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Citations de Giani Stuparich (28)


Et si quelquefois il me reste encore le sens d'y avoir représenté quelque chose, quand je rentre dans une école, j'ai l'impression d'un vieil acteur qui, ayant abandonné depuis longtemps la scène, remonte sur les planches démontées d'un théâtre de province dans un matin de soleil.
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Il n'est pas juste que je continue cette comédie.. .
Mais peut-être continuons-nous de la jouer à deux? Tu sais, n'est-ce pas, papa ? Toi aussi, tu gardes peut-être le silence pour ne pas m'effrayer. Mais alors, jetons les masques. C'est plus digne de nous, plus digne de toi qui m'as toujours appris à affronter la réalité à visage découvert. Ces quelques heures, les dernières, qu'il nous est donné de passer ensemble, ne les gaspillons pas en futilités. Ce n'est pas la baignade, ce n'est pas cette splendide matinée de soleil qui ont de l'importance.
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L'amour ne devait pas être, pour elle, une servitude ; elle n'aspirait pas non plus à être la conquérante, la femme fatale, qui est tout aussi faible et servile, et n'est qu'une mascarade de force et de domination.  ; il lui suffisait de ne jamais perdre la maîtrise d'elle-même  et de pouvoir, quand elle le voulait, se dépêtrer des filets de l'amour. 
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"Venez, venez voir,  cria-t-il, quel immense nuage rouge s'avance dans le ciel!"
En un moment, l'air devint livide; les premières grosses gouttes tombèrent et s'imprimèrent en larges flaques sur le pavé. Puis tout à coup, le haut du ciel se fendit et, au milieu des éclairs et du fracas, faisant trembler la maison et tinter les vitres, s'abattit une tempête comme on n'en avait jamais vue de grelons gros comme des noix. Un beau tapis blanc et crissant s'étendit bientôt sur les rues, les toits et les corniches des maisons étincelaient, comme vitrifiés.
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Nous n'avions jamais été si proches et si clairs l'un avec l'autre; nous pouvions nous parler sereinement de toute chose. Mais pour cela précisément, la moindre explication était superflue. Le trouble du passé s'éclaircissait dans cette confiance tranquille que rien n'ébranlerait plus. Nous nous reconnaissions à l'instant où nous ne pouvions plus nous aimer.
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Sa terre. Trieste. C'est à Trieste qu'il avait commencé, à Trieste qu'il revenait après avoir accompli chaque cycle de sa vie, à Trieste où se trouvait sa mère que fut adressée sa dernière pensée.
Le Podgora est là pour en donner la preuve. Il est symbolique qu'il soit mort face à son "Carso". Et si nous ne savions pas que les paroles du poète sont toujours les réalisations de l'avenir, nous resterions frappés de stupeur devant la vision exprimée dans ces paroles, cinq ans avant de mourir:
" In un giorno, ancora giovane, camminando nel Carso, quando i sassi e i fiori mi diranno le cose che io ho già dette, allora uno slavo mi scaglierà addosso un sasso corroso e forte e pieno di spigoli. É io cadrò giù, sul Carso. Non nel letto, con lagrime e puzza e bisbigli e passi cauti nella stanza. Voglio morire alla sommità della mia vita, non giù. Sara l'ultima "Calata" portato a spalle. "
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Quand il se retourna vers la terre, il vit une silhouette debout sur un rocher.
Son père. Sa tête nue, ronde, aux cheveux rares et courts, se dressait orgueilleusement sur son buste; sous la veste et le pantalon qui flottaient au vent, son corps se tenait ferme et droit. Qui sait depuis combien de temps il était la, le suivant du regard en silence.
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-Non, vous n'avez jamais su me prendre, pas même toi, Momi. Vous ne m'avez pas comprise. Moi je voulais juste être l'une de vos camarades, mais vous m'avez toujours repoussée et ramenée à mon sexe, vous m'avez obligée à rester une femme pour que je vous fasse du mal.
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La folie le guette. Il ne croit plus à rien. Toute la vie se brise. L'unité obtenue au prix de tant de douleur et d'effort est perdue. L'amour est détruit et même le devoir moral est inutile. Le voici lui -même tout près de se perdre, proche du désespoir, du suicide.
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Toute cette matinée glorieuse, sans ombres, propre à redonner du courage et une confiance solaire, avait été soudainement assombrie par la révélation du mal toujours aux aguets : la preuve foudroyante d'une réalité à laquelle il n'était pas permis d'échapper.
La vie recommençait à se fissurer : une froide pâleur de mort voilait la transparence d'un sang chaud et exultant ; dans le cours d'une journée pleine de soleil, vécue dans la liberté de la lumière et du vent, survenait un marasme, un confinement étouffant, où le cerveau se dissolvait et où l'âme couvait ses peurs.
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Tout autour, le profil de l'île était d'une grande douceur ; entre les chevelures bleutées des oliviers transparaissait le ciel plus intense ; dans l'air immobile se dégageaient de réjouissantes senteurs, les arômes de la terre se mêlaient aux odeurs de la mer : le pin, la menthe et le laurier-rose au sel et aux algues.
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C'étaient des jours ardents: cet exploit* semblait être, surtout dans notre région, une bonne sortie de l'incertitude et de la temporisation ; moi je sentais que ce nationalisme exaspéré n'allait pas résoudre notre condition, et qu'au contraire, il allait la compliquer, l'obscurcir encore plus; de même, le mélange hybride d'esthétisme et de politique, de promptitude et de légèreté aventureuse eveillait mes soupçons ; parmi les qualités naturelles des Italiens auxquelles cet exploit faisait appel, toutes n'étaient pas de bonne nature.

*La démarche de d'Annunzio et de ses "arditi" , galvanisant la jeunesse d'Italie pour prendre la ville de Fiume, le 12 septembre 1919, et la rattacher à Venise, à l'Italie.
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L'oeil amoureux donne aux choses une valeur nouvelle. Les choses renouvelées s'éternisent dans l'imagination du poète et éternisent l'amour dans cette réalité mythique.
"Pensa un poco che cosa è diventato per i nostri occhi il color bianco, il mandorlo fiorito, il velo di neve. Ogni cosa a cui noi badiamo diventa un caro mito che ci accompagna per tutta l'eternità. "
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Comme ces gens-là respiraient et circulaient tranquillement ! Mais ils lui faisaient l'effet d'acteurs imprudents qui joueraient leur rôle sur l'avant-scène sans avoir assuré leurs arrières. N'y avait-il pas, embarqué sur ce même paquebot, un voyageur qui portait en lui la mort? La mort, nichée dans son oesophage, à la hauteur de la troisième côte.
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Quand elle rencontrait un garçon de son âge,  elle l'enviait, se sentait prise d'une envie folle de porter elle aussi des pantalons et de se couper les cheveux.
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L'école finie, il ne rentra pas tout de suite chez lui, mais, avec ses livres sous le bras,  il s'achemina vers les môles. Dans le soleil déjà brillant de mai et dans la réverbération intense de la mer, après cette nuit sans sommeil, il avançait, fatigué,  son sang était lourd et son cerveau comme assommé.  Des idées confuses lui passaient par la tête. 
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Me laisser glisser de mon fauteuil, prudemment, ramper sur le tapis jusqu'à elle, la saisir par ses chevilles fines et d'un coup,l'entraîner à terre et me rouler sauvagement avec elle: voilà ce que je devrais faire, si ce qui s'est emparé de moi avait libre cours pour mettre mon corps en mouvement, comme le fait l'instinct animal. Elle aussi attend, engageante et hostile, et va hurler de peur et de volupté en étant prise et vaincue.
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Mais elle n'avait rien de commun avec ces personnages, ils l'épouvantaient même un peu , si bien qu'il lui venait le désir de leur dire:" Mais arrêtez-vous, pourquoi vous attroupez-vous autour de moi? Qu'est ce que je vous ai fait, qu'est ce que vous voulez?"





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En réalité la Marty était pessimiste, comme toutes les intelligences téméraires.  Dans la vie elle faisait la même chose : elle s'affrontait audacieusement aux difficultés,  mais n'était jamais sûre de pouvoir en sortir.
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 Ils allaient bien ensemble : la réserve aristocratique d'Antero  se fondait à  la rude et plébéienne franchise de Mutis et à la générosité loquace de Pasini. (...) Ils s'étaient partagé les poètes de l'époque : Mitis était un carduccien enflammé,  Antero se passionnait pour Leopardi et Pasini mettait d'Annunzio au-dessus des deux autres.
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