Jean-Christophe Rufin

Je ressors de cette lecture impressionnée.

Je ne connaissais pas le coup d'Etat "clefs en main" et ce récit, dans lequel il est question d'en réaliser un à Brunei afin de donner plus de pouvoirs aux géants du numérique, pourrait se dérouler tel quel. Il est important de préciser qu'il s'agit là d'une fiction se déroulant dans un cadre réel.

J'ai énormément apprécié les descriptions sur la manière de s'y prendre, ce qui permet au lecteur d'être davantage pris au jeu mais également de se rendre compte de l'ampleur des ambitions des géants du numérique d'aujourd'hui. Afin de pouvoir réaliser toujours plus de nouvelles "expériences" telles que l'allongement de la vie ou encore le transhumanisme, ils sont prêts à aller très loin, c'est-à-dire à bouleverser l'ordre d'un pays.

Une lecture que je ne peux que vous conseiller, tant par son côté ludique et réaliste sur des événements qui pourraient se dérouler que par l'action des deux agents sur le terrain.

D'or et de jungle est un mode d'emploi pour un coup d'état clefs en mains. Plaît-il? Je vous explique:

Aujourd'hui, les GAFAM sont plus riches que de nombreux états dans le monde. Mais, il leur manque une chose essentielle : la souveraineté. En effet, ils sont soumis à la réglementation des pays où ils résident. Alors, afin de se libérer des contraintes légales appliquées par les sociétés - même les plus libérales - ils leur faudrait disposer de leur propre nation. Alors quoi de mieux que se procurer son propre état et y faire régner ses propres lois?

Je me faisais une joie de lire ce roman et j' ai été comblée jusqu' à un certain point : c' est une aventure géopolitique qui pourrait se produire, selon l' auteur dans sa postface, avec une belle galerie de personnages originaux, décrits avec moult détails humoristiques qui se retrouvent rassemblés pour s' emparer d' un petit état d' Asie ...Jusqu' au début de ce putsch, j' ai tenu sans ennui mais les derniers chapitres m' ont un peu lassée, trop embrouillés à mon goût, n' ayant pas de formation géopolitique !Il reste que c' est bien écrit, les personnages sont intéressants et ont une histoire, il y a de l' humour ...J' adore cet auteur dont j' ai lu nombre d' ouvrages dont la série du consul Aurel et des romans historiques, mais celui-ci m' a peu passionnée !

Un livre sur lequel plane l'ombre de Capitaine Conan de R. Vercel et aussi de Paroles de Poilus.



Jean-Christophe Rufin est un conteur. Son livre, court mais dense est aussi poignants que ceux précités car il est aussi le fruit d'un vécut vrai, le héros n'est pas imaginé (le Conan de Vercel pour être un personnage fiction du livre a probablement existé). Quelle émotion à la lecture de ce récit ou l'homme et l'animal qui aboie sa souffrance sont des victimes de cette horreur qu'a constitué et que constituera toujours la guerre. Je vais le relire et j'y retrouverai l'émotion intacte de ma première lecture.

Le coup d'État clés en main



Dans son nouveau roman, Jean-Christophe Rufin nous offre le mode d'emploi du coup d'État moderne. Ce faisant, il souligne la fragilité de nombreux pays, la volonté des Gafam de s'affranchir de pouvoirs qui restreignent leur champ d'action et nous sert de guide à Brunei. Un formidable roman d'anticipation et d'espionnage.



C'est après Valparaiso, du côté des Galapagos, que débute ce formidable roman. Sur un paquebot de croisière où des personnes âgées entretiennent le mythe des aventuriers, sous la houlette de Flora, une spécialiste de la plongée. Elle part avec son petit groupe à la découverte de la riche flore et faune sous-marine. Mais l'expédition ne va pas tout à fait se dérouler comme prévu. Fascinée par un monstrueux requin rose, elle va laisser ses clients se débrouiller pour batifoler avec la bête. Et se voir débarquer.

À des milliers de kilomètres de là, Ronald a rendez-vous avec Marvin. Des retrouvailles qu'il a soigneusement préparées afin de mettre toutes les chances de convaincre son interlocuteur de le suivre dans son projet. Il faut dire qu'en quelques années son ami est devenu l'un des hommes les plus influents de la planète.

Ce grand sportif est passé à la postérité pour avoir créé le moteur de recherche Golhoo et engrangé des millions de dollars, comme ses collègues des Gafam. En 1995, il a épousé Kathleen, prof à Stanford. Le couple a deux enfants, Sandy et Matthew. Aujourd'hui, Marvin «régnait sur un empire de la tech, qui employait des centaines de milliers de personnes à travers le monde et avait transformé la vie des milliards d’individus devenus ses clients, était un des personnages les plus puissants et les plus respectés non seulement de Californie, mais du monde entier.»

Autour d'un verre, Ronald tente d'amadouer son ami en lui racontant quelques-uns de ses exploits, lui qui après avoir travaillé pour l'armée s'était retrouvé au sein d'une agence privée de mercenaires. Grand spécialiste du renseignement, il cache soigneusement à son interlocuteur qu'il sort de prison après une opération qui a tourné au fiasco à Madagascar. En revanche, il lui dévoile qu'il a désormais sa propre entreprise et qu'elle pourrait fort bien se mettre au service des géants du numérique. Car si jusqu'à présent les Gafam avaient pu prospérer à l'ombre ou même avec le soutien des États, elles avaient désormais atteint des limites, tant en termes de puissance qu'en termes de limites éthiques. C'est notamment le cas dans le domaine de la biotechnologie, de l' "homme augmenté", la nouvelle marotte de Marvin après le décès d'Edward, son cousin schizophrène, suicidé à 22 ans.

Ronald lui explique alors que la meilleure façon de contourner un État, c'est d'en créer un. Ou, ce qui sera moins compliqué, de prendre le contrôle d'un État existant. C'est l'objectif qu'il s'était fixé avec un groupe de libertariens.

Fasciné autant qu'ébahi par le projet, Marvin va donner à son ami les moyens de ses ambitions.

C'est là que nous retrouvons Flora, engagée par Marvin pour mener à bien l'opération autour de spécialistes en géostratégie, d'un groupe de hackers et de mercenaires triés sur le volet.

Après avoir soigneusement étudié les cibles possibles, ils ont fini par désigner le sultanat de Brunéi comme la cible idéale.

C'est sur ce petit confetti au nord de Bornéo qu'un petit groupe de touristes débarque pour les premiers repérages. L'occasion aussi pour le lecteur de découvrir ce coin d'Asie du Sud-Est et la famille qui y règne sans partage depuis des années.

Alors que s'enclenchent les phases de ce coup d'État préparé avec de la haute technologie plutôt qu'avec des armes et des troupes, on constate avec un certain effroi combien un pays, même riche, peut être fragile.

Jean-Christophe Rufin est ici au meilleur de sa forme. Il peut s'appuyer sur une solide documentation, mais aussi sur son expérience de diplomate et de médecin humanitaire, sans oublier ses voyages à Brunei. Le tout rend ce roman très vraisemblable. Du coup, derrière cet habile scénario – quasiment le mode d'emploi du coup d'État 2.0 – on peut lire ce roman d'anticipation comme une mise en garde. Attention à l'appétit des grandes entreprises dont le budget dépasse de loin celui de nombreux États, attention aussi aux fake news qui se multiplient avec l'amélioration des technologies et l'utilisation accrue de l'intelligence artificielle. Si l'on n'y prend pas garde, la réalité dépassera bientôt la fiction!

NB. Tout d'abord, un grand merci pour m'avoir lu jusqu’ici! Sur mon blog vous pourrez, outre cette chronique, découvrir les premières pages du livre. Vous découvrirez aussi mon «Grand Guide de la rentrée littéraire 2024». Enfin, en vous y abonnant, vous serez informé de la parution de toutes mes chroniques.


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J.ch. Ruffin nous raconte son parcours. Dans la première partie il nous narre ses études de médecine. Connaissant le monde médical j'ai trouvé son analyse pas très tendre mais très juste. Il nous dévoile l envers du décor des ONG, leurs rivalités. Il commence à MSF puis en est exclu. Il devient cet écrivain plusieurs fois récompensé. Mais il reste avant tout un médecin dans l âme. En parcourant ce livre je me rends compte que le personnage d' Aurel, consul si attachant dans ses romans lui ressemble.

Sous la plume de Jean-Christophe Rufin voici qu' apparait dans le monde de la littérature un nouveau policier en herbe en la personne de Aurel Timescu consul de son état.

Evidemment on y coupe pas, ce novice en la matière a lui aussi son lot d' excentricité censé le démarquer des autres.

Le souci est que le personnage, du moins dans ce premier opus, manque de consistance et on a du mal à s' attacher à lui. J.C. Rufin ne nous émeut pas et on a comme l' impression que parfois il n' y croit pas lui même.

La recherche du meurtrier de J. Mayères par Aurel se déroule plan-plan bien que quelques fausses pistes émaillent le récit afin de respecter, en quelque sorte, les codes du genre. Cette histoire se caractérise par peu de rebondissements et pas beaucoup de personnages secondaires. Globalement, l' ensemble manque cruellement de corps et de consistance. La Guinée, lieu ou se déroule l' intrigue, ne fait pas l' objet de beaucoup de considérations descriptives.

La lecture de cette histoire n' est, pour autant, pas déplaisante même si elle ne restera pas dans les annales.

Cependant, on est quand même en droit d' attendre mieux de l' auteur de "Rouge Brésil" mais pour un début de connaissances littéraires du monde des enquêteurs hors-norme ce roman "fait l' affaire".

C'est l'histoire d'une société qui propose à ses clients un coup d’État clé en main. La proposition de cette prestation est faite à une grande société américaine de la Silicon Valley pour lui permettre de s'affranchir des règles éthiques, environnementales, économiques, financières... qui lui sont de plus en plus imposées. J'ai beaucoup aimé le début du livre. Je trouvais l'idée intéressante. L'auteur décrit la mise en place de l'équipe, les travaux préparatoires notamment. En revanche, le déroulé de l'opération m'a beaucoup moins passionné (peu crédible pour moi) et la fin m'a paru insipide. Je trouve que les personnages ne sont pas très attachants et les dialogues assez succincts. Ce n'est malheureusement pas la première fois que je suis déçu par un livre de cet auteur.

Jean Christophe Ruffin est sans conteste un très bon écrivain mais dans ce roman.

La romance est trop présente et de ce fait le sujet ...la montagne ne retrouve un intérêt que dans les cinquante dernières pages .

Dommage .....

Je resterai toutefois fidèle à cet écrivain.

Un beau carnet de voyage sur la Corne de l'Afrique. Bien écrit. On apprend beaucoup, notamment sur l'Ethiopie, la mer Rouge, l'Erythrée. Des textes souvent très poétiques, qui évoquent Rimbaud, Henry de Monfreid et Romain Gary. Les signatures sont éloquentes. Donne envie de visiter cette région du monde et de prendre un boutre dans le fameux détroit. du Bab-el-Mandeb.

Un livre qui se lit très rapidement et qui, au-delà de l'histoire tragique de Catherine, nous fait réfléchir sur les notions de liberté et de solitude. Certains passages sont dérangeants et agaçants, mais essentiels pour comprendre le cheminement et les motivations cachés derrière certains choix de vie qui peuvent au premier abord paraître inexplicables.

Ma curiosité avait-elle besoin d'être titillée , le sujet en effet interroge , un coup d'état 2.0 ? mais traité par Jean-Christophe Rufin, je ne pouvais pas faire l'impasse sur son nouveau roman ...



En fait, c'est d'abord un roman d'aventures et non un traité de géopolitique , passionnant jusqu'à la fin.



Le point de départ est la volonté des patrons des GAFAM de s'affranchir d'un état trop gourmand . Les solutions envisagées interpellent : déclarer l'indépendance de la Californie ou s'approprier un état pour s'y installer .

C'est cette dernière solution qui est proposée par Harvey, un ancien d'une agence spéciale Providence, qui sort de prison pour mission ratée à Madagascar .



Pour cela il a besoin de trouver ce fameux état et de s'entourer de toute une équipe de spécialiste en particulier dans les technologies les plus récentes et performantes ainsi qu'un homme d'expérience théorique, ce sera le professeur Delachaux, un vieil universitaire plutôt excentrique.



L'état de Brunei semble être le pays idéal, encore faut-il se rendre sur place et c'est Flora, une jeune femme attachante, ancienne militaire , plongeuse de combat, qui va s'y rendre pour prendre le pouls de ce sultanat, chercher les failles, observer les caractéristiques humaines et géographiques , un rôle essentiel !

Elle est accompagnée de Jo qu'elle prend immédiatement en grippe.



Je ne savais rien sur ce pays, situé sur l'ile de Bornéo , gouverné par un sultan qui a été l'homme le plus riche du monde, détrôné justement par les patrons des GAFAM .



On découvre avec Flora ce drôle de pays , membre du Commonwealth, à la population en partie malaise, où la charia intégrale a été proclamée , où beaucoup de chinois travaillent et entourée de jungle dans laquelle vivent des peuples autochtones .



L'attention est maintenue tout au long du récit avec la préparation de l'événement puis la mise en place selon la technique de l'ébranlement chère au professeur avec toutes les incertitudes que cela entraine , un pari plutôt risqué ...



On pense , bien sur aux romans de John Le Carré mais avec un coté plus détendu car on y retrouve l'humour et la finesse de Jean-Christophe Rufin et également plus humain, car il y a forcément des personnes vivant à Brunei qui vont être prises comme boucs émissaires .



Les personnages sont attachants, en particulier celui de Flora , la véritable héroïne de cette histoire .



Vous l'aurez compris, j'ai bien aimé cette histoire d'aventures originale et tant pis pour les grincheux ...

Les premières pages ne sont pas très engageantes et je me suis posée la question vais je aller au bout ? hé bien oui car au bout de quelques chapitres je voulais savoir ou les 2 héros envoyés à Brunei mettaient les pieds mais aussi qui les laissait faire, les observer et allait bien finir par se dévoiler.

Et je ne me suis pas trompée c'était l'agence Providence que le millionnaire Marvin avait été voir pour s'assurer du suivi et surtout avoir quelqu'un de fiable car il faut dire que Ronald avec ses grands airs ne m'aurait pas inspiré confiance donc encore moins à un millionnaire.

Le livre est agréable à lire mais il faut dire que je regrette Timescu le consul qui me faisait bien rire et beaucoup de détente avec ses situations cocasses.

Check-point

Jean Christophe Rufin



Mon avis :



Un convoi humanitaire part pour la Bosnie avec 5 volontaires 5 hommes et 1 femme qui ont des motivations différentes.



La première partie avait bien commencé et puis ce périple, c'est vite transformé en huit clos axé sur la relation entre les personnages.



J'attendais autre chose, je ne me suis pas rentré dans l'histoire et je ne me suis pas attaché aux personnages.

Déçue.

Comment qualifier ce roman ? Anticipation ? que non , puisqu’il est question de l’Ukraine et de Gaza nous dirons donc présent alternatif… Ce coup d’état fomenté par un agence privée à l’instigation d’un membre des GAFAM ,pour s’assurer un espace où ils pourraient ,sans contraintes, développer leurs projets fous est basé sur des réalités (Rufin l’atteste en postface) . La documentation sur le sultanat de Brunei semble solide . Ce scénario ,un peu effrayant, est raconté avec maîtrise même si les personnages manquent un peu de profondeur . Cela donne un thriller de bon niveau à la lecture prenante.

un bouquin que j'ai beaucoup aimé, et qui pourtant, n'est pas mon style de lecture à la base.

C'est "Le collier rouge" de Jean-Christophe Rufin.

Grâce à ce livre, je me suis mise à lire autre chose que uniquement du Fantastique.

C'est un livre court, de 160 pages, édité en 2014. Ils en ont aussi fait un film en 2016 avec François Cluzet.

Histoire de loyauté, chien, héro de guerre 14 -18. Si vous aimez ce genre, je vous le recommande 😊

C'est un de mes gros coup de coeur, et je suis très contente d'avoir pu le lire et le découvrir.

❗❗ Résumé ❗❗

Dans une petite ville du Berry, écrasée par la chaleur de l'été, en 1919, un héros de la guerre est retenu prisonnier au fond d'une caserne déserte. Devant la porte, son chien tout cabossé aboie jour et nuit. Non loin de là, dans la campagne, une jeune femme usée par le travail de la terre, trop instruite cependant pour être une simple paysanne, attend et espère. Le juge qui arrive pour démêler cette affaire est un aristocrate dont la guerre a fait vaciller les principes. Trois personnages et, au milieu d'eux, un chien, qui détient la clef du drame... Plein de poésie et de vie, ce court récit, d'une fulgurante simplicité, est aussi un grand roman sur la fidélité. Etre loyal à ses amis, se battre pour ceux qu'on aime, est une qualité que nous partageons avec les bêtes. Le propre de l'être humain n'est-il pas d'aller au-delà et de pouvoir aussi reconnaître le frère en celui qui vous combat ?

L'une des critiques du Masque et la Plume disait que c'était le même scénario qu'un Mission Impossible, sauf qu'il se passe plus de chose dans Mission Impossible.

C'est malheureusement vrai, l'intrigue est largement téléphonée et les personnages sont creux.

Les pages se tournent toutes seules, mais au final, on n'est jamais réellement pris dans l'intrigue, on s'ennuie un peu.

Bien que j admire la capacité de l'auteur à changer de registre, il a un talent particulier pour les romans historiques. Il me restait son Goucourt à lire et je n est pas été déçue. Transportée en 1556, par la langue et le décors, (sans oublier une juste pointe d humour)nous nous attachons aux personnages et surtout comprenons leurs motivations.

Une histoire d’amour qui semble impossible entre un guide de Chamonix et une cadre parisienne, évoluant dans des mondes totalement différents, et qui m’a rappelé les romans de Frison Roche que j’avais adorés dans ma jeunesse.

Des personnages complexes, dont on suit progressivement l’évolution des sentiments, l’un à l’égard de l’autre, et vis à vis de leur cadre de vie, et notamment de la montagne.

La découverte d’une autre facette de l’auteur, passionné d’alpinisme, et qui nous fait entrer dans cette nature, vivante, dynamique et ambivalente, tantôt espace de loisir, tantôt hostile et dangereuse.

Une très belle langue, au vocabulaire riche, qui sait particulièrement bien décrire la psychologie et le cheminement intérieur des personnages, tout comme les différents aspects de la montagne.

J’ai dévoré ce livre en deux soirées tout comme j’avais dévoré « l’abyssin » il y a quelque temps. L’auteur nous fait découvrir la vie de Benjowski, un personnage historique qui a tout à fait sa place dans le panthéon des explorateurs du XVIIIe siècle. Si vous aimez les romans historiques, je vous le conseille vivement. Jean-Christophe Rufin s’est attaché à respecter le plus possible l’histoire de cet homme énigmatique qui est devenu pendant un bref instant le roi de l’ile de Madagascar.

C’est une lecture passionnante qui mêle à la fois la dureté du monde au XVIIIᵉ siècle avec l’asservissement des peuples pour la conquête de leurs richesses, tout en abordant le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, mais aussi la confrontation des idées religieuses face à celles des lumières (Voltaire, Rousseau ou encore Diderot pour ne citer qu’eux). Tout cela sur un fond romanesque où la sensibilité de l’auteur est perceptible.

L’histoire commence chez Benjamin Franklin. Un couple demande audience pour pouvoir le rencontrer et lui faire une demande (dont on ne connaitra le propos qu’à la fin du livre). Il s’agit évidemment de Benjowski et de sa compagne. Le livre se poursuit par une histoire à deux voix. Celle d’Auguste et d’Aphanasie. Deux voix qui raconteront la même histoire, mais de deux points de vue différents, de deux sensibilités différentes et de deux manières d’appréhender la rencontre des humanités sur Terre.

Dans ce livre, JC Rufin essaye de faire connaître et de réhabiliter Auguste Benjowski, longtemps décrié et tourné en ridicule par les historiens coloniaux.

Je me suis régalée et je le conseille vivement à tous les férus d’histoires romanesques inspirées de l’Histoire.