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Citations de Javier Cercas (532)


«J'aurais tant aimé vous dédier un prix. Mais je l'ai déjà dit : dans ce petit monde du cinéma, à part baiser et s'en mettre plein les poches, mieux vaut ne s'attendre à rien.»
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L’artiste est celui qui rend visible ce qui est déjà visible et que tout le monde regarde et que personne ne peut ou ne sait ou ne veut voir.
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La pensée et l'art,me disais-je essaient d'explorer ce que nous sommes ,ils révèlent notre infinie variété,ambigüe et contradictoire,ils cartographient ainsi notre nature: Shakespeare et Dostoievski,me disais-je,éclairent les labyrinthes de la morale jusque dans leurs derniers recoins,ils démontrent que l'amour est capable de conduire à l'assassinat ou au suicide et ils réussissent à nous faire ressentir de la compassion pour les psychopathes et les scélérats; c'est leur devoir,me disais-je,parce que le devoir de l'art(ou de la pensée)consiste à nous montrer la complexité de l'existence,afin de nous rendre plus complexes à analyser les ressorts du mal pour pouvoir s'en éloigner,et même du bien,pour pouvoir peut-être l'apprendre.p.18
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Haïr quelqu'un, c'est comme avaler un verre de poison et croire que c'est comme ça qu'on va tuer celui qu'on déteste.
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Tzevan Todorov "comprendre le mal ne signifie pas le justifier mais se doter des moyens pour empêcher son retour".
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Je ne voulais pas écrire ce livre. Je ne savais pas exactement pourquoi je ne voulais pas l’écrire ou bien si, je le savais, mais je ne voulais pas le reconnaître ou je ne l’osais pas ; ou pas complètement. Le fait est que, pendant plus de sept ans, je me suis refusé à écrire ce livre. Entre-temps, j’en ai écrit deux autres, sans cesser de penser à celui-ci ; loin de là : à ma manière, tandis que j’écrivais ces deux livres, j’écrivais aussi celui-ci. Ou peut-être était-ce ce livre-ci qui, à sa manière, m’écrivait moi.
Les premiers paragraphes d’un livre sont toujours les derniers que j’écris. Ce livre est terminé. Ce paragraphe est le dernier que j’écris. Et, comme c’est le dernier, je sais à présent pourquoi je ne voulais pas écrire ce livre. Je ne voulais pas l’écrire parce que j’avais peur. Je le savais depuis le début mais je ne voulais pas le reconnaître ou je ne l’osais pas ; ou pas complètement. Ce n’est que maintenant que je sais que ma peur était justifiée . (p. 13)
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Pendant qu'elle continuait de parler, j'ai aperçu par delà son épaule, sur l'autre rive et entre les arbres, à trois cents mètres à peu près, les immeubles de la rue Caterina Albert et à ce moment-là , je me suis dit- pour la première fois- que ma maison et les logements étaient à la fois très près et très loin, et c'est seulement alors que j'ai senti que c'était vrai, que je n'étais pas comme eux.
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— Mr Grau disait toujours qu’une tragédie est un conflit dans lequel les deux personnes qui s’opposent ont raison.

(Actes Sud, p.32)
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C'est son sixième whisky,répondit le barman à la place de Mechor. Dommage que c'était pas du coca: il serait déjà mort.
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Souffrir ne nous rend pas meilleurs.
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Melchor sort de la clinique Mercadal pétri d’angoisse, et plusieurs kilomètres durant, il conduit sa voiture sans savoir exactement où il va. Quand il sort de Barcelone, le jour ne semble plus le même : le vent est en train de disperser les nuages et d’ouvrir le ciel à un soleil qui l’aveugle par moments. Il a la gorge sèche et une envie folle de s’arrêter n’importe où, d’acheter une bouteille de whisky et de la boire entièrement ; il a aussi envie de pleurer. Il ne s’arrête nulle part. Il ne verse pas une seule larme. Mais il lui revient à la mémoire la dernière fois qu’il a pleuré, quatorze ans plus tôt, alors qu’il nageait au point du jour au large de la plage de la Barceloneta après avoir passé la nuit dans une suite de l’hôtel Arts et résolu l’affaire Adell. Il pleurait alors pour sa femme et pour sa mère, mortes toutes les deux, et il se dit maintenant que dans les deux cas, les assassins avaient fini par payer pour ce qu’ils avaient fait : les uns, presque immédiatement ; les autres, des années plus tard ; les uns en faisant de la prison, et les autres de leur vie. Quoi qu’il en soit, ces deux crimes ne sont pas restés impunis.
Et le crime de Mattson, le restera-t-il ? se demande Melchor. Cet homme va-t-il payer pour ce qu’il a fait à Cosette ? Est-ce qu’il paiera s’ils portent plainte tous les deux contre lui ?
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... le Caudillo commua en réclusion à perpétuité la peine de mort qui pesait sur le poète Miguel Hernandez (1), mais non celle qui, un petit matin de novembre 1940, devant un peloton d'exécution, mit fin à la vie de Julian de Zugazagoitia (2), ami proche de Sanchez Mazas et ministre de l'Intérieur du cabinet Negrin.


1 Hernández, atteint de tuberculose, meurt le 28 mars 1942 dans la prison Reformatorio de Alicante

2 journaliste, écrivain et homme politique espagnol, membre du Parti socialiste ouvrier espagnol . Ayant fuit en France, il fut capturé par la police secrète allemande et remis aux autorités espagnoles.
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— D’ailleurs, peut-on être un jeune homme noble et pur et en même temps lutter pour une mauvaise cause ?
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Le roman n’est pas un divertissement ( ou il n’est pas que cela ) ; il est avant tout un outil de recherche existentielle, un outil de connaissance de la nature humaine.
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....plus un mensonge est énorme plus le commun des mortels y croit.Cette évidence est la base du totalitarisme politique et personne ne l'a mieux cernée qu'un génie du totalitarisme: Adolf Hitler.p.257
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"Oui, mais il n'est pas entré en politique parce qu'il n'avait pas le choix, comme Rosell. Il l'a fait parce qu'il a voulu, c'est-à-dire, parce qu'il a vite compris que la politique est une extension des affaires... C'est comme ça que ces gens-là ont toujours conçu la politique. Même s'ils ne le disent pas en ces termes."
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Je ne sais pas ce que vous en pensez mais moi, il me semble qu'un pays est civilisé quand on n'est pas obligé d'y perdre son temps avec la politique.
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...- Ce qui m’énerve le plus , c’est les interprétations équidistantes de la guerre , celles à cinquante- cinquante , qui disent que ça a été une tragédie et que les deux camps avaient raison ....
- Et ce qui m’énerve aussi , c’est l’interprétation sectaire ou religieuse ou puérile de la guerre , d’après laquelle la République était un paradis sur terre , et tous les républicains des anges qui n’ont tué personne , et que tous les franquistes étaient des monstres qui assassinaients à tour de bras ; faux , encore une fois ....
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_ Dites-moi une chose, dit-il, la main sur la poignée de la porte entrouverte. Pourquoi vouliez-vous rencontrer le soldat qui a sauvé Sanchez Mazas ?
_ Pour lui demander ce qu'il a pensé ce matin-là, dans la forêt, après l'exécution, quand il l'a reconnu et l'a regardé dans les yeux. Pour lui demander ce qu'il a vu dans ses yeux. Pourquoi il l'a sauvé, pourquoi il ne l'a pas dénoncé, pourquoi il ne l'a pas tué.
_ Pourquoi l'aurait-il tué ?
_ Parce qu'à la guerre, les gens tuent. Parce que c'était à cause de Sanchez Mazas et de quatre ou cinq types comme lui qu'il s'est passé ce qui s'est passé et qu'à ce moment-là ce soldat commençait son exil sans retour. Parce que si quelqu'un méritait d'être exécuté, c'était bien Sanchez Mazas.
Miralles acquiesça avec un semblant de sourire et, ouvrant la porte pour de bon, me donna un petit coup de canne derrière les jambes; il dit :
_ En route, il ne faut pas rater le train.
Nous attendîmes le taxi à la porte du jardin...je pensais au soldat de Lister. Je m'entendis dire :
_ Que croyez-vous qu'il ait pensé ?
_ Le soldat ?
Je me retournai vers lui. Appuyé sur sa canne de tout son poids, Miralles observait la couleur du feu, qui était au rouge. Quand le feu passa au vert, il me fixa d'un regard neutre. Il dit :
_ Rien.
_ Rien ?
_ Rien.
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_ Tu te rends compte, Javier, ajouta Bolano, toute l'Europe était dominée par les nazis, et dans le trou du cul du monde, sans que personne ne s'en aperçoive, ces quatre putains de Maures, ce putain de nègre et ce salopard d'Espagnol qui formaient la patrouille de d'Ornano brandissaient pour la première fois depuis des mois le drapeau de la liberté. Si c'est pas avoir des couilles ! Et c'est là-bas qu'il était, Miralles, berné et foutrement malchanceux, peut-être sans même savoir pourquoi. Mais il y était.
Le colonel d'Ornano tomba à Murzuch. Son poste de commandement des forces du Tchad fut repris par Leclerc qui se lança immédiatement à l'assaut de l'oasis de Koufra avec une poignée de volontaires de la Légion étrangère et une poignée d'indigènes...et le 1er mars 1942, après une autre marche de plus de mille kilomètres à travers le désert, Leclerc et ses hommes prirent Koufra. Et, naturellement, Miralles était des leurs.
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