James Hadley Chase

« Si Riley n’accouche pas rapidement d’une idée, pensait-il, on va être forcés de braquer une banque. »

"Ils sont tous morts, signor, selon vos instructions" dit-il comme s'il annonçait que le dîner était servi.

_ Je veux vous dire exactement comment ça s'est passé, dit George. Ca va prendre quelque temps, mais c'est important.
Emily haussa les épaules.
_ Prenez tout le temps qu'il vous faudra, dit-elle, avec indifférence. C'est probablement la dernière fois que vous parlez à quelqu'un.

- Avec votre physique et votre carrure, vous pourriez gagner cinq cents dollars par semaine. Je connais une vieille tortue qui a besoin d'un chauffeur, mais vous seriez obligé de coucher avec elle une fois par semaine.
- Ce n'est pas mon genre, répliqua Frost d'une voix ferme.
- C'est bien ce que je pensais. J'ai un pédéraste très riche qui cherche un compagnon. Êtes-vous...non, je ne vous vois pas dans ce rôle.
-Moi non plus.
-Aimeriez-vous être sauveteur ? Ça rapporte à peu près cent dollars, mais ce sont de vraies vacances. Vous restez sur la plage et vous attendez que quelqu'un soit en danger de se noyer.
Cette proposition plaisait à Frost mais le salaire lui parut insuffisant.
- Je veux gagner beaucoup plus que ça. D'après ce que m'avait dit Marcia, je m'attendais à faire fortune.
Solomon soupira.
- Cette vieille tortue...
- C'est hors de question. Et garde du corps ?

On ne tape pas une femme. C’est mal élevé.

Ne la prenez jamais à la légère. Elle ne met pas longtemps à flairer l’arnaque. Sa faiblesse, bien sûr, ce sont les hommes, mais je crois que le sexe passerait en second si jamais elle soupçonnait qu’on la mène en bateau.

Les Parisiens sont les plus mauvais conducteurs du monde, à part les Belges.

Mon père prétend toujours qu’il ne faut pas mêler les affaires tout court aux affaires de cœur. Il a raison.

Il y a des femmes qui ont le don de faire faire les pires folies aux hommes les plus gentils du monde.

C’était un camé : par conséquent, personne ne pouvait prévoir ce qu’il ferait. Il pourrait aisément dépenser en drogue l’argent que je lui avais envoyé pour payer son voyage.

Peut-être que je suis déraisonnable, mais je n’arrive absolument pas à comprendre pourquoi tu trimes comme un forçat jour et nuit sans que ni toi ni moi n’en tirions la moindre distraction.

Il courut à la chambre de Carol, trouva la pièce vide, s'élança vers la fenêtre et s'arrêta brusquement, pétrifié.
Carol, debout sur la plus haute marche de la véranda, regardait dans sa direction. Son torse était nu et ses yeux, au clair de lune, brillaient comme ceux d'un chat.
Steve demeura figé sur place : jamais il n'avait vu beauté aussi merveilleuse, aussi sauvage. Les cheveux de Carol brillaient comme du cuivre rouge dans la clarté bleuâtre de la lune, sa peau avait l'éclat glacé du satin blanc sur le fond sombre du mur de la maison ; elle se tenait là, les seins telles des coupes, les mains, levées, brandies devant elle comme des griffes, semblable à quelque créature sauvage aux aguets. Etonnant spectacle qui stupéfia Steve mais aussi lui communiqua une sorte d'étrange excitation.
Et puis, elle détourna, descendit l'escalier et traversa la cour en courant.
- Carol ! s'écria Steve, penché vers elle, Carol ! revenez.
Mais avec une incroyable rapidité, elle avait disparu dans le bois de pin.

Mieux vaut un cerveau ramolli que pas de cerveau du tout.

" Rico remained like a statue, looking helplessly at Baird. There were seven thousand dollars in cash in the suitcase: every nickel he owned. His hand gripped the handle of the case convulsively. He had warned Baird, and now this pigeon-chested double-crosser would take the mney and shoot them.
Baird stood very still, his eyes on Noddy's gun. His face was expressionless, but the muscle below his right eye was twitching.
'Turn around', Noddy said, 'then shed your rod. Drop it on the floor. Don't try anything funny. I'm a dead shot at this range. Go on! Turn around!' "

p198

" During his week i New-York, Baird had thought a lot about Anita Jackson. Up to now he had never been interested in a girl. He had regarded women as a tiresome necessity, using them as a physical convenience and promptly forgetting them as soon as his frequent desires were satisfied."

p 103

" Rico opened his office door and peered cautiously into the dimly lit restaurant. The lon, narrow room with its tables already set for dinner, its small, rectangular dance floor, the band dais decorated with flowers, was empty and silent. He listened intently, then stepped back into the office and shut the door.
'Be another half-hour before anybody shows up.' he said. 'What are you nervous about?'
Seated by the flat, ornate desk in a read-leather lounging chair was a blond giant of a man, whose thick, lumpy shoulders dwarfed the back of the chair. His clothes were creased and dusty. His slouch hat had an oil stain on the front, and the ribbon was frayed. His big, granite-hard face was yellowish white, and his eyes were pale grey: the colour of ice."

p 7

Il avait peut-être été assez faible pour se laisser mener par sa mère, mais dans une situation critique il pouvait se révéler aussi dangereux qu’un serpent à sonnettes.

Il est merveilleux ! Et tellement… tellement primitif ! Carrie ! Je suis amoureuse de lui ! C’est le premier homme qui compte vraiment pour moi ! Je vais l’épouser !

Elle avait la poitrine plate comme une galette, ce qui faisait son désespoir car elle admirait beaucoup les stars au buste opulent. Elle était affligée de larges hanches de matrone qu’elle comprimait tant bien que mal dans les gaines les plus cruelles qu’elle pût trouver. Seules ses jambes longues et minces lui apportaient une certaine consolation.

Il est toujours difficile d’admettre qu’un être n’ait pas une qualité compensant ses défauts, mais il eût été difficile d’en trouver une seule chez les Crâne. Tous deux étaient naturellement menteurs, fourbes et malhonnêtes, égoïstes, mesquins et totalement antisociaux. La seule qualité – si l’on pouvait appeler cela ainsi – qu’on aurait peut-être pu leur reconnaître, c’était leur amour mutuel absolument extraordinaire. Comme ils étaient jumeaux, il existait entre eux un lien qui résistait à toutes leurs querelles et à leurs perpétuelles bagarres, car ils se battaient souvent ensemble comme des bêtes, Chita rendant coup pour coup. Mais si l’un d’eux tombait malade, ce qui arrivait rarement, ou avait des ennuis, ce qui était plus fréquent, l’autre se trouvait toujours là, prêt à le soutenir, sans se soucier des risques courus. Ils comptaient entièrement l’un sur l’autre, partageaient le meilleur et le pire et, si l’un d’eux avait un dollar, il allait de soi qu’ils le partagent.