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Critiques de Jean Anouilh (631)
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Antigone

Je découvre cette courte pièce de théâtre de Jean Anouilh, réécriture de la pièce éponyme de Sophocle. Mieux vaut tard que jamais. L'auteur profondément marqué par son époque y a transposé son œuvre. C'est à la fois déroutant mais cela donne du sens à quelque chose qui semblait immuable. Cela m'aurait plu de l'étudier au lycée et connaître les analyses avisées de mon professeur.

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La Sauvage, suivi de

J'ai lu cette pièce de théâtre début avril dans le cadre scolaire. Nous n'avons pas étudié cette pièce, mais elle était proposée parmi les lectures cursives dans le parcours sur le théâtre.

Pour être honnête, je n'en garderai pas un souvenir très marquant. Je n'ai pas détesté, c'était relativement facile à lire, mais c'est tout. Je ne suis pas une fan de théâtre de base et les pièces que nous lisons dans le cadre scolaire m'intéressent rarement, malheureusement. N'empêche que si je devais choisir, j'ai préféré Les Fausses Confidences de Marivaux (bon, c'est aussi parce que nous l'avons étudié en classe donc j'ai bien plus saisi les thèmes et enjeux de cette pièce que pour La Sauvage...)

Je déteste publier des critiques aussi peu développées, mais je ne sais pas quoi dire de plus. Le théâtre (à lire, du moins), ce n'est pas pour moi.
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Antigone

Quelle petite conne cette Antigone ! Quel gros con ce Créon !

J’ai lu ce texte à la suite de la lecture du roman de Sorj Chalandon : Le quatrième mur**** ; Car c’est un élément central de ce roman (Projet utopique de monter cette pièce de théâtre à Beyrouth en pleine guerre du Liban (1982)). Ce qu’il y a de plus intéressant dans cette histoire, c’est la définition de la Tragédie, en opposition à celle du drame (qui est lui, « Utilitaire et ignoble ») ; Chez Anouilh : « C’est propre, la tragédie. C’est reposant, c’est sûr (...) D’abord, on est entre soi. On est tous innocents en somme ! (...) parce qu’on sait qu’il n’y a plus d’espoir, le sale espoir ... et qu’on n’a plus qu’à crier, - pas à gémir, non, pas à se plaindre, - à gueuler à pleine voix ce qu’on avait à dire, qu’on avait jamais dit (...) pour se le dire à soi, pour l’apprendre, soi », « la tragédie, c’était gratuit » ajoute Chalandon pour tuer son «héros» à la fin du roman.

Alors Antigone doit mourir parce qu’elle « ne veut pas comprendre ! », qu’elle dit Non, qu’elle est dans la passion (sans raison) et l’exaltation de l’adolescence. Créon doit la faire tuer (à regret), lui, qui dit Oui, mais qui est figé dans le pragmatisme et le devoir du roi qu’il est. Comme dirait l’autre (ou presque) ; chacun a ses raisons que la raison ignore. L’une mourra, l’autre attendra la mort, seul. 4* pour la tragédie.

P.S. : Nous lisons aussi pour donner envie à d’autres de lire (euphémisme babéliote) ; je remercie donc LiliGalipette pour m’avoir donné/échangé le roman de S. Chalandon et je remercie le romancier pour m’avoir donné envie de lire Antigone. Je n’écris pas de critique pour Le quatrième mur, il y en a déjà beaucoup et d’excellentes. Allez, salut.

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L'Alouette

Cette merveilleuse pièce à 22 personnages, tragique mais drôle, retrace le procès, à Rouen, de Jeanne d’Arc (c1412-1431) suivant les minutes de son procès, et sa condamnation au bûcher par le tribunal ecclésiastique présidé par l’évêque de Beauvais, le lâche Pierre Cauchon, sur pression de Warwick, lieutenant du roi d’Angleterre en France occupée. Jeanne est accusée d’hérésie (notamment de s’habiller en homme, contrairement aux lois de l’Eglise), mais le véritable motif, derrière le prétexte religieux, est politique, c’est celui de Warwick: «Venir nous faire ça à Reims, chez nous ?... Fort heureusement, Dieu est avec le droit anglais... Dieu et notre droit... Alors, dépêchez-vous de lui faire raconter sa petite histoire, et brûlez-la, qu’on en parle plus... Dans dix ans, tout le monde aura oublié cette histoire».

S’inspirant du cinéma, Anouilh entrecoupe le déroulé du procès de retours en arrière, ce qui permet aussi de faire tomber le rideau glorieusement, sur le sacre de Charles VII plutôt que sur le bûcher. La pièce commence avec Warwick: «Nous sommes tous là ? Bon. Alors, le procès, tout de suite. Plus vite elle sera jugée et brûlée, mieux cela sera».

La voix qu’elle entend, le promoteur y voit l’œuvre du Diable: Jeanne aurait dû lui répondre «Vade retro Satanas». Tantôt naïve, tantôt provocante, mais toujours avec bon sens, elle répond simplement aux questions, et ici qu’elle ne sait pas le latin. Elle déjoue habilement les autres pièges, comme quand l’inquisiteur lui demande si elle est en état de grâce («Si je n’y suis, Dieu veuille m’y mettre; si j’y suis, Dieu veuille m’y tenir») ou quand il lui demande si Ste Marguerite et Ste Catherine, dans sa vision, étaient nues? («Messire, croyez-vous que Notre-Seigneur n’ait pas trouvé les moyens de payer des robes à ses saintes?».

Même le père de Jeanne est contre elle: «Pourquoi te parlerait-il, St Michel? Pauvre idiote. Est-ce qu’il me parle, à moi qui suis ton père? S’il avait quelque chose à nous dire, il me semble que c’est à moi, qui suis le chef de famille, qu’il se serait adressé... C’est aller avec les soldats que tu veux comme la dernière des dernières... Sauver la France? Et qui gardera mes vaches pendant ce temps-là... Je vais te l’apprendre, moi, à sauver la France» (gifles et coups de pied).

Un autre retour en arrière amusant est celui où Charles VII, sans le sou, est harcelé par sa reine et par sa maitresse Agnès Sorel:

«- Mais Charles, c’est inadmissible. Tu ne peux pas me laisser paraitre à ce bal fagotée comme ça,... Ta maitresse avec un hennin de la saison dernière. Tu penses bien que ce serait scandaleux.

– Et ta reine, Charles, la reine de France. Qu’est-ce qu’on dirait?

– On dirait que le roi de France n’a pas un sou, ce qui est exact».

La maitresse du cardinal de Winchester sera au dernier cri. Il faut rendre les Anglaises jalouse avec un nouveau modèle: «Elles ne vont plus en dormir, mon chéri... La mode de Bourges et notre cuisine, c’est avec cela que nous avons encore quelque prestige à l’étranger».

Le partage des rôles entre la reine et la maitresse est bien défini par la reine mère à la reine:

«Faites-lui un dauphin, et pour le reste, déchargez-vous de la besogne. On ne peut pas tout faire. Et puis, ce n’est pas un métier d’honnêtes femmes, l’amour... Regardez comme Charles est plus viril depuis qu’il connait Agnès. N’est-ce pas, Charles, que vous êtes plus viril»?

Le jour où Jeanne doit être reçue pour la première fois par Charles VII, celui-ci, pour s’amuser, installe un page sur le trône et se fond incognito dans la foule, mais à la stupéfaction générale, la Pucelle va à Charles VII dans la foule, et s’incline devant celui qu’elle appellera dauphin tant qu’il n’aura pas été sacré à Reims. Contre toute attente, elle arrive à transfigurer le peureux et faible Charles VII qui lui confiera le commandement de l’armée. Elle devait avoir un sacré charisme sur lui et les soldats.

Après une série de victoires, et le sacre de Charles VII à Reims reconquise, Jeanne est capturée en 1430 par les Bourguignons, et vendue aux Anglais par Jean de Luxembourg pour 10.000 livres. Pendant le procès, le faible Charles VII qui lui doit tant, la laissera tomber: «Mets-toi à ma place, Jeanne... ça, c’est de la politique, c’est sain ! Tu comprends?» - «Oui, je comprends».

Cauchon demande à Jeanne de se soumettre à l’Eglise, qui représente Dieu. Elle se soumet, abjure, revient sur son abjuration en nouvelle Antigone, et on prépare le bûcher, mais comme expliqué plus haut, la pièce se termine par le sacre, au son des grandes orgues, le destin de la France rejetant à l’arrière-plan le martyre de Jeanne qui sera réhabilitée en 1456 dans un nouveau procès qui ne lui rendra pas la vie, ni l’honneur à Cauchon.

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Antigone

Une écriture de théâtre qui nous vient d’une époque sombre. Cette écriture particulière nous garde en mémoire la complexité de ce temps.



J'ai aussi en tête la pièce de Giraudoux écrite en 1935 : "La guerre de Troie n'aura pas lieu". Comme si autour de 1940 le vintage était l'antiquité !



Antigone est une figure humaine, une Femme. Elle m’interroge sur le sens du mot « Agir » ! Antigone (comme Phèdre) ne lâche rien sur sa dignité et sur ses sentiments et ses idéaux complexes et riches. Anouilh nous la présente au plus profond d'elle-même, et me donne l’impression que notre vision simpliste, masculine de la loi est une simplification du vivant, et comme toute simplification du vivant, une putréfaction !



Aujourd’hui, j'aimerais lire une nouvelle Antigone revisitait par une autrice d'aujourd'hui ! Peut-être alors serait décapée les projections de 12 000 ans d’histoire et de culture à domination masculine.

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Antigone

Antigone, " la petite maigre qui est

assise là-bas et qui ne dit rien" dérange. Dérange dans sa détermination farouche de mourrir et son " non, je ne veux pas comprendre". Ah, qu'est-ce quelle dérange ! Son oncle Créon un roi malgré lui, qui en a marre de faire ce " sale boulot" qu'est de diriger les Hommes. Il y peut rien, le pauvre. Malgré lui, il déclenchera à vitesse grand V ( l'action se passe en 24 heures ) les rouages implacable de cette tragédie familliale. Personne n'y peut rien dans cette histoire : Antigone, Créon, Ismène, la nourrice, Hémon, Eurydice...

Ils ont tous un rôle et doivent le jouer jusqu'au bout.



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Antigone

De toutes mes lectures scolaires, Antigone est la seule pour laquelle je ne me suis pas faite prier ! Je me souviens être allée me procurer ce livre "obligatoire" à reculons, irritée que j'étais par le précédent : La Gloire de mon père de Marcel Pagnol. Mais mon scepticisme s'est évaporé dès les premières pages, laissant place au régal, surtout pendant la scène de dialogue entre Créon et Antigone, passage le plus marquant à mon sens. On s'attache à cette version d'Antigone, faiblarde mais rebelle, renfermée mais coriace, maigrichonne mais si forte !

Le ton est simple et le style est fluide. Jean Anouilh a dépoussiéré le mythe de Sophocle. Il l'a rendu moderne et accessible à tous, et je pense bien que c'est ce qui lui vaut l'approbation générale.

C'est un must intemporel à transmettre à ses enfants !
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Les Poissons rouges

« Les poissons rouges ou mon père ce héros » a été représentée pour la première fois le 21 janvier 1970 au Théâtre de l’œuvre, avec Jean-Pierre Marielle et Michel Galabru, pour ne citer que les plus célèbres… Une comédie grinçante ...



Antoine de St Flour auteur dramatique contesté, marie sa fille, « enceinte après sa première surprise-partie... », à un imbécile.

On retrouve le même Antoine quelques années plus tôt avec un copain, La Surette, en train de pédaler sur les routes pour visiter les châteaux de la Loire.

Une troisième époque de la vie d’Antoine s’invite au gré des situations : Antoine, huit ans, a pissé dans le bocal à poissons rouges de sa grand-mère… Remords…



Une pièce grinçante où Jean Anouilh règle ses comptes, des dialogues tirés au cordeau, des époques qui s’entrechoquent, un thème récurrent de l'impossibilité de communiquer… le tout sur fond d'après-guerre de 39-40 ; des fantômes… Une pièce grinçante et pessimiste, certes, mais tellement drôle aux yeux de ceux qui ne rechignent pas à l’autodérision.

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Les Poissons rouges

La scène se passe en Bretagne, au bord de la mer, le 14 juillet 1960 et dans la tête de l'auteur.

Cette pièce où Anouilh se joue des rapports humains et des sentiments a été représentée pour la première fois en 1970 au théâtre de l'oeuvre avec Jean-Pierre Marielle, Yvonne Clech, Michel Galabru et toute une pléiade d'excellents acteurs.

Difficile de se consoler de n'avoir pas été là, si ce n'est en lisant l'excellent texte de cette pièce qui parle surtout d'amitié, mais pas seulement et qui, un peu oubliée, n'en reste pas moins une grande réussite d'Anouilh.
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Antigone

Voilà une pièce qui m’a subjuguée au lycée. Elle fait partie de ces pièces incroyables capables de créer une grande tension et d’émouvoir le lecteur (ou le spectateur, mais je ne l’ai jamais vue jouée!). À l’époque, le contexte dans lequel le texte avait été écrit m’échappait. Cette pièce était un message politique, louant la résistance face au danger, contre le gouvernement de Vichy. Je pense donc que je la lirai différemment aujourd’hui, mais je n’ose relire ce texte, afin de préserver le souvenir radieux que j’en ai !

(Plus sur Instagram)
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Antigone

Voici une pièce que je relis toujours avec plaisir, au moins deux trois fois par an. Pour la beauté du texte déjà, pour la force du thème, que les siècles ne rendent pas moins humain et tragique, mais aussi pour le souvenir de la lectrice de 14 ans que j'ai été, prenant Antigone comme une claque.... alors le théâtre, ça pouvait être ça ? Cette vague qui prend aux tripes, ces mots qui brûlent ?

Vive les profs de français et vive la littérature ! Ne laissons jamais les réformes tirer tout ça par le bas en prétendant venir en aide aux élèves, au contraire, mettons leur encore plus de livres dans les mains !
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Antigone

J'adore tellement la tragédie que je me suis tourné vers un de ses classiques Antigone.

L'histoire se passe à Thèbes ou la nièce du Roi, Antigone, veut atterrer son frère déchue, Polynice, qui se décomposent dans les rus de la ville. Le seul problèmes c'est que le Roi, Créon, tueras toute les personne qui voudront atterrer Polynice.



J'ai beaucoup aimé l'intrigue mais j'ai surtout aimé les personnages.

Antigone et ma préférée car elle vas au bout de ses idées même si elle doit passé pars la mort. Et dans ce genre de tragédies c'est toujours les homme qui se sacrifie.

Créon lui subie la tragédie avec beaucoup de pertes mais c'est un bon roi sage et il sait ce qu'il doit faire.

Il y aussi le fiancé d'Antigone, Hémon, qui doit subir les folie d'Antigone. Il l'aimeras jusqu'au bout de la pièce. Et ce que j'ai apprécié c'est que c'est deux amant apporte un peu plus de douceur et de fatalité a la tragédie.
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Antigone

Antigone est un très beau chef-d'oeuvre. Je trouve que la scène entre Créon et Antigone (qui est assez longue) est belle et fait réfléchir.

J'ai beaucoup aimé ce livre car l'histoire est plus qu'intéressante et on voit le courage d'une personne faible face à un géant. A force de détermination, Antigone a d'une certaine manière vaincu son oncle.

Je conseille fortement ce livre pour pleins de raisons évoquées dans la

critique.
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Le Voyageur sans bagage, suivi de Le Bal de..

A l'issu de la Première Guerre mondiale, Gaston, amnésique, est jardinier dans un asile. Il découvre avec horreur sa vraie identité et pour y échapper choisit d'intégrer une famille qui le prend pour un des siens.

Anouilh s'inspire d'un fait divers et écrit là une de ses pièces les plus humaines, les plus poignantes, mais aussi empreinte d'une certaine noirceur.

Et toujours il fait preuve de son fabuleux don d'auteur et de dramaturge.
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Colombe

Un antidote à Antigone. Julien ou comment il ne faut pas être une Antigone dans la vie de tous les jours...

Julien,rigide, écorché vif, fils mal aimé de Mme Alexandra,vieille actrice jadis célèbre,dont les amants sont de tristes fantoches, veut aimer Colombe,petite fleuriste naîve, d'un amour pur et exigeant.

Mais comment résister aux compromissions et aux souillures du quotidien?

C'était l'interrogation d'Antigone ("Quelle femme heureuse deviendra-t-elle la petite Antigone? A qui devra-t-elle mentir?, A qui se vendre?"). Anouilh nous dit ici que, en dehors de la tragédie, les êtres épris d'absolu sont des faiseurs d'histoires, qui cachent, sous leur apparente pureté,égoïsme et fermeture aux autres et à la vie.
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Antigone

Mort, trahison, désespoir…

En ouvrant ce livre j’ai –presque- eu l’impression d’un voyage temporel… Cette pièce de théâtre était au programme du cours de français de première lorsque j’étais au lycée, c'est-à-dire il y a… 46 ans (comme le temps passe !) et je me souviens que j’avais adoré cette lecture, surtout le personnage d’Antigone qui correspond si bien aux sentiments qui peuvent séduire une adolescente qui se reconnaît en elle : sa pureté, sa loyauté, son idéalisme qui la pousse à défier les lois édictées par le roi et au sacrifice ultime. Aujourd’hui évidemment mon regard est différent. Je retiens surtout du personnage d’Antigone son orgueil (comme l’appelle Créon, « l’orgueil d’Œdipe ») poussé à l’extrême qui, plus que le dévouement à sa famille (bien mal placé, elle sera d’ailleurs forcée de le reconnaître), l’aveugle au point de lui faire renoncer à l’amour, au bonheur qui l’attend (« Vous me dégoûtez tous avec votre bonheur ! Avec votre vie qu’il faut aimer coûte que coûte. » paroles qui pourraient être celles d’une anarchiste ! « Moi je veux tout, tout de suite, -et que ce soit entier- ou alors je refuse ! »). L’orgueil donc, mais aussi la femme qui combat l’injustice, jusqu’au bout. Finalement, Antigone est un personnage ambivalent, tantôt admirable, passionnée, engagée mais par d’autres côtés, tellement entêtée et intransigeante… Je suis certaine que beaucoup peuvent se reconnaître en elle, et à tous âges.

Cette relecture a été un vrai plaisir, et en la plaçant dans le contexte de l’époque où elle a été écrite et montée (pendant la seconde guerre mondiale, sous l’occupation allemande, elle a d’ailleurs été censurée en 1942) il n’est pas surprenant qu’elle ait créé une énorme polémique.

Mais, c’est avant tout un drame, une mécanique implacable… une tragédie dont l’auteur fait dire « C’est propre la tragédie. C’est reposant, c’est sûr (…) parce qu’on sait qu’il n’y a plus d’espoir ».

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Médée

Cette version dense et condensée de l'histoire de Médée est très bien menée. Le dramaturge ne nous encombre pas d'ajouts, de réflexions tirées par les cheveux ou autres mises en parallèles étranges. La pièce raconte le drame de Médée en la postant comme migrante vivant dans une roulotte. Dans le village d'à côté, on célèbre les noces de Jason. Sa personnalité ne permettra pas de tenir les distances souhaitées par le roi Créon. Cette pièce parle de violence, de vengeance, de haute estime de soi, de rester enfermé dans sa propre histoire, de délire, de persuasion et de sang. Les dialogues sont des blocs, précis, sans métaphores outrancières. On comprend très bien. Certes, l'exercice pourrait imposer encore plus d'épure, mais c'est déjà un sacré travail de relecture. Chapeau bas. Cela donne envie de voir la pièce jouée sur scène.
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Antigone

« Pourquoi as-tu tenté d’enterrer ton frère ?

Je le devais », Antigone le devait. Adolescente rebelle mais atypique, Antigone choisit de braver la loi dictée par son oncle afin de rendre un dernier hommage à son frère. Elle le sait, c’est la mort qui l’attend. Elle le devait.

Tragédie inspirée du mythe grec antique, pièce en un acte parue en 1944, pendant l’occupation allemande; un classique du théâtre français, à lire à l’adolescence puis à l’âge adulte.
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Les Poissons rouges

"Le sexe féminin est un abîme ignoble... Dans ce petit pays je suis obligé de faire de la médecine générale, mais ma spécialité est la gynécologie... Cela vous guérit, croyez-moi, cher Monsieur. Si tous les hommes étaient gynécologues, il y aurait beaucoup moins de crimes passionnels !" (Acte 1).
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Antigone

5 étoiles et plus encore !

Lu, lu et relu. Joué, joué et rejoué sur scène.

Une magnifique tragédie mélangé avec les mots d'Anouilh qui offre un résultat époustouflant ! Chaque personnage de ce récit présente de multiples facettes et leur évolution est fascinante. C'est un livre à lire et relire.

Antigone y est beaucoup plus fragile, chétive, humaine que chez Sophocle. Antigone" nous démontre que, même si l'on risque sa vie face à des dirigeants et face à des lois injustes, même sans la moindre parcelle d'espoir dans l'âme, nos choix et nos opinions ne dépendent que de nous...
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