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Citations de Irène Cohen-Janca (102)


Je souris. Sans raison. Dans certains boulots, c'est un uniforme qu'on enfile en arrivant le matin. Nous, les télévendeurs, c'est un autre prénom et un sourire permanent. Une grimace de sourire.
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C'est quoi ce bordel, ce désordre, ce foutoir, où les mères retombent en enfance alors que leurs enfants en sont à peine sortis ?
Je te hais.
Je hais le monde entier.
Comment as-tu pu devenir une menace, toi qui étais le rempart, l'abri.
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(...) un beau matin ou presque, on quitte l'enfance et on se réveille, habitant un corps qu'on reconnaît à peine. Un drôle de corps, plein de creux, de bosses et taches d'ombre. Une autre voix aussi pour les garçons. Et pour les filles et les garçons, des désirs non plus de bonbecs, de jouets, mais de peau à caresser, de chaleur à mélanger, de rencontres loin de la maison où personne ne vous connaît sous le nom ridicule de Titou ou de Riri. (p. 55)
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J'ai dit à ma mère (...) : "Je préférerais que papa soit mort comme le père de Delphine qui s'est noyé l'été dernier et depuis tout le monde est aux petits soins avec elle. Même les professeurs n'osent pas lui mettre de mauvaise note à cause du traumatisme."
Ma mère est devenue toute blanche et m'a balancé une gifle à me dévisser la tête.
(p. 46)
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Ton regard s'est mis à changer.
Par moments exalté, comme excité par une fièvre qui te brûle de l'intérieur et rend tes yeux trop brillants.
Par moments éteint, absent.
Comme un regard de cendres, qui ne se pose plus sur rien.
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(...) quand [Papa] est revenu de l'hôpital, plus rien n'a été pareil chez nous.
Il fallait parler doucement, ne plus jouer, ne plus courir, ne plus sauter, ne plus crier.
Et le plus triste : ne plus recevoir d'amis.
Matthias [sept ans], sans rien comprendre, répétait à tout le monde que c'était à cause de Damoclès et de son épée. Et ses copains croyaient que notre père avait un ennemi terrible qui voulait lui faire la peau.
(p. 21-22)
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J'ai donné à une petite fille de treize ans, captive comme un oiseau en cage, un peu d'espoir et de beauté. A elle qui, dans sa cachette, rêvait de sentir sur son visage l'air glacé, la chaleur du soleil et la morsure du vent, j'ai donné par mes métamorphoses le spectacle des saisons.
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Du trou noir de sa bouche surgissent encore, comme des rats noirs, des mots violents, vulgaires, obscènes. Des mots qu'elle n'a jamais dits avec une voix qu'elle n'a jamais eue.
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Dans les jardins, sur les avenues, dans les cours d’école, nous les marronniers, tenons bien notre rôle. Aux garçons, nous donnons nos marrons durs, lisses et brillants pour qu’ils fassent des batailles, aux vieux pour qu’ils les glissent dans leurs poches contre les méchants rhumatismes, aux touts petits pour qu’ils les peignent, les transpercent, les collent. Aux amoureux nous donnons l’ombre de notre feuillage. A tous ceux qui attendent, nous donnons notre tronc pour qu’ils s’appuient sans avoir l’air trop bête. Aux oiseaux le refuge de nos branches pour qu’ils construisent leur nids et abritent leur chant, au vent notre immense ramure pour qu’il fasse entendre son murmure et son sifflement.
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(...) c'est un repose-montre. (...) Autrefois on déposait sa montre là-dessus avant de s'endormir parce que si on la mettait sur le marbre de la table de nuit, l'huile de rouage se figeait à cause du froid. Et la montre se mettait à avancer ou à retarder. A faire n'importe quoi. La journée ça allait, grâce à la chaleur du corps. (p. 55)
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Ce jour là, l’air est sûrement très doux, le ciel parfaitement bleu, et le temps comme suspendu.
Trois filles et un garçon, entrés dans l’éternité, me regardent.
Les quatre enfants Jacob.
Vous vous êtes appelée Simone Jacob avant de devenir Simone Veil.
À gauche, il y a Madeleine, dite Milou, neuf ans, votre soeur la plus âgée. Au milieu se tient Jean, sept ans, droit comme un i, regard clair et déterminé, les bras serrés le long du corps, vaillant petit soldat.
À côté de lui, il y a Denise, huit ans, une main posée sur la hanche, déjà coquette.
Et il y a vous, Simone, la plus petite.
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Le toubib a dit que tu oublierais tout.
Même nos noms.
J’AIME MIEUX QUE TU CRÈVES AVANT
D’OUBLIER MON NOM.
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On est au mois de mai de l'année 1942 et il n'y a aucune trace de printemps.. Ici c'est un pays gelé.

Il y a tant de morts dans les rues que les passants n'y font plus attention.
Le monde entier nous oublie.

Le printemps lui-même oublie le ghetto.

Les arbres ne fleurissent pas et l'herbe meurt.

Même les oiseaux ne volent pas dans le ciel noir du ghetto.
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Comme une petite feuille tombée de l'arbre en automne, le grand vent de l'Histoire m'a soulevée, emportée et jetée dans un incroyable tourbillon.
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"Rashmila, Rashmila, pourquoi t'es plus déesse ? Rashmila, quelle bêtise t'as faite ?"
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Alors, tout d'un coup, il y a eu dans ma tête comme un bruit de tonnerre.
J'ai réalisé que tous les événements de l'année écoulée n’avaient qu'une raison : j'étais noire. Le problème, c'était moi.
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Dire qu'autrefois [mes grands-parents] étaient jeunes et s'aimaient d'amour !
Bien sûr, c'est difficile d'imaginer que leurs visages aujourd'hui sillonnés de rides, leurs mains sèches et noueuses, ont autrefois appelé et reçu baisers et caresses.
(p. 17)
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Sur mes joues, l'eau ruisselle.
Mais ce ne sont pas des larmes.
Une déesse ne pleure jamais.
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À gauche, il y a Madeleine, dite Milou, neuf ans, votre soeur
la plus âgée. Au milieu se tient Jean, sept ans, droit comme
un i, regard clair et déterminé, les bras serrés le long du
corps, vaillant petit soldat. À côté de lui, il y a Denise, huit
ans, une main posée sur la hanche, déjà coquette.
Et il y a vous, Simone, la plus petite.
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« Le 13 novembre 1960, jour de la rentrée, je me suis levée de bonne heure pour me préparer. J’ai mis ma plus belle robe, ma mère a soigneusement natté mes cheveux avec un joli ruban. Soudain on a sonné à la porte. Quatre officiers de police se tenait sur le seuil. Ils nous ont annoncé qu’ils venaient nous accompagner à l’école William Frantz et nous protéger. Sans poser de questions, nous sommes montées, ma mère et moi, dans leur grosse voiture noire. En quelques minutes, nous étions arrivés, et un étrange spectacle nous attendait. Juste en face de l’école, plein de gens, rassemblés sur le trottoir, tenaient des pancartes et hurlaient. »
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