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Critiques de Jaume Cabré (454)
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Confiteor

Confiteor retrace la vie d'Adrià jeune garçon dans les années 50 en Espagne au sein d'une famille qu'il aurait aimé autre. Ses parents sont peu démonstratifs, sa mère effacée et son père qui voue un culte aux objets anciens, toujours enfermé dans son bureau. De ce point de départ, le roman rayonne et aborde quantité de sujets, de lieux, d'époques. L'Espagne franquiste, l'inquisition, la shoah, la théologie, les arts avec la musique, la littérature et la peinture, le souvenir, la culpabilité, l'amitié.



Cette trame riche et multiple est portée par une structure narrative azimutée : au sein d'un passage donné, voire d'un même dialogue on change d'époque, de personnage, de lieu, sans autre forme de procès. C'est assez perturbant et je me suis demandé si j'allais réussir à suivre. Finalement cette façon de faire originale renforce l'impression d'un tout interdépendant, que l'édredon de l'histoire est tissé d'une multitude de fils et que les répercutions d'une simple action sont multiples.



Le personnage d'Adrià est très attachant, je l'ai suivi avec bienveillance et je ne regrette en rien d'avoir fait sa connaissance, bien au contraire.
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Confiteor



Confiteor est un grand roman.

Juste avant que sa mémoire ne disparaisse Adria écrit à Sara, la femme tant aimée. Le fil conducteur de l'histoire est celui d'un violon convoité sur plusieurs générations,il s'agit aussi de l'amour d'Adrià pour Sara et de son amitié pour Bernat.

La narration est incroyable et inhabituelle, il n'y a ni chronologie ni de repères classiques. C'est un roman tiroir aux pistes multiples dans lequel un paragraphe peut s'achever à une époque avec des personnages différents entre le début et la fin.

Ce roman nargue les règles de la narration, mêlant les périodes, les lieux historiques, les personnages dans une fusion temporelle. Jaume Cabré par cette gymnastique de style renforce la difficulté d'Adria à rassembler ses souvenirs dans une mémoire qui se disloque.

Ce splendide roman est tout à fait singulier par sa construction tel une symphonie polyphonique.

"Un livre qui ne mérite pas d'être relu ne méritait pas davantage d'être lu."

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Voyage d'hiver

Je me suis réconciliée récemment avec les nouvelles et cela est dû particulièrement aux Récits du presque pays de François Racine et bien sûr, du sublime livre Chambres noires de Karine Giebel. Alors, quand se présente un ouvrage du même genre littéraire, écrit de surcroît par Jaume Cabre, il ne faut pas hésiter.

Douze histoires différentes qui s’interpellent à travers les âges, traversées par la musique, l’art et l’emprise de la famille. Comme dans Confiteor, l’auteur use d’une narration fluctuante entre ses personnages, soumettant ainsi le lecteur à une intense concentration, car à partir de la première nouvelle intitulée Opus posthume, un fil se tisse jusqu’à la dernière, Wintereisse. En tout, douze très beaux récits riches d’une écriture admirable et qui se savourent doucement dans une lecture addictive, étonnante pour ce type d’ouvrage.

Jaume Cabre, découvert avec l’inoubliable Confiteor, s’inscrit lui aussi avec bonheur dans mon temple d’auteurs admirés.

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Confiteor

Wouahou !! Quelle claque monumentale ! Livre magnifique, absolument génial. Roman exigeant dans sa lecture mais une fois happé par l'histoire d'Adria et surtout le style narratif de l'auteur on ne décroche plus du bouquin. J'ai été sidéré par la structure narrative du roman, la complexité du récit. C'est un emboîtement permanent entre les périodes, les personnages qui au fil des pages décrit un écheveau d'actes et de conséquences qui mènent à l'histoire d'Adria et son amour pour Sara. Une très belle réflexion sur les destins de nos vies, la culture et l'art, la morale et la religion, l'origine du Mal. D'une manière toute simple et uniquement par l'art de son écriture, Jaume Cabré nous livre son point de vue ou tout du moins des pistes de réflexions, sans jugement et sans pédantisme intellectuel. Une très belle découverte. Un coup de chapeau au traducteur qui a réussi à transposer magnifiquement du catalan au français la subtilité de l'écriture de Jaume Cadré.

Voir la très belle analyse de Laurent Mauvignier - le Monde du 19/09/13
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Confiteor

Quel choc que la lecture de ce livre, à lire pour la forme et le fond.

La forme d'abord, difficile à décrire, les époques, les lieux, les personnages s'interchangent dans un même paragraphe, on commence à Barcelone avec Adria le narrateur du livre pour se rendre compte que l'on se trouve en Allemagne en 1943 avec un autre personnage et on finit en Afrique en 1991, et ce sur simplement 10 lignes. Tous les personnages rencontrés ont de l'importance, je dis bien tous, tout événement même mineur ou anodin, nous les retrouvons au détour d'une phrase en se disant " j'ai déjà entendu ou lu cela bien avant, mais qui c'est déjà ce x " un régal intellectuel, un vrai jeu littéraire.

Pour le fond, difficile à résumer, mais je dirais seulement qu'un violon est le personnage principal et qu'à travers sa vie d'instrument on revisite l'histoire européenne de l'Inquisition à aujourd'hui.

A lire et à relire comme dit l'auteur qui nous fait un clin d’œil à la fin du livre sur ce qu'est un bon livre, c'est à dire un livre que l'on doit relire. Mais attention, ne le lâchez pas avant la fin au risque de vous perdre !
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Confiteor

J'avais, il y a quelques années, abordé ce roman mais l'avais survolé. le reprenant, mon jugement est tout autre. Adrià et Bernat sont amis d'enfance. le père d'Adrià veut faire de lui un polyglotte érudit et sa mère, un grand violoniste. Il est vrai que dans la belle demeure où il est élevé, un coffre fort renferme un Storioni, un de ces extraordinaires violons de Crémone, que le père du héros, marchand d'art et collectionneur, dérobe à la vue de tous. En grandissant, Adrià délaisse le violon alors que Bernat devient concertiste. La froideur de son père peine dès l'enfance cet Adrià solitaire mais sa mort violente l'effraie plus encore. A partir de cette mort du père, les interrogations se multiplient. Qu'est ce que ce magasin empli d'oeuvres d'art? D'où viennent-elles et pourquoi le Storioni suscite t'il tant de passions ? S'ouvrent alors un roman aux voies multiples, un roman qui se joue de la chronologie, et qui nous transporte en divers lieux où le Mal frappe violemment ceux qui souvent sont persécutés pour leur foi, leur race ou leur mode de pensée...Et par cette ampleur apte à défier l'espace et le temps,que le roman devient véritablement grandiose. Tout s'organise autour de longs messages adressés à Sara, la femme aimée mais tout est sans cesse traversé par le remuement du temps et de la mémoire. Un texte magnifique, qui demande beaucoup au lecteur, mais qui, dans sa façon de traquer le Mal (l'inquisition, les camps, les passe-droits accordés aux nazis en fuite...) et de montrer combien le Bien, même ténu, peut laver de bien des souillures, touche à une vraie grandeur.

Je me souviendrai de la petite Hollandaise d'Auschwitz, de ce médecin perdu en Afrique, ancien nazi repenti qu'on vient tuer, de Sara et de sa famille, de l'ambivalence de Bernat et de la somme de souffrances accumulées dans sa vie par Adrià, l'homme qui tient tant à garder la mémoire des hommes et perd peu à peu la sienne.

Un grand texte.







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Confiteor



Il y a des livres qu’on apprécie. Il y a des livres qui nous font passer d’agréable moment. On en garde un bon souvenir.



Mais il y a aussi des livres qui nous marquent, qui nous obsèdent dés qu’on le pose. On le reprend dés qu’on a cinq minutes, pour avancer un peu.

Il y a des livres qui modifient notre regard sur la construction d’une histoire, d’un roman.



Confiteor fait parti de ces livres à part, différents. Notre relation avec cette histoire n’est pas comme celle d’un roman parmi tant d’autres.



Il peut faire peur, impressionner au premier abord avec ses 772 pages.

Il peut nous déboussoler aussi dans ses premières pages, voir chapitres car nous lecteurs, nous rentrons dans un schéma différent de tout les livres qui nous avons pu lire.



Page après page, chaque personnage nous devient un peu plus familier bien que nous soyons régulièrement chamboulés par cet auteur qui nous fait voyager.



Ici ce qui fera la différence dans cette grille de lecture perturbée ce sera c’est la confiance que l’ont met en l’auteur. Ok, malgré nos interrogations, et nos doutes, on va le suivre et accepter ce petit temps d’adaptation à ce schéma narratif qui sort des sentiers écrits !



Je viens de terminer ce pavé, alors il est exigeant ! Il demande toute notre concentration ! il m’a fallu un peu de temps avant de remettre mes émotions en ordre. Deux analyses avec ce livre: le fond et la forme.

✅ Le fond : l’histoire riche….Très riche !



-> Ce qui m’a marqué c’est les histoires dans les histoires. Mais surtout l’amitié entre Adrià et Bernat qui m’a beaucoup touchée

Confiteor, nom d’une prière dans laquelle le priant reconnait ses pêchés et de demande une forme de pardon.

.

✅ La forme : incroyable !



J’avais toujours eu une admiration pour la mise en forme du roman Middlesex de Jeffrey Eugenides..Mais ici je pense bien que Confiteor l’ait détrôné. L’écriture est magnifique, qui rend cette complexité narrative, tout a fait abordable.L’auteur se ballade d’une époque à l’autre, de l’inquisition aux années 60



Il s’agit d’un bijou. Il est très difficile d’expliquer en quoi ce roman est époustouflant, car je crois qu’il faut le lire pour comprendre l’ampleur de cette œuvre littéraire.



📍Je recommande vivement cette œuvre magistrale.
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Confiteor

Acheté à sa parution en 2013, il a fallu une lecture commune et un confinement pour oser m’attaquer à ce roman que bon nombre qualifiait de chef-d’œuvre.



Qu’est-ce qu’un chef-d’œuvre aujourd’hui dans la littérature contemporaine?



Le roman doit surprendre le lecteur, à la fois sur le fond et la forme, l’inciter à la réflexion par le sujet et l’exigence, susciter le besoin d’y revenir, d’approfondir.



Confiteor est un livre exigeant qui déroute avant tout par son style. L’auteur choisit parfois de croiser plusieurs temporalités dans un même flux, un même paragraphe. Déstabilisée, je parvenais toutefois à discerner les enchevêtrements. Parfois, je l’avoue, en relisant le passage insolite. Pourquoi utiliser cet artifice? L’auteur a choisi de relier des évènements distants historiquement pour représenter le Mal au travers des siècles avec notamment les périodes de l’Inquisition et de la Shoah. Le destin d’un violon sert de fil conducteur.



Nous suivons le Vial, depuis la recherche de son bois près du monastère Sant Pere del Burgal par Joachim de Pardac, sa confection en 1764 par Lorenzo Storioni, son passage de vendeurs en acheteurs jusqu’au vol dans un camp de concentration et son achat bien plus tard par Felix Ardevol, un collectionneur impénitent.



L’autre point clé d’un grand roman est le personnage. Adria Ardevol est un sexagénaire rattrapé par la maladie d’Alzheimer. Avant de tout oublier, il se confesse, et remet un manuscrit à son meilleur ami, Bernat. C’est un double manuscrit. Au recto, l’histoire de sa vie. Au verso, l’histoire du Mal.



Enfant, Adria Ardevol souffrait d’une solitude poisseuse, poussé par ses parents rigoristes vers l’excellence. Sa mère le voulait virtuose, son père engageait moult professeurs afin de lui apprendre des dizaines de langues. Son seul refuge se trouvait auprès des figurines de Carson et d’Aigle noir et de son ami Bernat rencontré aux cours de violon. Cette enfance solitaire sombre dans l’horreur de la culpabilité lorsque son père se fait assassiner lors d’une transaction douteuse avec le violon.



Dans la vie de l’homme, il y a toujours un retour aux origines. Lorsqu’Adria rencontre Sara, l’amour de sa vie, il ne se doute pas qu’elle va le ramener au passé de son père.



Le dernier point clé d’un chef-d’œuvre me semble être la capacité à faire réfléchir sur un sujet universel. C’est ici le Mal, la faiblesse humaine et l’inaction d’un Dieu face aux fléaux.



« Le mal. Pourquoi ton Dieu le permet-il? Il n’évite pas le mal :il se contente de punir le méchant par le feu éternel. Pourquoi n’évite-il pas le mal? »



Mais au milieu de tout cela, il y a aussi l’Art, l’amitié réciproque avec Bernat et l’amour pour Sara.



En lisant Confiteor, j’ai pensé au roman de Mathias Enard, Boussole. Il y a cette même érudition et cette valeur de l’amitié et de l’amour unique. D’ailleurs, lors d’un entretien pour le magazine lire en 2013, Jaume Cabré a cité Mathias Enard pour son roman Rue des voleurs. Je ne doute pas un seul instant qu’il ait ensuite lu et apprécié Boussole. De la littérature qui demande concentration et réflexion mais qui laisse une empreinte éternelle dans l’esprit du lecteur.
Lien : https://surlaroutedejostein...
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Confiteor

Adrià Ardevol nous livre ses mémoires. Le titre Confiteor donne le la : avouer ses fautes et solliciter le pardon.

La couverture est séduisante, le titre attrayant, le résumé alléchant. MAIS...



Mais sous prétexte de la maladie d'Alzheimer dont il est atteint, le récit est totalement décousu : une occasion pour l'auteur d'alterner entre le "je" et le "il" dans un seul et même paragraphe. Je n'ai trouvé aucun intérêt et aucun plaisir à ce procédé narratif. Au contraire, c'est plutôt lourd. Si l'auteur souhaitait nous rendre l'écho de la confusion mentale que provoque sa démence, alors pas de doute, c'est réussi.



Mais on passe toutes les époques, on voyage avec les objets rares et notamment avec le violon Storioni, à la valeur inestimable. Un périple interminable et ennuyeux au possible.



Mais ce sont des parents qui ne sont partagent pas le même souhait d'éducation pour leur enfant, chacun se l'imaginant prodigieux à sa manière : devenir un virtuose du violon pour sa mère, et d'un érudit polyglotte pour son père. Des parents qui manifestent leur désaccord sur l'éducation de leur fils, rien d'extraordinaire à cela.



Mais ce sont deux amis qui s'aiment, se déchirent et s'envient : cela reste une relation amicale ordinaire.



Mais c'est une histoire d'un amour passionnel et fusionnel, si intense qu'il les mènera à la séparation.



En résumé, une lecture indéfinissable et inclassable à laquelle je n'ai pas adhéré.

Ennuyeux et laborieux, Confiteor est un puzzle à petites pièces mais qui, une fois assemblées, ne donne pas le rendu fabuleux tant attendu. Dommage.



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Confiteor

L'histoire est difficile à suivre au début. Je me suis vraiment demandé quels étaient les liens entre les histoires racontées, celle d'Adria et celles ayant lieues à d'autres époques. Et les liens qui unissaient les personnages également, j'étais embrouillée, il m'a fallu attendre d'avoir lu un quart du livre pour comprendre certains éléments et me faire aux coupures hachées du récit, comprendre que l'auteur cherchait à se pencher sur l'histoire des objets, des antiquités ou manuscrits détenus par le père d'Adria.

Le récit est parfois interrompu brutalement ce qui m'a plus d'une fois perdue.



Une fois qu'on s'est fait au style du livre et à son rythme, l'histoire se lit bien, c'est prenant. J'ai toutefois eu du mal à m'identifier aux personnages, que ce soit Adria et Bernat pris par leurs études ou la musique, les parents d'Adria calculateurs et autoritaires, et même les différentes femmes qui entourent Adria et Bernat.



On suit quand même avec plaisir Adria, cet enfant grandir et devenir un adulte un peu en marge, perdu au milieu de ses bouquins et ses histoires. Et son histoire tendre et compliquée avec Sara...



Il y a pleins de notions et d'histoires intéressantes, on voyage dans le monde et dans le temps. L'auteur aborde le mal à travers l'histoire, que ce soit l'inquisition, les camps de concentration et autres faits barbares et tueries... Cela permet de stimuler le récit.



C'est un livre intéressant, assez original sur son rythme et ses coupures. Je ne m'attendais pas à ça ayant parcouru depuis longtemps le résumé du livre et ses critiques.
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Confiteor

Bonjour les lecteurs ....



Je suis enfin parvenue au bout de ces 900 pages.



Ce n'est vraiment pas évident de résumer cette affaire-là !!!



En quelques mots, c'est Adria Ardevol qui arrive à la fin de sa vie et qui a le cerveau qui commence à s'embrumer à cause de la maladie d'Alzheimer.

Avant de perdre complètement la mémoire, il a décidé de coucher ses souvenirs sur le papier.

Ceci est présenté sous forme d'un récit qu'il adresse à Sara, l'amour de sa vie.

Il raconte son enfance à Barcelone entre un père autoritaire qui veut en faire un érudit et une mère absente qui le veut virtuose de violon.

Le problème est qu'en plus de ses souvenirs, Adria balaye 5 siècles d'histoires qui apparaissent dans son récit au gré de ses humeurs .. de véritables court-circuits qui déstabilisent la lecture pendant quelques secondes, le temps de se rendre compte qu'on change d'époque.

On aborde le moyen-âge, l'inquisition, la 2° guerre mondiale et le nazisme, le franquisme ...



Cette histoire est captivante et même si le début peut paraitre compliqué ( l'auteur change souvent de période au sein d'une même phrase), cela vaut la peine de persévérer.

On finit par s'habituer à cette narration complexe.



L'auteur a mis plus de 8 ans à écrire ce pavé au style perturbant, mais quelle agréable surprise.



Lecteur, si tu es intéressé, arme-toi de patience et de courage.. cela en vaut la peine.

Cette lecture m'a épuisée par sa demande d'attention. On avance à petits pas, mais quel chef d'oeuvre remarquable !



A noter la traduction est excellente ( rare )!
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Confiteor

Le moins qu'on puisse dire c'est que ce livre m'aura donné du fil à retordre ! Je crois que je n'ai jamais eu autant de mal à entrer dans un roman...qui me plaisait pourtant ! Sensation étrange que de se sentir ainsi perdue dans un récit : j'avais l'impression de ne plus pouvoir me raccrocher à aucun des codes littéraires qui m'étaient familiers... Evidemment on comprend au fur et à mesure de la lecture pourquoi la narration semble ainsi décousue et cette forme étrange colle en fait parfaitement au propos.

Au début j'ai beaucoup aimé l'ambiance de l'appartement des parents d'Adria et la façon avec laquelle il se racontait des histoires avec ses jouets, et puis, au bout d'un moment j'ai décroché et j'ai eu énormément de mal à m'y remettre : j'avais perdu le fil ténu des pensées du narrateur.

Il m'aura fallu vraiment un très gros effort (motivé par le challenge pavés, eh oui, ça sert aussi à ça !) pour m'y remettre et reprendre le cours de ce livre.

Au final c'est vraiment une expérience unique, je suis impressionnée que ce type de texte puisse même être écrit mais je ne pense pas avoir réussi à en saisir tous les enjeux ni même compris toute l'histoire !...
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Confiteor

Le jeune Adria Ardevol vit très seul dans un grand appartement bourgeois, entre deux parents plutôt austères. Ils tiennent une boutique d'antiquités, où l'enfant a l'habitude de se rendre. Son père veut faire de lui un érudit et lui enjoint d'apprendre plusieurs langues étrangères. Certes, le jeune garçon aime étudier mais ce père lui en demande beaucoup trop, voulant faire de lui l'élève le plus brillant de Barcelone. Quant à sa mère, elle rêve que son fils devienne un grand violoniste. Solitaire, le jeune garçon se rend bien compte qu’il a une vie différente des autres, et que lui-même est différent dans sa façon d’être et de penser. Heureusement son amitié avec Bartat vient égayer une vie ennuyeuse, triste, presque sordide, et donne une vraie bouffée d’oxygène à un quotidien bien morne.



Adria, aujourd'hui âgé, revient sur la tragique histoire de sa famille, les ambitions démesurées de ses parents, son enfance, ses découvertes sur l’origine de la fortune familiale, dans une longue confession, comme l’indique le titre de ce sublime roman "Confiteor" qui signifie Confession. Mais c’est aussi l’histoire d’un violon extraordinaire, fabriqué par le luthier Stoviari, que la famille va acquérir. C’est aussi l’histoire de l’Espagne, et également le récit d’une histoire d’amour. Celui que porte Adria à Sarah.



Autant il est difficile d’entrer dans ce roman, qui n’est pas facile d’accès et réservé à des "initiés" (pas question de le lire sur la plage, il demande concentration voire érudition), autant une fois que vous êtes rentré dedans vous ne lâchez plus ce pavé de 750 pages, tout simplement passionnant. Magnifique, il l’est tout comme l’est la première de couverture avec cette formidable photo d’un enfant à la recherche d’un livre en haut d’une étagère devant une bibliothèque. J'ai tout aimé : l'histoire formidablement racontée, les personnages, la recherche de la vérité. Mais le véritable thème de ce roman reste une réflexion sur le mal qui hante l'humanité depuis toujours. Un grand grand livre.
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Confiteor

Que dire sur ce roman dont on a tant parlé?

Qu'il faut le lire, tout simplement!



Pour sa construction vertigineuse, pour les petites histoires dans la grande, pour cette écriture déconcertante, si maitrisée, envoutante, qui vous fait passer d'un narrateur à l'autre, d'une époque à l'autre , dans la même phrase, vous sollicite, vous fait réfléchir, mais ne vous perd pas en route.

De l'Inquisition à l'Allemagne nazie, et à la dictature Franquiste, les drames de l'histoire et la barbarie se répètent hélas inlassablement.



J'y ai retrouvé en plus des souvenirs de voyage, des violons de Crémone à l'Espagne... des lieux qui reviennent en mémoire...



J'ai longtemps attendu avant de le sortir de ma PAL, je savais qu'il demandait du temps, et de la disponibilité d'esprit, je n'ai pas été déçue , bien au contraire!

Et j'ai peur que le livre suivant paraisse bien fade!
Lien : http://lecture-spectacle.blo..
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Confiteor

je n'arrive pas à me détacher de ce livre terminé depuis quelques jours. Tout a été dit, bien dit par l'ensemble des lecteurs Babelio, je n'ajouterai rien de plus.

Cependant, je crains d'avoir été touchée par la maladie d'Alzheimer à mon tour.

J'ai la mémoire qui flanche :

- Quel est le dernier propriétaire du superbe violon ? son nom ?

- L'histoire de la médaille volée par la femme de ménage s'arrête-t-elle là ?

- Finalement, l'ami fidèle a-t-il trahi ?

- Quels sont les 3 inconnus à capuchon, page 772

- Pourquoi la dague s'enfonce-t-elle dans son âme, et pas dans son corps, puisqu'Adrià semble être là ?

- Et pourquoi est-il là puisqu'il vient de mourir maintenant à Barcelone ?

...

-signé : une lectrice perturbée,



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Les Voix du Pamano

Ignoré par la critique, ce livre est un joyau tant pour son style, sa construction (véritablement virtuose) que pour son histoire ou plus précisément ses histoires enchevêtrées qui brossent une incroyable fresque historique d'un petit village de Catalogne aux prises avec le régime franquiste. Passées les premières pages un peu ardues car foisonnantes de noms, on ne peux plus le refermer. Un des plus beaux livres que j'ai lus dernièrement.
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Confiteor

Je n'ai jamais rien lu de pareil.

Cette confession épistolaire est l'histoire d'une vie, celle d'Adrià, coincé à une époque probablement difficile à vivre (une Barcelone franquiste et post), dans son entièreté, jusqu'à sa mort.

La construction est incroyable : allers-retours dans le temps sans transition, changements nombreux de points de vue dans l'histoire et dans l'Histoire, là encore sans transition. Jusqu'aux deux fidèles, Carson et Aigle-Noir qui le veilleront jusqu'à la dernière heure, quand les souvenirs s'éparpillent et que la mémoire se délite. Ca m'a tiré les larmes. Attention : dans toutes les langues.

C'est l'histoire de l'amour d'une vie, qui relègue Belle du seigneur à un niveau bien inférieur.

C'est aussi l'incarnation de l'Histoire, la grande et moche, celle vers laquelle tous les secrets et les dissimulations convergent toujours, inévitablement. On y trouve alors la cupidité, la trahison, la honte, qui se conjuguent. Attention : en musique.

Tous les thèmes sont abordés finalement dans ce livre qu'on ne peut pas résumer. Il faut le vivre pour le croire.

Confiteor.



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Confiteor

Sacré livre ! Gros livre (900 pages en poche) , livre complexe , livre à lire certainement. Adrià ,barcelonais du XXème siècle, est au cœur d’une constellation fourmillante de personnages , d’une prolifération de récits à travers le temps du Moyen âge à nos jours. Des objets servent de balises dans ce labyrinthe narratif à la chronologie explosée : un violon , des tableaux , une serviette de table bleue et blanche imprégnée de souffrance . Un thème majeur s’impose parmi tant d’autres :le mal . Celui que nous font ceux qu’on aime , celui que nous faisons à ceux que nous aimons, le mal que l’on fait en conscience, celui dont on hérite, le mal chez les individus et les institutions ,de l’Inquisition à Auschwitz. Un livre qui inquiète et fait souffrir , qui réactive chez le lecteur des peurs profondes ( la maladie , la mort des aimés , l’abolition de l’esprit..) . Un grand livre.
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Confiteor

Chronique impossible à écrire, après plus de 300 critiques sur Babelio, je me bornerai donc à quelques impressions que la lecture de ce livre m'a laissée. Je ne connaissais pas Jaume Cabré, autant dire que l'étonnant voyage qu'il nous propose dans Confiteor, est loin de m'avoir laissée indifférente. J'ai été emportée, bien au-delà de la vie de Adria Andevol, dans un tourbillon sans fin, à peine caché dans une narration fluide, sans transition, bâtie sur le fil d'un passé qui s'enroule au présent des personnages, sans que le temps ait une autre logique dans son échelle, que celle de la pensée et de l'imagination de l'auteur, virtuose dans l'art des passerelles dans le récit.

La vie d'Adria Andevol se déroule donc en trompe l'oeil, à la manière dont Orson Welles filme la dame de Shangaï, dans une galerie de miroirs où les images se font écho à l'infini.

Ecrit à la 1ère et à la 3ème personne, le narrateur ne sera pas celui qu'on pense, tout comme le coeur du roman n'en finit pas de nous surprendre, autour de ces objets qui structurent l'histoire et en paraissent en fait les principaux acteurs. Magnifique violon de Lorenzo Storioni qui permet de camper la cupidité de Félix Andévol mais nous entraîne à travers son histoire aux sources du mal absolu à Auschwitz-Birkenau. Les objets ont ainsi le pouvoir de rester étrangers au mal qui submerge les hommes, ils confirment l'absence définitive d'un dieu bienveillant capable de lui faire barrage, ils transcendent l'histoire, ils appellent le rêve et l'imagination. C'est ce que fait le tableau de Modest Urgell, celui qu'Adria a toujours vu au dessus du buffet de la salle à manger, y puisant son Eden en même temps qu'il y met en scène les crimes de l'inquisition. Pensée foisonnante, écriture limpide pour une épopée aux multiples virages, ce livre a été une belle découverte, on lui pardonne sa longueur et les soubresauts sans fin de l'histoire qui peuvent peut être lasser parfois. Ce ne fut pas mon cas.
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Confiteor

Cet objet littéraire non identifié m’a été conseillé par une libraire fort avisée et que je ne remercierais jamais assez. Elle m’a prévenu : il faut un peu de concentration ! Effectivement, ce n’est pas le genre de livre à lire en petits morceaux entre ses changements en métro… en revanche, deux fois cinq heures de train sont passées sans quasiment lever la tête de cette merveille.

Attention : chef d’œuvre.... déroutant !

Adria, vieillissant et menacé par une maladie insidieuse qui détruit sa mémoire, tente de rédiger ses souvenirs, de tisser le fil de son histoire, celle de sa famille et au delà, il me semble, presque une histoire de notre Europe ; une histoire de nous même, menacée par l’amnésie; une histoire de la culture ; de la beauté et du mal . Ce n’est certainement pas indifférent si Adria, enfant unique sur lequel repose les désirs démesurés de ses parents ( le violon pour sa mère et l’érudition polyglotte pour son père), élevé au milieu des livres , des manuscrits et objets anciens qui fascinent son père, choisit de devenir un historien de la culture. L’histoire de sa famille et l’histoire du mal finissent par être une seule et même histoire.



Les activités mystérieuses et pas nécessairement légales de son père font entrer dans la maison un violon très ancien; dont l’histoire tragique de convoitise et de crimes fait remonter cette généalogie du mal aux environs du XIIIeme siècle.

Adria nous emmène, au détour de sa mémoire et sans ordre apparent de son enfance sous les regards d’Aigle noir et du shérif Carson, personnages imaginaires de l’enfance, au XIII siècle dans les Pyrénées, à la guerre de 40 , à la jeunesse de son père , à la renaissance italienne, à sa vie d’adulte, à l‘Inquisition, d’Anvers au Vatican, de l’Europe centrale à l’Afrique du nord, de l’origine du bois qui servit à fabriquer le violon à son dernier propriétaire, au sens enfin révélé d’un vieux morceau de tissu souillé.

Il passe d’une époque à l’autre parfois en l’espace d’une phrase : elle peut débuter à une époque pour se terminer en une autre. Un instant d’inattention et vous ne savez plus de quoi il vous parle, ni de quelle époque.

Un passage remarquable est celui du dialogue à travers les siècles d’un inquisiteur et d’un officier nazi

« pendant le noviciat… nous apprîmes à durcir notre cœur face aux misères humaines, car tout SS doit savoir offrir le sacrifice total de sa personne au service absolu du Führer . Et là ou nous autres frères prêcheurs, nous avions un rôle essentiel, c’est précisément dans l’éradication des dangers interne. Pour la vraie foi, la présence d’un hérétique est mille fois plus dangereuse que celle d’un infidèle. L’hérétique a été nourri des enseignements de l’église et vit en son sein, mais en même temps, par sa nature empoisonnée et pestiférée, il pourrit les éléments sacrés de l’institution. A partir de 41, la décision fut prise pour résoudre le problème une fois pour toutes de laisser la sainte inquisition aux enfants de chœur et de programmer l’extermination de tous les juifs sans exception. (page 307)





La confusion de la mémoire est-elle celle de notre vieille histoire de vieille Europe ?

La culture et l'art, entachés du mal, semblent parfois mener au vide; à l'appropriation stérile d'ouvrages et de manuscrits rares et anciens dont l'exploration érudite finit dans la confusion.



Le confiteor est la prière par lequel le chrétien se reconnait pêcheur devant Dieu. A la fin, le prêtre répond "te absolvo".



Mais ici point...



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