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Citations de Jacques Rancière (182)


Quels que pussent être les sentiments de Flaubert à l'égard du peuple et de la République, sa prose, elle, était démocrate. Elle était même l'incarnation de la démocratie.
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La littérature, en bref, est un régime nouveau d'identification de l'art d'écrire.
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[Avec Staël] on a donc posé la modernité littéraire comme la mise en oeuvre d'un usage intransitif du langage opposé à son usage communicatif.
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Ce qui abrutit le peuple, ce n'est pas le défaut d'instruction mais la croyance en l' infériorité de son intelligence. Et ce qui abrutit les "inférieurs" abrutit du même coup les "supérieurs" . Car seul vérifie son intelligence celui qui parle à un semblable capable de vérifier l'égalité des deux intelligences .Or l'esprit supérieur se condamne à n'être point entendu des inférieurs. Il ne s'assure de son intelligence qu'à disqualifier ceux qui pourrait lui en renvoyer la reconnaissance...
...Mais cette croyance à l'inégalité intellectuelle et à la supériorité de sa propre intelligence n'est pas le seul fait des savants et des poètes distingués. Sa force vient du fait qu'elle embrasse toute la population sous l'apparence même de l'humilité. "Je ne peux pas", vous déclare cet ignorant que vous incitez à s'instruire. "Je ne suis qu'un ouvrier". Entendez bien tout ce qu'il y a dans ce syllogisme. Tout d'abord "je ne peux pas" signifie "je ne veux pas., pourquoi ferai cet effort ?".Ce qui veut dire aussi : je le pourrais sans doute, car je suis intelligent ; mais je suis ouvrier. Les gens comme moi ne le peuvent pas. Mon voisin ne le peux pas. Et à quoi cela me servirait-il puisque j'aurais affaire à des imbéciles ?
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Des sociologues ont voulu opposer une douteuse "critique artiste", toujours prête à se reconvertir en "nouvel esprit du capitalisme", à la bonne vieille critique sociale.
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Et l'émancipation, hier comme aujourd'hui, est une manière de vivre dans le monde de l'ennemi dans la position ambigüe de celui ou celle qui combat l'ordre dominant mais est aussi capable d'y construire des lieux à part où il échappe à sa loi.
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Nous ne sommes pas en face du capitalisme mais dans son monde, un monde où le centre est partout et nulle part, ce qui ne veut pas dire qu'il n'y a rien à faire mais que la figure du face-à-face n'est jamais constituée comme telle.
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Il [Eisenstein] n'a pas mis le jeune art cinématographique au service du communisme. Il a bien plutôt mis le communisme à l'épreuve du cinéma, à l'épreuve de l'idée de l'art et de la modernité dont le cinéma était pour lui l'incarnation, celle d'une langue de l'idée devenue langue de la sensation. Un art communiste n'était pas pour lui un art critique, visant à une prise de conscience. Il était un art extatique, transformant directement les connexions d'idées en chaînes d'images, pour instaurer un nouveau régime de sensibilité.
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Les grandes figures d'un cinéma pur dont les fables et les formes se déduiraient de son essence ne nous présentent ainsi que des versions exemplaires de la fable dédoublée et contrariée: mise en scène d'une mise en scène, contre-mouvement affectant l'enchaînement des actions et des plans, automatisme séparant l'image du mouvement, voix creusant le visible. Et ces jeux du cinéma avec ses moyens ne se comprennent eux-mêmes que dans un jeu d'échanges et d'inversions avec la fable littéraire, la forme plastique ou la voix théâtrale.
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La longue dégénérescence et le brutal effondrement du système soviétique, comme l'affaiblissement des luttes sociales et les mouvements d'émancipation ont permis que s'installe la vision consensuelle [de l'accroissement des richesses par l'économie] portée par la logique du système oligarchique.
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Tout Etat est oligarchique.
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La longue déploration des méfaits de l'individualisme de masse à l'heure des grandes surfaces et de la téléphonie mobile ne fait qu'ajouter quelques accessoires modernes à la fable platonicienne de l'indomptable âme démocratique.
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La politique (...) ce n’est pas l’exercice du pouvoir et la lutte pour le pouvoir. C’est la configuration d’un espace spécifique, le découpage d’une sphère particulière d’expérience, d’objets posés comme communs et relevant d’une décision commune, de sujets capables de désigner ces objets et d’argumenter à leur sujet
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La démocratie n'est ni cette forme de gouvernement qui permet à l'oligarchie de régner au nom du peuple, ni cette forme de société que règle le pouvoir de la marchandise. Elle est l'action qui sans cesse arrache aux gouvernements oligarchiques le monopole de la vie publique et à la richesse la toute-puissance sur les vies.
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L'utilité du détail inutile, c'est-à-dire : je suis le réel. Le réel n'a pas besoin pour être là d'avoir une raison d'y être. Au contraire il prouve sa réalité par le fait même qu'il ne sert à rien, donc que personne n'a eu de raison de l'inventer.
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L'enseignement universel est la méthode des pauvres. Mais ce n'est pas une méthode de pauvres. C'est une méthode d'hommes, c'est-à-dire d'inventeurs. Qui l'emploiera, quels que soient sa science et son rang, multipliera ses pouvoirs intellectuels. Il faut donc l'annoncer aux princes, aux ministres et aux puissants : ils ne peuvent instituer l'enseignement universel; mais ils peuvent l'appliquer pour instruire leurs enfants.
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Qui s'aliène s'aliène absolument.
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Les droits de l'homme sont une illusion car ils sont les droits de cet homme nu qui est sans droits. Ils sont les droits illusoires des hommes que des régimes tyranniques ont chassés de leurs maisons, de leurs pays et de toute citoyenneté.
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La déraison sociale trouve sa formule ramassée dans ce qu'on pourrait appeler le paradoxe des inférieurs supérieurs : chacun y est soumis à celui qu'il se représente comme inférieur, soumis à la loi de la masse par sa prétention même à s'en distinguer.
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Jacques Rancière
 Cherchez la vérité et vous ne la trouverez pas, frappez à sa porte et elle ne vous ouvrira point, mais cette recherche vous sera utile pour apprendre à faire (…) renoncez à boire à cette fontaine, mais ne cessez pas pour cela de chercher à y boire
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