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Critiques de Jean Mattern (105)
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Les eaux du Danube

Petit livre précieux, court et léger malgré le thème que l'on sent traité avec un recul assez curieux. Le personnage principal est inodore, incolore et sans saveur particulière. C'est un automate de la vie, sans aucune passion, que l'on pourrait presque qualifier d'un peu bêta tant il semble emprunté dans ses relations sociales et affectives.

Il ne faut pas dévoiler l'intrigue mais il ne commence à exister qu'à travers des révélations le concernant.

Lecture simple et l'on pense au personnage de Camus dans " L'étranger", hors de lui-même, se regardant vivre, sans faire de vagues, avec une sécurisation permanente.

L'Histoire s'invite à Sète sous les traits d'un pharmacien transparent.

J'oublierai cette lecture assez vite, non parce qu'elle est mauvaise mais le ton général du texte verse dans un dilettantisme de bon aloi, avec talent certes, mais un sujet comme celui-là aurait mérité plus de densité.

Dispensable
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Les eaux du Danube

Les eaux du Danube de Jean Mattern m’a prise par la main pour me guider dans l’introspection du narrateur. Un pharmacien dont la vie est réglée avec une précision d’horloger voit un jour ses fondations vaciller. Deux rencontres le bousculent et ouvrent des portes jusqu’alors hermétiques à une autre manière de voir le monde, hermétiques à des événements familiaux qu’il n’aurait pu imaginé seul. Un retour étonnant et plein de surprises sur son passé.

Une inconnue éveille en lui des émotions insoupçonnées, et un homme lui révèle qu’il n’est peut-être pas celui qu’il pense être. De quoi chambouler, remuer, intriguer ce personnage qui n’a jamais laissé place à l’imprévu ni à tout saisissement. Ressentir le moins possible est son mode de vie. J’ai beaucoup aimé l’attaque de ce roman.



“J’ai passé ma vie à éviter les sensations fortes. Question d’éducation. Pas d'alcool, pas de sauts en parachute, pas de voitures de course. Pas d'aventures non plus. Même le sexe m’ennuie parfois.Tout m’ennuie d’ailleurs, je crois. J’attends que ça passe. Je ne sais pas pour autant ce que “ça”signifie.”



Une plume raffinée pour évoquer les origines, la filiation, l’impact de certaines rencontres. L’ensemble sur un joli fond musical aux notes romantiques des symphonies, sonates et Fantaisies de Schubert…

Un coup de cœur comme j’en ai souvent avec les écrivains publiés chez Sabine Wespieser.


Lien : https://laparenthesedeceline..
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Une vue exceptionnelle

David et Emile vivent en couple depuis 25 ans, à Paris, dans un appartement surplombant la Seine. Leur rencontre a eu lieu juste après la rupture de David avec Laura avec laquelle il voulait construire sa vie, fonder une famille. De cette époque, il garde dans son salon, une photo dont il ne peut se séparer. Il s'agit d'heures heureuses passées en compagnie de Simon, le fils de sa compagne qu'il voulait adopter. La vie en a décidé autrement...



Un roman intimiste très court et étonnant d'efficacité qui traite de sujets forts tels que l'amitié, l'amour, le désir d'enfant mais aussi des deuils qu'impose la vie.

Le style est fluide et le texte sensible, à plusieurs voix, aux chapitres très courts, distille au fil des pages les émotions et problématiques de chacun des protagonistes. Le lecteur en oublie les circonstances si improbables qu'elles font sourire...

Belle découverte littéraire.
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Une vue exceptionnelle

David s'est installé à Paris après que sa compagne Laura l'ait quitté. Il vit dans un appartement avec une vue exceptionnelle sur la Seine depuis la grande baie vitrée de son salon. Lorsqu'il rencontre Emile sur un banc de l'île des Cygnes en bas de chez lui, il l'invite sans arrière-pensée à admirer sa vue exceptionnelle. Vingt-cinq ans plus tard, les deux hommes vivent toujours ensemble dans cet appartement. Ces deux hommes avaient pourtant des projets de vie complètement opposés. Suite à leur rencontre, chacun d'eux va devenir quelqu'un d'autre.



Lors de leur rencontre, Émile était concentré sur sa carrière de neurochirurgien et vivait une vie d'aventures d'un soir avec des inconnus, une vie sans attaches centrée sur le plaisir. David avait pour projet de vivre à Londres avec Laura et d'adopter son fils Simon âgé de trois ans. Mais Laura l'a quitté lorsque le père biologique de Simon est réapparu reprenant ses droits sur son enfant.



Vingt-cinq ans après, David et Émile mènent une vie heureuse et tranquille mais David garde le regret d'une vie qu'il projetait de mener auprès de cet enfant qu'il pensait adopter, cet enfant dont il se sentait le père, cet enfant qui lui manque tant... Il a toujours refusé d'enlever de son salon la photo de Simon perché sur ses épaules. Ce fantôme est bien encombrant pour Émile, cette absence a pris beaucoup de place dans la vie de David pour qui le manque de cet enfant est une blessure à vie malgré son nouveau bonheur auprès d'Emile. " Les regrets de David sont incontrôlables, et portent un nom. Simon."



Un jour, Emile voit inscrit dans son carnet de rendez-vous, le nom de Simon, ce jeune homme dont David n'a plus aucune nouvelle depuis bien longtemps...



Dans ce roman choral, David s'adresse à Émile puis Émile raconte leur histoire à la troisième personne, alternant présent et passé au fil des chapitres qui se succèdent. Jean Mattern aborde ici de façon infiniment délicate et sensible le thème de la paternité, du désir d'enfants, de l'absence d'un enfant, du manque engendré par cette absence et des vies qu'on aurait pu vivre si le destin en avait décidé autrement. La construction est habile car le récit nous happe dès les premières pages, la tension monte régulièrement et les coïncidences assez improbables sont acceptées sans aucun problème. Les personnages sont peu nombreux, leur psychologie et leurs émotions sont très bien restituées.

Ce roman est court mais très dense, très fort, très tendre et subtil. C'est l'histoire d'un amour absolu. Un roman intimiste d'une infinie beauté. Belle découverte d'un auteur que je vais désormais suivre avec grand plaisir.
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Septembre

Nous sommes au mois de septembre 1972, les jeux olympiques se tiennent en Allemagne de l'ouest. le narrateur, Sébastien – marié et jeune journaliste - est dépêché à Munich par le BBC pour effectuer un reportage d'avantage culturel que sportif. Il croise à cette occasion le regard sombre et ténébreux de Sam Cole, journaliste israélite, pour le compte d'un journal américain.



"Je le vis, je rougis, je palis à sa vue" 1 se serait ainsi exprimée « Phèdre », dans son éblouissement passionnel.



Est-ce une rencontre qui offre à Sébastien l'opportunité de se révéler à lui-même, ou s'agit-il de l'affranchissement intime et frénétique du narrateur lié à une actualité tout aussi violente quand une organisation palestinienne prend en otage et assassine onze athlètes de la délégation israélienne ?



A cet instant, l'histoire chavire. L'horreur conduira-t-elle les protagonistes à connaitre également un "septembre noir" 2 ?



A l'automne de sa vie, Sébastien, réconcilié avec lui-même, restitue, sous la plume de Jean Mattern, ce récit /ce roman ?, empreint de sentiments - peut-être encore confus, mais délicieusement nostalgiques.



Jean Mattern, né en 1965, vit à Paris. Marié, il travaille dans le monde de l'édition.



"Septembre", publié aux éditions Gallimard en 2015, n'est pas son premier roman : "Simon Weber", "le bleu du lac", "de la perte et autres bonheurs", "de lait et de miel", "les bains de Kiraly"… sont autant de pépites de Mattern.



A noter que paraîtra, au mois d'août 2019, son nouveau roman : "une vue exceptionnelle". En attendant est programmé, du vendredi 3 mai au dimanche 5 mai 2019, "Jean Mattern & Conor O'Callighan" au festival livres et musiques à Deauville. L'Irlande sera mise à l'honneur à cette édition.



Dans "Septembre", Jean Mattern fait le choix de distiller les faits et les situations suscitant l'éternelle question : le roman est-il une oeuvre d'imagination ou/et également de souvenirs mêlés, en même temps ? Je reste persuadé que "l'intrigue" est souvent l'aboutissement de la rencontre des deux.



Est-ce à dire que "Septembre" est une oeuvre autobiographique ? On serait tenté de le penser et on aurait aimé le croire. Non, évidemment. En 1972, l'auteur est âge de 7 ans, il dira avoir été déjà très marqué par la violence des événements qu'il ne peut alors comprendre. Bien plus tard, la naissance du livre marquera son désir impérieux d'y revenir.



Tout de suite, il apparaît comme une évidence que Mattern s'est richement documenté pour donner au roman ce qui va constituer la toile de fond à une oeuvre romanesque empreinte de douceur et de sensibilité extrêmes dans la difficulté née de de la complexité, de la confusion 3 et de l'ambiguïté des sentiments quand l'amour et l'amitié se heurtent.



On retrouve dans "Septembre" tous les thèmes récurrents à l'oeuvre de Mattern : la disparition, la perte de l'être aimé par les circonstances de la vie qui nous échappent (cf. "Simon Weber"), le désir charnel, l'amour et sa complexité…



Sébastien et Sam Cole cheminent exactement et malgré eux dans un "jeu de liaisons dangereuses". L'auteur est brillamment parvenu à leur donner une personnalité abyssale, attachante parfois, mais insaisissable, souvent.



C'est donc un thème encore qui lui est familier qu'explore à nouveau jean Mattern, y ajoutant la nostalgie et le poids du passé. Mais le nouvel émerveillement dans la poursuite de la lecture de son oeuvre vient d'une écriture cette fois-ci différente, plus efficace et empreinte d'une tension poussée à son paroxysme.



Ce récit, servi par une langue parfaitement maîtrisée, magistralement orchestré autour d'un fait historique, est un véritable chef-d'oeuvre.



Michel BLAISE.









1. Phèdre de Racine, Acte I, scène 3.



2. La prise d'otages des Jeux olympiques de Munich (aussi appelée le massacre de Munich) a eu lieu au cours des Jeux olympiques d'été de 1972 à Munich en Allemagne de l'Ouest. le 5 septembre 1972, des membres de l'équipe olympique d'Israël ont été pris en otage et assassinés par des membres de l'organisation palestinienne Septembre noir. le bilan de la prise d'otages est de onze membres de l'équipe olympique israélienne assassinés et d'un policier ouest-allemand tué. Cinq des huit terroristes ont été tués, les trois autres capturés. (Source Wikipédia)



3. référence empruntée au récit de Stefan Zweig, "la confusion des sentiments"
Lien : https://fureur-de-lire.blogs..
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Septembre

L’épisode tragique de la prise d’otages des athlètes israéliens lors des Jeux Olympiques de Munich en 1972 fait désormais partie de l’Histoire. L’auteur, qui avait sept ans au moment des faits, suivait les compétitions à la télévision et a été profondément marqué par ce drame, au point d’en faire la matière principale de ce court roman. La bonne idée tient dans la construction du livre et dans le choix du narrateur. Le récit est confié à Sebastian, un journaliste du service culturel de la BBC qui est chargé de couvrir les à-côtés des Jeux, de rendre compte de l’ambiance plus que des performances. A l’image de ces semaines particulières qui rassemblent la planète tous les quatre ans, il va vivre à Munich une parenthèse qui va à tout jamais le transformer.

Dans cette ambiance festive – le but affiché des autorités allemandes et bavaroises était de faire oublier les Jeux de 1936 et de monter au monde que la République fédérale allemande savait monter un tout autre visage – il va croiser le regard insistant d’un collègue américain : Sam Cole. Le hasard fait qu’ils sont logés au même étage, que Sam travaille pour le Jewish Week, qu’il est bel homme.

Sam et Sebastian écrivent les premiers gestes d’une belle histoire.

Mais la prise d’otages va tout changer. « Les circonstances m’interdisaient de parler de mes sentiments à Sam. Alors comment braver le monde quand tout ce que l’on peut faire, c’est attendre ? »

Un peu pour ne pas perdre son ami mais aussi par qu’il sent bien qu’il détient des informations de première main, Sebastian va se lancer dans la réalisation d’un documentaire qui détaillera les circonstances et les détails du drame, démontrant notamment les énormes failles du dispositif de sécurité mis en place qui aboutira à la mort de tous les otages. Sans oublier les victimes collatérales.

Ecrit sans fioritures, parfaitement documenté , ce roman est bouleversant à plus d’un titre.



Résonances

C’est à double titre que ce roman m’a marqué. D’abord pour avoir sans doute vécu cette histoire avec la même intensité au moment des faits. Mon père faisait partie des milliers de bénévoles venus aider le comité olympique et logeait non loin du village olympique. Ma mère et mon frère aîné ont pu le rejoindre quelques jours pour vivre au cœur de l’événement. Resté en France, je suivais presque minute par minute les Jeux, puis la prise d’otage, devant ma télévision. Avec cette impression étrange de découvrir avec presque trente ans d’avance la télévision d’information en continu. Avec la même absence de recul, la même confusion dans le récit des faits – info ou intox – et la même charge émotionnelle.

Le court récit de Jean Mattern m’interpelle également dans mon travail d’écrivain, puisque j’ai aussi choisi de partir d’un fait divers tragique pour tisser la trame de mon premier roman. Liaisons s’articule autour des attentats du 11 septembre et traite aussi de la manière dont les médias se sont appropriés cet événement. A la fois pour la recherche documentaire et pour le traitement des informations recueillies, c’est-à-dire ne garder que ce qui soutient le récit, je me retrouve dans son écriture.
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Simon Weber

Simon Weber est un jeune homme de 19 ans. Ayant perdu sa mère à l'âge de 12 ans, il vit à Paris avec son père qui a sacrifié sa vie pour la réussite de son fils. Appartement dans le secteur des bons lycées, visites de toutes les expos, abonnement au théâtre des Champs Elysées, rien n'a été laissé au hasard pour lui offrir le plus bel avenir possible. Simon est en première année de médecine lorsque, pris de violentes migraines, on lui découvre une tumeur au cerveau. Après un premier traitement chimiothérapique de choc et avant de connaître l'évolution exacte de sa maladie, il décide de partir quelques mois à Jérusalem chez un jeune écrivain rencontré fortuitement lors de l'annonce de son cancer.

A lire ce résumé, on pourrait s'attendre à un de ces nombreux témoignages sur le parcours terriblement éprouvant d'un cancéreux doublé d'une réflexion sur l'état d'Israël, sa politique et sa ferveur religieuse. Hé bien, pas tout à fait ! Même si ces deux thèmes sont présents en tant que toile de fond ou ressort dramatique, ils servent surtout à Jean Mattern, l'auteur, à explorer la ronde trouble et troublantes de ses personnages. Quels sont les liens exacts qui les unissent ? Un drôle de jeu va s'enclencher en Israël lorsque le père de Simon va venir y passer quelques jours, avec au bout quelques petites surprises sur les sentiments profonds de chacun.

L'écriture très maîtrisée de ce roman laisse la place à une palette d'interprétations, surprenant de plus en plus le lecteur qui se trouve embarqué dans un terrain qu'il n'avait pas imaginé au départ.

Un peu plus sur le blog.
Lien : http://sansconnivence.blogsp..
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Simon Weber

A tout juste vingt ans, Simon apprend qu’il est atteint d’une tumeur au cerveau. Ce jeune étudiant en médecine, confronté jusque alors à la maladie d’un point de vue théorique, voit son quotidien profondément bouleversé. Persuadé d’être condamné, il se soumet néanmoins aux traitements lourds et éreintants qui lui sont imposés. Peu à peu, il se sent disparaître derrière la maladie, jusqu’à n’être plus qu’un objet d’expériences et d’analyses. Cette perte d’identité le pousse à quitter la France pour l’Israël, afin de se recentrer sur lui-même et de profiter de ce qui lui reste à vivre, en attendant les résultats de ses derniers examens, qui lui annonceront peut-être une rémission du mal. Il est accueilli par Amir, avec qui il entretient une relation ambigüe, entre admiration, amour et jalousie. Un voyage qui sera l’occasion pour Simon de s’enrichir de nouvelles expériences, de se réconcilier avec son passé et d’appréhender différemment le futur… Avec son nouveau roman, Jean Mattern nous offre un texte fort et sensible sur les thèmes de la maladie et de la filiation. Loin d’être dans l’auto-apitoiement, Simon se montre plutôt dans l’observation et le ressenti. Il raconte, dans quelques passages particulièrement précis, la dépossession de soi due aux examens. Il témoigne du regard froid et scientifique des médecins qui ne voient en lui qu’un sujet d’analyses et non une victime. Pour autant, son regard n’est absolument pas dépourvu d’humanité, mais l’objectivité dont il fait preuve fait montre d’une certaine maturité chez un personnage aussi jeune. La maladie est également l’occasion pour Simon de faire un point sur sa vie et notamment sur la relation parfois difficile avec un père trop aimant, trop protecteur. C’est aussi le moment pour lui de s’interroger sur la transmission, ce qu’on laisse sur terre après notre passage. Un roman dense, qui soulève des questions essentielles, chez un être trop jeune pour se les poser. Un texte bouleversant, servi par un trio père/fils/confident surprenant et attachant. Il s’agit d’une belle découverte en ce qui me concerne !
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Les eaux du Danube

Introspectif, Jean Mattern ? Les eaux du Danube, tumultueuses comme on le sait, invitent bien à plonger dans une existence terne et monotone. Celle d’un pharmacien – mais pas de généralité sur une profession… D’autant que ce dernier souffre d’insomnie et développe une obsession sur ses origines, son passé, son identité…
Lien : https://actualitte.com/artic..
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Les eaux du Danube



Clément Bontemps, personnage principal du roman, est un individu marqué par la routine, les habitudes sécurisantes, le lien à une bonne famille lyonnaise. Il est marié à Madeleine, depuis bientôt vingt ans. Le couple s’est installé à Sète. Clément vit au rythme des ouvertures à horaires fixes de sa pharmacie ; aucune surprise, aucun impondérable ne sont susceptibles d’enrayer cette belle mécanique.

Tout cela va craqueler, comme la terre en proie à une secousse sismique de grande intensité.

Un dialogue entamé avec Georges Almassy, professeur de philosophie qui enseigne à Matias, le fils de Clément.

Cette conversation, interrompue, puis reprise au cours d’autres rencontres entre Clément Bontemps et Georges Almassy, révèle à Clément beaucoup de faits nouveaux : l’origine de ce professeur : « Mes parents ont réussi à s’enfuir en 1956. J’avais huit ans. Et Almàsy György s’est effacé devant Georges Almassy. Tour de passe-passe. Jusqu’à devenir le prof de philo de votre fils Matias. »

Mais ce sont les révélations sur la propre biographie de son épouse, Madeleine, qui vont déstabiliser Clément. Ce dernier supposait bien une origine étrangère à sa mère, en raison de la présence d’un très léger accent dans son élocution. Georges Almassy révèle dans un deuxième temps les origines de Madeleine et sa date d’arrivée en France : « Votre mère ne s’appelait pas Hélène (…) Elle s’appelait Ilona Ferenczi (…) ».

Clément apprend alors que sa mère est arrivée en France En 1945, en s’évadant de Hongrie par la traversée du lac Balaton, proche de la frontière autrichienne.

Ce professeur de philosophie, très calme et factuel, conclut ces conversations par une révélation concernant Clément Bontemps lui-même. Ce fait nouveau le rattache définitivement à la Hongrie et à l’Europe centrale. Il est le fils « d’un homme dont personne ne m’avait jamais parlé, d’un jeune homme mort dans une cellule quelque part dans le sud-ouest de la Hongrie, d’un homme nommé Jôseph Ferenczi. L’homme qui fut le premier amour de ma mère. »

Ce roman rappelle, accessoirement, les drames de cette partie de l’Europe, longtemps oubliée car située du mauvais côté du rideau de fer divisant le continent européen durant la guerre froide. Il est aussi un bel hommage à l’œuvre de Franz Schubert, plus précisément à la Fantaisie D 940. C’est enfin une illustration des pouvoirs de la littérature, quand elle dévoile des vérités souterraines ;







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Une vue exceptionnelle

Exceptionnel est le panorama sur la Seine depuis l’appartement de David et Émile. Exceptionnels aussi ces quelques jours pour les deux quinquagénaires.

Vingt-cinq ans de vie commune en totale harmonie n’effacent pas le passé : David a laissé derrière lui un petit garçon qu’il avait choyé comme s’il était le sien. Émile a fui la petite ville provinciale de son enfance où il devait dissimuler son homosexualité.

Ce roman, léger et émouvant, aborde les notions d’acceptation de son identité sexuelle, de paternité et d’engagement dans un couple.

Une lecture plaisante.

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Suite en do mineur

Roman de la nostalgie pure, cette histoire rondement menée a tout pour raviver les braises de nos amours perdus. Quand Robert Stobetzky croit entrevoir la silhouette au port altier tant admirée de son ancienne dulcinée, il vrille et sillonne comme un fauve les chemins de cette histoire dissoute depuis longtemps. L’endroit fortuit de cette apparition, le Jérusalem d’aujourd’hui, laisse présager un miracle longuement espéré. «La suite en do mineur», est aussi le choc prodigieux d’une rencontre avec la musique de Bach qui représente sans aucun doute la réconfortante étreinte du narrateur.
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Une vue exceptionnelle



▶️David, après avoir été quitté par une femme dont il s’apprêtait à adopter le petit garçon, Simon, 3 ans, a fuit Londres précipitamment pour s’installer dans en bel appartement situé en front de Seine, avec une vue exceptionnelle sur l’Ile aux cygnes, lieu de drague gay où il a rencontré Emile. Celui-ci, alors jeune interne en neurochirurgie et en quête d’aventures rapides et sans lendemain, l’avait alors abordé et suivi chez lui...

▶️25 ans plus tard, ils mènent une vie heureuse et sans histoire dans ce même appartement - une photo de Simon sur les épaules de David toujours présente dans le salon - David n’ayant pas réussi à faire le deuil de cette paternité manquée et qui le hante encore...

▶️Emile sait tout ça, les regrets de David de n'avoir pas pu adopter Simon, de ne pas avoir pu l'élever, aussi est-il saisi de doutes et d’appréhension quand il reçoit en consultation un homme de 28 ans en qui il reconnaît sans doute possible le fils perdu de son compagnon...

▶️Troisième voix de ce roman, Clarisse, jeune joggueuse sur l’île aux cygnes, amie récente de David et secrètement amoureuse de Simon, son ami d'enfance...

▶️ Qu’importe les coïncidences improbables qui rendent l’histoire peu vraisemblable - l’interêt et la réussite de ce très court roman résident ailleurs, dans la succession de brefs chapitres qui a la manière d’un puzzle, reconstituent le passé de David, Emile et Clarisse, les occasions perdues, les destins possibles...

▶️ Chacun prend tour à tour la parole pour exprimer ses doutes, ses espoirs et la confusion de leurs (re)sentiments ...

▶️ Un roman intense et intimiste porté par une écriture précise qui par petites touches, à la manière d’une peinture impressionniste, donne de l’épaisseur aux personnages - un récit sensuel aussi, vibrant et lumineux...
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Suite en do mineur

Il faut aimer les longues phrases et les longs chagrins pour apprécier la solitude de cet homme meurtri par une triple séparation. Seule celle avec Madeleine le hante ouvertement, les deux autres œuvrent en sourdine. Les livres, le violoncelle, une paternité indirecte, une amitié musicale et ambivalente, maintiennent Robert à flot. Sinon, il se noierait dans un chagrin déraisonnable, à moins que son affliction ne soit purement romanesque. La trame ténue aboutit à un chute artificielle au regard des circonvolutions d'un fantasme soigneusement entretenu vingt-six ans après trois semaines magiques avec Madeleine. Surtout ne pas réécouter pas la chanson de Brel.
Lien : http://cinemoitheque.eklablo..
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Une vue exceptionnelle

David et Emile forment un couple heureux depuis 25 ans.

Leur rencontre est due au hasard : de retour de Londres après sa rupture d'avec Laura, la maman de Simon qu'il voulait adopter, David a acheté un appartement à Paris, sur les quais de Seine.

Un dimanche matin, il se fait aborder dans le parc en bas de chez lui par Emile, un neurochirurgien et décide de lui montrer la vue exceptionnelle qu'il a de son appartement. Ils ne vont plus se quitter !

Mais un jour, Emile se rend compte qu'un de ses patients n'est autre que Simon, le fils "presque adoptif" de David. Que faire ? La déontologie médicale lui interdit d'en parler à son compagnon.

Ce roman, composé de courts chapitres consacrés aux différents personnages, raconte avec subtilité et finesse, l'homosexualité, le désir, l'amour et l'envie ou non d'avoir des enfants.
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Une vue exceptionnelle

Une lecture que j’ai trouvé inconsistante. Beaucoup de redondances, l’auteur s’attarde notamment longuement (trop) sur le syndrome de Ménière, comme si il n’arrivait pas à en sortir lui-même. Les émotions entre les personnages sont un peu vides, on finit l’ouvrage dans l’attente de plus. Un roman qui se lit facilement et rapidement mais qui s’évaporera vite. Un ensemble légèrement pesant.


Lien : https://unmotpourtouspourunm..
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Le bleu du lac

Court récit de 94 pages des plus éloquents et sensibles qui m'ait été de lire ces dernières semaines.



Un parcours de métro de Wimbledon  au centre de Londres, une femme, immense pianiste  ;  Viviane se rend à la  plus triste des cérémonies ; les funérailles de James (un compositeur et musicologue), l'homme qui bouscula sa vie de femme en retrait du monde musical qui l'adulait.



Viviane, cette femme mariée à Sébastian, désormais plutôt rangée, aux blessures intimes certes mais qui ne s'imaginait pas pouvoir devenir cette femme passionnée que James va initier et révêler à une sensualité inédite, ironie du sort, obligée de faire le trajet qui, il y a peu, était celui de leurs rencontres secrètes et de leurs passions physiques pour accomplir la dernière des volontés de James, emporté par une crise cardiaque fatale .... celle de jouer le morceau de piano qui les a uni pour ses funérailles. 



Une mort inattendue, un corps qu'elle ne peut pas imaginer sans vie, qu'elle aurait tant voulu voir avant sa mise en bière et au dessus duquel elle n'a pas pu se recueillir dans l'anonymat et seule. Viviane va nous faire partager ses doutes, ses regrets, la chronique de leur passion physique explosant de sensualités, d'une hsitoire unique que peu de lecteurs ont pu connaître.... tout cela dans une écriture simple, forte et imagée. Nous allons aussi découvrir par ailleurs les dessous de son couple, des blessures intimes de parent mais aussi ses doutes à pouvoir assurer ce dernier hommage pour maintenir cette histoire passionnelle secrète...



Eblouissant récit, lu et relu .
Lien : http://passiondelecteur.over..
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Une vue exceptionnelle

David et Emile sont heureux dans leur bel appartement avec vue exceptionnelle sur la Seine. L’un est médecin, l’autre est traducteur. Le jour où Emile reçoit en consultation le fils dont David a failli être le père, ce bel équilibre vacille. Ce court roman raconte ce qui a été et ce qui aurait pu être. Pour la 4ème fois, Jean Mattern sonde la nature humaine en focalisant sur un membre d’une même famille.
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Le bleu du lac

Bel hommage… mais pas très passionnant au final.
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Une vue exceptionnelle

Alors que David et Émile mènent leur vie de couple paisiblement depuis des années, les fantômes d'une vie différente vient perturber cet équilibre. Émile, qui est neurochirurgien, voit venir en consultation le jeune homme qui aurait pu être le fils adoptif de David. C'est l'occasion pour ces deux personnages de faire le point sur leur vie et c'est un déferlement de questions sur des occasions manquées et des coups du destin qui assaille leurs esprits respectifs. C'est un texte court qui se lit très bien, les chapitres se suivent avec la voix des différents personnages afin de nous donner les points de vues intérieurs de ceux ci. J'ai bien aimé parce que l'auteur interroge beaucoup l'idée du destin.
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