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Citations de Howard Phillips Lovecraft (1126)


En général, le lecteur de littérature étrangère intégrera la première traduction lue dans son canon personnel. Par un étrange paradoxe, l'original, éventuellement lu par la suite, ne sera qu'une version de cette première lecture. Mais si ce dernier lui est inaccessible, ou qu'il n'en maîtrise pas la langue, le mythe littéraire ne pourra donc avoir son impact maximal que par le truchement de la retraduction. En effet, plus les variations s'accumulent, plus elles deviennent visibles. L’œuvre augmente alors ses chances de plaire à des lecteurs ayant des attentes différentes, ce qui est une richesse. La multiplicité n'est pas nécessairement une trahison, dès lors que les lecteurs ont pris l'habitude de s'y ouvrir. Ainsi, malgré l’œil critique des fans, traduire Lovecraft et son univers fictionnel largement partagé offrirait un maximum de liberté au traducteur. Les inconditionnels pourront recevoir toute nouvelle traduction comme on accueillerait une nouvelle mise en scène, et pourront s'émerveiller de découvrir un aspect de l’œuvre mis en valeur qui passait inaperçu jusque-là.

"Les traductions françaises de Lovecraft : de l'introduction à la tradition" par Marie Perrier
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Quand vint le soir, Iranon chanta. Et pendant qu'il chantait, un vieillard se mit à prier et un aveugle affirma qu'il voyait une auréole autour de la tête du jeune poète. Mais la plupart des homme de Teloth bâillèrent, rirent ou partirent se coucher ; car il n'y avait rien d'utile dans les chansons d'Iranon, seulement ses souvenirs, ses rêves et ses espoirs.

La quête d'Iranon
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Ce quelque chose qui s’empara de mon ancêtre dans une sombre allée au creux d’un val, qui lui laissa des traces de cornes sur la poitrine et de griffes sur le dos. Et lorsqu’on examina les empreintes laissées par la chose dans la poussière remuée, on y découvrit les marques mélangées de sabots fourchus et de pattes vaguement anthropoïdes.
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Les habitants de cette rue me firent une impression profonde. Au début, je pensai que c'était parce qu'ils paraissaient tous silencieux et secrets, mais plus tard je compris que c'était parce qu'ils étaient tous très vieux.
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Je n'ai jamais vu de rue aussi étroite et aussi raide que la rue d'Auseil. C'était presque une escalade ; elle était fermée à tous les véhicules, coupée d'escaliers par endroits, et bouchée à son sommet par un mur élevé et couvert de lierre. Son revêtement changeait en cours de route : par endroits de vastes dalles ; en d'autres des pavés ; en d'autres encore une terre battue à laquelle s’accrochait comme elle pouvait une végétation d'un vert grisâtre. Les maisons qui bordaient la rue étaient hautes, avec des toits pointus, incroyablement vieilles, et toutes penchaient de la façon la plus fantasque qui fût, en avant, en arrière ou de côté.
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J'ai examiné les plans de la ville avec le plus grand soin et pourtant jamais je n'ai pu retrouver la rue d'Auseil. Mes recherches ne se sont pas limitées aux plans actuels, car je sais que les noms changent. Au contraire, j'ai plus que longuement interrogé tous les témoignages anciens sur la ville, et j'ai personnellement exploré tous les quartiers, quels que fussent leurs noms, qui pouvaient receler une rue d'Auseil. Mais malgré tous mes efforts, il me faut humblement avouer que je n'ai pu, que je ne peux retrouver ni la maison, ni la rue, ni le quartier de cette ville, où, pendant les derniers mois de ma précaire existence d'étudiant en métaphysique à l'université, j'entendis la musique d'Erich Zann.
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J’ai vu le sombre univers béant
Où les noires planètes roulaient sans but,
Où elles tourbillonnaient, dans leur horreur inaperçues,
Sans connaissance, lustre ou nom.
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La damnation […] n’est qu’un mot qui court, lancé par ceux que leur aveuglement conduit à condamner tous les gens qui peuvent voir fût-ce avec un seul œil. Il s’étonna de la grande vanité de ceux qui avaient stupidement parlé de la malveillance des Anciens, comme si ces derniers pouvaient sortir de leurs rêves éternels pour assouvir sur l’humanité un quelconque courroux. Autant vaudrait s’imaginer […] qu’un mammouth puisse s’arrêter pour assouvir quelque frénétique vengeance sur un ver servant d’appât au bout d’un hameçon.
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J’avais un fort mal de tête, et la bizarre impression –tout aussi neuve pour moi- que quelqu’un cherchait à s’emparer de mes pensées.
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Ainsi, on ''craignait'' ou on n'aimait guère le Vieux Billington et il en allait de même pour tous ceux qui lui étaient associés d'une manière ou d'une autre. Cette découverte supplémentaire mit presque Dewart dans un état d'expectative fébrile; sa recherche prenait un tour si différent des aventures généalogiques habituelles, que cela le réjouissait; il y a avait là un mystère, quelque chose de profondément enfoui, d'insondable, quelque chose qui sortait des chemins battus; subjugué par cette odeur de mystère, Dewart était poussé et stimulé par l'excitation de la poursuite.
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Ce que les sorciers esquimaux et les prêtres des marais de Louisiane avaient psalmodié devant leurs idoles apparentées était, en substance, très proche de ce qui suit - les blancs entre les mots étant supposés correspondre aux pauses traditionnellement effectuées dans la litanie récitée à haute voix:
"Ph'nglui mglw'nafh Cthulhu R'lyeh wgah'nagl fhtagn"
("L'Appel de Cthulhu")
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En mai 1925, le jeune voyageur entra dans le port de New York à bord du Homeric. Il gagna ensuite sa ville natale en autocar, et, tout le long du trajet, il contempla avec délices les collines ondulées, les vergers en fleurs et les villes aux blancs clochers du Connecticut. Quand le véhicule, au terme d'un après-midi ensoleillé, entra dans Providence en suivant Elmwood Avenue, le cœur de Charles Ward se mit à battre violemment. Au croisement de Broad Street, Weybosset Street et Empire Street, il vit au dessous de lui les maisons, les dômes et les clochers de la vieille ville, baignés dans la lumière du crépuscule, et il fut pris d'une sorte de vertige lorsque l'autocar s'arrêta au terminus, derrière le Biltmore, révélant au regard, sur l'autre berge de la rivière, l'antique colline ronde couverte d'un doux manteau de verdure.
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J étais venu pour vérifier une hypothèse. A mon avis, le tonnerre faisait sortir le démon mortel de sa cachette; et que ce démon fût un être matériel ou une vapeur pestilentielle, j'avais bien l'intention de le voir.
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N'est pas mort ce qui à jamais dort
Et au long des siècles peut mourir même la mort
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Howard Phillips Lovecraft
Peut-être faut-il avoir beaucoup souffert pour apprécier Lovecraft.
Jacques Bergier
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(L'étrange maison haute dans la brume)

Chaque matin, du côté des falaises de Kingsport, la brume monte de la mer. Blanche et duveteuse, elle s'élance des profondeurs vers ses frères les nuages, chargée de rêves de pâturages humides et de cavernes de léviathans.
Plus tard, les nuages sèment des morceaux de rêves en tranquilles pluies d'été sur les toits en pente des poètes, pour que les hommes ne vivent pas sans la rumeur d'étranges secrets séculaires et de merveilles que, seules dans la nuit, les planètes racontent aux planètes. Quand les contes volent en rangs serrés dans les grottes des tritons, et que dans les cités d'algues les conques font retentir les airs sauvages que les Très Anciens leur ont enseignés, alors de grands pans de brumes impatientes et chargées de savoir se rassemblent dans les cieux ; et ceux qui, sur les rochers, ont les yeux tournés vers le large, ne voient qu'une blancheur mystique, comme si le bord de la falaise était celui du monde entier et que les cloches solennelles des bouées tintaient librement dans un éther de féérie.
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Howard Phillips Lovecraft
Toute vie n'est qu'un ensemble d'images dans le cerveau ; toutes sont égales entre elles qu'elles naissent de la réalité ou des rêves, et il n'y a aucune raison de donner plus de valeur aux unes qu'aux autres.
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Aux premiers jours de son esclavage, il s'était tourné vers une rassurante foi de petite église que la naïve croyance de ses pères lui avait rendue chère, espérant qu'à partir de cette foi s'ouvriraient pour lui, droites comme des avenues, des voies mystiques prometteuses d'un échappatoire à la vie. En y regardant de plus près, il ne put, malgré les professions de foi éternelles, que constater parmi la majeure partie des prêtres le règne grotesque et accablant d'une beauté et d'une imagination en train de périr, d'une banalité se desséchant plus encore et d'une solennité aux rites empruntés et figés comme ceux d'une cour d'oiseaux nocturnes.

[Howard Phillips LOVECRAFT, "The Silver Key" / "La Clé d'Argent", année d'écriture : 1926, publié pour la 1ère fois dans le magazine "Weird Tales" en janvier 1929 — réunie en tant que "DEUXIEME PARTIE" au recueil de 4 nouvelles intitulé "Démons et Merveilles" traduit de l'américain par Bernard Noël pour les éditions des Deux-Rives (Paris), coll. "Lumière interdite", 1955 ; réédité aux éd. U.G.E./Christian Bourgois (Paris) avec une introduction de Jacques Bergier, coll. "10/18", 1973 — page 36]
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Ce fut la fin, pour ce qui me reste à vivre sur cette terre, de toute paix, de toute confiance en l'intégrité de la Nature et de l'esprit humain. Rien de ce que j'avais pu imaginer - même en ajoutant foi mot pour mot au récit dément du vieux Zadok - n'était en aucune façon comparable à la réalité démoniaque, impie, que je vis ou que je crus voir.
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Telle une idole de pierre dans un temple silencieux, l'Hateg-Kla se dresse au cœur du désert rocheux qui s'étend derrière Hatheg, dont il tire son nom. Les brumes dansent lugubrement autour de son sommet, car les brumes sont des souvenirs des dieux. Or les dieux adoraient l'Hateg-Kla lorsque, jadis, ils y habitaient. Souvent, dans leurs vaisseaux de nuage, les dieux de la Terre se rendent sur l'Hateg-Kla, semant des vapeurs pâles sur ses pentes tandis qu'ils dansent avec leurs souvenirs sur sa cime, au clair de lune. Les villageois d'Hatheg disent que, s'il est toujours dangereux d'escalader l'Hatheg- Kla, il est suicidaire de l'escalader la nuit, quand ces vapeurs voilent son faîte et la lune. Pourtant, Barazaï ne tint aucun compte de leurs recommandations lorsqu'il arriva de la proche ville d'Ulthar en compagnie de son disciple, le jeune prêtre Atal. Fils unique d'un simple aubergiste, Atal avait parfois peur. Alors que le père Barzaï avait été un seigneur, dans un très vieux château. Dans le sang de Barzaï ne coulait aucune superstition populaire, et il se contenta de rire au nez des craintifs villageois.

Les autres dieux
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