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Critiques de Joe R. Lansdale (590)
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Les marécages

Un vieil homme de plus de quatre-vingt ans est allongé dans une maison de retraite … Il attend … Son esprit vagabonde mais revient toujours à son enfance, dans les années 30, au Texas, alors Harry (13 ans à l’époque) et sa sœur Tom vivaient avec leurs parents. Une vie paisible, des parents aimants, tous vivant en harmonie … jusqu’à ce soir où ils sont guidés par leur chien à la chasse aux écureuils, passent par un chemin de traverse et découvrent le cadavre d’une femme noire … et rencontrent un Homme-Chèvre !

Sauf que nous sommes dans les années 30 et que la vie (ou la mort d’ailleurs) d’une personne noire n’a que peu d’importance sauf peut-être pour le père d’Harry, coiffeur ET constable (une sorte de shérif local !)

Il enquête sur cette mort, puis d’autres … et grâce à cette enquête, on découvre les préjugés, le racisme et les intolérances du sud des Etats Unis à cette époque.

Une enquête bien ficelée, une atmosphère chaude et lourde, une réussite !

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Sur la ligne noire

Sur la ligne noire, un superbe roman à lire et à relire. La découverte du monde adulte par un adolescent. Des bouffées de nostalgie et de désespoir, un sentiment d'injustice comme on peut en avoir lorsque l'on est obligé de se conformer au bon vouloir des parents qui savent toujours mieux que leurs enfants.

Vu de l'extérieur, Stanley Mitchell Junior a tout pour être un garçon heureux, un père propriétaire du Dew Drop, à Dewmont, un de ces rares cinémas en plein air dont le mur principal servait d'écran, une soeur aînée adorable, Caldonia, un chien, Nub, et surtout une mère aimante, Gal qui tempère les réactions parfois rudes du père.

Caldonia et Stanley aident leur père au cinéma en compagnie de Buster Abbot Lighthorse Smith, un noir que le père ne maltraite pas mais duquel il met en garde ses enfants.

De la même façon, le père de Stanley voit d'un mauvais oeil le seul ami de Stanley, Richard Chapman, le fils d'un paysan alcoolique qui le rosse régulièrement.

Stanley parvient à comprendre que contrairement à ce qu'il pense "Le monde n'est pas très bien tel qu'il est".

Inconscience ou courage adolescent, Stanley décide de passer outre les règles de vie de ses parents lorsqu'il découvre par hasard un coffret de lettres enfoui dans les décombres d'une maison incendiée. La lecture des lettres en compagnie de Caldonia les amènent à penser qu'un horrible meurtre a lieu il y a des décennies, à Dewmont, et implique des personnalités en vue.

L'enquête de Stanley va agir comme un véritable révélateur des travers de la société américaine des années 1960 (le récit se déroule en 1958), racisme, intolérance, misère des petits blancs, ostracisme social, rigidité de l'éducation parentale.

Pour autant, Stanley va traverser les épreuves, souvent au risque de sa vie, et parviendra à devenir l'adulte qui écrit ce récit avec une compassion et une diginité dignes d'éloges.

Confronté à l'incidicible, Stanley se tourne vers les seuls adultes qui l'écoutent, Buster Abbot et Rosy Mae la domestique, même si aux yeux des autres ils ont un défaut considérable, celui d'être noirs.

Un roman que je relis souvent au même titre que Canada de Richard Ford pour l'évocation juste et réaliste de cette période de l'adolescence où les individus sont sur une ligne de crête et au cours de laquelle ils peuvent basculer vers leur côté obscur.

Il aura appris que "(...) la vie n'est pas toujours satisfaisante, et que au bout du compte, la chair et la poussière finissent par ne faire plus qu'un."







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L'arbre à bouteilles

Première introduction à l'univers poisseux d'un Texas, univers ô combien impitoyable, sauf que JR et Sue Ellen sont remplacés par un duo improbable que forment Leonard et Hap, le noir homo et le blanc paumé. Attachant notre duo y'a pas à dire, d'autant plus que les répliques et réparties humoristico-cyniques font mouche la majeure partie du roman. Un bon moment de lecture porté par le regard sans concession de Lansdale sur le Texas des faubourgs ravagés par la pauvreté, par la drogue qui s'en prend aux plus jeunes, par l'exploitation de la faiblesse humaine, surtout celle des enfants, sombre tableau d'une Amérique qui laisse peu de place à l'espoir. Tout est noir dans ce roman, le malheur suinte par tous les pores, c'est assez oppressant. Li"intrigue en elle-même n'a que peu d'importance au regard de la critique sous-jacente d'un système américain qui dévoile ses limites tout particulièrement au sein de la communauté afro-américaine. Je ne sais pas si je poursuivrais les aventures de notre duo. Ce qui est certain par contre c'est ce goût amer qui me reste en travers de la gorge.
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Vanilla Ride

Envie de replonger dans la littérature américaine bien grasse que j’aime tant. Celle qui ne prend pas de gant, qui met en scène quelques rednecks incontrôlables et bien barrés jurant comme des charretiers. Toujours drôle, vulgaire, sans fioriture et dans une forme d’outrance qui, si on l’accepte, est jubilatoire.



Je vous le concède, cette couverture est digne d’un SAS. Mais Joe R. Lansdale ne boxe pas du tout dans la même catégorie que feu Gérard de Villiers et c’est tant mieux. Et puis cette édition grand format est aujourd’hui épuisée et le roman a été réédité en Folio avec une couverture un poil moins « aguichante » (quoique).



Bon je suis un fan absolu de Leonard et Hap, l’irrésistible duo de Joe R. Lansdale mais je ne vais pas vous la faire à l’envers et je vais reconnaître que ce roman est le moins convaincant de la série. Le scénario tient sur un post-it et les deux loustics ne m’ont pas semblé aussi pétaradants que d’habitude. Alors si vous voulez découvrir la verve de Lansdale, je vous conseille de commencer avec "L’arbre à bouteilles" et "Le mambo des deux ours". Vous y découvrirez deux drôles de zigotos vivant au fin fond de l’East Texas. Hap le blanc hétéro qui joue à chaque fois le rôle du narrateur et Léonard, son meilleur pote, noir et homosexuel dans une région du sud profond où les mentalités n’ont guère évolué depuis la guerre de sécession. Ces deux-là ont le chic pour s’embarquer dans des galères pas possible dont ils se sortent à chaque fois miraculeusement. Ce sont aussi de sacrés bagarreurs qui n’hésitent pas à utiliser des armes à feu quand le besoin s’en fait sentir.



Ici, ils vont faire face à la Dixie Mafia, une organisation criminelle raciste qui gère d’une main de fer un juteux trafic de drogue. Grosses bastons, crânes explosés à coup de fusil et blagues potaches rythment le récit. Une mécanique bien huilée où les dialogues sont toujours aussi savoureux. Pourtant, il manque un petit quelque chose, j’ai ressenti une légère impression de déjà-vu, de ronronnement dont aucune véritable surprise n’émerge. Je me suis bien marré, je ne vais pas le nier et la langue imagée de Joe R. Lansdale déménage toujours autant mais il y a une évidente baisse de régime sur ce titre. Pas grave, je retenterai ma chance avec " Diable rouge ", le dernier opus de la série sorti cette année.
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Tape-cul

Le jour où Hap Collins et Leonard Pine n’auront pas d’emmerdes, ne partiront pas en croisade pour aider une copine ou toute autre femme, leur vie sera ennuyante au possible et les romans de leur père littéraire seront fadasses.



Bon, prévenons tout de suite les futurs lecteurs ou lectrices qui ne connaîtraient pas le duo formidable qu’ils forment, que pour lire leurs histoires, il ne faut pas sursauter à chaque mot cochon ou politiquement incorrect.



Donc, si les mots/verbes tels que chatte, bite, nichons, cul, anus, rondelle, zizi, zob, baiser, s’astiquer, nègre et pédés, vous donnent des aigreurs d’estomac, il vaudrait mieux passer votre chemin, parce qu’ils font partie du langage des personnages.



Oui, même le N-Word est présent, puisque Leonard, qui est un Afro-américain homosexuel, se définit souvent comme un pédé et les racistes blancs le qualifieront souvent de nègre. Lorsque l’on va acheter des armes non traçables, le vendeur ne vous donnera pas du monsieur… Les membres des gangs parlent mal, tout comme la plupart des personnages de ce roman.



Une fois de plus, nos deux amis partent en mission sauvetage, pour récupérer la fille de Brett, la petite amie de Hap, qui se prostitue et qui est tombée encore plus bas que bas, d’après deux anciens membres du gang de Big Jim (un balèze un peu con et un nain bavard qu’on pourrait renommer Causeur).



Dans les romans de Lansdale, on a de l’humour dans les dialogues. Humour bien souvent noir, scato, un peu glauque, mais souvent drôle et qui sert à désarmer certaines situations délicates. Ou à l’envenimer…



Il faut dire qu’en plus de Hap et de Leonard, dans leur équipe, on aura Brett, une quadra bien foutue, ancienne pyromane (envers son mari), qui sait manier les armes, Herman, un pasteur ex-tueur à gage (ou un tueur à gage devenu pasteur) et Red, un nain roux teigneux qui parle beaucoup trop (et se plaint tout le temps)… Une fine équipe, oui, on peut le dire.



Il y a de l’action, des armes à feu, des morts, de la violence, des enfants non scolarisés (oui, on en a dans ce récit), des gangs, de la drogue, des putes, de l’injustice, du racisme, des trafiquants, des types louches, de la baise, de la discrimination envers les personnes à la verticalité contrariée (les nains, quoi), bref, rien de politiquement correct, mais de la réalité, tout simplement.



Alors oui, l’intrigue est plus mince que la ficelle d’un string de danseuse, oui, ça ressemble plus à un tome pour faire de la baston pure et dure, oui, certains personnages semblent être un peu à la limite de la caricature, oui, le scénario pourrait être utilisé dans un film de série B, mais malgré tout, j’ai aimé cette lecture, qui m’a divertie, qui m’a amusée, et oui, j’ai aimé le côté horriblement mal poli des personnages et le fait que rien ne soit lisse dans ce récit.



Maintenant, si vous voulez découvrir cette série lorsqu’elle parlait de sujets plus grave, je vous conseille les précédents volumes, qui étaient moins légers que celui-ci.



Si vous voulez rire un coup, vous encanailler à fond, passer la frontière et aller casser du motard au Mexique, vous prendre des plombs dans le gras, admirer un aspirateur de chiens de prairie et adopter un tatou et le baptiser Bob, alors, foncez, ce roman vous fera du bien au moral et aux zygomatiques.


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Le mambo des deux ours

Ouaip... Troisième "enquête" de Hap et Leonard, ce roman a les mêmes qualités que les autres volumes, essentiellement une fantaisie débordante et un humour épais et ravageur, mais aussi les mêmes défauts. Au rang de ceux-ci, je soulignerais le manque de crédibilité des personnages, vraiment trop caricaturaux.



J'ai tout de même passé un bon moment de lecture mais je n'ai pas très envie de lire le volume suivant...
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Les marécages

C’est une très belle découverte, que je fais avec mon amie Cricri124. Ensemble, on découvre, pour la première fois, cet auteur Joe. R. Lansdale. J’en entends parler pour la première fois, par mon ami Eric76 et je le remercie, vraiment.



C’est tout un monde à part, lorsqu’on entre dans l’univers «Les Marécages», c’est à l’époque de l’East Texas, de la Grande Dépression. C’est aussi une région pauvre, où chacun fait de son mieux, pour vivre. On fait la rencontre du vieux Harry, c’est lui le narrateur, il se met à raconter son histoire, à travers ses yeux, lorsqu’il est plus jeune. Il nous transporte, alors dans les années 30, c’est très important de se situer dans son histoire.



Palpitant, Angoissant, Envoûtant



C’est un thriller haletant dont on sent l’atmosphère palpable, où la tension se fait progressivement. L’auteur Joe. R. Lansdale possède une très belle écriture, et il sait vraiment capter mon attention du début, jusqu’à la fin. Je m’attache également aux personnages, il met bien en valeur ses points de vue de l’époque et il nous offre une belle psychologie des personnages, qu’on côtoie. On se croit également avec eux, et on ressent de l’empathie, pour ce qu’ils vivent.



Avec Harry, on découvre son enfance, son territoire, avec ces marécages, autour de chez lui. Il se voit à onze ans, il vit avec sa sœur Tom et ses parents. Son père Jacob arrive difficilement, il est même polyvalent, il fait plusieurs métiers pour survivre. Il est également constable, c'est un rôle très important, à l’époque. C’est lors d’une randonnée, ses enfants vont faire une découverte macabre et c’est une femme noire. Ils aperçoivent aussi un être étrange, qui est-ce ? Est-ce que c’est l’homme-chèvre dont parle la légende? Est-ce qu’il existe ou est-ce que c’est notre imagination? C’est à partir de ce moment-là, que les événements vont s’enchaîner. Ils arrivent ensuite d’autres meurtres et on cherche le coupable évidemment. La logique est que c’est un noir mais est-ce que c’est vraiment le fait ? Nous sommes dans un quartier pauvre dont les esprits sont fermés, à cette époque.



«En tant que constable, j'ai rencontré les pires êtres humains qui existent, chez les Blancs comme chez les Noirs. La couleur de la peau n'a rien à voir avec la méchanceté. Ni avec la bonté. Rappelle-toi ça.»



Je recommande vivement cette belle lecture, je ne vois pas ma lecture passée, tellement que je suis très conquise. Je remercie effectivement ma complice Cricri124, c’est un très beau partage. C’est un vrai plaisir d’échanger et d’analyser autour de notre livre. J’invite donc à aller voir sa très belle critique.



Il ne faut pas se fier aux apparences, car le livre «Les Marécages» porte très bien sa signature et l’auteur garde sa ligne directrice, jusqu’à la fin. Je crois que je vais continuer, à découvrir cet auteur Joe R. Lansdale, car son thriller percutant me fait passer vraiment un excellent moment.



Siabelle
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L'arbre à bouteilles

Quel plaisir de retrouver Hap Collins et Leonnard Pine, les héros Des mécanos de Venus. Cette série n’est pas aussi ambitieuse que Les marécages et Les enfants de l’eau noire, mais elle est vraiment excellente dans un genre plus léger, même si ça reste bien noir. Hap et Leonnard sont amis à la vie à la mort, ils s’aiment comme des frères malgré leur différence. Hap est Blanc et hétéro alors que Leonnard est Noir et homosexuel. Et dans une petite ville défavorisée de l’East Texas, ce genre de différence compte, on n’est pas dans un milieu intellectuel et policé, bien loin de là. Ils sont ouvriers dans une exploitation horticole. Leonnard, en arrêt maladie demande à Hap de l’accompagner à l’enterrement de son oncle Chester, qui l’a élevé, puis rejeté en apprenant son homosexualité, que Leonnard n’a jamais cachée et qui passe très mal dans ce milieu. Il n’a pas revu le vieil homme depuis des années, mais il a entendu dire qu’il souffrait de la maladie d’Alzheimer. Lors de l’enterrement, ils rencontrent Florida, une jeune avocate noire qui leur apprend que Chester lègue à son neveu sa maison, cent mille dollars et une clé qui ouvre un coffre de banque. La maison est une ruine dans le quartier noir, avec comme voisins une crack house. A la banque Leonnard trouve une édition de poche bon marché de Dracula et de nombreux bons de réductions périmés dans les restaurants de la ville. Avant de pouvoir vendre son château, il va falloir le retaper, ce à quoi s’attaquent courageusement les deux amis, mais une nouvelle mauvaise surprise les attend : Un squelette d’enfant et des revues pédophiles sont cachés dans un débarras. Hap veut appeler la police, mais Leonnard lui demande d’attendre quelques jours, car il ne peut croire que son oncle ait pu commettre un tel crime. Nos deux héros vont remonter la piste de disparitions jamais élucidées.



Ce livre est vraiment excellent, pas tant pour l’originalité de son intrigue, mais pour son ambiance et sa critique sociale. On comprend assez vite qui est l’assassin, mais le but n’est pas de jouer au détective, mais plutôt de faire route avec ces deux personnages très attachants, mais il ne sont pas les seuls à valoir largement le détour. L’histoire se passe au début des années nonante, selon les indications données par Hap sur leur jeunesse à Florida dans le quartier noir de LaBorde. Même si la ségrégation devrait n’être plus qu’un mauvais souvenir, elle est toujours actuelle dans ce coin reculé. Les Blancs et les Noirs ne se mêlent pas et se détestent, nos héros sont une exception. L’intrigue se passe dans le quartier noir et Hap y est sans cesse confronté au racisme. Et cela va dans les deux sens, Florida aura une relation avec Hap, mais purement sexuelle et clandestine, elle refuse de s’afficher avec un Blanc alors que lui est vraiment amoureux et espère un avenir ensemble, mais elle le quittera rapidement pour un Noir, sans cacher ses préjugés. Outre un racisme très présent, personne ne s’inquiète pour les orphelins noirs disparus, hormis un inspecteur noir sans moyen, la violence est très présente dans le milieu. Il y a le trafic de drogue et une certaine violence institutionnelle. La police n’intervient pas dans le trafic et nos héros ne peuvent accepter ce déni de justice. Ils se muent en justiciers et redresseurs de torts.



Vu d’ici on est très sensible au mouvement Blacks lives mater et si le roman parle d’orphelins noirs disparus dans l’indifférence générale des autorités, il est très cash sur la haine viscérale que les Noirs portent aux Blancs dans la ville. Hap est issu d’une famille pauvre et il n’est en aucun cas un oppresseur, mais tout le monde dans le même sac. J’ai trouvé cela surprenant, on voit les choses de manière plus manichéenne d’ici. Mais on est loin de ce discours woke dans ce roman. Si Hap est très indulgent envers la communauté noire, Leonnard ne l’est pas du tout. Il souligne par exemple que plus de 60% de la communauté noire vit des prestations sociales alors que ce n’est le cas de pratiquement personne dans la communauté asiatique. Il y a une inversion du discours dominant.



La relation entre les deux amis est pleine de tendresse et d’humour, c’est une sorte de feel good viril qui vaut vraiment le détour, une fois de plus, un coup de coeur avec Lansdale.
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Les Mécanos de Vénus

La première aventure du duo le plus improbable de la littérature américaine, mais aussi le plus drôle, qui ne se prend jamais au sérieux : Hap Collins, Blanc, hétéro et Leonard Pine, Noir, homo et sarcastique.



Plutôt que de commencer par le commencement, c’est à dire la rencontre entre nos deux amis, l’auteur entre de suite dans le vif du sujet.



Il nous en dira plus sur leur début par le biais des souvenirs de Hap Collins, qui se remémore tout cela lors du retour de Trudy, sa copine qu’il avait épousée dans les années 60 et qui l’avait laissé tomber comme une vieille chaussette.



Ce que j’apprécie tout particulièrement dans cette saga, ce sont les deux personnages et leurs réparties fulgurantes, sarcastique, non dénuées de cynisme et qui n’hésitent pas à se moquer d’eux-mêmes, à entrer dans les caricatures raciales.



Leonard n’hésite jamais à traiter don ami Hap de face de yaourt et ce dernier lui envoie du négro sans que cela choque Leonard. Notre grand Noir n’a pas peur de parler "petit nèg’e" et d’utiliser des termes considérés comme racistes pour parler de lui.



Malgré le fait que c’est le premier tome, le duo est déjà rodé, il tourne furieusement bien et ça vanne. Leonard est assez caustique et ne se prive pas pour balancer ce qu’il pense aux autres ou pour faire de l’humour grinçant.



Par contre, il faudra attendre un petit peu avant que l’action ne commence vraiment, mais ensuite, plus de répit. Le final sera hautement explosif et faites gaffe aux balles qui vont voler bas et perforer les cuirs de tout le monde.



Assurément, ce premier tome n’est pas mauvais, il est même bon, possède de l’humour sarcastique et notre duo est fidèle à lui-même.



Pourtant, si vous voulez découvrir la saga de Hap Collins et de Leonard Pine, ne commencez pas par celui-là. Préférez-lui le deuxième "L’arbre à bouteilles" ou l’hilarant "Bad Chili" (4ème) avec l’écureuil…



Cela vous permettra de découvrir le duo au meilleur de sa forme et ensuite, vous pourrez venir au premier en toute quiétude, car vous saurez que ce premier jet n’est pas le meilleur, mais qu’il vous en reste encore à découvrir après, de très bons.


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Les marécages

Harry est un vieil homme. qui, du fond de son lit, dans sa maison de retraite attend que la mort le cueille. Il se souvient de son enfance, et particulièrement des années 30, quand, avec sa petite soeur Tom, ils ont trouvé le premier cadavre...



Les Marécages n'est pas seulement un page-turner et un excellent thriller : c'est aussi l'histoire d'une famille, d'une communauté, et une plongée dans ce passé pas si lointain, où, des années après l'abolition de l'esclavage, les Noirs étaient encore lynchés pour un oui ou pour un non, et où le Ku Klux Klan pouvait vous rendre une petite visite si vous vous montriez un blanc trop amical envers eux...



Il y a aussi de l'initiatique dans cette histoire, puisqu'on sait que le jeune Harry deviendra shérif à la suite de ces événements. Et une belle galerie de personnages, sans caricatures, et assez profonds. Un soupçon de fantastique, avec le mystérieux Homme-Chèvre - qui ne se révélera pas finalement, ni si mystérieux, ni si coupable qu'on aurait pu le penser.



Et puis j'ai beaucoup apprécié la construction : le prologue, où Harry vieux introduit le propos. L'action proprement dite, racontée à la première personne du point de vue de Harry, avec qui je me suis identifiée très facilement. Et puis l'épilogue, où on retrouve la maison de retraite et où on apprend comment ont fini tous les personnages rencontrés lors de ces événements, puisque Harry, devenu vieux, leur a survécu à tous.



Mon thriller préféré de l'année. Enfin, on n'est qu'au mois de mars ;-)
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Les Mécanos de Vénus

« Les mécanos de Vénus » est le premier volet des aventures de Hap et Léonard publié aux Etats-Unis en 1990 et édité en France vingt-quatre ans plus tard. Le roman est un peu en-deçà des épisodes suivants, ce qui explique que les éditeurs ne se soient pas précipités pour le publier. Ça n’en reste pas moins un excellent polar qui peut être considéré comme un "épisode pilote" qui permet de lancer la série. Le roman va être prochainement adapté dans une nouvelle série télévisée qui sera diffusée aux Etats-Unis à partir de mars 2016. Les scénaristes américains ont eu la lourde tâche d’adapter un roman à l’intrigue assez simple en six épisodes d’une heure.

Si vous ne connaissez pas encore Hap et Léonard, je vais vous les présenter en quelques mots. Hap Collins et Leonard Pine mènent une vie modeste dans l’East Texas. Leonard est un vétéran du Vietnam, afro-américain, qui assume son homosexualité. Hap enchaîne les petits boulots. C’est un idéaliste qui a fait de la prison pour avoir refusé de servir l’Armée américaine pendant la guerre du Vietnam. Les deux hommes sont à la fois différents, complices et complémentaires.

L'histoire débute lorsque Trudy, l’ex-femme de Hap, fait un retour inopiné après plusieurs années d'absence. Leonard désapprouve sans succès cette réapparition. Le lendemain, après une nuit de chaudes retrouvailles, Trudy leur propose un deal. Il s’agit de retrouver le butin d’un hold-up enfoui au fond d’un marécage, le braqueur ayant terminé sa cavale par un naufrage en barque. Ils doivent se joindre à un groupe d’anciens activistes qui disent servir une même cause. L’argent leur servira à acheter des armes pour mener une lutte anticapitaliste. Une fois le magot repêché, la situation s’envenime et vire au cauchemar pour Hap et Léonard. Et la suite ne s’annonce guère mieux… Il leur faudra plus que des vannes pour se sortir de cette situation inextricable.

Le roman comprend les principaux ingrédients qui ont fait le succès des titres de Lansdale : une intrigue efficace, de l'action et de l'humour. Avec un dosage moins harmonieux dans "les mécanos de Vénus" où les personnages se battent beaucoup et plaisantent moins que dans les titres qui suivront. L'histoire a pour seule ambition de vous divertir et atteint parfaitement son objectif.
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L'arbre à bouteilles

Si je n'ai pas beaucoup d'inclination pour les romans policier, je suis toutefois toujours en quête de héros atypiques. En me baladant sur Babelio, je suis tombée sur une critique qui m'a mis l'eau à la bouche. Elle parlait du troisième tome d'une série de Lansdale. Je me suis donc précipitée pour en savoir un peu plus. Déjà, mauvaise nouvelle, le premier tome n'a jamais été traduit. Vu que je n'avais aucunement envie de lire en anglais -pas en ce moment-, je me suis résignée et j'ai commencé par le deuxième opus...



Si tu es comme moi et qu'avant même de te plonger dans une critique à proprement dite, tu regarde la note globale, alors tu as compris que j'avais aimé. Encore mieux que ça, vu que c'est la meilleure note que je mets à un policier/thriller depuis que je tiens ce blog. Par où commencer dans ce qui risque bien d'être un éloge ?



Tout ça est diablement bon. Les personnages d'abord. Le narrateur, Hap, a la quarantaine bien sonnée. Il est blanc et vivote de petit boulots merdiques. Son pote, Leonard, est grande gueule, homo et noir. Leur relation justifie en grande partie la qualité du roman. Ils sont cyniques, vulgaires, un peu paumés, loyaux et surtout ils sont drôles. Les dialogues claquent avec précision tout au long du récit. Le duo, à lui seul, justifierait la lecture de L'arbre à bouteilles. Et miracle : il y a plus. Beaucoup plus. Il y a le contexte. Parce que le roman se passe au Texas. Et le côté moche des États-Unis est admirablement dépeint. On croise du raciste, du bigot, du dealer et ça suinte la misère et l'ignorance. Monsieur Lansdale fait montre d'un talent plus que prometteur : c'est bien écrit, intelligent et drôle. Des passages désopilants succèdent sans problème avec des paragraphes emplis d'une poésie discrète. Du bon. Vraiment.



Là tu demandes peut-être pourquoi ce roman que j’encense depuis le début ne se trouve pas dans les coup de cœur avec un ou deux points en plus. Parce que l'enquête n'est pas tout à fait à la hauteur. Pour moi, qui ne cherche pas vraiment la trame policière, ce n'est pas grave mais c'est un peu dommage. Parce que vu les prouesses dont semble être capable l'écrivain, on est en droit de demander plus.



On me dit dans l'oreillette que six autres tomes des aventures d'Hap et Leonard sont disponibles en français. J'ai presque envie de me lever pour faire la danse de la victoire.



Avant de te laisser, je prends quelques secondes pour dire tout le bien que je pense du traducteur Bernard Blanc. Je sais, je sais, je n'ai pas lu le texte en version originale, je n'ai pas de point de comparaison. Pourtant, la qualité de l'écriture doit énormément à celle de la traduction. Logique. Et vu que je n'hésite pas à râler quand les traducteurs bâclent le boulot, normal que je le dise quand, on contraire, ils ont du talent. Voilà.
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Les marécages

Premier Joe R Lansdale pour moi et certainement pas le dernier.

Plus un roman noir que policier même si l'histoire débute par la découverte du cadavre d'un femme noire, ayant été torturée et dont le corps a été mis en scène.

Nous sommes dans le sud des Etats-Unis dans les années trente et donc le corps d'une femme noire n'a que peu d'importance pour les blancs du coin. Sauf que dans ce cas-ci, le cadavre est retrouvée par Harry, fils du constable de "la ville" et qui lui est assez ouvert envers les noirs et ne partage pas les idées ségrégationnistes.

Mais lorsque que le troisième cadavre de femme retrouvé est une femme blanche le chasse à l'homme est lancée et contre les noirs évidemment.

Toute cette histoire nous permet de nous rendre compte de l'atmosphère qui régnait à l'époque où finalement l'esclavage est encore dans toutes les mémoires.

Ce roman est lourd, poisseux, comme l'est cette région de marais.

Une très belle découverte, vivement le suivant.
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Les marécages



Les années 30, dans le Texas profond avec pour décor la ségrégation raciale et la Grande dépression.

Harry et sa sœur jouent dans les marécages quand ils découvrent le corps très abîmé d’une femme noire.

Une enquête avec les moyens du bord, c’est-à-dire sans très peu d’outils scientifiques et malgré la population (qui s’intéresse à une femme noire ?) ; qui s’accompagne de la résurgence de mythe et de sorcellerie.

Du haut de ses 13 ans, Harry découvre la noirceur du monde des adultes, leur cruauté, leurs doutes, leurs faiblesses. Avec une grand-mère haute en couleur, il va mener sa propre enquête.

Bien que celle-ci nous fasse approcher au plus près les blessures des agressions sordides, bien qu’il semble que nous soyons face à un tueur en série avec toute la terreur que cela peut inspirer dans une petite ville où tout le monde se connaît, ce roman a un charme certain, celui de l’enfance.

A la fois polar, roman social et d’apprentissage, Les marécages est un petit bijou de nature-writing qui contentera tout le monde.

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Les Mécanos de Vénus

J'ose avouer que je ne connaissais pas Joe R Lansdale. Je l'ai rencontré lors du salon Polar du Sud en octobre 2018, à Toulouse. Il n'y avait personne devant lui, il avait une tripotée de livres, j'ai discuté un peu et j'ai pris le premier de la série Hap et Leonard. C'est croquignolesque, enfin, plutôt tendance Westlake que Pieds Nicklés, quoique. Voilà donc une fine équipe de deux amis, à la vie, à la mort, un blanc un noir, un hétéro un homo, à la recherche d'un magot enfoui. Je passe sur les détails, nombreux, on ne s'ennuie pas une minute, le langage est très "fleuri", l'intrigue pas mal. Donc s'il y a d'autres ignares que moi dans le domaine du polar texan, il faut se jeter dessus. Une remarque : à l'image de son image, l'auteur ne se foule pas dans ses dédicaces et se contente du prénom.



C'est un vrai personnage, comme on l'imagine dans la culture western, avec son chapeau, son accent, sa gouaille !



Longue vie à cet auteur et à ses héros !!!
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Un froid d'enfer

Joe R. Lansdale est un auteur de romans policiers américains choisi par Gwen21 pour le Challenge Solidaire 2023.

Malgré qu'il soit très populaire aux Etats-Unis, je n'ai pas accroché à la prose de Joe R. Lansdale, contrairement à d'autres auteurs de romans policiers anglo-saxons proposés par le Challenge Solidaire.

Comme je n'aime pas rester sur une mauvaise impression, je tenterai de lire un autre livre de cet auteur, si l'occasion (ou un autre challenge) le remet sur mon chemin.
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Les marécages

Une lecture passionnante (et éprouvante) pour cette histoire qui se déroule dans le Texas profond des années 30. Passionnante, parce que c'est l'histoire d'une série de meurtres et de la quête de coupables. Éprouvante, parce que ça se déroule au moment de l'apogée du KKK et où les Noirs sont traités d'une façon abominable. Certaines phrases m'ont fait froid dans le dos et j'avais le coeur gros en me disant que, malheureusement, tout ça est bien réel.



Des meurtres, donc... Une série... des femmes qui sont laissées pour mortes sur les rives de marécages... Atrocement mutilées, salement amochées, et ayant subi des sévices dont on n'osent à peine imaginer la douleur... C'est deux enfants, Harry et Tom, qui découvriront le premier corps... Enfants du constable, ils iront retrouver leur père pour les amener au corps... Et puis, une deuxième victime apparaît... Mais bon, l'affaire n'est pas tellement pris au sérieux par les locaux... Après tout, ce ne sont que des femmes noires qui sont retrouvées ! Mais voilà que la troisième victime, blanche elle, inquiétera. Trouvant que l'enquête ne se déroule pas assez rapidement, les enfants décideront de cherche eux aussi, qui a bien pu commettre ces meurtres.



Un gros roman noir comme je les aime, avec pour toile de fond une Amérique profonde, et un sujet sociétal qui soulève bien des passions. Une écriture très dense et riche. Des personnages attachants, comme j'ai aimé Harry, petit garçon, mais déjà grand dans ses réflexions sur le monde... Je suis ravie d'avoir découvert l'auteur avec cet ouvrage...
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Les marécages

Dans les années 30, dans un coin marécageux du Texas, englué dans la grande dépression et dans un racisme qui ne se cache même pas, Harry et sa petite sœur vont découvrir le 1er d'une série de cadavres. Malheureusement le corps appartient à une noire, et pour cette raison il n'attire pas vraiment de sympathie ni même le souci de savoir qui peut bien commettre ces crimes barbares, car après tout si les jeunes veulent s'amuser...



Dès les premières pages, l'atmosphère est pesante, sombre, à l'image de ces marécages. Les crimes sont glauques, cette vision étant sans doute renforcée par le milieu nauséabond dans lequel l'histoire se développe, et leur violence ne semble pas perturber grand monde, ce qui n'arrange rien.

Pourtant beaucoup de personnages sont attachants, et la psychologie ainsi que les histoires personnelles de chacun sont fouillées, même ceux qui sont détestables sont intéressants. Ce n'est pas une simple histoire de crime où l'on doit traquer le coupable, c'est toute la société de cette époque, concentrée dans un milieu rural et isolé, qui nous est décrite de façon très prenante. Par moments on ne sait plus si on est dans un polar ou dans Tom Sawyer, et malgré l'ambiance lourde certains passages ou dialogues m'ont fait mourir de rire; j'ai trouvé à certains personnages un côté un peu freaks, dans le bon sens du terme.



J'ai totalement adhéré à cette histoire même si j'ai compris qui était le coupable dès qu'il a été présenté, justement parce que le contexte historique, le cadre, les personnages, et même la description de ces paysages qui n'existent peut-être plus se sont révélés passionnants. Dès que je l'ai commencé j'ai eu beaucoup de mal à m’arrêter,il a été un vrai page turner.



Ce roman m'a été pioché dans le cadre du club de lecture "pioche dans ma pal" par kateginger63 avec qui nous avons pour l'occasion fait une lecture commune. Nos impressions étaient plutôt similaires, et je ne peux que conseiller cette excellente lecture pour tous les points cités au-dessus, et j'en ai certainement oublié.



Club de lecture pioche dans ma pal

Challenge multi-défis 2019

Challenge mauvais genre 2018-2019

Challenge déductions élémentaires

Challenge monopoly
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Les marécages

Harry est très âgé et vit dans une maison de retraite. Le présent ne lui apporte plus guère de satisfaction, aussi préfère-t’il penser au passé. Il se souvient de l’année de ses onze ans en 1933 et nous raconte sa vie à ce moment-là lors de la Grande Dépression. Il vit dans une petite ville de l’est du Texas avec ses parents et sa soeur Tom. Il ne sait rien de la crise que traverse le pays, son enfance est heureuse dans une famille unie et aimante. La mère s’occupe du foyer et Jacob le père cumule les emplois pour s’en sortir, il est à la fois paysan, coiffeur et agent de police local.



Toby le chien de la famille se blesse gravement et Jacob demande à Harry d’aller l’achever dans les bois voisins de la ferme. Les enfants marchent longtemps mais ils ne peuvent se résoudre à obéir à leur père. Ils découvrent le corps mutilé d’une femme noire attaché à un arbre au bord de la rivière, ils ont l’impression d’être poursuivis par l’Homme-chèvre, sans doute coupable du meurtre. Jacob explique que ce monstre est seulement une légende régionale et que le vrai tueur ne peut être qu’un homme. Les enfants restent persuadés de l’existence de l’Homme-chèvre, ce qui sera déterminant dans la suite du roman.



La victime est une prostituée noire, les blancs ne veulent pas s’en mêler. Jacob et sa famille sont parmi les rares blancs de la ville à ne pas détester les noirs. Après une tornade, on retrouve une deuxième prostituée noire massacrée, ce qui n’émeut que Jacob, qui essaie d’élucider ces crimes avec l’aide du Docteur Tinn, un médecin noir passionné par l’histoire de Jack l’Eventreur. Tout change quand on découvre le corps d’une prostituée blanche victime du même maniaque. Même si cette femme est considérée comme une moins que rien par la communauté blanche, les habitants sont persuadés que les noirs sont derrière ces meurtres et qu’ils ne peuvent rester sans réagir. Jacob a eu une parole maladroite au salon de coiffure et le Klan s’en empare pour lyncher un vieux noir, Harry et son père ne peuvent qu’assister impuissants à la scène.



Ce thriller est un coup de coeur, un des meilleur que j’aie lu depuis longtemps. Il y a encore bien d’autres rebondissements et finalement cette histoire de crimes en série est avant tout un prétexte et un fil conducteur pour nous parler de la vie en ce temps-là dans le Texas profond. Les gens sont totalement racistes et en toute bonne foi, comme le dit Jacob, ils semblent avoir oublié que les Yankees leur ont mis la pâtée plus de soixante ans auparavant. La famille de Jacob est attachante, il essaie d’être un homme juste dans une société injuste, le lynchage du vieux Mose, puis le meurtre de Miss Maggie, une noire que tout le monde aimait, le rendent malade.



L’histoire est raconté par Harry, qui grandit brusquement au cours des deux années que durent le récit. Les descriptions de la nature sont belles, la langue magnifique et la vie en ce temps-là à la fois rude et préservée.Harry est très attachant, il prendra le relais quand son père sera trop malade. La justice humaine s’en mêle peu, mais la providence y supplée. Un très beau livre, très riche et vraiment passionnant, avec des personnages et des actions complexes qui nous font découvrir la mentalité d’un autre temps, une nature belle et rude et surtout une famille qui s’efforce de vivre selon l’éthique chrétienne, car à ce moment-là, on pouvait aller à l’église le dimanche et aux réunions du Klan les autres jours, lyncher des noirs sans se sentir plus coupable que cela, ce que Jacob et les siens refusent.



Un livre qui va bien au-delà du thriller et qui vaut vraiment la peine d’être découvert. je compte lire d’autres romans de Landsdale.


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Les enfants de l'eau noire

En Résumé : J’ai passé un moment de lecture assez sympathique avec ce roman qui nous plonge dans une histoire aux sud des États-Unis, post krash, en pleine dépression des années 30 qui se replie sur elle-même, où les minorités sont encore rejetés et haïs. Une histoire sombre, et plutôt efficace qui se laisse lire et dont on tourne les pages assez facilement pour en apprendre plus. Mais voilà j’avoue que j’attendais plus de ce récit, principalement devant tous les axes de développement qu’il y avait que ce soit sur l’époque, le racisme, le rejet, la violence ou encore la pauvreté qui, sans dire que l’auteur ne les développe pas, me paraissent ne rester qu’en surface à chaque fois. Les USA développées dans le fond se révèlent en tout cas intéressantes, offrant un background dense et sombre, qui se marie bien avec ce récit en forme de conte qui nous est présenté. Concernant les personnages, ils se révèlent intéressants à découvrir, l’auteur proposant un panel de personnages complexes, avec leurs forces et leurs faiblesses, même si certains auraient peut-être mérité plus comme le Prêcheur ou Skunk. La plume de l’auteur se révèle simple, efficace, collant au plus près des personnages et de l’époque. Au final un récit pas mauvais, divertissant, mais qui, pour moi, aurait pu proposer quelque chose de plus profond. Je lirai en tout cas d’autres écrits de l’auteur pour me faire un autre avis, car il y a du potentiel rien que dans l’ambiance et le style.





Retrouvez ma chronique complète sur mon blog.
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