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Critiques de Hannah Rothschild (38)
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L'Improbabilité de l'amour

(commentaire rédigé le 10/08/2020)

Le titre, qui ferait penser à une romance un peu guimauve, serait en fait le titre d'une toile du peintre Watteau, trouvé par hasard par la jeune Annie dans une brocante...



C'est le point de départ de la double histoire de ladite Annie qui, après une grosse déception sentimentale et la révélation qu'elle n'a pas vraiment "vécu" jusque-là en une trentaine d'années, ose enfin peu à peu être elle-même et réaliser ses rêves, et du fameux tableau depuis sa création et au fil de ses différents propriétaires -et de l'effet qu'il a sur eux- dont le plus "important" et le plus terrible est son passage entre les mains d'un nazi notoire... Si j'en dis plus, et qu'on me lit un jour, ce serait un "spoiler", donc je ne vais pas en dire trop!



De façon générale, malgré quelques passages un peu longs ici et là (mais pas suffisamment nombreux pour qu'on se lasse vraiment), l'histoire est prenante et on a du mal à lâcher le livre. Les personnages sont attachants, même ceux qu'on découvre peu à peu comme les "mauvais", et bien sûr Annie tient le haut de l'affiche sans aucun souci!



Et le tableau... c'est carrément "lui" qui parle dans certains chapitres, ça aurait pu être déconcertant si je n'avais pas lu l'une ou l'autre critique sur Amazon, qui en parlait et du coup j'étais prévenue! Il est présenté (que ce soit lui qui parle ou pas) presque comme le tableau idéal représentant parfaitement ce que peut être l'amour, on se prend même à vérifier s'il existe vraiment - apparemment non... mais peu importe! un bon moment de lecture!
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L'Improbabilité de l'amour

Ce livre est un vrai régal, une enquête passionnante, réjouissante, pleine de charme, de drôlerie, de rebondissements, d'intelligence et d'érudition. Et aussi une subtile et profonde réflexion sur ce qui fait la valeur d'une oeuvre d'art...

Hannah Rothschild maîtrise à merveille son sujet et elle nous enchante. J'ai beaucoup aimé ce livre pour se changer les idées.
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L'Improbabilité de l'amour

Au premier coup d’œil, un livre c’est un titre et une couverture…. Et, comme une bande annonce au cinéma, ça donne envie ou pas. Mais les apparences sont parfois trompeuses…

Nul doute que si les Editions Belfond ne m’avaient pas fait ce cadeau je ne l’aurai jamais découvert et peut-être principalement pour les raisons évoquées ci-dessus, hélas.

Passons donc sur la couverture et revenons au titre. L’improbabilité de l’amour est un tableau.

Précisons que celui de la couverture (bon, j’y reviens quand même) n’a rien à voir avec le sujet du livre.

Ce tableau, donc, aurait été peint il y a 300 ans par Antoine Watteau peintre français (encore que, à l époque ?) (1684-1721).

Une jeune femme, cuisinière de son état, l’acquiert pour une bouchée de pain (sans jeu de mot.. cuisinière… bouchée de pain…) chez un brocanteur. Aubaine ou malédiction ?

Hannah Rotschild nous invite à découvrir le monde de l’art, les œuvres, les peintres, les mécènes, les galeristes, les marchands d’art. Ce livre nous enrichit, pas autant que les milliardaires qu’on y croise et qui seraient prêt à tout pour obtenir l’œuvre, il foisonne. A travers la vie de ce tableau, des siècles de la petite et de la grande histoire sont revisités. Dans ce livre on y mange aussi, et de quelle façon …. Oh, mes aïeux ! Repas pantagruéliques servis dans de fastueux décors où l’imagination de notre cuisinière s’exprime sans retenue.

Un roman à suspense. Quel secret se cache derrière «L’improbabilité de l’amour » ? En recherchant à l’authentifier les différents protagonistes mettront leur vie en danger devant les terribles révélations qui se feront jour au travers de leur enquête.

Premier roman de l’auteure, première réussi, je vous le dis sans réserve.

Pour l’art et son milieu, il faut le lire.

Pour la cuisine et les fastes d’antan, il faut le lire.

Pour la trame et le suspense soutenus, il faut le lire.

J’espère que ma bande annonce vous en donnera l’envie…

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L'Improbabilité de l'amour

Cet ouvrage bien documenté est pédagogique, sans être barbant.

Nous ressentons en lisant que l'auteur aime l'art et que ce livre n'est que le prétexte d'un sublime partage.

Les destins se croisent, pour un même but, mais pas pour les mêmes raisons, acquérir l’inaccessible.

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L'Improbabilité de l'amour

Une impression mitigée pour le premier roman de la Britannique Hannah Rothschild, « L’improbabilité de l’amour »: un certain nombre d’idées originales mais également des défauts à mes yeux.

L’histoire en quelques lignes :Annie McDee, jeune chef cuisinière, désargentée, achète par hasard un tableau sans savoir qu’il s’agit d’une pépite, une œuvre originale d’Antoine Watteau. Elle finit par s’y intéresser et mener une petite enquête pour en percer les mystères, ce qui va la mener dans la gueule du loup.

Commençons par les points faibles : le lecteur doit attendre la page 268 pour voir l’intrigue réellement démarrer, soit près de la moitié du livre. C’est un peu long pour planter le décor et présenter les divers personnages, pas tous indispensables. Pourtant, certainement pour donner du rythme à ce roman volumineux, Hannah Rothschild a recours à une technique abondamment utilisée dans les romans policiers : le changement de personnages à chaque nouveau chapître, ce qui est censé créer du suspens et donner l’envie de dévorer la suite du livre. Mais c’est en même temps une faiblesse car, comme les changements de plan au cinéma, on y a recours parce que les plans longs sont plus difficiles à réaliser. L’on peut alors se demander pourquoi écrire un roman de 700 pages si l’on a du mal à tenir la distance. En toute honnêteté, ce roman a au moins 200 pages en trop.

Autre déception : la fin est excessive. Que Rebecca décide pour de multiples raisons de couvrir son père et son passé abject, soit, on peut l’admettre. Mais faire porter le chapeau à Annie m’a paru ignoble et totalement immoral. Certes, l’idée centrale de ce roman était de critiquer le monde de l’Art où règnent en maîtres l’argent, plus ou moins propre, le désir de puissance, l’excentricité, les apparences et l’absence de moralité. Ajoutez à cela l’accumulation interminable de candidats (y compris des gouvernements) à l’acquisition de ce fameux tableau. Tous les grands de ce monde le veulent, y compris ceux qui ne sont pas intéressés par l’art mais qui ont les moyens de se l’offrir.

Cependant, Hannah Rothschild a eu plusieurs idées originales dans l’écriture de ce premier roman. A intervalles réguliers, elle fait parler le tableau qui devient un personnage et sert de lien entre le passé et le présent. Il éclaire l’histoire et jette en même temps un regard critique sur le monde clos et richissime de la haute société new-yorkaise qui a les moyens de s’offrir des tableaux de maître à foison.

J’ai également apprécié l’authenticité d’Annie et Jesse. Ce dernier est tombé amoureux d’elle au premier regard (eh bien oui, il fallait bien ajouter une histoire amoureuse !), mais il ne semble pas intéresser la jeune cuisinière, qui sort d’une rupture sentimentale. Il vit de petits boulots et est donc du même monde que sa belle ; il peint et travaille dans un musée et c’est ce qui les relie puisque Jesse va chercher à gagner le cœur d’Annie en tentant ensemble de résoudre l’énigme de ce tableau car « l’amour se nourrit de liens et d’évènements partagés » (p.263). Tenter d’authentifier le tableau est pour lui un moyen de revoir Annie et qu’elle apprenne à le découvrir en même temps qu’elle percera les secrets de l’oeuvre. J’ai trouvé intéressante l’évolution de leur relation.

En dehors de l’intrigue elle-même, ce roman apporte de nombreux renseignements sur la peinture, et plus particulièrement comment on date un tableau et on l’authentifie, des siècles après la disparition de leur créateur. Cela a davantage été pour moi le cœur de l’intrigue que de savoir entre les mains de qui il allait finir sa trajectoire et à quel prix.

Et enfin, autre originalité de ce roman : le personnage d’Annie, la nouvelle propriétaire du tableau source de tous les maux , à l’opposé des habituels propriétaires d’œuvres d’art. Elle est cuisinière et elle aime mettre en scène ses repas. Elle est aussi une artiste. Elle travaille dans la haute société, tous amateurs d’œuvres d’art, et accorde ses menus et le décor qui les entoure à la période ou au créateur du tableau mis à l’honneur. Elle aime la cuisine thématique, recherche l’authenticité et veut recréer l’atmosphère de l’époque aussi fidèlement que possible afin de rendre ces repas inoubliables. Elle est brillante mais reste très modeste. Elle prend juste du plaisir à faire son travail.

En conclusion, une histoire intéressante à découvrir malgré des défauts dans l’écriture.







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L'Improbabilité de l'amour

Mlle Alice, pouvez-vous nous raconter votre rencontre avec L'Improbabilité de l'Amour ?

"Ce livre m'a été proposé par Babelio dans le cadre d'une masse critique spéciale. L'histoire me tentait bien mais je me suis surtout laissée convaincre par les avis dithyrambiques Outre-Manche."



Dites-nous en un peu plus sur son histoire...

"Tout le gratin s'est rassemblé à Londres pour une vente aux enchères qui promet de battre tous les records autour d'un Watteau qui vient d'être redécouvert. Malheureusement, lorsque la salle ouvre ses portes, le tableau a disparu..."



Mais que s'est-il exactement passé entre vous?

"Je ne voudrais pas vous induire en erreur avec mon résumé qui correspond aux premières pages du livre, il ne s'agit pas ici d'une enquête pour retrouver le tableau. On replonge en fait tout de suite après dans le passé du tableau, qu'il nous raconte parfois lui-même, entre l'histoire d'Annie, qui a trouvé cette oeuvre dans une brocante, et les raisons pour lesquelles il avait disparu. Parfois, et sans vraiment savoir pourquoi, la sauce ne prend pas, malgré les bons éléments réunis. En fait si, j'ai peut-être un indice, je crois qu'il y a trop de bonnes choses dans ce livre. C'est paradoxal me direz-vous mais pensez à un film avec une palette d'acteurs tous plus impressionnants les uns que les autres et je suis sûre que vous verrez ce que je veux dire. On s'éparpille donc... J'ai bien sûr aimé ma lecture, l'incursion dans le monde de l'art, la vie de Watteau, Londres, la seconde guerre mondiale, tout m'intéressait mais aucune sujet n'était abordé de façon assez approfondie pour qu'une fois le livre reposé, l'envie d'y retourner nous tiraille. De plus, on passe des sujets les plus sérieux aux situations les plus stupides, c'est un peu déroutant."



Et comment cela s'est-il fini?

"La fin, comme le reste du livre, est soignée et l'auteur fait le tour des protagonistes et de leur avenir sans oublier personne. En revanche, je n'aurais pas été contre une petite note explicative sur Watteau, sa vie, son oeuvre et les choix de l'auteur.
Lien : http://booksaremywonderland...
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L'Improbabilité de l'amour

Hannah Rothschild connait très bien le monde de l'art avec les galeries de peinture, les ventes époustouflantes aux enchères et surtout tous les personnages qui gravitent autour , elle nous livre une critique parfois amusante et souvent grinçante de ce milieu.



Annie déniche , dans le bric à brac d'une brocante, une toile un peu vieillotte qui la charme et curieuse, elle se met en quête de son origine.



Commence alors telle une enquête policière , l'incroyable odyssée de ce tableau peint par Watteau .



C'est la partie de l'histoire la plus intéressante , liée à l'art même si j'ai trouvé le procédé de faire parler le tableau certes original mais bien peu respectueux du style et de la prose du XVIII ème siècle , époque picturale du rococo , pour lequel j'avoue ne pas avoir une grande passion , j'ai trouvé plutôt irrévérencieux d'appeler le peintre par son prénom (ça doit être mon côté "vieille France" qui s'exprime) ...



Seulement le roman est beaucoup plus touffu, partant à mon humble avis un peu dans tous les sens et gâchant le plaisir de lecture : trop de personnages souvent éloignés du coeur de l'intrigue, même s'ils représentent le milieu du marché de l'art, cela noie l'intérêt et rend la lecture fastidieuse .



De la même façon, la passion et le don d'Annie pour la cuisine pourraient presque faire l'objet d'un roman à part .



Et que dire de la fin du roman, une succession d'événements assez invraisemblables qui pourraient faire dire qu'il n'y a pas que l'amour qui soit improbable...



J'ai été gênée de surcroit par certaines boulettes historiques, en particulier , et je ne suis pas la seule à l'avoir remarquée, le massacre de Katin.



Ce n'est pas ,malheureusement , malgré le thème sur l'art, le type de roman que j'apprécie !



En remerciant les Editions Belfond et Masse critique pour cet envoi .





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L'Improbabilité de l'amour

Quel bonheur !



Cela faisait quelques temps que je n'étais pas tombée sur "un bon roman". Merci Hannah Rothschild d'avoir éclairer mon paysage littéraire. (et Merci les éditions Belfond ainsi que l'équipe Babelio de m'avoir permis de le lire!!)



J'ai adoré et pourtant mon coup de coeur n'a pas été immédiat... En lisant le résumé j'avais quelques a priori, qui je vous rassure, ont très vite été effacés.

Les déboires amoureux d'Annie étaient mis en avant alors que finalement, cette partie du roman est loin d'être la plus importante.Elle construit le personnage mais n'est pas l'intrigue principale. Or j'avais peur de tomber sur une histoire à la Marc Levy : elle est seule, ils se rencontrent autour d'un tableau, c'est le coup de foudre et ils vécurent heureux blablabla...(désolée pour les fans incontestés de Marc Levy...les autres comprendront)



Mais nous sommes loin d'une histoire à l'eau de rose. Au contraire !!



De plus,Annie se fait vite voler la vedette par le tableau de Watteau, qui est finalement le personnage principal de cette histoire. Hannah Rothschild le personnifie au point de lui attribuer des émotions et un caractère. (Et il se la joue plutôt starlette ce petit tableau !) Les passages vus par le tableau sont drôles, cynique et rafraîchissants !



Par ces nombreux personnages, Hannah Rothschild nous fait traversé le monde de l'art et ses galeries majestueuses. Entre luxe, ragots et décadence, on observe les différents protagonistes à travers les yeux d'une jeune femme comme vous et moi. La critique d'art, la restauratrice, le riche business man qui n'y connait rien et achète sans compter, et j'en passe et des meilleurs...

Sans caricaturer, ni tomber dans l'excès, l'auteur est toujours juste et créer des personnages réalistes au caractère attachant.



La place de Hannah Rothschild dans le monde de l'art lui permet de placer quelques anecdotes sans jamais être trop indigeste !(Première femme à diriger le conseil d'administration de la prestigieuse National Gallery, ce n'est pas rien !!)

Ô joie! Enfin un auteur qui ne nous assomme pas de ses connaissances au point d'en faire une liste prétentieuse de bavardage inutile montrant seulement sa supériorité intellectuelle.

Passionnant !



J'ai lu quelque part, que l'Improbalité de l'amour était comparé au Chardonneret de Donna Tartt. Ce n'est pas totalement faux. L'univers et le style d'écriture sont très proche. Mais le Chardonneret est à mon sens beaucoup plus dramatique.



Dans tous les cas, foncez lire ces deux magnifiques romans !

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L'Improbabilité de l'amour

L'improbabilité de l'amour de Hannah Rothschild reprend le titre d'un tableau de Watteau autour duquel toute l'histoire s'écrit. Très riche par le nombre de pages (700) le livre l'est aussi par le nombre de sujets abordés, l'érudition de l'auteure est merveilleuse. Au Conseil d'Administration de la National Gallery, le monde de l'art lui est bien évidemment familier, même la restauration des oeuvres nous est décrite en détail. Dans certains chapitres le tableau lui meme nous conte son épopée et par là nous rentrons dans l'intimité aussi bien de Napoléon que des maitresses de Louis XV.



Le récit tourne aussi autour du vol d'oeuvres d'art par les nazis, sans oubier l'amour lui meme. Beaucoup de sujets très élégament traités.



tourbillon de fantaisie et d'érudition en est une magnifique illustration. Grace à sa plume à la fois railleur et plein de sensibilité l'auteur, un peu.à la manière du génial Chardonneret de Tonna Tart nous plonge, une enquête passionnante, tour à tour merveilleuse et dramatique autour d'un chef-d'œuvrede la peinture perdu.



Très bonne idée que de raconter cette histoire d'une oeuvre par le biais de ses divers acquéreurs.



L'improbabilité de l'amour d' Hannah Rothschid est écrite par une amatrice éclairée de ce milieu où les collectionneurs semblent plus s'intersser à leurs comptes en banques qu'aux objets de leurs convoitises. Un roman comme une toile de maitre, ou presque!!




Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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L'Improbabilité de l'amour

Pas de suspense, j'ai beaucoup aimé ce roman. Intelligent, documenté, peut-être un poil trop long à mon goût (ça s'essouffle un peu vers les p.250 et 430), mais tellement riche en informations et en intrigues de toutes sortes.



Plus j'avançais dans l'histoire, plus je pensais aux poupées russes, tant il y avait de fils narratifs qui tous finissaient par se rejoindre, le coeur du roman étant ce petit tableau trouvé par Annie dans une brocante et autour duquel tournent, depuis sa création en 1703, collectionneurs envieux, marchands d'art, musées... En cela, la construction du roman est très réussie, foisonnante de destins entrecroisés.



Les personnages sont très réussis, pas des super-héros, mais un panel de gens avec leurs failles et leurs faiblesses : les jouisseurs, les esthètes et ceux aussi qui se contentent d'une vie sans relief. Beaucoup s'interrogent à un moment ou à un autre sur ce qui les fait avancer.



Le tableau est lui-même un personnage qui s'adresse au lecteur, lui confie son histoire, ses émotions, ses peurs, ses réflexions sur l'art et la beauté. "La beauté a toujours nourri la brutalité et le désir de posséder, et le pillage est un des visages immuables de la guerre. (...) Je ne cherche pas à vous faire un cours d'histoire, cher lecteur, mais juste à vous éclairer sur le pouvoir de l'art et sur toutes les extrémités, bonnes ou mauvaises, auxquelles il peut pousser." (p.473)



Je vous recommande donc chaudement cette lecture enrichissante et assez atypique quant au sujet.
Lien : http://la-clef-des-mots.e-mo..
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L'Improbabilité de l'amour

L'improbabilité de l'amour est le titre d'une œuvre picturale peinte par... (il faut lire le livre pour le savoir, mais inutile de se renseigner sur Wikipedia, on traite de l'auteur mais pas de la peinture, et pour cause...). Cette œuvre est le premier roman d'Hannah Rothschild.

Annie vit simplement mais est quand même remuée par le départ de son copain Desmond. Elle trouve dans l'art pictural une dérivation à ses problèmes et, dans une boutique de brocante, elle est touchée par une belle toile qu'elle achète. Son aspect lui fait penser à une œuvre du XVIIIème siècle. Un original ou une copie ? Il faut voir... Jesse veut l'aider.

Il y a aussi Memling, un nonagénaire juif réchappé d'Auschwitz, grand amateur d'art, et ses enfants, Rebecca et Marty au destin tragique.

Annie a, en outre, de merveilleuses dispositions comme cuisinière, professionnelle même puisqu'elle parvient à préparer des menus en adéquation avec les peintures exposées dans les galeries d'art.

Beaucoup d'originalité dans le découpage du roman. Il y a le récit d'Annie, la narratrice, mais aussi la personnalisation de la dame peinte sur la toile et qui nous dévoile ainsi les allées et venues de cette peinture au fil des siècles : ce qui fait voyager le lecteur dans le temps et l'attrait des gens de pouvoir pour l'acquisition des œuvres d'art.

L'auteure nous fait découvrir les coulisses du monde des arts, pas toujours très reluisant ; elle nous explique comment scruter la toile pour y découvrir sa provenance.

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L'Improbabilité de l'amour

Une couverture rose, un titre qui évoque la littérature sentimentale, et bien non, vous avez tout faux, ce premier roman d'une spécialiste de l'histoire de l'art, va vous emmener ailleurs, dans les pérégrinations d'un tableau perdu, volé, à travers les âges et ses différents propriétaires .



Annie, jeune femme pauvre et cuisinière de génie, au service d'une famille de marchands d'art à Londres, achète dans une brocante une toile qui pourrait être un Watteau perdu. Jesse, qui est gardien de musée et amoureux d'elle veut l'aider à mener l'enquête sur cette oeuvre énigmatique.



Le moins qu'on puisse dire c'est que le texte est touffu en récits, rebondissements et personnages, mais le propos est passionnant. Hannah Rotschild connaît admirablement son sujet. Dans son roman elle oppose deux mondes celui de l'argent, du pouvoir et celui de la connaissance de l'art.



Le microcosme londonien fait d'aristocrates désargentés, de parrains de la mafia russe et de riches Qataris, plus ou moins cultivés, qui se retrouvent à tous les vernissages est brocardé avec beaucoup d'humour. Vous adorerez, j'en suis sûre le fantasque Barty et son sens certain du mauvais goût.



le monde des scientifiques et des restaurateurs est évoqué avec beaucoup de détails . C'est fou ce que peut révéler un copeau de peinture à l'huile dans un spectromètre. On apprend aussi beaucoup de choses sur Watteau, son époque, sa technique, au travers de chapitres dans lesquels c'est le tableau qui parle.



C'est un gros roman de 700 pages assez baroque, avec plusieurs quêtes personnelles et énigmes sur fond de secrets de famille qui évoque aussi les familles juives spoliées de leurs biens dans une époque tragique. C'est un peu déroutant tous ces destins à la recherche d'eux-mêmes qui s'entrecroisent.



Au delà de l'histoire racontée, des péripéties des uns et des autres, des fantastiques connaissances de l'auteur sur son sujet, du désir que l'on a de résoudre le mystère posé dès le premier chapitre, une petite musique récurrente tourne en boucle sur la manière de recevoir une oeuvre d'art avec simplicité et humilité.



Certes il est important d'apprendre, l'art est un domaine passionnant, mais dans un musée, laissons les oeuvres nous parler par delà le temps, acceptons d'être submergés par les émotions. C'est le désir qui est le moteur du marché de l'art, Hannah Rotschild nous le fait bien comprendre .



Si vous avez aimé « le Chardonneret » ou plus récemment « Randall », vous apprécierez sans aucun doute ce gros roman que vous pourrez caser sans problème dans un challenge «pavé », il y fera bonne figure tout en vous faisant passer quelques bonnes soirées dans les rues de Londres.



Merci aux éditions Belfond et à Babelio pour ce livre reçu dans le cadre d'une récente opération masse critique.









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L'Improbabilité de l'amour

Une belle balade au milieu des peintres, des musées, des oligarques et de la cuisine.



Des personnages assez originaux :



Annie Mc Dee est une jeune femme, honnête, assez candide de surcroît. Elle traîne un chagrin d’amour comme une chaîne à ses pieds. Romantique, acharnée, elle réussit de superbes repas gastronomiques thématiques.

Rebecca Winkleman, qui vit dans un monde rigide et insipide. Elle est assez fourbe et calculatrice, même si elle a un sursaut de conscience à un moment, mais cela ne dure malheureusement pas. Un être qu’on a du mal à apprécier.

Dolores Ryan : Spécialiste de Watteau, enfin si on veut…

L’improbabilité de l’amour qui prend la parole régulièrement pour retracer sa vie, son parcours, son passage entre toutes ces mains honorables et nobles.

Ce que j’ai aimé :



L’histoire en elle-même, avec des rebondissements, avec une cadence passionnante.On ne découvre qu’à la fin comment le tableau a finalement refait surface, et comment le dénouement judiciaire a lieu. Le personnage principal, à part l’oeuvre de Watteau, Annie McDee, est un personnage très romanesque. Abîmée par la vie, par sa mère, Evie, alcoolique, et bête à manger du foin, par sa rupture avec Desmond, est un cordon bleu extra ordinaire, avec une imagination débordante lorsqu’il s’agit de faire des repas thématiques autour d’oeuvres d’art.



On y découvre un monde obscure, celui des mécènes des oligarques russes, des « m’as tu vu », ou la vie humaine ne vaut rien comparé à la valeur d’un Titien, ou d’un Caravage. Ce monde ne donne vraiment pas envie…



Ce que j’ai moins aimé :



Le personnage de Jess n’est pas assez approfondi. A part que c’est un héros transi amoureux, je trouve qu’on n’en apprend pas suffisamment sur lui



J’ai été horrifié par la vie des personnages russes. J’ose espérer qu’il n’ y a pas la moindre once de vérité, car même riche comme Crésus, personne ne mérite de vivre ainsi.



En résumé :



Une bonne lecture, bien passionnante, que je recommande. Les interventions du tableau lui même sont savoureuses, comme des friandises.
Lien : https://leslecturesdemcchipi..
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L'Improbabilité de l'amour

Je remercie Babelio ainsi que les éditions Belfond pour ce livre reçu dans le cadre de l’opération Masse Critique spéciale. Je m’y suis beaucoup amusée, et j’y ai appris des choses. L’écriture était fluide et limpide, les personnages venaient à moi facilement. La description du monde du commerce des arts était baroque, et par moments grinçante. Cette satire parlait plus largement de la question de la valeur que nous accordons aux choses. J’ai aussi voyagé dans le passé, grâce à plusieurs survols historiques.



Ce roman a été imaginé autour d’un petit tableau intitulé « l’improbabilité de l’amour ». C’est Annie, une jeune chef cuisinière, qui le déniche donc chez un brocanteur, afin de pouvoir l’offrir à son fiancé. Mais celui-ci la quitte sans pré-avis et sans même avoir vu le cadeau. Dépitée, le présent sur les bras, la jeune fille veut rendre l’objet le lendemain là où elle l’a acheté, mais elle constate qu’un incendie a ravagé le magasin. Plus tard, sa mère suspecte l’authenticité probable de l’œuvre sous les couches de vernis et de poussière. Les mères ont toujours du pif ! Jesse, en outre, le guide du musée où elles se rendent ensemble, pense qu’il pourrait avoir été peint par Watteau lui-même. J’ai trouvé passionnantes à découvrir les techniques de restauration, le côté historique, la vie de Watteau que je ne connaissais que moyennement, et dont Théophile Gauthier disait : « Son œuvre charmant est comme un Elysée où l’esprit se console des brutalités du réalisme »…



Ce que je retiendrai principalement de cette première oeuvre, c’est tout ce qu’Hannah Rothschild m’a transmis comme émotions autour du peintre Watteau. C’est la qualité première du livre à mon sens. N’oublions pas que l’auteure travaille dans le milieu de l’art, donc elle sait y faire pour vous parler d’un tableau évidemment. Et puis, au sujet du milieu de l’art, elle avait sans doute beaucoup de choses sur le cœur à livrer. Dans ce négoce-là, une œuvre est souvent assimilée à un objet de pouvoir servant à celui qui la possède de confirmer son assise en société. Delores Ryan, critique d’art, ne supporte plus le milieu de l’art où la beauté de l’art ne compte plus, et où l’on ne pense plus qu’à la valeur de l’oeuvre. Des personnages riches convoitent ainsi le petit tableau durant une monumentale vente aux enchère, uniquement à cause de sa valeur présumée, et un seul personnage, le rappeur, à cause de sa valeur véritable, c’est-à-dire, simplement artistique.



J’ai pensé vers la fin de ma lecture que par moments, le livre y aurait gagné s’il avait été un tantinet plus court. Mis à part ça, le voyage fut résolument amusant, émouvant et surtout instructif.

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L'Improbabilité de l'amour

Satire piquante et sucrée de la haute société londonienne et du monde de l'art, ce premier roman d'Hannah Rothschild est aussi une enquête sur l'histoire d'un tableau tombé dans l'oubli jusqu'à son acquisition par Annie McDee chez un antiquaire brocanteur londonien. Jeune chef cuisinière se remettant difficilement d'une séparation amoureuse, elle est loin de se douter qu'elle vient d'entrer en possession d'une oeuvre originale du XVIIIème siècle peinte par Antoine Watteau.



Intriguée et curieuse, Annie va chercher à découvrir l'histoire de ce tableau dont plusieurs couches de vernis cachent la composition. Avec une certaine érudition et une connaissance profonde du milieu du monde de l'art, l'auteur vulgarise les questions de restauration des oeuvres et de leur authenticité. Elle va même plus loin en présentant un panorama des politiques et des difficultés financières actuelles que rencontrent les collections privées et publiques britanniques et étrangères. En immergeant peu à peu le lecteur dans le marché de l'art, l'auteur rend compte des activités plus ou moins légales des maisons de vente qui cherchent à tirer profit de l'engouement parfois incompréhensible des collectionneurs pour l'art. En donnant la parole à plusieurs personnages, l'auteur évoque le débat actuel sur la valeur commerciale qu'on accorde aux oeuvres d'art et du prix que chaque collectionneur est près à payer. De l'oligarque russe exilé à l'expert de Watteau en passant par le conservateur de musée, le président de la République française, le dandy Barty ou le commissaire priseur dealer, chacun développe une relation spécifique avec le tableau. L'auteur réussit ainsi à faire habilement cohabiter deux notions de l'art contradictoires : l'art comme simple valeur monétaire et l'art comme reflet de l'âme humaine.



L'auteur à l'idée originale et surprenante au milieu du roman de faire parler le tableau pour dévoiler aux lecteurs ses sentiments, son ressenti et son histoire de sa création à sa fin. Cette interpénétration de plusieurs voix permet de donner aux chapitres une dynamique et d'entretenir le rythme frénétique du roman qui ressemble par plusieurs aspects à une peinture rococo par son atmosphère mais aussi par le style fluide et descriptif de l'auteur qui s'arrête aussi bien sur les oeuvres d'art que sur les banquets et les succès culinaires d'Annie McDee ou les tenues originales du dandy Barty.



Combinant le genre policier et la romance, l'histoire aborde aussi la question de l'amour, de la perte mais aussi de la moralité et de l'avarice du genre humain. Si la romance fait partie de l'histoire, elle n'en occupe cependant pas une place aussi prépondérante que l'enquête sur l'histoire de l'oeuvre et de ses différents propriétaires. Son identité se cache en effet dans la période la plus noire pour l'histoire de l'art et les grandes collections modernes avec les spoliations juives et les pillages artistiques de l'Europe par et pour le régime nazi.



Avec ce roman à la fois triste, profond et drôle, l'auteur arrive à évoquer dans les grandes lignes le monde de l'art et ses enjeux actuels. C'est ce qui fait tout son intérêt et sa force avec une toile de fond actuelle et réelle sur laquelle l'auteur tisse une histoire imaginaire. Je remercie Babelio et les éditions Belfond pour cette lecture agréable et plaisante dans les méandres du marché de l'art.

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L'Improbabilité de l'amour

Un tableau de Watteau refait mystérieusement surface à Londres et le monde de l'art en est tout émoustillé.

Le lecteur, lui, tente de frétiller à l'unisson mais il est surtout perplexe de parcourir les dythirambes cachés dans les rabats de la couverture. "Un chef d'œuvre ", trompette le Daily Mail. Euh... Faudrait quand même raison garder. J'y vois un honorable divertissement, ce qui n'est déjà pas si mal.

Certaines scènes sont assez tordantes - j'ai un faible pour la soirée à l'opéra.

"Le chef d'orchestre s'avança sous les applaudissements et s'inclina devant son auditoire.

-Franchement murmura Barty à Madame Appledore, ce n'est pas comme s'il venait juste de faire atterrir un avion de vacanciers sur la Costa del Sol. On pourrait au moins attendre qu'il ait fait ses preuves."

" Lorsque Mimi et Rodolfo se déclarèrent leur amour, la musique s'emballa tant et les efforts du petit ténor pour encercler la taille gironde de la soprano furent si alarmants que chacun dans la loge 60 reporta son attention sur la scène."

En fait, tout ce qui égratigne le snobisme du petit cercle des nantis amateurs d'art est assez jubilatoire; malheureusement, Hannah Rothschild a voulu forcer son talent de petit maître et s'est inscrite à un atelier d'écriture. D'où un roman polyphonique où même le tableau prend la parole, des intrigues parallèles jusqu'au moment où elles se croisent (forcément), des tartines didactiques et des alternances de comédie et d'émotion.

Sauf que:

- On n'apprend rien, ni sur Watteau, ni sur l'art de nettoyer un tableau. Si on ne nous disait pas que l'auteur est une spécialiste reconnue, on jurerait qu'elle s'est contentée de recopier Wikipedia. On trouve même des erreurs monumentales, Valenciennes pourtant conquise par Louis XIV en 1678, n'aurait pas été française à l'époque de Watteau. Il y a un petit côté je cause à un public anglophone, je ne vais pas en plus bosser mes fiches?

- On nage dans le poncif entre l'héroïne qui est si jolie et l'art qui est si exaltant. Ouais, l'art c'est chouette et même bouleversifiant - enfin, c'est ce que nous dit l'auteur, c'est ce qu'elle nous répète à longueur de page à défaut de nous le prouver. En revanche, les descriptions des exploits culinaires de la jeune première m'ont fait saliver. Madame Rothschild est beaucoup plus convaincante aux fourneaux qu'à l'atelier. C'était sur une recette apocryphe de Vatel qu'il fallait bâtir ce roman, pas sur un chef d'œuvre du rococo.

- D'autant plus que le chef d'œuvre en question ne manque pas une occasion de la ramener, et là c'est la cata. Que le tableau prenne la parole, pourquoi pas, sauf que ce tableau est une œuvre du XVIII° siècle, soit de l'époque où la subtilité de la langue était à son apogée et de subtilité il n'y en a ici pas plus que de beurre en broche pour filer la métaphore culinaire. Tiens, comment ce chef d'œuvre censé manier la prose voltairienne nous fait-il part du plaisir qu'il éprouve à être devenu la propriété d'une accorte jeune femme? "Une belle pépée" qu'il dit, et c'est là qu'on comprend, à la page 58, que tableau de Watteau en couverture ou pas, et malgré les éloges du Daily Mail, "L'Improbabilité de l'amour" ne sera rien d'autre qu'une charmante bluette. Merci à Babelio, Masse critique et aux éditions Belfond.

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L'Improbabilité de l'amour

Annie sort d'une longue relation amoureuse qui s'est mal terminée. Elle essaie de reprendre sa vie en main et entame une carrière de "Chef" en raison de sa passion pour la cuisine. Elle fréquente un homme, une histoire pas bien solide. Elle décide tout de même de lui acheter un cadeau pour son anniversaire sans trop savoir quoi chercher. Elle atterrit par hasard dans une petite boutique d'antiquités et choisit un petit tableau qui ne paie pas de mine en pensant que cela fera l'affaire.

Voilà le début de cette aventure.

Il n'est pas évident de parler de ce livre sans dévoiler d'indices. Donc je dirais que c'est une plongée dans l'univers du marché de l'Art. On se balade dans Londres, on s'arrête souvent à la National Gallery (pour mon plus grand plaisir).

On suit la vie personnelle d'Annie mais aussi la vie de ce tableau. D'où vient-il, est-ce une croute ou un chef d'œuvre ? Annie va t-elle le conserver ou le vendre ? Le tableau nous donne des pistes, parce que oui, le tableau parle aussi de temps en temps !

Et Annie, va t-elle réussir dans cette voie professionnelle dans laquelle elle excelle ? Et sa vie amoureuse ???

Cette virée à Londres est un gros coup de coeur. Les bons petits plats, les tableaux, l'amour... j'en redemande :)
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L'Improbabilité de l'amour

«  Le monde de l'art n'est pas une petite mare bien tranquille, mais une mer infestée de requins.La beauté et le désir de posséder rendent les hommes fous depuis des siècles . ».P638.

«  Les belles oeuvres d'art nous touchent toujours. » P 229.

Deux extraits de ce livre riche, espiègle, érudit ,malicieux , pétri de clins d'oeil au lecteur, mais beaucoup trop long.

J'ai eu des difficultés à entrer dedans, Il m'a fallu attendre les 220 premières pages pour enfin me sentir dans le récit ...



Il nous conte l'histoire des méandres du marché de l'art à travers l'enquête d'Annie, jeune cuisinière sans le sou , discrète, romantique et créative , sous le coup d'une rupture amoureuse qui remet la main par hasard sur un chef- d'oeuvre perdu : «  L’improbabilité de l’amour » un tableau d'Antoine Watteau dans une petite brocante poussiéreuse .



Fascinée par cette oeuvre d'art à la composition charmante , cette jeune chef cuisinière décide d'enquêter sur ses origines...

Le lecteur pénètre alors dans le monde de l'art, celui de l'argent aussi: là où la beauté primerait , « les belles oeuvres nous touchent toujours », les sculptures et les peintures ont remplacé les fonds spéculatifs afin , naturellement , d'échapper au fisc.

C'est un monde des plus cyniques au coeur duquel il faut faire grimper les enchères le plus haut possible , à n'importe quel prix: nouveaux riches, collectionneurs aguerris , quataris, russes,Chinois , oligarques, personnages originaux.

Voici l'envers du décor, à travers la vie de ce tableau nous côtoyons peintres , marchands d'art, galéristes, oeuvres et j'en passe...

Le ton est léger, primesautier autant qu'érudit, le rythme endiablé, les rebondissements nombreux, une incroyable épopée , une histoire rocambolesque .....



Ce qui m'a enchantée c'est surtout la voix du tableau ——qui se raconte.——

L'auteure a eu la très bonne idée de le faire parler, il se confie à nous, son histoire, ses peurs ses émotions, le moment où il a été créé, qui l'avait acheté, le secret des bureaux et des alcôves de Louis XIV Louis XIV à Hitler .

Passé de mains en mains d'aristocrates ou de monarques....

Alors , est- ce un faux ? Est-ce un vrai ? Une copie?



Une enquête doublée du côté des brigades nazies chargées de confisquer et récupérer les biens des juifs , pendant la deuxième guerre mondiale ...



Satire féroce et piquante de la haute société londonienne , suite d'aventures invraisemblables , on sent que l'auteure aime l'art , sa vision du monde de celui- ci suscite et soulève bien des questions.

Certains épisodes sont très drôles , foisonnants de destins entrecroisés .

Parfois difficile de s'y retrouver ...Beaucoup trop long...



Une lecture drôle, intelligente, qui distille: humour, grâce et beauté, failles et pollution par l'argent , galerie de portraits féroces , théories du complot , valeur que l'on donne aux choses, différence entre valeur de l'art pour rapporter de l'argent ou celle réalisée pour nous enrichir intérieurement, ——vaste question——, un ouvrage extrêmement bien documenté ,doté de fantastiques connaissances ,loin des clichés , même si je ne suis pas assez informée dans ce domaine , pour être sûre qu'il n'y a aucune erreur .



Un ouvrage foisonnant qui fait réfléchir sur ce qui fait la valeur vraie d'une oeuvre.



Mais je ne suis pas spécialiste ....

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L'Improbabilité de l'amour

Un roman vraiment agréable, peut-être desservi par son titre VF qui fait un peu peur aux allergiques à la romance.



Hannah Rotschild, l'autrice, a travaillé dans le monde de l'art un moment, et sa famille d'ailleurs, je pense, est assez initiée à ce milieu. Elle a donc des choses à dire là-dessus qui sont très intéressantes, comme le fait qu'on aime plus l'art pour sa valeur pécuniaire qu'artistique justement, ou sur le mal qu'elle pense de ses tableaux possédés par des privilégiés mais stockés dans des hangars alors que l'art est fait pour que tout le monde puisse en profiter. Chouettes réflexions.



Ah, et prévoyez des en-cas, ce roman donne faim !
Lien : https://lesmotsdemahault.wor..
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L'Improbabilité de l'amour

La trouvaille, c'est de faire parler le tableau tant convoité.

L'intérêt, c'est de bénéficier de l'immense érudition de la directrice de la National Gallery.

L'amusement, c'est de voyager dans la mode de l'art, tel un sequin dans la bourse des riches.

Le plaisir, c'est de sourire aux portraits féroces d'une intelligentsia composite, généralement ignare en matière d'art.

La surprise, c'est de dresser la table d'un fastueux dîner façon Louis XIV : quatre services de chacun sept plats différents.

La louange, c'est de saluer une écriture profuse, débordante à l'excès, rebondissante à retard.

Mon tout, c'est d'en avoir eu pour mon intention, allier l'utile à l'agréable.

L'art -son histoire, pas ses oeuvres- est mis à la portée du peuple, voilà qui aide à magnifier la beauté malgré le virus ambiant de la possession et du paraître. Un directeur de musée viennois déplorait récemment les valeurs indécentes de certaines oeuvres acquises à des prix déments, tendance néfaste à la politique muséale mondiale.

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