Un ensemble d’études dont le point commun est la présence et l’utilité du mythe dans une société . A partir d’études sur des textes précis de l’Antiquité grecque (Hésiode par exemple) , l’auteur s’élève à des réflexions sur d’autres civilisations (la Chine) et à des considérations générales sur l’étude des mythes. Dense , pas facile mais passionnant.
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Ce recueil regroupe des études de Vernant associées au couple mythe et société. Il fait suite à deux précédents recueils composés par l'auteur: "Mythe et pensée" et "Mythe et tragédie". Il s'interroge sur la présence du mythe dans la société. Chaque étude est d'une plus ou moins grande complexité, surtout lorsque, comme moi, vous ne comprenez pas le moindre mot de grec ancien et que l'auteur s'attarde sur des analyses étymologiques. On y traite, notamment, de lutte des classes, de guerres entre cités, du mariage et des rituels religieux. Enfin, dans la dernière étude, Raisons du mythe, Vernant nous dresse comme un état des lieux de la recherche dans les années 1960: l'histoire des études mythologiques, ses différentes approches et, pour finir, les apports conséquents de Lévi-Strauss et du structuralisme.
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C'est un livre qui m'a été conseillé par une amie lorsqu'elle est entrée en classe préparatoire littéraire. Je trouve le concept très intéressant, de raconter mes plus grandes histoires de la mythologie grecque antique comme si elles étaient contées par une grand-mère au coin du feu.
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Ce court essai paru en 1985 est ici complété par un dialogue de l'auteur avec Pierre Kahn et un cahier iconographique de 8 pages. Le grand Jean-Pierre Vernant y analyse trois figures mythologiques , Artémis, Gorgo (le Méduse) et Dionysos à travers la problématique du masque.Ce que signifie celui-ci quel rapport il entretient ou suggère avec les puissances de l'au-delà , passionnante question traité avec clarté et érudition.
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Très bon livre pour découvrir les origines de la mythologie grecque, j'ai replongé dans mes souvenirs du collège. Malgré peu de pages (200), la lecture peut être lente si on n'est pas initié à ces mythes, notamment avec un nombre important de personnages définis dans le glossaire à la fin du livre.
Cet essai est superbe pour se familiariser ou redécouvrir les histoires provenant de la Grèce antique et ainsi nous donner l'envie d'en découvrir davantage.
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Explorations et recherches sur un domaine resté longtemps méconnu des hellénistes et philosophes modernes.
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Ce qui m'a le plus intéressé, c'est la première partie du livre qui se penche sur les origines mythiques de l'univers, dans la pensée grecque. Au début régnait le Chaos (ou Béance); puis Gaïa (la Terre) et Ouranos (le Ciel) sont apparus et ont copulé, engendrant des enfants, parmi lesquels Cronos (qui émasculera son père); ce dernier est à son tour évincé par son propre fils Zeus qui établira "l'ordre olympien". Tout ça est compliqué: décidemment les Grecs avaient beaucoup d'imagination; ils insistaient plus sur la ruse que sur la force des Dieux. Mais il y a beaucoup d'autres personnages qu'on peut trouver pittoresques, notamment la fameuse Pandora, dont l'image est franchement misogyne.
Les autres chapitres de ce livre m'ont beaucoup moins intéressé, car je connaissais déjà assez bien la guerre de Troie et autres récits mythiques, racontés par les auteurs de tragédies.
Par ailleurs, j'ai été globalement déçu par ce livre parce qu'il ne fait que raconter (très bien, d'ailleurs) toutes ces histoires. J'aurais aimé trouver aussi une vraie analyse, ainsi que des comparaisons détaillées avec les productions d'autres cultures – y compris hors d'Europe. Ce n'est pas le cas.
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Les récits bibliques de la création de la femme, on le sait, sont assez resplendissants de misogynie. Que ce soit Lilith (mais l'ami Laudateur me répondra peut-être que ce n'est pas un récit biblique...?), créée de sédiments et de saleté, ou Ève, de la côte ou du côté d'Adam, mais en tout cas sous-produit d'icelui et responsable du péché originel, ça donne presque envie de prendre le Coran pour un manifeste féministe...
Si, comme le soutient Germaine Tillion, l'oppression et l'exploitation de la femme sont communes à toutes les civilisations méditerranéennes (entre autres) et encodées dans les religions qui en émanent, qu'en est-il du paganisme et en particulier de la mythologie grecque ?
C'est ce à quoi répond très brièvement Jean-Paul Vernant dans ce livre qui contient la transcription d'une conférence basée sur le texte d'Hésiode. Bon, ma synthèse, en deux mots, c'est que c'était à la fois encore pire comme misogynie et, si je puis me permettre le blasphème, sacrément plus intelligent que le récit biblique - jugement émis à l'aune de la subtilité de la pensée métaphorique et de la complexité du système philosophique que le mythe renferme.
En bref, pour les Grecs aussi à l'Origine il n'y a pas de femmes, à savoir que les anthropoï sont tous des andres. Accessoirement, il n'y a ni mort ni naissance, ni souffrance ni travail, et hommes et dieux passent leur éternité à banqueter ensemble.
Puis le drame dont la femme sera l’aboutissement se déroule en trois actes (ou bien quatre avec un flash-back) que je ne résumerai pas, le petit livre étant très agréable à lire en quelques heures seulement. Il suffira de rappeler que la première femme est Pandora, celle de la fameuse jarre d’où sortiront tous les maux invisibles et inaudibles ; que sa création (confection et animation) est le résultat non d’une mais de deux punitions (pas vraiment des malédictions mais des réactions logiques, proportionnelles et symétriques à la Ruse prométhéenne et très humaine en fait) : ce sera le don par tous les dieux d’un « kalon kakon » « malheur resplendissant » que les hommes chériront ; que sa fonction sera la charis – la séduction par l’artifice – et qu’elle sera dotée de la force et de la voix de l’homme, « du tempérament de la chienne, d’un esprit de menteur et de voleur » [sic !] ; qu’elle aura la voracité de la reine de la ruche (appétit alimentaire et sexuel) qui consumera l’homme à petit feu. Bon, ça c’est pour la misogynie, dites toujours si vous en voulez plus : il y a de la réserve…
Pour l’intelligence, ça se corse. On découvre la valeur métaphorique de Prométhée (celui qui anticipe) et de son frère Épiméthée (celui qui comprend après-coup) : la condition humaine participe de ces deux côtés. Il y a la métaphore de l’occultation (non de la suppression ni de la proscription, mais l’occultation par la ruse) de Bios (vie et aussi céréales) et Pyr (le feu), qui distancient l’homme de l’animal et justifient le travail et le cycle mort-vie (ontologiquement dans cet ordre-là…) tout en définissant aussi l’étendue de l’animalité humaine dans les domaines de l’alimentation et de la sexualité. On apprend l’origine du sacrifice rituel, seule nourriture carnée chez les Grecs, séparant elle aussi l’humain de l’animal et donnant une explication de l’immortalité. On lit la description horrifiée des calamités qui sortent de la jarre, mais aussi de ce qui n’a pas le temps d’en sortir, et qui qualifie surtout l’être humain : l'Elpsis, espoir ou crainte, attente face à un événement qu’on prévoit sans en être sûr. Enfin et surtout, par Pandora qui est elle même techné (bien que non humaine) tout en étant beauté qui occulte les maux, on retrouve la problématique essentielle de la philosophie grecque : le hiatus entre apparence et réalité, entre fiction et vérité. Bon j'en ai sans doute perdu quelques unes, mais je ne suis pas philosophe non plus !
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Pari réussi de la part de Jean-Pierre Vernant car lorsque on fait la lecture ce livre on a vraiment l'impression qu'il est à coté de nous pour nous conter ces mythes grecs.
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»Cet ensemble d’études savantes et bien illustrées étudie ,à travers leurs représentations dans l’art,un certain nombre de mythes (Danaé,Andromède,Hercule aux bains) et analyse également la représentation de la mythologie grecque à différentes époques ( Rome antique, époque baroque, 18 ème siècle) Savant et intéressant.
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Vernant revisite deux des plus grands héros grecs
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Excellent ouvrage sur la religion Grecque. Indispensable pour ceux qui l'étudient. Jean-Pierre Vernant est réputé dans ce domaine. Et moi, je ne m'en lasse pas.
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Le temps n'abolit pas les mythes
Jean-Pierre Vernant est un des spécialistes reconnus de l'antiquité grecque et il livre là, un ouvrage indispensable à ceux qui veulent pénétrer de manière simple, mais très complète, les arcanes de la mythologie.
Pour prolonger l'esprit de transmission et de la mémoire, Vernant fait le choix de présenter des notions et des récits passablement embrouillés, avec simplicité et dans le style "fables de nourrice", c'est à dire proches du conte de fées. Attention, cette lecture n'est toutefois pas destinée aux enfants car la pédagogie n'exclut pas la finesse et la profondeur de l'analyse, au delà du conte.
Ce livre débute par l'origine de l'univers.
Au début, il n'y a rien d'autre que la béance (ou Chaos), d'où surgit La Terre (Gaïa), bientôt recouverte (dans tous les sens du terme), par Le Ciel (Ouranos) qu'elle a elle même enfanté (oui, ça se complique avec cette sorte de Parthénon-génèse). De leur union naitront les Titans, les Nymphes, les Hekatonchires, les cyclopes...
Maintenant que le décor est planté, passons aux dieux et à leur lutte incessante.
Coups fourrés, accouplements curieux, gestations particulières (le ventre de Zeus abrite sa femme elle même enceinte de leur fille Athéna), alliances de circonstances...La bagarre est rude avant que le règne de Zeus soit véritablement assuré.
Et les humains ?
Les voila qui apparaissent (même si on ne sait pas trop comment).
Au début, tout se passe bien, c'est l'âge d'Or. Ils vivent en bonne intelligence avec les dieux, ils sont toujours jeunes, ne meurent pas, mangent et boivent au soleil...Bref, c'est le Club Med, à un détail près : ça manque de femmes ! (normal, vu qu'elles n'ont pas encore été créées)
Tout ça va changer quand paradoxalement, Promethée tente de favoriser davantage les hommes et par la même occasion, fâcher sérieusement Zeus qui a le sang chaud. Du coup, c'est le retour de bâton pour la race humaine qui sera désormais contrainte de bosser, de souffrir, de mourir et de se couvrir de ridicule aux concerts de l'Eurovision.
Notons que la vengeance de Zeus ne s'arrête pas là puisqu'il place aussi sur terre, Pandora, la 1ère femme qu'il a faite fabriquer. Elle est charmante...mais elle parle. Et elle parle, "non pour dire le vrai et exprimer ses sentiments, mais pour dire le faux et camoufler ses opinions"!
Je me demande quand même si, quelles que soient les religions, leurs textes fondateurs n'ont pas été rédigés uniquement par des hommes...
Après cette introduction générale aux mondes des Dieux et des Hommes, J-P Vernant nous livre une analyse aussi claire qu'intéressante sur les origines et les motivations de la Guerre de Troie.
On imagine bien ce benêt de Paris qui voit arriver devant lui, trois superbes déesses qui lui demandent de faire un choix entre elles, en échange de bienfaits uniques : Athena lui offre la force et la sagesse, Hera, d'être le Roi un peu partout et Aphrodite, d'être aimé de toutes les femmes et en particulier d'Hélène.
Évidemment, alors que tout le monde aurait opté pour un des deux premiers choix, Paris, lui, futé comme un animateur de radio pour jeunes, choisit la Belle Hélène, croyant sans doute qu'il s'agit d'un dessert à base de poire !
A quoi ça tient...
Qui dit Iliade, dit aussi Odyssée et voici Ulysse qui entame son voyage retour pour Ithaque.
On se dit qu'il ne faisait pas bon être en vacances en même temps qu'Ulysse car les dieux ont vraiment décidé de lui pourrir la vie et de gâcher sa croisière.
Il enchaîne donc sans discontinuer, les tempêtes, les rencontres inamicales (les Cyclopes, les Cicones, les Lotophages, les Lestrygons, les Sirènes..), le harcèlement par des déesses avec le feu au culte (Circé, Calypso...)...
Le Titanic à côté, c'est "La croisière s'amuse" !
Pas étonnant qu'Ulysse soit un peu fatigué en retrouvant enfin son île.
Heureusement, il lui reste encore assez de vitalité pour parvenir à bander son arc et faire le ménage parmi les prétendants qui lutinaient une Pénélope qui s'obstinait à faire tapisserie.
Pour faire bonne mesure et pendant qu'il est encore chaud, il pend les servantes qui s'étaient compromises avec les sus-dits. Ulysse en 45, aurait tondu la moitié de la population.
Restent encore trois récits édifiants : Dyonysos, ancêtre des babas cool, Œdipe qui passe sa vie à se mettre le doigt dans l’œil, et Persée, qui faute de trouver la Gorgone Zola, prend le risque d'être médusé.
Et comme un fil rouge tout au long de ces récits, on retrouve Zeus donnant des coups de son éclair à toutes les jeunes filles qui attirent son regard, se transformant en cygne (Léda, inspirant la chanson "fais-moi un cygne" de Gérard Palaprat), en pluie d'or (Danaé), en taureau (Europe)
Un livre magique, des récits rendus passionnants par Vernant, un glossaire pour se rappeler qui est qui : parfait.
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Superbe texte de Vernant, retraçant la Mythologie Grecque Antique à partir des textes, traduis d'Hesiode ! A lire absolument, pour tous passionnés de la Grèce Antique !
De plus, interprétation de la pensée grecque, fort à propos !
Anik 22
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Toute notre humanité d'aujourd'hui se retrouve dans cette mythologie grecque magnifiquement racontée par Jean-Pierre Vernant. Chacun devrait lire ce petit livre savant et enchanteur.
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dans ce livre, l'auteur nous évoque le mythe grec de la création de la femme et de la différenciation sexuelle
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