Jiddu Krishnamurti

Krishnamurti nous emmène dans un voyage à la rencontre de nous-mêmes. Il s'adresse au lecteur à la 2e personne du pluriel, nous incluant dans sa réflexion et son cheminement. Que nous dit-il ?



Avant toute chose, il convient de se libérer. Se libérer des dogmes, de sa culture, des constructions de soi-même, de l'autorité, du passé, de la peur, de la violence. Ce n'est qu'une fois libéré de tout a priori, de toute fausse connaissance, que l'on peut partir à la rencontre de soi-même et se changer pour changer le monde. En effet, le monde qui nous entoure est tel qu'il est car nous y participons : nous avons donc une responsabilité dans ce qu'il est.



Se connaître, c'est ressentir au présent nos émotions. S'observer sans jugement, sans comparaison à autrui, être attentif à soi-même et à son environnement. Rejeter les divisions de notre être qui créent de la violence et rassembler ce qui est épars. Cette idée de vivre dans le présent est extrêmement importante dans la pensé du philosophe car le passé et la mémoire engendrent douleur et frustration en nous présentant des choses que nous n'avons plus ou en conditionnant certaines de nos réactions. Le futur quant à lui appartient au monde des idées qui empêchent d'agir.



Cette liberté recherchée et évoquée plus haut est solitaire : elle nous extrait de tout groupe d'appartenance. Elle requiert le silence.



Vient ensuite la question de l'amour qui ne peut être entravé par le devoir ou la responsabilité. Il s'agit d'un sentiment pur, détaché de toute connotation sexuelle ou charnelle, on pourrait faire penser à l'agapé mais l'auteur prend ses distances avec les distinctions faites par le christianisme en matière d'amour. Il s'agit plutôt d'une appréhension directe de la beauté, sans mise à distance par des images fabriquées par notre intellect ou notre culture.



Krishnamurti nous emmène au plus profond de nous mêmes mais son discours est dur, sans concession. J'aurais tendance à le suivre (bien qu'il ne cesse de clamer que ce n'est pas ce qu'il faut faire) mais je ne peux partager sa vision d'une culture inutile en comparaison de la nature. Les productions culturelles ne sont-elles pas une expression de la beauté, contrairement à ce qu'il affirme ? Le livre a le mérite de faire réfléchir.

Les livres de Krishnamurti sont les livres qui m'ont le plus fait voyager intérieurement ces derniers mois. Quel cadeau ! A le lire, à vibrer ses écrits, on développe, en toute liberté, une conscience. Celle-ci, si elle ne peut prétendre nous faire entièrement sortir de notre conditionnement, éveille en notre esprit ce que j'aurais envie d'appeler là, ce soir, sachant que le mot n'est pas la chose, un "scepticisme amoureux" . Jamais assez loin sans doute, toujours et à jamais face à l'inconnaissable, mais passionnément présent. Ici et maintenant. Et regardant, et écoutant.

Avertissement, lisez en tout cas la dernière discussion de ce livre, celle avec Asit Chandmal. C'est de loin la meilleure, elle fait partie des meilleurs moments de l'oeuvre de K., je pense. Alors si le livre vous ennuie, ce qui serait compréhensible, ne l'abandonnez pas : lisez d'abord le chapitre avec Asit Chandmal.





Je pense que, si on ne connait pas encore la psycho-philosophie, les recherches à faire avec Krishnamurti, il vaut peut-être mieux commencer par un ou quelques autres livres (de préférence après 1970, a-t-il dit, car il a toujours adapté son langage pour éviter les fausses interprétations), des discours, des questions-réponses, et ensuite venir vers ce livre. C'est au moment qu'on a déjà investigé soi-même tout ce domaine, que ce livre (et surtout les dialogues vers la fin, avec le physicien Asit Chandmal) peuvent être aussi surprenants qu'intéressants.

Bien que, ceci n'est qu'une idée. Peut-être qu'on peut tout aussi bien commencer par celui-ci.

Et puis, si vous ne lisez que une seule chose, je vous conseille la discussion avec Asit Chandmal.





Mais tout ce livre, toutes ces discussions, bien que souvent intéressantes, n'étaient pas ce qui m'intéresse le plus. Beaucoup de ces discussions peuvent d'ailleurs paraitre longues, ennuyeuses, et pas vraiment intéressantes : il arrive souvent que quelqu'un pose des questions qui retardent, rendent difficile le bon développement de ce qu'on veut saisir, et cela n'apporte pas beaucoup de vraiment nouveau.





Mais c'est vers la fin du livre que la discussion avec Asit Chandmal m'a ouvert les yeux, m'a débarrassée pour de bon d'essayer ce qui ne marche tout de même pas. C'est la dernière conversation, avec le scientifique Asit Chandmal.





La meilleure conversation que j'ai jamais lue - pour moi, personnellement. K. y dit notamment que tant de gens ont dit qu'ils comprenaient, allaient avec lui, faisaient cette exploration de la conscience, de la vérité, du fait actuel, tous disaient comprendre, mais... ils allaient jusqu'au point qui leur intéressait (dans leur boulot, leur vie privée, leurs émotions, sans doute), puis ça s'arrêtait là. Ils n'allaient pas au bout. Ils faisaient quand même cette exploration par intérêt personnel - celui de l'égo, donc. Par conséquent, il considre qu'on peut oublier tout ce qu'il a dit avant car il a toujours vu ce même scénario. Lui-même le jette à la poubelle. Ca n'a servi à rien. Fini, cette façon de parler du passé. Ca ne marche pas. Super, de renoncer ainsi à ce qu'on a dit tout une vie...





Oubliez tout ce qu'il a dit avant, oubliez l'exploration, ne la faites pas. Arrêtez cela. Par contre, comprendre, voir le problème, profondément, voir l'importance de tout cela maintenant, comprendre et arrêter le fonctionnement de l'égo net, changer maintenant. Point à la ligne.





C'est très intéressant à lire, les réponses d'Asit Chandmal, homme très intelligent, scientifique et honnête, sont intéressantes. En plus, comme il travaille avec des ordinateurs, il y a des développements du monde de ceux qui travaillent avec les ordinateurs, et l'intelligence artificielle, et ce que cela signifie pour la conscience.





Bref, un livre à conseiller absolument, mais surtout pour cette conversation. Si le livre vous semble trop long, allez vers la dernière discussion.

Et dans la dernière discussion, on se dit parfois, par exemple, 'attends, la pensée, que veut-il vraiment dire,' on recherche le sujet dans le livre, on lit ce passage, et on retourne vers le dialogue avec Asit Chandmal.

Oui, voilà, cette discussion m'a vraiment aidée, alors je voulais partager cela pour que vous ne passiez pas à côté, peut-être qu'elle fera la même chose pour vous.

Six mois, c'est le temps qu'il m'aura fallu pour lire cet ouvrage. Et du temps, il en faut tellement chaque conversation transcrite y est riche.

Jiddu Krishnamurti nous donne des clés de raisonnement et ouvre les portes vers l'éveil. Ce ne sera pas simple, mais "mourir chaque soir" , "voir l'arbre" ou encore la gestion du conflit seront mes exercices quotidiens (malgré l'ambiguïté de suivre une méthode et donc son expérience). Un livre marquant, à lire absolument.

Un livre qu'on laisse infuser comme un bon thé qu'on laisse refroidir... Jiddu Krishnamurti met l'accent sur la nécessité de réfléchir par soi-même, toujours dans la quête de la vérité. Les traditions, les cultes, la discipline imposée ne font qu'endormir les esprits. Se libérer et regarder les choses en face génèrent une énergie qui permet de comprendre le sens de la vie. Un livre à lire et à relire afin de se recentrer toujours sur l'essentiel!

oui, je sais : Krishnamurti est une référence et il est de très bon ton d'en dire toujours du bien. Mais lui-même reprochait souvent à son auditoire de lui être trop facilement acquis, donc je m'en vais le satisfaire.



Il y a là quelques "fulgurances", de très belles formules à encadrer, mais rien de très concret ni rien qui reflète une confrontation solide avec la réalité.



Il prétend comprendre mieux que personne les problèmes de notre temps et renvoie souvent l'auditoire à lui-même et à son fonctionnement, à sa façon prétendument erronée de poser les problèmes...



Krishnamurti a-t-il lutté ? S'est-il battu pour survivre ? A-t-il un jour travaillé ? gagné son pain ? manqué de quelque chose ?... ...

... non



Est-on bien sûr que son désaveux de la société théosophique soit un signe si grand d'autonomie et de liberté, ou n'a-t-il tout simplement fait que ce pour quoi on l'a préparé toute sa vie ? A-t-il réellement été autre chose que ce qu'on a voulu qu'il soit ?



Ne perdons pas de vue que ce monsieur à passé sa vie en conférence. Une vie entière en conférence, passée à affuter un discours et à maîtriser un auditoire.



Je ne crois pas qu'il y ait jamais eu la moindre arrière-pensée chez lui. Mais contrairement à ce qu'il est convenu de penser à son sujet : a-t-il jamais été autre chose que ce pour quoi on l'a éduqué ?...



Je reconnais que je ne maîtrise probablement pas la question mais je doute beaucoup et je passe mon chemin.



Pour finir, je note certaines positions qui frisent le nihilisme et critiquent vivement les traditions ainsi que l'éducation alors que Krishnamurti, osons le dire, n'est RIEN sans l'éducation exceptionnelle qui l'a reçue, éducation occidentale de haute volée et enseignement traditionnel solide en provenance directe des Brahmanes qu'il critique.

J'étais curieuse de découvrir les écrits de cet auteur. J'ai lu les premières pages et apprécié une écriture qui prend le temps d'expliquer en répétant les idées, en les tournant et les retournant. J'avoue ensuite n'avoir que feuilleté les pages parce que les thèmes développés ne m'intéressaient pas à ce moment. Mais j'y reviendrai peut-être.

Excellent livre que je conseille vivement à tous ceux qui souhaitent approfondir l'essence de l’être, d'autant qu'il vient tout juste d' être réédité...

Une belle exploration de cette distance qui nous permet de s'éloigner de nos attaches. Je conseille fortement.

Krishnamurti a su unir ce qui semble être des opposés. Cet ouvrage aide à comprendre l'amour (le vrai), le sexe (ce besoin de la pensée), la chasteté (ce qui nous touche lorsque l'on passe sur l'autre rive). Un enseignement riche si l'on est adepte de Krishnamurti et que l'on a cheminé sur ses autres ouvrages

Un grand livre d'un grand philosophe qui s'intéresse ici à la question de l'éducation, et la manière dont on élève nos enfants pour en faire des machines à répéter; il souligne l'importance de l'éveil de la curiosité, l'importance de l'amour, dans une grande critique constructive de l'école telle qu'elle existe (encore) aujourd'hui. Un livre qui, même s'il date d'il y a trente ans, est toujours d'actualité.

Un livre phare qui nous permet de plonger au coeur de soi, un petit traité de l'humain à impact certain.

Ce livre est passionnant car il me permet de décoder comment nous fonctionnons sur le plan psychologique.

Un beau livre apaisant sur la place de 'humain dans notre monde. Bien écrit, bien présenté, à lire absolument.

J'ai découvert Krishnamurti par ce livre. Krishnamurti est un éclaireur. Ce livre est formé de courts chapitres,dans lesquels sont retranscrits des rencontres entre Krishnamurti et des personnes venues le voir pour essayer de comprendre leurs problèmes.On se reconnaît dans chacune de ses personnes;les problèmes sont abordés d'une manière totalement inhabituelle,et leur compréhension entraîne leur dissolution.

Voici un livre au titre trompeur : Krishnamurti n'apporte aucune réponse. Il nous propose plutôt de nous poser les bonnes questions en matière d'éducation.

D'une intelligence rare et d'un humanisme profond, cet ouvrage devrait être lu par toute personne ayant maille à partir avec l'éducation : parents, enseignants, animateurs, éducateurs ... Car contrairement à ce que peut laisser penser son nom à la consonance un peu étrange et les titres de ces ouvrages : Krishnamurti n'est pas un illuminé de plus, c'est un vrai philosophe accessible à tous. On sort de cette lecture grandi.

L’amour et l’intelligence n’ont pas de cause, ils sont lumière. Les idées sont le fruit du savoir emmagasiné dans le cerveau. Elles découlent d’un processus matériel et sont toujours limitées et soumises à la loi des causes et des effets, elles n’ont aucune prise holistique sur le réel. Lorsque la véritable nature de l’activité mentale dans le psychisme est clairement observée et comprise, le processus de la pensée cesse d’être prédominant. Une telle compréhension est pure intelligence, libre de toute causalité, c’est la voie d’un changement radical de la condition humaine…
Lien : http://latrace.wordpress.com..

Un livre qui se lit tranquillement quand on en a besoin ou envie, ou juste comme ça.

N'est ton pas un guide dès lors que l'on écrit sur la méditation? la vie?

Krishnamurti, écrit ce livre en ne se voulant absolument pas être un guide. Ne l'est-il pas forcément pour certains?

L'exposé est bien rodé, trop à mon goût. Se méfier des idées préconçues est certes intéressant mais je trouve que l'auteur tourne en rond, avec un discours qui se répète de thème en thème. A tout exclure comme biaisé, le vrai n'a plus beaucoup de consistance. Trop d'effets oratoires noient aussi quelque peu le fond du message.

Aïe. Je suis convaincue d'avoir débuté ma découverte de la philosophie de Jiddu Krishnamurti de manière inappropriée. Cet ouvrage réunit les questions de l'assistance et les réponses de Krishnamurti lors d'une réunion à Brockwood Park à une centaine de kilomètres de Londres. Les questions se rapportent au moi, à l'égo en autre. Cela prélude une résistance de ma part. Comment "se libérer de sa propre expérience, de sa propre connaissance, de ses propres perceptions" ? Dès la naissance, nous sommes formatés par nos proches, puis le système scolaire et enfin nos choix professionnels, lorsque nous en avons la possibilité. Krishnamurti dit qu'il est possible de s'en libérer, que cela ne prend pas de temps. Bon, je peux comprendre que la réalité peut être une illusion que seule la vérité est vrai. Pas celle des religions, ni des politiques. En fait, l'homme de réseau est dans l'erreur, l'homme social est dans l'erreur, l'homme émotionnel n'existe pas.

Il y a dans ces questions-réponses des thèmes qui résonnent en moi. Celui de l'attachement, de l'esprit calme et taiseux. La certitude n'existe pas ; le doute est sain. L'individu est seul dans ses recherches. Ne peut-on pas creuser jusqu'à la racine des choses en s'appuyant sur l'expérience des plus anciens ?" Toute construction de la pensée fait partie de la conscience. Mais je me pose la question : de la conscience et de la pensée qui apparait le premier ?

Je ne crois pas avoir découvert, en fermant ce livre, la vision pénétrante, processus qui permet un changement fondamental. Je crois que j'ai été nourrie au sein du cartésianisme depuis des décennies. Mais, j'aime les défis. Et la pensée de Krishnamurti m'intéresse.