Jean-Claude Pirotte3.25/5
4 notes
Place des Savanes
Résumé :
Un meurtre est commis en plein jour, mais personne n’a rien vu, et la mort est un inconnu. Des personnages insolites surgissent, comme ce patriarche étrange, ces 2 geishas non moins équivoques, ou ce narrateur, adolescent, précoce et tourmenté. L’enquête va piétiner, mais pour le jeune homme, elle prendra la forme d’une quête d’identité, fantasque et obstinée.
Dans un français toujours fluide, Pirotte multiplie les faux-semblants, les impasses cocasses, les références cryptées. Son oeuvre se partage entre poésie et roman, et la première vient ici agrémenter le second.
Lire la critique sur le site : LePoint
Assis à la place du mort dans le recoin sombre d'une brasserie de province, le narrateur fait de ses souvenirs embrouillés partie de mikado. Un vrai jeu de patience et d'habileté. Les âges et les années, les moments et les gens sont tout enchevêtrés.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Discrètement, humblement, Pirotte réinvente la fiction contemporaine. En lui apportant ce qui lui manque le plus : la poésie.
Lire la critique sur le site : Lexpress
On se trouve bien à cette adresse fournie par Jean-Claude Pirotte. On se blottit au fond des pages, on s'en fait un duvet. Et s'il gratte un peu, c'est pour mieux se sentir vivant.
Lire la critique sur le site : LeSoir
En un mot je me sens vieux et je n’ai même pas la consolation de me dire que j’ai vécu. Serait-ce, d’ailleurs, une consolation ? J’en doute. A vingt ans on s’imagine qu’il y a une vie après la vie, et que mourir à soi-même est encore vivre. A telle enseigne que l’on se persuade aisément qu’une fois mort, on trouvera le temps et les moyens de se décider à vivre.
Mais voilà, c’et tout de suite la mort, et les discours de fumiste. On ne meurt pas, on ne part pas, on avorte et c’est d’une exaspérante et filandreuse lenteur. La phrase de Nizan que nous cachent nos magisters étranglés par leur col graisseux (du reste l’ont-ils jamais lue, cette phrase ?), à nous de la découvrir seuls, au volant d’une automobile extorquée à d’improbables géniteurs.
C’est peut-être ici que devrait se placer un morceau de bravoure, une description balzacienne comme il m’arrive d’en concocter pour mes clients lycéens. On verrait s’avancer la Malaise aux seins rebondis comme les attributs mythologiques d’une fermière aux onctueux fromages, la Cérès exotique d’un culte obscur et peut-être innocent, mais rien n’est sûr, l’enfer étant une invention des hommes blancs pour intimider les Noirs qui le connaissent à chaque lune, et l’on pratiqué bien avant eux.
Parce que cela va de soi, non ? Que l’on soit entraîné vers ses penchants. Les fleuves ne remontent pas leur cours. Et que fais-tu du mascaret ?
La lune, pensais-tu confusément, c’est une âme qui te regarde et dévoile un peu le mystère des mots qui peuplent déjà ta mémoire.
Comme les fleuves, les amours mortes ne remontent pas leur cours.
« […] J'ai reçu de François Dhôtel (1900-1991), sous la forme d'un « tapuscrit » photocopié […], la merveilleuse suite de poèmes que voici. Je me suis dit qu'André Dhôtel, à la mort de qui je n'ai jamais cru, se dévoilait soudain plus vivant que jamais, avec la lumière pailletée de son regard et son sourire en coin.
[…]
Maintenant ces poèmes sont là, qui n'ont rien de testamentaire, même si l'on devine que leur auteur peu à peu s'absente - mais c'est pour mieux affirmer une présence imprescriptible.
Voici ces poèmes, dans l'ordre où je les ai reçus. […] Les poèmes naissent de la couleur du ciel, du temps qu'il faut, d'un écho des jours ordinaires et miraculeux, comme les impromptus qu'aimait tant Dhôtel, ou les petites pièces de Satie. […]
Au rythme séculaire des premières lectures éblouies,
« Voici donc le chant
de la jeunesse oubliée
et des souvenirs perdus »
[…] » (Jean-Claude Pirotte)
« […] Des paroles dans le vent
en espérant que le vent
est poète à ses heures
et nous prêtant sa voix
harmonise nos artifices.
Nos strophes seraient bien des branches
avec mille feuilles que l'air du large
fera parler peut-être un jour
où personne n'écoutera.
Car l'essentiel serait
qu'on n'écoute jamais
et qu'on ne sache pas
qui parle et qui se tait.
[…] » (Espoir, André Dhôtel)
0:00 - Abandon
2:00 - Attente
3:30 - En passant (II)
4:50 - La preuve
5:30 - L'inconnu
6:15 - Splendeur (II)
6:46 - Générique
Référence bibliographique :
André Dhôtel, Poèmes comme ça, éditions le temps qu'il fait, 2000.
Image d'illustration :
https://clesbibliofeel.blog/2020/04/08/andre-dhotel-idylles/
Bande sonore originale : Scott Buckley - Adrift Among Infinite Stars
Adrift Among Infinite Stars by Scott Buckley is licensed under a Creative Commons Attribution 4.0 International License.
Site :
https://www.scottbuckley.com.au/library/adrift-among-infinite-stars/
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