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Arlette Stroumza (Traducteur)
EAN : 9782842614508
267 pages
Le Serpent à plumes (15/09/2003)
4.11/5   18 notes
Résumé :
Constance, qui s'est arrachée à l'étau familial pour aller courir l'Europe et, si possible, devenir écrivain, revient en Irlande atteinte de leucémie aiguë, au moment de Noël. Elle est décidée à mourir chez elle, sans passer par les traitements douloureux et humiliants que son médecin voudrait lui faire subir à l'hôpital et qui ne prolongeraient sa vie que de quelques mois. Elle veut aussi faire le point sur son passé et, surtout, assurer ailleurs que chez une soeur... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Un Noël blanc ... le dernier sans doute que verra Constance Koenig. La voilà rentrée à Dublin, elle a quarante-cinq ans, sa petite fille juste 9 mois et elle se prépare à l'inéluctable: une leucémie foudroyante va mettre à mal tous ses projets d'avenir radieux.

Constance est une jeune femme atypique en ces années 50 , elle a voulu quitter la maison, se prouver qu'elle pouvait être indépendante, ne pas avoir à dépendre d'un époux, braver le regard réprobateur de la société irlandaise et de l'Eglise. Elle s'est installée à Londres, seul regret ne pas avoir réaliser son rêve devenir écrivain.. C'est en Italie qu'elle a croisé la route de Jacob Weinberg, juif polonais naturalisé britannique, rescapé de l'horreur, devenu écrivain parce que seul les mots tiennent en laisse ses fantômes.

La voilà rentrée, seule, et il est l'heure pour elle de réunir ses dernières forces, d'imposer ses ultimes désirs, pas d'hôpital, mourir chez elle. Après avoir écrit à Jacob elle attend et les souvenirs se bousculent, les bons, les moins bons. le carrousel des émotions, des sentiments entraine le lecteur au coeur de la mémoire de Constance. Quant à l'écriture de Jennifer Johnston que vous en dire? A chaque fois elle me bouleverse dans le rire ou la joie , Magique.

Alors si vous découvrez un titre de Jennifer Johnston n'hésitez pas un seul instant prenez le en main et dévorez le .
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Leucémie. Constance n'a rien senti venir, toute occupée à la naissance de sa petite fille qu'elle comptait élever seule. Ses objectifs sur 25 ans ont dû être revus à la baisse: un an. Gros maximum.
Elle revient donc s'installer dans son Irlande natale, dans la maison de son père qu'elle et sa soeur Bibi comptaient revendre. Pas d'hôpital, pas de soins, elle ne veut pas souffrir comme sa mère, quelques années avant. Bill, son cher Bill, devenu docteur, s'occupera d'elle.
Dans la douleur et les forces qui cèdent, les souvenirs affluent. La frontière qui la sépare de la mort se fait poreuse, certains fantômes la franchissent sans état d'âme, l'attendant. Constance voyage entre présent et passé, revisite des pans de son histoire personnelle sans regrets ni jugements. Simplement.
Constance a eu une enfance de petite fille mal-aimée, auprès d'une mère peu affectueuse et d'un père distant. Tous les deux auraient voulu un garçon, après Bibi.
Adulte, elle s'est protégée, a creusé sa tanière années après année, refusant de s'engager auprès de qui que ce soit, libre de biens et d'amour. Elle finit pourtant par tomber dans les bras d'un juif polonais exilé en Angleterre et rencontré lors de vacances en Italie. Ils s'aimeront librement, simplement, pendant quelques semaines, il lui parlera de son histoire à lui, douloureuse, et elle lui fera un enfant dans le dos.

Ce sont les derniers jours de la vie de Constance que nous suivons, et ils ont l'éclat de la fugacité, la lumière bouleversante du crépuscule. J'ai beaucoup aimé fréquenter Constance et son humour, son humanité et sa résilience. J'avais bien aimé d'autres romans de Jennifer Johnston, mais celui-ci... je ne peux même pas comparer.
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Deux soeurs : l'une, Bibi, qui prie pour que leur mère vive, l'autre, Constance, qui prie pour qu'elle meure et ne souffre plus ; l'une qui pense que l'on doit faire tout pour vivre, que l'on ne doit pas laisser mourir quelqu'un, la vie est sacrée, l'autre, que l'on doit arrêter les souffrances d'un condamné par la maladie et le laisser mourir en paix. La médecine ne doit pas s'acharner sur les malades. Pour Constance, il est important de décider de sa fin de vie, c'est sa dernière liberté. Personne n'a le droit de décider à sa place. Constance est une femme libre, libre de décider de la manière de diriger sa vie. Elle refuse le conventionnel, c'est la raison pour laquelle elle ne partage pas les façons de vivre de sa soeur qui est trop soumise aux conventions, qui tient des propos stéréotypés.
Constance va mourir. Elle vient d'accoucher, le gynécologue lui apprend que son enfant va bien, mais que l'examen post-natal a révélé qu'elle est atteinte d'une leucémie. Il faut qu'elle soit hospitalisée immédiatement et qu'elle trouve une solution pour la garde de son enfant. Elle qui envisageait de courir le monde, elle rentre à Dublin dans la maison familiale. Ses jours sont comptés, l'échéance serait d'un an environ.
Elle décide de ne pas mettre sa santé entre les mains du corps médical, elle n'entrera pas à l'hôpital, malgré l'insistance de Bill, son médecin, et de sa soeur, elle ne subira pas les traitements qu'on lui imposerait. « Ils pourraient me clouer au lit et me faire durer six mois, un an... Mais... je préfère m'en aller à mon heure, pas à la leur. » Quand elle souffre, elle est hantée par l'image de sa mère endurant le martyre pour prolonger sa vie de quelques mois.
Constance voulait un enfant sans s'attacher au père par les liens du mariage. Elle rencontre Jacob Weinberg, le temps d'un été, et le choisit comme père de son enfant, un juif polonais écrivain, arrivé en Angleterre lorsqu'il avait 16 ans. Les nazis ont massacré son peuple. Son père a été tué, sa mère ensuite, puis ses deux soeurs. Jacob et Constance s'aiment, mais ne feront pas la route ensemble, elle ne le souhaite pas. Bill lui a aussi proposé le mariage, sans succès.
Le 18 décembre 1978, elle écrit à Jacob pour lui apprendre sa paternité et lui demander de venir chercher leur fille, s'il est d'accord pour la prendre en charge. Sinon, Bibi l'élèvera, ses quatre enfants sont grands. Pendant les quelques jours qui précèdent Noël, elle se remémore son passé : avec son père, insensible à la famille, portant peu d'intérêt à ses enfants, sa mère insignifiante, sans affection pour elle, sa soeur, quelque peu méprisante à son égard, ses rencontres avec Jacob, avec son ami médecin, la naissance de sa fille et la terrible nouvelle, le sapin de Noël de son enfance qui sentait si bon...
C'est un très beau livre qui nous fait réfléchir sur l'acharnement thérapeutique, l'euthanasie, l'accompagnement à la fin de vie. Les mots choisis sont sobres, le style élégant, les réflexions sages. J'ai vécu au rythme du passage de Constance dans l'autre monde, avec des retours en arrière comme pour prolonger sa vie. C'est un livre à lire lentement pour qu'elle vive le plus longtemps possible et dépasse l'échéance du 25 décembre.
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Constance Koenig, une quarantaine d'années, sait qu'elle va mourir, condamnée par une leucémie.

Elle décide de revenir en Irlande, son pays d'origine qu'elle avait quitté dans sa jeunesse en quête de liberté.

Nous sommes en décembre et Noël approche.

Elle s'installe dans la maison familiale, renoue avec sa soeur Bibi à qui elle confie sa fille encore tout bébé.

Au même moment alors qu'elle se prépare à mourir, accompagnée par l'un de ses plus fidèles amis et médecin, elle décide d'écrire au père de l'enfant. C'est un écrivain juif d'origine polonaise qu'elle avait rencontré lors d'un bref séjour en Italie. Il ne sait pas qu'il est le père de l'enfant et pourtant elle lui demande de venir chercher sa fille.

Une femme meurt prématurément.
Elle se retourne derrière elle, revisite sa vie, ses relations conflictuelles avec ses parents, sa soeur. Relations toujours empreintes de la bienséance que se devait d'avoir sa famille. Elle a fuit cette vie, pleine d'espoirs mais dans quel but, pour quel résultat?

Amer bilan que dresse Constance.
Une personne complexe qui n'a jamais vraiment su trouver sa voie. Une personnalité compliquée qui a toujours eu du mal à vivre et qui maintenant meurt, vidant bouteille sur bouteille pour moins souffrir.

Ce n'est pourtant pas un personnage qui attire la sympathie, beaucoup trop complexe et passive face à "l'échec" que fut sa vie.

Elle décide alors de "mener sa mort" comme elle l'entend, seule chez elle et d'aller à l'encontre des convenances et de sa soeur.

On sort de livre triste, seulement triste et c'est bien là le problème, Constance n'est pas un personnage attachant. Il n'est pas vraiment possible d'éprouver d'empathie pour elle.

Un livre triste, une lecture attristante.
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Constance revient,juste avant Noël, en Irlande parce qu'elle vient d'apprendre que ses jours étaient comptés.
Elle ne rentre pas chez elle pour des soins mais bien pour venir tout quitter en paix et à son rythme à elle.
Et pour retrouver ses souvenirs bons ou mauvais de sa vie irlandaise....

Le livre débute sur la lettre qu'elle écrit au père de sa fille en espérant que celui-ci acceptera de s'occuper d'elle quand Constance ne le fera plus....


Et encore une fois, ce roman permet à Jennifer Johnston de nous parler de l'Irlande, de la place des femmes dans ce pays, de leurs vies, des règles de la société.... C'est le récit de plusieurs destins de femmes - entourés d'hommes aussi... - tous si différents, mais qui racontent chacun un visage de ce pays.

Encore une très bonne lecture de cet écrivain....

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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Tu ne portes rien. Tu es une des rares personnes que je connaisse qui ne porte rien. Moi, j'ai deux mille ans d'histoire sur la nuque. Une lourde charge. J'ai essayé de m'en débarrasser... Quand je suis arrivé en Angleterre, puis quand j'ai grandi, que je suis devenu un homme. Je désirais tellement devenir un homme neuf, frais... un homme que l'Histoire n'aurait pas touché. Impossible, j'ai tout essayé. Le fardeau pèse toujours aussi lourd sur mes épaules... Tant de voix me parlent... Nous avons si peu de temps et moi, je me traîne comme un escargot. Toi, tu ne portes rien.
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"Maintenant, on essaye de détruire l'âme de l'homme, car ce n'est pas... pratique, que l'homme possède quelque chose d'aussi gênant, d'aussi troublant qu'une âme. Comment faire entrer l'âme humaine dans un ordinateur? Tu souris? Tu crois que je plaisante. Pas du tout. Ce que les nazis ont fait à mon peuple, ce n'est rien, comparé à ce qui se prépare. La neutralisation de l'esprit. La soumission totale, lente, pénible, nécessaire. Plus de problèmes. Plus de questions. plus de rêves.
-Foutaises, dit-elle, foutaises d'Europe de l'Est. "
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je dis moi que c'est pire. Maintenant, on essaie de détruire l'âme de l'homme, car ce n'est pas...... pratique que l'homme possède quelque chose d'aussi gênant, d'aussi troublant qu'une âme. Comment faire entrer l'âme humaine dans un ordinateur? Tu souris? Tu crois que je plaisante. Pas du tout. Ce que les nazis ont fait à mon peuple, ce n'est rien, comparé à ce qui se prépare. La neutralisation de l'esprit. La soumission totale, lente, pénible, nécessaire. Plus de problèmes. Plus de questions . Plus de rêves.
p 137
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J'expérimente l'accélération de mon processus de vieillissement: six petits mois, au pas de course, et un dessèchement qui prend en général quinze ou vingt ans. J'apprends, sans avoir le temps de m'y habituer, le sournois affaiblissement des capacités physiques, la curieuse focalisation de l'esprit sur le passé, le repli progressif de soi-même hors de la principale source de vie, contact, heureux ou désagréable, avec les autres vivants.
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J'apprends, sans avoir le temps de m'y habituer, le sournois affaiblissement des capacités physiques, la curieuse focalisation de l'esprit sur le passé, le repli progressif de soi-même hors de la principale source de vie, le contact, heureux ou désagréable, avec les autres, les vivants.
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