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EAN : 9782070404957
252 pages
Gallimard (08/05/2002)
4.45/5   11 notes
Résumé :
Quelques extraits :

"L'angoisse est nécessaire à l'accord, la malchance à la chance."

"Il n'est pas de beauté sans fêlure."

"L'amour seul horizon est faiblesse, comédie ou soif de souffrir."
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
[Le Coupable]

Bataille est l'homme qui ne veut pas "s'y retrouver", en tout cas, il tend à l'être...
C'est une guerre à lui tout seul ; une guerre sans fin qu'il se fait en conscience, acharnée.. contre l'homme qui pourrait croire, en lui-même.

[L'Alleluiah]

D'où vient le plaisir ?
De ce qu'on ne peut voir, de ce qu'on ne peut lire sans mouvement réflexe d'envie et de peur
Dans cette nuit qui n'est pas le contraire du jour mais peut-être, sa splendeur
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Citations et extraits (118) Voir plus Ajouter une citation
Le plus amer est pour moi le malentendu qui défigure le mot de "gloire".
Mais nul ne peut nier ce qui lie l'existence humaine à ce que désigne le mot. Il est vain de hausser les épaules les mensonges dont le mot fut l'occasion n'altèrent pas le sentiment que nous en avons. Il faut aller au fond, où se révèle la vérité physique.

Toute la terre a parlé, vécu de gloire, et non seulement de gloire armée. Le soleil est glorieux, le jour est glorieux. Ce qui est glorieux ne peut être lâche. Il ne s'ensuit pas que la gloire se réduise à la dorure d'entreprises inavouables. Elle est là où s'affirme la vie : il dépend de la chance, ou de la volonté des hommes, qu'ils l'affirment de l'une ou de l'autre façon.

Ne plus abandonner la gloire aux lubies d'hommes futiles, qui la morcellent comme les enfants leurs jouets comme les enfants leurs jouets, puis en battent monnaie, en font une foire à l'encan. Retirée d'une circulation comique ou sordide, il subsiste d'elle une flamme juvénile, consumant l'être, l'animant d'un mouvent fier, "l'accordant au désir des autres"

(...) J'ai peu d'espoir. Ma vie m'épuise... J'ai du mal à sauver mon humeur d'enfant (l'enjouement du rire). La confiance et la naïveté sont cruelles, elles évitent de voir l'effort tendu sous la menace. Personne à travers mes difficultés ne persisterait. Je pourrais préférer la mort. Au bout de mes forces nerveuses...

Je ne m'oppose pas moins que Hegel au mysticisme poétique. L'esthétique, la littérature (la malhonnêteté littéraire) me dépriment. Je souffre du souci de l'individualité et de la mise en scène de soi (à laquelle il m'arriva de me livrer). Je me détourne de l'esprit vague, idéaliste, élevé, allant à l'encontre du terre-à-terre et des vérités humiliantes.
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Chaque homme est étranger à l'univers, appartient aux objets, aux repas, aux journaux - qui l'enferment dans sa "particularité"-, le laissent dans l'ignorance de tout le reste. Ce qui lie l'existence à tout le "reste" est la mort : quiconque regarde la mort cesse d'appartenir à une chambre, à des proches, il se rend aux libres aux jeux du ciel.
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(...) le seul achèvement possible de la connaissance a lieu si je dis de l'existence humaine qu'elle est un commencement qui ne sera jamais achevé. Quand cette existence atteindrait la satisfaction, tout au moins celle des exigences vivant en nous. Elle pourrait définir ces exigences comme fausses au jugement d'une vérité qui lui appartiendra dans une position de demi-sommeil. Mais, selon sa propre règle, cette vérité ne peut être telle qu'à condition, que je meure, avec moi ce que l'homme à d'inachevé. Et ma souffrance éliminée, l'inachevé des choses cessant de ruiner notre suffisance, la vie s'éloignerait de l'homme; avec la vie, sa vérité lointaine et inévitable, qu'inachèvement, mort et désir inapaisable sont à l'être la blessure jamais fermée, sans laquelle l'inertie - la mort absorbant dans la mort, et ne changeant plus rien - l'enfermerait.
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Le pire est le "faux-jour".(...) Plus redoutable est la lumière incertaine qui vient de toute parts (nous ne savons d'où) (...) L'homme agité dans ce faux-jour est la proie de croyances raisonnables. Il ne saurait se croire abandonné. Il ne sait pas qu'il aura tout d'abord à reconnaître l'abandon, puis à le vouloir, à devenir enfin volonté d'être abandonné. comme devinerait-il dans l'abandon le moyen de communiquer le plus ouvert ? Et toujours des "vérités" transparaissent, des faisceaux de vérités se forment qui le fascinent; les faisceaux se défont... Sans lassitude, il les reforme un peu changés. Vienne l'homme le plus intelligent : il liera tout d'un faisceau. La vérité entière va-t-elle enfin, quand le faisceau se défera, se dissiper ? Il n'en est rien : l'inépuisable patience de la nuit recommence : l'homme guérit, par l'oubli, de son impuissance. D'autant qu'elle se fondait sur une erreur : personne au fond ne veut le jour, Hegel lui-même n'en voulait pas; l'intelligence est dirigée vers un "faux-jour", elle cherche un insaisissable miroitement. Le jour détruirait tout, le jour serait la nuit!
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"La volonté d'échapper à l'apparence aboutit à changer d'apparence."
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Videos de Georges Bataille (14) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Georges Bataille
Yannick Haenel et son invitée, Linda Tuloup, lecture par Emmanuel Noblet.
Depuis plus de deux décennies, Yannick Haenel éclaire le paysage littéraire français de ses romans singuliers, où se concentrent les désirs multiples et où nous côtoyons, souvent avec jubilation, l'univers de personnages en quête d'absolu. Au cours de ce grand entretien, un format qui lui sied particulièrement, l'écrivain reviendra sur ses passions. La peinture d'abord (il a écrit sur le Caravage un essai inoubliable), mais aussi le théâtre (son Jan Karski a été adapté sur scène par Arthur Nauzyciel), la photographie (Linda Tuloup sera à ses côtés), l'histoire… On parlera aussi de littérature, de celle qui l'aide à vivre depuis toujours, d'écriture et de ce qu'en disait Marguerite Duras dont l'oeuvre l'intéresse de plus en plus, et de cinéma, vaste territoire fictionnel dont il s'est emparé dans Tiens ferme ta couronne, où son narrateur se met en tête d'adapter pour l'écran la vie de Hermann Melville, croisant tout à la fois Isabelle Huppert et Michaël Cimino…
Écrivain engagé, il a couvert pour Charlie Hebdo le procès des attentats de janvier 2015, en a fait un album avec les dessins de François Boucq, et continue de tenir des chroniques dans l'hebdomadaire. Son dernier roman, le Trésorier-payeur, nous entraîne à Béthune dans une succursale de la Banque de France, sur les traces d'un certain Georges Bataille, philosophe de formation et désormais banquier de son état, à la fois sage et complètement fou, qui revisite la notion de dépense et veut effacer la dette des plus démunis. Mais comment être anarchiste et travailler dans une banque ? Seuls l'amour et ses pulsions, le débordement et le transport des sens peuvent encore échapper à l'économie capitaliste et productiviste…
Une heure et demie en compagnie d'un écrivain passionnant, érudit et curieux de tout, pour voyager dans son oeuvre et découvrir les mondes invisibles qui la façonnent.
À lire (bibliographie sélective) — « le Trésorier-payeur », Gallimard, 2022. — Yannick Haenel, avec des illustrations de François Boucq, « Janvier 2015. le Procès », Les Échappés, 2021. — « Tiens ferme ta couronne, Gallimard, 2017 (prix Médicis 2017). — « Les Renards pâles, Gallimard, 2013. — « Jan Karski, Gallimard, 2009 (prix du roman Fnac 2009 et prix Interallié 2009) — « Cercle, Gallimard, 2007 (prix Décembre 2007 et prix Roger-Nimier 2008). — Linda Tuloup, avec un texte de Yannick Haenel, « Vénus. Où nous mènent les étreintes », Bergger, 2019.
Un grand entretien animé par Olivia Gesbert, avec des lectures par Emmanuel Noblet, et enregistré en public le 28 mai 2023 au conservatoire Pierre Barbizet, à Marseille, lors de la 7e édition du festival Oh les beaux jours !
Podcasts & replay sur http://ohlesbeauxjours.fr #OhLesBeauxJours #OLBJ2023
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