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Citations de Jean-Luc Bizien (253)


Déformés par la violence des chocs, broyés par les heurts, ces témoins silencieux gisaient sur le côté. Certains squelettes métalliques demeuraient sur le toit et leurs roues tournaient quand le vent se levait. D’autres, plus malchanceux encore, avaient pris feu. Si les moteurs explosaient parfois, ces incendies étaient le plus souvent initiés par les assaillants : armes au poing, ils approchaient des bolides paralysés, achevaient les occupants et aspergeaient copieusement la carrosserie à l’aide de bidons d’essence. Les vestiges noircis étaient abandonnés au vent et à la poussière, ils ne faisaient qu’un avec les cadavres calcinés de leurs passagers que personne n’avait pris la peine d’ensevelir – les coyotes s’échinaient-ils à enterrer leurs morts ?
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De loin en loin, on distinguait sur le bas-côté les carcasses abandonnées de convois malchanceux, tombés sous les assauts de leurs adversaires. Les véhicules avaient brusquement quitté la route – le conducteur en avait perdu le contrôle, victime d’une erreur de trajectoire ou abattu par un tireur embusqué –, ils avaient tangué un moment sur le chemin, leur trajectoire s’était faite chaotique et puis les monstres d’acier s’étaient emballés au point de s’envoler pour effectuer une succession de tonneaux. Au terme d’une terrible cascade, les cercueils d’acier s’immobilisaient, emprisonnant leurs cargaison et convoyeurs dans un magma de sang et de tôle.
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Car la guerre faisait rage, dans cette partie du désert.
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La traversée, extrêmement périlleuse, ne s’effectuait pas à la légère. La règle, très simple, était connue de tous : pour quitter sain et sauf ce sentier envahi par la rocaille, on roulait pied au plancher, mains crispées sur le volant, sans se soucier des crevasses et – surtout ! – sans jamais s’arrêter. On ne stationnait pas au long de cette route, sous aucun prétexte. En respectant ce principe, on avait une petite chance d’échapper aux snipers postés à intervalles irréguliers sur le parcours.
À tout moment du jour ou de la nuit, les bolides lancés sur la route soulevaient des panaches ocres, semblables aux voiles de fumée des antiques trains à vapeur. En partie masqués par cette brume de poussière, ils espéraient échapper aux prédateurs, nombreux et redoutables.
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Une seule route traversait cette partie du désert.

C’était un lacet poussiéreux, un chemin incertain creusé de profonds nids-de-poule. Le tracé était vicieux, et ses pièges si nombreux que seuls l’empruntaient des véhicules adaptés. Des pick-up aux roues surélevées ou de monstrueux SUV aux suspensions spécialement renforcées s’y aventuraient à vive allure, laissant dans leur sillage des tornades de poussière. Les pilotes menaient leurs bolides à des vitesses folles, supportant les violents soubresauts dus à l’utilisation de pneus increvables et défiant les engins blindés des forces gouvernementales qui effectuaient leurs rondes.
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Dans ce décor de fin du monde, au sein de son effroyable minéralité, des buissons de cactus surgissaient par intermittence. Jaillis de nulle part, ils crevaient la surface et dressaient leurs bras vers le ciel, comme pour implorer sa clémence et le supplier de délivrer la pluie.
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Le soleil était déjà haut dans le ciel. Il pétrifiait de chaleur un territoire qui, sous ses baisers ardents, prenait des allures de chair exsangue. Des crevasses couraient sur la surface fripée, comme autant de stigmates laissés par son souffle de forge. Le sol, trop longtemps privé d’eau, boursouflait et se contorsionnait avant d’exploser par endroits, en craquelures difformes. Rares étaient les inconscients qui osaient s’aventurer hors des abris – les bêtes, comme les hommes, se réfugiaient à l’ombre et attendaient des heures plus clémentes.
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- Messieurs, annonça-t-il avec un plaisir évident, un bonheur n'arrivant jamais seul, je vous annonce que nous tenons également un des tueurs payés pour éliminer Justin Case !
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C'était le genre d'hommes au-dessus duquel on devine le panneau géant : "Ne cherchez pas de problèmes, vous les avez trouvés".
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Elle s'arracha à sa fascination avec un rire aigre.
" Allons, ne te laisse pas impressionner aussi facilement. Ce sont des statuettes, pas des leprechauns. " Elle s'en voulut d'avoir cédé ainsi à ses peurs d'enfant.
" Tu n'as plus l'âge de croire à ces bêtises ", se dit-elle. Elle esquissa un sourire en se remémorant l'époque où ses grands frères lui contaient des histoires de croque-mitaines, sources de cauchemars atroces.
Elle comprit, à l'observation méticuleuse des miniatures de pierre et de bois, que l'aliéniste était intervenu dans leur choix : on ne pouvait décemment exposer ces idoles sans courir le risque de perturber certains patients. Si Sarah avait ignorer la profession d'Elzbiéta, elle aurait sans doute conclu hâtivement à une perturbation profonde.
Comment pouvait-on supporter le voisinage permanent de ces divinités répugnantes ? Elle se détourna des étagères, bien décidée à poursuivre ses recherches. Mais que cherchait-elle, au vrai ? Et par où fallait-il commencer ?
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Le détenu resta un moment immobile, recroquevillé en position fœtale, incapable d’ordonner ses pensées. Il se remémorait les conseils de June, son épouse : « Tu n’es plus le voyou que j’ai connu, le sermonnait-elle. Terminés, les petits délits. Tu as trouvé un vrai travail, tu es un père de famille honorable aujourd’hui et je ne peux que t’en féliciter. Je suis si fière de toi… »
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Lamar Dawson se réveilla en sursaut. Comme toutes les nuits depuis son incarcération, il se redressa sur son lit, balayant le drap d’un brusque revers de la main. Il demeura hébété, les yeux ronds, la bouche ouverte sur un cri muet. L’espace d’un instant, il chercha de tous côtés. Où était-il ? Chez lui ? Dans une chambre d’hôtel ? Il tâta le lit, découvrit la couche froide et dure. Sa femme n’était pas à ses côtés…

Il n’était pas à la maison.

Quand la réalité s’imposa, il eut l’impression qu’une chape de plomb lui alourdissait les épaules. Les battements de son cœur accélérèrent la cadence. Lamar libéra un gémissement de bête traquée.

La pièce était plongée dans la pénombre.

Seule une veilleuse, fixée dans le mur au-dessus de la porte, jetait une clarté blafarde dans la cellule. Lamar passa une main fébrile sur son visage et la ramena poissée d’une sueur âcre. Il étouffa le sanglot qui lui compressait la poitrine et s’efforça au calme.
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Mais rassurez-vous : je ne suis ni un justicier, ni un de ces caped heroes, comme on dit chez moi.

J’ai le sens des réalités, je laisse le job à Batman ou Chuck Norris (ils font ça très bien, à ce qu’il paraît).

La plupart du temps, j’emploie des moyens légaux.

Il arrive pourtant que ça ne suffise pas.
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Je m’appelle Justin.

Justin Case, pour être précis, mais vous le savez déjà puisque vous avez ce livre entre les mains… et que mon nom s’étale sur sa couverture.

Que puis-je vous apprendre à mon sujet ? Disons, pour faire court, que je suis né à la fin des années 80 – vous savez, cette décennie au cours de laquelle les coiffeurs se sont mis à couper les cheveux comme s’ils étaient sous l’effet de puissants hallucinogènes, les couturiers à employer les outils et les couleurs du bâtiment et les musiciens à découvrir les méfaits de la boîte à rythmes et du synthétiseur.

Une véritable horreur. Si vous êtes trop jeunes pour en avoir souffert, vous n’imaginez pas votre chance. Bref. Je m’appelle Justin Case et je suis riche. Très riche.

Je suis également orphelin. Les deux informations sont étroitement liées, puisque j’ai hérité de la fortune colossale de mes parents.

La vérité, c’est que l’on a tué ma mère, avant de faire accuser mon père… Je suis, depuis ce funeste jour, à la recherche des véritables coupables.
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En l'apercevant ainsi, folle de peur, on aurait juré que tous les diables de l'enfer étaient à ses trousses...
Et ils l'étaient.
Vraiment.
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Un seul meurtre à la fois, répéta-t-il. Ça calme la bête et ça l'empêche de te de te dicter sa loi. Si tu transiges, ne serait-ce qu'une fois,, tu es foutu. C'est elle qui dirigera la manœuvre et tu finiras en taule, à attendre ton tour dans un de ces foutus couloirs de la mort.
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Les semaines s'égrenaient, mornes, interminables, toutes semblables, imposant leur écœurante répétition comme une damnation éternelle.Si cette vie n'était pas l'enfer, elle y préparait sûrement.
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Concentré sur ses actions et ses choix, il prenait son temps. C’était son habitude – son rituel, comme s’obstinaient à dire les prétendus « profilers », ces crétins qui s’autoproclamaient « spécialistes en serial killers ». Dewey méprisait tous ces types qui donnaient des conférences devant des parterres de gogos buvant leurs paroles comme si elles provenaient des Saints Évangiles. Des conneries, oui ! C’était facile, d’inventer des conclusions une fois que les gars s’étaient fait prendre. Dewey se demandait toujours pourquoi jamais un tueur en série n’avait entrepris d’éliminer un à un tous ces pseudos scientifiques, histoire de leur faire ravaler leur suffisance. L’idée était certes excitante, mais il avait trouvé le système parfait et comptait l’exploiter tant que la source ne serait pas tarie. Au vu de la régularité avec laquelle lesMexs s’entassaient dans les bidonvilles, ça n’était pas demain la veille.
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- Un chien ne serait d'aucune utilité. Les robots et les systèmes de sécurité n'ont pas besoin qu'on les nourrisse... et ils laissent le gazon propres, eux.
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- Mais tu constateras vite, l'avait rassuré Slides, que les gens s'habituent. Ils s'ébahissent d'un rien, puis s'empressent de l'oublier. Au final, moins ton apparence est dans les normes, et plus tu es transparent. C'est le paradoxe de notre temps.
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