AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Jean-Claude Pirotte (411)


Il existait une enseigne,j'ai oublié laquelle,du style Au bon coin,on disait:chez Patrick,et j'appelais Patrick vieux crabe,il me traitait de vieux homard.C'est là que je suis cassé le col du fémur,à l'apéro de midi,contre un coin de table en marbre:je revenais de Port-Louis en chaloupant,la mer était forte.Je suis donc un éclopé de cabaret comme il y a des invalides de guerre et des victimes d'attaque de banques(parfois aussi la victime c'est l'auteur lui-même).Tomber au champ d'honneur du muscadet breton n'est pas peu glorieux,cela témoigne d'une certaine conception débridée de la bravoure.On court les risques dont on est digne.
Commenter  J’apprécie          00
Chacun comprendrait en me voyant que je suis là fort à propos dans le paysage,anonyme quidam à qui demander une cigarette ou du feu,l'adresse d'un coiffeur ou la direction de Pampelune.Je suis là,mon destin est d'être là,toute grâce et toute bénédiction descendent doucement avec le soir sur mes épaules délivrées et mon front déridé.Ma barbe aurait cette texture de pilosité sereine qui invite le passant affairé à de brusques songeries exotiques.Et je quitterais mon banc d'un pas mesuré,guidé par la chanson du crépuscule,vers le bistro que nous aurions élu,où la serveuse en jupe cerise nous sourirait.Ca n'a l'air de rien,cette histoire,mais c'est comme un bonheur dérobé,exempt de taxe,ou de la plus infime perversion.Qui donc,maintenant que tu n'es plus là,ni nulle part,qui donc va partager le souvenir de ce qui n'a pas lieu?
Commenter  J’apprécie          00
avec la vaisselle sale du déjeuner
les poèmes d'amour sont tombés dans l'évier
je les repêche pas une rime ne sèche
hélas elle m'avait prévenu,la concierge
Commenter  J’apprécie          00
Dans mon existence je ne récolte guère que de l'anecdote,et le spectacle du train sans horaire des nuages.Cependant je ne cesse au fond de m'émerveiller,et de bénir ma misère insigne.Je ne regarde jamais,paraît-il ce qu'il convient d'admirer,mais toujours autre chose,dont l'intérêt m'échappe et dont la brutale et fugace réalité me fascine.Les personnes hautement qualifiées me tiennent en piètre estime,je les agace,je sens bien que je les agace,et plus j'essaie de faire preuve de bonne volonté,plus je m'enferre,semble-t-il,à leurs yeux.Ca doit être chez moi,l'effet d'une modeste,mais irrépressible vocation d'exotisme.
Commenter  J’apprécie          00
la poésie n'est pas au monde
on a beau parcourir la terre
constater que les glaces fondent
et longer longtemps les parterres

des jardins où meurent les fleurs
et lew sujets d'enluminures
on ne voit guère que des pleurs
ravager d'étranges figures
Commenter  J’apprécie          00
C’est peut-être ici que devrait se placer un morceau de bravoure, une description balzacienne comme il m’arrive d’en concocter pour mes clients lycéens. On verrait s’avancer la Malaise aux seins rebondis comme les attributs mythologiques d’une fermière aux onctueux fromages, la Cérès exotique d’un culte obscur et peut-être innocent, mais rien n’est sûr, l’enfer étant une invention des hommes blancs pour intimider les Noirs qui le connaissent à chaque lune, et l’on pratiqué bien avant eux.
Commenter  J’apprécie          00
Ainsi se déroulait l’enfance, à soi-même asservie.
Commenter  J’apprécie          00
En un mot je me sens vieux et je n’ai même pas la consolation de me dire que j’ai vécu. Serait-ce, d’ailleurs, une consolation ? J’en doute. A vingt ans on s’imagine qu’il y a une vie après la vie, et que mourir à soi-même est encore vivre. A telle enseigne que l’on se persuade aisément qu’une fois mort, on trouvera le temps et les moyens de se décider à vivre.
Mais voilà, c’et tout de suite la mort, et les discours de fumiste. On ne meurt pas, on ne part pas, on avorte et c’est d’une exaspérante et filandreuse lenteur. La phrase de Nizan que nous cachent nos magisters étranglés par leur col graisseux (du reste l’ont-ils jamais lue, cette phrase ?), à nous de la découvrir seuls, au volant d’une automobile extorquée à d’improbables géniteurs.
Commenter  J’apprécie          00
La poésie des panneaux de Londres...
Commenter  J’apprécie          00



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Jean-Claude Pirotte (258)Voir plus

Quiz Voir plus

Marius, Fanny, César

s'agit-il d'un(e):

roman
pièce de théatre
poésie
essais

20 questions
72 lecteurs ont répondu
Thème : Marcel PagnolCréer un quiz sur cet auteur

{* *}