AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Qomaandaan Oussama Kandar tome 4 sur 4
EAN : 9782266326964
560 pages
Pocket (07/07/2022)
4.07/5   480 notes
Résumé :
Il existe au sein de la DGSE une entité dédiée aux missions tellement sensibles qu'elles ne peuvent être confiées à ses membres officiels. Edgar, trente-trois ans, parisien, est l'un de ces agents de l'ombre très spéciaux. S'il tombe, il tombera seul.

Sa prochaine destination : la frontière entre l'Iran et l'Afghanistan. Là, dans une des tours du silence de l'antique foi zoroastrienne, sa cible l'attend.

Que lire après L'espion françaisVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (65) Voir plus Ajouter une critique
4,07

sur 480 notes
Une fois de plus Cédric Bannel combat simultanément sur deux fronts, en Afghanistan et en France, et cette fois il atterrit brutalement à Bagram et part à la recherche d'infirmières japonaises enlevées par un commando.

Nous retrouvons avec plaisir le Qomaandan Kandar à Kaboul et le commissaire Nicole Laguna (l'auteur a travaillé chez Renault) à Paris qui coopèrent avec Edgar Scan (un probable alias du romancier) pour neutraliser la « veuve blanche » …

Ce roman est sorti à l'été 2021, quelques semaines avant l'arrivée des talibans à Kaboul, et ce contexte est omniprésent tout au long des 528 pages où nous parcourons un pays sans état et sans nation. Resté à l'état tribal et pourri par la corruption, l'Afghanistan apparait comme un pays dont le gouvernement n'a aucun pouvoir et aucun moyen d'action face au banditisme ou à l'islamisme.

La géographie fait de ce pays le trait d'union entre la Chine et l'Iran, deux pays alliés contre l'occident, et l'un des mérites de «L'espion français » est de révéler les liens étroits qui associent les services secrets iraniens et les Talibans dans certaines opérations terroristes.

Cédric Bannel met en valeur le rôle des femmes et leur contribution (dans le milieu médical ou le monde informatique) dans le combat mené par les résistants afghans face à la barbarie … réel message d'espoir pour l'avenir de l'Afghanistan et des pays menacés par Daesh ou le pavot exploité à grande échelle pour affaiblir les « infidèles ».

Ce livre n'est donc pas seulement un polar car il aborde des sujets stratégiques et je le recommande vivement.
Commenter  J’apprécie          1062
Cédric Bannel avait déjà montré sa capacité à bâtir un thriller efficace avec un roman comme Kaboul express. Ce nouveau roman, L'espion français, confirme cette qualité, qui lui permet de happer le lecteur dès les premières pages.

Un groupe d'humanitaires Japonaises se retrouve déposé sur le tarmac de la base aérienne de Bagram en Afghanistan, suite à un incident de moteur sur leur avion à destination du Pakistan. Pleines de bonne volonté, elles changent leurs plans, et partent rejoindre l'orphelinat tenu sur place par leur organisation caritative. Un voyage qui s'arrêtera quand elles seront prises en otage par un groupe de bandits locaux. le qomaandan Kandar est chargé avec son équipe de la police criminelle de Kaboul de cette enquête sensible. Une trace qui le conduit vers les organisateurs de ce rapt, mais entretemps un seigneur de la guerre local, spécialisé dans le proxénétisme, a racheté les Japonaises.
La DGSE apprend de son côté que ces otages sont aussi ciblées par la cheffe d'une katiba issue de Daesch, opérant en territoire afghan. Une personnalité hors-norme qui a su s'imposer grâce à ses ressources financières et à sa totale insensibilité aux crimes commis par les djihadistes. En plus, elle est d'origine française.
La DGSE transfère l'information aux Afghans via la commissaire Nicole Laguna de la DGSI, en contact avec Kandar, et décide d'éliminer cette « veuve blanche ». Cette mission est confiée à une structure officieuse, autour d'un exécuteur patenté, Edgar Scan.

Bannel démontre une nouvelle fois une parfaite connaissance de l'afghanistan, de ses querelles de clans, de religion, et de sa situation géopolitique explosive. Et, même si le roman a été écrit avant la prise de pouvoir par les Talibans, suite au départ des forces américaines, les personnages du roman envisageaient déjà, avec fatalisme, cette arrivée inéluctable.
Tout dans ce roman sent le vécu, la connaissance du terrain. L'intrigue n'est est que plus vraisemblable.
Les trois personnages principaux (Laguna, Kandar, et la Veuve blanche) ont tous des caractères trempés, qui s'expliquent en partie par leur histoire. Mais les figures qui se dégagent sont d'abord celles des équipiers de Kandar : un ancien de la lutte contre les Soviétiques, un ex-champion de lutte toujours prêt à en découdre, un jeune, volontaire et droit. Autant de personnages qui représentent l'espoir d'une société « normale » dans ce pays sans cesse en guerre.

Du rythme, une parfaite maîtrise des lieux et des coutumes, et une présentation de l'envers du décor des services secrets : la combinaison des grands thrillers. Bannel s'inscrit parfaitement dans ce genre, longtemps limité aux anglo-saxons (Tom Clancy ou Frederick Forsyth entre autres).
Commenter  J’apprécie          413
Mais quel plaisir de retrouver un personnage que j'ai beaucoup aimé dans la série de polars de Cédric Bannel, le Qomaandaan Oussama Kandar. Même si cela n'est clairement pas indiqué sur la couverture, il s'agit du quatrième épisode de ses aventures même s'il est un peu mis en retrait par rapport au personnage d'Edgar, agent de l'ombre très spécial de la DGSE.

Surtout, pas de panique, ce tome peut être lu totalement indépendamment des trois premiers. Comme d'habitude, je vous le déconseillerai si, comme moi, vous souhaitez apprendre plus sur l'histoire personnelle de ce policier afghan et de son équipe.

Roman policier et d'espionnage, il est très bien documenté et les sources de l'auteur doivent être aux premières loges pour si bien coller à mla réalité. Plaçant l'histoire peu de temps avant la reprise du pouvoir par les Talibans, le chaos que cette montée d'extrémisme est parfaitement décrite et on ressent les émois que la population afghane a dû subir.

Encore une fois, j'ai voyagé grâce à la plume de Cédric Bannel, en Afghanistan comme si j'y étais… Très visuel, son style d'écriture pourrait très bien s'accompagner du scénario pour l'adaptation en série ou en film.

Si vous avez envie de beaucoup d'actions, d'une bonne dose de suspens et d'un brin d'actualité et de géo-politique, je vous le conseille très fortement!
Lien : https://www.musemaniasbooks...
Commenter  J’apprécie          362
Je retrouve dans ce dernier roman de Cédric Bannel toute l'intensité dramatique de son excellent livre Baad . Ceux qui suivent l'auteur depuis quelque temps retrouveront avec plaisir les héros de ces précédents romans : en Afghanistan le commandant Oussama Kandar et son fidèle acolyte Gulbudin, en France la commandante Nicole Laguna.
Roman prémonitoire qui montre les derniers soubresauts d'un régime afghan corrompu, soutenu à bouts de bras par les USA alors que les talibans semblent de plus en plus pressants. On connaît la suite …

Le pitch de ce roman est l'enlèvement de jeunes femmes japonaises, infirmières stagiaires pour une ONG, Care Children, qui gère un orphelinat au Pakistan. Mais leur vieil avion affrété par une compagnie low-cost a dû atterrir en urgence sur la base militaire de Bagram, à quelques encablures de Kaboul, la capitale afghane.
Le camion qui devait conduire les japonaises et leur accompagnatrice à destination est ensuite arraisonné avant que le groupe soit embarqué manu militari dans un 4X4 pour une destination inconnue. Les stagiaires venaient de se transformer en otages.
Le commandant Kandar et son équipe sont chargés de les retrouver si possible vivantes sans savoir que les japonaises font l'objet de transactions entre différentes factions terroristes dont l'une , ralliée à DAESH, est dirigée par une française surnommée la veuve noire . Elle est justement la cible des services secrets français qui ont chargé l'un de leurs meilleurs agents clandestins , Edgar, de la débusquer puis de “ l'effacer” , définitivement.


L'auteur reprend l'habituel scénario des deux précédents livres : une enquête sur le terrain en Afghanistan et l'autre menée en parallèle depuis la France par la DGSE .
Il nous détaille cette société afghane où tout est affaire de clans , qui remplacent officieusement la hiérarchie officielle du pouvoir . Une société dont le pouvoir est complètement désorganisé, menacé par les talibans qui progressent à grands pas , haï par une population aux abois et en permanence déstabilisé par les guerres d'influence internes.
À contrario, le commandant Kandar fait un véritable travail d'enquêteur sur le terrain en utilisant le peu de soutien qu'il peut trouver dans ses réseaux , notamment celui de Mollah Bakir, toujours très bien informé.
On suit pas à pas les investigations du commandant et des nombreuses embûches qu'il rencontre sur sa route. On se laisse porter par cette enquête comme par celle menée discrètement par les services secrets à Paris et en Banlieue où des ramifications terroristes sont toujours présentes.
Vous ne vous ennuierez à aucun moment dans ce roman vif au scénario parfaitement huilé . Mi polar mi roman d'espionnage il vous fera explorer ce pays souvent conquis mais jamais soumis. Pourvu que cet adage tienne avec les talibans maintenant au pouvoir ...


Commenter  J’apprécie          240
Un roman addictif qui met en exergue avec beaucoup de réalisme l'ambiance de panique et de peur qui sévissait en Afghanistan , prélude au climat de terreur actuel. On découvre aussi une nature sauvage et belle quand elle n'est pas polluée par l'homme et la guerre.
Un ami qui oeuvrait comme médecin urgentiste (Médecins sans frontière) affirmait que c'était un des plus beaux pays qu'il connaissait.
Le tourisme ne reprendra pas de si tôt !
Commenter  J’apprécie          273


critiques presse (2)
Culturebox
10 août 2021
Très bien informé, Cédric Bannel nous propose un nouveau roman d’espionnage avec pour cadre l'Afghanistan, et sa situation politique, sociale, et humaine complètement chaotique.
Lire la critique sur le site : Culturebox
Actualitte
17 juin 2021
Marchant sur les traces des grands maîtres du roman d'espionnage anglo-saxons et français, Cédric Bannel entrouvre une porte sur les coulisses du renseignement international.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Citations et extraits (161) Voir plus Ajouter une citation
Edgar sortit un livre de sa pelisse, ne doutant pas qu'il en aurait pour un moment.
Seuls une poignée de gens triés sur le volet savaient qu'il était un Sigma, c'est-à-dire un membre de l'unité la plus secrète de la DGSE, le service des Archives. En fait d'archives, ce groupe parallèle à la DR [Direction du Renseignement qui gère la collecte du renseignement] comme à la DO [Direction des opérations, qui gère les unités militaires du service Action (SA)], était en charge des coups les plus tordus, des missions illégales tellement "limites" qu'elles ne pouvaient être menées ni par des militaires ni par des fonctionnaires civils sous statut. Une programme que la vague d'attentats avait considérablement élargi ces dernières années et qui incluait désormais les "traitements négatifs" de citoyens français ou européens, euphémisme tout bureaucratique désignant les éliminations ciblées.
Depuis le général de Gaulle, la règle des commandos du 11e choc puis des exécuteurs spéciaux de l'unité Zeta du SA pour les assassinats ciblés avait toujours été claire : "Jamais en France, jamais contre des Français." L'irruption de Daech avait fait voler en éclats ces pudeurs. Les Sigma comme Edgar avaient désormais un périmètre d'action presque illimité : l'élimination des djihadistes les plus dangereux, où qu'ils soient et quel que soit leur sexe ou la couleur de leur passeport.
Car en cas d'arrestation, les terroristes islamistes relevaient de dispositions légales laxistes, antérieures aux grandes attaques récentes. La loi ne pouvant être rétroactive en matière pénale - un principe fondamental dans toutes les grandes démocraties occidentales -, ils risquaient une vingtaine d'années de prison, voire moins de dix ans s'ils s'étaient contentés d'assurer un soutien logistique à la perpétration d'attentats, ou que la preuve de leur participation à des meurtres de civils ne pouvait être suffisamment étayée. Quant aux programmes de déradicalisation, ils n'avaient jamais marché, quoi qu'en pensent les rêveurs.
Rien de nouveau à cela. Après la Seconde Guerre mondiale, quantité d'études avaient montré que les anciens nazis dans leur immense majorité conservaient leur foi nationale-socialiste. Ils ne changeaient jamais de vision ni de système de pensée. Jusqu'à leur dernier souffle.
C'était exactement la même chose avec les djihadistes. Ces terroristes étaient souvent très jeunes, nul n'ignorait que 99% d'entre eux sortiraient de prison avec la volonté comme la capacité d'agir à nouveau. Etant donné qu'il faut au moins vingt fonctionnaires pour surveiller vingt-quatre heures sur vingt-quatre un suspect, les six mille membres du contre-espionnage n'avaient tout simplement pas la possibilité de suivre réellement plus d'une centaine d'entre eux. Or ils étaient des milliers.
Aussi, par une sorte de principe de précaution appliqué à l'antiterrorisme, la DGSE avait décidé que leur élimination préventive était la solution la plus simple pour éviter de futurs attentats. Comme membre du service des Archives, Edgar était l'un des quelques hommes et femmes chargés d'appliquer la sentence. Ils n'utilisaient jamais de moyens sophistiqués comme les explosifs ou les poisons, qui auraient pu attirer l'attention de la justice ou des médias et impliquer, en cas de bavure, la présence d'un grand service de renseignement. La méthode utilisée était rustique et efficace : l'exécution par balles, suivie, autant que faire se pouvait, de la disparition pure et simple des corps.
Commenter  J’apprécie          30
- Cet homme est un des plus riches de la ville. Il paraît que ce palais compte cinquante-deux pièces. - Le flic des moeurs eut un ricanement. - Et on prétend que le crime ne paye pas..
Un peu plus tôt, il avait expliqué à Oussama ce que faisait Gulgul pour s'enrichir. Le proxénète était le spécialiste de la traite d'enfants. Il "importait" de très jeunes filles issues de pays déshérités comme le Laos ou le Népal, prétendument comme domestiques de riches bourgeois kaboulis. En réalité, elles étaient transformées en prostituées dès leur arrivée. On les battait, les droguait pour les obliger à officier dans les salons de massage qui poussaient dans toutes les grandes villes du pays. Certaines devaient enchaîner jusqu'à trente passes par jour. Quand elles se rebellaienr, elles étaient purement et simplement éliminées. Gulgul était également spécialisé dans l'achat de garçons à des mères isolées et pauvres. Ensuite, il les louait comme "danseurs" lors de fêtes privées où ils étaient violés. De fait, il était devenu le plus grand pourvoyeur de bacha bazi, ces adolescents efféminés dont raffolaient certains Pachtouns. Par une curieuse ruse de l'esprit, certains de ces hommes si prompts à lapider les homosexuels ne considéraient pas comme un crime d'abuser sexuellement de jeunes garçons au nom de la tradition. Un commerce sordide mais visiblement lucratif, songeait Oussama avec tristesse en contemplant les hauts murs recouverts de coûteuses faïences.
Commenter  J’apprécie          20
Quand on reprend le profil de Marsan, on voit que cette fille a des atouts assez exceptionnels. Elle a été mariée à une figure de Daech, elle a fait de grandes études, dirigé très jeune des équipes de collaborateurs de bon niveau, connaît le management. Rien à voir avec les supportrices du califat, souvent des filles sans grande envergure. Marsan a aussi la chance d'être très douée en langues, elle a appris seule l'arabe et le pachtou, qu'elle parlait avec son mari. Enfin, elle est multimillionnaire, dans un pays où le salaire moyen est de 75 dollars par mois. Avec son fric et dans ce monde de paysans soldats, elle peut tout acheter.
- Un peu comme Oussama Ben Laden à ses débuts, compléta Edgar.
- Exactement. Marsan dispose d'un autre "avantage" de taille, même s'il est paradoxal : elle souffre probablement de la maladie de Basedow, une forme d'hyperthyroïdie qui peut donner un éclat très particulier, magnétique, presque insoutenable, au regard. Cela doit aussi contribuer à son aura et à son charisme. Bref, l'ensemble, en plus de sa rage, explique sans doute son influence.
Commenter  J’apprécie          30
- L'ascension de Marsan au rang de chef de guerre semble assez incroyable dans ce pays où une femme compte moins qu'une chèvre, reprit Paul, mais elle est documentée. On aurait dû se douter que ce type d'événement arriverait. Déjà, il existe une figure peu connue mais réelle dans l'islam ancien, celle des moudjahidat, des Bédouines combattantes des premiers temps. On sait que certaines femmes de djihadistes s'en sont inspirées juste avant l'effondrement de Daech pour se muer en soldates de la dernière heure. La désorganisation qui régnait à l'époque leur a permis de ne pas être empêchées par les combattants classiques de l'organisation.
Commenter  J’apprécie          40
C'est un classique en psychiatrie, on appelle cela la "répétition". Beaucoup de parents incestueux ont été eux-mêmes abusés dans leur enfance, les abus se transmettent de génération en génération, l'affaire Le Scouarnec en est un exemple récent typique. L'agression dont a été victime Alice Marsan a pu créer un basculement pervers et psychopathique, qui l'a transformée en agresseur à son tour. C'est très rare chez les femmes, pourtant cela arrive. Elle ne s'est probablement jamais confiée à quiconque, mais elle était comme un feu qui se consume en silence et sans fumée, avant de se transformer en brasier d'un coup, à cause d'un événement déclencheur extrême. Ce pourrait être n'importe quoi, une agression, une rencontre, une prise de conscience brutale de fantasmes enfouis. On peut constater ce type de bascule violente chez les victimes de traumatismes extrêmes, même si c'est heureusement exceptionnel.
Commenter  J’apprécie          20

Videos de Cédric Bannel (24) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Cédric Bannel
Citations - Les Fantômes de Kiev, Cédric Bannel
autres livres classés : afghanistanVoir plus
Les plus populaires : Polar et thriller Voir plus



Lecteurs (1147) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (6 - polars et thrillers )

Roger-Jon Ellory : " **** le silence"

seul
profond
terrible
intense

20 questions
2867 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , thriller , romans policiers et polarsCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..