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Critiques de Iain M. Banks (316)
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L'Usage des armes

« En tout cas, L’Usage des armes adopte une forme littéraire élaborée qui épouse parfaitement le chemin sinueux, non dépourvu de perversité formelle, qui va de la civilisation de la Culture à la barbarie et retour. Je recommande à ses lecteurs de lire le livre deux fois, une première fois selon l’ordre des pages, et une seconde fois en suivant la numérotation des chapitres à partir de la fin, en chiffres romains à l’aller, en lettres au retour. Ils feront d’intéressantes découvertes chronologiques et pourront étudier à loisir les tours de passe-passe d’un écrivain hors pair. »



Cet extrait de la préface de Gérard Klein rend bien compte de l’ambition de ce roman. Le problème c’est que je n’ai pas du tout été sensible ni à sa forme, ni à sa narration. J’ai failli déclarer forfait à de nombreuses reprises. Pourtant des pages, plus intéressantes, surnageaient dans cet océan trop bavard et alambiqué, j’ai tout de même réussi à aller jusqu’au bout. Mais je ne suivrai pas le conseil de Gérard Klein…



Iain M. Banks tenait, avec son univers de la Culture, si original, une mine de possibilités. Dans ce second volume, il n’en tire pas vraiment partie. Ce qui est au centre, et dont nous découvrons l’ampleur dans le dernier chapitre, c’est un conflit entre quatre enfants, qui versera dans l’Horreur.



Si les scènes de bravoure, purement visuelles, ne manquent pas, je juge ses personnages trop peu crédibles. L’arrière-plan est censé être très sombre mais comme je n’ai pas éprouvé beaucoup d’empathie pour son personnage principal, Cheradenine Zakalwe, tout m’était un peu indifférent…



Peut-être que la lecture d’un troisième volume de ce cycle me convaincra davantage. Mais pour l’instant je n’ai pas envie de poursuivre.

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L'essence de l'art

Cela faisait longtemps que je désirais me lancer dans le Cycle de la Culture sans oser, vu la taille de l'œuvre. J'ai donc décidé de commencer par ce recueil de nouvelles, format que j'apprécie particulièrement.



C'était une mauvaise idée. La plume m'a énormément ennuyé, sans que je puisse dire si c'était la faute à Banks ou à la traduction française. La plupart des nouvelles étaient très prévisibles ou retombaient à plat. (J'en ai aimé une seule dans le lot.)



Et surtout : Je ne comprends même pas un peu plus l'univers de Culture.



Bref, je ne suis plus certain que je lirai le Cycle un jour. À quel point ce livre est représentatif des autres?
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L'homme des jeux

Gurgeh vit paisiblement dans la Culture, société utopique dans laquelle tous les problèmes semblent réglés et qui offre pour occupation principale le jeu, sous toutes ses formes. Bien que respecté pour sa maîtrise de tous les jeux existants, l'ennui le guette. La solution survient quand la Culture l'envoie vers un empire nouvellement découvert, où tous les positions sociales et politiques sont déterminées à partir de la réussite des candidats au jeu d'Azad.



J'ai refermé ce livre sur une note très positive, mais en y réfléchissant un peu plus, j'ai finalement beaucoup de questions en tête. L'auteur décrit finalement très peu le monde dans lequel Gurgeh, on sait peu de chose au final sur la Culture. D'un côté, c'est passionnant d'essayer de reconstruire un univers à partir de quelques états d'esprit et réflexions de personnages qui y vivent, mais je suis assez friand d'explications détaillées. Petite déception aussi : à aucun moment le jeu d'Azad n'est exposé, on se contente d'utiliser le vocabulaire de stratégie classique (« renforce ses positions », « prend l'offensive », etc.). Encore une fois, ça ne nuit pas à la compréhension du récit, mais c'est un peu frustrant.



Au final, l'auteur se contente de quelques petites touches de couleur par-ci par-là, et c'est au lecteur de reconstituer le tableau global. Ça ne me convainc pas encore tout à fait, mais c'est suffisamment intriguant pour me laisser tenter par le second volume. Après tout, je ne suis pas un lecteur facile qui succombe au premier roman.
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L'Usage des armes

La Culture, rappelons-le, est un vaste organisme politique galactique, tolérant, pacifiste, respectueux. Dans le premier volume, cette organisation m'avait semblé un peu trop propre sur elle, se répandant dans l'univers en convaincant pacifiquement le reste du monde de sa perfection. L'usage des armes vient lui redonner un peu de relief en se consacrant à ses tâches de l'ombre : manipulation, appui discret à certains camps, déstabilisation des équilibres insatisfaisants.



Nous suivons donc Zakalwe, un des mercenaires les plus utilisés de la Culture. Parfois général d'armées peu expérimentées, parfois guère mieux qu'un vulgaire assassin, Zakalwe reçoit cette fois-ci l'ordre de ramener un vieux politicien retraité à revenir sur le devant de la scène et à prendre position dans un conflit important.



Le roman est assez complexe, d'autant que l'auteur a choisi une trame particulière. À partir de l'évènement de départ, on suit deux histoires en parallèle : une dans l'ordre chronologique, l'autre dans le sens inverse avec des flashbacks de plus en plus éloignés dans le temps, qui donnent un autre regard sur les péripéties que traversent le héros.



C'est bien la première fois que le second volume me donne plus d'intérêt pour la série que le premier ! Révéler une facette particulière de son univers à la fois est assez inhabituel, mais ça donne finalement de bonnes surprises... et ça donne envie de savoir ce que cachent les deux autres romans !
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Stonemouth

Dougie Werrock, dit Stewart, rouquin aux yeux verts, son métier est d'illuminer les monuments, immeubles et autres bâtiment en ville. Il revient à Stonemouth pour assister à l'enterrement de Joe. Il revient dans cette ville qu'il a du quitter quelque années plus tôt.

Stewart arrive dans sa ville natale pour ce week-end de 4 jours. L'histoire commence vendredi pour se terminer le mardi matin. En effet Stewart revient sur son enfance et tout ce qui a fait sa jeunesse et son adolescence jusqu'au jour où, il y a 5 ans, il a du quitter cette petite ville pour aller se réfugier à Londres.

Tous ces amis sont là, ou presque. Ces personnes qui ne sont pas récemment partis et qui, depuis 5 années vivent et habitent Stonemouth. Il s’aperçoit que le décalage est grand. Il va s'en rentre compte à ses dépends. Son retour dans cette ville qu'il l'a vu maitre va engendrer des discordes autour de lui....



Ce livre fait le bilan d'une vie gâchée trop tôt et sur 5 années d’exils. L'auteur Iain M. Banks, traite de beaucoup de sujets en même temps : l'enfance, l’adolescence, les premiers amours, les gangs, la mafia, les clans...

Entre amitié de longues dates et contentieux jamais résolus, Iain M. Banks, mort l'année dernière ouvre les yeux sur une Écosse assez moderne qui laisse toute fois place aux traditions.

Une vision à la fois dynamique tout en étant nostalgique et une tranche de vie dépeinte par le héros principal Stewart...
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Excession

La Culture est une civilisation particulièrement avancée et offre à tous ses habitants une vie de loisirs divers et variés. D’une technologie largement supérieure, elle parcourt l’univers afin d’apporter aux autres civilisations la paix, la science et d’autres bienfaits du même genre. Aussi, quand elle tombe dans un petit coin perdu d’une galaxie sur un artefact dépassant largement ses propres capacités, le choc est grand. Plusieurs clans se forment dans le but d’être le premier à utiliser cet objet curieux, ou à communiquer avec ses créateurs.



Entrer dans ce roman a été particulièrement laborieux : la présentation des personnages ne semble jamais se terminer, de longues pages en code machine incompréhensibles, des noms à coucher dehors… J’ai poursuivi ma lecture uniquement parce que l’auteur m’avait laissé une bonne impression dans des romans précédents.



Malheureusement, ça ne s’arrange pas par la suite. L’histoire me semble absurdement complexe : à la moitié du livre, on en est encore à l’introduction de nouveaux personnages tandis que l’intrigue principale (qu’est-ce que c’est que cette excession et qui l’a laissée là ?) n’a pas progressé d’un pouce. Je n’ai rien contre les romans aux points de vue multiples d’habitude, mais ici, j’ai l’impression de me retrouver face à un mille-feuille de dix centimètres de haut pour seulement deux centimètres de long.



Petite déception avec ce livre, mais je n’ai visiblement pas été le seul à le trouver ennuyeux. Je ne doute pas de trouver quelque chose d’intéressant à me mettre sous la dent dans le reste de la bibliographie de Banks.
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L'Usage des armes

Quand l’Utopie prend les armes…

La Culture est une vaste utopie intergalactique dont les ressortissants sont humains, extra-terrestres et des intelligences artificielles. Elle a pour but l’hédonisme complet pour ses ressortissants. Mais comment conserver la liberté si on n’a pas d’armes pour la défendre ?

C’est le rôle de Circonstances Spéciales, la branche musclée de Contact.

La Culture ou l’esthétique du bien-être, l’hédonisme suprême, l’utopie et l’anarchie pure, est, dans ce récit, étudiée sous l’angle de ses agissements controversés par rapport à sa morale.

Contact est chargé par la Culture d’observer et d’évaluer les sociétés qu’elle rencontre dans son expansion. Et parfois… Il faut intervenir.

Il le faut car il est intolérable pour la Culture que souffrent des populations, y compris celles en-dehors de sa juridiction.

C’est discutable bien entendu et c’est là tout le propos du récit et toute l’ambiguïté de Culture.

Le récit va développer le rôle de Circonstances Spéciales et de Zakalwe, un de ses agents, qui ne rechigne pas à la basse besogne, y compris l’assassinat, moyennant une généreuse contrepartie de la part de Contact.

La Culture tolère, quoique très discrètement, ses agissements car de tout ce mal doit sortir ultérieurement un plus grand bien.

Voici donc la chronique d’un assassin pour le compte de la Culture, cette société bienveillante mais étudiée ici dans toute son ambiguïté.



Ma foi, ce fut une lecture assez rude.

D’une part, j’ai eu du mal à m’intéresser à l’histoire de cet agent même si elle se révèle au final très surprenante et d’autre part, la prouesse narrative réalisée par l’auteur, à savoir que le récit peut se lire dans les deux sens, oui vous avez bien lu : à l’aller et au retour, m’a un peu perdue dans l’histoire.

J’ai eu du mal à suivre et à comprendre.

Bref, j’en sors déçue mais un peu plus éclairée sur le fonctionnement de la Culture.
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L'homme des jeux

Utopie ?



Gurgeh est considéré comme l'un des meilleurs joueurs de jeux de la Culture. Celle-ci est une société utopique, libertaire, tolérante. Un jour Gurgeh est sollicité par Contact, la branche diplomatique de la Culture. En effet, l'Empire d'Azar, menaçant pour la Culture, repose sur un jeu, et seul Gurgeh semble capable de le déchiffrer.



C'est le second tome du cycle de la Culture. Toutefois, ce tome se concentre plus sur le fonctionnement interne de la Culture. Ainsi la première partie prend le temps de bien expliquer et décrire cette civilisation. Cette partie est très agréable et permet de comprendre comment la Culture fonctionne. Il n'y a aucune limite et tout est permis. Ainsi libérés de toute contrainte les humains peuvent faire ce qu'ils veulent. Les loisirs et les jeux occupent donc une place importante.



Gurgeh est considéré comme l'un des meilleurs spécialistes de jeux. C'est pourquoi, il est contraint de partir pour l'Empire de l'Azar afin de jouer au jeu qui structure sa société. En effet, participer à ce jeu détermine la place dans la société, voire devenir empereur pour le gagnant. Les parties qui se déroulent dans l'Azar sont aussi très intéressantes. Toutefois, le déroulement de ces dernières restent très prévisibles. Néanmoins la fin révèle son lot de surprises.



Le personnage de Gurgeh, s'il était intéressant dans la première partie, s'avère trop passif dans les parties suivantes. Néanmoins les autres personnages apportent un peu de piment, et les touches d'humour (les noms des vaisseaux, l"'hymne" de la Culture...) rendent tout de même l'ensemble du roman plaisant à lire.



Au final, ce second tome s'avère plus plaisant à lire et est une véritable introduction à la Culture. Je lirai la suite avec plaisir.
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Une forme de guerre

[CS] Une forme de guerre donc… Pour résumer je vais partir de la quatrième de couverture : « Horza, l'un des derniers métamorphes, peut modifier sa forme à sa guise, ce qui en fait une redoutable machine de guerre. Il s'est engagé, aux côtés des Idirans, dans une croisade personnelle contre la Culture, cette immense société galactique anarchiste, tolérante, éthique et cynique. Mais son combat n'est qu'une escarmouche insignifiante dans la grande guerre qui embrase la Galaxie, entre la Culture et les Idirans fanatiques. Une guerre anachronique : une guerre de religion. ». Bon, cela ne nous apprend au final pas grand-chose, d’autant plus que l’aspect religieux, qui n’a rien d’anachronique par ailleurs, est pour le moins un élément mineur. Reprenons.

- Le contexte est celui d’un affrontement entre la Culture (je renvoie à mes autres critiques de ce cycle) et une société militariste : celle des Idirans.

- Nous suivons durant tout ce roman (environ 500 pages) Horza, qui combat au côté des Idirans car il déteste le modèle de société que veut promouvoir la Culture. Les explications de cette détestation sont les parties les plus « analytiques » de ce livre. Pour autant ce contexte est avant tout un prétexte pour ce qui suit même si le cadre est bien construit.

- Cet ouvrage est clairement un space opéra et nous y trouvons tous les attendus du genre : beaucoup de batailles spatiales, d’action, un petit groupe de mercenaires (en mode Alien) dont nous observons les relations internes, avec les inévitables rivalités et autres relations amoureuses/sexuelles (soft). En bon space opéra l’histoire est linéaire et simple à suivre (ce qui mérite d’être signalé avec Banks). Elle « colle au terrain ».

Ce livre est donc avant tout un livre d’action, au même titre qu’il existe des films d’action. Dans ce registre il est bien construit. Les combats sont réalistes et (je le suppose) prenants, l’ouvrage est servi par une plume efficace, il comprend plusieurs morceaux de bravoure (ah, le cannibalisme !) et une fin un peu moins attendue que d’habitude pour ce genre (Nous retrouvons ici une spécialité de Banks).

*

Pour autant je me dois de dire que je me suis ennuyé et ai peiné à finir ce roman. Je n’aime pas les films d’action et les space opéra me font le même effet, une impression de vide, de personnages sans profondeur gesticulant de façon bruyante et creuse dans une trame narrative qui sert de cache sexe pour étaler un peu de « sentiments » et des tonnes d’hémoglobine, dont bon nombre de morts, souvent horribles (le côté voyeuriste est donc bien présent).

*

Si je tente d’être objectif (d'où ma notation) cet ouvrage me semble être, dans la catégorie des space opéras, un « bon cru ». Mais je suis mauvais conseiller dès lors que ce type d’écrit me lasse vite. Je suggère donc à qui aime l’ « action » de tenter cette découverte. Je n’inciterais en revanche pas qui aime une SF analytique et spéculative à aborder l’œuvre de Banks par une forme de guerre. Les deux autres livres que je connais de cet auteur m'ont semblé autrement plus riches.

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L'Usage des armes

L'usage des armes est un livre très singulier. La proposition initiale semble pourtant assez simple : suivre la vie d'un guerrier-mercenaire, Cheradenine Zawalke, qui est employé par une vaste civilisation intergalactique appelée la Culture. En échange d'une rémunération mais aussi d'une vie prolongée, de rajeunissements et autres « petits bénéfices », Zawalke se met au service de cette société et l'aide dans ses démêlés avec ses voisins. Nous suivrons donc divers conflits, en observant les aspects politiques mais aussi militaires, très bien décrits d'ailleurs. En apparence c'est simple et de facture assez classique… sauf que non, pour différentes raisons.

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La Culture, pour commencer est une société de l'abondance, très avancée technologiquement et très ancienne. L'homme y côtoie pacifiquement diverses intelligences, dont des machines devenues intellectuellement égales voire supérieures à lui. Cette société est, en son sein, pacifique, multiforme, anarchiste, éthique et parfois cynique. La tolérance y est la règle. Or la Culture est en contact avec d'autres civilisations ayant des comportements en apparence plus agressifs et elle vise à défendre sa sécurité et son mode de vie. Elle a donc un service appelé « Contact » qui, en son sein, intègre « Circonstances spéciales » (tout un programme !) qui est l'employeur de Zawalke. Nous sommes donc à la fois en périphérie de la Culture et au coeur de ses contradictions puisque ce que nous pourrions appeler dans le monde réel des « barbouzes » emploient, pour faire prévaloir les intérêts de la Culture, à peu près tous les moyens possibles : violences, manipulations, réification d'autrui. L'objectif final est de transformer ces autres sociétés pour qu'elles ne nuisent pas à la Culture, à minima, mais, plus généralement, pour les intégrer à terme après les avoir transformées de fond en comble. D'une certaine façon c'est un génocide culturel et une assimilation au sens sociologique que nous constatons, dans la lignée de ce que l'Empire britannique pouvait faire en tant que colonisateur supposé bienveillant et animé des « meilleures intentions », comme d'une supériorité technologique mais qui se voulait aussi morale.

Banks nous propose donc une réflexion assez poussée, même si largement implicite, sur les limites du pouvoir, sur l'écart entre la fin et les moyens, sur les vies individuelles broyées au nom de la raison d'État, sur les risques de l'interventionnisme, sur l'éthique. Sans que le livre soit triste à proprement parler les conclusions sont assez pessimistes. Sur ce plan, après l'Irak ou l'Afghanistan, entre autre, comment considérer qu'il a tort ?

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La réflexion porte aussi sur l'individu lui-même, à commencer par le « héros ». En apparence il lutte pour une cause juste à savoir ici éviter qu'une faction radicalisée d'une société tierce pratique des terraformations en supprimant toute forme de vie qui la dérange… mais il n'a pas grande illusion sur la supériorité morale de la Culture et n'a pas tort vu les conséquences de ses actes. La réflexion porte donc sur le sens moral de ses actions mais aussi sur ce que peut être la vie d'un mercenaire, qui au final emploie souvent des moyens violents et donne la mort, manipule autrui, que ce soit des groupes d'individus ou ses amis, pour défendre des buts qu'il maîtrise assez peu voire dont il ignore les finalités. Banks nous invite aussi à réfléchir sur le sens que chacun peut donner à son existence, à la part que peuvent représenter les remords, le poids du passé et de ses diverses blessures au fil d'une existence, ici par ailleurs prolongée. Il y a une part de Zawalke en chacun de nous et une lecture attentive ne peut que nous pousser à une introspection pouvant s'avérer inconfortable parfois.

*

Enfin la forme de ce roman de longueur moyenne (450 pages) est très inhabituelle. En effet Banks nous « propose » de suivre deux trames narratives. Certains chapitres, numérotés 1,2,3… , suivent un récit allant du passé au futur alors que d'autres, numérotés VIII, VII, VI… remontent de plus en plus loin vers le passé de Zawalke. Ces deux fils entrecroisés permettent une mise en abyme habile et se complètent judicieusement. Ils contribuent grandement à mieux comprendre la complexité du « mercenaire » comme de ses proches. le livre peut être relu en inversant complétement le sens de lecture (partir de la fin), ou en reclassant tous les chapitres dans un ordre chronologique strict, dans les deux cas il garde toute sa cohérence, ce qui est une assez jolie performance, un bel exercice de virtuosité. Dans le même esprit Banks réserve une surprise finale à son lecteur qui fait qu'il peut, une fois le livre terminé, le relire complétement, avec un point de vue assez radicalement différent. Ce n'est pas si courant et donne à méditer, ce qui est le but réel sans doute, plus qu'un effet de surprise qui serait sinon un peu facile.

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Alors, est-ce un chef d'oeuvre absolu selon moi ? Je dirais que non, sans être strictement affirmatif pour autant. Ce livre est sans conteste très intéressant et stimulant mais sa lecture n'en est pas moins parfois déroutante voire un peu fastidieuse. Je trouve que cela tient à la multiplicité des buts poursuivis et des registres simultanés. Banks semble parfois aussi vouloir prouver son talent et a un humour qui n'évite pas certaines facilités. Si l'objectif premier est de proposer un ouvrage de réflexions profondes le genre s'y prête mal, de même que le fait de vouloir l'associer à une sorte de space opéra. le produit final est notablement plus lourd mais aussi plus superficiel qu'un essai et, dans ce cadre, les combats peuvent sembler incongrus. Inversement un space opéra classique vise une grande simplicité afin de séduire un lectorat avide de scènes de combats et d'héroïsmes, d'amours tumultueuses… Ici il sera dérouté par une forme bien plus complexe et ce qu'il vivra comme d'inutiles longueurs. Si ce livre recherche la performance littéraire il échoue partiellement. C'est certes un montage intéressant mais autant lire Perec, par exemple. Enfin, comme dans L'homme des jeux, il me semble difficile de s'identifier pleinement aux personnages, de vibrer pour eux. Cette distanciation a son intérêt mais peut compliquer l'entrée dans le roman tant le lecteur est habitué à cette facilité pour ressentir des émotions fortes.

**

Je conseille cette lecture à qui aime la science-fiction, à qui aussi est prêt à s'investir dans une lecture bien moins facile qu'habituellement pour ce type d'ouvrages. Il me semble par ailleurs que qui aime une lecture dite d'idées sera plus à l'aise que qui recherche des personnages attachants. Au final il est plus facile selon moi d'apprécier ce livre et d'y trouver des stimulations que de l'aimer. Pour autant il mérite d'être lu et compris et apporte une voie et une voix originale à un genre qui peinait à se renouveler après son âge d'or.

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L'Usage des armes

Noirceur.



Cheradenine Zakalwe est un mercenaire de la Culture. Au sein de Circonstances spéciales Diziet Sma lui donne diverses missions.



C'est un excellent tome du cycle de la Culture. Nous suivons Zakalwe lors de ses missions pour la Culture. Dans les faits il est chargé de se salir les mains à la place de la Culture. En effet, cette dernière n'agit jamais directement et préfère utiliser des intermédiaires.



C'est donc au travers de différentes guerres et complots que nous suivons Zakalwe. Deux trames en parallèle composent ce roman. Dans la première nous suivons Zakalwe au présent et dans la seconde nous le suivons dans un passé de plus en plus lointain.



J'ai trouvé la première trame globalement intéressante. Toutefois j'ai trouvé qu'elle manquait un peu de rythme par moment. A l'inverse la seconde trame est un pur bijou. Jamais un temps mort, style magnifique, forte mélancolie, noirceur totale... A elle seule elle justifie la lecture du roman. Les deux finissent par se rejoindre à la fin du roman pour un final tragique.



Zakalwe est intéressant par son parcours. Moralement ambigu, il sert néanmoins la Culture car il pense qu'elle est du bon côté. Diziet Sma réparait après la novella L'Essence de l'Art, mais elle reste plus en retrait.



Au final, il s'agit d'un des meilleurs tome du cycle de la Culture. Noir et sans concession.
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Le seigneur des guêpes

« Le seigneur des guêpes » est un ouvrage que je cherchais depuis longtemps. Je me souviens d’un article dans « le cafard cosmique » le mentionnant. Quelle ne fut pas ma joie lorsque j’ai pu enfin acquérir le précieux parchemin. Comme je fais l’impasse sur le résumé de l’éditeur, j’aime découvrir par moi-même l’histoire, j’ignore totalement de quoi il en ait.



Dépaysement, puisque que l’histoire se déroule au pays de l’écrivain, soit en Écosse, un endroit magnifique par sa culture et son atmosphère. Une nation qui a vu naître un autre auteur talentueux.

L’histoire est narrée par un jeune psychopathe – donc narration à la première personne – issu d’une famille de taré. Chaque membre tient sa couche de débilité congénitale. Je n’énumérerai pas chaque délire psychotique, mais il faut juste savoir qu’ils sont exceptionnellement “amusants” dans leurs vices.



Parfois glauque, on baigne ici dans l’horreur et la folie. Le personnage principal nous narre ses actes de démence avec une telle indifférence que cela en fait froid dans le dos. Il agit même avec une minutie et le tout est intelligemment calculé. Des actes de barbarie et de cruauté, on en a à la pelle. Même, à son bon souvenir, il nous relate ses exploits de façon détaillée. Les âmes sensibles seront donc écœurées par tant de sadisme.



Si l’histoire est malsaine, l’ensemble est jubilatoire, sauvé par un humour omniprésent. Je me suis tapé des barres qui furent bénéfiques pour mes abdaux (si injustement délaissés, mais entretenus de temps à autre). J’ai par ailleurs eu un fou rire lors de la scène du bar.



Les vingt dernières pages sont très bonnes, et il m’a été impossible de lâcher le livre. J’ai même été agréablement surpris, une révélation que je n’avais pas vu venir. En y repensant, l’auteur nous avait pourtant laissé quelques indices. La seule fausse note, à mon sens, est due à quelques longueurs, mais rien de bien méchant.



C’est un excellent roman d’Horreur, qui met mal à l’aise le lecteur par l’extrême démence du narrateur. L’étiquette “Fantastique” du site Babelio est erronée. On n’y trouve aucun élément paranormal ou surnaturel. Je connais Iain Menzies Banks de nom, un auteur œuvrant dans la Science-Fiction. Pour une unique incursion dans le monde de l’Horreur (en tout cas, seul titre traduit dans nos vertes contrées), c’est une réussite. Il est fort dommageable qu’il n’ait pas poursuivi dans ce domaine. Ce titre est machiavélique, sans réel temps mort et surtout très bien assaisonnée de scènes cocasses, de dialogues saugrenus.
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Transition

En Résumé : Je ressors de cette lecture avec un sentiment mitigé, pourtant tout démarrait bien la narration éclatée, pleine de secrets et de manipulations, se révélait astucieuse et l’auteur offrait de nombreuses bonnes idées, mais plus j’avançais plus un sentiment brouillon persistait, comme si l’auteur s’était senti obligé de terminer d’écrire rapidement son livre. L’univers développé reste assez minimaliste là où j’attendais justement de multiples univers. Certains personnages se révèlent intéressants, mais apportent au final qu’un infime partie à l’intrigue et on se demande pourquoi les développer autant, tandis que d’autres, principaux, ont du mal à complètement accrocher le lecteur. Le rythme du roman vif et entrainant permet au lecteur de rapidement entrer dans l’histoire, mais parfois fait qu’on passe trop rapidement sur certains axes de réflexions, de plus la conclusion parait précipitée. La plume de l’auteur se révèle fluide et travaillée. Au final j’ai l’impression d’avoir eu un livre avec fort potentiel, de très bonnes idées, mais traité parfois de façon trop rapide ou de façon confuse.



Retrouvez ma chronique complète sur mon blog.
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Le Sens du vent

Je ne me lasse pas des romans du cycle de la Culture, et le dernier que j'ai lu me semble toujours le meilleur, depuis que j'ai entamé la série avec L'homme des jeux. Le sens du vent n'échappe pas à la règle.



On retrouve ici la légère ironie qui rend la lecture savoureuse. L'auteur n'hésite pas à se moquer des humains de la Culture, hédonistes, vains, toujours à la recherche de sensations fortes pour échapper à l'ennui. On pourrait y voir sans doute l'aboutissement optimiste de la civilisation humaine telle que nous la connaissons, débarrassée des luttes de pouvoir, de l'avidité, de la violence, du manque, des maladies, et de la pauvreté. Et, la plupart du temps, de la mort. Ce qui laisse du temps pour se consacrer à de très longues vies de loisirs, et corollairement donc, d'ennui.



Mais il n'est pas en reste avec les Mentaux et autres drones, souvent farfelus, susceptibles, retors, jamais en reste pour les coups tordus et les billards à bandes infinies, tant et si bien que nos petites intelligences humaines s'y perdent un peu.



Un des attraits principaux des romans du cycle de la Culture réside dans les rapport entre les civilisation Impliquées (en gros, les plus évoluées) dont fait partie la Culture, et les civilisations qui, techniquement et/ou moralement, n'ont pas atteint ce stade.



S'il n'y avait pas les autres, et l'existence de Contact et de Circonstances spéciales, sortes d'officines d'espionnage et de contre-espionnage pour la seconde sous couverture de la diplomatie de la première, on s'ennuierait ferme. Toute la saveur des intrigues réside donc dans ces contacts entre civilisations, ce qui permet à Iain M. Banks d'aborder nombre de thèmes philosophiques, psychologiques ou moraux dans chacun de ces romans. L'existence de l'autre permet toujours de se sentir exister et de se comprendre soi-même.



Le sens du vent explore les conséquences de l'ingérence d'une civilisation dans l'évolution d'une autre, la perte, le deuil, la vengeance et la culpabilité. Le tout sur fond d'intrigues digne de romans d'espionnage, la question étant toujours de savoir qui roule pour qui, et à qui profite le crime. Question laissée en suspens, sans doute pour être mieux reprise dans un opus suivant.
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Une forme de guerre

Le principal problème de Iain Banks est qu’il peut déclencher une addiction croissante peu compatible avec la conduite d’une vie professionnelle et familiale équilibrée. Disons-le tout net : j’ai adoré « une forme de guerre ». Une fois embarquée dans le cycle de la Culture, naviguant dans l’hyperespace, côtoyant les VSG (Véhicules Systèmes Généraux pour ceux qui ne seraient pas encore des afficionados), ou à bord du Mégavaisseau, j’ai eu un peu de mal à redescendre sur terre.



La société Idiran affronte donc la Culture dans une guerre sainte. Les Idirans, grandes créatures à trois jambes dotées de l’immortalité biologique, se sont développés sur leur planète d’origine, Idir, devenant dominants grâce à leur intelligence, entraînant la disparition de l’écosystème sauvage et la soumission des espèces autour d’eux. (Et il paraît que la Culture et les Idirans n’existent pas …)



Au milieu de cette guerre galactique, le héros, Bora Horza Gobuchul, redoutable guerrier en croisade personnelle contre la Culture, cherche pour le compte des Idirans à capturer un Mental - un de ces êtres d’intelligence artificielle qui font fonctionner la Culture et qui s’est réfugié après la destruction de son vaisseau par les Idirans sous la surface d’une planète.

Horza, survivant d’une espèce en voie d’extinction, les métamorphes, voyage vers le monde de Schar, planète des morts dans lequel le Mental s’est réfugié. On l’a compris dès le titre (« Consider Phlebas » en anglais) et le poème de T.S. Eliot en exergue, la mort et la destruction dominent ce récit exaltant.



« Comment croire que les simples citoyens de la Culture désirent réellement la guerre, quel qu’ait été le résultat de leur vote ? Ils avaient leur utopie communiste. Ils étaient mous, choyés et trop gâtés, et le matérialisme évangélique de la section Contact se chargeait des bonnes œuvres destinées à soulager leur conscience. Que demander de plus ? Non, la guerre devait être au départ une idée des Mentaux ; on reconnaissait bien là leur volonté clinique de nettoyer la galaxie, d’en assurer le fonctionnement esthétique et efficace, sans gaspillage ni injustice, ni souffrance d’aucune sorte. Ces imbéciles ne comprenaient même pas qu’un jour, les Mentaux commenceraient à trouver bien inutiles et bien inefficaces les sujets humains de la Culture. »



Le livre comporte des morceaux de bravoure inoubliables – l’accident du Mégavaisseau, l’épisode où Horza cherchant à rejoindre son vaisseau est capturé comme don-de-la-mer sur une île dominée par un monstre obèse et cannibale, la partie du jeu de Débâcle, jeu qui se joue dans la confusion précédant la dernière heure, ici sur l’Orbitale de Vavatch avant sa destruction par la Culture, et enfin l’accident de train dans les tunnels du monde de Schar.



Infiniment grand et éloigné de nous par la puissance de l’imaginaire, infiniment proche de nous par la force de la métaphore.
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L'homme des jeux

Salut les Babelionautes

Le Cycle de la Culture est dans ma PAL depuis de nombreuses années et c'est par ce que j'ai choisi le tome deux pour h-mb dans le défis de l’Été du Challenge SFFF que je l'ai commencé.

L'Univers imaginé par Iain Banks est curieux, dominé par une vaste société Galactique ou où le jeu est considéré comme un art majeur.

Nous allons suivre Gurgeh, l'un des meilleurs joueurs, mais qui ne trouve plus de nouveauté dans les jeux qui lui sont proposés.

Bref! il s'ennui, et quand on lui propose de partir dans un Empire Galactique ou un Jeu désigne l'individu qui montera sur le Trône il trouve cela complètement fou et il va donc accepter la mission de devenir le champion de la Culture.

Mais il va vite s’apercevoir qu'on lui a caché certaines choses et qu'il nest qu'un pion qui joue au Azad (c'est le nom du jeu et de l'empire) dans les mains d'autres Joueurs.

Quelque part cela ma rappelé Le monde des non-A / Les joueurs du non-A de A. E. van Vogt tout en étant très différents.

j'aurais aimé avoir plus de précisions sur le jeu d'Azad pour pouvoir mieux visualiser les parties disputées par Gurgeh, j'aime moi aussi jouer et gagner.

Merci a Hélène Collon qui a eu la difficile tache de traduire deux des volume du cycle de la Culture.
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Une forme de guerre

Vaine croisade.



Horza est l'un des derniers de son espèce, les honnis métamorphes. Comme tous les membres de son espèce, il s'est engagé aux côtés des Idirans, espèce belliciste et fanatique, pour combattre la Culture. Cette dernière incarne tout ce que Horza abhorre.



Premier livre du Cycle de la Culture pour moi. Dans ce tome l'histoire prend place durant la guerre Idirane et est vue au travers d'un ennemi de la culture. Celui-ci, Horza, hait la Culture car elle met hommes et machines sur un pied d'égalité et se veut une utopie égalitaire et anarchiste.



J’apprécie cet univers et le découvrir par les yeux d'un antagoniste est très intéressant. De plus son rejet de la Culture, à priori le meilleur des mondes possible, rend le personnage original et complexe. Remettre sa vie entre les mains de machines lui est absolument inconcevable. Sa quête contre la Culture, par son côté vain et désespéré, est fascinante à suivre.



Toutefois, j’émets quelques réserves. Le rythme s'il est sans temps mort à certains moments (première et deuxième partie), devient très long et tourne en rond à d'autres (dernière partie). En effet, s'il est intéressant de voir les relations de Horza avec ses camarades mercenaires, celles-ci finissent par devenir lassantes et répétitives. A l'inverse du final haletant et tragique.



Au final, l'univers de la Culture me plaît et je lirai la suite sans problème. Toutefois ce premier tome n'est pas sans défauts. Je comprend pourquoi il est considéré comme étant le moins bon du Cycle de la Culture.
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L'homme des jeux

Iain M.Banks inaugurait en 1987 le cycle de la Culture, neuf romans pouvant se lire indépendamment dans un univers extra large. L'Homme des jeux, qui ouvre le cycle, est un concentré d'imagination, d'intelligence et d'humour. Même pour quelqu'un qui ignore à peu près tout des codes SF – ce qui est mon cas -, l'immersion est immédiate, bien que l'univers décrit soit complexe et regorge d'innovations.

On se laisse volontiers embarquer à la suite de Gurgeh, le flegmatique joueur professionnel évoluant dans une société hédoniste, où les humains s'ennuient joyeusement, s'aiment, font repousser leurs membres s'ils les perdent, changent de sexe à volonté, sous l'oeil vigilant de drones mille fois plus intelligents qu'eux. La tension dramatique apparaît lorsque le héros, piégé par le chantage d'une AI, doit accepter de partir pour un monde lointain, l'Empire d'Azad, régime inquiétant, rigide, clinquant, inégalitaire, impérialiste, et dont les fondements reposent sur un... jeu, particulièrement retors et riche, qui fait office de sélection sociale à tous les niveaux. Gurgeh, émissaire de la Culture, devra affronter quelques personnalités azadiennes, sans espoir d'aller très loin dans la compétition, et sans vraiment comprendre ce que l'on attend de lui. Evidemment, son parcours sera bien plus flamboyant et risqué que prévu...

La force de Banks est de parvenir à maintenir un vrai suspense – lié d'une part à l'issue des parties d'Azad, jeu évoqué de manière suffisamment suggestive pour donner l'impression de quelque chose d'extraordinairement compliqué, sans perdre le lecteur, et d'autre part aux manigances des deux super-puissances, l'une devant nécessairement dévorer l'autre par delà les politesses diplomatiques... Le récit n'emporte pas toute l'attention pour autant ; les décors, les mœurs, les états d'âme, tout est évoqué avec précision et vigueur. Le tout baigne dans un humour constant délicieux, tantôt caustique, tantôt simplement loufoque, tout en restant cohérent. Mention spéciale aux drones, petites boîtes volantes dotées d'un sens psychologique et de capacités de bouderie ou d'hypocrisie peu communes. Sans parler de quelques créatures aussi discrètes que drolatiques, comme l'énumérateur, curieux animal de compagnie qui passe la soirée à compter tout ce qu'il est possible de compter...

Ajoutons à ce dynamisme une réelle réflexion, assez désabusée, mélancolique même, sur les choix politiques d'une civilisation, le choc inéluctable des cultures asymétriques, l'illusion du libre-arbitre, questions abordées sans pesanteur, avec toute la grâce et le détachement d'un vrai joueur capable de se prendre au jeu sans perdre de vue qu'il s'agit bien de jouer.
Lien : https://marcsefaris.canalblo..
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L'homme des jeux

Le plus accessible des livres les plus anciens sur la Culture



Les livres du cycle de la Culture étant largement indépendants les uns des autres, on peut un peu les lire dans l’ordre que l’on veut. Parmi les 3 plus anciens (Une forme de guerre, l’Homme des Jeux et L’usage des armes), je conseillerais fermement la lecture du présent livre à un néophyte souhaitant découvrir l’univers de la Culture. En effet, Une forme de guerre, même s’il n’est pas dépourvu de qualités et d’un certain intérêt, à deux gros défauts pour un néophyte : il ne parle pas assez de la Culture (et pour cause, le roman se place du point de vue de ses adversaires), et souffre d’un gros manque de rythme. Quant à L’Usage des armes, je le déconseille pour une première lecture dans l’univers Culturien. En effet, sa construction très particulière le rend… non pas difficile, mais exigeant à lire, et de plus l’histoire est très, très noire. Bref, grâce à l’immersion progressive dans l’univers de la Culture qu’il offre, à son histoire ayant des côtés sombres mais sans que ce soit à outrance et grâce à un bon rythme, ce roman a toutes les qualités pour être le premier lu par une personne cherchant à découvrir ce cycle. Si ce lecteur accroche au niveau du style et de l’univers développés par l’auteur, il sera toujours temps de lire ce chef-d’oeuvre de noirceur qu’est l’Usage des armes ensuite, ou d’en apprendre plus sur la guerre Idirane, omniprésente dans le cycle, dans Une forme de guerre.



Pour ce qui est du roman qui nous occupe aujourd’hui, ses principales qualités sont un rythme très bien dosé (qui va en s’accélérant au cours du roman), une découverte de la civilisation Culturienne en douceur, l’originalité de l’approche (la comparaison entre les modèles civilisationnels via un jeu, le jeu en tant que méthode de promotion sociale), l’immersion (on ressent les doutes et les triomphes du héros comme si on y était), et également une première approche du côté retors, subtil et manipulateur des sections Contact (avec les autres espèces / civilisations) et Circonstances spéciales (renseignement militaire) de la Culture. J’ajoute que l’espèce décrite, avec ses trois sexes, est plutôt originale, et que sa civilisation est à la fois cohérente et fort bien décrite.



En résumé, un bon roman au sein du cycle de la Culture (le mieux rythmé avec La Sonate Hydrogène, à mon sens), un très bon roman de SF en général, et le livre le plus accessible au néophyte parmi les 3 premiers / plus anciens du cycle de la Culture.
Lien : https://lecultedapophis.word..
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Les enfers virtuels, tome 1

En Résumé : J’ai passé un très bon moment avec ce roman qui nous offre une histoire vraiment efficace, dense et complexe et qui pousse clairement le lecteur à réfléchir sur des aspects vraiment intéressants, malgré il ne faut pas le cacher, quelques longueurs ici ou là. Le rythme lent permet clairement à l’auteur de bien construire ses différentes lignes d’intrigue. Les personnages sont vraiment denses, complexe et travaillés, mais surtout se révèlent humains et attachants tout au long de cette première partie. L’univers développé par l’auteur est vraiment fascinant que ce soit par son aspect futuriste et sa technologie, ou encore par sa construction et les différents peuples présentés. L’auteur possède une plume efficace et entrainante qui nous plonge facilement dans le récit. Un lexique pour les différents acronymes de l’auteur aurait été un plus. Par contre, je ne comprends toujours pas l’utilité de couper un livre en deux.



Retrouvez ma chronique complète sur mon blog.
Lien : http://www.blog-o-livre.com/..
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