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Critiques de Fumiko Hayashi (17)
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Nuages flottants

林 芙美子 / HAYASI Fumiko (1903-1951) fut une exceptionnelle romancière : son ultime ouvrage 浮雲 / "Ukigumo" / "Nuages flottants" [1950] est une œuvre peinte à touches délicates, dans la beauté d'une exceptionnelle prose poétique qui nous entraîne dans le Tokyo et ses banlieues grisâtres d'après la défaite de 1945 ; dans le monde des souvenirs, aussi...



Une femme face à l'ancien "homme de sa vie", celui qu'elle a connu dans la jungle de Dalat, dans la péninsule indochinoise alors sous occupation nippone : vie dont elle a perdu le fil et dont elle doit faire son deuil...



Fumiko et Tomioka sont les visages universels et inoubliables, à eux seuls la conscience erratique de tout un peuple vaincu, glissant jour après jour dans la misère matérielle et spirituelle...



L'adaptation cinématographique de cette oeuvre par 成瀬 巳喜男 / NARUSE Mikio (1905-1969) fut également de toute beauté – dans son noir-et-blanc brumeux hypersensible. Un chef d'oeuvre, un "classique moderne" de 1955 à découvrir, lui aussi, toutes affaires cessantes...



Nous devant de célébrer ici, bien trop brièvement, ce "Nuages flottants", on affirmera qu' il s'agit là de pure, très pure littérature, avec une place infinie laissée à l'imaginaire de son lecteur.



Par enchaînement de phrases brèves et précises, sobrement descriptives, ce lecteur-là observe avec une curiosité croissante la fertilisation (habile et incessante) de sa propre imagerie mentale, sur ce thème douloureux des "Misères du Japon de l'après-guerre" éprouvées dans la chair de l'auteure...



En tous points et lignes de fuite, en toutes circonstances, l'authenticité du sentiment... Jamais de surlignage. Juste du sensible.



Page après page, "L'heure de la sensation vraie"...



Une supplique à Corinne ATLAN, admirable traductrice en langue française de ce roman de l'Ultime : suggérez à Philippe PICQUIER de vous faire traduire, roman après roman, nouvelle après nouvelle, TOUTE l'Oeuvre fictionnelle et autobiographique de feu Mme HAYASHI... :-)

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Nuages flottants

Yukiko, après la défaite du Japon, est rapatriée d'Indochine, où elle avait été rattachée en tant que dactylo au ministère de l'Agriculture et des Forêts. Elle espère retrouver Tomioka, lui aussi revenu à Tokyo, un ingénieur agronome, dont elle est encore amoureuse. Mais Tomioka est marié. Au Vietnam, il eut aussi une liaison avec une servante. Les vicissitudes de l'après-guerre l'entraînent dans une sorte d'indifférence et de déchéance morale. Il rejette Yukiko et s'éprend même d'une ravissante jeune femme qui abandonne son mari pour lui. Il sombre de plus en plus dans l'alcoolisme et la misère tandis que Yukiko semble prête à tout pour le reconquérir. L'auteure Hayashi Fumiko fait le portrait amer du Japon de la défaite, de personnages ballotés par les événements et leurs sentiments. Un roman âpre, très fort, adapté au cinéma par Naruse.
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Nuages flottants

Un homme et une femme s'aiment...ou plutôt se sont aimés.

Car lui ne l'aime plus...

Et elle refuse de voir que cet amour n'existe plus.

Elle va s'enfoncer de plus en plus profondément dans ses souvenirs et cette passion va la dévorer littéralement, jusqu'à la briser.

Ce roman très poétique (comme bon nombre de romans japonais) nous laisse abasourdis, comme cette femme que la passion a totalement détruite. Une descente aux enfers magnifiquement décrite.



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Enfances japonaises

Ce recueil paru en 2023 rassemble cinq nouvelles d'autant d'écrivains japonais du siècle dernier, peu connus en France. Elles ont été traduites par deux professeurs à l'INALCO, dont l'un, Benjamin Giroux, est membre du groupe de traduction Japonica Extravaganza, qui prépare l'édition de deux volumes de nouvelles japonaises, dont le premier devrait paraître à l'automne 2024.



Ce thème de l'enfance donne une belle unité à l'ensemble, en sachant que l'objectif du recueil est l'apprentissage de la langue japonaise, puisqu'il s'agit d'une édition bilingue. L'objectif est réussi, grâce à une approche moderne, multimédia : côté livre, la version originale japonaise est classiquement sur la page de gauche, la traduction française sur celle de droite avec traduction en bas des deux pages des termes jugés plus complexes. Ce qui déstabilise forcément un peu, c'est l'absence totale de caractères rômaji (latins), auquel l'étudiant débutant aime toujours se raccrocher, tout est en hiragana et kanji…Et ce qui est encore plus troublant, c'est que le sens de lecture de la page japonaise est totalement respecté, ce qui est rare lorsqu'on s'adresse aux occidentaux : de gauche à droite, bien sûr, mais aussi de haut en bas. Et là où l'initiative est extra, c'est que ces nouvelles ont été enregistrées en japonais en versions audio, disponibles en accès libre sur internet. Il suffit d'aller sur n'importe quel moteur de recherche, pour les écouter : après avoir téléchargé une extension le permettant à votre navigateur, vous pourrez avoir la voix japonaise, et l'affichage simultané du texte en japonais, sa conversion en rômaji, et sa traduction en français ! Et là, on peut véritablement espérer apprendre la langue, même si cela défile rapidement.



Les histoires sont très courtes, ce sont des instantanés de vies d'enfants, qui découvrent la vie, suscitant en eux des sentiments et émotions comme l'affection, l'admiration, la complicité, la jalousie, la culpabilité, la peur. Ils marquent le temps des premières expériences inoubliables, petits traumatismes et bonheurs, engrangés au travers de jeux et bêtises, d'un contact humain, souvent avec des adultes sécurisants et compatissants, et du contact de la nature et de ses petites et fragiles merveilles.



Au programme, le réconfort de la maîtresse d'école et de sa grappe de raisins pour ce petit voleur de tubes de peinture (La grappe de raisin, Takeo ARISHIMA), l'apparition lumineuse d'un enfant faisant rouler des cerceaux sur le chemin de cet autre, malade et qui va mourir (Les cerceaux d'or, Mimei OGAWA), le vol honteux et répété par un groupe de gamins d'une vieille aveugle vendeuse de nattô (La guerre du nattô, Kan KIKUCHI), l'aide d'enfants à un homme fatigué qui avait perdu son chemin, avec comme témoin discret une petite grenouille verte (La grenouille, Fumiko HAYASHI), ou encore les souvenirs nostalgiques de l'auteure à travers cartes postales et lettres, et d'un père dur et pudique, et d'une petite soeur éloignée de la famille pour la protéger de la guerre (Les cartes postales sans texte, Kuniko MUKODA). Des textes très simples, qui résonnent comme des histoires universelles, car tous les enfants ont toujours fait le même genre de bêtises et de rencontres rédemptrices !

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Nuages flottants

Fin de la guerre, les colons japonais quittent les colonies françaises pour un retour bien peu glorieux dans la mère-patrie. Peu glorieux et bien difficile dans un pays occupé.

Et avec un amour défunt dont le fantôme est tenace : Yukiko et Tomioka n'arrêtent pas de se quitter. Et de se faire du mal. Présentant au lecteur un Japon très éloigné des images de retenue, de subtilité, d'épure qui font sa renommée. Mais plutôt un Japon pauvre, sale, offert au plus audacieux voire au plus malhonnête. C'est le Japon des bas-fonds. C'est aussi le Japon de ceux que l'on veut cacher et qui ne trouvent plus leur place: les démobilisés d'une guerre perdue et honteuse. C'est une peinture crue et sans concession d'un pays qui a quasiment tout perdu et dont les habitants sont déboussolés. Et le portrait d'une femme forte, dérangeante parce qu'elle refuse les cadres tout prêts de la société et qui essaye de s'inventer une place, un statut là où il n'y a rien. C'est une lutte de tous les instants. Et pourtant tous, lecteur comme personnages, que tout finira par passer. D'une manière ou d'une autre...
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Nuages flottants



Hiver 1945, au Japon, on est à près de 2 millions de morts en 3 ans et 8 mois.



Le pays a été anéanti par la guerre.



Yukiko Koda, 25 ans, rentre d'Indochine, de Dalat, où elle fut pendant plusieurs années embauchée comme secrétaire au ministère des forêts. 



Au Japon, les visages sont blêmes : "Les visages de perdants marqués par la défaite ".



Elle est terriblement angoissée à l'idée de ne pas savoir de quoi elle vivra désormais. Son retour au Japon, c'est forcément revoir Iba, l'homme qui l'a violé tous les soirs pendant 3 ans avant son départ. 



À Dalat, tout lui semblait idyllique, les paysages, le travail, et surtout elle a vécu un amour passionnel avec Tomiko, un homme marié (qui a retrouvé sa femme Kiniko au Japon il y a un an, à son retour au pays).



Yukiko le retrouve, la passion qu'elle éprouve pour cet homme si lâche et volage est intacte. Elle recherche désespérément cet amour qui n'a plus de réalité. 



Tomiko voudrait la fuir dans un premier temps. 



Vont suivre des années tumultueuses pour ce couple aux deux personnalités si différentes. 



L'intrigue : finiront-ils ensemble ? m'a rapidement lassé. J'ai mis du temps à le lire. Ils s'aiment, se détestent, se quittent, boivent ensemble, se rabibochent pendant 419 pages.



Je n'ai pas abandonné ma lecture car J'AI AIMÉ lire le Japon d'après-guerre, la belle plume aux descriptions riches du vent, de l'Indochine, de la forêt qu'a si bien traduit Corinne Atlan, le temps pris à Fumiko Hayashi pour décrire la psychologie des personnages et les aboutissements d'une pensée, d'un mot, le combat de Yukiko qui est tenace à toute épreuve. La critique sur les hommes japonais, sur les religions. Son soutien aux femmes. 



L'autrice était selon moi perfectionniste et exigeante avec elle-même on le ressent souvent. 



J'ai commandé un autre livre de FH : Les yeux bruns. Elle a écrit Vagabonde qui a été publié aux éditions Picquier en 2022. Dévastation son dernier livre traduit en français va être publié cette année. J'ai envie de la connaître davantage. 



Fumiko Hayashi ( l'autrice ) a été fille de marchands ambulants et à passé sa jeunesse sur les routes du Japon. Elle est décédée à l'âge de 48 ans en 1951.







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Nuages flottants

Un magnifique roman sur la guerre et l' amour, mais avant tout un superbe portrait de femme. L' histoire de ce livre c'est celle de Yukiko, une jeune fille sans histoire qui profite de la guerre pour quitter le Japon, muté au Vietnam, c'est là qu' elle va rencontrer l' homme autour duquel va tourner sa vie futur. Rapatrié dans son pays, elle n'attendra qu' une chose revoir son amant, seulement la passion amoureuse s'éteint, laissant la place à une attirance irrépressible, presque malsaine, difficile à vivre pour chacun. Ils se voient, ne se rencontrent plus, s'aide dans la pauvreté et les difficultés, se blessent volontairement ou non, ils céderont tour à tour au désespoir, mais jusqu'à la fin ils s'accrocheront l' un à l'autre.

Une très belle histoire qui m' a énormément touché, un coup de cœur malgré quelques longueurs du à des passages qui semblent se répéter.
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Vagabonde

Ce livre me laisse perplexe. Je me suis fortement ennuyée et j'ai même eu beaucoup de mal à terminer ma lecture. Il a pourtant eu un succès énorme au Japon et ce dès sa sortie ce qui à permis à l'auteur d'être connue. Et malgré cela et malgré que je lise beaucoup de livres d'auteurs japonais je n'ai pas réussi à me plonger dans l'histoire. Certains passages sont beaux, poétiques mais cette errance du personnage principal que l'on ressent même dans le style d'écriture car il n'y a pas de date , pas de lieu parfois pas de nom ...tout cela m'a complètement perdu. Dommage je n'ai pas réussi à me perdre avec elle...
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Nuages flottants

Ce roman paru en 1951 offre une vision réaliste de la situation du Japon d'après-guerre: décombres, occupant américain omniprésent, misère, marché noir, abattement de la population après la défaite.

Dans un Tôkyô froid, noir et pluvieux, Yukiko et Tomioka luttent contre une détresse physique et morale.



L'ensemble du récit se teinte d'une profonde amertume, qui perce notamment dans les âpres disputes entre les deux personnages. Ils se raccrochent à la parenthèse dorée de leur séjour indochinois tout en étant conscient que ce n'est qu'une illusion.



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Vagabonde

Errances et perditions, le monde de la nuit, la poésie et la misère dans l’instantanéité d’entrées de journal, dans ce flottement aussi dans ces paysages, maisons de fortunes, où l’autrice passe, dans ces rencontres surtout avec le monde littéraire du Japon des années 1920. Vagabonde surprend par sa forme hybride, une sorte de journal romancé plein d’ellipse, entrecoupé de poèmes mais avant tout de notations psychologiques d’une grande précision, d’une belle et discrète invention dans son mélange des registres, dans sa torsion entre le quotidien et ses pauvres arrangements et une tenace volonté d’en saisir les paysages, le fugace passage. Vagabonde ou la tenace nostalgie d’un endroit à soi, l’expression aussi la plus certaine de la difficulté d’être, les étourdissements et fuites qu’alors on lui cherche.
Lien : https://viduite.wordpress.co..
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Vagabonde

Le récit elliptique de Fumiko Hayashi



Cette autobiographie romancée se lit sans forcer, presque comme une compagnie ; c’est décousu, parfois poétique, parfois difficile à saisir, mais on aime suivre l’autrice à travers son regard sur le monde qui l’entoure.



Ses descriptifs des lieux et modes de vie sont tout à fait intéressants, les états d’âmes de Fumiko Hayashi - car il s’agit bien d’elle, au final - nous touchent, alors on voudrait parfois en savoir plus, mais sa pudeur est belle à lire. Il y a un paradoxe dans son écriture qui jongle avec un sens du détail poussé et des propos plus évasifs.



Elle peut aussi se montrer très directe dans sa retranscription de la réalité crue des relations et du quotidien, ce qui donne une authenticité à la lecture.



Sa vie - d’errance - n’a pas été facile, la pauvreté est omniprésente, mais elle avance sans relâche en partageant ses pensées teintées de spleen et en nous faisant visualiser un Japon brut qui tend à changer.



On conclut le livre avec le sentiment que Yukimo Hayashi a eu une vie tumultueuse, mais riche ; qu’elle nous partage avec singularité et sincérité.



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Nuages flottants

Yukiko rentre à Tokyo après un long séjour passé en Indochine. Elle va retrouver un pays marqué par la seconde guerre mondiale et profondément meurtri. Elle tente de retrouver l’homme qu’elle a tant aimé en Indochine et avec qui elle a entretenu une relation fusionnelle. Si elle parvient à le revoir, les modifications de Tokyo et le poids de la guerre ont considérablement bouleversé leur relation.



L’homme qu’elle a connu a retrouvé sa famille et tente de recommencer à vivre dans un pays dévasté par la défaite. Ses deux êtres unis par un amour passionnel en Indochine sont devenus des étrangers. Réussiront-ils à faire renaître leur relation sur les cendres d’un pays en ruine ?



Entre ivresse et misère, ce roman dévoile un amour déboussolé par la guerre. Porté par une jolie écriture, ce livre nous entraine dans une relation tumultueuse et malsaine. Si je n’ai pas été transportée totalement par l’intrigue marquée par quelques longueurs, je salue cependant ce roman d’une grande modernité avec un portrait de femme remarquable.
Lien : https://memoiresdelivres.wor..
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Nuages flottants

Dur, dur, cette femme qui se complaît dans son petit amour sans perspective d'un homme marié qui ne l'aime pas ! C'est bien cafardeux, je l'ai donc laissé se morfondre avant la fin pour passer à des choses plus roboratives !
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Nuages flottants

Fumiko Hayashi est une autrice que je ne connaissais pas alors qu’elle a un parcours de vie très intéressant et qu’elle est renommée au Japon où beaucoup de ses textes ont été adaptés au cinéma par Mikio Naruse comme "Derniers Chrysanthèmes", "Le Repas" et "Nuages flottants" dont je vais vous parler. Elle y brosse un portrait fascinant de la Seconde Guerre mondiale et de l’après-guerre en Asie ainsi que de la culture japonaise.



Dans ce roman, Yukiko rentre au Japon à la fin de la guerre après avoir travaillé comme dactylo pour le ministère japonais de l'agriculture et des forêts à Darat en Indochine où elle a rencontré Tomioka qui est devenu son amant. Les fonctionnaires japonais y mènent une vie oisive dans un paradis végétal, se questionnent quant à l’issue des combats pour leur armée qu’ils pensaient invincible, et affichent leur prétendue supériorité sur les autres peuples asiatiques.



Après la guerre, Yukiko et Tomioka se retrouvent dans un pays qui se reconstruit et tentent de raviver leur histoire d’amour qui se confond avec la nostalgie d’un havre de paix qui les a tenus éloignés du conflit. Ils s’enivrent et s’abîment dans des relations passagères. Leur amour a existé hors du temps dans le paradis de la jungle indochinoise et prend le goût âcre d’un souvenir partagé par deux êtres qui ne savent plus se séparer.
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Nuages flottants

Hiver 1946, la guerre est finie et le Japon encaisse sa défaite, les japonais tentent de survivre dans d'un pays en ruine et sont obligés de quitter leurs colonies. Les rapatriés découvrent leur pays anéanti par la guerre. Parmi les réfugiés, la jeune Yukido koda revient à Tokyo, elle était dactylo à Dalat en Indochine.

Yukido semble étrangère au sort de son pays. Elle n'a qu'une idée en tête, retrouver Tomioka, l'homme avec qui elle a vécu une aventure passionnée à Dalat.

Yukido vit dans ses souvenirs, et ne veut pas croire que son histoire d'amour n'a plus de réalité. Tomioka n'est plus le fonctionnaire un peu mystérieux qui l'a tant charmée. Son amant est revenu chez sa femme et cherche désespérément du travail.

Yukido est touchante dans sa quête d'amour, pourtant elle ne revivra jamais les quelques mois de passion qu'elle a vécu avec son amant. Tomioka est à l'image de son pays détruit et sans repaire.

J'ai été captivée par le destin de cette jeune femme qui développe des trésors d'ingéniosité pour parvenir à ses fins. Elle veut envers et contre tout récupérer son amant ! Tomokia de son côté développe à l'inverse des capacités impressionnantes à la duperie et à la lâcheté ! Ce roman est aussi intéressant d'un point de vue historique et sociologique. Le Japon anéanti par la défaite et le désastre d'Hiroshima est un pays à l'opposé du Japon actuel.

Yukido est comparée à l'héroïne du roman de Thomas Hardy "Tess d'Urberville" pour sa capacité a accepté et à subir au nom d'un amour unique et fantasmé, on peut rajouter d'autres grandes amoureuses comme Anna Karénine, Adèle H, Camille Claudel.....
Lien : http://de-page-en-page.over-..
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Nuages flottants

Dans ce roman, Hayashi Fumiko nous raconte le crépuscule d’un amour contrarié par les réalités crues du Japon de l’immédiat après guerre. Comme des nuages flottants, les personnages y sont à la dérive, emportés par les tempêtes de l’histoire, et ne peuvent lutter contre une incertaine fatalité qui les marque et les poursuit.



Pendant la Guerre, Yukiko et Tomioka se sont retournés, au gré des méandres de la bureaucratie, affectés en Indochine, alors colonie japonaise. Là, dans un cadre enchanteur, bien loin des combats et de l’âpreté du quotidien de leurs contemporains, ils ont vécu un amour passionnel, une fusion totale, entretenue par l’irréalité du lieu. Hélas, Tomioka est marié, et la fin de la guerre signe leur retour, séparés, sans revenus, dans un Japon en ruines.



Si Yukiko croit encore en la force de leurs sentiments, Tomioka, lui, est persuadé de pouvoir tourner la page. Occupés à subsister, tous deux se retrouvent pourtant, plusieurs fois, avec pour l’une l’espoir de voir leur passion reprendre, et pour l’autre l’envie d’y mettre un terme. Pourtant, il devient évident qu’ils ne peuvent vivre l’un sans l’autre. Hantés par les destructions, la disparition ou la mort de tous ceux qui leur sont chers, tous deux vont tenter de fuir. Fuir ce qui reste de Tokyo, fuir cette nouvelle époque qui se profile, fuir Tokyo qu’ils ne reconnaissent plus, fuir cette vie dans l’espoir d’en retrouver une meilleure, ou de voir cesser la leur. Leur quête les mènera dans un îlot perdu du sud de l’archipel, où se clôturera leur histoire.



Dans cet ouvrage, paru au Japon en 1951 et célèbre au point d’y avoir été porté plusieurs fois à l’écran, Hayashi Fumiko nous décrit extrêmement bien l’environnement, les pensées et les réactions de ses personnages, aux prises avec un monde en recomposition. L’auteur a été, dans son enfance, d’une grande pauvreté, s’adonnant au commerce ambulant, et cette proximité avec la misère transparaît dans les descriptions des lieux et des réactions de Yukiko, contrainte à tout tenter pour subsister. Tomioka, séducteur désabusé, le retors Iba, qui veut profiter des opportunités de l’après guerre, et le fragile Kano, compagnon du paradis d’Indochine qui ne peut accepter de vivre dans ce qu’est devenu son pays, composent une galerie de portraits vrais, sensibles, émouvants.



Je craignais d’avoir à lire un mélodrame, je me suis retrouvé emporté dans un ouvrage passionnant, dépeignant une époque peu connue, magnifiquement mise en lumière tout au long des 420 pages de ce grand roman.



La traduction de Corinne Atlan, parue en 2005 aux éditions du Rocher, est d’une grande qualité, rendant parfaitement la délicatesse des sentiments et des impressions dépeinte par Hayashi Fumiko.



____________________



Déplorant que cet auteur ne soit que trop peu traduit, j'ai entrepris une folie : la traduction de son oeuvre majeure, où elle raconte sa jeunesse misérable, "chronique de mon vagabondage", publié en 1930. Le texte, une fois vérifié, en sera gratuitement accessible. Pour l'instant, deux chapitres ont été traduits.
Lien : https://litteraturedusoleill..
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Nuages flottants

En 1943, Yukiko part en Indochine en tant que dactylo. Cette jeune japonaise, au physique assez insignifiant, va connaître une passion amoureuse avec un des fonctionnaires des Eaux et Forêts qui y est aussi en poste. Mais une fois la guerre perdue, les deux amants sont rapatriés dans un pays dévasté et Yukiko doit faire face à la lâcheté de Tomioka. Bien que leur amour ne soit plus qu’un souvenir laissé dans la chaleur tropicale, le couple ne parvient pas à se quitter définitivement, tombant dans une sordide parodie d’aventure amoureuse.



Un résumé et une couverture qui avaient tout pour me plaire, il n’en fallait pas plus pour me faire acheter ce roman écrit par une romancière japonaise décédée en 1951 après avoir mené une jeunesse déréglée. On peut d’ailleurs imaginer qu’elle utilise son expérience pour esquisser le personnage féminin de ce récit, que la quatrième de couverture présente comme un superbe portrait de femme. Hélas, après un début prometteur, je me suis engluée dans une histoire qui me semble tourner en rond et je jette l’éponge à la moitié (soit à la page 234 sur 487)



Les premiers chapitres, consacrés à la vie de Yokiko et Tamioka en Indochine sont tout simplement prenants et d’une écriture splendide, entre poésie et retenue, très japonaise. Tout en ellipse, on assiste à la naissance de l’idylle entre la jeune japonaise, qui connaît peu le monde, et le fonctionnaire qui en impose. L’exotisme de l’Indochine apporte une touche supplémentaire au charme du début de ce roman. Une fois dans le Japon en ruine et défait, tout change. Les personnages ont été métamorphosé par la défaite eux aussi. Yukiko est devenue une femme arrogante et blessée ; Tomioka un homme meurtri et abattu, loin du séducteur sûr de lui qu’il était en Indochine. Il se retrouve aux prises de cette femme qui met son couple en danger mais il ne peut se résoudre à la quitter. Elle aussi le trouve de plus en plus pathétique. Commence alors une ronde de rendez-vous entre eux, qui se terminent sans cesse dans l’alcool.



L’intérêt principal de ce roman réside pour moi dans la description du Japon de l’après deuxième guerre mondiale. Un Japon rarement décrit dans les romans, dévasté aussi bien économiquement que dans les esprits. Les immeubles sont délabrés, il n’y a pas de chauffage, les gens peinent à travailler. La romancière décrit bien aussi certaines coutumes comme celles des bains, certains repas ou le fonctionnement des chauffages. J’ai vraiment aimé découvrir tout cela, mais cela n’a pas suffit à me sortir de la torpeur dans laquelle l’histoire sordide des deux principaux protagonistes m’a plongée. Dommage.
Lien : http://www.chaplum.com/nuage..
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