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Critiques de Jean Mattern (105)
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Le bleu du lac

Viviane Craig, pianiste concertiste renommée, se retrouve à jouer pour la messe de funérailles de James Fletcher, critique musical, qui autrefois fut son amant, passion secrète et fulgurante.



Un dernier rendez-vous secret… «(…) ultime étreinte, quelques notes de musique pour lui plaire une dernière fois, puis rien ».



Un long trajet dans Londres pour un monologue intérieur, exploration des sentiments complexes d’une liaison amoureuse passionnelle dans la clandestinité, puissance du pouvoir de la musique, violence du chagrin, et angoisse émotionnelle.



Sous forme de confidences de souvenirs charnels et explicites, Viviane se perd dans un enchevêtrement de pensées, traversée par les réminiscences de désir et d’extase sans pudeur aucune qui qualifiaient sa relation et sublimaient son interprétation.

« Fragile édifice de notre relation secrète tout autant que la vie elle-même ».



Deuil caché dans un chagrin anglais.



Spirale passionnelle – Férocité du manque – Arrachement d’une part de soi - à l’approche de l’église Ste Cécile St Anselme, Viviane est dévastée et son esprit s’embrume.



Viviane Craig, que la critique a surnommé « ardente amante de Brahms » va interpréter un intermezzo parmi ceux de Brahms qui les considéraient comme des « confidences », « berceuses de ma souffrance » ; comme un reflet du ressenti de la narratrice – fragile reflet dans lequel se noyer, comme dans l’immensité bleue du lac si cher à James.

*

Mode mineur pour un amour majeur, court roman dans lequel on plonge dans un flot de révélations intimes à la tonalité triste et mélancolique qui m’a laissé un goût amer.

*

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Suite en do mineur

Un véritable bonheur de lecture!



Robert ne parvient pas à refuser le cadeau pour ses 50 ans de son neveu chéri . Un voyage organisé à Jérusalem!



Solitaire majuscule,quasi misanthrope ,il déteste ce genre de troupeau. (Si vous aussi, vous allez vous régaler !)



Dans Jérusalem il croit apercevoir son amour absolu, Madeleine!

Leurs 3 semaines de passion ,l'été 69 ont bouleversé sa vie à tout jamais.

Est ce elle qu'il croise et qu'il se met à rechercher furieusement ?



Il revoit son passé et ce présent accablé de chaleur dans cette ville trop religieuse



Il sera question de littérature car il est libraire et de musique.

La suite en do mineur de Bach l'a un jour, arraché à sa torpeur et lui a fait prendre le chemin des vivants.



Il est question du deuil, de l'abandon et de cette passion absolue qui est gravée dans son coeur et son corps .



Il y a quelques années j'avais lu "Septembre"de Jean Mattern. C'est une pièce maîtresse de ma bibliothèque.

Son écriture est légère et élégante.

Si vous ne le connaissez pas...





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Le bleu du lac

Vous êtes-vous déjà retrouvé dans les transports en commun, avec la tête encombrée par vos pensées, qui tournent en boucle sur un seul sujet, comme une rumination incessante, sans pause et sans respiration ? Vous avez beau tenter de revenir à la réalité, ces pensées obsessionnelles reviennent sans répit. C'est ce que subit Viviane Craig ce jour-là, pianiste de renom, retirée de la scène publique depuis des années. Aujourd'hui, elle doit donner une ultime représentation privée, pour l'enterrement d'un des deux hommes de sa vie, son amant James Fletcher, mort sans la prévenir. Elle l'enterre, sans l'enterrer, car leur liaison est toujours restée clandestine et son mari, resté à la maison, comme les amis de James, les proches, l'exécuteur testamentaire… personne ne sait à quel point elle aimait cet homme et à quel point son monde s'effondre.

Jean Mattern retranscrit ici à merveille, en quelques pages, ce trajet en métro sur la Piccadilly line de Londres, ces pensées obsessionnelles, dans un monologue sans chapitre, avec quelques rares points lorsque Viviane reprend son souffle. On fait des hypothèses sur la chute… parce qu'il y aura une chute n'est-ce pas ? On imagine tout. Pas ça…

Je suis toujours fascinée par les formes d'écriture périlleuses qui fonctionnent. L'émotion est au rendez-vous.
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Septembre

J'ai acheté ce livre car il a reçu le prix historique de Levallois. Je pensais donc me documenter sur le drame survenu lors des jeux olympiques de Munich mais j'ai été très déçu : sous couvert de cet événement dramatique, le roman ne traite en réalité que d'une banale rencontre entre deux homosexuels.

De plus, le style est gentillet, n'a rien de transcendant.

À la limite, je préfère partir en vacances avec un Guillaume Musso ou un Marc Lévy tant qu'à ne pas faire dans la grande littérature.. La masturbation intellectuelle ; très peu pour moi !
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Le bleu du lac

Attention, voici un texte qui va vite ! Du THOMAS BERNHARD revisité. Là où l’auteur autrichien nous enfonce dans son pessimisme jusqu’à l’envoûtement, ici JEAN MATTERN nous plonge dans les pensées intarissables d’une grande pianiste interprète à la retraite qui mouline sa vie au plus profond d’une rame de métro dans ce voyage « obligé » qu’elle subit vers la messe d’enterrement de son amant pour laquelle elle a accepté, à la demande de l’exécuteur testamentaire, sans trop savoir si c’était un acte sensé de sa part, d’interpréter, à cette funeste occasion, une œuvre de Brahms au piano, l’œuvre préférée de l’amant, l’œuvre de leur rencontre, étincelle de leur histoire intense et secrète. Mais que se passera-t-il après, comment pourra-t-elle encore vivre, que faire d’une histoire secrète qui s’arrête et qu’elle ne pourra pas continuer à faire exister. Faut-il vraiment jouer ce morceau, clore leur histoire ? Une des nombreuses questions qui taraudent l’héroïne perdue au milieu de ce déplacement en métro qui la mène à la perte inexorable de son âme.

Ce beau roman LE BLEU DU LAC est un hommage cru à l’amour fou et à la liberté porté par un style marquant, qui nous laisse avec l’impression de n’avoir lu qu’une seule phrase, celle d’un voyage infini dans le flux des pensées incessantes et par là même enivrantes de l’héroïne.

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Une vue exceptionnelle

Je ne connaissais pas cet auteur et je me suis plue à lire ce petit texte charmant, fin et délicat d'un amour entre deux hommes où chacun a un vécu qui le rend triste et qui ronge la vie mais tout voulant préserver l'autre de sa souffrance. Cela démontre que l'amour est fort et que l'être aimé peut être présent pour aider celui qui ne va pas bien, au-délà des peurs et non-dits. J'ai aimé.
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Le bleu du lac

Encore sous le coup de l'émotion, je ne peux attendre pour évoquer ce court roman si vite, trop vite terminé, que j'ai lu dans un souffle. Un souffle retenu qui vous porte, vous transporte. L'amour, la musique, tout résonne, fait écho ou murmure. Un long monologue intérieur que l'on ne peut interrompre, que l'on partage saisi par l'éblouissement, la compassion, l'envie aussi.

Viviane, "la grande prophétesse", "la sauvageonne"", la Greta Garbo du piano", se rend à l'enterrement de son amant pour répondre à son appel posthume lui demandant d'y jouer l'intermezzo en si bémol de Brahms. Impossible de résister, pour nous aussi et c'est en musique que nous poursuivons la lecture.

Pendant le trajet qui la mène de sa résidence familiale à l'église, elle se remémore tous ces moments, ces sensations, intensément vécus depuis qu'elle fut interpellée par James de façon très surprenante, à la sortie d'un de ses concerts.

D'une grande sensibilité, sensualité également, les mots glissent sans discontinuer le long des pages, sans rupture de paragraphes ou de chapitres. Avec simplicité et aisance ils touchent par leur justesse. Un réel plaisir.

Plongez sans hésiter dans le bleu du lac.
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Le bleu du lac

Un roman court et tres beau autour de l'amour. Viviane Craig, concertiste célébrée, vit depuis des années une passion secrète avec James Fletcher, très grand critique musical. Un coup de fil et c'est l'annonce du décès brutal de son amant. L'exécuteur testamentaire lui demande de jouer lors de la messe de funérailles, le deuxième Intermezzo de Brahms. Ce livre nous décrit les pensées de cette femme terassée par la douleur pendant le long trajet en métro qui va la conduire à l'église choisie par James.

Question : "Est ce que toute cette théorie sur l'amour qu'on engrange et sur lequel on peut s'appuyer n'est pas une belle invention pour consoler les endeuillés", avec comme circonstance aggravante pour Viviane Craig, d'être condamnée à un deuil clandestin

Petit bémol, l'auteur, pour véritablement nous faire entrer dans les pensées de son héroïne, n'utilise quasiment jamais le point mais simplement des virgules. La lecture supporte difficilement de ne pas se faire d'une traite. (114 pages)
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De lait et de miel

Il y a urgence, il meurt. Il demande à son fils Gabriel, de retrouver Stefan son ami d'enfance, une enfance d'avant-guerre à Temesvar en Roumanie.



À partir de là, il déroule son histoire, sa rencontre avec sa femme Zsuzsanna Hongroise exilée suite à la révolution manquée de Budapest en 56.

Il raconte la perte de leur fille ainée et cette vie qu'il a fallu faire semblant de vivre.

Il raconte son exil en 44, la peur, le froid, la faim, fuyant l'armée Russe, dangereusement proche.

Il raconte cette épouse qu'il s'est forcée à aimer alors que leur seul point commun était l'arrachement à leurs racines, le besoin de construire un bonheur simple, banal, d'une douceur de lait et de miel, après l'âpreté de cette course pour leur survie.



Les événements, les histoires se chevauchent, on se croit perdus, jetés d'une date à l'autre, d'un exil à l'autre, d'un pays à un autre; puis finalement tout s'emboite habilement, les liens se créent et on comprend pourquoi l'urgence de retrouver Stefan.



Une plume magnifique et une histoire de 130 pages qui donne l'impression, tant elle est dense et riche, d'en faire 300. Jean Mattern est décidément un auteur que j'aime. Et si vous n'avez pas encore lu "Le bleu du lac", mais qu'attendez-vous?
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Le bleu du lac

"Le bleu du lac", un petit roman d’à peine cent pages de Jean Mattern, lu en un souffle, non deux, et c’est dommage, met en musique une très belle histoire d’amour clandestine, celle de Viviane et James.



Un seul chapitre, sans même d’alinéa, des phrases longues comme un jour sans pain, un infini monologue intérieur au rythme des bruits souterrains du métro sur la Picadilly line… Viviane Craig, célèbre pianiste concertiste, "la Greta Garbo du piano" selon un critique, se rend aux obsèques de son amant, James Fletcher, critique musical. Elle a appris son décès par l’exécuteur testamentaire de ce dernier. Et, pour respecter les dispositions prises par le défunt, a accepté de jouer l’intermezzo en si bémol mineur de Brahms lors des funérailles. James aimait beaucoup ce musicien qu’il qualifiait de "sexy".



Vêtue d’une robe noire de deuil trop chaude et qui la gratte, Viviane se souvient de leur vie cachée, leur première rencontre et leurs après-midi d’amour. Elle se remémore chacun des instants, essaie de retenir le temps, de résister à la douleur, et pense aussi à Sebastian, son mari qu’elle n’a jamais quitté. Elle évoque, dit et redit l’amour, le sexe, ce qui devait rester caché, elle parle de son attachement pour ces deux hommes qu’elle a aimés, qu’elle aime différemment.



Même si j’ai pu regretter certaines longueurs et redites, j’ai beaucoup aimé cette histoire pour sa délicatesse, la profondeur de la réflexion, la manière dont l’auteur a su se glisser dans la peau et le cœur d’une femme. J’ai aimé la description de l’attente, l’adoration qui transpire dans chaque phrase, l’interdit dépassé. J’ai aimé la simplicité avec laquelle est abordé le sujet. Et bien évidemment, j’ai aimé le bleu du lac…ce lac d’Annecy adoré par James et source d’une confidence qui "tissait un lien aussi intime entre lui et moi que le sexe…", se souvient encore Viviane.



En un mot, j’ai trouvé ce roman magnifique jusqu’à la chute inattendue et sublime.


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Les bains de Kiraly

Premier volet d’une trilogie dont j’ai lu récemment Simon Weber (le troisième), Les bains de Kiraly s’attarde sur la personnalité de Gabriel, notre narrateur. Gabriel, fils d’émigrés hongrois est confronté à son histoire familiale que ses deux parents ont pris grand soin de cadenasser.

« Dieu a donné, Dieu a repris. Il fallait s’y résigner. Continuer. Telle était la loi. La vie l’emporte toujours. Elle avait encore deux enfants dont il fallait s’occuper, deux enfants qui lui restaient. Il ne fallait pas leur montrer ses larmes, sa faiblesse. »

Gabriel est hanté par la perte d’une sœur, hanté par de grandes zones d’ombres. Des parents qui s’expriment en secret dans une langue qu’il ne comprend pas, une langue qu’on lui cache. C’est ainsi, qu’il traduit les grands auteurs pour mieux taire ce qu’il est.

« Traduire, pour gagner du temps, pour éloigner la réalité des choses. Comme moi plus tard. »

De ces secrets, non-dits proviennent les difficultés relationnelles de Gabriel, son rapport ambigu avec la judéité.

« Je suis prisonnier de mon absence. Et Laura ne connait même pas l’adresse de ma prison. »

Gabriel à la faveur d’un déplacement professionnel part à la recherche de cette histoire que personne ne lui a racontée.

« Les cimetières écrivent l’histoire silencieuse de nos peines et de nos déchirures, et la flânerie et la curiosité superficielle devraient y être proscrites.»

Beaucoup de thèmes sont abordés dans ce roman ; roman peut-être un peu court et donc un peu trop concentré. J’y ai retrouvé la puissance, et la poésie qui m’avaient séduite dans Simon Weber. J’attends avec impatience de me plonger dans De lait et de miel.


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De lait et de miel

Dans ce second volet, Jean Mattern poursuit sa quête de la mémoire, et l’exploration familiale. Après Gabriel, le fils, c’est ici le père qui se penche sur son passé au soir de sa vie. Une vie commencée en Europe centrale, où les frontières changeaient à au gré des traités de paix, et des déclarations de guerre. Les retours s’entremêlent, comme pour accentuer la confusion des temps troublés que la Mittel Europa a connu durant cette période.

Comment notre narrateur et sa femme Suzanne, elle aussi réfugiée, ont surmonté l’exil, adopté une nouvelle patrie, et se sont assimilés…. Comment chacun des deux vit cela à sa manière, et à son rythme…

J’ai retrouvé avec un certain plaisir la plume de Jean Mattern, mais pas avec le même plaisir que les fois précédentes. Sans doute qu’une forme de lassitude s’est installée, et qu’il est temps, maintenant pour l’auteur de se renouveler un peu ?


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Les eaux du Danube

Clément Bontemps est un homme qu’on pourrait qualifier d’ « ordinaire », il mène une vie tranquille à la limite de l’ennui. Il est même assez désabusé, sa vie ressemblant « à un écoulement du temps et rien d’autre ». Bon professionnel, bon mari, bon père, il se « demande s’il occupe indûment la place qui est la sienne depuis des années .Celle de mari, et de père ».



En ce début d’été, le pharmacien est seul dans leur maison de Sète. Comme chaque année, son fils et sa femme sont absents. Madeleine et Matias partagent une passion commune pour la musique dont il se sent évincé. Il se serait sans doute accommodé de cette exclusion, comme de tout le reste dans sa vie d’ailleurs, s’il n’avait eu il y a quelques jours, un entretien avec le professeur de philosophie de Matias qui lui explique que son fils est brillant mais soufre de ne pas pouvoir parler avec son père sans crainte, de ne pas oser lui « dire certaines choses ». Et ce sont ces quelques mots, choisis avec soin par le professeur, qui vont bouleverser la vie de Clément.



Ce livre est une délicieuse balade dans la ville de Sète (du cimetière du mont Saint-Clair aux plages), mais aussi des îles écossaises à la Hongrie. « Les eaux du Danube » est bref roman d'une justesse et d'une beauté à laquelle l’auteur nous a habitués. 



La musique, une écriture fluide et délicate, pas un mot de trop, j‘ai retrouvé tout l’univers de Jean Mattern pour écrire la transmission et la filiation, des thèmes qui lui sont chers.



Et puis au fil de ses romans je me suis habituée à chercher le lien entre un des personnages et celui d’un autre roman. Cela n’a pas été facile de retrouver Madeleine … celle qui avait laissé Robert (Suite en do mineur) dans la mélancolie de ne pas avoir vécu plus longtemps avec Madeleine et qui plonge Clément dans celle de ses sentir exclu du quotidien de sa femme.



C’est vertigineux et magnifique !
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De lait et de miel

Après le coup de cœur la semaine dernière pour le Bleu du lac, j’ai voulu rapidement découvrir un autre roman de Jean Mattern.

En effet si j’essaie en principe d’espacer mes lectures d’un même auteur, je ne pouvais attendre.

La règle s’est de nouveau confirmée! Le coup de cœur n’a pas été au rdv et la déception est là...

Le pitch donné sur la 4ème de couverture était pourtant attirant : l’histoire d’un homme arrivé au terme de sa vie qui fait un retour sur cette dernière et se confie à son fils pour tenter de trouver une forme d’apaisement.

Sa relecture de l’Histoire et sa vision de l’amour et de l’amitié sont les 2 piliers de ce roman.



Les émotions sont présentes, les personnages travaillés, le style ciselé.

Les détails et précisons sont multiples.

Néanmoins les constants allers et retours dans le temps n’ont pas facilité mon entrée dans ce récit, ni même l’attachement aux personnages.

Le passage constant par le narrateur, de sa vie de jeune garçon à celle de mari père de famille, le tout dans une période de l’histoire complexe ont contribué à complexifier la lecture.

Roumain du Banat, le narrateur fuit son pays en compagnie de son meilleur ami mais le quitte durant cette fuite. Il se réfugiera en France où il rencontrera celle qui deviendra sa femme.

Roumanie, Hongrie, URSS, Serbie, Allemagne, Autriche, France, l’auteur nous décrit un moment d’histoire fort de ces différents pays à travers le récit de sa vie.



Dommage, pour moi les ingrédients y étaient mais pas l’alchimie.
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De lait et de miel

Un vieil homme, malade, est sur le point de mourir. Pour la deuxième fois. La première, c'était soixante ans plus tôt, à la sortie de la guerre, alors qu'il fuyait Temesvar, aujourd'hui Timisoara, en Roumanie. Il se souvient de ce moment, dans cet hôpital de Vienne. Se remémore Stéfan, l'ami d'enfance qu'il a perdu de vue à la même époque, et qu'il n'a jamais retrouvé. Revient sur sa vie, en Roumanie puis en Champagne, sur la guerre, sa rencontre avec Suzanne, hongroise ayant fui Budapest en 1956.



Bien que les lieux et les époques soient différentes et nombreuses (Roumanie des années 40, Budapest en 56, France des années 50 et 60), Jean Mattern signe un roman court. Pas d'épopée, mais un récit condensé, riche. La tension du récit est liée à sa construction ; loin de faire un récit chronologique, chaque paragraphe est l'occasion de plonger dans un nouvel épisode de la vie du narrateur, dans une nouvelle époque. Et à chaque entame de paragraphe, le lecteur se demande dans quel pays et à quelle époque il va être emmené.



Mais l'ensemble est construit de manière assez habile pour que le lecteur ne soit pas perdu. Les éléments du récit prennent au fil des pages plus d'ampleur, et chaque événement se voit ainsi replacer dans un temps plus long. Ainsi de cette séparation avec Stefan au moment de monter dans le train, qui ouvre presque l'ouvrage et dont on ne connaîtra le fin mot qu'en fin de récit.
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Suite en do mineur

Crise existentielle d'un homme au mitan de sa vie comme matière à un roman d'une exquise délicatesse et sobriété.

Errant dans Jérusalem, le narrateur, une sorte d'ours misanthrope, croit voir la silhouette d'une femme avec qui il a vécu une brève mais lumineuse liaison il y a presque cinquante années.

Cette rencontre fortuite ou rêvée déclenche une longue méditation sur une vie faite d'abandons, de non choix, de protection et de solitude, éclairée par la Suie en do mineur de Bach.

D'un sujet ténu et triste, Jean Mattern compose, en excellent stylise qu'il est, un monologue subtil et harmonieux qui procure une étrange douceur où l'on devine un sentiment d'apaisement

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Suite en do mineur

A l'occasion d'un voyage à Jérusalem, offert pour ses cinquante ans par son neveu, Robert Stobetzky, aperçoit une silhouette, un port de tête inoubliable et unique dans la Via Dolorosa, ceux de Madeleine, avec laquelle il a partagé, vingt-six années auparavant, alors étudiant, en 1969, trois semaines de bonheur intense.



Madeleine le quitta brutalement, second abandon pour Robert, après la mort de ses parents lorsqu'il avait dix ans. Début des années 70, il s'installa à Bar-sur-Aube, là où son frère vit, il y créa une librairie, vite devenue pour lui son refuge.



C'est donc au milieu des années 90, que Robert, célibataire endurci, un poil misanthrope, ou plutôt qui n'aime pas les groupes, surtout ceux qu'on lui impose, visite Jérusalem. Lui, né de parents juifs, pas croyant, que les religieux qui arpentent les rues agacent. Ce voyage sera pour lui, sans qu'il s'en doute, râlant sur son neveu Émile qui le lui a offert, le moyen de sortir de sa bulle baralbine pour faire le point. Il raconte son enfance, entre foyers et familles d'accueil, avec Maurice son frère ; sa rencontre avec Madeleine, leurs trois semaines intenses et le brusque retour à la solitude, la découverte, un jour à la radio, de la suite en do mineur pour violoncelle et cette claque qui lui fait prendre plusieurs décisions dont celle de se mettre à la musique.



Mise à part, une sensation de longueur sur la fin du texte, cette impression que le narrateur tourne en rond, que l'idée de base s'épuise un peu, j'ai beaucoup aimé le roman de Jean Mattern. Il y a d'abord sa manière de parler de littérature, de musique qui m'a donné envie d'entendre cette suite en do mineur de Bach, sachant que je suis inculte en matière de musique dite classique. Évidemment sur la rencontre amoureuse ou amicale, sur la rupture, l'abandon et la solitude. Sans grandiloquence, dans de longues phrases, parfois très longues et très belles, il va au plus près des émotions. De belles pages également sur l'homosexualité et la difficulté à la vivre il y a 25 ans, si tant est que ça soit plus aisé maintenant. Sous le prétexte de parler de soi, le narrateur parvient à parler des autres et aux autres de tous les thèmes et les questionnements qui nous occupent chaque jour.
Lien : http://www.lyvres.fr/
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Suite en do mineur

Comment faire face à la douleur d’une rupture, comment amortir le choc d’une perte ? c’est à ce questionnement qu’est consacré le roman de Jean Mattern Suite en do mineur.

Robert Stobetzky est un homme d’âge mur, qui participe à un voyage organisé en Israël, par l’entremise de son neveu Emile qui l’a poussé à l’accomplissement de ce déplacement. Prisant très moyennement les circuits organisés, Robert, juif non pratiquant, dont les parents originaires d’un shtetl ukrainien ont miraculeusement échappé à la déportation en se cachant dans la campagne française, s’isole rapidement du groupe. Il arpent la Via Dolorosa dans la vieille ville de Jérusalem et croit y reconnaître Madeleine, une femme qui l’a aimé et déniaisé il y a trente ans à Paris en 1969.

Cette vision d’un autre temps devient alors le prétexte pour démêler les fils de la mémoire, ses mécanismes, ses lois parfois.

Ainsi, le narrateur revisite-t-il la notion de deuil et parvient à la circonscrire et la définir : « Je ne me serai pas senti, ce soir-là en l’attendant, plus orphelin que jamais. Mes ces vagues de tristesse qui nous frappent dans les moments les moins appropriés, c’est peut-être cela, le deuil. »

Le narrateur est bouleversé, par le souvenir de cette femme, bien évidemment mais Jean Mattern expose aussi des interrogations très pertinentes : sur le souvenir, la nostalgie, la trace que laisse, ou ne laisse pas, une personne dans l’existence de ceux qu’elle rencontre.

Madeleine, cette femme qui l’aimé et emmené voir Hair au théâtre de la Porte Saint-Martin, est-elle toujours les même trente ans plus tard ? Là encore, l’auteur du récit fait appel à la mécanique de conservation du souvenir, des sensations, des empreintes affectives : « L’image que j’ai gardé de Madeleine se confond avec le profil aperçu à quelques mètres d’ici. C’est elle, et le seul doute que je veux bien admettre est de savoir si au bout de trente ans on est encore la même personne. »

Un autre sentiment est passé au scanner par Jean Mattern : la nostalgie. Cette dernière est souvent convoquée pour décrire les années soixante, période d’émancipation et de liberté. Pourtant, en se remémorant les paroles de cette comédie musicale Hair, le narrateur fait un constant qui infirme l’attrait de la nostalgie : « Mais en écoutant Johann chanter cet air tiré de Hair, je me rendis compte que l’excitation de l’époque Peace and Love renfermait autant de drames que d’amour et de paix. »

Ce roman renferme également un autre décryptage :celui du pouvoir de la musique sur les êtres humains .Le narrateur Robert , lorsqu’il déménage à Bar-sur-Aube pour y fonder une librairie, se lie avec un professeur de musique qui l’initie au violoncelle .C’est cette rencontre avec l’univers musical son ambivalence , sa richesse qui aident Robert Stobetzky à surmonter , définitivement, la douleur du souvenir , l’acceptation de son parcours de vie : « La musique, quand elle sonne juste, déplore et console en même temps, elle chante la beauté du monde et se lamente de notre solitude irréductible. L’humanité a besoin de musique, car elle seule peut faire danser notre âme. »

Une activité essentielle pour l’humain, en quelque sorte…

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Le bleu du lac

Surnommée la Greta Garbo du piano, Viviane Graig, concertiste renommée, sort de sa retraite pour jouer l’Intermezzo en si bémol aux obsèques de son amant. Sur le chemin qui la mène à l’église, elle se souvient.

Monologue intime, l’artiste livre ses pensées les plus profondes, sa liaison secrète, ses pulsions sensuelles pour son amant et son amour pour son mari….

D’une plume élégante et sobre, Jean Mattern dit en peu de pages la complexité des sentiments amoureux et la douleur de la perte de l’être aimé. La douceur prend peu à peu le pas sur le chagrin.

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Les eaux du Danube

Avec « Les Eaux du Danube », Jean Mattern poursuit son questionnement sur les origines et la filiation.

Clément Bontemps, originaire de la bonne bourgeoisie lyonnaise, mène à Sète une existence sans accroc auprès de son épouse et de son fils unique dont il soupçonne de ne pas être le père.

Cette éventualité ne le perturbe pas, car c'est un « homme sans passions ».

Pharmacien de son état, il traverse les journées comme un automate et ne s'accorde que très peu de loisir, sauf celui d'arpenter le cimetière marin si bien décrit par Paul Valéry.

L'implacable routine va se dérégler lorsque le professeur de philosophie de son fils lui confie que Matias souffre du manque de communication avec lui. L'adolescent est en effet plus proche de sa mère avec laquelle il partage un amour pour la musique classique.

Cette révélation va amener Clément à s'interroger sur la relation père-fils.

Une autre découverte va le bouleverser lorsqu'il interroge l'enseignant sur son patronyme. Almassy fut le nom d'un cousin de sa mère. Venue de Hongrie, elle entretint, jusqu'à sa mort, le mystère autour de ses racines. Le secret qui les entoure va se lever à petit pas pour reconstituer le puzzle d'une généalogie maternelle insoupçonnée.

Intimiste et subtil, le dernier roman de Jean Mattern procède par minuscules touches pour construire le portrait d'un homme qui, en lâchant prise et en renouant avec ses origines, renaît à la vie.

Seule la fin m'a frustrée. J'aurais aimé passer un peu plus de temps avec Clément.

À lire en écoutant la « Fantaisie en fa mineur pour piano à quatre mains » de Franz Schubert interprétée par Murray Perahia et Radu Lupu. Celle d'Alexandre Tharaud et de Zhu Xia-Mei est aussi très bien.




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