AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Ivan Cloulas (23)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Laurent le Magnifique

Laurent le Magnifique (1449-1492) fait partie de ces "grands hommes" à la charnière du Moyen Âge et de la Renaissance qui fascinent, parce qu'il fut à la fois un responsable politique, le membre d'une famille liée à la finance, un mécène, un esthète et un écrivain. La ville de Florence dont il était le maître rayonna grâce à lui de mille feux et l'on doit dire qu'elle en avait les moyens car elle tirait en partie sa richesse de l'exploitation des mines d'alun de Sforza qui lui rapportait d'énormes profits qu'elle savait placer pour faire fructifier l'argent encaissé. La famille Médicis ou Medici était d'ailleurs bien placée car elle disposait d'un réseau bancaire très influent sur les places européennes, bien que son prestige commençât à décroître à Londres comme à Bruges.

L'homme politique et le prince qu'était Laurent ne connut pas toujours le succès : soutien des Orsini, contre les Colonna, il eut à lutter contre la toute-puissance des Pazzi - lutte dans laquelle son frère Julien laissa la vie -, mais aussi contre des ennemis tenaces comme Francesco Salviati, le cardinal Riario et le pape Sixte IV. Il dut aussi affronter des coalitions dans lesquelles on vit même entrer Ferdinand 1er de Naples et les Aragonais, et toutes ces guerres menacèrent ses territoires. Laurent de Médicis eut cependant toujours l'art de savoir retourner les situations et de rétablir les équilibres lorsqu'ils semblaient rompus, et c'est ainsi qu'il s'allia à son tour à Ferdinand de Naples contre le pape Innocent VIII.

Il n'était pas très beau et son surnom de "Magnifique" renvoie surtout à la faveur dont jouirent les artistes qui se placèrent sous sa protection et parmi lesquels on retiendra les noms de Vinci, de Botticelli et de Michel Ange. Formé à la pensée aristotélicienne aussi bien qu'à la philosophie platonicienne, il s'était lié avec des gens comme le théologien "néo-platonicien" Marsile Ficin, l'humaniste Pic de la Mirandole et le poète Ange Politien.

Mais ce goût pour l'art, et tout le raffinement et le luxe qui allaient de pair avec, furent bientôt la cible d'un moine dominicain du monastère San Marco, Girolamo Savonarole, qui s'érigea en juge par rapport aux excès commis selon lui par tous les Florentins fortunés. L'influence de ce dernier ne cessa de grandir, et Laurent de Médicis tenta de l'amadouer. En vain. On dit que le Magnifique aurait réclamé la présence du moine prêcheur à son chevet au moment de mourir mais que les conditions posées par celui-ci pour recevoir l'ultime confession de Laurent durent finalement décourager le moribond tant elles semblaient excéder les choses auxquelles un homme de pouvoir pouvait consentir.

La ville de Florence vécut avec le Magnifique les moments les plus exaltants de son histoire.

Ivan Cloulas a retracé les grands moments de cette histoire dans cette biographie de Laurent de Médicis, qui est écrite sans excès, ni dans l'éloge, ni dans le blâme.

François Sarindar, auteur de : Lawrence d'Arabie. Thomas Edward, cet inconnu (2010)
Commenter  J’apprécie          390
Les Borgia

on croyait tout connaitre des Borgia qui de Victor Hugo a Alexandre Dumas ont inspiré pas mal d écrivains. Yvan cloulas

nous fait découvrir leurs histoires fertile en rebondissements et en coups de théâtre. du pape Alexandre vl qui achète son élection, peuple le Vatican de cardinals immoraux, de courtisanes et d,

enfants naturels. de l, inquiétant César tout à la fois mécène, et assassins, couchant avec des femmes ou des hommes suivant ses intérêts.de l, habille

évêque Alonso, de saint François petit fils du pape, et de la belle lucrese mariée a un homme plus vieux quelle, et qui aurait été plus un jouet entre les mains de son frère et de son père.

mais a travers eux, nous assistons aussi au grand bouleversement de la fin du moyen âge, et a la révolution des moeurs et des mentalités qui vont donné naissance aux temps modernes.

mais leurs histoires nous concerne tous,

la liberté des moeurs, la froide cruauté et la violence aveugle sont aujourd'hui de même actualité qu'à l, époque des Borgia.

et le miroir que nous tendons vers eux nous renvoie notre image.

Commenter  J’apprécie          250
César Borgia. Fils de pape, prince et aventur..

Qui était réellement César Borgia? Etait-il aussi cruel et inquiétant que le dépeint l'Histoire? Voici un portrait complet et très argumenté de cette personnalité politique de la Renaissance Italienne. Fils illégitime de Rodrigo Borgia, alias le Pape Alexandre VI, notre "Cesare" a su se faire sa place en cette période de troubles politiques entre les différents Etats et Républiques que constituait l'Italie à la fin du XV°s. Une chose est sûre, il a servi de référence et de modèle artistique et politique à d'autres hommes influents de son temps comme Machiavel pour sa rédaction du "Prince".

On peut lui attribuer une légende noire comme il est de coutume pour la famille Borgia, mais on ne peut qu'être fasciné par son esprit et son intelligence!
Commenter  J’apprécie          202
Les Borgia

Que sait-on vraiment des Borgia ? Une fois écarté le voile sombre que la légende noire a tissé autour d’eux, une fois démystifiés et dépoussiérés ces grands monstres sacrés de la Renaissance italienne, que connait-on du pape Alexandre IV, de Lucrèce Borgia et du fougueux César ? Pas grand-chose à vrai dire : quelques noms, quelques actions d’éclat et beaucoup de calomnies. Le volumineux ouvrage d’Ivan Cloulas, « Les Borgia », n’est donc pas un luxe inutile pour qui voudrait approfondir un peu l’histoire sulfureuse d’une des plus brillantes et des plus redoutées familles du Vatican. Encore faut-il trouver le temps de s’y plonger, car ce n’est pas un petit morceau que « Les Borgia » de Cloulas, oh non ! Complexe, fourmillant de noms, de dates et d’événements, écrit dans un style assez abrupte, il fait partie de ces livres qui demandent à leurs lecteurs beaucoup d’attention et d’investissement et encore – si vous êtes une tête de linotte comme moi – n’en retiendrez-vous qu’une partie.



Malgré sa relative sécheresse et une approche qui aurait mérité d’être un peu plus analytique, « Les Borgia » reste un ouvrage très recommandable. Il a le mérite de sortir de l’ombre trois figures fascinantes, parmi les plus admirables de leur temps. Le premier et non le moindre est Rodrigue Borgia, le futur pape Alexandre IV, ecclésiastique aux mœurs discutables (mais, honnêtement, ceux de ses contemporains ne sont guère plus brillants…) mais au génie politique et diplomatique indéniable. Le plus grand vice que l’on puisse reprocher à ce rusé homme d’état est d’avoir, non pas assassiné à tour de bras ses ennemis comme le lui reproche la légende noire, mais toujours privilégié le pouvoir temporel au pouvoir spirituel et, surtout, d’avoir fait passer le bien-être et l’avenir de ses enfants avant ses devoirs de pape.



Celui qui a le plus profité de ces largesses est assurément le fameux César Borgia – mon petit préféré ! Véritable « magnificent bastard » shakespearien, le Prince n’a pas volé la place d’honneur qu’il conserve dans l’imaginaire de la Renaissance : tour à tour politicien, ecclésiastique, diplomate, chef de guerre, mécène généreux, excellent administrateur, il fascine par sa personnalité complexe et volontaire. Dommage que Cloulas néglige un peu l’approche psychologique de ses personnages : j’aurais apprécié une analyse plus en profondeur de ce caractère subtil, mélange de rouerie et d’audace, de férocité et de charme, dont les contrastes restent un mystère aux yeux du lecteur contemporain. A côté de ces deux figures charismatiques, la frêle Lucrèce fait pâle figure mais attire davantage la sympathie. Loin du personnage de l’empoisonneuse impitoyable dressé par Victor Hugo, on découvre l’image d’une femme sensible, intelligente, brillante même, mais davantage jouet que joueuse entre les mains d’un père et d’un frère, certes aimants, mais surtout dévorés par l’ambition.



« Les Borgia » de Cloulas a également le mérite de tordre le cou à quelques mythes trop souvent propagés au sein du grand public. D’abord celui du Poison des Borgia si redouté par leur contemporains et source de tant de rumeurs délirantes. Soyons clair, au XVe siècle, le poison est une arme très douteuse qui n’agit efficacement qu’une fois sur six. Vous voulez trucider votre prochain ? Privilégiez un bon coup de couteau ou une corde bien solide ; César Borgia, lui, ne s’en est pas privé ! Autre sordide calomnie ayant la vie dure et dont la présence ne cesse de m’agacer dans la séries télévisées récentes : les rumeurs – totalement injustifiées – d’inceste entre Rodrigue Borgia et sa fille, César et sa sœur, voire – soyons fous ! – tous les trois ensemble. Franchement, avec les meurtres (plus ou moins prouvés) d’un frère et d’un beau-frère sur les bras, vous pensez vraiment que César a besoin de cela pour alourdir son curriculum vitae ?



En conclusion, un ouvrage difficile d’accès mais intéressant et très complet. Malgré ce que j’ai dit plus haut, je ne crache pas non plus sur les récentes séries américaines, très fantaisistes mais qui ont le mérite de donner aux Borgia l’épaisseur humaine que le livre de Cloulas échoue un peu à transmettre.

Commenter  J’apprécie          160
Laurent le Magnifique

Aucune des deux légendes sur l'origine des Médicis ne convainc. La première fait de « Médicis » un dérivé de « médecin », profession d'un ancêtre habitant la région du Mugello. Les boules héraldiques seraient des pilules – ou des ventouses. La seconde fait d'Averardo de Médicis le tueur d'un géant nommé Mugello. Les boules seraient les balles de fer de sa masse d'arme. On s'accorde toutefois à localiser leur origine dans le Mugello, au nord de Florence.



Depuis le XIIe siècle, on développe en Italie la lettre de change. Les réseaux de correspondants se sont développés. On commerce depuis son bureau, d'autant que les assurances des transports de marchandises se sont généralisées. Les banquiers fleurissent. Bien sûr l'Église interdit l'usure, mais le capital, placé dans des compagnies croît par le commerce international et les services bancaires (lettre de change, mise en place de prêts), surtout s'il tourne rapidement d'une place à l'autre. Les rendements et les dividendes sont meilleurs que ceux de l'immobilier (1000% certaines années…). C'est cet afflux d'argent qui explique les constructions de bâtiments, de palais…



Car Florence est aussi une puissance industrielle : on achète des draps grossiers en Champagne et de la laine d'Angleterre, on les affine et on les teint pour les revendre en tant que produits de luxe. Les métiers sont si nombreux et organisés qu'on les classes en 21 corporations.



Des Médicis apparaissent à des fonctions politiques à Florence dès 1201. En 1266, les Guelfs, partisans du pape, l'ont emporté sur les Gibelins, soutien de l'empereur. le Vatican, depuis, emprunte à Florence – d'autant que les banquiers de Sienne, Lucques et Pistoia ont fait faillite. L'économie est assez différente de la nôtre : en 1330, les recettes de la ville sont de 300 000 florins et les dépenses de… 120 000. Pas de dette, certes, mais, en cas de guerre, le trésor accumulé fond.



En attendant, les caisses sont pleines. Et les banquiers sont capables maintenant de prêter aux princes. C'est plus risqué, mais plus rentable. Ici, on parle, pour chaque prince, de centaines de milliers de florins – des chiffres comparables au budget de la ville… Si, le prince, comme, par exemple, le roi d'Angleterre, Édouard II, ne rembourse pas à temps, c'est la banqueroute (comme les Peruzzi, les Acciaiuoli, les Bardi au XIVe siècle).



Après la Peste noire de 1348-1350 qui décime les 2/3 de la populations, Florence se retrouve aussi populeuse que Londres et Séville, mais deux fois moins que Naples ou Venise. Les Alberti, Albizzi, Ricci, Strozzi, Soderini et les Médicis luttent pour réorganiser la ville. La politique est dominée par l'argent. Elle est complexe : Seigneurie qui organise les corporations, Conseils du peuple, Conseil de la commune, Conseil des Prud'hommes, gonfalonnier… Les Médicis voudraient se faire une place et s'allient aux popolani, les petits métiers, le peuple. Ça marche : en plaidant leur cause, ils intègrent les hautes sphères politiques. Mais leurs tentatives de démocratiser le pouvoir laissent des aigreurs : après 1360, ils sont exécutés, bannis.



En 1400, les Médicis sont donc devenus rares à Florence. Mais Giovanni – dit Jean de Bicci – semble être aussi malin qu'entreprenant. Il fait un bon mariage et devient actionnaire de la succursale de son oncle, à Rome, qu'il transfère à Florence, en 1397. C'est l'acte de naissance de la banque des Médicis.



Depuis Rome, il capte les dépôts des pèlerins, ambassadeurs, prélats, et les place en transaction à Florence et dans l'export dans sa filiale de Venise. Banquier et marchand.



Puis producteur. Il rachète à Florence deux fabriques de draps, l'une mise au nom de son premier fils, Côme, l'autre à celui du second, Lorenzo. 17 employés pour le consortium, mais 20 000 florins de capital. L'évolution de l'imposition de Jean révèle son enrichissement : 14 florins en 1394, loin derrière les riches familles de Florence ; 397 florins en 1427, troisième revenu de la ville.



Laurent communiquera la fortune de Jean à sa mort, en 1429 : 180 000 florins. Et il a évidemment occupé de hautes fonctions. En 1421, il est devenu gonfalonier de Justice, la plus haute.



En 1414, Florence avait été assez puissante pour organiser un concile. Il s'agissait de dénoncer l'antipape, mais on en élit un troisième. Fait prisonnier, c'est Jean de Médicis qui paie sa rançon : 35 000 florins – et qui organise la négociation de sa soumission au pape. Depuis, nouvelle source de revenus directs, ce n'est plus Florence en général, mais les Médicis en particulier qui financent le Vatican. Jean de Bicci meurt en 1429. Côme reprend. Il a 40 ans.



Florence, alors, c'est 11 000 km2, un territoire qui s'étend jusqu'à Pise, et 72 banquiers. Malgré ses revenus confortable, la ville est endettée de 12 millions. À cause de la guerre avec Milan. C'est Jean, en tant que récipiendaire de la confiance du peuple, qui a fait passer un impôt supplémentaire auprès de l'oligarchie florentine. le désordre en Europe ne favorise pas les affaires : Jeanne d'Arc est brûlée en 1431, Lucques, florentine, est perdue contre le duc de Milan, Sforza, et s'allie à Gênes et Sienne contre Florence, et l'empereur s'en mêle directement en déboulant à Milan et à Rome. La paix de Ferrare entre les villes italiennes, en 1433, limite l'hémorragie. C'est Côme qui prend : il est condamné à l'exil, et tous les Médicis sont à nouveau chassés. Un an plus tard, le parti « Médicis » revient. Pour consolider son pouvoir, Côme travaille à les concentrer : En 1459 […] Côme contrôle, par l'intermédiaire de ses fidèles, tous les rouages de l'État ».



Après la victoire de Florence contre Milan en 1440, Côme s'allie à Sforza de Milan et calme Venise. le roi de France se joint à l'alliance. La paix revient en Italie après l'appel à l'union de Pie II qui s'inquiète de l'invasion de Constantinople par Mehmet II : Venise, Naples, Milan, Florence et Rome signent une trêve pour 25 ans. Et l'exode des manuscrits et des savants fait connaître Platon et naître l'humanisme en Toscane – surtout quand Côme charge Marsile Ficin de le traduire et de le commenter à plein temps.



Il meurt en 1464 mais laisse un immense palais, une ouverture fabuleuse dans les fonctions politiques à ses descendants, et une banque agrandie par des comptoirs à Bruges, Londres, Genève (puis Lyon après l'institution de ses foires) et Avignon. le capital est passé à près de 75 000 florins et les affaires en rapportent 20 000 par an depuis 15 ans… belle rentabilité… La collection d'art de Côme est estimée à elle seule à près de 30 000 florins.



Son fils, Pierre, à 48 ans, hérite de tout : biens, palais – et direction de l'entreprise. Laurent, son fils à lui, a 15 ans. Julien, son cadet, en a 11. Pierre a aussi deux filles aînées, de 19 et 16 ans.



Laurent grandit dans un milieu hautement artistique et intellectuel. On le charge d'ambassades extraordinaires à Milan, à Rome. En 1464, il obtient avec son oncle d'entrer au capital de la société d'extraction de l'alun contrôlée par le Vatican dont ils écoulent l'essentiel de la production en Europe. Comme pour les étoffes, après négociation avec le pape, ils entrent au capital de l'appareil productif : « les Médicis ont arraché le marché du siècle ».



Depuis quelques années, leur alliance avec Milan et la France est renforcée : ils financent Milan ; et Louis XI, qui a besoin d'un banquier solide, choisit les Médicis : il les autorise à faire figurer la fleur de lys sur leurs armes. Mais Sforza meurt. Il faut renforcer l'alliance avec Naples. Laurent y négocie avec succès un accord commercial et obtient de devenir, aussi, le banquier exclusif de Ferrante.



À Florence, on fomente contre les Médicis. Ils ont trop de pouvoir et en privent les autres. Pierre craint d'être enlevé. Les partis prennent position. Les élections approchent. Pour anticiper les heurts, Pierre demande à Ferrare de faire approcher une petite armée. Mais les élections sont un tirage au sort. Il est, par hasard, entièrement favorable aux Médicis. Des mesures sont prises pour bannir les fomenteurs qui se seraient engagés un peu au-delà de ce qu'autorisent les règles politiques légales.



Le calme revient et permet à Laurent de compléter les 108 sonnets de ses Canzoniere. À l'époque, il faut une dame à courtiser, chastement. Cela, afin d'exonérer l'objet de la pureté de son amour des viles dépravations de la chair – dont profitent d'autres créatures moins publiquement mises en valeur. Mais la santé déclinante de Pierre précipite les fiançailles de Laurent avec Clarice Orsini, en 1467 : « Les Orsini forment avec les Colonna, leurs rivaux, la plus haute aristocratie romaine ». L'argent des Médicis et la noblesse des Orsini présagent d'heureuses perspectives. Quoique les Orsini ne soient pas vraiment à la rue : avec 6 000 florins, Clarice est 8 fois plus dotée que la mère de Jean Bicci.



Mais, en 1469, à la fête de ses vingt ans, le costume, à lui tout seul, que porte Laurent en coûte près de deux fois plus : 10 000. le roi de Naples a offert le cheval, et le roi de France le bouclier, aux armes de France. Laurent a vingt ans. Et rien que pour cela, on le nomme « le magnifique ». C'est dur la vie quand on est un Médicis.



La fête est aussi l'occasion d'asseoir la puissance Médicis après la victoire de Pierre, mais aussi, puisque ce dernier s'éteint déjà, celle de Laurent à venir. Installer l'idée majestueuse d'une nouvelle ère en train.



Passons sur la fête de mariage de Laurent : comme on imagine, on n'y manque de rien. Puis Laurent devient le parrain du petit héritier du duché de Milan. Puis c'est le pape, Paul II, qui fait des siennes et entend occuper pour Venise, Remini. Voilà la paix italienne rompue. Et huit mois après son mariage, Laurent enterre son père. C'est maintenant lui l'héritier.



Justement, après la menace de dislocation de l'alliance avec Naples du fait de l'occupation de Rimini, c'est maintenant la révolte du Prato qui crée des remous à Florence. C'est qu'on y décapite. Florence veut se renforcer : les mesures de 1472 concentrent plus encore le pouvoir autour des Médicis que le tirage au sort de 1466. Et les Pazzi deviennent ultra minoritaires.



En revanche, côté finance, ça se gâte. Les Médicis ont trop prêté : au duc de Milan, à Charles le Téméraire, aux marchands de Venise, au roi d'Angleterre… Même le monopole de l'alun qui s'est encore accru de la production napolitaine et de la confirmation d'exclusivité d'achat de la Bourgogne ne suffit plus. Les Médicis retirent leur capital de Londres et laissent les associés récupérer les dettes que le roi d'Angleterre ne rembourse pas ; et même, ne fait qu'accroître.



En 1473, les Médicis perdent un navire d'alun et Charles le Téméraire autorise la concurrence de sa vente en Bourgogne. Celui-ci, après ses deux défaites suisses, devient en plus insolvable – surtout qu'il meurt à Nancy en 1477. Si la filiale est en faillite, c'est la banque toute entière qui risque la ruine ! Les associés tentent bien de faire reconnaître la dette de Charles à sa fille et héritière de Bourgogne Marie, ainsi qu'à son époux, l'empereur – mais eux-mêmes sont à sec. Ils obtiennent même un nouveau prêt de la filiale des Médicis ! – qui décide, prudemment, de la liquider.



Du coup, Laurent est sur les nerfs. Et quand la ville florentine de Volterra demande une réévaluation de la redevance accordée par Florence pour l'exploitation de la concession de son site minier, car elle y a découvert un prometteur gisement d'alun, il se braque. le site est occupé. Il envoie des troupes. le tout finit en pillage systématique de la ville, en sa soumission totale à Florence qui s'approprie sa mine. Un peu brutal peut-être ? Et le tout, en plus a coûté, 200 000 florins…



Laurent est meilleur quand il s'agit de parader, d'organiser des fêtes, de briller, de faire des cadeaux – comme à l'occasion de la venue du duc Sforza de Milan – afin de renforcer une alliance avec lui – qui négocie en douce avec la Bourgogne contre la France, grande alliée des Médicis, au point que Louis XI a conféré à Laurent les titres de conseiller et de grand chambellan – et pendant que Julien de Médicis est en visite à Venise, grande ennemie de Milan, pour voir si, tout de même, on ne pourrait pas s'arranger. Voilà. C'est beau les cadeaux, ça en met plein les yeux – mais côté authenticité de l'engagement, on repassera. Pas facile la diplomatie du Nord italien de ces années-là.



Ou bien quand il rend visite au nouveau pape, Sixte IV, qui lui offre des bustes en marbre et à qui il remet de nombreux objets d'arts. On finit par se dire que l'Italie regorge tellement d'oeuvres d'art qu'on les partage comme ailleurs des chopes de bière et que cela ne signifie pas davantage – malgré les apparences. D'ailleurs, Sixte IV nomme 34 cardinaux mais omet, c'est bête, Julien de Médicis comme l'avait demandé Laurent. Comme quoi, c'est toujours pareil : on paie, on paie, et on n'a jamais rien en retour.



En plus, tout périclite en 1474 : l'ambitieux Sixte IV veut étendre un peu trop brutalement le territoire de sa famille. Pour marquer son mécontentement, Laurent envoie 6 000 hommes et forme une alliance avec Milan et Venise. Là encore, on pourrait suggérer un manque de diplomatie : les liens avec le pape, son grand créancier, sont rompus – qui signe une alliance avec Naples. En 1474, les Pazzi remplacent les Médicis comme banquiers officiels de Rome. Et en 1476, prétextant de faibles ventes d'alun en Europe, le pape dénonce le monopole accordé aux Florentins. Entre-temps, en 1475, « il déclara publiquement qu'il ne créerait pas de cardinal florentin ». Ça, c'est pour Julien. Ben voilà. Manque de diplomatie, on l'avait dit !



En plus, la crise s'installe aussi avec l'alliée de Florence : Sforza est assassiné à Milan.



Heureusement, il y a les arts. Laurent conserve à Marsile de Ficin l'intérêt que lui avait accordé son père. Il déménage l'université de Florence à Pise pour réveiller la ville déclinante et favorise ses ateliers d'artistes – où débutent Botticelli et Leonardo, « fils naturel du notaire Piero da Vinci ».



La perte du monopole de l'alun au profit des Pazzi déclenche des mesures de rétorsions des Médicis. D'abord, ceux-ci accusent les Pazzi de trahison pour avoir prêté l'argent qui servit au pape à acheter un territoire florentin – argent que les Médicis avaient, justement, refusé de prêter. Sans résultat, on fait voter un décret rétroactif qui, en cas d'absence de testament, donne l'héritage au parent mâle le plus proche du défunt, quitte à en priver ses filles. Comme par hasard, le cas vient de se produire. Les filles étaient pro-Pazzi – et le plus proche parent mâle pro-Médicis. C'est lui qui hérite. Pas très malin, ça, comme opération… Ça énerve, en général.



Décidément maladroit, Laurent organise un petit coup monté : il s'agit de provoquer le soulèvement de Sienne pour que celle-ci demande à Florence son concours – qui le lui prêtera bien volontiers contre sa soumission. La manoeuvre étant éventée, Sienne se tourne… vers Naples et Rome, les ennemis de Florence… Non, vraiment, la diplomatie n'est pas le fort de Laurent… Heureusement survient une crise qui va, malgré sa gestion contestable, lui donner, tragiquement, toute légitimité : la conjuration des Pazzi.



Il faut toute l'année 1477 pour le monter. C'est le vieux Jacopo Pazzi qui s'en charge. Il s'agit d'avoir l'aval du pape. Celui-ci le répète : il ne veut la mort de personne. Mais il charge son condottière, Montesecco, des aspects opérationnels – lequel rapporte à Pazzi que c'est le pape qui a communiqué l'idée du double assassinat… Pazzi se laisse convaincre qu'il faut tuer les deux : Laurent et Julien.



Après quelques guet-apens ratés, le coup est prévu dans la cathédrale Santa Maria del Fiore. Francesco Pazzi et Bernardo Bandini (un aventurier) doivent poignarder Laurent, et le condottière du pape, Montesecco, Laurent. Ici, on se demande pourquoi on n'a pas penser à engager des hommes de main ?...



La mort de Julien, le 25 avril 1478, est poignante et le récit, qui tient en 5 pages, est trépidant. Mais on s'étonne de la naïveté de la préparation : les assassins sont les commanditaires (le condottière du pape, un archevêque et le neveu des Pazzi) – ils n'ont ni solution de repli, ni filet – changent les plans le jour-même – frappent la cible (Laurent) après son acolyte (Julien) – ne connaissent pas les lieux de la Seigneurie d'où ils prétendent faire un putsch – veulent faire un putsch contre les Médicis qui sont alliés à la population en expliquant, si la conjuration marche, à la population, du haut de la Seigneurie, qu'un archevêque prend le pouvoir après que ses complice ont tué leur prince, un Médicis – assassiné par des prêtres – dans la cathédrale… Si quelqu'un comprend en quoi il a fallu un an pour préparer un fiasco pareil…



Les assassins (les deux prêtres, l'archevêque, le neveu Pazzi) sont immédiatement pendus, sauf l'aventurier qui sera extradé et pendu un an après. Beaucoup d'alliés des Pazzi sont lynchés, bannis, décapités… y compris le vieux Jacopo Pazzi qui a tout organisé, et qui sera enterré, exhumé, réenfoui ailleurs, déterré, démembré, jeté au fleuve… et l'armée que le pape avait avancée pour clore l'affaire est priée de faire demi-tour…



L'Europe dénonce unanimement les agissements du pape – qui ne désarme pas. Ce que quand on est dans son tort, en général, on a tendance à se braquer… Et ce n'est qu'en décembre 1480 que la paix revient en Italie. Laurent est resté le maître et a encore accru ses pouvoirs. Les guéguerres se poursuivent entre Venise, le pape, Florence, en particulier autour de Ferrare. Laurent préfère discuter avec son nouvel ami, Pic de la Mirandole. Il meurt le 8 avril 1492 dans sa villa de Careggi.



2 ans plus tard, Pierre de Médicis déclare la capitulation de Florence devant l'armée de Charles VIII. Les Médicis sont bannis et leurs biens pillés. Puis arrive Savonarole. Changement d'atmosphère. Début 1495, le roi de France est à Naples. Il repart aussi vite qu'il est venu : tout redevient italien 6 mois plus tard. Et en 1498, Savonarole est pendu.



Mais, sous l'influence du cardinal Jean, fils de Laurent – qui devient Léon X l'année suivante –, les Médicis reviennent en 1512. Les lois républicaines instaurées en 1494 sont abolies.



Léon X Il charge Michel Ange d'établir une nécropole pour Laurent et Julien, mais les travaux n'aboutiront pas. La suite est une autre histoire.



***********************************



Les débuts de l'épopée Médicis sont passionnants : ils évoquent la montée en puissance d'une famille. Les détails sur le fonctionnement de la banque sont apportés par des registres complets et nombreux. le moment phare de la biographie est l'étrange conjuration catastrophique des Pazzi. Regret que les évolutions de la banque aient été mises de côté ensuite : comment, privés de l'alun et de l'exclusivité du pape, les Médicis ont-ils maintenu leur niveau d'activité ? Comment ont-ils soutenu durant deux années, le commerce étant désorganisé, la lutte contre le pape ? La fin de la biographie hésite entre la situation politique italienne et l'analyse stylistique des poésies de Laurent, qui ont moins retenu mon attention. Il m'apparaît que la principale qualité de Laurent aura été d'être un héritier très bien né... et d'avoir un surnom engageant... pour le reste, il paraît avoir plutôt accumulé les bourdes...
Commenter  J’apprécie          80
L'Italie de la Renaissance. Un monde en mut..

La motivation la plus évidente et la fin essentielle du chef - d'oeuvre littéraire d'Alberti, la Famille, est la célébration des Alberti. Ceux-ci sont expressément présentés au lecteur comme un modèle à suivre, comme l'exemple (passé) d'une parfaite réussite familiale, économique, sociale, politique et même culturelle. Dès son Prologue, Leon Battista s'exclame: "Vous verrez à travers eux comment la famille se multiplie, par quels procédés elle devient riche et heureuse, par quels moyens elle acquiert la sympathie, la bienveillance et l'amitié, par qu'elles méthodes la famille augmente son honneur, sa renommée et sa gloire, comment elle confie son renom à une louange éternelle et à l'immortalité. "
Commenter  J’apprécie          70
Les Borgia

Passionnant. Ne vous laissez pas décourager par le nombre élevé de détails. Une écriture cinématographique et un vrai plongeon dans une certaine histoire secrète de la Renaissance.
Commenter  J’apprécie          70
Catherine de Médicis

Ah voilà un personnage décrié de l'Histoire de France qui a "régné" pendant trente ans sur la France. Régner n'est pas le terme exact puisque officiellement, une femme ne pouvait le faire en France sinon par procuration. Elle a exercé le pouvoir à la place de ses trois fils en tant que reine-mère.

Un destin exceptionnel : orpheline de père et de mère une semaine après sa naissance, nièce de pape, héritière de l'immense fortune des Médicis. François Ier consent à une mésalliance entre son fils cadet (donc non destiné à régner) pour des raisons financières et pour rechercher l'appui du pape, oncle de Catherine, contre Charles Quint, promesse non tenue. Elle épouse Henri à l'âge de 14 ans (il a le même âge) en 1533.

Le destin va amener Catherine au pouvoir avec la mort du fils aîné de François Ier sans descendance, avec la mort d'Henri II son mari et avec le jeune âge, la médiocre santé et la faible personnalité de ses fils François II, Charles IX et Henri III (dans une moindre mesure pour ce dernier).

Elle retient les leçons de duplicité de François Ier et des Florentins pour nouer des alliances tantôt avec les Catholiques, tantôt avec les Protestants dans une politique à courte vue. Elle recherche la paix entre les deux clans et le moins qu'on puisse dire c'est qu'elle a échoué puisque son règne constitue l'apogée des guerres civiles de religion et qu'elle est (indirectement) responsable de la Saint Barthélémy en 1572.

Si elle a échoué dans son dialogue entre Protestants et Catholiques, elle a au moins oeuvré dans le domaine des arts en exportant la Renaissance italienne en France.
Commenter  J’apprécie          60
Philippe II

Après avoir lu son Catherine de Médicis et un autre tome sur les Borgia, je me suis attaqué à ce Philippe II très correct. Il apporte de nombreuses précisions historiques sur l'Espagne de l'époque, et l'empire laissé par Charles Quint. Le personnage est très sec et abrupt, et peu donc sembler peu attirant pour une lecture de cette taille, mais sa personnalité est complexe et il est difficile de comprendre les choix français et anglais de l'époque, en s'intéressant au XVIe siècle, sans comprendre a minima la vie espagnole après la reconquista.
Commenter  J’apprécie          50
Les Borgia

Cet essai d’Ivan Cloulas porte sur les Borgia, famille espagnole puis italienne des XV-XVIe siècles, synonyme aujourd’hui de dépravations, luxure et meurtres.



Ivan Cloulas s’intéresse principalement aux 5 membres les plus notables de cette famille. En premier lieu, Alonso, archevêque de Valence, qui prend les bonnes décisions pour sa carrière pendant le Grand Schisme d’Occident (élection jusqu’à 3 papes concurrents en même temps) et termine sa vie en étant élu lui-même pape sous le nom de Calixte III.

Ensuite, il s’attaque au cas de Rodrigo Borgia, neveu du précédent, qui, même devenu cardinal, mena une vie dissolue, et eut plusieurs enfants de nombreuses maîtresses. Élu également pape sous le nom d’Alexandre VI en 1492, sexagénaire, il n’en continua pas moins sa vie dépravée. Adepte du népotisme, il s’occupa surtout à bâtir pour son fils, César, une principauté sur le sol italien, faisant et défaisant des alliances avec les puissances italiennes voisines (Naples, Milan, Florence, la Romagne…) et étrangères (France, Espagne).

César Borgia, fils du pape Alexandre VI qui le nomma archevêque de Valence à 16 ans, est célèbre pour le portrait qu’en fit Machiavel dans son œuvre "Le Prince". Modèle du tyran qui ne recule devant rien pour atteindre ses objectifs (entre autres crimes, il est accusé d’avoir fait assassiner à 22 ans son frère cadet Giovanni, et d’avoir eu une relation incestueuse avec sa sœur Lucrèce), aidé par son père, il prend la tête d’une armée de mercenaires et de condottieri pour se bâtir un territoire en Italie. Mais son étoile pâlit dès le décès de son père auquel il ne survit que 3 ans et demi.

Ivan Cloulas réhabilite Lucrèce Borgia en s’éloignant de sa légende noire "hugolienne" d'empoisonneuse et en n’en faisant qu’un instrument utile à la politique menée par son père et son frère : elle dut se marier 3 fois ; le 1er mariage fut annulé par son pape de père à cause d’un changement d’alliances, tandis que le 2e prit fin brutalement au bout de 2 ans par son frère qui fit assassiner son mari.

Enfin, le dernier personnage important de cette famille fut François Borgia, arrière-petit-fils d’Alexandre VI. Très différent de tous ses aïeux, il mit tellement à profit sa vie ecclésiastique pour faire le bien qu’il fut canonisé un siècle après sa mort. Proche à la fois d’Ignace de Loyola et de l’empereur Charles Quint, il participa grandement à l’expansion de l’ordre des jésuites malgré les entraves de l’Inquisition.



Bien que très intéressant, j’ai eu énormément de mal à lire et à achever l’ouvrage d’Ivan Cloulas à cause du très grand nombre de personnes citées et de la difficulté à se souvenir des degrés de parenté entre elles, sachant que même les religieux ont des enfants, des maîtresses et des bâtards ! Et on ne peut pas dire que le style, fourmillant de détails certes, mais très académique, aide la lecture. On est très loin, ici, des "Mémoires de guerre" de Winston Churchill que j'ai lu récemment.
Commenter  J’apprécie          40
Catherine de Médicis

Le récit de la vie extraordinaire d'une femme d'exception
Commenter  J’apprécie          40
César Borgia. Fils de pape, prince et aventur..

» Quel type ! Un vie aussi courte (32 ans !) que mouvementée .Fils de pape, militaire , cardinal ((à 17 ans !!!) .Il écume l’Espagne , l’Italie ,la France . Ce violent ,ce cynique ,cet assoiffé de pouvoir est accusé de tout (inceste et fratricide entre autres turpitudes ) et s’il pratiqua le meurtre politique par poison et poignard, il fut aussi mécène de Léonard de Vinci et modèle de Machiavel . Ivan Cloulas fait le récit de ce destin météoritique avec verve et érudition. Lire aussi en plus romanesque « Ou César ou rien » de Vasquez Montalban.
Commenter  J’apprécie          30
Les Borgia

Encore une somme d'un auteur prolifique de grandes monographies et biographies historiques. Les Borgia sont toujours un sujet tentant, et sur lequel on pense souvent connaitre bien des détails. Cloulas nous montre qu'on a beaucoup à découvrir encore.
Commenter  J’apprécie          30
Henri II

Le 30 juin 1559, à Paris près de l'actuelle place des Vosges, célébrant le mariage de sa fille Élisabeth avec Philippe II d'Espagne, il combat contre Gabriel de Montgomery, capitaine de sa Garde écossaise, qui le blesse d'un coup de lance dans l'œil. Malgré les soins des médecins et chirurgiens royaux dont Ambroise Paré, autorisé à reproduire la blessure sur des condamnés afin de mieux la soigner, et de Vésale, envoyé de Bruxelles, il meurt dans d'atroces souffrances le 10 juillet 1559.



En 1546, l'astrologue Nostradamus[7] aurait mis en garde la reine : le souverain devait éviter tout combat singulier aux environs de la quarante et unième année. Henri II venait d'avoir quarante ans. Le quatrain I-35, par lequel Nostradamus aurait anticipé la mort de Henri II est l'un de ses plus célèbres, mais ni Nostradamus, ni ses contemporains n'ont relié le quatrain à l'évènement[8] :



« Le lion jeune le vieux surmontera

En champ bellique par singulier duelle,

Dans cage d'or les yeux lui crèvera,

Deux classes une puis mourir mort cruelle. »



Son monument funéraire dit des Trois Grâces[9], érigé dans la chapelle d'Orléans de l'église du couvent des Célestins à Paris, contint jusqu'à la Révolution son cœur dans la statue-reliquaire (le vase de cuivre fut remplacé à la Restauration par une copie en bois). Ce monument funéraire est conservé maintenant au Musée du Louvre.



Son fils aîné, âgé de 15 ans, François II lui succède.



Ronsard l'a célébré dans Les Hymnes de 1555. Le poète avait déjà écrit une Avant-entrée du Roi très chrestien à Paris pour l'entrée solennelle du 16 juin 1549. - wikipédia

Commenter  J’apprécie          30
Les Borgia

Il y a peu de noms dans l’histoire qui s’entourent d’une telle double aura de gloire ,de puissance, mais aussi de violence et de corruption. Cette dynastie partie de peu est emblématique d’une époque avec son goût du faste qui nous a laissé des chefs d’œuvre et son appétit effréné de pouvoir et de richesse . Alexandre VI , César, Lucrèce sont de fabuleux personnages romanesques et la littérature a largement puisé dans leur histoire ( et de nos jours les séries de plus ou moins bonne qualité) . Ce livre agréable à lire permet de goûter au plaisir de l’aventure avec , en plus , une solide armature historique.
Commenter  J’apprécie          20
Philippe II

Très bon biographie d'un personnage sombre ,complexe et passionnant de l'empire Habsbourg.
Commenter  J’apprécie          20
César Borgia. Fils de pape, prince et aventur..

Ah! Que j'aime plonger encore et encore dans l'histoire de cette famille célèbre même si à force, je commence à entrevoir les faits réels et les hypothèses qui seraient véridiques sur la famille Borgia au fil de mes différentes lectures . Car comment démêler le vrai du faux? On ne peut pas savoir en fait. On ne peut se fier qu'à sa propre opinion, qu'à son imagination. J'avoue aussi que je compare mes lectures aux deux séries télévisées que j'apprécie tout particulièrement. La version américaine est peut-être trop romanesque alors que la version franco-allemande semble plus réelle, possible, les événements semblent plus vrais. Je parle du contexte historique bien sûr, des intrigues, des caractères des personnages... Bref, un très bon livre basé sur la vie de cette prestigieuse famille, du début de leur règne sur l'Italie jusqu'à leur chute, mais surtout, comme il est dit dans le titre, basé sur le parcours célèbre du Prince des Princes, César Borgia.
Commenter  J’apprécie          20
Les Borgia

Un beau tableau de la papauté à la Renaissance. Histoire, personnages, tenants et aboutissants.

Nous avons la tristesse d'apprendre qu'à l'époque les cardinaux et les papes avaient des comportements pour le moins pas très catholiques et que dans cette triste famille César Borgia est pour le moins le plus dangereux.
Commenter  J’apprécie          20
Henri II

Le 10 juillet 1559, Henri II, fils et successeur de François 1er, meurt après dix jours de grandes souffrances.



Funeste tournoiCe roi de la Renaissance, amoureux des fêtes et des tournois, a été blessé à l'oeil par un éclat de bois en rompant des lances avec le comte Gabriel de Montgomery.



Le funeste tournoi a été organisé à Paris, rue Saint-Antoine, à l'occasion de deux grands mariages, dont celui d'Élisabeth, fille du roi de France, avec Philippe II, roi d'Espagne.



Les meilleurs chirurgiens sont requis pour soigner le souverain. Parmi eux l'illustre Ambroise Paré et le chirurgien attitré du roi d'Espagne, André Vésale.



Détail macabre : ne sachant trop comment enlever l'éclat de bois sans trop de dommages, Ambroise Paré s'exerce sur des têtes de condamnés à mort fraîchement décapités !



Avenir troubleAu terme de douze années de règne, Henri II peut éprouver la satisfaction d'avoir repris Calais aux Anglais et occupé lesTrois-Évêchés de Metz, Toul et Verdun. Il a surtout mis fin aux guerres d'Italie par le traité du Cateau-Cambrésis du 3 avril 1559. Ce traité est indirectement la cause de sa mort car l'une de ses clauses comportait le mariage entre les enfants des rois de France et d'Espagne, mariage à l'occasion duquel eut lieu le fatal tournoi.



En mourant à 40 ans, le roi laisse quatre jeunes fils qui lui succèderont à tour de rôle sauf le plus jeune, mort prématurément, et une veuve, Catherine de Médicis, qui règnera comme régente, sans compter une maîtresse toujours aimée, la belle Diane de Poitiers, alors âgée de... 60 ans.



Il laisse aussi une situation incertaine du fait de tensions au sein de la noblesse entre catholiques et protestants. Ces tensions vont déboucher trois ans plus tard sur les tragiques guerres de religion.



http://www.herodote.net/histoire/evenement.php?jour=15590710

Commenter  J’apprécie          20
Henri II

cet ouvrage présente son sujet "Henri II" de façon complète,exhaustive. Henri II est présenté dans toutes ses facettes. Son amour pour Diane de Poitiers est évident et on voit grandir ses sentiments en fonction des divers évènements qui ont ponctué sa vie.
Commenter  J’apprécie          10




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Ivan Cloulas (179)Voir plus

Quiz Voir plus

Un peintre- Un tableau

Ce tableau représente le plus jeune fils du peintre, Claude, au domaine des "Collettes" à Cagnes sur mer. Il avait acheté ce domaine pour sauver les oliviers: "Ce sont les arbres les plus beaux du monde, d'une majesté rare, alliée à une légèreté aérienne". Ce peintre avait trois fils: l'ainé fut comédien, le deuxième réalisateur et Claude est devenu céramiste. Il a changé plusieurs fois de style. "Le déjeuner des canotiers" est l'une de ses toiles les plus célèbres. Il s'agit de:

Claude Monet
Alfred Sisley
Edouard Manet
Gustave Caillebotte
Auguste Renoir

1 questions
12 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur cet auteur

{* *}