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Critiques de Ito Ogawa (1639)
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La papeterie Tsubaki

Suis-je la seule à encore attendre le passage du facteur avec impatience, à envoyer des cartes postales quand je pars en week-end ou en vacances, à écrire des lettres à mon amoureux, à souhaiter les anniversaires de mes proches sur de jolies cartes choisies spécialement pour eux ?



Hatoko est écrivain public, elle aide les gens à rédiger toutes sortes de courriers : des lettres de rupture amicale, des annonces de divorce, des déclarations d’amour, des lettres de condoléances pour un animal, des messages pour refuser de prêter de l’argent à un ami, et tout ça, avec patience, réflexion et subtilité car elle choisit tout : les mots qu’elle écrit bien sûr mais aussi la texture et la couleur du papier, le stylo, le crayon ou la plume, la couleur de l’encre, la forme des caractères...afin que le courrier ne puisse en rien gêner, choquer ou rendre triste son destinataire.



Ce roman est une ode à la finesse d’esprit, à la délicatesse et au respect d’autrui.

L’héroïne est une jeune femme qui fait attention aux autres, qui sait savourer ce qu’elle a, c’est une traductrice de grand talent : elle écoute les maux et les transforme en mots.

Un très joli roman qui nous hante longtemps après l’avoir refermé, comme une caresse, un voile de légèreté qui oscille doucement dans le vent et dépose sur nos épaules un pétale de fleurs emporté par une petite brise tiède.

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Le restaurant de l'amour retrouvé

Que peut-on ressentir en rentrant chez soi, après une dure journée de travail et en retrouvant l’appartement complètement vide ? C’est ce qui arrive à Rinco, jeune Japonaise, qui a travaillé dur pour économiser (l’argent étant bien sûr caché sous le matelas) : son petit ami indien avec qui elle projetait d’ouvrir un restaurant est parti en emmenant absolument tout : les ustensiles de cuisine qu’elle avait dû tant peiner pour acheter, les meubles, il n’a rien laissé, à part les yeux pour pleurer et la jarre de saumure de la grand-mère qui était à l’entrée…



Sous le choc, elle a perdu la voix et ne s’exprime plus que par l’écriture.



Rinco quitte la ville et retourne dans le village de son enfance dont elle est partie dix ans plus tôt sans se retourner et après un long périple elle n’est pas forcément bien accueillie par sa mère qui accepte de lui laisser la remise à condition qu’elle s’occupe d’Hermès, la truie, ce qui donne des descriptions savoureuses sur la relation qui s’installe entre elle et l’animal…



Peu à peu, le restaurant prend forme, Rinco le personnalise et l’appelle « L’escargot ». Elle décide de cuisiner et de confectionner les repas en fonction de ce que lui inspire le client, idée qui m’a bien plu…



Ito Ogawa aborde les relations mère-fille, l’amour impossible, l’incompréhension entre Rinco et sa mère dont les vies sont aux antipodes.



Elle nous entraîne, à travers les saveurs, les odeurs, les couleurs des aliments vers un retour aux vraies valeurs, c’est une longue méditation, l’esprit étant fixé sur ici et maintenant, sur l’acte en lui-même, laissant les pensées pour ce qu’elles sont.



C’est une jolie petite histoire, bien racontée, pleine d’émotion et de poésie qui fait beaucoup de bien au lecteur, même quand on n’est pas fine cuisinière comme moi.



Il s’agit d’une auteure que je voulais découvrir et c’est ce roman qui a été choisi dans le cadre de la lecture commune du Blogoclub; même si ce n’est pas un coup de cœur, j’ai passé un bon moment et je ne regarderai plus la nourriture de la même manière.
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La papeterie Tsubaki

La papeterie Tsubaki offre un moment de douceur, une pause. Entre le papier, l'encre, l'enveloppe, le timbre et la calligraphie, on entre dans l'univers des mots posés avec délicatesse, l'univers d'un écrivain public.

Hatoko, une jeune fille de vingt-cinq ans, va tenter un nouveau départ entre les lignes qu'elle dessine. Elle offre les mots et le thé sur un plateau, elle reçoit de la gratitude, des sourires.

Le roman va au-delà. On tourne les pages, avec un brin de monotonie parfois, et on découvre un passé, une ombre, une lueur d'espoir.

De sa plume, Hatako relie les autres et renoue les liens avec sa grand-mère.



Un roman léger, les sentiments des personnages sont à peine effleurés, de simples instants de vie, l'art de l'écriture mêlé à l'art culinaire et aux rituels japonais.
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La papeterie Tsubaki

Après quelques années tumultueuses passées à l'étranger, Hatoko est de retour à Kamakura pour prendre la suite de la papeterie familiale que lui a léguée l'Aînée, la grand-mère qui l'a élevée seule en l'absence de sa mère. C'est une petite boutique de quartier où elle vend des fournitures scolaires aux collégiens du coin, mais pas seulement. Depuis toujours la papeterie Tsubaki offre un service d'écrivain public. Formée dès son plus jeune âge à l'art de la calligraphie, la jeune fille s'est longtemps rebellée contre la sévérité de l'Aînée et un destin tout tracé, mais depuis son retour elle prend plaisir à écrire cartes de condoléances, lettres d'amour ou de rupture, petits mots de remerciements. Au fil des quatre saisons, Hatoko reçoit ses clients, participe à la vie du quartier, se fait des amis chers, construit sa vie tout simplement.



Après l'oiseau de Sumire et Hibari, le restaurant de Rinco et la pension gayfriendly des Takashima, Ito Ogawa ouvre une nouvelle parenthèse enchantée et nous emmène dans le saint des saints : une petite papeterie japonaise. C'est dans cette petite boutique qu'Hatoko, que tout le monde surnomme Poppo, exerce l'art délicat de la calligraphie. Chaque client est accueilli avec une tasse de thé, observé, écouté et chaque demande est étudiée avec attention. Alors Poppo choisit le papier, l'encre, le stylo ou la plume, le types de caractères, l'enveloppe et le timbre qui feront de sa missive un objet précieux pour le destinataire. Avec elle, on pénètre dans un univers feutré, paisible, zen. L'adolescente rebelle qu'elle était a cédé la place à une jeune femme apaisée qui se retourne sur son passé et y découvre plus d'amour qu'elle ne le pensait. C'est un véritable bonheur de suivre ses pas dans les petites rues de Kamakura, ce coin de campagne proche de la trépidante Tokyo. de temples en temples, de restaurants de curry en petits izakayas, sous les pétales des cerisiers en fleurs ou dans le froid hivernal, on se promène avec Poppo et ses amis, tous habitant le quartier, tous unis autour des petits bonheurs de quotidien.

La papeterie Tsubaki est un livre doux et apaisant qui transforme l'anodin en magie, qui met fait la part belle à la poésie de la vie. Avec sa délicatesse habituelle, l'auteure nous intègre parfaitement dans son histoire et on ferme son livre avec l'impression diffuse d'avoir passé une année à Kamakura avec des amis et qu'il faut maintenant les laisser poursuivre leur route, même si c'est difficile de tourner la dernière page...Un bonheur de lecture absolu.



Un grand merci à Babelio et aux éditions Philippe Picquier.
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La papeterie Tsubaki

Le constat est vrai, nous n'écrivons plus de lettres! Je viens de réaliser ceci à la lecture de ce beau roman que j'ai adoré!



Eh oui, ces jolies lettres, cartes que nous aimions nous envoyer avec nos amoureu(ses)x, aux gens de la famille, à nos ami(e)s, ...

A présent, on envoie des mails !!! c'est froid! totalement impersonnel!

C'est terrible quand on y pense!



Fini les jolies enveloppes, le choix de timbres rares ou amusants, le cachetage original, les petits dessins parfois au dos de l'enveloppe!

Je me souviens avoir gardé dans une boîte à chaussures pendant assez longtemps toute ma correspondance du temps de mon adolescence! Il m'arrivait parfois de relire ces lettres et d'éprouver bien des émotions. A présent, nous ne gardons pas les mails que nous envoyons, pas plus d'un mois! En plus, c'est mauvais pour l'environnement!



Dans La papeterie Tsubaki, Hatoko, une jeune femme du Japon d'aujourd'hui mais où les traditions anciennes restent omniprésentes, à Kamakura, ville où il semble y avoir plus de sanctuaires et de temples que de maisons d'habitation, remplit les fonctions d'écrivain public.

Elevée par "l'Ainée", une grand-mère d'une sévérité rigide, qui a tenté sans succès de l'initier au noble art de la Calligraphie, elle est revenue dans la petite papeterie que lui a léguée sa grand-mère et a finalement repris les pinceaux pour écrire à la demande de différentes sortes de clients : des lettres d'amour, des missives d'adieu et même des courriers de rupture, tout cela en utilisant la calligraphie.



Au tout début, j'ai eu peur de m'ennuyer un peu! Quelle erreur!!

Je n'ai pas vu le livre passer. Au fil des différents courriers, je me suis régalé de petites histoires narrées à travers ces différentes correspondances. Il s'agit d'un véritable délice!

C'est écrit avec beaucoup de légèreté, quelques pincées de poésie et , et ... aussi pas mal de gourmandise!

Vous commencez à connaître mon appétence pour les bonnes choses de la bouche.

J'ai été gâté car tout le long du récit, il y est beaucoup question de mets succulents : daifukus à la châtaigne, boulettes de konnyaku, soba aux taros, bagna cauda à la laitance de crabe, inarizushis, et même des sandrichs onigirazu! Il y est également question de macarons Ladurée!



De quoi combler un gros gourmand comme moi mais la première des gourmandises, c'est ce roman qui se laisse déguster sans besoin de baguettes!

Un vrai délice!!! Coup de coeur!
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La papeterie Tsubaki

Hatoko vient de rentrer d'un long voyage et reprend la papeterie que lui a léguée sa grand mère.

On est à Kamakura , au Japon, et Hatoko met beaucoup d'application dans ses deux métiers : tenir la papeterie et écrire pour les autres, ceux qui n'ont pas les mots , pas le courage ou pas la force.



C'est un roman tout en finesse qui traverse les quatre saisons avec beaucoup de pudeur et de tendresse à travers la vie de Hatoko.

Tout semble patiné, polie par la mansuétude , la bienveillance et le respect de l'autre. C'est super mais...

J'ai eu l'impression d'avoir déjà lu ce livre avec Le restaurant de l'amour retrouvé.

Alors , cela reste très bien, le poids accordé à l'écrivain public qui règle les tracas quotidien de ses compatriotes est admirable , le souci du détail dans la description des ingrédients d'une belle lettre remarquable...mais j'ai eu une impression de déjà lu, ce qui a nuancé mon plaisir et en tous les cas gommé l'effet de surprise.

Pour autant, c'est un livre extrêmement apaisant, faisant la part belle aux coutumes , mais aussi à la gastronomie , japonaises .

Hatoko et ses ami(e)s sont des vecteurs de bonheur .

Une livre d'une douceur et d'une quiétude étonnantes.

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Le Goûter du lion

J’ai été tellement touchée par cette lecture que j’ai eu du mal à choisir le livre suivant. Le goûter du Lion est à la fois bouleversant, rempli de sérénité et d’amour de la vie, des émotions que je n’attendais pas à la lecture de la quatrième de couverture.

À trente-trois ans, Shizuku est atteinte d’un cancer stade 4. Elle décide de finir sa vie à la Maison du Lion. Elle y est accueillie par la chaleureuse Madonna. Pas très engageant comme début ? Et pourtant…

Oui, le livre est bien sur ce thème, les derniers jours d’une jeune femme. Et non, ce n’est pas plombant. Shizuku a eu une belle vie, et elle en a profité jusqu’au bout. Peut-être un peu triste, surtout poignant.

Après tout, la seule façon décente de parler de la mort, c’est de célébrer la vie, et Ito Ogawa y réussit parfaitement. L’émotion qui m’a étreinte n’avait rien de violent, plutôt une émotion qui s’est insinuée petit à petit et qui a rendu, en tant que lectrice, la séparation avec Shizuku difficile.

Le mot qui me vient à l’esprit pour évoquer l’écriture de l’auteur est délicatesse, sans lequel il aurait été difficile d’écrire sans que le propos soit lourd.

En résumé, un coup de cœur pour ce livre


Lien : https://dequoilire.com/le-go..
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La République du bonheur

C'est en toute discrétion que Poppo s'est unie à Mitsurô, un beau jour de printemps, celui-là même où QP fait son entrée à l'école primaire. Là voilà donc épouse et mère, heureuse mais remplie de questions et d'incertitudes. Les jeunes mariés n'ont prévenu personne mais Poppo envoie à tous leurs amis un faire-part confectionné avec soin et amour, comme elle seule en est capable. Sa nouvelle vie se partage donc entre son travail d'écrivain public à la papeterie Tsubaki et son apprentissage de la vie de famille.



Quel beau cadeau nous offre Ito Ogawa avec cette suite de la papeterie Tsubaki ! On y retrouve la jolie ville de Kamakura, la douce Poppo, ses amis, ses voisins, ses clients et bien sûr son époux tout neuf et la petite QP. Pour la jeune fille, élevée sévèrement par l'Ainée, c'est une vraie découverte que cette vie de famille qui s'ouvre à elle. Elle prend à coeur son rôle de mère, soucieuse d'éduquer QP dans le partage, l'amour, la bienveillance et la joie. Car Poppo est quelqu'un d'exceptionnel qui enchante le quotidien par petites touches, toujours émerveillée des petits bonheurs de la vie qu'elle partage avec les siens. Un goûter préparé à quatre mains avec la petite fille, une promenade au temple entre amis, un repas en famille sous la chaleur du kotatsu, la première prière au temple de l'année, la contemplation d'un prunier en fleurs sont autant de moments simples dont elle jouit profondément, consciente de la chance que lui a offert la vie.

Oui, Ito Ogawa nous a fait un beau cadeau avec cette République du bonheur. C'est plein de beauté et de bonté, de lumière, de chaleur. C'est une ode à l'amour, à la famille, au partage. C'est l'idée que nous sommes les artisans de notre propre bonheur, qu'il faut savoir apprécier les petits plaisirs, s'accommoder des petites contrariétés et continuer à vivre malgré les pertes et les deuils. Une belle philosophie de la vie.

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La papeterie Tsubaki

Quelle délicatesse, quelle subtilité. Un livre par petites touches sur un métier pour nous disparu :écrivain public.Mais, au Japon ,pays raffiné et envoûtant, la vulgarité n’est pas de mise.C’est tout un art d’écrire une lettre manuscrite pour déclarer un amour ou pour mettre fin de façon élégante à une amitié.Ito Ogawa signe un livre qui plaira aux amoureux du Japon mais aussi à ceux qui aiment les univers poétiques.J’ai pensé à L’éloge de l’ombre de Junichiro Tanizaki , texte déjà ancien qui nous initiait à l’esthétique japonaise.Un beau livre à découvrir doucement dans un calme zen.
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Le Jardin Arc-en-ciel

La trentaine usée par un mariage raté et la routine du quotidien, Izumi mène une existence sans relief, éclairée seulement par la présence de son petit garçon, Sosûke. Un jour, sur un quai de gare, elle empêche une adolescente de commettre l'irréparable. Sur sa lancée, elle l'invite chez elle pour partager un repas. Au fil des jours et des rencontres Izumi et Chiyoko se rapprochent et acceptent le coup de foudre qui les a réunies. Pour vivre cet amour tout neuf, les deux femmes partent, avec Sosûke, sur les routes du Japon et s'installent au ''Machu Picchu'', un village de montagne où les ciel est le plus étoilé du pays. Ici commence l'histoire de la famille Takashima, contraction de leur deux noms, qui s'agrandit encore avec la naissance de Takara, la fille de Chiyoko. Plus ou moins acceptée par les villageois, cette famille hors normes se construit une nouvelle vie et ouvre un gîte ouvert à tous : le jardin arc-en-ciel.



Hymne à la tolérance, manifeste en faveur de l'homosexualité et de l'homoparentalité, le Jardin arc-en-ciel a le mérite de traiter d'un sujet qui reste encore tabou au Japon. Oui mais voilà...A moins d'être un Bisounours, on a du mal à adhérer à cette guimauve dégoulinante de bons sentiments. Il faut bien se rendre à l'évidence, c'est fade, c'est larmoyant et c'est surtout très mièvre. Les personnages féminins sont insupportables de naïveté et de niaiserie, le garçonnet est trop gentil pour être vrai. Les couleurs de l'arc-en-ciel sont noyées par le rose bonbon d'une histoire qui ne touche pas car trop prévisible. Oui, chacun a droit au bonheur, oui, le chemin est difficile pour y accéder, oui, la vie réserve parfois des coups durs, oui, une famille homosexuelle est une famille comme les autres, avec des hauts et des bas, de l'amour et des enfants épanouis...mais fallait-il forcer le trait à ce point ? Habituellement plus subtile, Ito Ogawa s'égare ici dans les clichés et la bien-pensance facile.

Grosse déception donc pour une auteure qui sait faire tellement mieux !
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Le restaurant de l'amour retrouvé

Malgré un titre un peu trop "fleur bleue" à mon goût et une histoire peut-être un poil trop caricaturale, ce roman m'a fait passer un bon moment.

Il s'apparente d'avantage à une fable asiatique, tout en douceur, en poésie et en délicatesse. Dès le début nous faisons connaissance avec une jeune femme qui vient de découvrir son appartement complètement vide, il ne reste rien, son petit ami l'a entièrement vidé et s'est éclipsé dans la foulée. La jeune fille va donc en désespoir de cause retourner vivre chez sa mère, avec laquelle elle n'a pas de bonnes relations. Comme elle cuisine à merveille, elle va rapidement ouvrir un restaurant et son don pour la cuisine va éveiller chez ses clients des tas de belles choses.



L'écriture est assez concise, les phrases ne se perdent pas dans des descriptions à n'en plus finir. Les émotions sont brutes, ce qui évite un peu le larmoiement mais bon, l'histoire est quand même assez prévisible. J'ai toutefois aimé ce petit roman qui véhicule de jolies valeurs comme le pardon, l'entraide, l'envie de partager et bien sûr l'amour sous toutes ses formes. Les passages sur la préparation des plats, sur l'utilisation des ingrédients et les cuissons sont de toute beauté, on a l'impression de sentir l'odeur fraîche des herbes qui viennent juste d'être coupées, celle du porc qui grésille et caramélise, le fumet d'une soupe de légumes en train de cuire doucement ou d'un plat de viande en sauce relevé d'épices.
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La papeterie Tsubaki

On ne peut être que charmé par la fraîcheur et la spontanéité de la jeune Poppo qui, à l'heure d'internet, exerce le métier d'écrivain public, témoin des traditions japonaises profondes, un art appris dans la douleur auprès de l'Aînée, sa sévère grand-mère, sa seule famille.



Chaque client nous plonge dans la vie de cette petite bourgade, le baron aux mots rustres, la voisine Barbara aux multiples prétendants ou la petite QP amoureuse de son instituteur et dont le plat préféré est l’œuf dur à la mayonnaise!



Un art pour apporter du bonheur, que ce soit une lettre d'amour ou pour annoncer le décès de son animal de compagnie ou un divorce, tout un rituel, s'imprégner de l'état d'esprit du demandeur, respecter les bonnes formules, choisir le support, rouleau de parchemin ou papier belge de luxe, et aussi l'encre, la plume, le type de caractères et même le timbre!

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Le Goûter du lion

Oh qu'il est triste ce roman !

Même si j'avais vu que l'histoire se passait sur une île où vont des personnes malades en fin de vie, je n'imaginais pas que ça serait aussi dur à lire.

La Maison du Lion est un lieu situé sur une île japonaise connue pour ses citrons, et c'est là que l'héroïne a choisi de venir finir ses jours, alors qu'elle n'a que 33 ans mais se meurt d'un cancer.

J'ai trouvé dommage qu'on en sache si peu sur elle, l'auteur nous raconte un peu sa vie familiale, mais rien sur sa vie sentimentale ni professionnelle.

On va faire la connaissance de plusieurs personnes résidant à la Maison du Lion et bien sûr, on va s'attacher à eux, et comme ils ne sont là que pour peu de temps, on va assister à la mort de plusieurs d'entre eux.

Ce roman a pour but évidement de nous montrer que la vie a des tas de choses à offrir et ce, jusqu'à la fin, mais les décès successifs des personnages sont quand même assez durs à vivre, et même si on aime l'idée que la vie réside dans plein de petits moments de bonheurs du quotidien, je suis ressortie de cette lecture davantage déprimée que reconnaissante.



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La papeterie Tsubaki

J'aimerais écrire ce billet sur un papier couleur vert absinthe très clair, en italique et bleu égyptien « lapis-lazuli », porteur du discret clapotis d'un vif petit ru courant la montagne à la recherche d'une épaule attentive où se reposer en confidence. L'écriture d'Ito Ogawa recèle une chose précieuse, un paradis que nous occidentaux avons égaré, une quotidienne tendresse.





J'ai fait sa connaissance, par la grâce de l'erreur d'un libraire, avec le Ruban, lien d'éternité par delà l'océan. Je retrouve dans La papeterie Tsubaki le doux sourire de son écriture. Un quartier, des voisins, moultes traditions, et ces petites rencontres au jour le jour entrecoupées de souvenirs vivaces, de senteurs fugaces, de plats délicieux.





Il y a si longtemps que je n'ai mis les pieds dans une papeterie, décidément. Pourtant cette carte postale à mon anniversaire, d'un format hors norme, sans même lire l'enveloppe j'avais deviné sa provenance, secrètement espérée, quel beau « Cado » ! La pensée, le temps du choix, le souvenir d'une ballade, l'écriture appliquée, ferme et joyeuse. Je l'ai toujours, discrètement posée sur un meuble du salon. Même l'enveloppe je l'ai gardée…





Tout dans ce livre m'enjoint à y répondre en prenant soin de ces petits détails révélateurs d'autant de gestes d'attentions. Ah combien me serait précieux l'écrivain public par sa connaissance des usages policés, sa finesse et son empathie…





Que d'amour quand la profondeur d'une belle âme affleure à la superficialité du quotidien. Vraiment, il me faudrait Hatoko pour mieux vous le partager tout en délicatesse..

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Le restaurant de l'amour retrouvé

C’est l’histoire d’une fée protégée par les divinités de la cuisine.

Un prestigieux pouvoir que Rinco découvre après bien des malheurs : la trahison de l’être aimé, un avenir radieux qui tourne le dos à cette jeune fille fragile, et cet immense chagrin qui emprisonne sa voix fluette.

Comme la plupart des êtres vaincus par la vie, Rinco éprouve ce besoin impérieux de retourner vers les lieux de son enfance. Sans trop d’illusions ! Elle sait qu’elle retrouvera Ruriko, sa mère, qu’elle n’a jamais vraiment aimé.

Deux femmes du même sang et pourtant si dissemblables. Ruriko est aussi charnue que Rinco est maigre, aussi goulue qu’elle est frugale, aussi trépidante qu’elle est paisible.

C’est pourtant au milieu de ce désert affectif que Rinco, aidé par le fidèle Kuma, monte le restaurant de ses rêves qu’elle nommera « L’escargot ». Elle veut en faire « un lieu à part, comme un lieu déjà croisé, mais jamais exploré. Comme une grotte secrète où les gens, rassérénés, renoueraient avec leur vrai moi ».

Un restaurant pas comme les autres !

C’est sa vie entière, sa raison de vivre que jette sans retenue Rinco dans « L’escargot ». C’est tout son amour, toute sa tendresse, toute sa sensibilité à fleur de peau qu’elle épand sans parcimonie dans les mets savoureux qu’elle offre aux convives.

Peut-être pour faire la nique à la détresse et au désarroi qui l’accable !

En tous les cas, sa cuisine rend les gens heureux. Elle devient très vite une petite légende dans son village perché à flanc de montagne. Une faiseuse de rêves ! Combien de passions se sont révélées en humant la senteur douce et pénétrante de sa « soupe d’amour » ? Combien de vœux se sont exaucés autour de l’unique table de « L’escargot » ?

Et même l’irréductible Ruriko, la mère distante et incomprise, finit par tendre les bras vers Rinco. En apparence rude et dédaigneuse, elle agit en sous-main dans le seul but d’aider sa fille sans rien demander en retour que de la voir enfin heureuse et apaisée.

Que j’ai aimé ce comte onirique !

Les mots simples, sans fioriture, de Ito Ogawa se sont adressés à mon cœur et à mon ventre. Je me suis laissé doucement embarqué par la triste histoire de la fée Rinco qui donne élégance, pureté et charme à tout ce qu’elle effleure du regard ou du bout des doigts.

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Le Ruban

Le ruban est d'abord un nom propre, Ruban, celui d'un tout petit oiseau jaune, plus précisément une perruche callopsite un peu magique, venue au monde dans le chignon de la vieille Sumire et apportant un moment de joie et d'apaisement à tous ceux qu'elle croise : enfant rêveuse, femme malheureuse, jeune paumé, vieille artiste malade...



Le ruban, c'est ensuite un drôle de livre japonais, plein de délicatesse et de fantaisie, mi-roman, mi-recueil de nouvelles, et poétique tout du long. J'avoue que je n'ai au depart pas tout compris aux rapports entre les histoires, cherchant à y retrouver des personnages qui ne s'y trouvaient pas et refusant de laisser â Ruban ce rôle de seul lien entre les intrigues, les gens, les lieux et les époques...



Je n'ai pas tout compris, donc, mais j'ai été très touchée par la beauté et la grâce du texte, que je vois comme un long haïku de presque 300 pages, un peu à la manière d'Aki Shimazaki. C'est en effet, en tout cas à mes yeux de novice de la culture nippone, un concentré de ce que j'y apprécie : une forme de légèreté sereine, l'amour des oiseaux, des cerisiers en fleur et des gens de cœur, un style lumineux avec des comparaisons sensuelles ou gastronomiques, la poésie plus forte que la vraisemblance ou les conventions, et l'espoir plus fort que la noirceur, mais souvent sous des apparences loufoques...



Si le fond du livre est poésie et allégorie, si un chignon y ressemble à un nid ou à de la crème fouettée et un oiseau à l'optimisme personnifiê, les thèmes traités restent sérieux et graves, dans le désordre : l'amour, le mur de Berlin, la difficulté de devenir adulte, la fin de vie, les délices de la cuisine japonaise ou encore le deuil.



Je n'aurais jamais lu ce livre si je ne l'avais reçu en cadeau et suis donc enchantée de cette belle découverte. J'envisage même d'acheter une petite mangeoire pour tous les rubans de mon quartier qui se perchent sur ma fenêtre, et évidemment de dévorer bientôt un repas de nouilles udon suivies de marshmallows grillés.
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La République du bonheur

Une amie m’a offert ce petit bonbon au miel pour adoucir cette fin d’année agitée dans un monde empli de guerres et de haine, parsemé de catastrophes, naturelles ou non… alors je l’ai savouré en conscience, soir après soir !



J’ai retrouvé avec une joie non feinte la sensibilité de Ito Ogawa, ainsi que les ingrédients qui avaient provoqué mon coup de cœur pour le tome un, la Papeterie Tsubaki. Un style bien particulier tout en émotion, un infini respect pour les êtres, l’ambiance feutrée du lieu où Hatoko exerce avec art le métier d’écrivain public, la délicatesse avec laquelle elle écrit, mais aussi cuisine, observe la nature ou le ciel… tout n’est que poésie, empathie et finesse…



En se mettant en couple avec Mitsurô, père d’une petite fille, Hatoko devient sa maman et part peut-être à la rencontre de l’enfant qu’elle-même a été… et de la grand-mère qui l’a élevée.



Une littérature apaisante qui aborde pourtant des sujets graves… et même s’il m’a manqué l’effet de surprise du premier tome, j’ai beaucoup apprécié cette suite.

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Le restaurant de l'amour retrouvé

Attention coup de cœur ! J'ai ce livre depuis très longtemps dans ma PAL et je regrette vraiment de ne pas l'avoir lu avant.



On rencontre Rinco, qui rentre chez elle un beau jour, et son compagnon et parti avec la totalité de leur appartement. Il ne lui reste plus rien ou presque. Elle décide donc de retourner chez sa mère et d'ouvrir un restaurant dans la grange. La cuisine est sa grande passion et elle cuisine pour rendre les gent heureux :

"Si tu cuisines en étant triste ou énervée, le goût ou la présentation en pâtissent forcément. Quand tu prépares à manger, pense toujours à quelque chose d'agréable, il faut cuisiner dans la joie et la sérénité."



C'est avec plaisir que l'on découvre au fil du livres, les petits plats que mijotent Rinco :

"J’ai fait mon choix dans les légumes que j’avais à la cuisine, je les ai taillés en julienne et fait revenir dans du beurre, en commençant par ceux qui mettent le plus longtemps à cuire. Du potiron, pour l’écharpe de Satoru, d’un beau jaune moutarde vif, car elle était jolie. Des carottes aux couleurs du soleil couchant qui emplissaient le ciel de l’autre côté de la fenêtre. Et pour finir, des pommes, parce que c’est ce que m’évoquaient les mignonnes joues rouges de Momo.

Dans la cocotte, un tas d’images se superposaient, fusionnaient au fur et à mesure. On aurait dit un peintre qui choisit d’instinct ses couleurs. Je cuisinais sur le vif, en me fiant uniquement à mon intuition."



L'écriture d'Ito Ogawa m'a beaucoup plu, et j'ai hâte d'en découvrir plus. C'est une jolie histoire avec une petite pointe de magie qui fait forcement rêver le lecteur. On passe par tous les sentiments, j'ai ris, j'ai été touché, triste, en colère. Bref c'est une réussite.
Lien : http://missmolko1.blogspot.i..
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La papeterie Tsubaki

Ce livre, j'ai eu envie de le lire il y a déjà longtemps.... Je l'ai acheté et au final il est allé sur l'étagère des "livres achetés" qui y traînent plus longtemps que ceux présents sur "l'étagère des livres empruntés qu'il faudra rendre".

Mon mari l'a sorti et lu. Lui le fan d'Heroïc fantasy et en ce moment de Pendergast, a apprécié ce roman. Ce livre a ensuite fait un tour dans la chambre de ma fille aînée qui s'est régalée...

Heureusement le challenge "50 objets" (dont l'échéance est proche) m'a donné un prétexte pour aller prendre et découvrir ce roman.

*

Désormais il peut entrer dans la catégorie "pourquoi avoir attendu si longtemps pour découvrir ce livre ?". Je me suis régalée, j'ai aimé ce livre, un livre d'atmosphère, de sensation (même gustative !). On y suit une jeune femme qui vient d'hériter de la papeterie familiale. Outre cette boutique elle exerce aussi le métier d'écrivain public. C'est cette partie qui est la plus fascinante, permettant des rencontres et des échanges uniques.

Outre cet aspect, j'ai aimé voir paraître les lettres en japonais, j'ai aimé la description des plats.

Un très joli livre, tout doux, une caresse....
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La papeterie Tsubaki

Dans la station balnéaire de Kamakura située au sud de Tokyo, une jeune fille reprend la papeterie de sa grand- mère décédée tout en s'initiant au métier d'écrivain public. Tel est le sujet du dernier roman d'Ogawa Ito.



Précédemment enthousiasmée par le restaurant de l'amour retrouvé, j'ai plongé avidement dans ce nouveau roman qui s'articule autour de l'écriture et du partage.



Comme il fallait s'y attendre, avec l'écriture d'Ogawa Ito, tous les sens sont ici en éveil, qu'ils s'agissent des divers matériaux de papeterie choisis, des plaisirs culinaires ou de la nature partout présente et vénérée.



Roman du respect du vivant mais aussi des plaisirs des petits rien, les saisons articulent le texte et donnent le matériau nécessaire à une ode à la vie toute imprégnée d'art de vivre à la japonaise.

A chaque coin de page, la pleine conscience est là pour rendre merveilleux tous les actes réalisés par l'héroïne et ses congénères, même quand il s'agit de briquer son parquet, au lever.



Sanctuaires visités à gogo, thé vert au yuzu... mets raffinés même s'ils sont consommés au quotidien (tous les noms sont donnés en japonais mais pas toujours explicités ), l'ensemble se révèle symbolique à souhait, chargé de significations forcément anciennes et souvent spirituelles.

Au Japon, on marche, on se recueille, puis on déguste.

Pour y avoir effectué un long voyage, notamment à Kamakura, ce que j'ai lu là a le gout de ce que j'y avais observé.



Cieux, souffles du vent, états de floraison et luminosité. ... l'univers contribue à la joie de vivre de notre écrivaine publique. S'inscrivant dans la lignée familiale des femmes calligraphes, Amemiya cherche à trouver une place dans un monde où les rapports inter humains et les convenances sont en métamorphose complète.



« Liberté » est pourtant le maître mot de cette histoire ; les lectrices aspirant probablement, par leur lecture, à cette même quête.



Et si se couler dans les mots d'autrui, dans ce que l'écrivaine - papetière rédigera pour nous, n'était au final qu'une marque de respect, une forme d'humanitude qui passerait cependant, pour elle, par la découverte de sa propre expressivité graphique ?



Alors, après que les clients soient allés quérir ses services, elle se demande...

Quelle tonalité donner à mon message ?

Comment trouver le mot qui épousera parfaitement l'espace béant de mon coeur dans cette épreuve, ou dans cette joie ?

Et c'est b à elle de trouver, en plus du texte, le matériau, la meilleure calligraphie, l'outil scripteur correspondant, l'enveloppe, le timbre... ( les lettres en langue originale sont reproduites dans le livre au fur et à mesure ).



Depuis, chaque fois que j'écris, que je laisse une trace écrite quelque part … j'ai en écho les commentaires de cet inoubliable personnage de roman et ne peux m'empêcher de m'interroger sur les détails de mes tracés et de mon intention.



Cette histoire nous montre donc de quelles manières l'écrit, quand il sait être bien pensé et subtilement tracé, parce qu'il est à la hauteur de l'attente du destinataire, se révèle réparateur. Quelle leçon !



La calligraphie est un art du zen, et en lui donnant la place qui lui revient, l'auteure nous montre que la correspondance qui pourrait sembler désuète, garde un rôle capital dans nos vies.



Quand une écrivaine publique nous met sur le chemin des mots et qu'ils ont le pouvoir de réparer les âmes et arranger les conventions sociales, apaiser les relations tendues, cela donne La papeterie Tsubaki.



Comme dans le restaurant de l'amour retrouvé, une querelle inter-générationnelle avec son lot de rancoeurs mais surtout de regrets sous-tend l'ensemble.

Est-ce la marque de fabrique de cette auteure japonaise ? Les lectures de le ruban, et le jardin Arc-en-ciel me le révéleront.



Pour le deuxième livre que je lis d'elle, notre personnage principal est encore une jeune femme cherchant un sens à sa vie. Gageons que ce qu'elle nous dit de sa nouvelle existence inspire les gens de tous âges, et de tous horizons.

Simplicité et amour du geste en étant si bien racontés devraient y contribuer. C'est ce que le Japon a de mieux à nous enseigner, à nous les occidentaux. J'en suis convaincue depuis longtemps.



Une fois que j'ai eu accepté le rythme contemplatif de cette histoire, j'ai compris que j'avais avec ce livre l'occasion de plonger dans un Japon mis à l'honneur grâce aux traditionnels pouvoirs magiques du papier de la culture nippone.



Même s'il faut pouvoir en apprécier l'âme pour rentrer, rester et prendre du plaisir à cette ambiance de lecture très zen, je ne peux que le recommander, d'autant plus quand on aspire à la quiétude et aux voyages.


Lien : http://justelire.fr/la-papet..
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