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Citations de Giorgio Agamben (100)


Même le thème de la "vie posthume"* de la civilisation païenne, qui définit l'une des principales lignes de force de la méditation de Warburg, ne se comprend que si on le replace dans cet horizon plus vaste : là les solutions stylistiques et formelles, adoptées chaque fois par les artistes, se présentent comme des décisions éthiques définissant la position des individus et d'une époque par rapport à l'héritage du passé, et l'interprétation du problème historique devient, par là même, "un diagnostic" de l'homme occidental luttant pour guérir de ses contradictions et pour trouver, entre l'ancien et le nouveau , sa propre demeure vitale.
* le mot allemand "Nachleben" utilisé par Warburg ne signifie pas exactement "renaissance", comme il est parfois traduit, ni non plus "survivance". il implique l'idée de cette continuité de l'héritage païen qui était essentielle pour Warburg.
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Lecture en cours très intéressante de "L'Ouvert - De l'homme et de l'animal" Analyse passionnante ( en seulement 8 blocs d'une dizaine de lignes) dans le lien ci-dessous; extrait (de motifs qui me parlent énormément - rapidement je vois (très pauvrement établis conceptuellement mais je vois quand même :) des liens dans cette affaire du "corps" cherchant à se désaliéner des carcans institutionnels avec B. Noël et Henri Thomas...



L’État-nation fait de la naissance, c’est-à-dire de la pure vie humaine, le fondement de sa souveraineté ; « que le « sujet » se transforme en « citoyen » grâce [aux diverses déclarations des droits] signifie que la naissance, c’est-à-dire la vie nue naturelle comme telle, devient ici pour la première fois […] le porteur immédiat de la souveraineté [6]
[6] G. Agamben, Moyens sans fins. Notes sur la politique,...
».
7

Parce que la « vie nue » est ce sur quoi naît et s’acharne le pouvoir, à l’exemple paroxystique du camp, dont les habitants ont été dépouillés de tout statut politique et réduits intégralement à la vie nue, et qui est l’espace « où le pouvoir n’a en face de lui que la pure vie biologique sans aucune médiation [




https://www.cairn.info/revue-mouvements-2003-2-page-176.htm#re2no2
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Nous ne pouvons penser dans le langage que parce que celui-ci n’est pas notre voix. Une question n’est pas résolue, une question reste en souffrance dans le langage; est-il ou non notre voix, comme le braiment est la voix de l’âne, ou comme le chant qui tremble est la voix du grillon. C’est pourquoi nous sommes contraints de penser quand nous parlons, de tenir les mots en suspens. La pensée est la souffrance de la voix dans le langage.
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C'est ainsi que le mystère défait et desserre la trame de l'histoire et que le feu attaque et consume la page du récit.
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Le feu et le récit, le mystère et l'histoire sont les deux éléments indispensables de la littérature.
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La passion est cette corde tendue entre nous et Genius sur laquelle se promène notre vie funambule.
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C'est justement parce qu'il tend de toutes ses forces, non à la rédemption, mais à la faute, non à l'espérance, mais au désespoir, que le capitalisme comme religion n'a pas en vue la transformation du monde, mais sa destruction.
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Toute interprétation du sens politique du mot « peuple » doit partir du fait singulier que, dans les langues européennes modernes, il désigne toujours également les pauvres, les déshérités, les exclus. Un même mot recouvre aussi bien le sujet politique constitutif que la classe qui, de fait sinon de droit, est exclue de la politique. (« Qu’est-ce qu’un peuple ? », 1995)
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Je voudrais attirer votre attention sur un fait qui n’est certainement pas dû au hasard : dans notre culture, l’arche, l’origine, est toujours déjà le commandement, le début est aussi toujours le principe qui gouverne et qui commande. C’est peut-être à la faveur d’une conscience ironique de cette coïncidence que le terme grec archos signifie aussi bien le commandant que l’anus : l’esprit de la langue, qui aime plaisanter, transforme en jeu de mots le théorème selon lequel l’origine doit être aussi « fondement » et principe de gouvernement. Dans notre culture, le prestige de l’origine découle de cette homonymie structurelle : l’origine est ce qui commande et gouverne non seulement la naissance, mais aussi la croissance, le développement, la circulation ou la transmission – en un mot : l’histoire – de ce à quoi elle a donné origine. Qu’il s’agisse d’un être, d’une idée, d’un savoir ou d’une pratique, dans tous les cas, le début n’est pas un simple exorde qui disparaît dans ce qui suit ; au contraire, l’origine ne cesse jamais de commencer, c’est-à-dire de commander et de gouverner ce qu’elle a fait venir à l’être.
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L'amour n'est jamais aveugle, il est clairvoyant.
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L'ami n'est pas un autre moi, mais une altérité immanente dans la mêmeté, un devenir autre du même. Au point où je perçois mon existence comme douce, ma sensation est traversée par un con-sentir qui la disloque et la déporte vers l'ami, vers l'autre même. L'amitié est cette désubjectivation au coeur même de la sensation la plus intime de soi.
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Etre, pour les vivants, c'est vivre.
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Qu'est-ce, en effet, que l'amitié, sinon une proximité telle qu'on ne peut s'en faire ni une représentation, ni un concept? Reconnaître quelqu'un comme ami signifie ne pas pouvoir le reconnaître comme "quelque chose" (...) l'amitié n'est pas la proportion ou la qualité d'un sujet.
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Le paradoxe dont part Arendt, c'est que le réfugié, figure qui aurait dû incarner par excellence l'homme des droits, masque au contraire la crise radicale de ce concept.
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La vie est sacrée uniquement en tant qu’elle est prise dans l’exception souveraine ; et la confusion entre un phénomène juridico-politique et un phénomène proprement religieux est à l’origine de toutes les équivoques qui, à notre époque, ont aussi bien marqué les études sur le sacré que celles sur la souveraineté.
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Le sujet ne doit pas être conçu comme une substance, mais comme un tourbillon dans le flux de l'être.
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à moins d'imaginer les conditions spatiales et temporelles d'une démocratie immédiate au sens stricte – sans médiations – permettant que le peuple soit en permanence assemblé, ou encore une procédure de tirage au sort par laquelle l'élu serait censé remplir une fonction sans être investi d'un mandat ne représenter personne, la délégation et la représentation sont inévitables.
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Ici, en effet, l'aventure, pour l'individu à qui elle arrive, s'identifie sans reste avec la vie, non seulement parce que elle investit et transfigure son existence tout entirère, mais aussi et surtout parce qu'elle transforme le sujet même, en le régénérant comme une créature nouvelle (qui s'appelle, par convention, "chevalier", mais n'a rien à faire avec la figure sociale du même nom). Et si Eros et aventure y sont souvent intimement mêlés, ce n'est pas parce que l'amour donne sens et légitimité à l'aventure, mais, au contraire, parce que seule une vie ayant la forme de l'aventure peut vraiment rencontrer l'amour.
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Si l'être est la dimension qui s'ouvre à l'homme dans l'événement anthropogénétique du langage, si l'être est toujours, selon les mots d'Aristote, quelque chose qui "se dit", alors l'aventure à certainement à faire avec une expérience déterminée de l'être.
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C'est ainsi que la proximité - et aussi la distance -, entre l'ennui profond et la stupeur animal, finit par se faire jour. Dans la stupeur, l'animal était en relation immédiate avec son désinhibiteur, exposé et comme pâmé en lui, de manière, cependant, qu'il ne pouvait jamais se révéler comme tel. Ce dont l'animal est incapable, c'est précisément de suspendre et de désactiver sa relation au cercle de ses désinhibiteurs spécifiques. Le milieu animal est constitué de façon telle que jamais en lui quelque chose comme une pure possibilité ne peut se manifester. L'ennui profond apparaît alors comme l'opérateur métaphysique où s'effectue le passage de la pauvreté en monde au monde, du milieu animal au monde humain (...)
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