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EAN : 9782879299877
304 pages
Editions de l'Olivier (13/09/2018)
3.46/5   75 notes
Résumé :
Ces nouvelles mettent en scène des personnages à un carrefour de leur existence, sans aucun panneau de signalisation pour les aider : un Américain en vacances sur une île déserte qui connaît une illumination bouddhique, un professeur accusé de viol, un ancien amant qui n’approuve pas qu’une femme ait choisi quelqu’un d’autre comme donneur de sperme… Ces personnages tristement humains doivent affronter des forces contraires avec leurs rêves, leurs aspirations à une v... >Voir plus
Que lire après Des raisons de se plaindreVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (28) Voir plus Ajouter une critique
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« Sujet de plainte »

La nouvelle met en scène, avec un style très juste et très maîtrisé, une lycéenne indo-américaine, Prakrti, qui pour échapper à un mariage forcé, va séduire Matthew, venu faire une conférence sur les ondes gravitationnelles dans la petite université de sa ville du Delaware.
Jeffrey Eugenides n'enfonce pas ses personnages plus que nécessaire, la narration est très détachée. Reste que Matthew et Prakrti ne sont pas très sympathiques, ni attachants.
C'est très bien fait, très dans la mesure, sans débordement. Mais j'ai trouvé ça un peu froid, il y a un gros contraste entre la narration très sage et les personnages qui ne le sont pas, comme une mise à distance des émotions que j'ai moyennement appréciée. Je crois qu'en ce moment j'ai besoin d'écritures moins froidement réalistes, qui ne craignent pas les tourbillons, le bazar des sentiments, qui préfèrent aux routes bien droites et bien comme il faut de la raison les chemins un peu tortueux et troubles de l'affectif. J'ai besoin d'écritures plus chaleureuses, ou plus surprenantes.
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Jeffrey Eugenides est un auteur si bon et si rare (seulement trois romans à son actif en vingt cinq ans) que quand un nouveau livre de lui sort, je me jette dessus, même si c'est un recueil de nouvelles.
Surtout si c'est un recueil de nouvelles d'ailleurs, car c'est l'assurance de déguster en concentré le nectar de son talent! A défaut d'être toutes parfaites, ces quelques dix nouvelles portent toutes sa patte si singulière faite d'un cocktail de justesse, d'acuité de regard et d'humour, avec une capacité étonnante à créer en quelques mots une réalité fictionnelle plus vraie que nature.
Outre une nouvelle sur le thème de l'hermaphrodisme annonciatrice de son formidable roman Middlesex, on marche à tous les coups en découvrant ces tranches de vie de gueules cassées de la vie : femme approchant la mort, mari rejeté pour son irresponsabilité , intello cocu de la financiarisation de la société américaine. J'ai particulièrement aimé ce vieil entrepreneur qui court de manière aussi volontariste que pathétique de mirages de fortune immobilière en échecs minables sous les yeux de son fils qui regarde fondre son patrimoine auquel il ne croit plus.
Mention spéciale aussi pour la mise en scène de quatre personnages qui se retrouvent dans une belle maison d'été et dont les aspirations personnelles se croisent sans jamais se rencontrer.
Excellente idée que ce recueil en fait pour découvrir cet auteur tout à fait singulier dans les lettres américaines!
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Quand la vie vous refuse le destin auquel vous avez droit, vous avez bien des raisons de vous plaindre non ?

Ce recueil de nouvelles explore la vie de personnes qui ont tout fait comme il faut, et qui se retrouve pourtant dans une situation terriblement décevante : un mariage d'amour qui finit sur un triste divorce réglé à coups d'avocats ; un grand musicologue endetté jusqu'au cou pour jouer, entre son travail et ses enfants, vingt minutes par soir de son instrument favori ; un éditeur ambitieux qui côtoie le cercle des très riches sans jamais avoir réussi à y entrer malgré des années de sacrifice ; des brillantes études menacées par un mariage arrangé ; etc.

On suit donc ces individus dans leur dernière tentative, un chant du cygne un peu pathétique, pour atteindre la vie qu'ils pensent mériter. Mais il n'y a que dans les films que l'on redresse son avenir à la force du poignet. Dans la vraie vie, c'est la force d'inertie qui gagne, et l'indifférence ou l'incompréhension des autres vient enterrer les derniers espoirs. Même les apparentes victoires laissent une profonde amertume.

Un recueil pas très joyeux donc, vous l'aurez compris. Malgré tout, l'auteur parvient à nous immerger totalement dans ces vies bancales, en quelques lignes à peine. L'espace d'un instant, on ne fait qu'un avec le protagoniste de l'histoire.

Mention spéciale à la nouvelle « Des jardins capricieux » dans laquelle quatre personnes, croyant deviner les intentions cachées de l'objet de leur attention, se ruinent mutuellement leur soirée dans un gigantesque quiproquo.
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On est attiré pour de multiples par un livre. Moi, c'est le nom de l'auteur qui m'interpelait ici . On y ajoute une critique lu ici et je franchis le pas. Avec bonheur.
L'auteur nous offre une dizaine de textes , écrits sur une vingtaine d'années.

Le point commun ? Les personnages sont communs , croqués dans leurs travers quotidiens. Cela pourrait être nous, un membre de notre famille, un voisin. On finit par se reconnaître dans l'une de ses nouvelles (en espérant pour vous que ce ne soit pas dans celle de la dysenterie carabinée en Thaïlande !).
En vrac , une octogénaire livrée à une maison de retraite, une quadra courant après la maternité,des couples surendettés, des investisseurs mal avisés, des professeurs d'université croisant la tentation sur la route des conférences, des célibataires épanouis après leur divorce et d'autres au bord du suicide...
Le style ? Corrosif, sarcastique , plein d'ironie mais très "écrivains de la cote est " . Mélange de Russo, Dee, Frantzen .
Plein de raison de se plonger dans "Des raisons de se plaindre ". S'y retrouver (même s'il ne vaut mieux pas , mais bon tout le monde a au moins rencontré des poils suspects dans sa baignoire ....), plonger rapidement dans une histoire du quotidien, s'enthousiasmer du style de l'auteur .
N'hésitez pas !
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DES RAISONS DE SE PLAINDRE de JEFFREY EUGENIDES
10 nouvelles par l'auteur de Virgin Suicides et Middlesex
Cathy rend visite à Della, 88 ans, dans une maison de retraite, elles se sont connues aux Weight Watchers. La tête de Della est comme un puzzle, elles se souviennent de leurs maris, divorces, Della chute dans un magasin, hôpital et à la sortie, elles louent une voiture et quittent tout…
En Inde Mitchell voyage avec Larry, il a la diarrhée, ne veut pas prendre de médocs, il jeûne, il veut affamer les amibes…
Tomasina, la quarantaine, veut désespérément un enfant, avec sa copine Diane elle va mettre en place une stratégie pour récupérer du sperme de ses meilleurs copains…
Rodney joue du clavicorde, sa femme fabrique des souris en peluche, les factures s‘entassent, ils ont des jumelles à élever, Rebecca en a marre des souris, demain c'est la saisie ou rendre le clavicorde…
Son père est dans l'immobilier, il a toujours des projets plus ou moins profitables. Sa mère a des visions de leur futur qui ne l'ont jamais trompé et là, ce qu'elle entrevoit est inquiétant…
Pour avoir couché avoir Cheyenne la baby-sitter, sa femme a obtenu une mesure d'éloignement de 45 mètres de la maison, il est dans le jardin à regarder ses enfants, il pense que c'est 15 mètres la distance de sa condamnation…
Il fût il y a trois ans le grand spécialiste de l'intersexualité humaine avec son célèbre essai « la Vulve Oraculaire » jusqu'à ce que Pappas invalide sa théorie avec une étude faite au Guatemala, il a fui en Irian Jaya chez les Dawats pour prendre sa revanche…
Kendall est l'éditeur de Jimmy dont Piasecki est le comptable. Ce dernier propose un plan à Kendall pour prélever de l'argent sur les comptes du richissime Jimmy…
Il est prof de physique, donne des conférences, un jour il se fait harceler par une belle jeune fille d'origine indienne que sa mère veut marier à l'ancienne. Il résiste mais la chair est faible…
Dans toutes ces nouvelles, globalement très bonnes, il y a effectivement de quoi se plaindre, de ses malheurs, de l'injustice supposer de la vie, de la difficulté à survivre. C'est très drôle et particulièrement bien vu.
EUGENIDES est définitivement pour moi un des grands écrivains contemporains américains. Un vrai plaisir de lecture.
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critiques presse (3)
Liberation
05 novembre 2018
D’un plat d’artichauts il passe à l’évocation d’un suicide, d’une rencontre à une accusation de viol et d’une amitié féminine à une démence sénile : Jeffrey Eugenides glisse de fil en aiguille, s’en tenant dans ses nouvelles à une position d’observateur au tempérament mesuré.
Lire la critique sur le site : Liberation
LeMonde
05 octobre 2018
Les hommes n’ont pas le beau rôle dans « Des raisons de se plaindre », recueil de nouvelles de l’écrivain américain.
Lire la critique sur le site : LeMonde
LaLibreBelgique
17 septembre 2018
"Des raisons de se plaindre", recueil de dix nouvelles, souvent très savoureuses, de Jeffrey Eugenides.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
Citations et extraits (19) Voir plus Ajouter une citation
Sa situation n'était au fond pas si différente de celle de n'importe qui d'autre. Il avait simplement atteint le bout de la route un peu plus tôt. Mais c'était pareil pour les rock stars et les musiciens de jazz, pour les romanciers et les poètes (pour les poètes, assurément); pareil pour les cadres, les biologistes, les développeurs informatiques, les comptables, les décorateurs floraux. Artiste ou non, universitaire ou non, (...) peu importait: Personne ne savait à quoi la musique originale ressemblait. Il fallait utiliser les connaissances dont on disposait et la jouer telle qu'on l'imaginait. Quoiqu'on joue, il n'existait aucun accord incontestable ni schéma manuscrit, et le visa dont on avait besoin pour aller voir le clavier du Maître nous était toujours refusé. Parfois on avait l'impression d'entendre cette musique, surtout quand on était jeune, et ensuite on passait le reste de sa vie à tenter d'en reproduire le son.
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"De la démocratie en Amérique" était comme ces histoires que les parents racontent aux enfants adultes à propos de leur jeunesse, des descriptions de traits de personnalité qui, avec le temps, se renforcent, ou de bizarreries et de penchants qui s'effacent; C'était troublant de lire ce qu'un Français avait dit de l'Amérique à une époque où celle-ci n'était pas une menace, où elle était encore ce petit pays admirable et sous-estimé dont les Français pouvaient adopter et défendre le modèle, comme la musique sérielle ou les romans de John Fante.
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Dans les rues de Chicago, comme dans celles de L.A., de New York, de Houston ou d’Oakland, l’information circulait. Quelques semaines plus tôt, Kendall avait vu le film Patton à la télévision. On y rappelait que le général avait été sévèrement puni pour avoir giflé un soldat. Alors qu’aujourd’hui, Rumsfeld n’était même pas inquiété pour Abou Ghraib. Même le président, qui avait menti pour les armes de destruction massive, avait été réélu. Dans les rues, les gens recevaient le message. Ce qui comptait, c’était la victoire, peu importe s’il fallait utiliser la force ou tenir un double langage pour y parvenir. C’était perceptible dans le comportement des automobilistes, dans la manière dont ils vous coupaient la route, vous faisaient des doigts d’honneur, vous injuriaient. Et les femmes se montraient aussi dures et hargneuses que les hommes. Chacun savait ce qu’il voulait et comment l’obtenir. Personne n’était naïf. Un pays est à l’image de son peuple. Plus nous en apprenions sur le nôtre, plus nous avions honte.
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- Par exemple, elle me fait dessiner des aiguilles sur des horloges. Comme à la maternelle. Ou alors elle me montre une série de photos qu’elle me demande de mémoriser. Puis elle se met à parler d’autre chose, tu vois. Pour détourner mon attention. Et ensuite, elle m’interroge sur les photos.
Cathy a observé le visage de Della dans la pénombre. À quatre-vingt-huit ans, Della est toujours une belle femme pleine de vitalité, avec des cheveux blancs coupés simplement, qui évoquent à Cathy une perruque poudrée. Il lui arrive de se parler à elle-même, ou de regarder dans le vide, mais pas plus que n’importe quelle autre personne seule.
– Comment tu t’en es sortie ?
– Pas très bien.
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On a fait une découverte sur l'amour. Une découverte scientifique. On a mené des études pour savoir ce qui préserve l'unité du couple. Vous savez ce que c'est ? Ce ne sont pas les affinités. Ce n'est ni l'argent, ni les enfants, ni une vision identique de la vie. Non, tout tient aux petites attentions de tous les jours. Au petite déjeuner, passer la confiture à l'autre. Ou, en voyage à New York, lui tenir la main une seconde dans un ascenseur puant du métro. Lui demander : "Comment s'est passée ta journée ?", et faire semblant de s'intéresser à la réponse. Ce genre de truc, voilà ce qui est vraiment efficace. (A qui la faute ?)
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Vidéo de Jeffrey Eugenides
Les Grands Débats - A… comme Argent : Pour tout l'or du monde - Dimanche 23 septembre 2018 de 15h00 à 16h00 Jeffrey Eugenides - Lauren Groff - Julie Mazzieri - Julien Bisson Au-delà de sa valeur variable, l'argent se trouve investi d'une charge symbolique plus ou moins négative. Si l'existence est aujourd'hui difficilement concevable sans, on lui doit un nombre incalculable d'histoires plus ou moins édifiantes. Combustible du « Bûcher des vanités », il est devenu un personnage de roman très coté, qu'on en ait, ou pas d'ailleurs.
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