AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Ito Ogawa (1639)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


La papeterie Tsubaki

Quel petit bijou que ce livre qui représente un condensé de l'exquise politesse japonaise !

"Poppo" reprend la papeterie familiale après de longues études à l'étranger. Bien sûr elle vend des crayons (...) mais surtout elle fait office d'écrivain public en rendant service avec délicatesse et empathie à plusieurs voisins de tous âges et pour écrire toutes sortes de lettres.

La petite ville où ils résident, entre mer et colline, semble charmante et un plan est (ô merveille) dessiné au début du livre. De même, chaque missive est calligraphiée en japonais, d'une écriture reflétant l'état d'esprit de la personne qui désire la transmettre. Je me suis moi-même positionnée devant une glace pour lire celle en écriture-miroir, exceptionnellement traduite en français.

Avec quel soin la protagoniste principale choisit-elle le papier, l'enveloppe, le timbre et même la manière de plier la lettre selon sa destination et son intention.

Et les descriptions culinaires ne sont jamais loin, au vu des nombreux repas au restaurant et arrêts chez des traiteurs que fait notre héroïne en bonne compagnie, ou seule parfois (un lexique des termes culinaires employés aurait été fort utile).

C'est aussi un roman sur la transmission, avec quelques surprises dans cette histoire de famille. La modeste "Poppo" est un rayon de soleil pour les quelques amis qui l'entourent (plus nombreux qu'elle ne le croit).
Commenter  J’apprécie          551
La papeterie Tsubaki

En lisant le récit d'Hatoko, je retrouve l'ambiance de mes séances de calligraphie. Je retrouve le soin que nous avons à fabriquer notre encre avec ce bâton noir, que l'on frotte sur la pierre.



La calligraphie c'est aussi le papier, sa couleur, sa texture, et sa façon de boire l'encre du pinceau. On ne refait pas le geste, il doit être parfait du premier coup. C'est toute la magie de cette école de patience qu' Ito Agawa a réussi à traduire avec tant de finesse.

La papeterie Tsubaki, est un lieu magique, car il est capable de transmettre, par ses lettres une multitude de pensées, de témoignages et surtout de belles et nobles nouvelles





Écrire à l'encre, dessiner les idéogrammes procède d'une gestuelle fascinante. Poser le pinceau, faire une boucle puis descendre monter en appuyant mais pas trop de façon à garder une ligne bien nette, puis remonter avant d'effectuer une dernière pirouette.

Doucement, doucement me dictait mon professeur, car pour cette gestuelle un peu comme pour la danseuse sur ses pointes, le geste doit être fluide, et montrer beaucoup d'élégance dans sa finition, le pinceau à la verticale.





Certains disent c'est le pinceau, d'autres c'est l'encre, d'autres c'est le geste ou la position de la main et du bras, c'est le souffle enfin pour que le geste ne s'arrête pas. La calligraphie est une école de patience, une discipline exigeante, mais sa finalité est si magique qu'on oublie les heures passées à se perfectionner.





Les merveilleuses traditions japonaises se retrouvent dans ce texte de Ito Agawa, à commencer par le respect du à chaque visiteur. Pour sa grand-mère, l'Ainée, la beauté de l'écriture devait se placer au-dessus de tout, elle y est restée attachée jusqu'à son dernier souffle. Elle disait, "si tu utilises une belle plume mais que personne n'arrive à te lire, cela n'a rien d'élégant c'est juste impoli martelait-elle."





C'est cette politesse et cette élégance que l'on retrouve tout au long des 380 pages de ce roman qui se lit comme une fable, comme un conte d'une époque révolue et pourtant, Hatoko n'a que 25 ans.





Autour de la jeune femme, la papeterie s'ouvre peu à peu à toutes les personnes qui viennent demander de l'aide, comme pour sortir d'un mauvais pas ou d'un funeste pressentiment.

Comme s'ils avaient une dette, ils veulent verser une offrande, demander à la toute jeune Hatoko de leur permettre par une lettre écrite dans la pure tradition des lettrés, d'offrir à une veuve, à une fiancée éconduite, à un ami un cadeau d'une valeur inestimable car unique.





La calligraphie porte en elle le charme de la personne qui a tracé toutes les lignes et les courbes, son âge, et le charme de sa vieillesse ou le charme de sa beauté, comme le charme de sa vivacité.





Enfin quand on lit le texte en français nous sommes littéralement pris par la puissance évocatrice que Hatoko est capable de porter pour le compte de ses clients.

Quand elle retrouve une lettre calligraphiée de sa grand-mère, et adressée à elle, « à ma petite toko », elle ne peut repousser l'émotion que l'Ainée a fait naître en elle, par des mots aussi simples "que vivre n'est pas une mince affaire."





La petite Toko comme bien des enfants a eu sa période de révolte. C'est peut-être l'un des moments les plus émouvants de ce récit.





Lire, écrire pour le compte d'un tiers, rédiger un mot de condoléances pour le décès d'un singe, ou pour une carte de vœux est un métier bien compliqué, pour lequel toute la politesse et tout le respect qui se dégage de la calligraphie sont capables de sublimer en bonheur.





La générosité du don s'exprime par la lettre, où chaque élément le papier, le pinceau, l'enveloppe, les dégradés, la texture, la couleur de l'enveloppe puis le timbre, adressée à une unique personne ; ce quelqu'un recevant un présent d'une telle finesse, lui, exprimera sa gratitude.







Commenter  J’apprécie          554
La papeterie Tsubaki



Douceur, poésie, émerveillement !

Ce roman est une perle !

Une perle qui éclot en vous, et d’où se dégage tendresse et émotions.

C’est un « bel endroit où on se sent purifié ! » Le message de ce livre est magiquement rédempteur !



Hatako, écrivaine public, déploie sa calligraphie pour soulager les cœurs et apporter du bonheur.



Ito Ogawa sonde à merveille les âmes. Elle nous fait découvrir un univers magique, celui de l’écriture et de ses outils : papiers, plumes encres…

« Les outils ont une importance capitale dans une lettre et en constitue le visage » : « La plume de verre… adoptée en France et en Italie exprime gentillesse et délicatesse »

« Le Papier belge vergé utilisé pour les familles royales »

Ito Ogawa sublime l’écriture, « celle de la main d’un être vivant, qui possède un supplément d’âme » et à Kamakura autour de la papeterie Tsubaki, amour, amitiés, solidarité renaissent dans l’atmosphère printanière des cerisiers en fleurs.

Commenter  J’apprécie          558
Le restaurant de l'amour retrouvé

Ce livre coup de cœur m'a profondément émue, en particulier les dernières pages.

Après une rupture, une jeune cuisinière japonaise revient, à son corps défendant, vivre chez sa mère dans le village de laquelle elle ouvre un restaurant.

Sa cuisine est faite avec tant d'amour qu'elle répare les âmes meurtries, de qui que se soit, femme, homme, enfant ou animal et sa réputation s'étend, quitte à susciter quelques jalousies.

L'histoire se dévoile peu à peu, les description de paysages ou de préparations culinaires sont minutieuses.

Ce livre est d'une rare humanité.

Un bémol, je ne vais pas le conseiller à mes végétariennes de filles !
Commenter  J’apprécie          553
La papeterie Tsubaki

À vingt-cinq ans, Hatoko a repris la papeterie de sa grand-mère, l’Ainée, ainsi que son métier d’écrivain public. Il n’y a pas vraiment d’intrigue, La papeterie Tsubaki s’apparente à une méditation sur les petites joies, manger, boire du thé, réussir son travail, voir les gens qu’on aime, suivre les traditions japonaises. La mort est présente : tout ce qu’on n’a pas compris des proches qui sont partis, tout ce qu’on ne leur a pas dit. C’est un livre apaisant, vous n’en lirez peut-être pas d’autres de ce genre, mais ce sera une jolie expérience.



Le livre se déroule de nos jours à Kamakura (Japon). À l’ère des e-mails et des SMS, Hatoko est pourtant écrivain public. Ses clients prennent le temps de faire composer une lettre où tout est pensé, la qualité du papier, le stylo ou la plume, la couleur de l’encre, jusqu’au timbre.



Il y a de nombreuses descriptions des temples et des traditions japonaises. C’est délicat et lent.


Lien : https://dequoilire.com/la-pa..
Commenter  J’apprécie          540
Le restaurant de l'amour retrouvé

Dans ma famille, la cuisine et les plaisirs du palais sont plus qu'une institution, un Art de vivre. En 2010, l'UNESCO classe le repas gastronomique des français au patrimoine culturel immatériel de l'Humanité. Cette inscription de nos repas sur la liste représentative d'un patrimoine d'exception rend un hommage vibrant à nos " pratiques, représentations, expressions, connaissances et savoir-faire que les communautés se transmettent de génération en génération, qui leur procure un sentiment d’identité et de continuité, contribuant ainsi à promouvoir le respect, la diversité culturelle et la créativité humaine ». Rien de moins! Alors, lors de votre prochain dîner, arborez fièrement la cocarde tricolore, coquelinez avec force car, sans vouloir exercer sur vous la moindre pression, votre assiette est emblématique de la France.



Pour ma part, je suis française avec des racines méditerranéennes bien ancrées. Donc, un énorme merci à mes grand-mères, à mon grand-père, à mon père... et surtout à ma mère pour les moments d'Eden vécus grâce à leur savoir-faire, leur générosité et leur talent. Vive les passatini, les tortelloni, les lasagnes al forno, l'osso-buco, les tomates à la provençale, le gâteau aux fruits rouges et autres merveilles !



Est-ce par atavisme que je ne sais jamais résister à un roman qui s'adresse à mes papilles ? Les romans dont la matière brute est le plaisir des sens et du partage sont ceux que je dévore avec le plus d'appétit et de jubilation. Le magnifique roman d'Ogawa Ito n'y fait pas exception.
Commenter  J’apprécie          549
La République du bonheur

Petit bonbon de douceur. Mon impression a peut-être été faussée car je lisais ce livre en alternant avec "Les cercueils de zinc" de Svetlana Alexievitch, livre très dur.

Malgré tout, ce livre est un cocon tout velouté. J'ai toujours un peu peur de lire les suites (il s'agit ici de la suite de "la papeterie Tsubaki"). En fait j'ai même préféré cette suite !

On s'attache davantage à l'héroïne qui découvre la vie de famille avec ses joies simples et ses difficultés. J'ai aimé aussi les demandes de rédaction de courriers. le livre atteint un équilibre que j'ai apprécié.

Vraiment je me suis régalée.

Commenter  J’apprécie          548
La République du bonheur

Il y a des moments où on se sent particulièrement fatigué, énervé, avec l’envie de tout envoyer promener, on a alors envie d’être seul, tranquille, de se poser durant quelques minutes ou quelques heures dans un bain bien chaud ou de se blottir dans le moelleux de son canapé, avec un livre léger, doux, apaisant et réconfortant comme une tasse de thé, un verre de vin ou un morceau de chocolat , au choix !

Ce roman est tout à fait indiqué pour un moment comme celui-ci, il met en scène Hatoko, une jeune femme qui a hérité de la papeterie de sa grand-mère et qui a repris son rôle d’écrivain public.

Cette fonction lui permet de rencontrer toutes sortes de gens, et de les aider à rédiger des lettres variées : des lettres de condoléances, des déclarations d’amour, des demandes de pardon, de réconciliation amicale…

Ce roman est la suite de la « Papeterie Tsubaki » mais ne pas l’avoir lu ne gêne en rien la compréhension du roman, on est juste content de retrouver des personnages déjà rencontrés dans le précédent volume.

C’est un roman qui fait un bien fou, une parenthèse qui permet d’oublier nos vies qui vont trop vites, nos ennuis passagers, notre fatigue et nos petites contrariétés.

Commenter  J’apprécie          535
Le Ruban

Avec quelle intensité, quelle émotion j'ai suivi le fil ténu qui relie les âmes, le Ruban incarné en un si délicat oiseau!



Ito Ogawa a vraiment l'art de faire vivre pour nous tendrement, en nuances douces et subtiles, ses personnages. Nous découvrons tout d'abord Sumire, grand-mère originale, à la forte personnalité, et sa petit-fille, Hibari, à laquelle elle est très attachée, et qui le lui rend bien. Sumire observe passionnément les oiseaux, depuis le balcon de la vieille maison qu'elle habite avec Hubari et ses parents. On comprendra plus tard pourquoi elle est aussi attirée par ces animaux...



Et un jour, Sumire décide de couver trois oeufs abandonnés dans son chignon! Hibari la secondera dans cette couvaison.Un seul oeuf donnera naissance à une perruche calopsitte, un mâle qui sera nommé Ruban. Un lien fusionnel se nouera entre ces trois êtres.



Un lien rompu par l'envol au loin de Ruban... Un lien qui se perpétue, à travers les rencontres que fera l'oiseau merveilleux: comme dans un conte, il redonnera joie et espoir à ceux qui croiseront sa route...et les révèlera à eux-mêmes...



" Avec son plumage couleur jaune d'oeuf pâle, de loin, on aurait dit une flaque de soleil" Pour chacun des personnages qui l'aimera, l'oiseau sera une lumière en effet, un apaisement face à la maladie, un répit pour oublier les souffrances, les soucis, un appel au renouveau.



La fin m'a fort touchée. Comme un retour au point de départ, une boucle bouclée, une plume restituée, au-delà de la mort. Des âmes" liées pour l'éternité par un ruban invisible."...



Inoubliable envol dans l'azur, en compagnie de Ruban! Coup de coeur ailé dans l'air libre pour cet oiseau solaire!
Commenter  J’apprécie          5314
Le Jardin Arc-en-ciel

Le jardin arc-en-ciel comme le drapeau identique brandi face à l'intolérance. Ça part effectivement d'une bonne idée. Et d'une bonne intention.



On suit l'amour tissé entre Izumi, trentenaire en cours de divorce et mère de Sosuke, six ans, et Chiyoko, lycéenne de dix-neuf ans aux velléités suicidaires quand on la rencontre. Contre les préjugés tenaces au Japon (et pas que là d'ailleurs) où le proverbe incite à marteler tout clou qui dépasserait, ces clous se rebiffent et créent leur propre réalité, leur propre harmonie familiale.



C'est tout beau et rempli de bons et merveilleux sentiments. A tel point que ça finit par provoquer une sensation d'écoeurement, un peu comme le chocolat quand on abuse. La Ogawa Ito de ce Jardin arc-en-ciel est loin d'être au niveau de celle de La papeterie Tsubaki. A vouloir trop bien faire pour constituer une famille pas comme les autres prête à tous les défis par la puissance de son amour, elle n'échappe pas à la mièvrerie. Ses personnages, malgré la construction en roman choral, manquent de profondeur et parfois de vraisemblance.

C'est bien dommage, le thème aurait pu prétendre à meilleur traitement. Erreur de parcours sans doute.



Il me reste encore Le ruban à lire d'elle. Pour le moment, c'est bel et bien La papeterie Tsubaki mon préféré.
Commenter  J’apprécie          539
Le Goûter du lion

Je connaissais déjà la plume de l'auteur avec la papeterie Tsubaka que j'avais bien aimé.

J'ai eu un gros gros coup de coeur avec ce roman qui est d'une délicatesse incroyable et d'une beauté infinie.

Pourtant le sujet choisi est difficile. Shizuku est une jeune femme de 33 ans en fin de vie. Elle choisit la maison du lion située sur l'île aux citrons dans la mer intérieure du Japon, pour y vivre pleinement ses derniers jours, savourer chaque minute qui lui reste.

Avec elle, nous allons découvrir le personnel du cette résidence particulière dirigée par "Madonna", les autres pensionnaires, la petite chienne Rokka qui va l'aimer de tout son petit coeur, les vignes , la mer, mais aussi les goûters du dimanche.

Ces goûters sont proposés par les pensionnaires qui expliquent pourquoi ils ont choisi ce dessert, ce que cela évoque en eux.

Dans ce roman, point de tristesse morbide. Le personnel est là pour adoucir cette fin de vie: massages, musicothérapie... même le chien fait partie de la thérapie. Shizuku est une jeune femme attendrissante et courageuse qui profite de chaque instant, aborde la mort avec le sourire et remercie la vie de lui avoir donné ce qu'elle lui a donné. On ressent beaucoup de douceur, de bienveillance, d'apaisement dans ce roman.

J'ai trouvé l'écriture et l'histoire magnifiques.

J'ai aussi beaucoup apprécié de découvrir les spécialités culinaires du Japon.





Commenter  J’apprécie          520
La papeterie Tsubaki

Quand Hatoko hérite de la papèterie de sa grand-mère, elle décide de changer de vie et s’installe dans la petite ville de Kamakura.

Les ventes d’articles de bureau n’étant plus vraiment rentable, la jeune femme décide de transformer son magasin en atelier d’écriture, pour y exercer son nouveau métier d’écrivain public.

La transformation est radicale. La papèterie devient peu à peu un lieu incontournable, celui des rencontres, des belles histoires, des confidences, de l’amitié et de l’amour des lettres sous toutes leurs formes.



Comme dans son précédent roman « Le restaurant de l’amour retrouvé », Ito Ogawa s’intéresse à des gens simples et raconte leurs vies avec douceur et poésie.



Ce roman m’a procuré un immense plaisir, tout en grâce et délicatesse.

Commenter  J’apprécie          520
La papeterie Tsubaki

Lire La papeterie Tsubaki, c'est s'offrir une pause de douceur dans ce monde de brutes.

Et ce livre a été le bienvenu au milieu d'une série de lectures un peu plus "dramatique".



Être écrivain public et tenir une papeterie à Kamakura est un travail des plus sérieux pour Hatoko, 25 ans, qui vient d'hériter de sa grand-mère qui lui avait enseigné la calligraphie.



C'est un grand plaisir de découvrir les lettres originales que peut écrire Hatoko pour sa clientèle qui ne l'est pas moins.

Comment avouer son amour à son professeur, annoncer son divorce à tous les invités présents lors du mariage, refuser avec élégance de prêter de l'argent et bien d'autres messages dont certains sont étonnants de subtilité. Comment, par exemple, souhaiter un bon anniversaire à sa belle-mère, pour que cela sonne vrai, alors que l'on a une très laide écriture (et peu d'affection pour la destinataire) !



Bien sûr, toutes ces missives nous renseignent d'une manière ludique sur la culture japonaise et c'est un grand bonheur.

Il y est également question des traditions, qu'elles soient religieuses ou simplement reflet du savoir vivre nippon, et une grande place est accordée à la gastronomie, grâce aux descriptions détaillées des plats et des recettes que l'on aurait bien envie de déguster.



Mais ce roman est aussi le parcours initiatique de son héroïne, Hatoko, qui s'efforce de rendre hommage à la grand-mère qui l'a élevée, en travaillant avec acharnement et méthode, en s'interrogeant sur ses actes et sur son passé. Elle tisse, au milieu de sa solitude, des liens très forts avec son entourage,- des personnages hauts en couleurs-et, malgré une deuxième partie du roman un peu à l'eau de rose, le tout reste très agréable à lire et fait du bien.

Je le relirai sans doute, et le conseille comme antidote au blues hivernal.
Commenter  J’apprécie          519
La République du bonheur

Suite de La papeterie Tsubaki qu’il vaut mieux lire avant puisque de nombreux rappels sur la vie des différents personnages. Notre écrivaine se marie avec un homme père d’une petite fille qui la fera grandir en se comparant avec l’éducation de ´l’aînée’. Sa vie est partagée entre les clients et les lettres calligraphiées qu’elle leur rédige, à partager de bons moments en famille, l’élaboration de plats qui nous font saliver, les paysages, les amitiés et son fabuleux faire-part de mariage. Bref, ça ne se raconte pas, ça se lit avec délicatesse. Une savoureuse évasion.
Commenter  J’apprécie          512
La papeterie Tsubaki

Hatoko, dite Poppo, exerce un métier pas banal qui demande beaucoup d'empathie, mais pas seulement.

Elle est écrivain public au Japon.

Elle doit rédiger ses lettres en respectant tout un code, qui m'a paru très compliqué, mais très intéressant.

« Les contraintes épistolaires portent principalement sur le début et la fin de la lettre »

Le choix des instruments adéquats sont aussi très importants : pinceau, stylo-plume etc ; papier, parchemin ; même les timbres sont choisis avec soin.

J'ai beaucoup appris sur les traditions japonaises, bien loin des nôtres. C'est vraiment un autre monde.

J'ai beaucoup aimé ce livre car il est aussi rempli de poésie.

Un beau moment de lecture que je ne peux que recommander.
Commenter  J’apprécie          513
Le Ruban

Sumire, une dame âgée et tranquille, aime les oiseaux et les observe du haut de son balcon.

Elle recueille un nid abandonné et le loge dans un pompon rose à l'intérieur de son chignon.

Avec l'aide de Hibari, la fillette de son fils adoptif, elle s'occupe des oeufs soigneusement.

Un seul va éclore et elle va le nourrir méticuleusement.

Elles le nommeront "Ruban" comme un fil qui relie leurs deux âmes.

Ruban est une perruche callopsite. Un beau jour, c'est l'envol vers d'autres vies qu'il va sans le vouloir apaiser, soulager, émerveiller.

Une belle histoire distillée comme des nouvelles qui se succèdent avec une écriture douce à lire avant de s'endormir quand on est un peu énervé à la façon d'une séance de sophrologie.

Certains passages laissent cependant un voile de tristesse mêlé de sérénité. Remarquable et peu courant dans notre littérature occidentale.

Un grand merci à mes amies babeliotes. Sans elles, je n'aurais jamais fait la connaissance d'Ito Ogawa et "Le ruban".

Commenter  J’apprécie          517
Le Goûter du lion

Vraiment exceptionnel....

Pourtant Dieu sait que j'hésitais à lire ce livre. Un livre qui se passe dans une maison de fin de vie (pour ne pas dire soins palliatifs), la maison du Lion. Un roman dont l'héroïne a 33 ans et se meurt d'un cancer. Franchement lire ce livre ?!?!

Et pourtant, c'est beau, c'est poétique, c'est magnifique. Doux, tendre, sans pathos, mais parfois cru sur la fin de vie.

Un roman que j'ai eu du mal à lâcher, tant il m'a plu, tant l'héroïne est magnifique, tant l'entourage du Lion est empathique. Une leçon de vie sur la mort, car il est question de la vie, de son aboutissement, de la mort, de l'après.... et de ne pas oublier des "petits" bonheurs du quotidien !

.

Un sujet vraiment pas facile traité avec brio, avec tendresse presque. Aussi beau que les goûters du Lion semblent bons. Car l'un des "traitements" ce sont les goûters du dimanche, un dessert "Madeleine de Proust" d'un des habitants, tiré au sort et proposé à tous les patients. Certains m'ont mis l'eau à la bouche. Certains m'ont paru si tristes mais si doux aussi pour les souvenirs qu'il faisaient remonter.

Je suis ressortie épatée de cette lecture ! Sidérée devant le talent de l'auteure....



Pourquoi avoir tant hésité à lire ce livre ??
Commenter  J’apprécie          5019
La papeterie Tsubaki

Un roman surprenant tout en douceur et poésie qui m'a fait plonger avec nostalgie dans mon enfance et adolescence. A une époque, où je noircissais les pages de mon journal intime, où avec ma copine Patricia on s'écrivait des lettres de 20 pages. Une époque où l'on découvrait les stylos parfumés, où le crayon avec ses mines de couleurs interchangeables (quand tu voulais le jaune au fond il fallait enlever une dizaine d'autres mines !). Et la rentrée des classes qui s'accompagnait de l'achat d'un nouveau stylo encre. Le papier à lettres parfumé et illustré de Pierrot ou de Sarah Kay. Le bon vieux temps.



Dans ce roman délicat on suit une jeune femme de 25 ans, Hatoko, qui a vécu plusieurs années à l'étranger et qui retourne à Kamakura, dans la petite papeterie que lui a léguée sa grand-mère. Hatoko ne va pas se contenter de vendre des fournitures. Elle va surtout exercer le métier d'écrivain public comme sa grand-mère, surnommée l'aînée. Celle ci l'a initiée dès le plus jeune âge à la calligraphie et à l'écriture. L'aînée était sévère et exigeante. Pourtant en reprenant la papeterie, Hatoko commence à comprendre beaucoup de choses sur la nature humaine.

Le temps passe doucement. J'ai pris plaisir à découvrir la calligraphie et l'art d'écrire des lettres pour autrui. Je n'aurais pas imaginé toutes les subtilités dans le choix du papier, des enveloppes, de l'encre, des timbres et des caractères ! J'ai aimé marcher sur les pas de Hatoko et découvrir l'art de vivre, la cuisine et les cerisiers en fleurs.

Un joli moment de lecture.







Commenter  J’apprécie          502
La République du bonheur

Un de mes auteurs japonais préféré, Ito Ogawa réussie avec La république du bonheur nous emporte dans un monde de douceur, de délicatesse et de bonheur. Une belle histoire de l'évolution d'un nouveau couple mais surtout une famille, avec la petite fille de son nouvel amoureux. Un livre qui fait du bien en cette période, pas d'intrigue, pas de méchant, pas de meurtre, pas de stress, juste un histoire de relation avec les vivants, mais aussi avec les morts, par leurs souvenirs qui les accompagnent dans leurs pensées. Mais, la nourriture prend beaucoup, beaucoup, de place. Chaque repas est décrit en détails, comme les achats tout au long de cette histoire presque au deux pages, de quoi donner l'appétit tout le long de la lecture. Ce livre risque de vous faire prendre du poids. Un livre pour se calmer et apprécier la magie de chaque instant de la vie et de nos relations.
Commenter  J’apprécie          502
Le Ruban

(A Rose, ma grand-mère, qui avait soigné un rouge-gorge. Avec mon grand-père ils l'avaient baptisé Gustave : il revint souvent la voir...)



La photo aussi est écriture. Elle dévoile tout : plumes légères, entremélées, captées dans un instant de gravité.



Solennité. Sobriété. Sérénité .

Regardez cette couverture. Souffle d'éternité. Emotion. Envolez-vous. Suivez cet oiseau du ciel, Ruban, lien éthéré d'amitié. Alors la belle plume d' Ito Ogawa vous emportera vers des rencontres d'une insoupsonnée richesse pleine de grandeur, de fragilité et de tendresse.



Sumire... C'est un prénom que je connais.(*) Mais il y a plus d'une Sumire, comme il y a plus d'une Ogawa. Sumire, je ne savais pas que cela veut dire violette. Moi je veux bien en voir un plein bouquet qui regarderaient le ciel se laissant doucement bercer au grès du vent et de mes souvenirs.

Comme quoi, un prénom c'est important. Quand Sumire impose celui d'Hibari (Alouette) pour la fille de l'orphelin qu'elle avait recueilli jadis, elle fait au bébé la promesse d'être amies pour l'éternité...



Hibari a grandit et revient de l'école le jour où Sumire l'appelle à l'aide pour prendre soin de trois oeufs dans son chignon ... Hi,hi ! Dans son chignon.

De cette expérience une petite perruche est née. Et une grande amitié...Après mûres réflexions, elles l'ont baptisée Ruban.



Mais l'oiseau suit sa propre destinée et une trajectoire elliptique durant laquelle d'autres l'appeleront autrement. Il nous donnera de ses nouvelles à travers ses rencontres. Autant d'histoires, la plupart intergénérationnelles, remplies de tendre humanité.



Hibari m'a confié :

"La Sumire que je vois en songe est toujours celle de ce temps-là.

Elle porte un chapeau rouge cramoisi, sous lequel se cachent des oeufs d'oiseau. Lorsque je l'appelle, Sumire!, elle me répond sans faute d'une voix douce et calme, Hibari! Et puis, je ne sais pas pourquoi, elle pose son doigt sur ses lèvres et sourit. Au coin de ses yeux se déploie une jolie courbe en forme de tobbogan.

Sumire et Hibari sont liées à tout jamais" p.299

... dans mon esprit aussi.



Bien sûr quelques larmes, comme pour ma toute première critique, Le chardonneret de Donna Tart. Ces trois oiseaux sont différents, leurs histoires aussi, touchantes, éblouissantes, inaltérables, pour chacune : cinq étoiles assurément.





(*) Les amants du Spoutnik : Murakami

J'ai approché Yôko Ogawa par La formule préférée du professeur
Commenter  J’apprécie          5017




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Ito Ogawa Voir plus

Quiz Voir plus

LE RUBAN

Qui est l'auteur du livre "Le ruban ?" : trop facile !

Han Kang
Diana Abu Jabur
Ogawa Ito
Evelyne Abondio

8 questions
20 lecteurs ont répondu
Thème : Le Ruban de Ito OgawaCréer un quiz sur cet auteur

{* *}