus: cela leur permet de se soumettre avec bonne conscience.
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La jubilation de surfer vient de la maîtrise durant quelques instants de la verticalité du corps sur une horizontalité ondoyante, écumante, rapide. Le surf est un rodéo debout. Il faut s'accrocher à l'air jusqu'à épuisement de la monture.
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Je n’ai pas lu tous les livres mais quelques uns ont clarifié le charabia de mon âme ; je ne suis pas mélomane mais la musique m’a fait entendre autrement le vacarme du monde ; je ne sais pas tout de la peinture mais je garde en mémoire tous ces autoportraits d’artistes qui m’ont dévisagé. Donner un semblant de tenue intellectuelle à ses complexes, peut-être est-ce cela se cultiver.
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Notre savoir n'est autre que ce que notre pensée parvient à saisir du chaos avec le moins de confusion possible. Entre une croyance et une vérité, il n'y a pas une différence de nature mais de degré de précision — raison pour laquelle Montaigne en appelle pour lui-même à un gai savoir comme à une docte ignorance.
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L’amour est la forme la plus exquise de l’inconfort de vivre..
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Ma nature singulière m’interdit d’être miscible dans le pluriel, et le spectacle d’une multitude en ébullition provoque en moi une allergie que j’estime symptomatique d’une bonne santé mentale.
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[…] Nos semblables sont nos « prochains » ? C’est dans cette proximité même que, soudain, surgit leur inquiétante étrangeté et explose toute l’horreur dont ils sont capables. Ce passant dans la rue, mon voisin de palier, mon frère mais aussi moi-même, nous sommes tous tentés de satisfaire notre « besoin d’agression au dépens d’un autre humain, d’exploiter son travail sans dédommagement, de l’utiliser sexuellement sans son consentement, de nous approprier ses biens, de l’humilier, de lui infliger des souffrances, de le martyriser et de le tuer ». Or nous ne résistons jamais longtemps à la tentation du carnage.
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Pas de pensée propre qui ne soit une appropriation, voire une expropriation ; pas de pensée nouvelle qui ne soit une reprise. C’est le style ou le ton qui fera, peut-être, l’originalité de ce que l’on écrit…
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[…] la vie me paraît aussi trépidante que ses dimanches. Comme me le fit remarquer cet ami qui a le sens de la formule : « Tu sembles traverser les jours dans le sens de la langueur ».
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Lors des interminables réunions entre professeurs qui me retiennent au lycée, je feins de m’absorber dans l’étude de tel ou tel document que l’on m’a distribué et dans lequel je cache mon bouquin. Serais-je moins bien élevé, je m’évaporerais pareillement quand je me barbe avec des proches. Même si je n’ouvre pas le livre que j’ai avec moi, sa présence me rassure. Je tiens là, à portée de main, un ami prêt à me faire franchir à tout moment la ligne de démarcation qui sépare la zone de la vie sans l’esprit, occupée par les forces de la bêtise, de la vulgarité ou de la platitude, de la zone libre où l’esprit circule de l’imaginaire à l’intelligence. Je ne cherche pas dans les livres un dépaysement. Si je pratique la lecture comme art de me transporter mentalement ailleurs, ce n’est pas dans le but de changer d’horizon, mais, au contraire, de retrouver mes pénates les plus intimes.
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Je tiens depuis que philosopher ne consiste pas à enseigner à vivre ou à mourir, encore moins à nous consoler de notre finitude, mais à examiner la pertinence de notions tenues pour évidentes, à démystifier des foutaises ronflantes, à mettre un nez rouge aux idoles. En m'adonnant à ces exercices de lucidité, je ne vis pas mieux: je me divertis un peu.
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Au lendemain d'une soirée de théâtre, alors qu'elle [Mme Du Deffand] venait d'étriller devant son fidèle auditoire l'auteur dont, la veille, elle avait vu la pièce, un fâcheux s'obstina longuement à la contredire et crut bon de lui faire remarquer que ce soir-là, justement, le public s'était montré enthousiaste. «Eh bien, Monsieur, lui dit-elle, si le public a aimé, il est bien le seul ! » À cet autre quidam qui cherchait à épater la galerie en relatant l'aventure survenue à un malheureux qu'on aurait décapité mais qui était parvenu à parcourir une vingtaine de lieues sa tête sous le bras, la réplique ne se fit pas attendre: «Ma foi, mon cher, où est l'exploit ? Il n'y a que le premier pas qui coûte.»
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«  Le seul fascisme d’aujourd’hui c’est celui qui soumet les individus à la consommation tout en leur octroyant davantage de libertés . »
Pasolini.
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Frédéric Schiffter
En anglais, the fall veut dire la chute et, aussi, l'automne. Je me trouve à cette saison de la vie.
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[…] j’ai expérimenté certaines formes de jouissance et je me suis rendu à l’évidence : rechercher le plaisir est un travail comme un autre qui oblige à des fréquentations sociales peu ragoûtantes… […] j’ai fini par me résoudre à l’idée que le plaisir pris dans les choses du sexe, aussi réel soit-il, est encore une de ces impasses qui me ramènent à l’ennui.
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La journée peut commencer sans moi. Je la rattraperai plus tard.
( p 54)
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En regardant la séquence au journal télévisé, Boris sourit. On n'avait rien coupé de ses propos au montage. Tout leur sens était respecté. Mais ils étaient habilement déviés de leur cible. TF1 montrait bien une victime des antifas. En diffusant ce reportage, la chaine qui avait eu de l'indulgence pour ces extrêmistes lors de la mort de Cédric Martin, faisait amende honorable. La télévision était une machine à blanchir ses propres dérives
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Il n’y a pas un sens à la vie, mais deux : on y entre la tête la première et on en sort les pieds devant. (p. 28)
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Comme le dit l’ami Blaise Le Sire, « quand les médecins m’ont déclaré inapte au travail, j’ai eu l’impression d’atteindre enfin le sommet de ma carrière ». (p. 151)
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Montaigne est nihiliste parce qu'il est l'homme d'une pensée unique, la pensée de la mort. Il ne pense pas la mort, puisque la chose est impossible. "La mort, nous ne la pouvons essayer qu'une fois; nous y sommes tous apprentis quand nous y venons." En revanche, il pense à la mort - la sienne propre, celle des autres, celle de toutes choses - et en dépit du ton plaisant avec lequel, souvent, il en parle, il ne peut cacher qu'elle l'épouvante. Quand il lit chez Epicure que "la mort n'est rien pour les hommes", dans la mesure où "tant qu'ils vivent, elle n'est pas", et que, "quand elle est, ils ne vivent plus", il se demande si ce philosophe ne se paie pas de mots. "N'ayons rien si souvent en la tête que la mort", lui rétorque-t-il, même si pareille pensée en augmente la frayeur.
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