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Critiques de James Ellroy (1037)
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Le Dahlia noir

Une plongée dans les eaux troubles et profondes de la Californie des années post-Seconde Guerre mondiale qui ne peut pas laisser le lecteur de marbre.



Un univers violent, dur et cru parfaitement recréé par Ellroy à tel point qu'on oublierait presque qu'il n'en est pas le contemporain mais seulement le conteur. Un univers dominé par le mâle blanc, le flic tout-puissant qui vacille constamment tel un ivrogne entre pègre et conscience du devoir.



J'ai été favorablement impressionnée par l'écriture d'Ellroy même s'il a commencé par me faire craindre le pire par ses presque 100 pages d'introduction avec pour décor la boxe, si populaire à cette époque et si hermétique pour moi. Cependant, j'ai bien fait de patienter car, rétrospectivement, il est évident que sans cette mise en condition, sans cette plongée dans le temps et l'espace, la suite du polar n'aurait évidemment pas eu le même impact.



J'ai été saisie par la noirceur de l'intrigue aux rebondissements quasi incessants. La complexité psychologique des personnages est telle qu'elle semble mener inéluctablement la plupart des protagonistes vers la folie et fait soupçonner au lecteur une tendance à la schizophrénie généralisée.



Pourtant, malgré les méandres de l'Affaire, l'auteur ne perd jamais pied, ne cède jamais à la facilité et s'impose une rigueur qui accroît la crédibilité de son récit jusqu'au dénouement. Sachant que l'action de ce très bon polar s'étale sur 4 ans sans temps morts, je vois là une marque indéniable de talent.



Pour le lecteur, difficile de véritablement s'attacher au personnage principal, Dwight Bleichert qui lui-même n'arrive à s'attacher qu'aux fantômes et aux fantasmes, délaissant la réalité. Brutal, magouilleur et menteur, il parvient cependant à susciter la compréhension voire la compassion de celui qui écoute sa longue narration et est témoin de sa ténacité comme de ses errements.



Un bon polar, bien glauque, bien prenant, qui ne cherche pas à créer la surprise et l'éclat mais qui construit patiemment son suspense pour un résultat très efficace.





Challenge ABC 2012 - 2013
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L.A. Confidential

J'ai lu ce livre il y a une bonne dizaine d'années. À l'époque, plutôt amatrice de littérature " classique " (Qu'est-ce que ça veut dire classique ?), je n'avais jamais réellement franchi le pas de la lecture d'un vrai polar avant de m'attaquer à L. A. Confidential.



Je vais essayer de vous retranscrire mes impressions d'alors à la découverte du livre. Mes amis m'avaient particulièrement recommandé cet opus d'Ellroy ; j'avais vu le film que j'avais vraiment bien aimé, j'avais lu quelques fragments de la biographie de l'auteur qui m'avaient accrochés.



Je me suis donc laissée tenter par ce roman policier noir et y ai découvert un style littéraire à part. A priori, cela ne fait pas très écrit, cela ressemble davantage à un scénario de film qu'à une oeuvre littéraire (trait que j'ai retrouvé plus tard chez Dennis Lehane, par exemple). C'est un peu dérangeant au départ pour les gens comme moi, mais l'on s'y fait très vite.



Le parti pris par l'auteur d'utiliser les termes techniques en vigueur dans la police de Los Angeles à cette époque (années 1950) est parfois un peu ennuyeux, mais donne une certaine authenticité pour ne pas dire une authenticité certaine. On peut même considérer que c'est une sorte de marque de fabrique.



L'histoire (au sens de l'intrigue) est un magnifique édifice composite, un peu comme un château de cartes dont la base serait très, très large. Au début, il faut un peu s'accrocher avec les dizaines de noms à consonance anglo-saxonne qui finissent par tous se ressembler, mais (vous noterez que pour l'instant je suis restée dans un type de ressenti qu'on qualifierait de négatif alors que tel n'est pas mon intention) l'histoire prend peu à peu une ampleur grandiose. (Vous noterez maintenant que là, j'ai écrit " grandiose ", ce qui n'est pas si fréquent sous ma plume ; ceci remboursant largement cela.)



L'intrigue est réellement captivante. On essuie les mêmes frustrations que les enquêteurs dans les fausses pistes ou les bons tuyaux qui ne se rejoignent pas. Au fur et à mesure que l'on s'élève dans les étages du château de cartes, la vitesse semble s'accélérer et l'on oublie le style loin de la littérature ordinaire.



Ce fut, et j'insiste sur ce point, un réel bonheur à la lecture. Je pense qu'il est vain et mal à-propos d'essayer de parler de l'intrigue pour ce type d'ouvrage où tout est dans l'intrigue. Sachez seulement que le livre est une telle cathédrale que le film a forcément fait des coupes franches aussi bien dans le scénario que dans les personnages (j'ai revisionné le film par la suite qui m'a paru simplet alors que je l'avais trouvé bien bâti et complexe la première fois).



On signalera peut être simplement le schéma de base, trois enquêteurs talentueux à leur façon : initialement Vincennes réputé, White dans la moyenne et Exley débutant. Leurs destinées de carrière vont toutes se croiser : la descente aux enfers de Vincennes, l'ascension lente de White et la fulgurance d'Exley.



En tout cas, un polar qui m'a donné envie d'en lire d'autres (bien que je ne m'y tienne guère, toujours magnétiquement happée par les classiques) et un livre que l'on pourrait qualifier de valeur sûre (bien que cela ait peu de sens eu égard à la diversité des lecteurs et de leurs attentes) et un grand merci à James Ellroy pour ce beau moment de découverte littéraire. Ceci dit, tout cela n'est que mon avis de néophyte en la matière, c'est-à-dire, pas grand-chose.
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Perfidia

La dernière fois que j’avais entrepris de lire Ellroy remonte au temps du Dalhia noir et de la mort d’Elizabeth Short. Je remonte encore plus le temps, un temps où Betty Short ne s’était pas encore installé à L.A., le temps pour moi d’avoir le courage d’ouvrir les 830 pages de cet ouvrage.



La bouteille de bourbon à portée de main, toujours en avoir eu pour les coups durs, ou les coups de poings, je plonge dans l’univers de L.A. le 6 décembre 1941. Glenn Miller et son orchestre swingue l’insouciance. Cette nuit-là, 4 japonais sont retrouvés morts, façon seppuku. Mais tout le monde va vite oublier cette affaire. Qui se soucie de 4 Japs morts alors que le lendemain, les Etats-Unis déclarent la guerre au Japon suite à l’attaque de Pearl-Harbour. C’est donc dans ce contexte géopolitique que ma virée nocturne me balance en pleine face ses morts et ses peurs.



L’orchestre de Glenn Miller joue Perfidia. A la tombée de la nuit, le blak-out total. L’obscurité pure, les lumières s’éteignent, le monde scrute le rivage, il parait que les sous-marins japonais sont là. Paranoïa. La sueur dégouline avec son odeur aigre de peur. Les coups valsent comme sur un immense ring de boxe. L.A. se dévoile sous cette ambiance sombre et délétère. J’y vois violence, racisme, magouille. Tout le monde est abject, corrompu, flics et voyous en même temps. Le monde n’est pas beau à voir, même si la musique adoucit les mœurs, les mœurs eux se déchainent de toujours plus de violence.



James Ellroy est ce formidable conteur qui captive par la frénésie de sa plume. Il ne fait pas dans la dentelle, ne brosse pas ses compatriotes dans le sens du poil. Il est violent, autant déroutant qu’envoutant. Il ne se passe moins d’un mois entre la première et la dernière page, le temps file, et les pages aussi. Le roman ne se lâche plus, une fois immiscé dans ce monde. L’auteur doit-il faire plus court ? Peu importe, je ne me pose même plus la question, parce que je sais qu’au fond de moi, je prends du plaisir à presque chaque page. « Perfidia » est le premier volet de sa nouvelle tétralogie californienne, mais aurais-je le cran de le poursuivre. Je n’en suis pas aussi sûr, bien que je n’ai rien à redire à sa plume, à son histoire, à son L.A. Mais à mon âge, mon temps est compté. L’auteur n’a que ça à écrire, moi j’ai aussi d’autres pavés à lire. Mais une chose est tout aussi sûre, un tel roman est difficile à lâcher, il éprouve, il emplit les journées, les nuits, les temps morts, il éreinte même, mais il reste en mémoire. Et maintenant, que j’ai redécouvert la plume d’Ellroy, que j’ai erré dans la nuit entre les Japs, les Chinetoques et les Bamboulas de L.A., il est temps que je tourne la dernière page, et passe à d’autres aventures. Le ciel est gris, California Dreamin’.
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American tabloïd

♫ To think I did all that;

And may I say - not in a shy way,

" Oh no, oh no not me,

I did it my way".



For what is a man, what has he got?

If not himself, then he has naught.

To say the things he truly feels;

And not the words of one who kneels.

The record shows I took the blows -

And did it......... my way!

---------♪---♫----Traduct----♫---♪-----------

De penser que j'ai fait tout ça;

Et si je puis dire, pas timidement,

Oh non, oh non pas moi,

Je l'ai fait à ma façon.



Car qu'est-ce qu'un homme, qu'est-ce qu'il possède ?

S'il n'est pas lui-même, il n'est rien.

Pour dire les choses qu'il ressent vraiment;

Et pas les mots de celui qui s'agenouille.

L'histoire montre que j'ai pris les coups

Et l'ai fait à ma façon !

Franck Sinatra- 1969 -

---♪---♫---🎬---Mafia--C.I.A--F.B.I---🎬---♫---♪---



"L'heure est venue de démythifier toute une époque et de bâtir un nouveau mythe depuis le ruisseau jusqu'aux étoiles.

L'heure est venue de jeter la lumière sur JFK

et sur quelques hommes qui ont accompagné son ascension et facilité sa chute.

L'heure est venue d'ouvrir grand les bras à des hommes mauvais et au prix qu'ils ont payé pour définir leur époque en secret"



La baie des Cochons restera le Carthage des Caraïbes !

Monroe, simple rumeur plutôt qu'heroïne !?

Marylin etait tout à fait coquine vs cocaïne

Cargaison cubaine livrée par pro-castristes

mais déchargée par simples caristes

Si on echangeait nos deux boulots

toi tu serais président des Etats Unis

et moi, JFK, je twisterais les fins d'aprés midi

Faut pas croire ce que disent les journaux

Trop nympho tue l'info

Super-héros, Let's Twitt Again

American Tabloïd Rengaine

Triple dose, agents qui se dédoublent

Vrais requins en eaux troubles

Des fois, pire que Starsky et Huch

J'ai trouvé tout ça very too much

Conspiration, Extorsion,

C'est Narco-dollar ou du Cochon !??? 🐷





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Panique générale

Rien de nouveau sous le soleil ellroyen, rien de nouveau dans la ville de L.A., rien de nouveau dans la nébuleuse spirale hollywoodienne.



Fred Otash, l'ancien flic pourri, le privé, le nettoyeur des affaires sales de Hollywood, le fournisseur de ragots pour le tabloïd Confidential est de retour dans Panique générale. On l'avait vu passer dans White Jazz, American Death Trip, Underworld USA et la novella Extorsion lui était entièrement consacrée. Il faut dire qu'il y a matière: la vie d'Otash est un roman, noir, puant comme une benne à ordures, et elle a alimenté celle du personnage de Jake Gittes/ Nicholson dans Chinatown de Polanski.



Dans Panique générale , Otash, coincé au Purgatoire, passe par la case confession, et parvient à nous donner la nausée. C'est un hybride de Full Service de Scotty Bowers et de Hollywood Babylone de Kenneth Anger, un étalage des dessous souillés des acteurs, réalisateurs, producteurs, politiciens, flics et petites mains des studios, à croire qu'à Hollywood on ne fait des films que pour assouvir ses désirs, bien sales en général. Chez Ellroy, ce n'est pas que les masques tombent, c'est qu'il les arrache, et tout le monde y passe. Même James Dean qui était auréolé d'une sorte de candeur dans Extorsion. Les obsessions de Otash (et de Ellroy) sont toujours présentes, les femmes, les femmes, le sexe, les femmes, le voyeurisme, l'obsession pour les secrets mal planqués et les petites culottes ..Quelques affaires criminelles traînent ça et là, des femmes mortes, encore, le procès Caryl Chessman, la Chasse aux sorcières, les tests nucléaires dans le désert californien que les V.I.P contemplent depuis les hauteurs, cocktails à la main…. le tout noyé dans des flots d'alcool et de Dexedrine .



Sinon le romancier écrit toujours au fusil mitrailleur, on reconnaitrait son style entre mille. C'est la première fois que j'ai hâte de terminer un de ses romans, Panique générale est un Ellroy mineur, mais même un « petit » Ellroy reste largement supérieur à la majorité des romans noirs publiés lors des dernières décennies. Il n'a pas son pareil pour dévoiler les dessous de son pays: « On a injecté à l'Amérique le venin du voyeurisme et on l'a rendue accro à cette drogue diabolique. ON A CREE LA CULTURE DES MEDIAS MODERNES QUI DEBALLENT TOUT. On a élaboré une langue cinglante qui est devenue notre marque, notre modèle. C'est l'idiome des informations ignobles. le parler des potins. Des insultes infâmes. Avec l'excitation de l'intimidation. Je pense et j'écris en allitérations algorithmiques. La langue doit étriller et taillader. La langue libère en agressant. »

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Un tueur sur la route

Ma première et unique lecture d' Ellroy (James) remonte à la première moitié des années 90 pour Un tueur sur la route.

Comme ces espaces infinis de l' Amérique du nord et ses routes qui la traversent, ce tueur itinérant est dans la démesure. Son terrain de jeux est si vaste! Un immense fast-food pour tueur en série.

La démence criminelle est à l'image de celle d'un pays né et bâti dans la violence et la démesure. Plumkett, c'est ce fils d'un pays nourri aux comics des super héros vêtus de combinaisons moulantes... Rêve impossible d'une puissance fantasmée.

Plumkett, c'est le super-héros (Super Saigneur) en noir, des sérial-killers, et il se pose en tueur dominant d'une meute sinistre.

Le livre m'avait captivé, emmené dans ce voyage au bout du meurtre.

Je ne ferai certes pas l'économie de n'en pas relire quelques passages.



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Le Dahlia noir

Janvier 1947 Los Angeles.

Une fille découverte sur un terrain vague ,assassinée, mutilée....

On rentre dans ce roman comme sur un ring de boxe.

La rencontre de Blanchard et Bleichert sur ce ring va sceller leurs amitiés à grand coup de poing.

James Ellroy nous fait découvrir un Los Angeles gangréné par la pègre, la prostitution, ces flics véreux bref toute la faune représentative des bas-fonds de la cité des anges.

L'enquête piétine ; Premier rebondissement la disparition de Lee Blanchard va propulser Bucky Bleichert dans une série de choix pas toujours heureux.

A partir de ce moment on plonge dans le côté obscur de ce policier, son mariage raté, son obsession pour Betty Short alias le " Dalhia noir".

Son enquête va l'emmener à la limite de la folie.

James Ellroy va nous embarquer dans une série de fausses pistes. Je n'en dirais pas plus.

Seul bémol dans ce roman coup de poing c'est la violence parfois insoutenable, ces mots crus.

Quand on connait la biographie de cet écrivain, la mort de sa mère assassinée alors qu'il avait dix ans, l'impuissance de la police à retrouver le meurtrier.

Ce livre est une sorte de psychanalyse, d'exorcisme comme on peut le lire en quatrième de couverture, on ne peut que lui pardonner.

Bonne lecture à tous.
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La tempête qui vient

Titre : La tempête qui vient

Auteur : James Ellroy

Editeur : Rivages noir

Résumé : Au lendemain de l’attaque de Pearl Harbour, les habitants de Los Angeles vivent dans l’angoisse d’une nouvelle attaque nippone. Les ressortissants Japonais sont traqués, arrêtés, et tandis qu’un déluge s’abat sur la ville, un corps est découvert dans Griffith Park.

Mon humble avis : Premier Quatuor de Los Angeles : un choc . Trilogie Underworld : un choc. Pour moi, James Ellroy est un monument de la littérature américaine, un dingo capable de balayer des décennies d’histoire en mêlant ses fantasmes à la réalité, un auteur unique, enragé, un génie complètement barré, la quintessence de l’auteur de noir américain. Et puis arrive le deuxième quatuor de Los Angeles, je l’attendais avec impatience celui-là. Perfidia d’abord, où l’on retrouve les obsessions du dog – sexe – pouvoir – corruption – un roman fleuve comme d’habitude, mais un roman qui m’a laissé le sentiment tenace qu’Ellroy se caricaturait. Je faisais pourtant confiance à l’auteur Californien pour rectifier le tir et j’attendais avec impatience la parution de la tempête qui vient . Et puis la lecture. L’impression de lire une parodie d’Ellroy et j’exagère à peine, des dizaines de noms propres par phrase, des situations presque risibles, un Dudley Smith méconnaissable, un style d’une sécheresse étonnante. Mais qu’arrive-t-il à Ellroy ? Suis-je le seul à trouver ses deux derniers romans illisibles ? L’animal se répand dans les médias, affirmant, avec sa verve habituelle, que ce quatuor est ce qu’il a fait de mieux jusque là et que ses textes passeront à la postérité. Nous sommes habitués à ce discours me direz-vous, mais jamais ces paroles ne m’ont paru plus éloignées de la vérité qu’aujourd’hui. J’ai le sentiment qu’Ellroy n’écrit plus que pour lui-même et une poignée de fidèles qui, de toute façon, trouveraient géniales chacune de ses phrases, même si elles étaient écrites par son chien. Je pense ne pas être le seul à ne plus reconnaître l’écriture du maître, sons sens du rythme et de l’intrigue. Je pense ne pas être le seul à penser qu’il est en roue libre sur ce quatuor et j’espère sincèrement pouvoir relire un jour un texte de la force du Dahlia noir ou de LA confidential. Croisons les doigts pour que ce jour arrive.

J’achète ? : Je viens de parcourir quelques chroniques sur le net et je me rends compte que le dog compte encore de nombreux fidèles. La tempête qui vient y est encensé… Alors peut-être cela vient-il de moi, peut-être que je passe à côté d’un grand roman, peut-être que je ne suis plus apte à suivre les aventures de Dudley Smith dans la cité des anges ? Peut-être, même si j’en doute. En attendant je me demande bien qui peut, aujourd’hui, sauver le soldat Ellroy ?
Lien : https://francksbooks.wordpre..
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Lune sanglante

Les deux premiers chapitres sont déroutants : au point de m’être interroger sur l’intérêt de poursuivre la lecture ! Mais la persévérance paye : l’apparition de Lloyd Hopkins, sergent taciturne et marginal, dont la pugnacité va de pair avec l’intelligence fulgurante a changé la donne. Les chapitres suivants ont été proprement dévorés !





C’est sur une série de crimes dont la victime est toujours une jolie jeune femme aux alentours de la trentaine que porte l’enquête. Certains cas ont été considérés comme des suicides et classés. Il faut la perspicacité de Lloyd pour relier affaires entre elles. La montée en puissance du mode opératoire illustre bien la dangerosité et la folie du criminel. Le roman nous fait partager les réflexions de Lloyd, mais on est aussi conviés en direct aux voies de faits du meurtrier, dont on ignore par contre l’identité (a posteriori, et en relisant le premier chapitre problématique, je me dis qu’il y avait là des indices lourds !)



La traque est menée tambour battant, c’est une véritable course contre la montre qui s’engage au fur et à mesure que l’étau se resserre. Difficile de lâcher le livre dans la dernière partie !



Les difficultés initiales seraient -elles dues à un problème de traduction : des expressions comme « Ses ancêtres irlandais protestants étaient à la lutte avec son cinglé de frère Tom » ou un « tube chirurgical » que j’ai fini par identifié comme un cathéter, ou encore « dans la bouteille de jus d’orange à laquelle elle buvait chaque soir » sont certes compréhensibles mais lourdes.



Un excellent polar décliné en trilogie, dont cet opus est le premier, et incite à poursuivre avec les deux tomes suivants.



286 pages Payot Rivages 15 février 2001
Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Un tueur sur la route

Quand on est un fan d'Ellroy, on a pris l'habitude de découvrir l'essentiel de l'histoire par le biais des policiers, d'enquêteurs, d'agents du FBI. Ceux-ci sont parfois véreux, parfois bourrés d'incertitudes et de démons mais c'est leur yeux qui nous permettent de découvrir les affres des enquêtes sordides qui sont le plaisir du Dog Ellroy.



C'est ici au coeur d'un esprit dérangé qu'Ellroy s'invite. Lui qui n'a jamais épargné la noirceur dans ses récits plonge ici aux racines du mal. Il est tellement réaliste qu'on en viendrait presque à craindre que le livre soit utilisé comme guide pratique par des criminels en puissance, tant les tactiques utilisées pour ne pas se faire prendre sont parfaitement décrites. La montée de la folie est également particulièrement bien rendue, et la manière dont le personnage principal s'arrange pour composer avec elle.



La construction à partir de la fin et autour d'un récit par le criminel lui-même de son parcours n'est pas diablement originale mais elle permet de répondre au projet de la compréhension intime de ce qui fabrique le monstre: son enfance, ses rencontres, les choix qu'il fait pour nourrir ses démons. Rassurez-vous, fan d'Ellroy, il ne peut pas totalement oublier ses marottes habituelles: il y aura bien des coupures de presse, des comptes-rendus d'enquêtes qui répondent aux confessions du criminel. Le final introduit également un personnage d'enquêteur qui ressemble bien plus aux protagonistes habituels du Maître.



Un roman original donc dans la bibliographie d'Ellroy, assez éloigné également du contexte politique alors qu'il a d'habitude la volonté d'inscrire ses histoires dans leur époque. La plume et le style restent brillants, mais il est plaisant de voir que ce grand auteur sait aussi sortir de sa zone de confort et se mettre ainsi en danger. C'est d'ailleurs un des rares romans qui soit hors d'une trilogie ou d'une tétralogie, preuve encore s'il en fallait de la particularité de cet opus.
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Le Dahlia noir

Ce roman de J. Ellroy est non seulement un polar noir basé sur une véritable affaire criminelle de 1947 à Los Angeles, l'affaire Elizabeth Short surnommée par les médias « le Dahlia noir » mais aussi un roman social très noir qui décrit l'Amérique des années 1940. Et c'est cette part du roman que j'ai trouvée magistrale, tant elle est décortiquée à travers les personnages complexes du roman.

L'enquête n'est pas en reste non plus, l'auteur, obsédé par cette affaire et celle du meurtre de sa mère, a fait de nombreuses recherches à leurs sujets. Il malmène son lecteur au fil de l'enquête sur le dahlia noir, et propose même l'auteur de ce crime sur la base de ses investigations. En réalité, aucun coupable n'a été incriminé, l'affaire n'a jamais été résolue.

On trouve beaucoup de composants dans cet ouvrage fascinant et dont on ressort sonné, tant il est difficile d'esquiver les coups portés. De même pour nos deux enquêteurs lorsqu'ils s'affrontent sur le ring dans un combat que l'on vit tant il est bien décrit.

Laissez-vous tenter par cette lecture, mais assurez-vous d'une bonne préparation comme pour un combat de boxe, car cette lecture est exigeante et ne peut s'envisager comme une simple distraction. On pénètre des âmes sombres... la part de l'ombre.
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Perfidia

Ayant lu cet opus en Anglais , j'ai attendu que la version française sorte pour livrer mon impression .

Ellroy je l'ai découvert il y a 19 ans , et depuis je suis fidèle à cet auteur hors norme .

Cette histoire inspirée d'un pan de l'histoire américaine est à la mesure de son talent .

Entre n'importe quelles mains çela aurait abouti à un magma informe , à un livre de supermarché .

Ellroy a en lui la formule qui élève au plus haut ces compositions .

Cet opus c'est comme un opéra tragique , plein de politique , de corruption , de violence , de personnages hors normes ...

Je ne suis pas adepte des spoliers , je me contenterai de dire qu'ici les lecteurs vont retrouver des visages connus , dont on a fait la connaissance dans la bibliographie d'Ellroy .

Il les confronte à des êtres de chair et de sang , qui étaient sous le feu de l'actualité à l'époque .

Il fallait qu'il aborde la période de la 2 eme guerre mondiale , et ces çonsequences aux usa .

Son traitement du calvaire des japonais américains après Pearl Harbor s'avère sans pitié .

Ellroy n'a jamais cherché l'effet choc , comme dans 90 % de la production de thrillers .

Lui préfère miser sur une rigueur impressionnante sur le plan historique , avec un univers qu'il fait revivre avec une maestria confondante .

Il y a en lui un amour de cette époque , qu'il partage avec le lecteur tout au long de ces pages , à un point tel que l'on retrouve le bonheur de lecture de la quadrilogie qui l'a fait connaître .

Los Angeles sous sa plume c'est un monstre qui nous avale , un univers ténébreux , sans aucune règle , ou la loi du plus ignoble triomphe .

A la rigueur historique répond une connaissance exhaustive de cette ville , qu'il aime tant , et qu'il déteste en même temps .

Tout le paradoxe d'Ellroy réside dans cette ambivalence , que l'on retrouve dans chaque passage de ce nouvel opus .

Les amateurs de thrillers chocs ne trouveront peut être pas leur bonheur avec cet opus qui s'impose comme le nouveau sommet d'une bibliographie déjà exponentielle.

Un bijou ultra noir , qui met mal à l'aise , et qui est addictif , comme seul Ellroy sait le faire .
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LAPD'53

« L.A: on y vient en vacances, on la quitte en liberté conditionnelle ».

Il fallait visiblement éviter d'y faire un séjour en 1953 car le taux de criminalité atteignit un record jamais égalé. Cette année-là reste la plus sanglante dans l'histoire du LAPD.

Exit le bandeau jaune et noir « Crime scene, do not cross ». La Police de Los Angeles nous autorise l'accès aux scènes de crime via son Musée (soutenu financièrement par James Ellroy depuis de nombreuses années). Glynn Martin, officier à la retraite, directeur exécutif du Musée du LAPD a demandé à l'auteur du Dahlia noir de nous servir de guide.

On connait la relation qui lie Ellroy au LAPD depuis l'enfance, et sa passion pour le Los Angeles d'après-guerre. Qui d'autre que lui aurait pu évoquer aussi efficacement les affaires criminelles de l'année 1953? Le guide Ellroy annonce la couleur: « Ceci est un livre de nostalgie réactionnaire » C'est ce que l'on s'attendait à lire, on ne sera pas déçu. LAPD'53 est un Ellroy bon cru, un Ellroy qui renifle, qui fouine et qui tacle, un bel ouvrage pour compléter sa bibliographie. Du Ellroy pur jus donc, vachard sur Sterling Hayden « Hayden, ex-coco, a cafté des copains aux comités du gouvernement et en garde un sentiment de culpabilité, qui ne l'empêche pas d'empocher du fric en incarnant une brute du LAPD". Sentimental parfois: « Joseph Wambaugh, qui a porté l'uniforme du LAPD de 60 à 74, avant de créer le polar moderne tel que nous le connaissons. Je n'étais encore qu'un petit délinquant quand j'ai lu les premiers livres de Joe; Les nouveaux centurions, The Blue Knight, La mort et le Survivant et Patrouilles de nuit ». Nostalgique, toujours: « Vous ne pouvez vivre nulle part ailleurs. L.A. est une condamnation à perpète, sans révocation, sans libération sur parole, sans échappatoire. SANS ISSUE. »

Bref, 203 pages à la gloire de la police angeline, quand c'était mieux avant, mais par le grand James Ellroy, toujours cabot, toujours efficace.

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La malédiction Hilliker

James Ellroy fait partie de mes auteurs fétiches, et chaque nouvelle lecture est un plaisir attendu. Il est sans doute l'auteur américain que j'ai le plus lu avec Faulkner. Pourtant, le personnage en lui-même devrait avoir tout pour me repousser. Il se décrit lui -même comme réactionnaire et conservateur, revendique son statut d'"auteur de droite". Il a souvent des propos provocateurs sur le racisme, les brutalités policières... mais de façon contradictoire ou assumée (au choix), sa façon d'exposer certaines pratiques est plus souvent le meilleur moyen également pour les dénoncer.



En commençant la Malédicition Hilliker, je m'attendais à lire un des romans hors trilogies de l'Américan Dog. Il ne me reste que White Jazz à lire avant d'entamer la dernière trilogie en date et je m'intéressais comme intermède aux romans "indépendants" du Maître. Hors, cette Malédiction fait plutôt partie du volet autobiographique de l'oeuvre d'Ellroy, sorte de continuation de Ma part d'ombre où il revenait sur l'histoire de sa mère assassinée et sur le lien entre son histoire et son œuvre. N'ayant pas encore lu Ma part d'ombre, je me retrouvais un peu embêté... et en même temps cette analyse du rapport aux femmes de sa vie pour essayer de comprendre encore et toujours l’œuvre n'était pas pour me déplaire.



Le rapport d'Ellroy à ses personnages féminins est en effet particulier. Souvent relégué aux seconds rôles de potiches dans les premiers romans, à la position de victime désigné dans le Dahlia Noir, œuvre totalement dédiée à la mémoire de cette mère morte, les personnages féminins prennent une ampleur de plus en plus importante à mesure que l’œuvre se construit. Je m'étais souvent interrogé sur la place des femmes dans les différents romans et j'étais donc impatient d'observer les liens qu'il tracait lui même entre son rapport aux différentes femmes de sa vie, à commencer par sa mère, et son écriture.



Le livre est très direct,sans concessions avec lui-même et ses travers. L'auteur s'y décrit lui-même naturellement comme sociopathe, nous délivre ses perversions de voyeur, son rapport problématique aux femmes certes influencé par la mort de sa mère, mais préexistant à celle-ci. Les parallèles avec l’œuvre en construction sont nombreux et intéressants même si l'essentiel du livre est dans le récit de l'histoire personnelle d'Ellroy. Tout au long de ma lecture, je me suis à de nombreuses reprises fait la remarque que les événements eux-mêmes auraient évidemment eu peu d'intérêt sans le lien avec les livres. Cette plongée dans les détails de la vie de l'auteur nous placent nous mêmes à une position voyeuriste pas toujours agréable, comme si l'auteur cherchait à ne pas rester seul dans ses travers.



Malgré tout, son analyse de la construction de ses histoires d'amour successives avec ses femmes d'abord idéalisées est plutôt intéressante et constitue un essai rare de dissection d'un esprit masculin, certes déséquilibré, mais aussi parfois révélateur de mécanismes plus universels de la construction des fantasmes dans le cerveau des hommes. Il n'en reste pas moins que le livre est vraiment à réserver pour moi aux fans de l'auteur. Lisez vraiment d'abord une bonne part de l’œuvre romanesque et ne revenez lire ce livre que si le lien entre vie personnelle et littérature vous passionne. La plongée dans cette âme torturée n'est pas forcément de tout repos et je comprendrais parfaitement que des adorateurs de la plume d'Ellroy n'aient pas forcément envie de connaître les coulisses. Ce fut en revanche une expérience riche en réponses pour moi qui me posait justement beaucoup de questions sur les liens entre l'écrivain, le personnage médiatique et l'homme tapi au fond de ses névroses, l'enfant recroquevillé derrière l'adulte provocateur.
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Extorsion

Retrouvailles avec James Ellroy, des années après Un tueur sur la route!

Il était quand même bien gratiné, style saletés, le Fred Otash!

Ce personnage, véritable malsain, s"est goinfré des frasques hollywoodiennes dans une carrière hallucinante de dissolution!

Ellroy, par le regard perverti de Otash, offre un spectacle réjouissant au lecteur curieux de regarder par le trou de la serrure ou (plus moderne), l'objectif de la caméra.

Cette Californie hollywoodienne des années 50 apparaît comme fascinante de ce mélange entre pognon, anti-communisme primaire et transgression de la morale et des principes... La soupe résultante est sacrément épicée!

Et une demi-étoile en moins pour moi qui n'en ait pas eu assez!

Oh boy! Ça décape!
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Le Dahlia noir

Je me lance enfin dans mon premier roman de James Ellroy ! Et je ne suis pas déçue , ce livre ne peut clairement pas laisser indifférent !

L'histoire de cette femme assassiné sauvagement, le Dahlia noir, je connaissais dans les très grandes lignes et je savais que c'était une affaire non résolue avant de le commencer. Ellroy fait le choix de lui donner une résolution, pourquoi pas ! Mais ce qui est intéressant dans ce roman bien noir, c'est le contexte, la fin des années quarante et début des années cinquante, avec des flics blancs qui abusent de leur puissance. C'est aussi un L.A parfaitement décrit ,un récit immersif dans un monde assez trash et violent. D'ailleurs quand on se retrouve soudain avec le personnage dans une cour d'école, on se reconnecte en même temps à une civilisation qu'on avait l'impression d'avoir perdu !

Et les personnages ! Fascinants, attachants ou complétement fous ? Surement les trois, en tout cas j'ai eu un peu de mal à comprendre la fascination des deux héros pour le Dahlia ...mais peu importe, ça reste un récit addictif , bien écrit , bien qu'avec un peu trop de rebondissements .

A lire, c'est sûr !

Challenge Mauvais genre

Challenge pavé 2019

Challenge à travers l'histoire



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Le Grand Nulle Part

Roman noir s'il en est - encore plus que le tome précédent, le célèbre "Dahlia noir" - selon moi.



Roman de toutes les corruptions et de toutes les perversions, "Le grand nulle part" donne en effet l'impression très déstabilisante d'errer dans une sorte de purgatoire à sens unique ne pouvant mener qu'en enfer.



Comme pour le "Dahlia noir", il m'aura fallu une bonne centaine de pages pour vraiment m'immerger dans l'histoire, touffue, dense et semblant partir dans tous les sens. Beaucoup (trop) de personnages, des noms pas toujours faciles à retenir, des connections entre protagonistes pas toujours claires ou seulement suggérées pour un puzzle qui tarde à se mettre en place. En bonus le jargon policier typique de l'auteur, savoureux mais qui rend la narration parfois bien opaque.



Malgré tout cela, la fascination est bien là, le lecteur se prend à s'accrocher, les neurones en alerte, en quête du dénouement. Ellroy n'hésite pas à commotionner ses personnages comme ses lecteurs, mettant KO tout son monde sans ménagement. Trafic de drogue, pègre, prostitution, corruption, complots politiques, flics pourris, crime organisé... forment la cour complaisante du roi Dollar dans le L.A. d'après-guerre, et donnent aux récits d'Ellroy son impact unique. Une lecture pas toujours aisée mais définitivement percutante et qui laisse une trace indélébile derrière elle.





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American tabloïd

Rien ne peut être plus cruel et plus risqué que l'idéalisme déçu. L'amour inconditionnel se transforme vite en haine profonde et parfois irrémédiable. L'idéal et l'humiliation sont des vecteurs dangereux. Ward J. Littell en est l'effigie, l'emblème dans American Tabloïd. Il apparait furtivement dans Perfidia. Je dirai qu'il manque le lien entre ces deux livres pour savoir pourquoi Littell est tel qu'on le découvre dans les premières pages d'American Tabloid, alors qu'on l'a laissé « autre » dans Perfidia, mais je fais toute confiance à Ellroy pour trouver la jonction. Ward J. Littell est un saint jetant sa foi aux orties pour boire au chaudron du Diable. Nous sommes dans l'Histoire : les Kennedy, la Mafia (je devrais peut-être dire les mafias), le FBI, la CIA, Cuba. Foisonnant, limpide et pourtant tellement, tellement, tellement ….. dense. Je n'ai pas trouvé de longueurs, juste cette cadence soutenue qui ne souffre aucune distraction d'attention. Je concède que l'imbroglio cubain peut paraître par moment touffu pour ne pas dire un peu obscur.

La réalité et la fiction sont si emmêlées, si imbriquées, si semblables aussi que tout paraît impitoyablement vrai. Une trame très serrée commençant par une tentative de vol de voiture et se terminant par le jour de l'assassinat de Jack Kennedy. Plusieurs intrigues, des personnages principaux, secondaires, furtifs. Collusions, recoupements, trahisons, complots, meurtres, extorsions, une foule d'événements grands et petits qui tels des ruisselets se rejoignent peu à peu pour former un fleuve qui va tout balayer sur son passage.

Je suis d'accord avec Darkcook, Ellroy est plutôt « gentil » avec Jack et Bobby Kennedy, disons qu'il ne leur enfonce pas trop la tête sous l'eau.

Les Mafieux – réels ou fictifs – sont décrits comme de dangereux abrutis ce qui nous donne un festival de dialogues idiots, drôles et très souvent en-dessous de la ceinture. On finirait par se demander comment ces personnes peuvent être aussi redoutées. Les écoutes téléphoniques sont délicieuses.

Les extrémistes de droite, les membres du Ku Klux Klan sont définis comme des bandes de tarés psychopathes de la meilleure eau.

Hoover est un monstre qui détruit tout ce qu'il touche, obsédé par la gauche, la pensée de « gauche », les communistes. C'est une sorte de dieu sanguinaire sur son piédestal attendant les sacrifices.

James Ellroy les passe à la moulinette de sa sagacité, son acidité, sa férocité, sa prose satirique, sa plume caustique s'en donne à coeur joie. Comme toujours j'adhère complètement.

Et puis il y a Kemper Boyd, Pete Bondurant, Ward J. Littell. Ce ne sont pas des saints, on pourrait même dire qu'ils sont des criminels. Boyd et Littell sont du FBI, Bondurant est un ancien flic devenu escroc, homme de main « à tout faire », J'ai eu une grande sympathie pour eux avec même l'envie qu'ils s'en sortent (pourtant leur âme n'est pas parsemée de fleurs des champs). James Ellroy leur donne une humanité, une charge émotionnelle, une forme de nudité morale qui appelle la compassion et la clémence. Dans le désespoir de leur âme noircie subsiste une flamme d'amour et de pardon. Pourtant la folie les a depuis longtemps pris dans ses bras.

Il est toujours une question de rachat chez Ellroy ; et là qui rachète qui ? Et quoi ? Littell et sa foi chrétienne dénaturée ? Boyd et sa revanche sociale impossible ? Bondurant et son péché originel insoluble ? Qui sont ces trois hommes ? Pris dans les filets de l'Histoire, foulés par celle-ci ; figures de papier ? Ombres chinoises ? ils s'assemblent, se ressemblent (Ward Littell ne devient-il pas un double de Kemper Boyd à la fin ? )

Les personnages de femmes sont en arrière plan dans ce roman, elles passent ; elles servent de balise des sentiments. Elles sont pour le sacrifice et la revanche. Elles sont invisibles et pourtant bien là. On croirait presque qu'elles attendent leur heure.

Un salut amical au personnage de Lenny Sands, trublion sans gloire et sans joie.

Un livre comme un credo

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Le Dahlia noir

Choc, tragique, brillant… Du pur James Ellroy !



L'histoire se passe à Hollywood en 1947, on suit un policier qui va monter en grade et qui va être confronté à un meurtre horrible qu'il va devoir élucider avec son collègue dont il va découvrir les secret à mesure que l'enquête s'élucide.



La description est brillante, tout en finesse et en suspense. J'ai rarement lu un roman qui tienne autant de rebondissement. Il relate donc l'histoire épouvantable d'une jeune actrice coupée en deux avec l'intérieur vidé et un visage défiguré au niveau de la bouche, le but du livre consistant à découvrir celui qui a commis ce crime ignoble et répugnant. James Ellroy montre une ambiance chez les policiers de l'époque qui est loin de se montrer sereine, les chefs voulant des résultats et les inspecteurs condamnés à trouver les coupables. Mais si tout cela était si simple. Parfois, on pense avoir découvert le criminel, puis des nouveaux éléments apparaissent ... On s'y perd, on tente de comprendre ce qui a bien pu pousser quelqu'un à assassiner une personne telle que la sublime Betty Short. C'est un meurtre hors du commun, son meurtrier la détestait, manifestement, pour avoir fait subir à sa dépouille de pareilles atrocités.



Le lecteur se sent parfois mal à l'aise de comprendre certaines choses, parfois complice d'un personnage trop suspect, parfois il lui semble que lui aussi il aurait perdu ses moyens, serait devenu fou, comme la plupart des personnages, rattrapés par leur sombre passé. L'histoire nous fascine tout autant à l'extérieur qu'à l'intérieur du roman. Le peu d'élément qu'a la police et les personnages qui tombent un à un (soit dans la folie, soit assassinés) ne fait qu'accroître le sentiment de malédiction autour de l'affaire du Dahlia Noir. L'ambiance, sombre et mystérieuse, nous plonge plus profond encore dans cette terrible histoire, le rythme est très soutenu ...



Au menu de ce polar brillant et noir: fusillades, meurtres à l'arme blanche, tromperies, trahisons, enquête compliquée, bref le roman de James Ellroy, extrêmement rythmé, ne peut qu'accrocher le lecteur à sa chaise qui doit vraiment attendre le dénouement pour découvrir les mobiles et les responsables de ce meurtre sadique.



Un livre en tous points réussi pour son intensité, ses rebondissements et ses qualités scénaristiques.

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Le Dahlia noir

Il était dans ma pal depuis un certain temps déjà, mais j’ai décidé de le lire pour une mauvaise raison… ou un bonne raison… un challenge…

Enfin je dirais peut importe la raison.



J’avais envie de lire ce livre également parce que cela fais plusieurs fois que je croise le récit de cette femme « le dahlia noir ».

En faite, on sait l’horreur du corps mutilé, on sait son nom, mais dans la réalité le coupable n’a jamais été retrouvé.



On suit donc deux policiers ex boxeur, dont leurs principales obsession et la mort de cette jeune femme. Cette enquête va les menait au plus profond de l’horreur. Un roman noir, sombre ou la folie hante les écrits de cet ouvrage. J’ai été prise par l’histoire j’ai eue beaucoup de mal à quitter le livre, mais la fin m’a déçu, m’a laissé avec l’envie d’aller plus loin… je ne peux pas vous en dire plus, sinon je dévoilerais le récit et je ne le souhaite pas…



à vous de le découvrir !



Bonne lecture !





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