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Critiques de Henry de Montherlant (210)
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Les jeunes filles, tome 1

Un superbe livre qui nous conte la vie du temps de Montherland, avec tout ce qui nous parait vieillot et surané aujourd'hui qui fait le charme de la lecture: On fait un voyage dans le temps avec comme toujours le style inimitable de l'auteur qui nous emmene avec lui ! A découvrir !
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Les jeunes filles, tome 1

L'ayant lu au bas mot voilà 25 ans, en me disant que je le relirai à la moindre occasion, je retrouve le même plaisir, intact - voire même agrandit par l'âge - de lecture de la verve de cet auteur parisien sur les relations hommes-femmes. Féministe avant l'heure - car il me semble dénoncer la situation de la femme dans la société - , Montherlant y montre tout son sens de l' humour, de cynisme aussi, et un talent très moderne pour les observations d'ordre sociologique, ce qui fait à mon sens, tout le charme de cette quadrilogie.
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Les jeunes filles, tome 1

Avec ce premier roman Les Jeunes filles, je commence ce cycle de quatre livres, autour du personnage principal, Pierre Costals, écrivain dont j'hésite à dire qu'il serait un double ou porte-parole de l'auteur. Les propos sont d'une rare misogynie, mais pourtant dénués de malveillance : le personnage de Costals n'est pas à l'honneur pour autant. Le maître mot est "lucidité", et c'est ce qui rend ce roman sympathique, bien que le discours masculiniste y soit résolument de mise. Je ne suis du reste pas surprise, en lisant la biographie de l'auteur.



De quoi est-il question ? L'auteur parisien Pierre Costals entretient deux relations épistolaires dans ce roman avec deux jeunes filles, ou femmes : Thérèse Pantevin et Andrée Hacquebaut ; il passe toutefois la majeure partie de son temps à ne pas répondre à leurs lettres enflammées, et mène ses propres affaires sentimentales, sans se gêner plus que ça. Thérèse n'existe que par les lettres, elle a une nette tendance à une forme de masochisme mystique et Costals l'enjoint de se consacrer à Dieu. Andrée est un peu plus proche de lui, elle vient parfois à Paris et le rencontre, ils ont une relation amicale qu'elle voudrait trouble, alors qu'il s'évertue à lui prouver qu'il ne l'aime pas.



Les personnages féminins sont cliniquement décrits, même si par certains aspects, les émois d'Andrée peuvent être touchants : on sent bien qu'elle s'est trop engagée affectivement dans cette relation pourtant unilatérale pour renoncer, car elle perdrait trop. Quatre ans durant, elle a cherché à le convaincre qu'elle ferait son bonheur, voire qu'il l'aime sans s'en rendre compte, et lui de son côté a tenté de repousser les avances de la jeune femme, principalement parce qu'il ne la trouve pas belle et ne la désire pas.



Le problème moral posé est en soi passionnant : est-il cruel en refusant une liaison qui ne le tente pas, alors même que lorsqu'il essaie d'être le plus clair possible sans la blesser, elle ne veut pas l'entendre, et continue de plus belle à faire le siège, allant jusqu'à s'offrir de façon gênante ? S'il était vraiment un sale type, ne profiterait-il pas d'elle pour la laisser ensuite ? le fait que ces échanges soient évoqués sous forme de lettres, intercalées avec des chapitres narratifs, est divertissant, je me suis laissé prendre à leur histoire, et même si j'avais fortement envie de secouer Andrée, je me suis demandé si elle n'allait pas finir par avoir gain de cause...



Costals montre un autre visage de lui-même lorsqu'il rencontre Solange Dandillot, une jeune fille envers qui il se sent violemment attiré, bien qu'il ne partage rien intellectuellement avec elle, au contraire d'Andrée. Pourtant, ils sont subjugués l'un par l'autre, même s'il garde la main et la contrôle sans vraiment la comprendre ; leurs premiers rendez-vous font des étincelles.



C'est finalement un personnage complexe que Costals, père célibataire, amant épisodique fidèle à ses "amies" et généreux, écrivain qui veut préserver sa paix et sa liberté, mais aussi misanthrope souvent écoeuré par les travers de ses semblables. A travers la quête de jouissance de Costals, mais aussi son observation lucide des caractères qui l'entourent, Montherlant dévoile qu'il est autant romancier que moraliste. C'est finalement un roman d'une forme un peu datée, mais intelligent, souvent drôle car empreint d'un humour caustique, qui me plaît suffisamment pour me tourner vers la suite.
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Les jeunes filles, tome 1

J ai été un peu surpris par le manque d histoire dans ce livre.

L auteur nous donne un point de vue de la relation homme-femme par les yeux d un homme qui place sa liberté au-dessus de tout le reste.

Néanmoins, il est joliment écrit, délicieusement méchant et comporte quelques fulgurances très drôles.
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Les jeunes filles, tome 1

Je viens de terminer "les jeunes filles" de Henry de Monterlant qui m'avaient scandalisée lors de ma première lecture à 15 ans.



Ma conclusion est que je l'avais lu beaucoup trop jeune et n'y avais pas compris grand-chose, si ce n'est la goujaterie du héros.



Je n'y avais pas vu la dérision et la perspicace analyse de la psychologie masculine (et féminine) par l'auteur, qui, pour un peu, irait jusqu'à la misandrie presque davantage que vers la misogynie.



Il y aurait ici beaucoup à dire : Montherlant, quand même, quelle pointure : style, réflexion, élégance jusque dans la gaudriole... du grand art, même s'il n'est pas allé au bout de son analyse en ce qui concerne les femmes ( le mariage certes, comme seule carrière possible en 1930. Mais voulaient-elles l'homme comme fin ou l'homme comme moyen de la seule réalisation de soi permise ? )



Et de fait, on voit bien l'amoureuse Andrée Hacquebaut confondre fin et moyen. Quoi de plus naturel ?



L'homme (ici un écrivain à la mode, snob, libertin quoique conventionnel et un peu grotesque) tourné vers le monde et ses vanités (vanitas vanitatum, et omnia vanitas) et la femme, avide, ne lâchant pas de vue son objectif, tournée vers la réalisation de soi avec une marge de manoeuvre très étroite : contracter mariage, seule carrière possible à part celles de vieille fille ou de prostituée : faire un mariage honorable pour garder la tête haute.



Hommes et femmes tous deux conformistes et obéissant aux pressions sociales, les premiers par vanité, les seconds par instinct de survie.



Mais il n'y a pas que cela.



On sent le jansénisme dans cette oeuvre plus sévère qu'il n'y paraît, et un mysticisme certain.



Le mysticisme semble l'affaire des femmes, même si elles se trompent d'objet. L'homme ici ne connaît la vie spirituelle que par les livres et l'érudition, par le "on-dit". Les femmes le vivent ; les deux amoureuses de Costals le vivent : l'une un peu givrée de religion ; l'autre, plus estimable que l'objet de son amour car elle va au bout de la réalisation de soi, jusque dans l'anéantissement. Elle seule risque et ose, c'est au fond de l'abîme qu'elle atteint la grandeur malgré la chute, malgré l'humiliation. Le péché originel, c'est d'avoir commis l'erreur fondamentale de confondre Dieu et sa créature, d'avoir divinisé l'homme. Que l'on soit croyant ou athée, il ne faut jamais confondre la partie et le tout, l'univers et son infinitésimale manifestation.



Costals lui, personnifie l'impuissance à vivre, à risquer, à s'oublier. C'est un obsessionnel de soi-même, amoureux de son image. Costals, être inachevé, qui SAIT, mais ne SENT pas (c'est Montherlant qui le dit). Costals est un castrat de l'affect.



Costals et Andrée Hacquebaut sont des prototypes : deux intellectuels, l'un dans le monde mais fasciné par les vertiges de la vie spirituelle dont il a peur et qu'il contemple en miroir chez la femme ; l'autre, retirée du monde dans sa nuit intérieure et attirée par la "normalité" qu'elle prête au monde. Encastrés l'un dans l'autre comme le Yin et le Yang.



Voici une oeuvre de haute volée qui dépasse de beaucoup les rapports femmes/hommes.



Ajout le 4 décembre 2022 :



Stupéfiant : Montherlant s'est inspiré dans ses quatre romans de la série des Jeunes filles du livre de Roberto Arlt paru en 1933 "La danse du feu" ("El amor brujo).



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Les jeunes filles, tome 1

Peut-on séparer le blanc du jaune sans tout monter en neige ?



Disons-le d'emblée, et parce que sa réputation précède l'ouvrage : oui c'est une lecture malaisante, mais parce que son auteur, Montherlant est un écrivain malaisant, pour un tas de raisons.



Oeuvre de friction. Dans cet ouvrage, on ne peut s'empêcher, depuis sa parution d'ailleurs, d'y voir le point de vue de l'auteur. Pourquoi n'admet on pas qu'il puisse s'agir simplement d'une oeuvre de fiction ? Et, à l'inverse, pourquoi le fait pour l'auteur et ses défenseurs de se cacher derrière l'alibi, la licence littéraire n'a jamais convaincu ?



Montherlant a, toute sa vie, suscité la polémique, son oeuvre jugée géniale par certains et surfaite par d'autres, ses pièces de théâtre, autrefois à succès, semblent aujourd'hui oubliées et ce qui fait sa discrète postérité est cette série de romans “les Jeunes Filles”.



Le personnage d'anti-héros de Pierre Costals est un séducteur méprisant, suffisant, qui entretient des correspondances avec plusieurs jeunes femmes totalement raides de lui. le roman est d'ailleurs en grande partie épistolaire, ce qui est à porter au crédit de l'oeuvre. le lecteur est ainsi témoin de ce courrier des fans où les déclarations les plus enflammées se heurtent au silence, au dédain, et aux outrances misogynes d'un personnage qui croit avoir tout compris.



Certes Costals avec honnêteté décourage, tente de dégriser les élans de ses admiratrices, mais d'autre part il joue aussi avec les sentiments de Solange et la manipule pour arriver à ses fins, sachant très bien où finira l'affaire : “c'était ce menton un peu lourd qui lui permettrait un jour de la quitter le coeur léger.”



Cependant Costals a des idées arrêtées sur tout, cela parfois avec la complicité du narrateur (suivez mon regard). Surtout, Costals se trompe en essentialisant l'état amoureux, et en le rattachant à un sexe ou l'autre. Par exemple, à Andrée qui écrit “vous ne savez pas ce que c'est que la volonté d'une femme”, Pierre Costals répond : “je vous mets en garde, aussi, contre votre croyance au pouvoir du désir et de la volonté. Vous savez mon opinion sur la maladresse des femmes : une de ces maladresses me paraît être leur foi dans l'efficacité de l'insistance.”



Or, l'état amoureux n'a pas de sexe. On peut avoir bien sûr, avec toute la nuance requise, une discussion sociologique, historique, culturelle sur le conditionnement des genres, sur le rose et le bleu, les poupées et les camions etc, ce que d'ailleurs reconnaissons-le, Montherlant n'ignore pas, faisant parfois allusion aux problèmes liés à l'éducation des femmes et à leur place dans la société des années trente, regrettant que celle ci ne permette pas leur émancipation, notamment vis à vis des hommes.



Pourtant on ne peut pas réduire à une dimension sexuée les comportements amoureux. Dans le reproche adressé par Costals dans la citation plus haut, il n'y a pas de stigmate spécifique à un genre ou à l'autre dans “efficacité de l'insistance” me semble-t-il, les hommes ne sont pas en reste dans ce domaine. Et cela, je crois, Roland Barthes, lorsqu'il livra Fragments d'un discours amoureux, l'avait bien compris, chacune et chacun se retrouve dans les tourments, les élans de la passion, indifféremment du genre. Barthes, qui au demeurant n'était pas tendre avec Montherlant, jugeant notamment : «Je relisais précisément ces jours-ci une oeuvre bien “littéraire” : La Reine morte : texte anachronique, bouffon de pose littéraire, singeant le classique comme un film de Sacha Guitry la Révolution».



Les “portraits de femmes” ne sont finalement pas si caricaturaux. Je veux dire qu'elles n'ont pas à rougir d'être amoureuses et qu'elles font preuve d'une introspection souvent lucide, toujours exigeante et intelligente, notamment Andrée, le véritable souffre-douleur du personnage principal. Consciemment ou malgré lui, Henry de Montherlant démiurge est derrière chacun de ses personnages féminins et peut-être malgré lui, leur fait honneur aussi. Alors certes on a parfois envie de secouer Andrée, de lui dire “lâche l'affaire” pour autant, ai-je envie de dire, minute papillon ! Il faut parfois passer par chaque étape d'une passion, et la colère, l'illusion, le déni, se mentir à soi-même, s'accrocher, se fabriquer un peu d'espoir et mal interpréter certains gestes, certaines paroles, sont aussi des passages, sinon obligés, du moins qu'on peut tous comprendre, parce que c'est trop tôt pour renoncer, parce qu'on a rien d'autre à quoi s'accrocher, parce qu'une chimie secrète se forme dans notre cerveau reptilien et qu'il faut laisser décanter tout ça etc…



Mais de là à théoriser, comme le fit en d'autres occasions Montherlant, sur une faiblesse congénitale, un péril civilisationnel ou l'avènement d'une société de “midinettes” qui “émascule la France”, on préférera croire à la mauvaise foi plutôt qu'à la crédulité, pour ne pas insulter l'intelligence d'un auteur qui s'est assez fourvoyé lui-même dans des écrits jugés collaborateurs, après la victoire de l'Allemagne nazie en 1940…



Les écrivaines elles-mêmes semblent en désaccord sur l'appréciation de cet ouvrage, dans le Deuxième Sexe, Simone de Beauvoir est intraitable sur la misogynie de l'auteur des Jeunes Filles, de leur coté Marguerite Yourcenar ou encore Amélie Nothomb saluent le génie littéraire.



Sur l'oeuvre littéraire, intrinsèquement, d'abord le style est très bon, l'écrivain ne manque pas d'humour ; par exemple une scène d'anthologie au cours de laquelle Montherlant se moque du public bourgeois assistant à un concert de musique classique, portant sur la société galante parisienne de son époque un regard souvent juste mais cynique. Ainsi, il vilipende les moeurs de son temps, le mariage, la famille et son obligation procréatrice qu'il juge très sévèrement : “c'est toujours la même chose. Faire des enfants, puis ne savoir qu'en faire.”



Néanmoins, on ne peut pas s'empêcher de lire aussi cette oeuvre à la lumière de la biographie de l'écrivain (c'est le moment #balancetonporc) car lorsqu'on constate cette acerbité envers les femmes on s'interroge, est-ce qu'elle peut être le reflet de ses propres peurs ? Quand on a peur on peut vite détester, rabaisser, pour tenter vainement de garder le dessus sur des injonctions sociales qu'on ne peut honorer. Montherlant en effet a fuit, jusqu'à son suicide en 1972, à la fois le mariage et la paternité, est-ce uniquement la marque d'un désir absolu de liberté ? Si l'on en croit les confidences indiscrètes de son ami l'encombrant Roger Peyrefitte (qui rappelait à un Jean d'Ormesson exaspéré leurs aventures en Thaïlande en direct sur le plateau de Bernard Pivot), l'académicien français, que ses biographes ont présenté à demi mot comme homosexuel, avait en fait des pulsions pédérastiques qui n'avaient hélas pour ses victimes, rien d'inassouvies, cela lui en aurait même coûté un oeil ; il entretint du reste, des rapports étroits avec un certain Gabriel Matzneff… J'en veux pour preuve cette citation pour le moins étrange dans le bouquin : “J'ai mis ange au féminin. En effet, puisque les anges sont de purs esprits, je ne vois pas pourquoi on les représenterait exclusivement sous forme mâle, sinon pour satisfaire la pédérastie inavouée du genre humain.” du “genre humain”, ben voyons, c'est celui qui dit qui est… Montherlant essayerait-il de se dédouaner de ses propres penchants pédo-criminels en les attribuant au “genre humain” tout entier ?



Il n'en reste pas moins, pour conclure, que l'auteur provocateur a bien du, face à la persistance de la critique sur son livre, se défendre en expliquant “c'est un livre composé de gags à la Charlot, un livre comique, au second degré, ce que le public n'a peut-être pas vu.” L'auteur disait encore «la recette la plus sûre pour faire une oeuvre de valeur, c'est de recueillir sur le papier, tout chaud, ce qui gicle de vous” … peut-être bien, mais l'envie de poursuivre cette saga avec des opus aux titres, plus lourdeaux que finement ironiques, tels que “Le Démon du bien”, “Les Lépreuses” ou encore “Pitié pour les Femmes” ne me démange pas vraiment.



Cette critique restera t-elle, comme les nombreuses lettres d'Andrée à Pierre Costals, “sans réponse” ? Qu'en pensez-vous ?

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Les jeunes filles, tome 1

Écrire les relations entre les hommes et les femmes, rien de plus délicat ! Montherlant est un maître en la matière : jamais faux, toujours drôle, voire cynique, il se pose en observateur des mœurs d’un temps pas si éloigné du nôtre.



Dans ce premier volet, Costals, jeune parisien bourgeois, est l’homme à femmes des années 1920 : écrivain à succès de romans pleins des sentiments qu’il n’éprouve pas, séducteur des jolies filles à papa, volontiers taquin ou odieux avec les moches, qu’elles soient dotées ou rentières ; bref, Costals collectionne les conquêtes éphémères et les femmes dans chaque port.



La rançon du succès, c’est que Costals reçoit des lettres enflammées de provinciales bigotes et/ou fanatiques de son œuvre : recluses chez leurs parents, ces jeunes filles désœuvrées, vouées à épouser un autochtone pas franchement doué ni séduisant, déversent des pages de fantasmes. Mais Costals y répond rarement, et s’il le fait, c’est avec pitié, moquerie, condescendance ou méchanceté : c’est selon son humeur du moment.



« Les jeunes filles sont comme ces chiens abandonnés, que vous ne pouvez regarder avec un peu de bienveillance sans qu’ils croient que vous les appelez, que vous allez les recueillir, et sans qu’ils vous mettent en frétillant les pattes sur le pantalon. »



Grotesque, cruel, drôle, vérace ; en un mot : excellent ! Montherlant ne mérite pas le placard ni l’oubli. Plus qu’un roman, Les Jeunes Filles regroupe récits, lettres, petites annonces matrimoniales et réflexions de l’auteur sur les hommes et les femmes : ensemble ils composent une œuvre à la narration originale, multipliant les angles de vue et les portraits.



Costals est révélateur d’une manière de vivre : peut-on être heureux à deux ? Faut-il être absolument égoïste et ne dépendre de personne pour satisfaire son bonheur ? Les hommes vivent le mariage comme une perte de liberté et d’autonomie ; les jeunes filles sont, elles, symptomatiques de la condition féminine : éduquées pour appartenir à l’homme, leur personnalité et leurs désirs se fondent dans leur destin de femme servile.



Si Montherlant donne à voir une société misogyne, il est néanmoins dans le vrai, n’en déplaise à certains lecteurs. Même si les femmes se sont aujourd’hui plus émancipées, Montherlant reste actuel sur bien des aspects sans être caricatural : les jeunes filles rêveuses, qui se font des films sur les sentiments de l’autre, courent après les illusions de l’amour. Il creuse trop les personnages pour permettre à la caricature de s’infiltrer dans ses romans : à lire avec délice !



Trois volumes sont à suivre !



Lisez la critique sur mon blog :

http://www.bibliolingus.fr/les-jeunes-filles-1-4-henry-de-montherlant-a80136606
Lien : http://www.bibliolingus.fr/l..
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Les jeunes filles, tome 1

Voici un livre qui me laisse perplexe, il faut dire qu'il n'est plus dans son époque et que le monde d'Henri de Montherlant a bien changé !

C'est extrêmement bien écrit et bien construit. L'étude des différents personnages par l’intermédiaire de leurs correspondances, nous dévoile les tréfonds de leurs âmes avec l’amour et les espérances de ces jeunes filles qui se transforme en douleur, en souffrance et même en folie.

Ce tome faisant partie d’une série de quatre ouvrages, je suis resté un peu sur ma faim mais ai-je l’envie de persévérer ? L’avenir nous le dira !

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Les jeunes filles, tome 1

Paraît-il que ce livre est l’œuvre d'un misogyne. Mais un roman d'amour écrit en 1936 peut-il être autre chose que le reflet d'une société virile? Bref, laissons de côté ces questionnements politiques pour ne retenir que la prose de Montherlant.

Au départ, un échange épistolaire à sens unique et puis finalement une réponse puis deux et enfin une rencontre. Le sujet est l'amour dans tous ses états: comment se faire aimer, comment fuir l'amour, comment n'aimer que soi, comment faire l'amour...etc

J'ai découvert un auteur et une œuvre littéraire exceptionnelle. Les rouages du cœur et du corps sont finement décortiqués, brillamment analysés, selon la quête de l'une ou la cause de l'autre. Formidablement intelligent.
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Les jeunes filles, tome 1

Bien sûr, Montherlant a raison !

Le mariage, cette institution bourgeoise est un tue-l'amour ! C'était vrai au début du XXème siècle (c'était vrai depuis le début d'ailleurs) et c'est évidemment pareil aujourd'hui ! Et les nouvelles mœurs n'y changent rien. En vérité, le mariage n'a plus lieu d'être et il serait temps de trouver de nouveaux arrangements sociétaux pour protéger les enfants, fruits d'unions souvent éphémères, dans la mesure où la plupart du temps, les deux membres d'un couple s'ennuient à mourir l'un auprès de l'autre !

Et bien sûr, Montherlant est un écrivain,

un vrai, qui sait manier le français avec maestria et non seulement la langue, mais aussi les concepts. Rien à voir donc avec un pisseur d'encre, dont les ouvrages envahissent, à vous en coller la nausée, les têtes de gondole des hyper d'aujourd'hui ! Car pour les librairies, il faut les chercher !

Bon, là n'est pas le sujet.

Et, il est vrai que certaines jeunes filles d'aujourd'hui, aussi idiotes que celles de l'époque de Montherlant, en cela bien aidées par les media et la publicité en sont encore à rêver de leur jour de gloire, de leur longue robe blanche froufroutante, du voile qui l'accompagne et de tout ce cérémonial ridicule qui fait le bonheur et l'opulence de toutes les officines dédiées à la réussite d'un beau mariage.

Mais heureusement, la plupart des jeunes filles d'aujourd'hui, ne sont pas que cela !

La grosse différence, c'est que depuis le début du siècle dernier, elles ont, heureusement pour elles, eu, enfin, accès à l'éducation.



Le problème avec Montherlant, c'est qu'il est, avant tout, un répugnant macho, un type immonde pour qui une femme n'est visiblement rien d'autre qu'un vagin.

Lire les jeunes filles et les suites que Montherlant leur a données, c'est se plonger dans l'abjection. Pour Montherlant, un corps de femme c'est quelque chose de sale, plein de sucs juste destinés à empoisonner l'homme.

Pour Montherlant, une femme c'est forcément un esprit faible, un être absolument incapable d'une pensée intelligente ! Toutes les femmes qu'il dépeint ne sont que de pauvres êtres ridicules, toutes férocement caricaturées !



Montherlant, esprit créateur et bien entendu supérieur, ne saurait se compromettre avec ces êtres inférieurs.

Montherlant ne fait rien d'autre, à travers les 4 volumes des Jeunes filles que véhiculer des pensées malsaines, dans un style fleuri qui finit par vous flanquer la nausée !

Je dois être honnête: je me suis arrêtée au troisième des quatre volumes, tellement cette lecture m'est devenue répugnante.
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Les jeunes filles, tome 1

Rien de plus cruel n’a été écrit sur les jeunes filles, leurs doutes, et leurs amours déçues. Dans ce roman mi-épistolaire (certains passages sont des instants de narration), premier tome de son cycle « les jeunes filles », Henry de Montherlant met en scène Pierre Costals, écrivain à succès, courtisé par plusieurs admiratrices trentenaires célibataires (à l’époque davantage « vieilles filles », que « jeunes filles ») dont il ne cesse de se jouer ou de rejeter. Parfois abjecte, parfois cinglant, un roman dérangeant mais savoureux des années 30, dont la trame de fond reste finalement très moderne sur certains aspects des rapports amoureux, de ceux qui aiment et de ceux qui rejettent.

Hâte de lire les tomes suivants…!



Retrouvez mes critiques littéraires sur mon compte Instagram @la_librayrie
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Les jeunes filles, tome 1

Pourquoi avais-je tant aimé ce livre il y a un peu plus de vingt ans ? Qui étais-je pour l'aimer ? Bien-sûr, l'écriture est admirable et les personnages parfaitement campés. Bien-sûr, c'est le roman d'une époque révolue où l'inégalité entre les hommes et les femmes ne se discutait. Bien-sûr, il y a chez Costals, le personnage principal, une forme de désespoir masqué qui ne suffit d'ailleurs pas à le rendre attachant. Mais bien au-delà de cela, - et cela eut du déjà être le cas il y a vingt ans - le regard porté sur les femmes est insupportable. Montherlant est un homme qui n'aimait pas les femmes, dans tous les sens du terme. Il les conçoit comme des appendices encombrants, sources de plaisir vains ou de passion amoureuses inopportunes. Elles sont, pour lui, destinées à se donner, à être consommées, à s'ériger en remorques, et non à construire un destin singulier, sauf peut-être dans la religion. Costals est veule, imbu, sans intérêt aucun, que cela soit comme amant, comme ami, comme père. Et il est loin d'être certain que l'auteur ait voulu le concevoir comme tel. Alors pourquoi ce propos est-il, aujourd'hui plus qu'hier, devenu écœurant ? Peut-être parce que lu il y a vingt ans, le roman apparaissait comme un livre d'époque, un tableau d'un temps révolu tant la deuxième moitié du vingtième siècle avait fait éclater les carcans du passé, notamment dans les relations entre les sexes. Aujourd'hui, le poids du religieux et l'impact de la religion sur l'inégalité entre hommes et femmes sont tels que ce qui était appréhendé avec une distance amusée hier, n'est plus, pour l'instant, audible.
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Les jeunes filles, tome 1

Voici un des succès de Montherlant, auteur très connu des années 30 et qu'on ne lit plus trop aujourd'hui. Et de fait, ce livre ne risque pas d'avoir le vent en poupe actuellement, le héros étant très misogyne. L'histoire est celle de Costals, un écrivain parisien (double de l'auteur?), séducteur, qui en 1927, entretient malgré lui des relations épistolaires avec des admiratrices. Il y a Thérèse, une fille simple et très croyante et surtout Andrée, une petite intellectuelle de province au physique ingrat qui ne vit que pour lui. Or Costals n'a que faire de ces jeunes filles, et leur préfère Solange, une jolie demoiselle aperçue dans son entourage.

Alors, certes le héros est un séducteur et est clairement misogyne, néanmoins il a tout de même conscience des limites imposées aux femmes: leur seul avenir est le mariage. Lorsqu'il drague Solange, la brusquerie de Costals est mise en avant, (on voit que la question du consentement ne se posait pas >
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Les jeunes filles, tome 1

Certains qualifient Montherlant de misogyne. C'est une insulte que je n'accepte pas. Certes le personnage de Pierre Costals est haïssable, mais c'est ainsi que l'a voulu l'auteur, qui n'a jamais prétendu avoir rédigé un essai, mais bien un roman. L'usage de la première personne est rendu nécessaire par les passages épistolaires, et ce serait faire un mauvais procès à Montherlant que de lui attribuer, sans nuance, les propos de son personnage. La seule chose que l'on puisse reprocher sérieusement à Montherland est d'avoir effectué avec talent (car son style est une merveille) une plongée dans le cœur des relations entre les hommes et les femmes.
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Les jeunes filles, tome 1

Un écrivain célèbre et libertin est assailli par des femmes. Un grand cycle romanesque et un des sommets de la misogynie.

Mais c'est tellement drôle...
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Les jeunes filles, tome 1

En première lecture (il y a un bail ) ce livre m'avait plu, amusé même.

En seconde (et non deuxième) je me suis exclamé : plus jamais !
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Les jeunes filles, tome 1

Pierre Costals est un homme de lettres parisien, au mitan de la trentaine, qui a un certain succès galant. Il revendique une lucidité blasée sur les lubies du beau sexe. Aime-t-il les femmes ? Il a du goût pour elles comme on en a pour les desserts trop sucrés ou les pâtisseries traditionnelles à la crème au beurre : cela flatte le palais, mais ça écœure vite. Il est le destinataire - difficile de dire qu'il entretient une correspondance, de lettres de deux de ses lectrices. La première, confite en génuflexion, assez insignifiante en vérité, pas sûr qu'il y ait la lumière à tous les étages, ne l'oublie pas dans ses nombreuses oraisons. La seconde, une provinciale du Loiret, vieille fille, assez cultivée pour son rang social, se fait bien plus importune pour l'écrivain. Pierre Costal, souvent méchant par les pointes de l'esprit mais pas mauvais, qui a eu la faiblesse de lui accorder quelques entrevues - en tout bien tout honneur, alors qu'il la trouve franchement laide tout en reconnaissant qu'elle n'est pas totalement dénuée d'intelligence, devient l'objet du comportement obsessionnel de cette personne, une hystérique qui le poursuit de ses assiduités sans trêve, et qui se révèle être au fil du temps une horrible érotomane.



Montherlant illustre les relations homme-femme par l'intermédiaire d'un écrivain cynique et d'adulatrices désaxées. Les attentes sont fatalement différentes entre deux conceptions de la rencontre aussi divergentes. Entre celui qui cherche à assouvir un désir dans un commerce agréable et celles qui poursuivent le bonheur à travers l'amour, les attentes ne peuvent qu'être déçues. Forcément avec un tel parti pris dans le choix des personnages l'œuvre se veut polémique, ce qui est somme toute salutaire. Mais ça n'a pas plu, mais pas du tout, à l'épouse de Jean-Paul Sartre, qui s'en est émue dans le Deuxième Sexe, et il est fort à parier que ce roman qui est le premier volet d'une tétralogie éponyme ne sera pas dans la PAL des thuriféraires de l'écriture inclusive. En revanche, pour les hommes blancs hétérosexuel de quarante ans et pour quelques autres lecteurs (lectrices ?) fourvoyés, les Jeunes filles sera une lecture réjouissante et profitable.





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Les jeunes filles, tome 1

Premier tome du cycle "Les jeunes filles" qui en contient quatre, ce premier volume est intéressant sur plusieurs points. Costals est un héros vraiment surprenant qui ne manque pas de nous amuser, nous apprendre, nous choquer.





Costals est un grand écrivain parisien, et son nombre incroyable d'admiratrices lui permet de mettre en pratique une philosophie de vie que très peu ont, je pense, cautionnée, à la lecture de cette œuvre. En effet, il s'amuse des femmes comme de jouets, leur interdit de l'aimer, cette interdiction n'entraînant évidemment qu'un amour renforcé; selon lui, cet amour -non réciproque- le pénalise lui plutôt que l'être aimant qui ne reçoit rien en retour.

Un cynisme ainsi qu'un humour mordant ne manqueront pas de vous faire si ce n'est sourire, au moins réagir. Malgré sa misogynie, son arrogance et ses froides considérations au sujet des relations humaines, Costals exerce un regard extrêmement justifié sur son existence, chacun de ses actes ou mots se trouve être bâti sur un raisonnement qui, bien que sujet à controverse, semble très légitime. Quelques réflexions sur l'amour maintenant dépassées, mais la plupart restent d'une incroyable actualité, loin d'un lyrisme brûlant pour ce sentiment, Costals nous en décrit les mécanismes avec la plume glacée de la réalité.

Ce n'est qu'un premier volume, je n'ai aucune idée de la manière dont sont articulés les autres, si Costals est toujours aussi présent, s'il conserve cette nonchalance face à la vie qui lui procure une certaine classe, mais cet ouvrage aura au moins le mérite d'y pousser ma curiosité, je lirai avec intérêt les livres suivants.





Si le bon roman est celui qui nous donne envie de prolonger sa découverte, alors Les jeunes filles est un bon roman. Costals est un personnage très charismatique et fascinant à plus d'un titre. Moi qui n'avais rien lu de Montherlant, pour ce que j'en ai découvert, cet auteur me plaît beaucoup.
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Les jeunes filles, tome 1

Ah, Les Jeunes Filles... ! Je garde un délicieux souvenir de cynisme provocateur à la lecture de ce roman dans lequel Montherlant faisait une analyse jubilatoire de la psychologie féminine.

Costals, écrivain parisien libertin, cynique, désabusé et séducteur est l’objet d’adoration des jeunes filles qui, comme de juste, rêvent de trouver le grand amour et de convoler en justes noces.

Malheureusement pour elles, elles trouvent en la personne de Costals un homme totalement allergique à l’idée même d’amour et de mariage, qui joue avec leurs sentiments avec un cynisme redoutable.

Montherlant décortique avec brio et beaucoup de justesse psychologique la complexité des sentiments qui agitent les protagonistes de l’amour à la pitié en passant par l’amitié et pose la question de la possibilité de l’amitié dans les rapports hommes-femmes… On n’est pas loin de Bridget Jones !

En 1977, Jean Piat prêta brillamment ses traits à Pierre Costals dans une interprétation teintée d'ironie désabusée.
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Les jeunes filles, tome 1

Avec « Les jeunes filles », Henry de Montherlant débute un cycle composé de quatre ouvrages retraçant avec cynisme le parcours amoureux de Pierre Costals.



Ecrivain célèbre et jeune bourgeois parisien, Pierre Costals reçoit des correspondances de plusieurs admiratrices vouant une véritable adoration pour sa personne. Pourtant, ce cruel personnage construit avec ces jeunes femmes des relations malsaines.



Thérèse Pantevin, une jeune fille pieuse, verra sa foi entravée par sa terrible passion pour l’écrivain. Pour sa part, Andrée Hacquebaut est cultivée mais n’a aucune clairvoyance dès qu’il s’agit de Pierre Costals. Dans l’espoir de le voir, elle se rend fréquemment à Paris et n’aura de cesse d’être déçue par ces fugaces rencontres.



Ces deux admiratrices sont complètement dépendantes de l’auteur à succès et lui adressent des tirades amoureuses. Il leur répond par un profond silence ou par les pires infamies. D’une terrible cruauté il sait manier le verbe pour les mettre sous sa coupe mais aussi pour les maintenir à distance.



Terriblement misogyne, Pierre Costals a tout pour déplaire. D’une drôlerie remarquable ce court roman épistolaire, nous interroge sur les relations dépendantes et les rapports amoureux. Un écrit cynique qui désarçonne !
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