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Critiques de Gérard Landrot (16)
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Tout autour des Halles, quand finissait la ..

La Mimine, quoi qu’on en dise, c’est une brave fille ! Elle est pô bien née là-haut dans le nord, elle a dû quitter l’école pour se retrouver dans un bobinard à Paris mais elle ne peut s’empêcher de "ramasser les rayons du soleil avec une cuiller à soupe".



Elle connaît ptêt rien à la politique, sait pas faire de "grandes phrases longues comme le bras et creuses comme un ballon" mais depuis sa loge de concierge au 62 rue Montorgueil du côté des Halles, son nouveau job, elle est toujours prête à rendre service à son petit monde, les gentils comme les pas gentils. Oui au turbin, elle se débine pas la Mimine, car concierge c’est "presque directrice, patronne quoi".

Mais lorsque la guerre est déclarée, elle sait qu’il "va y avoir du grabuge". Il y a les mobilisés qui partent pour le front, ceux qui préfèrent se cacher, les tanneurs de cuir du deuxième étage obligés de prendre la fuite, ceux qui font pleins de mystères pour aider à franchir la zone nono et ceux qui vont trouver moyen de faire du "biseness" ou sortir de l’ombre et laisser éclater au grand jour leur haine des juifs. Depuis sa loge, Mimine a l’œil pour constater qu’il y a du changement dans le quartier, entre ceux qui vont "se mettre en noir parce qu’on a perdu la guerre" et d’autres qui vont se remplir la panse.

Et Mimine dans tout ça ? Elle est à l’image des petites gens sous l’Occupation qui ne veulent nullement être héroïques, ni faire de la lèche aux Schleuhs, mais simplement tenir bon. Remplir l’assiette et se chauffer durant l’hiver. Aider quelques fois si ça ne l’empêche pas de distribuer le courrier de plus en maigre mais aussi accepter les cadeaux d’où qu’ils viennent parce que faut bien "parfois s’amuser un peu pour oublier tout ce qui ne va pas". Elle est comme ça Mimine…





S’il était musicien, Gérard Landrot serait un joueur d’orgue de Barbarie. Avec une gouaille pour manivelle, il déroule une histoire rythmée par une écriture agréable et mélodieuse, une gamme de mots pleine de verve laissant flotter une spontanéité rafraichissante. Un style bien séduisant qui rend le récit vivant et laisse le sentiment de capter entre les lignes l’atmosphère du quartier des Halles de la première moitié du XXe siècle où fourmillaient mille petits métiers et artisans.

Rempli d’anecdotes vraies, ce roman est aussi un miroir reflétant une histoire douce et amère de Paris sous l’Occupation. Entre les restrictions de plus en plus fortes, les obligations de plus en plus contraignantes, le temps de guerre est celui de la débrouille, du troc, des petits gestes qui deviennent des actes héroïques de l’ordinaire, mais aussi des petites lâchetés et des petits arrangements. C’est dans le récit de ces ambiguïtés humaines à travers le personnage de Mimine que l’auteur démystifie la ligne de démarcation entre les bons et les salauds, comme celle entre justice et vengeance à la Libération…

Roman captivant qui a le mérite de mettre en lumière certains faits encore passés sous silence aujourd’hui, notamment la haine et la violence de la fin de guerre.



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Tout autour des Halles, quand finissait la ..

Quand son père meurt en 1929, Hermine, dite Mimine, a 12 ans. Aînée d'une fratrie de cinq, elle quitte l'école pour aider son oncle à travailler sur les marchés parisiens. Elle doit aux fréquentations de l'ignoble tonton de se retrouver prostituée, puis, par un concours de circonstances plus heureux, de devenir concierge dans un immeuble parisien, dans le quartier des Halles. De marchés douteux pour se nourrir en trafics juteux pour s'enrichir, cette jeune fille de province va être capable du meilleur (protéger des Juifs, aider des Résistants) comme du pire (dénoncer)... par amour, amitié, lâcheté, bêtise, mais sûrement pas par sadisme.



A travers les yeux naïfs de Mimine, ses mots de Titi parisien, Gérard Landrot recrée parfaitement l'ambiance de la capitale sous l'Occupation, telle que nous l'imaginons, nous qui l'avons connue à travers des témoignages, des documentaires. Quant au destin de cette jeune femme, il illustre à merveille la complexité de l'être humain, ses forces et ses faiblesses, exacerbés quand le monde devient chaos.



Un sans-faute pour cet ouvrage, très agréable à lire et hautement instructif même si l'on croit s'être déjà beaucoup documenté sur la question. Encore un récit qui prouve qu'il est bien difficile de juger des actions humaines en-dehors de leur contexte socio-historique...

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La rose et le patchouli

Gérard Landrot a récidivé, mais un peu plus au nord cette fois. L’auteur épatant de « Tout autour des halles quand finissait la nuit » nous convie dans ce second roman à respirer le Montmartre du tout début vingtième.

Pur régal littéraire. Argot retravaillé (certains y sont réfractaires, mais serait-il absent, le roman y perdrait tant !) fourmillement d’anecdotes et précisions… Tiens, saviez-vous qu’un « fabricant d’os de jambonneau » était un honorable gagne-pain qui consistait à consigner l’os dudit jambonneau et, lorsque le dîneur le rapportait, à le « recharger » avec une viande qui était rarement de porc ? Moi non, et vous non plus sans doute. Notez que je n’affirme rien, je ne vous insulte nullement, mais je suppose. Enfin, ça vous fait au moins une raison de dévorer ce bouquin, pas vrai ? Parce que des précisions de cet ordre, il y en a à la pelle, et qu’elles vous enrichiront l’intellect, voilà pourquoi !

On suit un nommé Eugène dans ce bouquin, Eugène le furet. Ah oui, un « furet » c’était (c’est sans doute encore) un type qui pilote des étrangers (riches, évidemment, à cette époque les étrangers) dans le Paris des cloaques. Quant on a presque tout vu, quoi de plus réjouissant, de plus instructif, de plus érotique que d’assister à la dissection d’une jeune suicidée ou d’un clochard, hein ? Canal Plus peut aller se rhabiller ! Eh bien c’est cela un « furet », celui qui va vous permettre d’assister à ce genre de spectacle. Cher et pas donné au premier venu. Patte blanche et max fafiots exigés.

« Furet », n’était pas la vocation vraie de vraie d’Eugène. Parce que du talent, il en a. Qui qu’a refait à l’identique la baignoire de cuivre commandée en son temps par le Prince de Galles, désormais Roi d’Angleterre, baignoire qu’est l’orgueil du « Chabanais », récipient délicieux traditionnellement rempli au Champagne et surtout pas à l’eau ? Eugène, pardi ! Allez donc les frapper, vous, les 600.000 coups de marteau nécessaires !

Ici, parenthèse. Si le « Chabanais » n’évoque rien pour vous, passez votre chemin, ouste !, vous n’êtes pas digne de continuer.

Puisque vous me suivez toujours et que n’ignorez donc point que notre « Chabanais » national était au bordel ce que Rolls Royce est toujours à la bagnole, sachez donc qu’Eugène se verra découvrir par un galeriste astucieux et flairard un autre talent : il peint, et bien. A la fin, couvert d’honneurs et à l’aise, il perd cette petite flamme qui le rendait attachant.

Bon, je ne vous ai entretenu que d’Eugène, mais ce n’est pas le personnage que je préfère. Vieux gars, Fifine, et Confetti ont mes préférences. Plus bruts, plus sympathiques que cet Eugène qui a infiniment de chance d’avoir de la chance.

Je soupçonne toujours Gérard Landrot d’avoir romancé une histoire vraie. C’était pour moi évident dans « Tout autour des Halles quand finissait la nuit », et ce ressenti demeure. Mais il ne faut jurer de rien… Mystère, mystère.

Lisez ce bouquin, vous vous en trouverez très bien, croyez-moi ! Et si vous l’aimez, ce qui ne fait aucun doute, et que vous n’ayez pas encore lu « Tout autour des Halles quand finissait la nuit », profitez-en pour réparer au plus vite cette horrible lacune.

N.b. : le « Chabanais » n’existe plus, l’Armée du Salut, toujours. Quand on vous dit que le monde est en progrès constant…

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Tout autour des Halles, quand finissait la ..

Mimine sort de l'école très tôt, de sa campagne nordiste pour venir à Paris. Elle arrive dans cette période trouble et ne comprendra jamais les enjeux, les causes ni les conséquences de ses actes. Ceux qu'elle commet pour elle-même. Ceux qu'elle commet pour aider des copains. Ceux qu'elle commet pour faire plaisir. Elle découvre alors qu'il peut être facile d'entrer dans la belle société de l'époque sans vraiment se compromettre -du moins le pense-t-elle. Tout brille, tout est artifice, mais tout attire : les belles tables, le champagne, les robes, ...

Le lecteur est dans la loge de Mimine et vit la guerre par ses yeux innocents. Un bon moyen pour se rendre compte du quotidien des Parisiens pendant cette période difficile. Il est assez simple 50, 60 ou 70 ans après de prendre une position manichéenne entre le bien (les bons Français résistants) et le mal (les mauvais Français collaborateurs). Il y en eut certes, mais la plus grande partie de la population fut sans doute moins aisément classable. Il fallait bien penser à s'en sortir, à aider ses proches. Mimine, c'est cela. Elle agit au quotidien, pas toujours légalement, elle chaparde, s'approprie des objets ne lui appartenant pas, mais en d'autres temps et d'autres lieux elle eut fait de même : elle n'a point d'opinion politique, notamment sur les juifs et ne sait d'ailleurs même pas ce qu'est un juif. Loin de moi l'idée de dire que les dénonciations de juifs, les brimades permanentes des gens qui portaient l'étoile étaient excusables, mais je ne suis pas sûr qu'elles furent le sport national. Certains s'y adonnèrent assûrément, d'autres ne cherchaient qu'à vivre ou survivre sans en arriver à ces recours extrêmes et inqualifiables. Dans son rôle de concierge, Mimine croisera les salauds habituels : les miliciens ou ceux qui veulent profiter de l'exode pour acquérir un logement plus grand, ceux qui veulent absolument faire du chiffre, comme ce commissaire qui lui demande de dénoncer les locataires, ceux qui profitent du marché noir pour bâtir une fortune, ..., mais aussi ceux qui ne peuvent se résigner, qui résistent à l'envahisseur. A la fin de la guerre, elle fera aussi connaissance des "naphtalinards", ceux qui, les derniers jours de guerre revêtirent rapidement "les uniformes, comme neufs, [qui] quittaient fissa les armoires" (p.238), les plus enragés à se faire justice eux-mêmes : normal, ils n'étaient pas fatigués, ils s'étaient économisé pendant l'occupation !



Gérard Landrot construit son roman à partir de détails, d'anecdotes coincés dans la grande Histoire. Beaucoup de noms de gens qui ont su profiter de cette période, "Hugo Boss qui fabriquait tous les vêtementspour l'armée allemande" (p.121), les acteurs et actrices qui n'ont pas cessé de tourner, les gars du Jeune Front, groupuscule pronazi, créé et dirigé par Robert Hersant -dont je viens d'apprendre en faisant une petite recherche sur Internet (et oui, même pour écrire mes billets, je me documente. Trop fort le Yv ! = Tournure de phrase on ne peut plus moderne en vue de me ramener du lectorat jeune et dynamique) qu'il était né dans la ville dans laquelle je vis depuis 15 ans ! Personne ici ne s'en enorgueillit. Heureusement !

Gérard Landrot écrit dans un langage parlé qui sied à Mimine. Un peu dérangeant au départ pour qui n'aime point ce style -dont je fais partie : l'absence systématique du "ne" de négation en est la marque la plus nette. Finalement, je me suis habitué à l'écriture, et elle s'accorde très bien avec les restes du langage, la gouaille de Mimine, la proximité des Halles de Paris avant Rungis.



Laissez-vous donc prendre par l'histoire de Mimine, par sa bonne volonté et sa joie de vivre. Gérard Landrot écrit là, la vie d'une jeune femme simple en des temps qui ne eux ne le sont point et qui peuvent briser bien des destins aussi modestes soient-ils. Un roman drôle, touchant, bouleversant qui montre une galerie de personnages pas glorieux, simplement humains, qui cherchent à vivre ou à survivre chacun selon ses convictions, ses goût ou les opportunités plus ou moins bienveillantes.
Lien : http://lyvres.over-blog.com
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Tout autour des Halles, quand finissait la ..

Autant le proclamer tout de suite, j’ai été littéralement emballé par cette autobiographie présentée comme un roman.

Hermine S, dite « Mimine » raconte sa pauvre histoire : celle d’une gamine tôt conduite à une prostitution pour laquelle elle n’est pas douée et qui devient concierge avant de finir, tondue à la libération, remailleuse de bas aux Halles parisiennes. Son histoire commence peu avant, et finit peu après la seconde guerre mondiale qu’elle vit comme le petit peuple de Paris.

Elle utilise notre arme nationale, le système D et, si elle fait du mal parfois elle n’est pas méchante : un peu ignorante, ça oui, pas instruite mais dotée d’une certaine intelligence de la survie ; ce livre est le récit de la survie d’une personne ordinaire pendant les années noires

Je m’ennuie généralement beaucoup en lisant une autobiographie, j’évite donc. Je dois cette lecture à un bloggeur, YV, dont la critique avait éveillé mon intérêt, et je ne saurais trop le remercier de son conseil, car ce bouquin m’a fait passer un moment formidable.

Le style peut choquer dès les premières pages : « Mimine » s’exprime comme une fille de cet état à cette époque doit s’exprimer. En fait, non seulement ça passe mais ça passe même très bien ; ça passe tant qu’on en redemande au fil des pages. Pour tout dire, il y a bien longtemps que je n’avais lu quelque chose d’aussi frais.

Pourquoi ce style ne rebute-t-il finalement pas ? Parce que l’auteur s’est en fait livré à une odieuse et géniale supercherie : écrire un bouquin assez littéraire, puis le retravailler phrase par phrase pour le rendre crédible raconté par une « Mimine ». Parfois, il a oublié de retoucher son écriture. Ainsi lorsqu’elle dit « On avait l’impression, pas de s’habituer, non, c’était impossible mais de diluer la peur qui nous vrillait les moelles », la seconde partie de la phrase est-elle correcte dans sa bouche ? Non, bien sûr. Mais le travail sur un roman au départ littéraire est si parfaitement réalisé qu’on y croit et qu’on n’a aucune envie de se laisser gâcher son plaisir.

Une découverte remarquable. Précipitez-vous !

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Aquarelles de Cézanne

Natures mortes, portraits, paysages, en grand format !

Un pur bijou.
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Tout autour des Halles, quand finissait la ..

Mimine, née en 1917, raconte sa vie, en particulier pendant l'occupation allemande, puis à la Libération et durant les premiers mois qui l'ont suivie.

Le récit est intéressant et l'ambiance de l'époque m'a semblé très bien restituée, sans doute grâce à un travail de documentation important sur la vie quotidienne des Parisiens.

Les comportements et la psychologie de Mimine sont finement exposés, sans caricature, l'auteur laissant au lecteur le soin de juger ses actes, et donc de s'interroger sur ce que lui-même aurait pu faire en pareilles circonstances...

Le ton du récit est très cohérent avec le profil de la narratrice, ce qui renforce sa crédibilité. Toutefois, ma seule réserve sur ce livre porte précisément sur le style. En effet, s'il est adapté à une narration comme celle à laquelle procède Mimine, il n'est en revanche selon moi pas agréable à lire, dès lors que j'attends des phrases complètes. Dans le cas présent, l'auteur semble avoir délibérément supprimé le "ne" dans les tournures négatives. Son objectif est atteint mais au prix de ce désagrément (pour moi en tout cas).

Malgré ces réserves, je recommande vivement ce roman, a fortiori si vous vous intéressez aux époques de l'occupation nazie et de l'immédiat après-guerre.



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Jean Mayodon

Les Musées de Sens viennent de réaliser une belle exposition sur le grand céramiste Jean Mayodon (1893-1967) "Terres précieuses ". Un grand merci à Babelio et aux éditions Faton pour ce livre, catalogue de l'exposition lu dans le cadre d'une masse critique. Originaire de Sèvres, Mayodon, poussé par son père, se forme aux Beaux-Arts avant de s'orienter vers la céramique, technique particulièrement difficile puisqu'il faut maîtriser la terre, le décor et la cuisson. Assez vite il choisira du reste d'avoir son propre four.

C'est une exposition au musée Galliera qui va le lancer, puis le gallieriste Rouard, à Paris où il frequentera d'autres artistes. Sa notoriété s'étend et il devient conseiller (1934) puis directeur artistique (1941) à la Manufacture de Sèvres. Entre-temps il aura participé à de nombreuses expositions dont l'exposition internationale de Bruxelles en 1931, les décors du paquebot Normandie ( avant ceux du "Marseillaise" puis de la fontaine du Flandres et enfin de plusieurs pièces pour le "France").

En 1950 il effectue un séjour en Égypte comme formateur et aussi exposant avant de décéder en 1967 à Sèvres après plusieurs autres expositions. Voilà pour résumer une vie fort riche !

Ses thèmes, inspirés d'abord par l'art islamique et persan vont s'orienter vers le figuratif, suite à son amitié avec Isabelle Duncan et aux Jeux Olympiques de 1924. Mayodon mettra alors le corps humain en mouvement au moyen de divers techniques, et en utilisant également l'or.

L'exposition actuelle des Musées de Sens, qui met l'accent sur les plus belles pièces de Mayodon notamment celles de la collection de la famille Marrey, est expliquée dans ce catalogue à travers différents articles de spécialistes qui reprennent les grandes étapes de sa vie tout en les élargissant dans le contexte historique. Les reproductions sont nombreuses et somptueuses, une préface, un repère biographique et une

bibliographie complètent l'ensemble, bref un catalogue particulièrement riche qui m'a permis de découvrir un artiste que je connaissais surtout de nom et envie d'aller découvrir cette belle exposition.
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Tout autour des Halles, quand finissait la ..

Je vais commencer par ce qui ne m'a pas plu, dès la troisième phrase : Mais presque personne m'a jamais appelée comme ça. Je n'aime pas quand il n'y a pas de négation dans une phrase qui en aurait besoin. Cela m'a déjà gêné dans d'autres livres, ce n'est pas la première fois.

La deuxième chose qui m'a dérangée, c'est un emploi un peu abusif de l'argot à certains moments, dans l'ensemble je le comprends (pas tous les mots mais bon...). Cela m'a surtout marquée vers le début et vers la fin du livre.



Maintenant, je vais plutôt vous parler de ce que j'ai aimé puisque j'ai passé un bon moment avec ce livre.

Malgré ses écarts de conduite, son influençabilité, cette Mimine est attachante.

Toute l'histoire ou presque tourne autour de cet immeuble dans lequel elle est concierge, cela nous donne une belle galerie de personnages. Il y a les habitants de l'immeuble mais aussi toutes les personnes qui gravitent autour.

En fait, je ne sais pas si j'avais déjà lu (ou il y a longtemps peut-être) une histoire qui se passe dans un quartier de Paris pendant la seconde guerre mondiale mais j'ai l'impression d'avoir appris pas mal de choses. J'ai bien aimé cette vie de quartier et d'immeuble.



Et puis, il y a la fin ! C'est poignant, elle le mérite... ou pas mais c'est le passage le plus fort du livre.

Pour un livre qui ne me tentait pas après avoir entendu l'auteur en parler au Salon du livre de Rennes, je suis plutôt contente de l'avoir lu.
Lien : http://pages.de.lecture.de.s..
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Les Bleus de Prusse

Suivre la Première Guerre Mondiale du côté allemand mais vécu par un français est une expérience enrichissante. On y voit la misère et l infortune des civils. Car on l oublie souvent mais ces derniers sont les premièrs touchés par les guerres.

En France on n étudie pas les guerres du point de vu du "camp adverse" et pourtant c est sir intéressant!

Ici le personnage principal est même acteur secondaire de la révolution spartakiste qui a touché l Allemagne dès la fin de la guerre.

Les descriptions sont poignantes parfois un peu longue mais cette histoire d amour est si belle et si triste à la fois....

Petit bonus : le héros de ce livre n est autre que le grand père de l auteur !
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Jean Mayodon

Cet ouvrage consacré à Jean Mayodon -grand céramiste qui a œuvré des années 20 aux années 60- est en fait le catalogue d’une exposition organisée par les Musées de sens, exposition présentée jusqu’à mi-avril 2024. Cette dernière s’appuie sur les fonds des Musées, enrichis au début des années 2000, par une donation d’un proche du céramiste ainsi que sur de nombreux prêts issus de divers musées ou de collections particulières.



Ce livre vient opportunément compléter une bibliographie assez mince, on pourrait presque dire inversement proportionnelle au talent et à la longévité de l’artiste. En effet, la dernière monographie consacrée à Mayodon remonte à 2004. Il s’agissait d’un « beau livre » , aujourd’hui assez difficile à trouver, rédigé par Gérard Landrot, spécialiste de la céramique française du XXème siècle qui contribue aussi au présent ouvrage.



Plus modeste (et moins onéreux) ce nouveau livre dédié au talentueux (mais relativement méconnu) céramiste est classiquement composé d’une partie catalogue, présentant la centaine d’œuvres exposées aux Musées de Sens, d’une biographie et d’un ensemble de 4 articles thématiques étudiant différents aspects de la vie et de l’œuvre de l’artiste : le rôle de la galerie Rouard dans la diffusion de son œuvre, les influences tirées son voyage en Egypte, ses rapports avec la Manufacture nationale de Sèvres et enfin son rôle de décorateur de grands paquebots.



Plus particulièrement intéressants à mon goût sont ces deux derniers. On découvre ainsi que Jean Mayodon était un peu prédestiné à la céramique d’art puisqu’il naquit à Sèvres en 1893. Outre la Manufacture nationale, la ville de l’ouest parisien abritait alors une manufacture privée renommée (Milet). De plus, il eût pour voisin Jean Cros, fils d’Henry, l’un et l’autre connus pour leurs réalisations en pâte de verre.

L’environnement familial était également propice car le père de Jean Mayodon était un peintre et sculpteur amateur, parait-il doué, et son grand-père était un pionnier de la photographie. C’est cependant dans la peinture que Jean Mayodon fera ses débuts, sans grand succès. Puis rapidement il s’orientera définitivement vers la céramique. Après quelques tâtonnements, il deviendra maître de son art et exposera dès 1919 au Musée Galliéra et, consécration suprême, en 1920 à la Manufacture de Sèvres. Dès lors sa carrière était lancée et son succès ne se démentira plus jusqu’à son décès en 1967. Il sera conseiller artistique de la Manufacture de Sèvres de 1934 à 1939 puis directeur artistique de celle-ci avant de démissionner en 1942, mais son influence sur l’institution perdurera au-delà.



Mayodon et la mer est une autre thématique riche. Le céramiste contribua en effet à la décoration de plusieurs paquebots français et notamment des deux plus célèbres : le Normandie et le France,

palaces flottants, vitrines d’exposition de l’art français et outils diplomatiques de prestige. Pour le premier, lancé en 1935, il réalisa un important motif de salle de bain de l’une des suites de grand luxe et il obtint que la Manufacture de Sèvres produise le carrelage irisé de la piscine de 25 mètres. Pour le second, construit quelque 25 ans plus tard, il s’est vu confier la réalisation de la fontaine de la piscine de 1ère classe et contribua à la décoration des deux suites de grand luxe.



Au total, malgré un volume modeste et un prix très raisonnable, un très bon livre d’art qui ne se résume pas à sa fonction de catalogue d’exposition mais qui apporte des éclairages pertinents sur les différents aspects de la vie et de l’œuvre de ce céramiste majeur du XXème siècle.
Lien : https://bruno.estecahandy@fr..
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Jean Mayodon

Jean Mayodon était artiste dans le domaine de la céramique au vingtième siècle. On accède à ses œuvres notamment par le fond permanent d'exposition des musées de Sens qui intègrent la collection de Lucien Marrey et sa femme, grâce à l'action de leurs enfants.



Mais comment aborder l'œuvre de Jean Mayodon ? Quel lien fait-elle avec d'autres arts ? Qui était vraiment Jean Mayodon ?



Il est né à Sèvres en 1893. Dès sa naissance, il baigne dans un milieu artistique. Son grand-père était encadreur et photographe. Son père avait des dons pour peindre. Son influence fut décisive sur l'orientation de sa carrière qui fut une carrière artistique.



Ainsi il réalisa un parcours dans les beaux-arts. Jeune, il fréquenta des ateliers d'artistes et rencontra quelques célébrités du monde de l'art comme Rodin. Il reçût une formation de peintre et se décida à fixer des décors sur de la terre cuite.



Se faisant remarquer, devint un prodige dans le maniement des couleurs. Il s'inspira au début de son œuvre de l'art grec et de l'art islamique. Puis petit à petit il enrichit son savoir faire, sa gamme de couleurs et de projets jusqu'à participer à des réalisations dans le domaine de l'architecture et de l'art naval.

Dans sa quête de la perfection il s'ouvrit à la modernité, certains le considèrent comme un de ses nouveaux maîtres.



Tout ça je l'ai appris dans l'ouvrage du Musée de Sens dont Dorothée Censier est la commissaire du catalogue. J'ai pu le voir sur place, le ressentir et repartir avec la confirmation que son art est très captivant.



Les personnes qui parlent de lui dans Terres précieuses : Anne Lajoix, Véronique Ayroles, Judith Cernogora, Gérard Landrot, le font de manière habile.



J'espère que ce bref aperçu vous donnera envie de connaître son œuvre et de visiter l'exposition. Je trouve que la balade vaut vraiment le détour et que le livre, et le travail de l'artiste se fondent dans un ensemble qui fait honneur à la céramique.





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Tout autour des Halles, quand finissait la ..

un excellent moment passé avec cette mimine, pas bien chanceuse ma foi,

sa triste vie durant la guerre 39-45, les Evènements qu'elle provoque sans véritablement le faire exprès. une écriture sympa, une ambiance et une époque qui semblent tres tres bien documentées. a conseiller
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Tout autour des Halles, quand finissait la ..

Lu et apprécié. Rien à ajouter aux critiques.

Merci Canel pour le prêt.

Et un bon point qu'on ait entendu l'auteur à Rennes.
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Les Bleus de Prusse

Ces Bleus de Prusse sont la preuve que je ne me repais pas que de polars, je glisse ça à mon rédac’chef en passant !

Le troisième opus de Gérard Landrot confirme le talent qu’il possède à nous faire partager des personnages et des histoires extraordinaires.

C’est dans le Reich de la première guerre mondiale que se déroule l’aventure peu commune d’Eugène, peintre sur commande d’une fresque désirée par le Comte von Zeppelin.

Jamais la fresque ne sera terminée, les hostilités germano-françaises se chargent de l’interruption. Jamais l’amour d’Eugène pour Pauline von Lauterbach ne s’épanouira véritablement, la captivité puis la maladie, enfin la mort passent le fléau.

Eugène, d’abord invité privilégié du Comte se retrouve bientôt prisonnier, mais prisonnier spécial, admis à aider l’ennemi à parfaire ses opérations de camouflage. Je sais, c’est pas vraiment bien, mais je voudrais t’y voir, quand il faut manger un peu moins mal ! Déjà que leurs kartoffeln et saucisses sont difficilement digestives en temps de paix, je te laisse imaginer le calvaire d’un franzose prisonnier.

Lorsqu’on demande à Eugène de pousser son talent pour devenir faux-monneyeur, il se révolte néanmoins et se fait la belle.

Cette “belle” nous donne les plus belles pages du livre. Ruses d’apprenti survivant durant la tentative spartakiste de prise de pouvoir. Un Berln perdu, affamé, veuf du rève impérial, déchiré entre l’espèrance vaine d’un avenir rouge et la crainte d’un non-futur.

Si j’avais éprouvé une certaine tendresse pour la “Mimine” de “Tout autour des halles, quand finissait la nuit”, son premier roman, je n’éprouve certes pas la même empathie pour le nommé Eugène, qui me semble suivre et accepter les évènements. Le personnage fort du roman, c’est pour moi la femme-louve d’Eugène, c’est Pauline l’amante, Pauline l’indomptée, Pauline la tragique. C’est elle l’homme du livre, qui incarne amour, dignité et sacrifice.

Le style de Gérard Landrot n’évolue pas, fort heureusement. Lecture facile, pas d’ennui, précision des traits, envie de connaître la fin, tout le plein d’ingrédients nécessaires à ta pause réparatrice du wikainde !
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Les Bleus de Prusse

Un magnifique voyage derrière les lignes du front dans le Berlin agonisant, la révolution spartakiste.



Il existe de nombreux romans sur la Grande Guerre. Certains sont exceptionnels comme La Peur de Gabriel Chevallier, d'autres sont écrits pour bénéficier de l'effet commercial du centenaire. La spécificité des « Bleus de Prusse » est de nous emmener de l’autre côté, à l’Est de ces tranchées, un monde qui n’est jamais décrit par aucun écrivain français.



Dans sa langue très vivante, Gérard Landrot, auteur du très remarqué «Tout autour des Halles quand finissait la nuit » et de « la Rose et le Patchouli » nous conte les aventures de Eugène, le peintre parisien que nous avions laissé dans le quartier de Montmartre dans la Rose et le Patchouli.



L’artiste rejoint pendant l’été 1914 l'Allemagne pour réaliser dans le château du comte von Zeppelin une fresque. Tombé amoureux de la nièce du comte, la belle Pauline aux yeux de louve. Il se retrouve du mauvais côté de la frontière au moment où l’Archiduc est assassiné à Sarajevo. Il va devoir vivre caché avant d’âtre dénoncé. Il est alors interné en camp sans nouvelles de sa belle compagne Pauline. Les aventures de ces personnages attachants vont se succéder pendant que les orages d'acier transforment le front en boucherie humaine à ciel ouvert et que l’arrière souffre de mille sacrifices. Berlin devient alors non seulement une ville hostile et sombre mais également un lieu ravagé par la misère et l’agitation des futurs spartakistes.



J’ai dévoré ce roman en un week-end. Prenez le prochain Zeppelin pour Berlin pour voir la parade des Bleus de Prusse, ces troupes de Guillaume II sous la Porte de Brandebourg. Un voyage à travers le temps dans cette Allemagne qui déjà voit grandir en son sein ce qui deviendra la Bête.



Absolument superbe !!
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