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Critiques de Henry de Montherlant (210)
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La Relève du matin

Henry de Montherlant... voilà un auteur méconnu de nos jours...

superbe livre, je le relis volontiers très fréquemment...
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La Relève du matin

Pas encore commencé, mais déjà envie d'en parler...

Il faut découper les pages, si, si à l'ancienne, ça m'impressionne, je suis obnubilé par ce rituel, fou !... Dingue !... Anachronisme...!

A bientôt! après l'avoir lu...

Terminé, et conforté dans mes choix cérébraux.

L'adolescence, âge ingrat que fait voler en éclat l'ami Montherlant, ou tout du moins y fait apparaitre les lumières que l'opinion occulte.

En somme c'est l'horloger de notre psychologie, il remet à l'heure nos prérogatives.

Le côté clérical rajoute un air délicieusement désuet qui, je pense donnerait de la mélancolie aux profs actuels...

Je vous laisse découvrir l'histoire, mais sachez q'on ne sort jamais sans avoir appris quelque chose d'une lecture de H.M.

En route pour de nouvelles lectures...!

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La rose de sable

Il s'agit d'une œuvre de jeunesse de Montherland, sur un officier français de l'Entre-deux-Guerres, affecté dans un village au fin fonds du Maroc, Birbatine. Peu à peu il se laisse "contaminer" par les idées anticolonialistes, notamment au travers de ses amours avec une jeune Marocaine. Le roman, souvent trop descriptif, notamment sur les ressorts psychologiques des personnages peut être parfois lassant. Il en va de même avec les considérations politiques, qui ne sont plus nécessairement d'actualité. Toutefois, malgré les lourdeurs, cela reste bien écrit, et les personnages ont de ce fait une profondeur psychologique. On sent que c'est un premier roman, qui annonce du lourd (certains reconnaîtront dans Guiscard une ébauche de Pierre Costals).
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La rose de sable

Ce roman, souvent caustique et ironique dans la présentation de certains personnages, nous plonge dans le Maroc colonial des années 20, du protectorat français et de la guerre du Rif. Loin des clichés orientalistes, Montherlant, qui a d'ailleurs lui-même séjourné à de long reprise en Afrique du Nord, choisit de s'interroger sur les rencontres civilisationnelles ratées, sur l'humanisme qui se heurte aux rigidités de sociétés inégalitaires, sur un trop plein d'idéalisme parfois. Le style est déroutant, tantôt baroque, tantôt réaliste, tantôt encore ironique mais l'intrigue est là, la candeur d'Auligny, malgré lui chez de poste dans l'oued, fascine. Un roman original, dont l'absence de manichéisme est appréciable, autant par sa justesse que par son auteur, malgré tout contemporain de l'épopée coloniale
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La rose de sable

Le récit se déroule dans un fortin français du sud Maroc en 1932. On se souviendra au passage que la "pacification du Maroc " de 1904 à 1932 a fait plus de 100 000 morts. Mais pas de combats ou de batailles dans ce roman, plutôt le désert des tartares où un jeune lieutenant de la coloniale, pour tromper son ennui, va s'amouracher d'une gamine arabe de moins de quinze ans, tout en la payant comme une prostituée. Mais, parfait exemple de la coloniale, il ne voit pas malice dans sa situation et reste un coeur pur, ouvert à l'autre et surtout à ces populations arabes miséreuses, incultes, et surtout soumises, ceux que l'on appelle alors "les vaincus". Notre lieutenant va se retrouver pris entre l'incompréhension, la vulgarité et la violence des militaires français et le mépris et la révolte rentrée des autochtones. S'il souhaite emmener cette jeune fille avec lui, il le fait comme il le ferait avec une boniche, et son refus de participer à une opération militaire ne va pas jusqu'à démissionner de son corps. Il n'y a pas de morale à cette histoire et seul l'artiste aristocrate s'en sort grâce à son cynisme le plus total. Le roman peut sembler touffus de prime abord mais c'est pour vous emmener dans les méandres les plus intimes des raisonnements et des sentiments des personnages. Ecrire une telle description de la mesquinerie méprisante de la France coloniale au Maghreb en 1932 a du demander beaucoup de courage à l'auteur.
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La rose de sable

Ce roman propose la découverte du Maroc colonial à travers les yeux d'un jeune officier patriote. La question coloniale y est abordée dans toute sa complexité. La palette des comportements des différents personnages français ou marocain m'a paru plutôt réaliste, on est très loin d'un manichéisme simpliste sans entrer dans la négation de certains comportements inhumains. La petite graine d'empathie que porte le lieutenant Auligny va progressivement éclore et faire croître un sentiment de révolte face à la dure réalité de son quotidien et malgré de nombreux efforts pour rester dans "le droit chemin", celui de la grandeur de son pays qu'il aime tant.

Au delà du thème du colonialisme, ce roman porte une profonde réflexion sur le conformisme et les questionnement d'Auligny, qui nourrissent constamment le récit, pourront trouver écho dans certains cas de conscience de notre quotidien. Vaut-il mieux être fou avec les fous que sage tout seul? Question qui résume bien ce thème.

L'histoire d'amour que contient le récit est plus dérangeante (limite de la pédophilie) et m'a paru peu intéressante, si ce n'est qu'elle participe aux réflexions d' Auligny. Ce dernier est très tourmenté par cette relation plutôt insipide. Son désir absolu d'amour parait parfois absurde...

En résumé, La rose de sable est un roman à réflexion écrit par un écrivain du début du XXe siècle qui a su dépasser le paradigme de son époque pour proposer une critique humaniste de la colonisation, le tout dans une langue française sublimée.

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La vie en forme de proue

André Maurois a écrit de Montherlant qu'il était un des trois seuls écrivains français de ses contemporains - les autres étant Gide et Malraux - à avoir une légende de son vivant.

Peut-être pouvons-nous le voir comme un de ces aristocrates un peu aventuriers qui étaient légion durant les temps anciens, et qui trouvaient le moyen de toujours vivre dangereusement.

Montherlant, quoiqu'il s'en défende, dans tous ses livres, cherche à convaincre. Le propos, parfois choquant, provocateur est souvent déconcertant mais il est toujours ciselé dans une littérature passionnée.

Il exprime, dans son œuvre, une idée du bien et du mal qui n'est pas orthodoxe, mais qu'il définit toujours de manière nette.

Il emploie le raisonnement, l'image, l'intrigue romanesque, l'éloquence, l'invective, l'argutie et même la boutade. Et chacun de ses livres contient un message sur ce que l'homme doit être ou ne pas être.

Ce recueil de pages choisies reprend le titre, "La vie en forme de proue", d'un roman, non publié, écrit par Montherlant à son âge de dix-huit ans.

Censé s'adresser aux jeunes gens, il est en fait devenu aujourd'hui, un magnifique moyen de découvrir l’œuvre de cet auteur un peu complexe et exigeant mais qui fait étinceler la langue française en une magnifique littérature fine et puissante.

Les textes choisis sont extraits de "La relève du matin", "Les olympiques", de "Mors et vita", "Aux fontaines du désir", de "Service inutile", "L'équinoxe de septembre", "Les lépreuses" et "Le solstice de juin".

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La Ville dont le prince est un enfant

Une de mes premières lectures de pièce de théâtre. Je n'en garde pas un bon souvenir.........
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La Ville dont le prince est un enfant

Montherlant est sans doute comme d'autres avant lui, né trop tôt dans un monde trop vieux. Montherlant assume ce qu'il est, l'exprime en multipliant les paraphrases et les synonymes, ce qui rend l'oeuvre si belle et si riche. Le procureur reproche à De Praest de ne pas parler de Dieu, mais parce qu'il n'a surement rien à faire ici bas.



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La Ville dont le prince est un enfant

Une histoire dramatique, poignante et révoltante. Un souvenir de lecture encore présent.
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La Ville dont le prince est un enfant

Henri de Montherlant nous décrit là une relation entre un élève de 16 ans, Sevrais, et Souplier âgé de 14 ans. L'abbé De Pradts convoque tantôt l'un, tantôt l'autre, pour faire cesser cette relation. Souplier, par son jeune âge est empreint de candeur et encore très peu formaté à la bienséance lorsqu'il s'agit de répondre à ses "maîtres". Sevrais est lui bien plus mature et réussit à tromper le corps enseignant et ecclésiastique lorsqu'il s'agit de retrouver Souplier. L'abbé De Pratds verrait d'un bon oeil l'éloignement de Sevrais mais ne se doute pas de ce qui se va se tramer et mettre à mal l'attachement qu'il voue à Souplier.







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En terminant la lecture de cette pièce de théâtre j'ai dit : "wahouuuuuuu". Vocable certainement étranger à l'auteur mais j'ai trouvé la fin très belle, très forte car je ne m'attendais pas à cette issue.

Au cours de la lecture j'ai déploré un manque de clarté des sentiments entre les protagonistes de l'histoire car on est quand même pris entre deux feux ; est-ce une simple amitié mais dans ce cas-là, pourquoi vouloir les séparer ? Le lecteur pourrait donc en déduire qu'il s'agit d'amour puisque l'on veut séparer les personnes concernées et pourtant aucune manifestation physique n'est décrite de cet amour. Toutefois, l'amour peut passer par un regard, une attitude, un rapprochement et la force du sentiment peut tout simplement l'être pour qui le vit mais non pour celui qui voit.



Quand à un moment l'amour est verbalisé par Sevrais, on se demande de quel amour il peut s'agir puisqu'il avoue qu'il ne peut souffrir de jalousie envers quiconque veut du bien envers Souplier et il ajoute au sujet d'Andromaque : "Tu n'y entends rien. ça n'a rien à voir avec l'amour. J'ai un mépris ardent pour l'amour".

Il s'agit d'un texte tout simplement magnifique dont la fin donne de la "chair", engraisse ces dialogues épurés.

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La Ville dont le prince est un enfant

Un véritable chef d'oeuvre!

Le sujet des amitiés particulières n'a absolument pas vieilli et celui de l'hypocrisie pas davantage. Que vous soyez riche ou pauvre, vous ne serez pas traité de la même manière.







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La Ville dont le prince est un enfant

Dans un collège, l’amitié trouble entre deux jeunes élèves dérange un abbé. Car lui même est sous le charme du plus jeune des deux enfants...



Ma première critique est venu tout naturellement ; trop court. Trois actes trop maigres dans lesquels je ne suis pas complètement parvenu à m'imprégner de ce drame.

Une ambiguité ampoulée.

Je m’explique : rien n’est dit clairement. Surtout concernant les sentiments de l’abbé envers Souplier.

Une attraction, une envie de le protéger ? Pour moi c’est un adulte amoureux d’un enfant. De la pédophilie. Chaste certes. Néanmoins c’est démontré de façon tellement brouillon que je n’arrive pas à retrouver le caractère de cette oeuvre qui pourtant possède un potentiel non négligeable.



Je ne peut m'empêcher de faire le parallèle avec le film.

Plus étoffé que la pièce de théâtre mais qui lui aussi laisse un gout, amer, d’inachevé.

Dommage.
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La Ville dont le prince est un enfant

Comme pour les "Amitiés particulières" de Roger Peyrefitte, cet univers quasi concentrationnaire et exclusivement masculin, réunissant des adolescents et des adultes, n'existe plus guère aujourd'hui que chez les Scouts!

Je suis resté abasourdi par l'expression tout à fait naturelle de l'attachement d'un abbé envers un jeune garçon. Attachement présenté comme une amitié protectrice et bienveillante qui explose à la fin de l'oeuvre en une prodigieuse passion amoureuse, non plus déguisée.

L'abbé semble littéralement brûler de l'intérieur.

Une réflexion sur le sacrifice des sentiments au profit de l'élévation spirituelle et de la construction morale d'un individu, ainsi qu'une réflexion sur la validité des pensionnats religieux dans les années cinquante, en France.

Aujourd'hui, Montherlant se serait fait lynché par l'opinion publique!

Quand on considère que l'abbé de Prats (35 ans) avait en sa possession des photos du jeune Serge, alors âgé de 14 ans ! Même s'il aurait pu être le père du jeune homme, l'abbé n'en demeure pas moins un jeune homme lui même, encore vert, consumé par la passion et en proie à la tentation de la chair incarnée par la beauté juvénile. Tentation encore plus forte du fait que ce religieux est confronté, chaque jour, à la présence et aux confidences d'adolescents.

Des moeurs révolues et, de nos jours, lourdement condamnées, qui s'inscrivent dans une filiation plus évidente et directe d'une époque encore empreinte du modèle absolu de perfection linguistique, morale, mais aussi virile représentée par la civilisation gréco-latine. En effet l'étude des Humanités étaient encore de mise, dans les années cinquante et le culte de la pureté n'allait pas sans le culte du corps. Une transposition bien humaine dans ces " colonies masculines " de la pédérastie héllénique.

La dernière réplique du Supérieur consacre la pureté de la foi certainement recherchée par de pieux hommes d'église, sincères (et "purs" ?) dans leur chemin de vie. Une pureté contrastant avec les sirènes charnelles du désir couvant tout au long de l'ouvrage.

Un très beau texte sobre et juste. Une solide analyse des sentiments amoureux et de la foi sacrificielle au service de l'élévation des jeunes hommes en devenir. Mais aussi des réactions outrées, du sentimentalisme, de la sensiblerie et des histoires sentimentales d'un autre temps induites par le refus de la mixité.

Les pensionnats de jeunes filles ont certainement dû abriter les mêmes interdits homosexuels, autant par besoin physiologique que par nécessité abolue de tendresse, d'attention et d'amour.



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La Ville dont le prince est un enfant

Drame en trois courts actes au sein d'un collège catholique, à peine transposé du vécu de l'auteur, où l'on excelle, au nom du bien, à séparer sans états d'âme les enfants des influences néfastes qu'ils tiennent pour amis. Surtout quand ces amis sont en réalité des amants. Et plus encore lorsque le prêtre est lui aussi amoureux.

Découverte admirative du sulfureux et controversé Montherlant avec ce texte implacable, d'où perce entre les lignes la douleur de profondes blessures de jeunesse et une rage cinglante contre l'hypocrisie de l'ordre établi.
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La Ville dont le prince est un enfant

Un recit tres fort sur la vie au seminaire,choix peu étonnant tant l'oeuvre de Montherland a ete matquee par la religion.Cette piece nous fait revivre le quotidien de tous ces enfants qui ont grandis dans une education catholique audebut du vingtième siecle.Un livre presque reportage sur cette epoque.
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La Ville dont le prince est un enfant

Une très belle pièce de théâtre sur la passion vécue par deux jeunes adolescents dans un collège catholique, et celle d'un prêtre qui se lie d'affection, et de désir moins avoué, pour le plus jeune des deux garçons. Inoubliable, pour la qualité du roman et son excellente adaptation à l'écran avec Christophe Malavoy.
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Le cardinal d'Espagne

Montherland,voici un ecrivain un peu oublie qui merite de retrouvrer la lumière qu'il a quitté apres avoir un peu deserte l'actualite.Neanmoins cette piece reste tres agreable a decouvrir et a lire meme si elle n'est plus beaucoup joue sur scene,ce qui est bien dommage.
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Le cardinal d'Espagne

Au théâtre ce soir : le Cardinal d’Espagne.



Cette pièce dramatique nous plonge dans la très catholique Espagne du début du XVIe siècle, pas celle du Don Carlos de Verdi mais celle de Jeanne la Folle, fille de Ferdinand d’Aragon et Blanche de Castille et mère de Charles de Habsbourg.



Il y est question des derniers instants de la régence, le jeune Charles Quint est en route pour Madrid et le cardinal régent, ayant accompli son office (ou son œuvre) se prépare à le recevoir et passer le flambeau. Les personnages principaux sont le cardinal Cisneros, homme d’Etat assurant la conduite des affaires du royaume le temps de la régence, comparable à Mazarin ou Wolsey, son neveu Cardona et la reine Jeanne.



Le nom de Cisneros ne vous évoque rien ? C’est normal, le cardinal est passé de la gloire à l’oubli. Le personnage est pétri de contrariétés, partagé entre un désir d’ascèse conforme à ses vœux chrétiens et les compromis(sions) du pouvoir. Ces derniers instants sont propices à l’introspection et la rétrospective et le cardinal se plonge, à quatre-vingt-deux ans, dans l’examen de sa postérité.



Il n’est pas aisé de voir où l’auteur, aujourd’hui au purgatoire des auteurs oubliés, veut en venir avec cette pièce, mal accueillie à sa sortie en 1960. Alors je me suis appuyé sur les notes abondantes d’un Montherlant loquace en fin de livre. Certes, la mort rode, et la mort est toujours source de réflexion au théâtre. La relation entre le cardinal et son neveu laisse entrevoir des sentiments d’admiration et de frustration mêlés. Puis l’intervention de la reine, oscillant entre sagesse et folie, sonne comme une charge virulente contre l’obsession pour le pouvoir de Cisneros.



« Agir ! Toujours agir ! La maladie des actes. La bouffonnerie des actes. On laisse les actes à ceux qui ne sont capables de rien d’autre. » J’ai été particulièrement séduit par la langue de Montherlant. Mais plus que par le style, c’est le propos de l’auteur qui entre en résonnance. Cette pièce est prétexte à de nombreux aphorismes et maximes. Montherlant, dont l’attitude face aux évènements du XXème siècle reste ambiguë, esquisse une morale critique de l’action politique versus le refus de l’engagement – qu’il tient pour une autre forme d’engagement.



Il fut souvent reproché sa misogynie à l’auteur des « Jeunes Filles » (le livre le plus lu par Amélie Nothomb par ailleurs), dans cet ouvrage au contraire, le personnage le plus magistral est celui de la reine Jeanne dont l’apparition, inquiétante, poétique et polémique est le point d’orgue de la pièce. Celle qui réussit finalement – en renonçant au pouvoir - là où le Cardinal échoue – dans l’ascèse - lui donne une leçon magistrale.



Qu’en pensez-vous ?
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Le chaos et la nuit

Le chaos et la nuit (Henry de Montherlant, 1963)



D’un style parfois un peu abscons, ce roman n’en demeure pas moins très intéressant déjà de par le décor sur fond de guerre d’Espagne. L’ouvrage sort en 1963 alors que Montherlant est sur la fin de sa vie et se voit décliner. Cette même année il passe à la postérité dans La Pléiade.

Celestino, réfugié à Paris depuis 1939, est dans la même tranche d'âge que l'auteur et commence à s’interroger sur son passé, le sens de sa vie. La mort de sa sœur à Madrid et la succession qui en découle vont accélérer le processus.

Celestino est un Bakounine raté : vivant des subsides d’un héritage familiale, il n’a jamais travaillé et ses réflexions couchées sur le papier n’intéressent personne. Son anarchisme le centre sur lui-même comme le miroir accentue les rides. Tout se délite autour de lui, l’amitié n’a jamais été qu’un leurre, sa descendance va le trahir lui et ses idées sociales.

En vérité, il a vécu comme un petit bourgeois et se soumet au rituel de la succession pour l’argent, parce que cet héritage est la dernière chose qui offre un intérêt à ses yeux, une fois que tout le reste fut tombé en désuétude.

L’afficionado qu’était Montherlant ne peut s’empêcher de faire descendre la scène de la tragédie dans l’arène où les taureaux sont mis à mort. Celestino choisit une fin de taureau aux cornes limées alors que les flics coiffés du bicorne bien ciré de la garde civile arrivent trop tard.

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