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Critiques de Jeanne Bourin (289)
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La chambre des dames

La genèse de ce roman est connue et l'intrigue aussi. Autant dire que c'est devenu un classique, et que cet aspect des choses n'a plus rien de secret pour nous.

Mais Jeanne Bourin et le roman historique, est-ce vraiment une rencontre de l'Histoire et du roman ou le résultat d'un mariage réussi entre un amour du Moyen Âge dans l'esprit de la redécouverte éternelle et de la réhabilitation d'une époque trop longtemps mal aimée et le goût de la "romance réaliste" (en réalité très romantique avec tous les clichés du genre) ?



Nous sommes devant un beau texte qui doit sans doute être considéré pour lui-même et non avec le souci du détail, car les détails étudiés : habitudes de corps de métier - en particulier l'orfèvrerie sous Saint Louis -, la prégnance du religieux dans le quotidien des hommes et des femmes, le rôle des confréries, le milieu enseignant et celui des clercs itinérants (les Goliards), la géographie urbaine dans le Paris de la première moitié du XIIIe siècle, etc. - ont beau nous convaincre tant ils sont décrits minutieusement, ils n'en restent pas moins tellement plus vrais que vrais que nature que l'on peut y voir quelque idéalisation.



Il ne faut donc pas le lire avec des lunettes de spécialiste mais plutôt avec la même générosité que celle qui a conduit l'auteure à l'écrire.

Ce roman est tout simplement inoubliable.



François Sarindar



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La Dame de Beauté

Trop jolie, une malédiction ?! Monica Bellucci, le 29/07/16.

"J'ai souvent été traitée non pas comme un trophée (le mot est trop fort, trop complaisant)

mais comme... un objet exposition." Mais qui ne risque rien n'a rien/Chi non risica non rosica". Fit Monica avec un accent chantant...





Agnès Sorel veut briller parmi les plus belles, être parée avec simplicité, mais raffinement :

"Pourquoi la Beauté ne serait-elle pas picarde?





"Un sein nu. L'autre reste caché par la soie cramoisie de la chemise... Par sa rondeur, sa blancheur, sa douceur et jusqu'au rose corail de la pointe, c'est un fruit sans défaut."

Voir le tableau de Jean Fouquet.





Le roi Charles VII a remarqué Agnès :

'Un visage clair, lisse, avec des pommettes rondes comme un geste d'enfance, de longs yeux pers où brillent les étincelles du rire, une bouche tendre, une gorge hardie..."





"C'est un tel feu, qu'Agnès n'en peut soutenir l'intensité.

Elle baisse les yeux et s'en va, sans plus tarder, saluer la Reine."





"Aimée du Roi de France, son contact la trouble comme un philtre!"

Agnès attend et espère, dans sa chambre, la visite de Charles VII... le reste appartient à L Histoire!





Agnès était belle et sage, "libérale en aumône, distribuant le sien aux pauvres de l'Eglise".

Elle chasse les comploteurs qui manigancent avec le dauphin, le futur Louis XI (qui jalouse Agnès et craint la naissance d'un frère cadet) ...

Et, Agnès raisonna le Roi, envers les Anglais qui faisaient loi en royaume de France...

Enfin, elle inventa la mode du décolleté "épaules nues", pour notre plaisir. (qualifié de ribaudise et de dissolution par des curés hypocrites...)





Si l'homme convoite toujours la "femme parfaite", la plus belle...

La femme n'a pas ce complexe idiot, elle accepte sans façon, d'être courtisée par un homme, pourvu qu'il soit gentil et qu'il lui plaise. (même si ce n'est pas un bel acteur/chanteur/chippendale ou un... milliardaire!) Et heureusement d'ailleurs, il y a beaucoup d'hommes qui resteraient sur la touche!...

C'est ainsi que de vilains crapauds ont eu la chance de leur Vie!..
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Les amours blessées

A la mort de Pierre de Ronsard, Cassandre se souvient de leurs amours blessées.



Avec des printemps qui attisent leur flamme. Pierre de Ronsard écrit, chante et crie sa passion, son amour pour Cassandre. Il est fougueux, passionné, exalté et veut Cassandre toute entière à lui. Cassandre est toute jeune, flattée de voir Ronsard et d'autres hommes s'intéresser à elle. Les désirs qu'elle provoque l'effraie. Elle a quinze ans, il en a plus de vingt. Il sait la souffrance, le malheur et la fuite du temps. Il la prévient : Cueillez, cueillez...



Le destin et leurs caractères tamiseront leurs sentiments. Ils seront souvent séparés, de dépit Pierre écrira : veuve maison des beaux yeux de ma dame. Il poursuivra ses rêves de devenir poète. En jeune fille obéissante et influençable, elle épousera un autre homme, aura une fille sur laquelle elle reportera tout son amour mais par-delà les années, elle lui vouera un amour constant et bienveillant. Il lui sera infidèle mais elle sera la seule qu'il aime.



La rencontre de ces deux âmes aura produit de magnifiques sonnets tant par la passion que Cassandre lui inspire, que par les tourments que ses refus et ses fuites produisent.



Jeanne Bourin, cette magicienne des mots et des sentiments nous offre un roman dont on tourne la dernière page à regret tant elle a donné vie à ses personnages. Ses descriptions de Blois et de sa campagne si douce et si belle où nos héros se courtisent. Cette période de la Renaissance avec François Ier, Henri II, Catherine de Médicis, période de guerres, de famine, d'épidémies. C'est la fin de l'amour courtois, les débuts de la Réforme. Ronsard jouera un rôle actif et Cassandre en sera le témoin mais tous deux seront concernés.



C'est un énorme coup de cœur pour tant de belles phrases et de beaux sentiments.



L'essentiel était préservé puisque nos âmes demeuraient unies. Cassandre



Les dames sont des hommes les écoles,

Les châtiant de leurs jeunesses folles...

On voit toujours la femme de moitié

Surpasser l'homme en parfaite amitié...

Car toujours règne au monde le malheur,

Quand on n'y voit les Dames en honneur. Pierre de Ronsard

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La chambre des dames

J'ai découvert la chambre des dames de Jeanne Bourin grâce au feuilleton du même nom alors que je n’étais encore qu'une petite fille.

Marquée par cette histoire, je me suis empressée d'acheter le livre une dizaine d'années plus tard .

Quelle belle plongée dans le Moyen-Age avec la famille Brunel. Jeanne Bourin nous offre de très beaux portraits de femmes dans cette famille de bourgeois.

Les deux personnages centraux sont donc féminins : Mathilde, la mère et sa fille Florie.

C'est évidemment l'histoire de Florie qui m'a le plus marquée.

Je me rappelle que quand j'avais vu le feuilleton, je ne comprenais absolument pas l'engouement et la passion qu'elle avait pu éprouver pour Guillaume, le cousin de son mari. Je le trouvais fort antipathique, il faut le dire...

En lisant le livre, mon avis au sujet de Florie s'est un peu nuancé, je le reconnais.

J'avais beaucoup aimé cette incursion dans le moyen-age où l'on sent le travail de l'historienne avec un véritable souci d'authenticité. Oui, à cette époque, les femmes travaillaient et pouvaient exercer un métier contrairement aux idées reçues !!

On redécouvre une époque bien moins obscure que beaucoup ne s'imaginent, et les mœurs de cette période médiévale y sont parfaitement décrits et restitués.

Bref, j'avais adoré, et je place toujours encore ce livre en très bonne place dans mon classement des romans historiques.

La suite, Le jeu de la tentation est du même niveau .



Challenge Pavés 2017 , Lutte contre l’illettrisme

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La chambre des dames

Un coup de cœur chassant l'autre, c'est Ode qui va être contente ce coup-ci !



Peu d’œuvres romanesques situées à l'époque médiévale atteignent selon moi la qualité narrative de "La chambre des dames". Pour qui aime la période et se prête au jeu, cette saga familiale qui se développe sous le règne de Saint-Louis tant à Paris qu'en province sera un pur régal. A la clé : voyage dans le temps, émotions et nouvelles connaissances sur une société féodale trop souvent observée par l’œil du noble, du guerrier ou du paysan mais rarement par celui du bourgeois.



L'érudition de Jeanne Bourin sur la période n'est plus à démontrer. Déjà, avec "Les pérégrines", elle nous avait offert un tableau sans concession des croisades vécues par les femmes. Avec le présent roman, elle met à l'honneur la bourgeoisie de l'artisanat : orfèvres, pelletiers, drapiers... nombreuses sont les corporations évoquées dans ses lignes, sans omettre les professions intellectuelles comme les trouvères, musiciens et poètes. Là encore, les femmes sont mises à l'honneur à travers des statuts et des états où on ne les attendait pas forcément.



L'historienne qui dort en moi a bien cru identifier plusieurs des sources qui ont permis à l'auteur de livrer à la postérité un roman si abouti : "Le Journal d'un bourgeois de Paris", les écrits de Hildegarde de Bingen, les lais de Marie de France, entre autres. De ce fait, chaque ligne sonne juste.



Personnellement, c'est justement ce manque d’authenticité que je reproche à la plupart des romans historiques situés au Moyen Age qui passent entre mes mains. Je regrette souvent les raccourcis, les facilités voire les clichés tenaces sur la période tout comme je déplore les maladresses, les incohérences et les libertés prises par certains auteurs (et là fuse de ma méchante petite cervelle une incontrôlable pensée hostile pour Serge Brussolo...). Brisons là.



De mes souvenirs d'enfance surgissent quelques bribes assez émouvantes de l'adaptation TV de Yannick Andréi et les premières mesures du générique se déroulent sur mes lèvres sans aucun effort. C'est donc un plaisir certain que je me promets à la revisionner dans les prochains jours.





Challenge PAVES 2014 - 2015

Challenge de lecture 2015 - Un livre que votre mère adore
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Le grand feu

"L'amour était embrasement, combustion, anéantissement de soi dans l'autre, fusion..." Le feu de l'amour aura brûlé pour Isambour et Bernold pendant toute leur vie conjugale, constituée de grands bonheurs mais aussi de terribles épreuves.



Tout comme dans la magnifique "Chambre des dames", Jeanne Bourin, spécialiste de l'époque médiévale, offre avec "Le Grand Feu" un roman flamboyant. Fin du XIème siècle, aux environs de Blois, la vie quotidienne de ce couple de bourgeois dévoile aux lecteurs l'univers recréé avec brio par l'auteure des mœurs féodales. Avec un art consommé de conteuse précise et spirituelle, Jeanne Bourin immerge totalement son lecteur, le fond entièrement dans la réalité de son récit où chaque personnage est travaillé, devient attachant ou repoussant mais est accepté avec ses tares et ses talents.



Bernold est maître verrier, Isambour est brodeuse de tapisserie, deux prétextes pour l'auteure de faire découvrir une fois de plus avec simplicité, naturel et admiration les métiers d'art du Moyen-Age, et de peindre le spectacle d'une société brillante, hygiéniste - contrairement à ce que l'on pourrait croire -, respectueuse des saisons et des dons de la nature, enfin férue d'arts - dont celui de soigner - et de lettres.



A travers la famille nombreuse et la parentèle de Bernold le Normand et d'Isambour la Blésoise, c'est une myriade de savoir-faire et de fonctions qui s'imbriquent les uns aux autres avec une cohérence stupéfiante nonobstant la violence et l'âpreté de la période. Le rapport des hommes à la vie, fragilisée par la précarité, la maladie, l'insécurité et les dogmes, était bien sûr très différent du nôtre et faisait presque de la vie quotidienne une survie à laquelle chacun devait œuvrer.



Avec un style remarquable qui n'appartient qu'à elle, Jeanne Bourin sait distiller les mots oubliés d'un lexique médiéval riche et coloré. De la cuisine à l'atelier en passant par le moulin ou les champs, elle joue de leur musique pour nous charmer et nous transporter à ses côtés dans ce temps à la fois rude et séduisant. Impossible de n'y pas succomber sans retenue.





Challenge PLUMES FEMININES 2021

Challenge XXème siècle 2021

Challenge COEUR d'ARTICHAUT 2021

Challenge PAVES 2021

Challenge MULTI-DEFIS 2021
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La chambre des dames

Ce roman traînait dans ma bibliothèque depuis quelques années déjà. Pourtant j’ai une grande prédilection pour les romans historiques et je n’avais entendu que du bien au sujet de celui-ci. Mais quand bien même, il m’aura fallu l’occasion d’une lecture commune pour me décider enfin à l’ouvrir. Et je n’ai pas compris. Non, je n’ai pas compris pourquoi ce roman suscite autant l’engouement car, pour ma part, j’ai été plutôt déçue. Je déconseille donc à tous ceux qui ont adoré La Chambre des Dames de poursuivre la lecture de ce qui suit sous peine de brusques et désagréables hausses de tension nerveuse.



Nous voilà donc plongés au cœur du Moyen-Age sous le règne de Saint-Louis, nous entrons dans l’intimité d’une famille de la bourgeoisie parisienne : les Brunel. L’intrusion d’un jeune homme dans la vie de cette gentille honnête famille sans problèmes va bouleverser ce gentil petit monde.



Je me suis profondément ennuyée pendant une grande partie du livre, au moins la moitié. J’ai trouvé l’intrigue inconsistante et insipide. Elle se résume à des histoires de coucheries sans grand intérêt mettant en scène une famille dont la mère est obnubilée par le sexe ( son pauvre mari ne peut plus assumer son devoir conjugal, sait-il seulement, le malheureux, qu’il y a tout de même quantité de façons de donner du plaisir à sa femme ? ), la fille aînée se marie avec un gentil poète qu’elle trompera avec le cousin de ce dernier, la fille cadette se fait agressée, violée et séquestrée par un vilain méchant grossier personnage etc… etc…

J’ai donc eu du mal à m’attacher aux personnages. La mère avec ses airs de nymphomane me faisait rire tellement elle était ridicule, la fille aînée ne semble pas savoir ce qu’elle veut et le pire de tous : Guillaume, celui par qui le malheur arrive, que j’avais en horreur.

Personnellement, je rencontre un type comme ça dans la vraie vie, je fuis en courant ! Mais ici non, toutes ces dames se pâment devant ce type têtu, violent et qui mériterait bien quelques séances chez un psy.

Cependant, l’auteur en fait l’incarnation même de la tentation et de la passion par opposition au mari vertueux, cette passion que Florie devra combattre se demandant s’il s’agit de passion amoureuse ou de simple tentation de la chair.



La plupart des rebondissements sont largement téléphonés même si on a quand même quelques surprises de temps à autre. Ça s’arrange un peu dans la seconde moitié qui a un peu plus éveillé mon intérêt et ma curiosité.

Mais dans l’ensemble, j’ai trouvé le tout niais et peu crédible. Tout tourne autour des histoires de tromperies alors qu’il y avait largement matière à donner un peu plus d’intérêt à tout ça, en exploitant un peu mieux par exemple la séquestration de Clarence et la poursuite de son agresseur (traitée trop rapidement à mon goût ), ou encore en ajoutant une intrigue annexe basée sur la profession du père ( qui est orfèvre et répond souvent à des commandes royales), ou encore en narrant les aventures du frère aîné parti en croisade.



Alors certes, cela a déjà été salué, l’auteur maîtrise parfaitement le cadre historique de son histoire et retranscrit à merveille l’atmosphère, les coutumes de l’époque. Mais malheureusement, cela est desservi par un style que j’ai trouvé indigeste. Jeanne Bourin adore les accumulations, elle nous en sort à chaque page. J’ai eu parfois l’impression de lire des inventaires. Lorsqu’elle décrit un jardin, on se croirait en train de feuilleter un catalogue horticole.



Quelques exemples :



« Les bruits de la maison dont on distinguait la façade au-delà des massifs de lauriers, de buis, d’aubépines, de fougères, disposés de façon à composer un rideau de verdure isolant le jardin des mouvements de la demeure, les échos du souper qu’on préparait à la cuisine, les voix de Jeanne et de Marie jouant auprès de leur nourrice, dans le verger voisin où elles passaient le plus clair de leur temps, les aboiements des lévriers, les cliquetis, les hennissements dont retentissaient les écuries, tissaient autour de Mathilde une rumeur éparse, familière qui l’enveloppait d’une présence rassurante. »



« Ils étaient une centaine, partis quatre jours plus tôt de Paris, à pied, à cheval, à dos d’âne ou de mulet, qui cheminaient ainsi vers le tombeau de Saint-Martin pour implorer un miracle, accomplir un vœu, ou rendre grâce d’un bienfait. Ils avaient déjà vu se succéder le soleil, la pluie, les brumes du matin, les crépuscules fauves, la tiède chaleur des derniers jours d’automne précédée et suivie de l’aigre haleine des aubes et des soirs. »



Mais stop ! Stop ! C’est lourd ! C’est trop ! Pitié !

Est-il vraiment nécessaire de faire aller verbes, noms, adjectifs par deux voire plus ? Craignent-ils donc la solitude ?



En plus de ça, l’auteur a la maladresse de placer dans ses dialogues des informations qui n’ont rien à y faire, ce qui rend ces dialogues lourds et absolument pas naturels.



Je suis quand même parvenue à aller au bout de ma lecture par curiosité mais je renonce à lire le deuxième tome. J’ai lu trop de bons romans historiques qui m’ont vraiment enthousiasmée pour pouvoir apprécier celui-ci malgré sa rigueur historique.


Lien : http://booksandfruits.over-b..
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Le jeu de la tentation

Gentilly, près de Paris, 1266. Les lecteurs qui aiment les récits du moyen âge vont se régaler, car comme d'habitude, avec Jeanne Bourin, c'est très bien écrit !

Marie est maître enlumineresse. Son artisanat, avec sa petite équipe, fonctionne bien. Jeanne Bourin se délecte de mots de l'époque et de mots du métier pour nous plonger dans cette atmosphère.



« Il faut avouer que je suis accablée de soucis, se dit Marie. Entre l'éloignement qu'Aude me témoigne, l'accident de cette pauvre Agnès et le désespoir de Thomas, la difficulté que j'éprouve à discerner la nature véritable de mon attachement envers Côme, ses sollicitations de plus en plus pressantes pour que j'accepte de l'épouser, mon travail et son cortège de tracas, je ne sais plus où j'en suis ! Et voici à présent que, sans que je puisse l'aider en rien, mon père s'éteint là, sous mes yeux ! »



C'est vrai, pourquoi sa fille Aude, 9 ans, s'éloigne t-elle de sa mère ?

La physicienne va t-elle « réparer » Agnès ?

Le neveu de Marie, Thomas, va t-il guérir du mal d'amour pour sa bien aimée ?

Que va t-elle faire elle-même, car si elle épouse le riche Côme, ne « disparaîtra t-elle » pas socialement ?

Qu'est ce que "la tentation" ? La tentation de Marie pour Côme ? Mais aussi la tentation de Thomas pour Agnès ?



Vous le saurez en lisant ce captivant roman historique, dont je n'ai récupéré, à la mairie, que le tome II !
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La chambre des dames

Un roman captivant, qui est aussi un énorme coup de coeur. Et ceci pour différentes raisons, très bien documenté ce livre nous permet de faire une incursion au 13 ème siècle pendant le règne de Louis IX (futur Saint-Louis) ou la vie quotidienne d'une famille bourgeoise et les moeurs de l'époque y sont disséquées. Et puis on y découvre aussi des amours dont les degrés sont divers, livrant même certains de ses héros à une passion magnifique par sa puissance, mais dévorante voire dévastatrice, où se mêlent violences, deuils, chagrins, jalousies, dépressions, folies, pénitences, adultères... Malgré le poids de la religion, très fort pendant le Moyen-Age, une jeune femme perdra son âme et risquera sa vie terrestre, parce qu'elle n'a pas la force morale de choisir entre deux hommes, son jeune mari trouvère sensible et doux l'aimant d'un amour sage, et son amant tumultueux, possessif, beaucoup plus affirmé et sensuel, et totalement fou d'amour...

Confrontée à la même situation, à n'importe quelle époque, quelle femme digne de ce nom ne perdrait-elle pas la tête?

Si vous pensez comme Aragon "Heureux celui qui meurt d'aimer", ce roman de Jeanne Bourin est fait pour vous!
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La chambre des dames

C'est l'histoire de la famille d'un orfèvre à Paris qui a 6 enfants. Le père beaucoup plus âgé que sa femme est devenu impuissant et souffre de ne pouvoir satisfaire les besoins de celle-ci. De son côté, son épouse l’aime beaucoup mais est frustrée. Elle lutte contre ses envies qui la brûle et est très attirée par le cousin de son gendre. De son côté, le jeune homme tombe éperdument amoureux de la femme de son cousin le jour de ses noces où il la voit pour la première fois.



Cet amour sera si violent qu'il va générer énormément de malheurs et faire souffrir effroyablement les amants. On découvre aussi les coutumes médiévales et, les événements qui vont engendrer et bouleverser le cours de la vie de cette famille.



Le lecteur sera entraîné dans cette tornade comme s'il vivait à cette époque et il sera enchanté de sa lecture !

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Les Pérégrines

Challenge Solidaire



Jeanne Bourin, bien connue des amateurs de romans médiévaux, s'est spécialisée dans la présentation de sa période de prédilection par le biais de destins de femmes.

Comme son titre le laisse entendre, Les Pérégrines racontent la longue marche de la première croisade par les femmes de la famille de Garin le parcheminier, tous partis de leur Chartres natale afin de reprendre Jérusalem et les sanctuaires sacrés du christianisme aux sarrasins.



La petite histoire ici met ses pas dans la grande, et l'on croise Godefroy de Bouillon, Alexis Comnène ou Bohémond de Tarente aux côtés des personnages nés sous la plume de l'écrivaine. Si Jeanne Bourin explicite les faits et éléments historiques avec le plus de justesse possible, elle n'en devient pour autant jamais pesante. Avec sa construction romanesque classique et une écriture élégante, elle nous entraîne sur le chemin de la Ville sainte. Un chemin qui n'est pas parsemé de roses, loin s'en faut. On dit que la foi soulève les montagnes, ici elle déplace des dizaines de milliers de chrétiens à l'appel du pape Urbain II de 1095. Non seulement des chevaliers et hommes d'armes mais aussi une foule de petites gens persuadés d'accomplir la volonté divine...



Les descriptions foisonnent dans ce roman, que ce soit les merveilles architecturales de Constantinople ou les massacres/batailles pour reprendre les diverses cités sur le chemin de Jérusalem. La route est semée d'embûches... et de cadavres, chrétiens comme musulmans, par le fer, la faim, l'épuisement ou les maladies. Il est sidérant, ici comme dans trop d'exemples que nous fournit l'actualité, de constater ce que la ferveur fanatique peut produire. Si le courage et la détermination des croisés, hommes, femmes, enfants, à avancer en dépit des périls constants et de l'extrême fatigue peut susciter mon admiration, les mises à mort, les sacs et les ravages au nom d'une foi me révulsent, quelle qu'elle soit. Même si je tiens néanmoins compte du contexte et du recul historique.



En conclusion, un roman qui se lit avec intérêt et plaisir. A suivre désormais avec la suite de ces Pérégrines, Les Compagnons d'éternité.
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Les Pérégrines

Des croisades et des femmes amoureuses, pages d'histoire chrétienne méconnues....



Après « La Chambre des Dames », où l'historienne avait réhabilité le moyen-âge, Jeanne Bourin s'attaque aux Croisades dans ce livre publié en 1989.



On glorifie les grandes batailles, mais on oublie souvent tout ce qui entourait ces grands déplacements de population. L'auteur nous raconte la vie quotidienne des gens qui accompagnaient les armées, par ferveur religieuse ou pour suivre leur suzerain.



Je ne suis personnellement pas très à l'aise avec le fanatisme religieux de l'aventure guerrière des croisades, on est bien loin de « Aimez-vos ennemis... ». Par contre, cela fait indéniablement partie de notre passé...



Pour les amateurs de fresques historiques, un récit d'amour, de guerre et de foi...

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Le jeu de la tentation

"Le jeu de la tentation" est la suite, quelques quinze ans plus tard, de la célèbre et flamboyante "Chambre des dames". Précédemment, j'ai déjà pu apprécier le style de Jeanne Bourin, spécialiste de la fiction médiévale romanesque, dans "Le grand feu" et "Les pérégrines". C'est donc en terrain connu que je me suis aventurée.



Jeanne Bourin fait partie de ces écrivains érudits et passionnés par leur sujet, une génération de gens de lettres qui s'est appliquée à rendre au Moyen-Age ses "riches heures" et à lui conférer auprès du grand public des lettres de noblesse. La narration, extrêmement détaillée et quasi documentaire, s'en ressent dans la sublimation qu'elle engendre : le quotidien des Brunel, ces "bons bourgeois de Paris vivant sous le règne de ce bon roi Saint-Louis", apparaît dès lors comme auréolé d'infinis raffinements avec une place toute particulièrement accordée à la cuisine et aux repas, un autre domaine cher à l'auteure. Franchir le seuil de la demeure des Brunel, c'est entrer dans une bulle protégée (malgré des aléas et des rebondissements pas toujours désirables) où le Moyen Age semble un âge d'or certes rude mais révélateur de l'hégémonie d'une civilisation. Cet angle est très subjectif et glorifie notre histoire en faisant l'impasse sur la partie immergée de l'iceberg : les croisades, la question, l'obscurantisme entretenu par le clergé, les abus des puissants, le servage des non-possédants, etc. Partant de là, on adhérera ou pas aux romans de Jeanne Bourin.



Historienne de formation, je n'ai pas trop de mal à prendre du recul avec cette dimension et à faire la part entre la fiction délectable et la réalité arrangée. J'ai ainsi pris grand plaisir à lire "Le jeu de la tentation" pour l'évasion de son récit, sa galerie de personnages, la description des coutumes et traditions et le style très soigné de l'auteure.



Le roman n'échappe pas à quelques longueurs contrebalancées par quelques ellipses. Jeanne Bourin est une auteure qui aime prendre son temps et qui chérit les développements.





Challenge MULTI-DEFIS 2022

Challenge ABC 2022-2023

Challenge PAVES 2022

Challenge SOLIDAIRE 2022

Challenge COEUR d'ARTICHAUT 2022

Challenge XXème siècle 2022
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Très sage Héloïse

Héloïse d'Argenteuil est née en 1100. Orpheline, elle est élevée par son oncle Fulbert, qui est très fier de son érudition.

Cependant, à 16 ans, elle croise le regard du célèbre Abélard, 38 ans, philosophe et théologien de renom, régent des Écoles de Paris. Le coup de foudre est simultané, ... mais oncle Fulbert veille...

.

Bon...C'est un roman d'amour, certes ;

mais plus que ça : c'est un roman d'une passion aveugle ;

mais encore plus que ça : Jeanne Bourin nous entraîne non seulement dans les complexités des âmes des trois protagonistes, mais qui, en plus combattent avec les préjugés de l'époque, en tenant compte de la force de l’Église, au XIIè siècle !

Le seul bémol que je fais à cette œuvre, ce roman historique, c'est un manque de dialogues qui le rendrait plus vivant. Mais je comprends la stratégie adoptée par l'auteure. Elle alterne les chapitres narrant, de l'extérieur, l'agonie de la mère supérieure du Paraclet, Héloïse, 64 ans, aux chapitres où évolue sa pensée et ses souvenirs lors de cette agonie. D'ailleurs Héloïse de 64 ans se raidit au moment où elle pense au moment où, à 19 ans, Abélard lui demande de se faire religieuse à vie.

.

« Pardon, Seigneur, j'aime Abélard plus que Vous ! »
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Très sage Héloïse

Je ne connaissais pas du tout Héloïse d'Argenteuil ni Pierre Abélard.



Héloïse d'Argenteuil est sur son lit de mort et se repasse le film de sa vie. Elle s'adresse souvent à l'amour de sa vie, Pierre, en le tutoyant. Ce qui est très touchant.



Héloïse est née en 1100. Orpheline, la jeune fille s'installe chez son oncle Fulbert. Héloïse est une jeune fille particulièrement instruite et érudite. Elle fait la fierté de son oncle.



Cependant, à 16 ans, elle croise Pierre Abélard, 38 ans, qui est un célèbre philosophe et théologien. L'homme sous prétexte de donner des cours à Héloïse se fait embaucher par l'oncle et vit sous leur toit.



Très vite, une passion naît entre Héloïse et Pierre.

Passion qui ne pourra pas rester secrète longtemps surtout qu'un enfant est en route.

L'oncle est furieux.

Les amoureux s'enfuient et se réfugient chez la soeur de Pierre.

Après l'accouchement, Pierre et Héloïse rentrent sans l'enfant.



Suit une série de sacrifices subis par Héloïse: un mariage secret, puis suite à une terrible agression de Pierre par des hommes de main de Fulbert, l'entrée au couvent.



Dans cette histoire, je n'ai pas ressenti l'amour de Pierre pour Héloïse, à la rigueur une grande attirance physique. Plusieurs fois il lui a demandé des sacrifices inhumains. S'engager dans les ordres alors qu'elle n'a pas la vocation et qu'elle n'a pas vécu (elle a 19 ans !).



J'ai trouvé Pierre très égoïste.

La laissant 10 ans sans lui donner de nouvelles !



Héloïse, toutes ces années, ne cessera d'aimer Pierre. Elle s'occupera en devenant l'abbesse du monastère du Paraclet.



J'ai trouvé cette histoire très triste et le comportement de Pierre m'a fait bouillir de colère. Je sais l'histoire se passe au Moyen Age mais quand même, faire subir à la femme qu'on aime toutes ces épreuves, ça me dépasse.













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Les recettes de Mathilde Brunel : Cuisine m..

« Chez maître Brunel, la chère était bonne, la table réputée... »

C'est après le succès de "La chambre des dames" que Jeanne Bourin a décidé, pour répondre aux nombreuses sollicitations de ses lecteurs, d'écrire cet ouvrage dédié à la gastronomie du Moyen Âge. Joliment réédité fin 2010 par Flammarion, avec reliure à l'ancienne, tranche dorée et de joyeuses enluminures à chaque chapitre, ce grimoire de recettes a de quoi ravir notre appétit de connaissances et nos papilles.



L'introduction offre quantité d'informations sur la vie quotidienne, les goûts et les coutumes de nos ancêtres du XIIIe siècle qui, contrairement aux idées reçues, ne négligeaient ni confort, ni propreté et veillaient au raffinement des mets. Y est aussi précisé le sens initial de certains termes encore employés aujourd'hui. Les "potages", par exemple, « étaient tout autre chose que ce que nous appelons de la sorte. Il s'agissait alors de viandes et de légumes cuits ensemble dans des pots (d'où leur nom), ce qui les différenciait des rôts. Ils étaient beaucoup plus proches de nos potées que de la soupe à laquelle nous nous sommes accoutumés. »



Pâté de champignons, purée de fèves, œufs heaumés, brochet au gingembre, anguille renversée, civet de chevreuil, mistembec, blanc-manger, sauce paresseuse, verjus... Les recettes, nombreuses et variées, sont pour la plupart tirées du "Ménagier de Paris" ou du "Viandier de Taillevent". Citées en vieux français, parfois en latin, elles sont ensuite traduites et adaptées de manière simple et pratique. Il se trouve même en fin d'ouvrage une petite liste de trucs et astuces qui, entre autres tours, vous apprendra comment réaliser de la poudre aphrodisiaque à base de carcasses d'écrevisses. Il suffit d'y croire, n'est-ce pas ?



Bon, je vous laisse pour aller déguster mon lait d'amandes... en espérant vous avoir mis l'eau à la bouche et, au passage, donné envie de (re)lire "La chambre des dames".
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La Dame de Beauté

Découvrir ou redécouvrir la vie d' Agnès Sorel c'est replonger dans l'Histoire de France, dans l'histoire des Valois en cette fin du XVè .

Agnès Sorel , fille d'honneur d'Isabelle de Lorraine, duchesse d'Anjou, rencontre Charles VII alors qu'elle a tout juste 21 ans. Charles VII tombe fou amoureux de cette ravissante jeune fille, aussi belle qu'elle est intelligente. Peu à peu elle va devenir la maitresse officielle du roi , sa confidente, sa conseillère mais surtout être celle qui lui redonne confiance en lui et lui fait découvrir bonheur et joie de vivre.Grâce à elle Charles VII est et demeure victorieux.

Jeanne Bourin nous entraine dans le sillage d'Agnès, nous fait partager ses 7 courtes années de pleine gloire amoureuse avant que la mort n'intervienne, maladie, empoisonnement qui sait?

Jeanne Bourin, médiéviste de talent , a permis à beaucoup de lecteurs à travers romans, et biographies de découvrir le Moyen-Age . Elle a été l'une des pionnières du roman historique tel que nous le connaissons de nos jours. La Dame de Beauté est un parfait exemple de son talent de conteuse.
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Les amours blessées

J'ai adoré ce roman que j'ai lu il y a un bon moment déjà !

J'aime beaucoup l'écriture de Jeanne Bourin .

Je ne me souviens pas avoir été déçue par la lecture d'un de ses romans.

Les amours de Pierre de Ronsard et Cassandre nous sont ici contés.

J'ai voyagé, découvert un Ronsard différent, encore appris sur la Renaissance, ses us et coutumes, pauvres femmes de cette époque !

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Le jeu de la tentation

Suite de "La Chambre des Dames", ce roman est aussi passionnant et bien écrit que le premier tome. Il nous emmène une nouvelle fois dans le Paris du 13 ème siècle, dans le monde des artisans et des corporations. Ce texte évoque aussi la dernière croisade du roi Louis IX (Saint-Louis) et sa mort. Ce roman traite aussi d'amours contrariés, et de la violence qui se développe dans certains quartiers de Paris, par exemple le cimetière des Innocents, zone de non-droit qui est un repère de truands.

Un excellent livre, bien documenté, dont je conseille la lecture.
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La chambre des dames

Certainement un livre que je vais relire.

L'histoire n'est pas forcément le point le plus fort mais elle est tellement bien racontée qu'on a toujours envie d'avancer. Ce qui est vraiment magique est le cadre, l'atmosphère, les détails de la vie quotidienne (au Moyen Age), les noms des rues de Paris (qui existent encore), la description des fêtes, des vêtements, des intérieurs, des plats. Si en plus elles sont véridiques (comme parait l'indiquer la préface signée par une médiéviste reconnue) cela permet un merveilleux voyage dans le passé. Ce Moyen Age là n'est pas effrayant. Il n'y a pas la peste, des tortures ou de la misère extrême. C'est un peu dans les romans de Jane Austin sur l'époque victorienne : ce n'est pas que cela n'existait pas mais ce n'est pas ça qui nous intéresse…

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