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Critiques de Jennifer Johnston (65)
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Le sanctuaire des fous

Cela faisait un moment que j’avais l’intention de me plonger dans l’œuvre de Jennifer Johnston, auteure irlandais dont je possède plusieurs titres dans ma Pal (toujours aussi volumineuse)

Aussi, c’est sans aucun à priori que je me lancée dans la lecture du sanctuaire des fous, d’autant plus que ce livre n’avait encore aucune critique sur Babelio…

Et la, après une lecture d’une traite de ce petit (enfin, tout est relatif, pour les livres, ce n’est pas le nombre de pages qui comptent, on le sait bien) livre d’à peine 182 pages, je ressors absolument enchantée de ce voyage en Irlande.

Et plus précisément, un voyage dans l’Irlande plongée dans la guerre civile….

Imaginons un manoir familial dans la région de Cork, dont l’origine remonte à la nuit des temps ou presque, et dont l’ancien nom « le sanctuaire » prend ici tout son sens…

Ce manoir, qui appartient à la famille des martin depuis des générations, est actuellement occupé par Miranda, 19 ans et son père, un doux idéaliste qui essaye d’améliorer avec passion les conditions des irlandais en plantant des arbres…

La vie de la jeune fille va basculer en l’espace de quelques jours, à l’occasion de la visite de son frère. Andrew, militaire de carrière est un rescapé de la Grande Guerre. C’est un peu à contre cœur qu’il se rend chez son père dont il ne partage absolument pas du tout les points de vue en compagnie d’un de ses amis du régiment. Andrew ne cache pas ses « sympathies anglaises » et de ce fait n’arrive plus à entretenir les liens qui existaient entre lui et son ami d’enfance, Cathal.

Ce dernier, jeune irlandais fréquentant l’université, est quant à lui tout dévoué au père de Miranda …

Je n’en raconterais pas plus, cette histoire ne se raconte pas, il faut la lire car le talent de Jennifer Johnston se retrouve à toutes les pages….

Non seulement cette histoire m’a beaucoup touchée, mais quel talent et quelle plume !

Je continuerais à découvrir votre œuvre, madame Johnston !

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De grâce et de vérité

Le énième Jennifer Johnston que je lis. Je suis rarement déçue.

Ce n'est pas mon préféré mais il reste pas mal du tout.

Selon moi, le point fort des romans de Jennifer Johnston est la puissance de ses personnages. On y croit, on éprouve une empathie phénoménale pour eux.

Ici, c'est une histoire de secret familial, autour d'un personnage féminin, Sally, absolument génial. Elle est drôle, pleine d'autodérision, faible et vindicative par moment. Un vrai humain. On la suit sur quelques jours, on découvre ses voisins, sa maison, ses amis, son jardin. C'est juste du quotidien sur fond de quête du père.

Un livre réussi qui se lit si vite qu'on garde un petit goût de trop peu.
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Petite musique des adieux

Rien que la couverture de cette édition me plaît déjà : une vitre couverte de pluie à travers laquelle on devine en contrebas une rue dans un mélange de couleurs sombres et claires. Rien ne dit qu’on est en Irlande mais cette image correspond bien à l’atmosphère qui baigne ce roman : la pluie tombe souvent et symbolise le chagrin, le deuil que les deux personnages vivent, les larmes qui coulent ou qui restent bloquées à l’intérieur.



Clara a longtemps vécu à l’étranger pour échapper à une mère étouffante, elle est revenue vivre à Dublin après une rupture amoureuse qui l’a blessée jusque dans sa chair. Lar (Laurence) a fui l’Irlande du Nord sur un coup de tête après la perte de sa femme et de sa fille. Les deux se rencontrent par hasard et sur un malentendu sur Killiney Hill, elle l’invite à passer quelques jours chez elle pour se poser. Tous deux sont tellement écorchés vifs qu’ils s’accrochent régulièrement mais la rencontre a lieu, une sorte de reconnaissance éphémère et finalement bienfaisante de deux douleurs, de deux personnalités très différentes. Le récit passe d’un point de vue à l’autre, sans changement de chapitre il se déroule d’une traite en nous donnant aussi accès au roman que Clara a commencé, dans lequel elle dévoile peu à peu ce qui s’est passé à New York, et aux souvenirs de Lar avec sa femme Caitlin.



J’ai retrouvé la plume sensible, à fleur de peau de Jennifer Johnston, une écriture qui fait toujours place aux déchirements internes de l’Irlande et sait se faire acérée au besoin : j’ai adoré le mordant de certains dialogues, l’humour, l’auto-dérision dont fait preuve Clara. La pluie, la nature qui renaît au printemps, les ombres et les rayons dorés du soleil et aussi la musique de Schubert, accompagnent à merveille cette démarche de deux êtres humains sur le point, peut-être, de renaître.
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Petite musique des adieux

Il se sont rencontrés, le long d’une falaise, au bord de la mer. Sur un malentendu. Parce qu’elle fermait les yeux, debout, en équilibre, et qu’il croyait qu’elle allait se jeter à l’eau, et qu’il a cherché spontanément à la retenir, à la prévenir. Il est professeur de mathématiques, vient d’Irlande du Nord et a fui pour quelques jours, avec son chien, dans ce coin de Dublin, la sollicitude de tous ceux qui cherchent à l’aider à se reconstruire. Elle a longtemps voyagé loin de chez elle, enseignant la littérature anglaise jusqu’en Amérique, avant de revenir ici, où elle vit une lente convalescence. Dans la vie de chacun d’eux, un drame, une rupture. Et entre eux, une rencontre qui ne peut pas avoir lieu...
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Petite musique des adieux

Conférencière spécialiste de la littérature irlandaise, Clara voyage de ville en ville, pour être libre de toute attache, pour échapper à la bienveillance d'une famille qu'elle juge envahissante. Mais New York a signé la fin de ses errances. Un homme l'a blessée, l'a meurtrie dans sa chair et dans son cœur et Clara est rentrée au bercail, à Dublin, pour se soigner et se reconstruire. C'est sur la falaise de Killiney Hill, alors qu'il pense qu'elle va se jeter dans le vide, qu'elle fait la connaissance de Lar McGrane. Lui aussi a souffert. Sa femme et sa fille sont mortes dans un attentat en Irlande du Nord, il a tout perdu, il ne lui reste que le chagrin et la haine. Leur rencontre est celle de deux solitudes, deux douleurs, deux êtres qui vont s'apprivoiser, se raconter, se consoler, se faire du bien pour pouvoir aller de l'avant.



Première rencontre avec Jennifer Johnston et le charme à l'irlandaise a opéré. Amour, deuil, blessures, averses de pluie et résilience sont au menu de cette petite musique pour dire adieu à la douleur et au ressentiment. C'est un livre d'ambiance, sans pathos, où deux chagrins se font face. Clara essaie de se reconstruire, d'éloigner la dépression qui la guette. Entourée de l'amour et des confitures de sa mère, de l'attention du médecin de famille, elle porte un regard désabusé sur sa mésaventure amoureuse, s'en veut surtout à elle-même d'avoir été naïve, de s'être laissée piéger par une homme trop beau, trop séducteur, trop peu sincère. C'est par l'écriture qu'elle va entrer en guérison, en couchant sur le papier cette histoire de trahison banale en apparence, mais aux conséquence tragiques pour elle, que la jeune femme pour mettre une distance entre ses sentiments et son vécu. Mais c'est aussi en hébergeant cet inconnu, en appréhendant, sans avoir l'air d'y toucher, sa douleur à lui, qu'elle peut relativiser la sienne. De son côté, Lar a fui l'Irlande du Nord, la compassion tout en retenue de ses parents, tous ceux qui l'exhortaient à prendre sur lui, à aller mieux pour se réfugier avec sa colère et ses larmes auprès d'une femme étrangère à son histoire. Cette parenthèse de quelques jours sera pour ces deux êtres blessés par la vie le déclic propre à les relancer vers l'avenir.

Une belle histoire, de beaux personnages, Dublin pour le décor et la magie d'un roman pudique, subtil, mélancolique mais non dénué d'humour malgré les sujets graves qui y sont évoqués.
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Ceci n'est pas un roman

Aimé par D. De Vigan
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Un Noël en Famille

Jennifer Johnston est une auteure irlandaise que j’affectionne particulièrement. Je trouve que sa voix se situe à mi-chemin entre celles de Maggie O’Farrell et d’Anne Enright. J’ai déjà lu cinq de ses romans, mais heureusement il m’en reste encore pas mal à découvrir !



J’ai trouvé hélas ce Noël en Famille un peu moyen. Le début semble déjà lu ailleurs : suite à un accident de voiture, Henry, presque la cinquantaine, se retrouve à l’hôpital, amnésique. Ses proches se succèdent à son chevet, mais quels étaient vraiment leurs relations ? Heureusement, l’histoire évolue agréablement et recèle plus d’une surprise. Le titre français, par contre, reste tout pourri jusqu’au bout ; l’original est Foolish Mortals, d’après un vers de Shakespeare, ce qui a quand même plus de gueule, mais aussi de sens, vu que le Noël en question, même s’il est effectivement une sorte de point d’orgue de l’histoire, ne concerne réellement que les dix dernières pages du livre !



Mais malgré ces quelques bémols, ce fut une lecture plaisante. La plume déliée de Jennifer Johnston, son oeil ironique, son ton toujours très juste et son sens du dialogue, ce talent qu’elle a pour raconter sans les dire les relations entre les êtres, pour mettre en scène les fêlures, les non-dits, les mesquineries et les attachements, sont un vrai bonheur à retrouver, à chaque fois.



Si vous voulez découvrir cette auteure (foncez !), je vous conseille de commencer avec Les Ombres sur la Peau, Un Noël blanc ou La femme qui court (c’est celui-ci que moi j’ai lu en premier).



« Les mots tournoient dans ma tête, comme des poissons dans un étang, quand vous tendez la main pour en attraper un, il est déjà parti, éclair doré ou vert, et plonge dans les profondeurs, vous laissant la main vide, ils effleurent vos doigts, malicieux, rouge et or, argent, bleu et vert, mais vous n’êtes pas assez habile pour en saisir un. »
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Un homme sur la plage

Défi ABC 2017-2918



L'Irlande dans les années soixante-dix du siècle passé n'était pas un havre de paix. Dans une maison qui domine la mer, au bout du Donegal, Helen peint, dans une solitude paisible. Son fils étudiant lui rend visite de temps à autre, la communication n'est pas facile entre eux. Helen finalement apprécie son indépendance. Elle ose même l'avouer, son veuvage l'a libérée. C'est que Dan son mari a été tué dans un attentat, une balle qui ne le visait pas, à Derry (ne dites pas Londonderry à un irlandais, aujourd'hui encore).

Un nouveau voisin s'installe, un Anglais en plus, blessé de guerre, mutilé, pour remettre en état une gare désaffectée: mais n'attendez pas le roman à l'eau de rose, ce n'est la le genre de la maison. Un lien se noue, Jack revient avec un ami, un peu inquiétant, un équilibre semble s'installer. Helen fume trop, Helen peint, Helen fait des projets: Man plans, God laughs. La violence n'est pas loin. Tout près. Trop près.

Sans grands discours, tout en teintes délavées, en camaïeux des couleurs de la mer et du ciel d'Irlande, Jennifer Johnston nous conduit lentement, paisiblement dirait-on vers l'épilogue. Il n'en a que plus de force...

Bien beau roman, l'Irlande que j'aime, et cette violence qui a tant brisé les habitants. C'était hier.

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Un homme sur la plage

Un homme sur la plage est un roman lent où il faut se laisser porter par l'atmosphère d'un bord de mer en Irlande.

On va faire connaissance d'Hélène qui s'est réfugiée dans un petit village à la suite de la mort violente de son mari. Elle prend plaisir à peindre et découvre et apprécie sa liberté. Jack son fils qui, dit-on ferait partie d'un mouvement politique extrémiste vient parfois la voir, mais leur relation est difficile, peu de communication et un réel déficit de compréhension.

Hélène va rencontrer Roger, homme blessé et mutilé par la guerre qui passe son temps à rénover une vieille gare désafectée. Ses deux âmes vont se plaire, elle , va être attirée par sa sensibilité et lui par ses talents de peintre. Leur approche est lente, prudente mais pleine d'émotions.

Le livre se caractérise par un rythme lent et pudique ce qui contraste avec la fin brutale, violente.

Je n'ai pas un avis tranché sur cette lecture qui m'a intriguée mais ne pas bouleversée.



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Un Noël blanc

Deux sœurs : l'une, Bibi, qui prie pour que leur mère vive, l'autre, Constance, qui prie pour qu'elle meure et ne souffre plus ; l'une qui pense que l'on doit faire tout pour vivre, que l'on ne doit pas laisser mourir quelqu'un, la vie est sacrée, l'autre, que l'on doit arrêter les souffrances d'un condamné par la maladie et le laisser mourir en paix. La médecine ne doit pas s'acharner sur les malades. Pour Constance, il est important de décider de sa fin de vie, c'est sa dernière liberté. Personne n'a le droit de décider à sa place. Constance est une femme libre, libre de décider de la manière de diriger sa vie. Elle refuse le conventionnel, c'est la raison pour laquelle elle ne partage pas les façons de vivre de sa sœur qui est trop soumise aux conventions, qui tient des propos stéréotypés.

Constance va mourir. Elle vient d'accoucher, le gynécologue lui apprend que son enfant va bien, mais que l'examen post-natal a révélé qu'elle est atteinte d'une leucémie. Il faut qu'elle soit hospitalisée immédiatement et qu'elle trouve une solution pour la garde de son enfant. Elle qui envisageait de courir le monde, elle rentre à Dublin dans la maison familiale. Ses jours sont comptés, l'échéance serait d'un an environ.

Elle décide de ne pas mettre sa santé entre les mains du corps médical, elle n'entrera pas à l'hôpital, malgré l'insistance de Bill, son médecin, et de sa sœur, elle ne subira pas les traitements qu'on lui imposerait. « Ils pourraient me clouer au lit et me faire durer six mois, un an... Mais... je préfère m'en aller à mon heure, pas à la leur. » Quand elle souffre, elle est hantée par l'image de sa mère endurant le martyre pour prolonger sa vie de quelques mois.

Constance voulait un enfant sans s'attacher au père par les liens du mariage. Elle rencontre Jacob Weinberg, le temps d'un été, et le choisit comme père de son enfant, un juif polonais écrivain, arrivé en Angleterre lorsqu'il avait 16 ans. Les nazis ont massacré son peuple. Son père a été tué, sa mère ensuite, puis ses deux sœurs. Jacob et Constance s'aiment, mais ne feront pas la route ensemble, elle ne le souhaite pas. Bill lui a aussi proposé le mariage, sans succès.

Le 18 décembre 1978, elle écrit à Jacob pour lui apprendre sa paternité et lui demander de venir chercher leur fille, s'il est d'accord pour la prendre en charge. Sinon, Bibi l'élèvera, ses quatre enfants sont grands. Pendant les quelques jours qui précèdent Noël, elle se remémore son passé : avec son père, insensible à la famille, portant peu d'intérêt à ses enfants, sa mère insignifiante, sans affection pour elle, sa sœur, quelque peu méprisante à son égard, ses rencontres avec Jacob, avec son ami médecin, la naissance de sa fille et la terrible nouvelle, le sapin de Noël de son enfance qui sentait si bon...

C'est un très beau livre qui nous fait réfléchir sur l'acharnement thérapeutique, l'euthanasie, l'accompagnement à la fin de vie. Les mots choisis sont sobres, le style élégant, les réflexions sages. J'ai vécu au rythme du passage de Constance dans l'autre monde, avec des retours en arrière comme pour prolonger sa vie. C'est un livre à lire lentement pour qu'elle vive le plus longtemps possible et dépasse l'échéance du 25 décembre.
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Un Noël blanc

Leucémie. Constance n'a rien senti venir, toute occupée à la naissance de sa petite fille qu'elle comptait élever seule. Ses objectifs sur 25 ans ont dû être revus à la baisse: un an. Gros maximum.

Elle revient donc s'installer dans son Irlande natale, dans la maison de son père qu'elle et sa soeur Bibi comptaient revendre. Pas d'hôpital, pas de soins, elle ne veut pas souffrir comme sa mère, quelques années avant. Bill, son cher Bill, devenu docteur, s'occupera d'elle.

Dans la douleur et les forces qui cèdent, les souvenirs affluent. La frontière qui la sépare de la mort se fait poreuse, certains fantômes la franchissent sans état d'âme, l'attendant. Constance voyage entre présent et passé, revisite des pans de son histoire personnelle sans regrets ni jugements. Simplement.

Constance a eu une enfance de petite fille mal-aimée, auprès d'une mère peu affectueuse et d'un père distant. Tous les deux auraient voulu un garçon, après Bibi.

Adulte, elle s'est protégée, a creusé sa tanière années après année, refusant de s'engager auprès de qui que ce soit, libre de biens et d'amour. Elle finit pourtant par tomber dans les bras d'un juif polonais exilé en Angleterre et rencontré lors de vacances en Italie. Ils s'aimeront librement, simplement, pendant quelques semaines, il lui parlera de son histoire à lui, douloureuse, et elle lui fera un enfant dans le dos.



Ce sont les derniers jours de la vie de Constance que nous suivons, et ils ont l'éclat de la fugacité, la lumière bouleversante du crépuscule. J'ai beaucoup aimé fréquenter Constance et son humour, son humanité et sa résilience. J'avais bien aimé d'autres romans de Jennifer Johnston, mais celui-ci... je ne peux même pas comparer.
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Ceci n'est pas un roman

La quatrième de couv' de l'édition 10/18 reproduit une critique d'une journaliste de Télérama, dont il vaut mieux taire le nom. Elle dit : résultat magistral, d'une fluidité étonnante. Mes bras de lecteur m'en tombent. C'est tout sauf fluide car les incises du passé, que l'on a envie de sauter, sont globalement inintéressantes, les poèmes assez ridicules (à mes yeux bien sûr). L'intrigue est téléphonée, les descriptions convenues. C'est un texte désuet, d'une pudeur de bourgeoise coincée, d'une retenue affectée. On imagine très bien cette histoire reprise par @Michel Houellebecq, ou Beigbeder, ils auraient dynamité la narration. Dans cette attente, passez votre chemin. Et la construction soi-disant originale ne vaut guère mieux que le reste...
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Ceci n'est pas un roman

Ceci n'est pas un roman et ceci n'est pas vraiment un avis , plutôt un ressenti , des ressentis à différents stades d'avancement dans ma lecture ...

Imogen est "placée" en maison de repos par ses parents car elle a, en une nuit , perdu l'usage de la parole . Imogen se voit annoncer par son père que son grand-frère adoré est mort noyé . Ce n'est pas possible , pense Imogen , il nageait trop bien , leur père voulait même qu'il fasse les jeux olympiques ...

Quinze ans après, Imogen décide de partir sur les traces du passé : vieille malle, journal de son père, notes au dos de photos jaunies , elle reconstitue le puzzle et nous ballade des années 1910 à 1970 dans cette famille bourgeoise Irlandaise où les parents sont froids ...si froids , si distants , où la seule chaleur maternelle provient de la cuisinière Mathilde .

Pour l'amatrice de romans policiers que je suis, les débuts sont lents, "impressionnistes" : petites touches, esquisses toutes douces pour répondre à la question violente : Johnny est-il vraiment mort ?

A moins que la question soit : pourquoi Imogen ne parle-t'elle plus ? C'est à ce moment que tout mon être a frémi, que mon coeur a flanché, que j'ai senti de la haine pour un des personnages !

Par petits coup de pinceaux, des souvenirs qui remontent , comme sortis de vieilles malles , des non-dits, une tragédie, des malheurs qui auraient pu être évités si seulement ...

Oui mais alors, il n'y aurait pas matière à un roman ...

Ah mais, puisqu'on nous dit que "Ceci n'est pas un roman" ! Faut suivre ...
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L'Illusionniste

Une histoire un peu compliquée, j’ai dû m’accrocher pour arriver à finir ce livre.

L’histoire d’un couple, deux personnes qui n’ont pas vraiment de choses en commun. Ce qui agace la femme par-dessus tout, c’est le mystère que conserve son mari, qui ne veut rien lui dire de sa famille, de ses origines et de la nature même de son métier, si je me rappelle bien. Elle sait seulement de lui qu’il est illusionniste.



J’ai trouvé qu’il ne se passait pas grand-chose, que tout était lent, lent !

Au final, un an plus tard, je ne me rappelle pas très bien de l’histoire, ni de la façon dont elle se termine, ni des messages passés par l’auteur. Il ne reste rien que l’incompréhension entre la femme et son mari d’une part et entre la mère et sa fille d’autre part ; l’impression d’un roman assez triste.
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Ceci n'est pas un roman

Ceci n'est pas un roman . "Plus qu'un journal décousu, j'aimerais le considérer comme un cri du cœur, un message d'espoir lancé dans le vaste univers un bout de papier enfermé dans une bouteille lancée à la mer , mon espoir étant que mon frère Johnny, qui se trouve quelque part dans le monde, je crois, puisse le lire et décrocher le téléphone le plus proche" (p 10)

Voilà tout est dit! Un roman atypique , s'y entremêle le récit d 'Imogène, notre narratrice, les journaux et lettres trouvés dans une vieille malle à la mort de son père. Johnny, son frère adoré, est mort noyé alors qu'elle était placée dans une institution "psychiatrique". Elle s'était réveillée un matin dans l'impossibilité de prononcer le moindre mot .Travail de deuil, non-dits , secrets de famille impossibles à dévoiler. L'Irlande des années 1914 à nos jours. Un milieu familial favorisé mais où il n'est guère de bon ton de s'exprimer, de laisser éclater ses sentiments, le qu'en dira t' on est toujours le plus fort !

Je découvre à travers ce roman l'univers de Jennifer Johnston et décidément ces auteures irlandaises me charment de plus en plus . A suivre ....
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Ceci n'est pas un roman

Un roman atypique qui couvre nombre de sujets délicats comme le deuil, l'homosexualité et ses tabous, la folie, la réussite scolaire, l'incompréhension des ados, l'image de soi envers sa famille. Bref tout un panel de choses et d'autres fort intéressant.

La construction est elle aussi intéressante puis l'histoire est contée sous forme de lettres, de journal intime, des retours en arrière des années 1910 à 1970. L'auteur/narrateur tente de comprendre peut-être la perte de son frère, elle ouvre une malle et nous fait part de son contenu (lettres, journaux etc...) des souvenirs en partage pour éclairer une part d'ombre sur la disparition d'un être cher, une disparition jamais élucidée d'après elle.

Ce roman est comme une bouteille à la mer destinée à son frère si par bonheur, il est quelque part. C'est un cri de douleur, un cri d'espoir d'une sœur à son frère tant aimé.



Très beau roman, qui se lit très vite. Pas franchement un coup de cœur, mais un excellent moment de lecture dont je me souviendrais certainement. Une auteure que je découvre et qui ne m'a pas laissée indifférente.



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Ceci n'est pas un roman

Ce livre est bien un roman, tout comme une pomme est une pomme, mais il se construit de multiples points de vue: celui de la narratrice qui se retourne sur cette année fatidique de 1970, alors qu'elle était adolescente, celui de son père à travers son journal, et celui de son arrière-grand-mère, tenant elle aussi un journal après la mort de son fils à la guerre. C'est grâce à un carton hérité de son père qu'elle pourra ainsi explorer le passé.

Plusieurs couches familiales apparaissent ainsi, liées les unes aux autres et dévoilant, en s'ouvrant les unes sur les autres, le coeur même d'un drame familial: en 1970, alors qu'Imogen est internée suite à son mutisme persistant, son frère, Johnny, meurt noyé.

Pas de mélo, de sentimentalisme mais plutôt une étude de cas à partir de fragments de vie et quelques brèves visions de l'Irlande sur plusieurs décennies dont les guerres qu'elle a vécues.

Personnellement, j'ai un faible pour ces romans déconstruits qui dévoilent l'intrigue par touches et qu'ils ne résolvent pas.
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Un Noël en Famille

J'aime ce livre, j'aime ces petits chapitres qui peu à peu nous font découvrir ces personnages sans jamais les décrire. On assemble les pièces du puzzle avec Henry.. j'ai hâte de lire les autres livres de Jennifer Johnston
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Ceci n'est pas un roman

Brillant roman irlandais!l'histoire d'une famille lourd de secrets!
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Ceci n'est pas un roman

Je suis un inconditionnelle de Jennifer Johnston, mais je dirais que ce n'est pas par ce roman qu'il faut commencer pour découvrir son oeuvre, même s'il reste très bien construit et écrit.

Une histoire de secret de famille, ça donne toujours envie... Oui.

Je l'ai trouvé moins inspiré que les précédents.
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