Joanne Harris

Le défaut est en moi, c'est sûr. Au milieu des autres, je représente la fausse note. Je suis de la mauvaise taille ou de la mauvaise couleur. Les livres que j'aime et les films que je regarde en secret ne sont sans doute pas les bons. Que cela leur plaise ou non, j suis différente et je ne sais vraiment pas pourquoi je devrais m'en cacher.

La maternité est une condamnation à la peur à perpétuité.

Sous les rafales du vent d'automne, la poussière dansait la sarabande autour du square. Dans l'air flottait une odeur de fumée - pas celle d'une grande cité mais la fumée de mon enfance dont je n'ai que de rares souvenirs - une odeur d'encens, un parfum de frangipane et de feuilles mortes.

« Je ne crois pas que ce col blanc vous donne l’exclusivité de l’accès au Divin. » (p. 284)

De l'autre coté de la rue principale, là bas, coule le Loire. Comme un généreux champ de blé, elle dort au soleil, serpent dont la peau lisse et brune est tachetée de multiples ilôts et bancs de sable qui crèvent la surface. longeant la rivière pour aller vers Angers, les touristes les imaginent peut être aussi solides et surs que la route le long de laquelle ils roulent mais nous, nous savons à quoi nous en tenir. Les îles se déplacent insensiblement, entrainées par les eaux limoneuses qui passent au dessous d'elles, elles dérivent, elles s'enfoncent et refont surface ; lentes baleines blondes qui laissent dans leur sillages ces tourbillons assez inoffensifs quand on les regarde d'un bateau mais traites pour le baigneur aspiré inéluctablement par un courant de fond qui l'entraine sous la surface, attirant le malheureux dans une étreinte silencieuse qui l'étouffera sans témoin

Malgré ce que les historiens locaux peuvent en dire , il est bien rare que le chagrin fasse ressortir ce qu'il y a de meilleur dans une communauté

On éteint pas l'amour comme on éteint un robinet

L'ivresse (...) est un crime commis contre l'arbre, contre le fruit, contre le vin lui même. C'est un crime de lèse société , c'est un abus de confiance, comme le viol est un abus de désir. (...)
La vigne est cultivée avec amour du bourgeon jusqu'au fruit. Son jus est distillé puis soumis à tout le processus de fermentation et de manipulation qui fait de lui ce qu'il est : le vin.Ce vin là mérite surement beaucoup mieux que d'être ingurgité à l'excès par quelque imbécile dont la tête est pleine de stupidité