Ce tout petit roman, ou longue nouvelle, se passe au début du XXe siècle, à Trieste, dans un lycée de garçons où pour la première fois, une fille est admise. Dès lors, les relations se redéfinissent, chacun se trouvant attiré dans son orbite, comme des papillons de nuit autour d'une flamme. Solaire, lumineuse, elle n'en demeure pas moins différente d'eux et chacun projette son ombre sur elle, l'enveloppant de mystère. La publication originale est de 1929, le texte est fin et ciselé, et pourtant, la femme est bien évidemment considérée comme une fauteuse de troubles, même si c'est uniquement dans les yeux des garçons. Edda se veut libre et émancipée, l'égale, par les études, de ses camarades masculins, quand eux ne font que se demander qui elle épousera.
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Une année d'école et quelle année !
Edda Marty débarque dans cette classe de garçons. Elle est à la première fille à être dans une classe de garçon.
Dans ce roman, on oscille entre le féminisme et la simple quête de liberté.
Edda veut apprendre et être libre. le mariage que les femmes doivent avoir pour réussir leurs vies, très peu pour elle.
Edda veut l'indépendance, la réussite par elle même et surtout ne pas être reconnue juste comme une amoureuse. Quand pourtant l'amour frappe à sa porte, le lecteur peut quand même croire que l'amour va être plus fort que ses convictions.
Un roman à lire d'une traite qui recelle une certaine intensité dans l'écriture et dans les sentiments qu'il dégage.
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J'ai adoré ce roman !
C'est un texte remarquablement bien écrit et d'une étonnante densité.
Le style est très classique et conforme à ce qui se faisait dans les années 30 et cela lui confère un charme fou.
On suit le quotidien d'une bande de lycéens qui vient chambouler l'arrivée d'Eda et la vie du groupe, la manière dont elle en est transformée est merveilleusement bien dépeinte par la plus de Stuparich. Tout est finement observé, bien relaté et on suit avec plaisir les aventures de ces jeunes gens d'un autre temps avec plaisir et intérêt.
C'est un témoignage vivant et moderne d'un passé certes révolu mais qui nous parle d'aujourd'hui malgré tout et c'est là que réside le génie de ce texte !
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-Non, vous n'avez jamais su me prendre, pas même toi, Momi. Vous ne m'avez pas comprise. Moi je voulais juste être l'une de vos camarades, mais vous m'avez toujours repoussée et ramenée à mon sexe, vous m'avez obligée à rester une femme pour que je vous fasse du mal.
Les études étaient le prix de sa liberté, la science qui l'attirait était un champ de rapports libres avec les hommes ; elle ne voulait pas être dominée, elle ne voulait répondre qu'à elle-même de sa propre vie.
Claudio Magris et
Giani Stuparich : Trieste
Olivier BARROT présente les livres de
Claudio MAGRIS "
Microcosmes", et de
Giani Stuparich "Trieste de mes souvenirs", deux
récits inspirés par la ville de Trieste dont ils sont originaires.