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Critiques de Jeffrey Eugenides (324)
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Virgin suicides

⭐️ L'intrigue ⭐️



Quand Cecilia, la plus jeune fille de la famille Lisbon, se défenestre volontairement, l'image de la famille parfaite vole en éclats. Et ce n'est que le début...



⭐️ Mon avis ⭐️



Voilà longtemps que je n'avais pas ressenti un tel intérêt pour un roman.



Tout d'abord, l'histoire est captivante autant que terrifiante.



Dès les premières pages du livre, le lecteur sait ce qui est arrivé aux sœurs Lisbon, et plus la lecture avance plus on a le sentiment que c'était inéluctable.



On voit jour après jour, la vie de la famille perdre sa lumière, l'étau se resserrer inexorablement autour des soeurs survivantes, le déni, la dépression puis l'indifférence au monde toucher les parents.



Les voisins, les amis, les professeurs, tout le monde subodore que ça va mal finir mais on ne sait pas quoi faire.



Car qui sait ce qui se passe réellement dans la tête des ados ?



Personne. Et c'est ça qui est terrifiant.



Et même si on se dit qu'on aurait agi d'une manière totalement différente de celle des parents Lisbon, est-ce que cela aurait suffi ? Rien n'est moins sûr.



De quoi faire réfléchir !



Ensuite, la forme. J'ai particulièrement apprécié le parti pris de l'auteur de ne jamais faire parler les soeurs de ce qu'elles ressentaient mais de nous montrer comment elles agissaient ou réagissaient, nous laissant toute latitude pour faire le lien ou non avec le suicide de leur sœur.



J'ai aussi beaucoup aimé la narration en flash-back qui nous conduit invariablement au pire.



Et pour finir, je tiens à dire que tout cela ne fait pas de Virgin Suicides un roman triste.



C'est un roman sur la jeunesse et l'adolescence, une période douce-amère, mélancolique, que l'on traverse comme on peut.



⭐️ Conclusion ⭐️



Un roman mélancolique et intemporel sur la jeunesse qui se lit d'une traite et interroge pendant longtemps.



Une lecture incontournable.
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Virgin suicides

Dès le titre, dès les premiers mots, tout est dit. “Le matin où ce fut au tour de la dernière des filles Lisbon de se suicider - c’était Mary cette fois-là, et les somnifères, comme Therese - les deux infirmiers arrivèrent à la maison en sachant exactement où étaient le tiroir des couteaux, et le four à gaz, et la poutre dans la cave où on pouvait attacher une corde.” Voilà donc l’histoire de cinq gamines qui n’ont pas perdu de temps avec la vie.



Pour raconter cette tragédie adolescente, Jeffrey Eugenides choisit un narrateur collectif. Un “nous” cent pour cent masculin derrière lequel se cachent des garçons du voisinage de cette banlieue bourgeoise. Ils s’adressent au lecteur, des années après les faits, rassemblant leurs souvenirs sporadiques, mais aussi des photos, des témoignages, le dossier de l’hôpital, le rapport du psychiatre, un journal intime, des lettres. Tout ce qui pourrait leur permettre de comprendre, au moins un peu, ces adolescentes qui les fascinent tant. “Vous pouvez lire l’article si vous voulez, nous l’avons versé au dossier comme pièce à conviction numéro 9.”



Mais ils ont toutes les peines du monde à les cerner, ces blondinettes vaporeuses, ces anges charnels, ces créatures fiévreuses - des jeunes filles, en fait. Ils n’ont accès qu’à des fragments de leurs vies de recluses dans la maison familiale, tenue par une mère rigide et un père démuni. Ils observent - et le lecteur aussi - leurs fenêtres embuées ; ils respirent, presque effrayés, leurs effluves femelles ; ils écoutent, bouche bée, leurs voix mêlées. “Qui savait qu’elles parlaient tant, avaient tant d’opinions, désignaient le monde de tant de doigts tendus ?”



Au médecin qui la sermonne - “tu n’as même pas l’âge de savoir à quel point la vie peut devenir moche” -, la plus jeune répond “on voit bien, docteur, que vous n’avez jamais été une fille de treize ans.” Jamais ils ne comprendront. Ni les médecins, ni leurs parents, ni les garçons de leur âge. Une intuition néanmoins : peut-être leurs suicides étaient-ils “un refus simple et raisonné d'accepter le monde tel qu’il leur était proposé, si plein de défauts.” Un monde décadent, où l’on n’a plus qu’à subir le mouvement meurtrier du temps et se construire une histoire avec laquelle vivre, dans la mélancolie du restant des jours.
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Virgin suicides

Un très beau roman qui parvient à aborder un thème délicat avec une grande subtilité. Michigan, années 1970. M. Et Mme Lisbon, un couple d'américains moyens, ont quatre filles. Monsieur est un petit bonhomme insignifiant tandis que son épouse est dévote et très conservatrice. Et les gamines, là-dedans? Fatalement, elles étouffent. Et cela finira mal.

Très bien écrit, avec un parti pris original que constitue la narration à la première personne du pluriel, ce roman est une petite merveille de sensibilité qui vous laisser un arrière-goût amer et dérangeant.
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Virgin suicides

Cecilia, Mary, Bonnie, Lux et Thérèse. On les appelait les sœurs Lisbon, mais ça c’était avant.



Avant que Cecilia ne mette fin à ses jours. Avant que la famille Lisbon se cloitre et se retire peu à peu du monde. Avant que les filles absentes deviennent une obsession pour leurs amis-adolescents amoureux. Avant que leurs appels au monde résonnent moins fort que le rejet de celui-ci.



« Ces filles ont un brillant avenir devant elles. L’autre aurait fini par devenir dingue. »



Dans Virgin suicides, Jeffrey Eugenides – traduit par Marc Cholodenko – nous plonge dans les traumas de l’adolescence vus des faubourgs de Detroit, entre parents qui en craignent les effets chez leurs filles, et enfants qui tentent d’en user sans en trouver les clés.



Écrit comme une enquête a posteriori alignant les pièces à conviction du drame annoncé, Virgin Suicides est une dénonciation de l’enfermement qui ne peut mener qu’au dérangement, au désespoir et à l’autodestruction, quand bien même autrui vous tend la main.



Malgré tous ces garçons qui guettent la nuit le moindre signe venu des fenêtres des filles, malgré les messages des filles envoyés en mode bouteilles à la mer, leurs appels semblent vains. Mais veulent-elles finalement être entendues ?



« Les tortures qui avaient tourmenté les filles Lisbon se condensèrent en un refus simple et raisonné d’accepter le monde tel qu’il leur était proposé, si plein de défauts. »



Un livre grave, dont la deuxième couche d’après-lecture continue d’alimenter la réflexion…



(Et non, je n’ai pas vu le film).
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Le roman du mariage

Ce roman d'initiation appartient au genre dit "college novel". Madeleine, étudiante bourgeoise, s'éprend de Léonard, garçon brillant mais souffrant d'une grave dépression. Elle finira par l'épouser. Pendant ce temps, Mitchell, étudiant passionné par la théologie et la spiritualité, est lui aussi amoureux de Madeleine.

C'est un roman de l'entrée dans l'âge adulte avec la perte des illusions que cela entraîne. Comme les personnages de Jane Austen, romancière à laquelle Madeleine consacré ses travaux universitaires, la jeune fille devra vivre des épreuves douloureuses et se défaire de certaines illusions pour devenir adulte.

Le style est de qualité malgré quelques longueurs et l'auteur nous fait revivre certaines scènes à plusieurs reprises en variant les perspectives narratives.
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Middlesex

Roman lu pour un cours suivi à l'université. Psychologie culturelle et du genre. Le cours commence le 8/2. Le livre est sujet d'examen.



J'avoue que ce n'est pas du tout ma tasse de thé : saga familiale et immigration entre 1922 et 1980.

Evidemment, le thème principal n'est pas l'immigration mais plutôt l'hermaphrodisme de l'auteur qui nous raconte sa vie;



Le style est sympa parce que l'auteur nous parle et nous interpelle. Nous explique sa vie et surtout celle de ses ancêtres.

Personnellement, j'adore qu'on me raconte des histoires, ça tombe bien.

Elle n'est pas de celles que j'écoute sans fin, mais elle m'a plu tout de même.

C'est 666 pages (si!) et vraiment, c'est bien écrit, bien amené et surtout super documenté.

je vais me permettre de citer un autre lecteur " Laurence64"

"Ce gros roman, aussi bourratif qu'un pudding et aussi digeste qu'un bouillon de poule, mélange cuisine traditionnelle (épopée familiale de la Turquie grecque aux Etats-Unis) à la nouvelle cuisine (l'hermaphrodisme mis à nu par la science)."



Sa critique dit tout ce que je pense mais vachement mieux.



Une partie m'a marqué bien fort, le moment où Callie lit son dossier médical.

Seule, livrée à elle-même sans que le Docteur n'y pense...



Devez-vous le lire?

je n'en sais rien. Je suis contente de l'avoir lu.

Contente d'avoir découvert l'auteur de cette manière.

Mais est-ce que je pense que tout le monde doit le lire?

je n'ai pas de réponse.



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Virgin suicides

Un chef d’œuvre !

Rares sont ces livres si envoûtants de par ces histoires si tragiques… Un ouvrage à la fois sombre mais également poignant dans lequel on retrouve des jeunes filles capables du meilleur comme du pire. Cloisonnées, brisées par un entourage familial stricte et sévère.

Le récit fait à la fois la critique de la pression médiatique américaine mais aussi le dégoût avec lequel ces cinq jeunes sœurs affronte la vie et le plaisir avec lequel elles affrontent la mort. Virgin Suicides n’est pas un libre d’amour ni un livre sur la mort ni sur la jeunesse. C’est tout à la fois et pourtant à la fin il n’en restera rien. Ce livre est un sensationnel conte philosophique et la lecture en vaut largement le détour…
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Le roman du mariage

Je me devais d’ajouter une critique plus que négative sur ce livre absolument immonde que j’ai été forcée de lire pour mon cours de LGC l’année dernière et qui m’a absolument dégoûtée de cette matière !!!!!!!!! si je suis partie en master de littérature française ce livre y est pour beaucoup !!

Absolument degueulasse, un rapport vraiment très étroit avec le roman du mariage (puisqu’on l’étudiait en rapport au genre du roman du mariage, en lien avec les affinités électives de Goethe, Raison et Sentiment d’Austen et Corinne ou l’Italie de Staël…) bref, un apport contemporain inutile et qui sert davantage d’excuse à ce dévergondé d’auteur d’assouvir des fantasmes chelous à travers ses livres..

Passez votre chemin sur cette lecture inutile qui vous donnera plus l’impression de perdre votre temps qu’autre chose, malgré les nombreuses références culturelles (mal placées) qui servent surtout à l’auteur à se sentir intelligent.
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Des raisons de se plaindre

Des raisons de se plaindre est la première collection de nouvelles d’Eugenides, 10 nouvelles de très bonne facture, solides, non tant par le style que par le contenu, riche de significations, intéressant les classes moyennes et les drames de la maturité, écrites à travers une trentaine d’années: des vies en crise par mauvais choix provoqués par l’argent ou le sexe. Certaines des nouvelles sont anciennes et avaient déjà été publiées; elles s’échelonnent entre 1988 et 2017 (seule année avec deux nouvelles).



L’auteur Eugenides est sensible et sait si bien approfondir les pensées de quelques pères et de quelques maris. Presque toutes ses histoires sont des drames domestiques.



Les thèmes ne se répètent pas et sont très divers. Je les ai toutes appréciées, surtout quand une note d’humour perce dans un récit qui n’a rien de léger. La thématique parle de gens bons qui succombent aux tentations et diverses pressions; en général ils agissent mal.



Les râleuses raconte une longue amitié entre deux femmes, Della et Cathy, ayant une vingtaine d’années de différence d’âge; elles se ressemblent peu et traînent des casseroles toutes les deux, mais restent proches et empathiques. Quand l’aînée, Della atteint ses 88 ans, elle est diagnostiquée Alzheimer et ses enfants la placent en EPHAD médicalisée. C’est Cathy qui va l’aider et l’appuyer dans cette dernière étape.



Par avion est une nouvelle tragi-comique où le protagoniste est Mitchell, déjà aperçu dans Le roman d’un mariage, parti en Thaïlande suivant une inspiration métaphysique, mais là bas il attrape une tourista carabinée. Cette nouvelle avait été sélectionné en 1997 par l’éditrice Annie Proulx parmi les meilleures nouvelles de l’année.



Mauvaise poire est aussi un récit tragi-comique où Tomasina, la protagoniste a ses 40 ans décide vaille que vaille de faire un enfant.



Musique ancienne relate le dilemme de Rodney, spécialiste du clavecin, versé dans des auteurs peu connus et qui vit un calvaire économique.



Multipropriété raconte les affaires ratées d’un père qui n’arrête pas de spéculer sur l’immobilier. En dernier, il a investi dans un vieil hôtel au bord de l’eau qu’il va transformer en « résidence de luxe ». Les péripéties sont trop drôles et il y a une scène hallucinante provoquée par son homme de confiance, Buddy.



A qui la faute? est l’histoire de Charlie D. qui a épousé une femme allemande qui l’a sollicité pour un mariage blanc, car elle voulait obtenir la Green Card (qui permet de rester aux USA). Des années plus tard alors qu’ils ont deux enfants, leur mariage tourne en fiasco et le couple voit une psy afin de rétablir leur relation…Cette nouvelle on va la retrouver en partie dans Le roman d’un mariage de 2002.



La vulve oraculaire est l’histoire qui m’a plu le moins. Un scientifique de renommée internationale, le Dr Peter Luce, sexologue spécialisé dans l’intersexualité humaine, se rend dans une peuplade primitive afin d’étudier leurs moeurs en voulant publier un article remarquable pour se venger d’une collègue qui l’avait humilié par un paper qui le mettait en question…Le Dr Peter Luce va réapparaitre dans l’excellent roman Middlesex.



Des jardins capricieux où un joyeux hobereau accueille dans sa vaste demeure d’Irlande deux jeunes américaines qui visitent le pays; l’une est belle, l’autre est moche. C’est le début d’une expérience pour plusieurs personnes.



Fondements nouveaux est drôle et terrible à la fois : c’est l’histoire du pauvre Kendall…



Sujet de plainte relate la mésaventure arrivée à un professeur universitaire qui se fera piéger par une jeune femme, laquelle visait à échapper à son destin de femme soumise. C’est le choc des cultures et les situations de détresse que l’on peut rencontrer. C’est la nouvelle la plus longue avec 50 pages.
Lien : https://pasiondelalectura.wo..
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Virgin suicides

Ce petit roman qui a connu une première publication chez Plon dans les années 90 sous le titre Les vierges suicidées a retrouvé un regain d'intérêt après l'adaptation de Sofia Coppola (et à ce jour, peut-être le seul de ses films qui ne soit pas pénible à revisionner) a eu un impact si fort, par sa bande-son mélancolique signée Air, son esthétique évanescente et pastel, la révélation de Kirsten Dunst et sa douceur contemplative qu'il en fait presque oublier le roman qui en a offert le matériau d'origine.



Nous y suivons l'enquête "in memoriam" de l'un des anciens voisin et camarade de classe des fascinantes sœurs Lison, cinq filles aussi mystérieuses que blondes, étouffées par une mère bigote et un père dépassé par la moiteur de gynécée de sa maison. A travers de nombreux souvenirs matériels (les "pièces à conviction" numérotées photos, magazines, objets etc. récupérés après le drame) et immatériels (les souvenirs inlassablement ressassés pour tenter d'expliquer le suicide en cascade de cette fratrie), Jeffrey Eugenides raconte une obsession où se mêlent tant les affres de l'adolescence qu'une féminité corsetée qui ne demande qu'à s'épanouir.



L'écriture précise et presque tendre sied à cette histoire dont l'issue nous révélée dès le début et dont le but est d'essayer de reconstituer les pièces d'un impossible puzzle. Si ce roman se lit bien, de part sa brièveté et sa narration se lit bien, et offre de jolies réflexions, il se révèle étonnamment fade à côté du film qui en as été tiré et dont les images n'ont rien perdu de leur force visuelle et narrative. Sofia Coppola avait en outre réussi à retirer le gras et les digressions du roman pour se concentrer sur l'essentiel...
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Virgin suicides

Plus suicide que virgin si vous voyez ce que je veux dire 😉

Jeffrey Eugenides nous livre dans son roman une description d'une éducation puritaine tuant une jeunesse enthousiaste. J'ai pas grand chose à dire sur ce roman. Sa principal qualité ne serait-elle pas d'avoir donné vie au chef d'œuvre de Sofia Coppola du même nom ?

Avec prestance, Killian
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Middlesex

Malgré un résumé très attrayant, je n'ai pas plus accroché que ça à l'histoire. Pourtant, la lecture est fluide, belle. Je vais continuer à lire cet auteur. J'ai beaucoup de mal à lire en ce moment. Ça reviendra rapidement enfin je l'espère. Besoin de renouveler les lectures avec de nouveaux auteurs.
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Virgin suicides

Même si j'ai découvert et adoré le film avant de lire le roman, ça ne m'a pas empêché d'apprécier ce roman. Bien que dôté d'une structure un peu complexe au premier abord, j'y ai retrouvé toutes les saveurs qui m'ont touché lors de mon premier visionnage du film de Sofia Coppola.
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Virgin suicides

J'ai vu le film, adolescente, avant de découvrir récemment qu'il avait été adapté d'un livre.

Et quelle découverte !

La prose de Jeffrey Eugenides est fluide, belle et magnétique.

Elle sert à merveille l'histoire des soeurs Lisbon, et la fascination qu'elles exercent sur tout un voisinage.



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Virgin suicides

On sait dès le départ que les filles vont mourir. Au fil du roman, on est intrigué par ce qu’elles font et ce qui ce passe dans cette maison. On se met à la place des garçons et on veut enquêter avec eux pour découvrir le secret des filles Lisbon. Au final, on n’en saura pas plus et on envisage toutes sortes de possibilités.

Le roman est très bien tourné car ce n’est que dans les dernières pages qu’on découvre comment elles vont imaginer le stratagème pour mourir. Pourtant, on croit qu’elles vont s’en sortir même si on sait qu’elles vont se donner la mort.

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Virgin suicides

Contrairement au film auquel j'avais beaucoup aimé, le livre ne m'a pas vraiment enchantée. J'ai trouvé le livre légèrement indigeste et ennuyant. Dommage car je m'attendais à quelque chose de plus prenant. En ce moment, la lecture est peu difficile, ça va revenir
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Des raisons de se plaindre

DES RAISONS DE SE PLAINDRE de JEFFREY EUGENIDES

10 nouvelles par l’auteur de Virgin Suicides et Middlesex

Cathy rend visite à Della, 88 ans, dans une maison de retraite, elles se sont connues aux Weight Watchers. La tête de Della est comme un puzzle, elles se souviennent de leurs maris, divorces, Della chute dans un magasin, hôpital et à la sortie, elles louent une voiture et quittent tout…

En Inde Mitchell voyage avec Larry, il a la diarrhée, ne veut pas prendre de médocs, il jeûne, il veut affamer les amibes…

Tomasina, la quarantaine, veut désespérément un enfant, avec sa copine Diane elle va mettre en place une stratégie pour récupérer du sperme de ses meilleurs copains…

Rodney joue du clavicorde, sa femme fabrique des souris en peluche, les factures s‘entassent, ils ont des jumelles à élever, Rebecca en a marre des souris, demain c’est la saisie ou rendre le clavicorde…

Son père est dans l’immobilier, il a toujours des projets plus ou moins profitables. Sa mère a des visions de leur futur qui ne l’ont jamais trompé et là, ce qu’elle entrevoit est inquiétant…

Pour avoir couché avoir Cheyenne la baby-sitter, sa femme a obtenu une mesure d’éloignement de 45 mètres de la maison, il est dans le jardin à regarder ses enfants, il pense que c’est 15 mètres la distance de sa condamnation…

Il fût il y a trois ans le grand spécialiste de l’intersexualité humaine avec son célèbre essai « la Vulve Oraculaire » jusqu’à ce que Pappas invalide sa théorie avec une étude faite au Guatemala, il a fui en Irian Jaya chez les Dawats pour prendre sa revanche…

Kendall est l’éditeur de Jimmy dont Piasecki est le comptable. Ce dernier propose un plan à Kendall pour prélever de l’argent sur les comptes du richissime Jimmy…

Il est prof de physique, donne des conférences, un jour il se fait harceler par une belle jeune fille d’origine indienne que sa mère veut marier à l’ancienne. Il résiste mais la chair est faible…

Dans toutes ces nouvelles, globalement très bonnes, il y a effectivement de quoi se plaindre, de ses malheurs, de l’injustice supposer de la vie, de la difficulté à survivre. C’est très drôle et particulièrement bien vu.

EUGENIDES est définitivement pour moi un des grands écrivains contemporains américains. Un vrai plaisir de lecture.
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Virgin suicides

VIRGIN SUICIDES de JEFFREY EUGENIDES

Cécilia la plus jeune, s’était ouvert les veines dans la baignoire avec une image de la Vierge collée sur la poitrine, Mary se suiciderait la dernière avec des somnifères, Cécilia avait 13 ans, Mary, 16. Quand Cécilia sortit de l’hôpital, un psy conseilla à Mr et Mme Lisbon d’assouplir les règles de vie et dès lors la maison fût ouverte et il y eut même une soirée, la première et la dernière. Cécilia passera par la fenêtre pour s’empaler sur la hampe d’une clôture. Rien dans son journal intime ne révélera quoique ce soit. À la rentrée de septembre, Lux, Thérèse, Bonnie et Mary retournent à l’école où leur père est enseignant, Lux semble coucher avec des garçons. Extérieurement, la maison des Lisbon paraît à l’abandon, les feuilles mortes ne sont plus ramassées, Mme Lisbon ne sort plus, se fait livrer les courses, il y aura bien encore une soirée avec des garçons en voiture et Lux rentrera avec deux heures de retard, désormais la maison va se transformer en forteresse jusqu’au dénouement dramatique.

Un roman impressionnant fait de témoignages de voisins, journalistes ou psychologues mais surtout des adolescents du quartier qui vont les observer, rêver d’elles, les fantasmer, les cinq filles Lisbon. Des années plus tard ils essayeront encore de comprendre. Elles sont l’objet de tous leurs désirs, de toutes leurs frustrations. C’est aussi une fine analyse de la pression exercée sur les adolescentes dans ces années là, la mère n’apparaît quasiment pas dans le récit mais on la sent omniprésente. Seul le père, présent mais dépassé, acceptera de parler(un peu) après le drame.

Le film de Sofia Coppola, vu il y a plus de vingt m’est immédiatement revenu en mémoire, inoubliable, si fidèle au roman. Je vous conseille vivement ce livre intelligent et mystérieux.
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Middlesex

MIDDLESEX de JEFFREY EUGENIDES

Calliope Helen Stephanides naît en janvier 1960 de Tessie et Milton, elle sera baptisée et élevée dans la foi orthodoxe. Sa »fabrication »ne fût pas une affaire simple car Milton, qui voulait absolument une fille surveillait le changement de la température de Tessie( selon une théorie soit disant scientifique) qui se produisit au milieu du repas pascal familial et, hop, vite fait au premier étage et on reprend le repas là où on l’avait laissé, avec Chapitre Onze( le premier fils) qui s’interroge encore sur cette parenthèse incongrue. Six semaines plus tard, les gènes font leur boulot sauf une paire de mécréants cachés sur le chromosome 5 qui siphonne l’enzyme arrêtant la production d’une hormone. Et voilà pourquoi, Calliope sera finalement Cal, hermaphrodite. Ceci était visible à la naissance mais voilà, le toubib c’était un vieux grec qui n’y voyait plus très bien mais qui avait tellement aidé la famille quand elle quitta Smyrne le feu aux fesses, les turcs brûlaient tout( en fait les grecs mais c’est une famille grecque qui raconte, alors…)alors on ne pouvait pas prendre un docteur autre que celui ci d’autant que Desdemona la grand mère, déjà vexée d’avoir pronostiqué un garçon, n’aurait jamais accepté ça. Pour comprendre cette histoire il faut revenir en 1922 , à Bursa, Turquie où Desdemona élève des vers à soie avec son frère Lefty. Dans leur fuite ils se font passer pour mari et femme et d’ailleurs, bon, Tessie est leur fille… il parait qu’ils étaient aussi cousins, ce qui sera plus tard le cas de Tessie et Milton qui engendreront Calliope/Cal. Si vous voulez comprendre comment Desdemona en est venue à être mêlée aux émeutes de Détroit en 1967, il vous faudra lire ce bouquin magnifique qui trempe ses racines en Turquie pour les transporter en Amérique jusqu’à créer cet hermaphrodite si touchant. C’est un des meilleurs romans américains de ces dernières années, prix Pulitzer 2003, d’une puissance et d’un lyrisme étonnants qui entrelace les chromosomes et l’inceste pour notre plus grand plaisir.
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Le roman du mariage

Nous sommes début des années 80 et nous suivons les 3 personnages principaux (3 étudiants brillants) l’année qui suit l’obtention de leur diplôme. Seule la 1ère partie se déroule sur le campus de Brown, un campus universitaire très chic de la côte Est des Etats-Unis, entre New-York et Boston, une des universités de l’Ivy League.

Le roman s’ouvre le jour de la cérémonie de remise des diplômes.

Madeleine Hanna, étudiante en littérature, se réveille après une nuit trop courte et trop arrosée. Elle a rompu 3 semaines auparavant avec Leonard Bankhead, étudiant en biologie brillant, séduisant et charismatique mais souvent maussade alternant silences et élans de virtuosité intellectuelle (il souffre de bipolarité). Elle devait le suivre à Cape Cod où Leonard a obtenu un stage dans un laboratoire prestigieux de recherche génétique.

Alors qu’elle s’apprête à déjeuner avec ses parents venus pour l’occasion, elle aperçoit Mitchell Grammaticus et le supplie de venir se joindre à eux. Mitchell est un jeune homme (et prétendant) sérieux et sympathique, un jeune homme fin et intelligent en plein questionnements existentiels et féru de théologie qui se lance dans une quête spirituelle post-universitaire à travers un voyage d’un an jusqu’en Inde.

Dans cette première partie, on revient sur la vie de Madeleine à Brown et donc sur ses relations avec Mitchell et Leonard.

Madeleine jeune femme séduisante issue d’un milieu favorisé et stable, s’intéresse particulièrement à la littérature victorienne. Selon le professeur de son cours intitulé « le roman du mariage : œuvres choisies d’Austen, d’Eliot et de James », « le roman a connu son apogée avec le roman matrimonial et ne s’est jamais remis de sa disparition. À l’époque où la réussite sociale reposait sur le mariage, et où le mariage reposait sur l’argent, les romanciers tenaient un vrai sujet d’écriture (…). L’égalité des sexes, une bonne chose pour les femmes, s’était révélée désastreuse pour le roman, Et le divorce lui avait donné le coup de grâce. Qui utilisait encore le mariage comme ressort dramatique ? » Le mariage ne représente plus le même enjeu littéraire aujourd’hui.

Peut-on encore écrire « un roman du mariage »? Telle semble être l’ambition de l’auteur: il nous offre un roman du mariage contemporain.



« Le roman du mariage » est l’histoire de jeunes gens brillants mais un peu perdus qui découvrent la vie, les échecs et qui, confrontés à la réalité, doivent renoncer à certaines illusions testant les limites de leur connaissance face au réel.

C’est un excellent roman de formation, dense, à la construction subtile et habile, et une lecture particulièrement agréable (grâce notamment à l’humour constant de l’auteur).

Un excellent roman sur cette période si particulière et un peu effrayante où il faut se lancer hors de la scène universitaire et donner une direction à sa vie.

Et un excellent roman pour les amoureux de la littérature, le livre est jalonné de références littéraires.

(Certains passages sont particulièrement savoureux : la description des cours et étudiants de sémiotique, la courte relation de Madeleine avec un certain Danbey, etc.)

J’avais beaucoup aimé ses deux romans précédents, tous deux très différents, et celui-ci ne déroge pas à la règle.
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