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Critiques de Henri Troyat (888)
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Le fils du satrape

Autobiographie d'Henri Troyat. Lettre T de mon Challenge ABC critiques Babelio.



La famille Tarassof a fui la Russie bolchévique. Les parents, le jeune Léon, ses aînés Alexandre et Olga, la grand-mère et la gouvernante française arrivent en France. "Nous arrivions, à bout de souffle et d'argent, de la lointaine Russie, après un exode périlleux qui nous avait promenés en zigzag à travers le pays déchiré par la révolution bolchévique. [...] Il fallait fuir, passer à l'étranger, perdre sa patrie pour sauver sa peau." (pp. 7 et 8) À Paris, la famille Tarassof vit chichement, bien loin du faste de sa vie bourgeoise en Russie. "Maman avait raison: il fallait se restreindre sur tout quand on avait choisi de vivre à la française." (p. 37) Il retrouve le jeune Nikita Voïevodoff, rencontré sur le bateau qui les emmenaient tous loin de la Russie. Les jeunes garçons décident d'écrire un roman d'aventure, intitulé Le fils du satrape, d'après des principes idéalistes: "Si tu veux intéresser, il faut mentir." (p. 45) ou "Tant qu'une histoire est rêvée, pensais-je, on a le droit de la prendre pour un chef-d'oeuvre. C'est en l'écrivant qu'on risque de la gâcher." (p. 59) L'écriture de ce roman fait ressurgir des souvenirs de la fuite, certains nourrissent la jeune histoire des deux amis. Léon grandit et devient plus qu'un émigré russe, il devient français, jusqu'à sa demande de naturalisation, jusqu'à la reconnaissance de son talent d'écrivain et son changement de nom. Léon Tarassof devient Henri Troyat quand Plon accepte de publier son premier roman Faux-jour. "Le titre était de moi, le texte était de moi, mais l'auteur était certainement quelqu'un d'autre. Son nom - Henri Troyat - ne me disait rien. En me faisant naturaliser, j'avais fait naturaliser mon livre. Sous cette identité d'emprunt, il ne m'appartenait plus. Il était l'oeuvre de n'importe qui." (p. 136) Henri Troyat relate avec tendresse et nostalgie sa vie d'exilé, d'enfant et ses débuts d'écrivain.



Le fils du satrape, c'est un roman d'adolescent à jamais inachevé, parce qu'entrepris avec trop légèreté et parce que la vie a pris soin de séparer les amis en dépit de leur pacte d'écriture. Le satrape, c'est un "dignitaire qui, dans l'ancienne Perse, exerçait une autorité despotique sur une province." (p. 46) Le fils du satrape, c'est surtout Henri Troyat, malmené par l'Histoire, chassé de Russie et accueilli par la France, mais ni vraiment russe ni jamais complètement français.



Henri Troyat parle de son père avec beaucoup de tendresse. Il se rappelle les illusions de celui-ci et ses rêves de retour en Russie, ses ambitions bafouées d'homme valeureux. Il mesure aussi la fracture qui s'opère entre eux. Alors qu'il prend son envol vers une autre réalité et une autre patrie, son père s'accroche à ses souvenirs et à ses regrets. "Pendant qu'il relisait ces papiers qui n'étaient plus que des trompe-l'oeil, il se donnait l'illusion de prendre, pour quelques heures, une juste revanche. C'était sa façon à lui de jouer au Fils du satrape. Je le trouvais ridicule dans son entêtement à remuer ce tas de feuilles mortes et, en même temps, j'avais envie de l'embrasser pour lui demander pardon d'être jeune et de ne pas souffrir autant que lui d'avoir perdu ma patrie. Entre maman qui tirait l'aiguille [...], et papa qui additionnait infatigablement des roubles de fumée et des certificats factices, je me sentais doublement en exil. Séparé de mon pays d'origine, je l'étais aussi de la réalité. Je flottais entre deux univers." (p. 67)



Dans cette courte autobiographie, on découvre la naissance de la passion d'écrire qui a animé très tôt le jeune Léon. La découverte des auteurs français et la lecture des grands génies de la littérature russe font bouillonner en lui le besoin d'écrire. Son changement de nom, pour des raisons commerciales, est vécu comme un affront faits aux écrivains russes qui ne percent pas en France. Tout en pudeur, il exprime ses aspirations d'écrivain et ses débuts timorés.



Henri Troyat est connu pour être un biographe prolixe. En lisant son autobiographie, je craignais qu'il n'use des mêmes ficelles que celles employées dans ses récits biographiques. Mais il évite l'écueil et j'ai retrouvé ici la fine plume de l'auteur qui m'a conquise avec son recueil Le geste d'Eve et son roman L'araigne.
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Etrangers sur la terre, tome 1

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Tant que la terre durera, tome 5 : Le sac e..

Saga de "Tant que la terre durera" tome 5
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Tant que La Terre durera, tome 4 : Le Sac e..

Saga de "Tant que la terre durera" tome 4
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Tant que la terre durera, tome 1

celui ci est le tome 2
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La fosse commune

J'ai lu de si belles choses de Troyat que j'ai attrapé ce bouquin sur les rayons de la bibli pensant me régaler et sans lire la 4ème de couverture. Ce bouquin m'a déçue car il s'agit de nouvelles et c'est un genre que je n'apprécie pas ainsi que de fantastique = idem. Donc je suis restée sur ma faim, même si le style est toujours inimitable.
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Nicolas II, le dernier tsar

2 avril 1917 Nicolas II, tsar de toutes les Russies et sa famille sont arrêtés...

souvenir de lecture...



*

Les ouvriers, paysans ou soldats, qui dans leurs nombreuses pétitions au soviet de Petrograd, demandent que des mesures soient prises contre le Tsar très peu nombreux.



Des soldats du front veulent qu’ils partent, des paysans ressuscitant les Mirs se saisissent de ses terres. Même dans les faubourgs où il est surnommé Nicolas le sanglant, on ne crie pas Vengeance sur son passage. Les policiers, mais aussi le clergé orthodoxe, les officiers, les propriétaires terriens et même assez bizarrement la Douma sont les ennemis du peuple.



Certains hommes politiques modérés essaient de sauver la dynastie en sacrifiant Nicolas.



En vain ! Nicolas est arrêté par le gouvernement provisoire.



Nicolas va répéter à tous ceux qu’il rencontre les termes employés par le représentant du gouvernement provisoire : Savez-vous que désormais le Tsar est privé de liberté. Alexandra, est encore en liberté au palais de Tsarskoïe Selo avec quelques fidèles, protégés par les gardes à cheval de Novgorod.



L'ex-Tsar demande à pouvoir rejoindre sa famille au palais de Tsarskoïe Selo et de là à s’exiler jusqu’à la fin de la guerre, pour retourner ensuite à tout jamais en Crimée. Le gouvernement provisoire accède à ses demandes. Kerensky se met d’accord avec Milioukov pour que l’ancien Tsar parte pour le Royaume-Uni.



Mais le gouvernement provisoire lui offre aussi de choisir entre partir ou demeurer en Russie.





Nicolas II en captivité à Tsarkoie-Selo en 1917.Mais le 9 mars 1917, au palais de Tsarskoïe Selo, la garde se retrouve sous le contrôle de contingents révolutionnaires. Personne ne peut plus sortir ou entrer au palais et les lignes téléphoniques sont coupées. Cependant Kerensky refuse que la famille impériale soit transférée dans une forteresse.



Milioukov, qui se dit monarchiste, malgré une grande campagne britannique en faveur du fidèle allié, veut juger l’ancien Tsar et que cela n’est pas possible. Puis c’est la gauche britannique et roi – son cousin - qui poussent le gouvernement britannique à ne pas lui accorder le droit d’asile.



Peu à peu les conditions de détention se durcissent. De simples soldats donnent des ordres au Tsar déchu, malgré les interventions des officiers et pendant cinq mois ces gardes sont insolents avec ses filles.



Le Tsar se dit cloîtré avec sa famille comme des prisonniers. Toutefois Kerensky est un humaniste, le prince Gueorgui Lvov et il est monarchiste, comme Milioukov.



Le désordre grandit et le mouvement révolutionnaire se durcit, cela inquiète les militaires russes et alliés. La plupart d’entre eux regrettent leur choix et leur soutien à une révolution qui ne bénéficie qu’à l’armée allemande et aux dirigeants bolcheviks.



Ces derniers sont farouchement hostiles au dernier souverain. Ils excitent en permanence la fureur populaire contre le tyran, buveur de sang et contre l’Allemande, qui ne sont pas sans rappeler les surnoms du roi Louis XVI de France et de sa femme.



D'ailleurs, ils évoquent sans cesse le précédent de la fuite de Louis XVI et arrestation à Varennes. Pour prévenir une telle possibilité de retour des Romanov sur la scène de l’histoire, ces personnes redoutables doivent être remises au Soviet.





Nicolas ne peut pas partir du palais de Tsarskoïe Selo, même en Crimée. Selon les rares témoins, il lit, jardine, marche et surtout prie pour que sa patrie et son armée restent fidèles à leurs alliés. Il est vêtu de son uniforme tout simple et porte sa croix de chevalier de Saint-Georges sur le cœur;



Les premières vexations se multiplient et les siens comprennent qu’ils ne sont pas tombés seulement au rang de citoyens ordinaires. Ils assistent impuissants à tous les sursauts de la révolution russe et à l’irrésistible avancée des troupes allemandes.



Kerensky les envoie à Tobolsk (Sibérie occidentale), le 31 juillet, soi-disant pour protéger Nicolas des bolcheviks. En réalité en juillet 1917, les bolcheviks, pour une fois, se soucient très peu des Romanov. Kerensky craint un coup d’état monarchiste, qui se servirait du Tsar comme étendard;



Mais, les tentatives monarchistes pour libérer Nicolas sont quasi inexistantes et se limitent à quelques tracts distribués à Madrid, à Nice, à Lausanne et tout de même... à Yalta.



Cependant, Kerensky n’a pas totalement tort. Le général Kornilov est nommé nouveau commandant en chef par Kerensky.



Alors que l’armée se disloque, il incarne un retour à la discipline de fer antérieure : il a déjà donné l’ordre en avril de fusiller les déserteurs et d’exposer les cadavres avec des écriteaux sur les routes, et menacé de peines sévères les paysans qui s’en prendraient aux domaines seigneuriaux.



Ce général, réputé monarchiste, est en réalité un républicain indifférent au rétablissement du tsar, et un homme issu du peuple (fils de cosaque et non d’aristocrate), ce qui est rare pour l’époque dans la caste militaire. Avant tout nationaliste, il veut le maintien de la Russie dans la guerre, que ce soit sous l’autorité du gouvernement provisoire ou sans lui. Beaucoup plus bonapartiste voire pré-fasciste que monarchiste;



Il redonne néanmoins un peu d’espoir à la famille à Nicolas et ses proches.



source : wikipédia
Lien : http://mazel-livres.blogspot..
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