De la même manière qu'il est toujours plaisant d'écouter parler jean-Baptiste Thoret, c'est un enrichissement permanent que de lire sa production littéraire.
Il est incontestablement le critique français qui a le mieux compris le cinéma américain et par extension, l'Amérique elle-même.
Un livre à découvrir et à redécouvrir, au même titre que la plupart des films évoqués !
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Avant toute chose, je passe à table, j'avoue, Sergio Leone est un de mes cinéastes fétiches dont je connais tous les films par cœur, vus au cinéma, à la télé et j'ai l'intégrale en DVD. Donc je n'aurais pas hésité à mettre six balles dans la peau de l'auteur d'un livre sur le bonhomme si je l'avais trouvé mauvais.
Quelques mots sur le sieur Leone pour expliquer mon admiration pour son œuvre :
Premièrement, je ne m'ennuie pas une seconde. J'avoue avoir du mal avec le cinéma "d'auteur" (Greenaway, Godard ...). Peu porté sur l'image, ma conception se limite à un bon moment de détente.
Deuxio, l'humour car il y en a beaucoup, particulièrement dans ses personnages quand même un peu caricaturaux. Je vois ça comme une BD, un roman d'aventure où l'auteur se moque totalement d'être réaliste (on retrouve souvent cet état d'esprit chez Spielberg par exemple etc...)
En trois, l'image, la photo qui est simplement époustouflante
Quatre, un histoire bien ficelée, avec du rythme
Et pour conclure, une bonne musique qui colle à l'image
Là, tous les ingrédients sont réunis et remarquablement cuisinés.
Jean-Baptiste Thoret nous livre ici une vision digne de ce grand du grand écran qui fait parti de ceux qui démontre qu'on peut produire une œuvre de qualité tout en étant populaire.
Je recommande cet opus à ceux qui comme moi, adore Sergio Leone.
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Présenté à la Quinzaine des réalisateurs, le film enthousiasme autant qu’il révulse. A tel point qu’il connaît de gros problèmes avec la censure en Angleterre, en Allemagne et même en France. Derrière son aspect de film culte, Massacre à la tronçonneuse reçoit rapidement le soutien et les hommages soutenus de nombreux réalisateurs, allant de William Friedkin à Steven Spielberg. En 1986, Hooper retourne au film qui l’a fait connaître et sort une suite frappadingue et hystérique. Six autres productions, aussi dissemblables les unes que les autres, suivront avec, dernier en date, Leatherface que le brillant duo français Alexandre Bustillo et Julien Maury a réalisé.
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Un livre complet et très accessible. Les chapitres suivent le déroulement chronologique, avec certains focus sur des courants ou des artistes. Un vrai travail de recherche, et un support incontournable. Bonne plongée dans les seventies à travers des productions tantôt purement commerciales et récréatives et une série de films politiquement engagés, reflets d'une époque.
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Pour les amateurs du cinéma de Michael Cimino, de cinéma tout court, de grands espaces américains, d'histoire américaine, de voyages "on the road"...
En 2010, Jean-Baptiste Thoret propose à Michael Cimino un road trip en voiture à travers l'Ouest américain. Cimino accepte.
Cimino : réalisateur culte, à l'époque complètement sorti des radars. Homme placé dans une retraite prématurée depuis 15 ans après une succession d'échecs. Il continue depuis de travailler d'ambitieux projets de films, dont une chimérique Condition humaine de Malraux.
Malheureusement mort en 2016, ses rêves de films sont depuis devenus les nôtres.
JB Thoret : critique (Les Cahiers, Libé, Charlie Hebdo, France inter...), réalisateur, écrivain, conférencier. Sur Cimino et son cinéma en particulier, il passe pour un spécialiste hyper-averti.
Les deux hommes traversent ensemble 4000 kms à travers la Californie, le Nevada, l'Utah, le Colorado. JB Thoret enregistre les conversations. Elles tournent autour de ses souvenirs de cinéma, de ses influences (Ford, Vidor, Visconti, Malick...), des paysages et des mythes américains...
Au retour, JB Thoret a des heures et des heures d'enregistrement. Il les retranscrit, filtre, ordonne, assortit de commentaires. Il construit ainsi son livre où l'avancée du trajet en voiture sert de fil rouge, "un chapitre par Etat traversé".
En parallèle du trajet, comme si les paysages y répondaient, il prend le temps d'analyser chacun de ses films.
Le format "paperback" du bouquin lui donne un côté "livre posé sur la banquette arrière", ou "livre feuilleté dans un motel". Souple, "easy-reading", pas chichiteux. On écrit dans les marges, on met son chapeau de cow-boy, on revoit un film ou deux (dans un ciné drive-in?).
Un bon livre pour une île déserte, dans le Nevada, ou dans l'Utah.
Pour compléter la découverte de Cimino, ces conférences de Thoret sont certainement à voir:
>> Sur "Voyage au bout de l'enfer":
https://www.youtube.com/watch?v=v1l31xnjqR0
>> Sur "L'année du dragon":
https://www.youtube.com/watch?v=uFm_BFxHvwY
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Bonne introduction à l'étude du cinéma et à la personnalité de Sergio Leone. A compléter éventuellement par "Mes conversations avec Sergio Leone" de Noël Simsolo ( Cahierss du cinéma)
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L'analyse et la mise en contexte restent très limitées, on est plutôt en présence de listes à la Prévert. Pas inintéressant mais manque un peu de profondeur pour être vraiment recommandable.
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Je découvre cette collection avec ce tome qui traite d'un sujet qui m'intéresse particulièrement illustré par un artiste que j'aime beaucoup.
Fan de pop-culture, Brüno a un style particulier qui colle magnifiquement au propos de ce précis du new-hollywood.
L'ascension et la chute de cet "âge d'or" sont ici disséquées afin de déterminer quels étaient les causes et les besoins qui les ont induits.
La mise en page est particulièrement bien pensée et originale.
Certes, le propos n'est pas toujours limpide et il vaut mieux avoir une bonne connaissance des films cités pour comprendre toute l'ampleur du texte mais c'est un ouvrage vraiment très intéressant, bien documenté et, comme je le disais plus haut, parfaitement illustré.
Pour les amateurs de cinéma et de Brüno.
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La démarche de l'auteur consiste à enchaîner les références. Un exemple page 152 : à partir d'un grand classique, La Prisonnière du désert (John Ford, 1957), l'auteur empile dix-huit références sur une seule page. Où restent l'argumentation, la mise en contexte ?
J'affectionne les ouvrages plus structurés qui explorent des filmographies et des genres. Celui-ci me fait l'effet d'un zapping. Etourdissant.
Je m'attarde quand même sur une réflexion portant sur le film amateur réalisé par Zapruder lors de l'assassinat de Kennedy.
Extrait
Zapruder "filme l'explosion du crane du président. 26 secondes [ ] avec lesquelles l'Amérique bascule. C'est un moment fondateur de l'histoire des images au 20è siècle. [ ] La sidération qui saisit le regard devant la violence contenue dans une image traumatisante contaminera la plupart des images à venir. [Elle ] infuse le cinéma de Brian de Palma [ ] mais aussi les films d'horreur réalistes dont il fut l'incontestable la source. de nombreux films : [ ] tous les films d'Arthur Penn qui y fit systématiquement référence dès Bonne and Clyde [ ], Un monde parfait de Clint Eastwood, Nashville de Robert Altman, [ ] proposèrent de retraitements fictionnels passionnants de ce que Don de Lillo dans Libra a qualifié de "sept secondes qui ont brisé en deux ce siècle et l'Amérique."P 160
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Formidable condensé des années 70 dans les films du Nouvel Hollywood. Les réalisateurs qui ont comprit toutes les ficelles du marketing et qui sont toujours là, ceux qui n'ont pas fait de concessions, les films qui ont donné naissance à tant d'autres, les matrices, qui nous donnent envie de tous les revoir!
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Un cas trés curieux ce film . En son temps il fut perçu comme une nouvelle maniére de concevoir le chaos au cinéma. Certes il y a eu des films trés violents avant cet opus , mais Hooper à marqué les esprits de par sa capacité a inscire son film dans les campagnes américaines , choquant par la mème les spectateurs qui voyaient cette violence , cette sauvagerie , déboulée chez eux directement . A l'époque ce film eu un effet comparable à Funny games d'Haneke . Avec la charge politique en plus . A l'image de Romero , Hooper fait de son film un brulot contre les tenants de la sociétè américaine de cette époque . C'est peut ètre ce qui a fait que ce métrage qui au jour d'aujourd'hui apparait comme un truc laid et mal fichu , une ineptie puérile , c'est certainement cette charge contre le politiquement correct de l'époque qui en à fait un film cute . Ce livre plutot bien fait et digne d'intéret permet de replonger dans ce contexte afin de mieux comprendre l'évolution des moeurs américaines.
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Cimino .... Un nom incontournable du cinéma mondial . Qui a pu oublier Voyage au bout de l'enfer , ce terrible réquisitoire contre la guerre du Vietnam ? Qui a pu oublier la splendeur de La porte du paradis , échec commercial qui lui couta si cher ? Qui à pu oublier le superbe polar noir qu'est L'année du dragon ? Méme Sunchaser , trop méconnu est un grand film . Ce grand auteur du cinéma américain méritait largement un grand livre pour que chacun et chacune puisse se faire une idée plus précise du personnage , extrémement discret . Ce road movie au coeur des Usa est l'occasion pour lui de se livrer , de faire enfin entendre sa parole , pour que l'on puisse comprendre ce que ces grands films cachent de leur auteur . En l'état cet ouvrage est passionant , car il ouvre au public la vision cachée du cinéma caché des 70's aux Usa . Un ouvrage à decouvir absolument .
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Un livre captivant et trés bien fait . Il est vrai que le cinèma s'est démocratisé , ce qui est une trés bonne chose . Pour autant il ne faut pas perdre de vue que nombre d'auteurs contemporains sont les héritiers des grandes figures de l'histoire de cet art . On assiste aujourd'hui à une " lutte " entre ceux qui proposent du cinèma populaire et ceux qui sont dans une démarche plus artistique , voir expérimentale . Oui il faut du cinéma populaire , mais il est vrai également que la scéne auteurs doit étre vivante et encouragée. Jadis le cinéma était davantage orienté vers les auteurs comme Murnau , Lang , Dreyer , Bergman , Tarkovski , Bresson , ect . Aujourd'hui le drame c'est que ces auteurs là n'auraient méme pas pu avoir le quart de leur audience . Le cinéma est devenu un média populaire , ce qui est une bonne chose certes , mais ce qui est en méme temps un peu inquiétant . Il faut préserver les auteurs comme Cronenberg , Lynch , Von Trier , Malick , Dumont , ne serait ce que pour que Maddin , Caouette puissent continuer à faire connaitre au monde leur vision expérimentale du cinéma . Ce livre trés bien fait , par un grand spécialiste du cinéma , se propose de faire découvrir aux lecteurs cette pluralité qui doit étre conservée dans le monde du cinéma pour que cet art incontournable ne devienne pas uniquement le terrain d'expression des auteurs populaires . Un ouvrage a lire et relire .
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