« Il quittait le sol et flottait dans l'air comme un nuage. D'en haut, il voyait Nitocris, dont la peau limpide et transparente laissait encore deviner ici et là le cadavre de la sombre momie. »
Une très belle histoire d'amour par-delà les âges entre Walter, un scientifique occidental venu retrouver sa Reine Nitocris, décédée depuis cinq mille ans, femme dont il était éperdument amoureux enfant. C'est pour elle qu'il est devenu égyptologue. Arrivée en Haute-Egypte, il fera un étrange et fabuleux voyage qui lui fera oublier les lois de la science pour respecter la volonté des Dieux de la vallée des Morts.
« Lui, l'être terre à terre, se sentait dominé par l'esprit de celui qui avait pénétré les secrets du surnaturel. »
Une écriture raffinée qui emporte le lecteur dans une hallucination d'un autre temps. Un très beau voyage dans le temps et l'espace.
« L'Égypte était plus mystérieuse encore qu'il ne l'avait supposé. »
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Alors comme ça, personne n’a lu ce petit bijou sur Babelio ! Il faut dire que c’est un roman qui ne date pas d’hier. Je vais donc essayer de vous le faire aimer puisque personnellement j’ai beaucoup apprécié cette lecture.
Je commencerais par une tirade du film « Hurricane Carter » : « Il faut sûrement beaucoup de mots pour raconter la vie de quelqu’un ». Cette phrase me revient en tête à chaque fois que je lis une biographie ou une histoire réelle.
A travers les pages jaunies par le temps, Ibrahim est là. Il raconte son enfance dans les ruelles de son village, sa jeunesse sur les bancs de l’université et surtout sa volonté de devenir médecin pour soulager les maux des « siens », qui veut dire tous les Egyptiens.
Ibrahim est humble dans sa souffrance et téméraire face au Choléra et plus j’avance dans ma lecture, plus je découvre d’autres personnages, intéressants pour leurs caractères et encore plus pour leurs actions et dans ce foisonnement de passions et de déceptions la vie du Docteur «El Hakim» en arabe, continue et comme un train, de gare en gare, poursuit sa course.
Ibrahim revient, à chaque fois, à l’Egypte comme le marin revient sur l’eau, comme l’oiseau retourne à son nid et comme l’exilé revient à son terre natale avec avidité et passion.
Le récit agrémenté de mots « égyptiens » est empreint de sincérité et de fierté mais aussi de révolte et de colère.
Je ne peux que vous conseiller de faire connaissance avec « le Docteur Ibrahim».
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"Elle va serrer les dents et braver le monde entier. Grâce à la puissance illimitée de sa volonté, elle va se forger enfin une vie selon ses goûts."
Une lecture magnifique, un roman qui laisse une trace. Des personnages complexes et une femme incroyable, Thérèse Etienne. On la suit jusqu'au bout de la nuit, sombre, noire. Jusqu'à ce qu'une petite musique vienne raviver l'éclair de ses yeux, de sa force inaltérable.
Knittel est un remarquable auteur, il nous plonge dans une histoire avec une facilité déconcertante. Les mots sont justes, les traits de la société bien rendus. Un très grand auteur.
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Thérèse Etienne est un très bon roman. Amédée, sa suite, est splendide. Quel beau personnage ! Amédée, pourtant marqué par une ascendance difficile - son grand-père et sa mère on été condamnés pour meurtre - est un "pûr", exigeant pour lui-même, généreux pour les autres, personnage presque trop parfait. On le suit sur ses chantiers de construction de barrages, dans une Suisse magnifique, dont on apprend aussi à connaître les caractères humains. Magnifique livre, grand roman: J.Knittel est un auteur à connaître absolument.
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Fan de l'Egypte ancienne ? Ce roman est pour vous. A l'instar de Walter Beam, l'égyptologue anglais héros du livre, vous pourrez vous plonger au coeur de la VI ième dynastie, et pourquoi pas, comme Walter, tomber amoureux fou de la première reine (ou pharaon) d'Egypte, la très belle Nitocris.
Venu en tant que savant procéder à des fouilles en Haute Egypte, sous la houlette du mécène Mayer, Walter parvient jusqu'à la tombe qui renferme la momie de sa reine bien-aimée. Mais là tout bascule : le voilà emporté dans un lointain passé, vieux de près de 5 millénaires, et qui, pourtant, lui paraît familier ... auprès d'une Nitocris bien vivante, qu'il appellera Isis. Au cours de ce long rêve (mais s'agit-il bien d'un rêve ? ) , Walter se trouve mêlé à ces vies qu'il étudie avec tant de passion. Lui-même endosse le rôle du malheureux époux de Nitocris, Mirniri, et il ne tarde pas à reconnaître, sous les traits de Mayer, son meurtrier, Menna.
Walter/Mirniri se verrait-il offrir une seconde chance de vivre heureux auprès de son épouse, en éliminant son futur meurtrier ?
L'originalité de ce roman, c'est de ne jamais nous en donner la clé avec certitude : le fait d'avoir approché la momie a-t-il suffi pour que Walter bascule dans un passé qu'il vénère ? Ou bien est-ce, plus prosaïquement, le délire du héros qui est à l'origine de cette résurrection, près de 5000 ans plus tard ? Chacun peut se faire sa propre idée ...
J'ai beaucoup apprécié aussi l'érudition de John Knittel, qui nous permet de côtoyer l'Egypte ancienne et l'Egypte moderne, celle des années trente, encore sous domination anglaise.
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Il y a Thérèse Raquin, Thérèse Desqueyroux et aussi Thérèse Etienne, un peu oubliée aujourd'hui. Trois destins de femme reliées en quelque sorte par un drame.
Je viens de relire. Thérèse Etienne, dont Romain Rolland a dit qu'il comptait
parmi les grands écrivains de langue française et allemande.
Dans les années 1920 en Suisse, comté d'Oberland, Gam, gros et riche village paysan est dirigé avec autorité depuis des générations par Anton Mûller, veuf, la cinquantaine,, père d'un fils étudiant en droit et d'une jeune femme mariée à un avocat.
Réputé pour son autorité, son honnêteté, sa générosité, il accueille à une jeune fille à la recherche de travail... Thérèse Etienne , originaire du Valay de l'autre côté de la montagne , Thérèse est très mal acceptée. Son air fier, sa beauté dérangent, considérée comme une aventurière, des rumeurs sordides circulent sur son passé qu'elle semble cacher.
Seul, un valet de ferme lui offre son amitié envers et contre tous.
Maître Mûller pour sa tranquillité et mettre un terme aux ragôts se renseigne sur le passé de la jeune fille auprès des autorités.
C'est alors que va se dérouler, petit à petit l'histoire de Thérèse qui connaîtra un amour passionné et se terminera par un drame épouvantable.
J'ai relu avec grand plaisir ce roman d'une autre époque, pas si lointain jusqu'à la dernière page.
Son histoire fera les gros titre de la presse.
Un bon livre, un plaisir de lecture mais qui pose aussi des questions et donne matière à reflexion...
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Lorsque le lecteur d'aujourd'hui lit, ou relit, ce roman écrit il y a presqu'un siècle ( il fut publié dans sa version originale en 1934), il retient d'emblée sa construction de facture très classique: trois parties sensiblement de taille égale, des chapitres liés entre eux par un enchainement parfait, un style d'écriture fait de longues descriptions des paysages, des lieux de vie, des personnages dans leurs caractéristiques physiques, leur habillement, leur attitude, ou encore leurs réflexions intérieures.
Le premier acte de l'intrigue s'ouvre sur le décor austère d'une haute vallée des Grisons, la Via Mala. Une scierie y est plantée le long d'une petite rivière alpine qui voisine avec le jeune Rhin. Autour de cette exploitation forestière ancestrale, la famille Lauretz vit sous le joug de la violence extrême du père; une famille presqu'ordinaire dans ces contrées rudes, composée d'une fratrie de quatre enfants, dont émergent particulièrement deux d'entre eux, Niklaus qui travaille avec son père, et surtout Sylvelie, la plus jeune des deux filles. Le rythme est ascendant dans le ressenti de la misère et de l'angoisse, jusqu'à atteindre son paroxysme un soir glacial de novembre.
Le 2ème acte s'ouvre sur un environnement en tous points opposé, celui dans lequel vit la riche famille de Richenau, une belle demeure, des chalets d'été, du personnel de maison, de belles réceptions. Apparaît alors l'un des fils, Andi, un séduisant jeune homme bien éduqué, jovial, quelque peu immature, qui, en devenant magistrat attaché au tribunal de la capitale du canton, bénéficie d'une situation honorable et confortable, en apparence du moins, car sa fragilité va bientôt se révéler après sa rencontre avec Sylvelie Lauretz.
Le 3ème acte constitue le dénouement de cette intrigue. Andi et Sylvelie sont à présent mariés; ils mènent une existence aisée et paisible, une paix apparente que viendront fracasser des circonstances inattendues. Celles-ci vont alors faire revivre la sombre soirée d'automne au cours de laquelle Jonas Lauterz a disparu de la vie de ses proches 3 ans auparavant. Cette partie est probablement la plus intéressante , en ce qu'elle révèle de l'évolution des principaux protagonistes de cette histoire face au dilemme qui s'ouvre à chacun d'entre eux.
Malgré l'habillage qui peut paraître un peu désuet au 21ème siècle, ce roman traite d'un thème intemporel, celui que chacun peut se faire de la notion de justice.
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J'avais vu le film dans mon enfance et je me suis attelé au roman quelques années après, sans trop de regret, le texte fait bien ressentir la noirceur de cette famille au creux des montagnes suisses et l'originalité de cette destiné. On pense à Heidi, à Julien Sorel, mais en moins joyeux.
Tout dans ce roman respire la tristesse, la rancune et la haine. On retrouve l'esprit des romans qui racontent une saga familiale, avec ses trahisons, ses espoirs et le patriarche qu'on aime ou qu'on déteste.
Plaisant.
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Nous sommes dans un petit village suisse, au sein d'une famille composée des parents, de deux filles et d'un fils. Le père tyrannise et brutalise toute la famille, les fait travailler de façon très dure, les affame, et vit une bonne partie de l'année dans une maison plus confortable avec sa maîtresse et les deux enfants qu'il a eu d'elle. Une des filles hérite d'un peintre qu'elle a connu, une somme importante que le père s'approprie. Son fils organise un meurtre, avec l'aide du valet et avec la participation de toute la famille, sauf Sylvia, la bénéficiaire de l'héritage. La prospérité s'installe dans la famille. Niclaus, le fils fait tourner avec profit la scierie familiale. Sylvia se marie très au-dessus de sa condition. La disparition du père semble ne plus susciter de questions. Jusqu'au moment où le juge local meurt, et l'affaire monte dans une juridiction plus élevée.
Cette histoire du père brutal et méchant pourrait être outrée ou caricaturale, or il n'en est rien. John Knittel dessine ses personnages avec beaucoup de finesse, ils sont tous différents, et on se passionne pour chacun d'entre eux. Je suis en revanche moins convaincue par le personnage d'Andi, le mari de Sylvia. Déjà l'histoire du prince qui épouse la bergère, j'ai beaucoup de mal à y croire. Et je trouve que le personnage d'Andi est par moments très stéréotypé. Mais en dehors de cette réticence, Via Mala est un livre passionnant à lire, dont on a envie de tourner les pages très vite pour savoir ce qui va se passer, car l'auteur mène sacrement bien son affaire, et maintient le suspense jusqu'au bout du roman. Il possède à fond l'art de construire une intrigue efficace. Sa plus grande qualité avec l'art de créer des personnages attachants. Et tout cela avec une écriture adaptée au sujet.
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Un très beau roman qui se déroule dans l’Oberland Bernois, et l’auteur décrit très bien les us et coutumes des villageois qui vivent en autarcie dans leur vallée.
Thérèse qui vient d’une autre région suisse, mais francophone (une étrangère donc) séduit, sans le vouloir vraiment, le maître de maison veuf, mais tombe éperdument amoureuse du fils de ce dernier. Cet amour impossible les conduira à l’assassinat.
Je remercie ici andreepierrette pour sa critique. C’est cette dernière qui m’a fait lire ce roman. Le parallèle entre Thérèse Etienne, Thérèse Raquin et Thérèse Desqueyroux était intéressant et m’a séduit. Les deux premières deviennent des criminelles par amour, tandis que les motivations de Thérèse Desqueyroux sont plus diffuses. Cependant ces trois femmes, bien qu’immorales, sont tout à fait séduisantes
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Une magnifique histoire, et de beaux personnages. Le drame est là, la fautive assumera. J.Knittel tient son récit avec talent: belle langue, bon équilibre: il faut avoir lu ce grand et beau roman (et sa suite: "Amédée").
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Tant que brûle la flamme !
Attention : cette édition est en allemand !
'Via mala' ('Le chemin difficile', ce qui vaut autant dans cette histoire pour une passe dangereuse située entre le village et la scierie que pour celui qu'empruntent les principaux protagonistes du drame) est un roman qui date de 1934 du romancier suisse John Knittel, faisant référence à un fait divers de 1817.
Dans les années 20 du siècle précédent, quelque part dans les montagnes suisses, Jonas Lauretz est le propriétaire d'une scierie située à proximité d'un village dont les habitants ont beaucoup de mal avec ce Satan autoritaire qui règne sur sa petite famille avec une main de fer : ayant transformé sa douce épouse en ombre humaine, il a fait de sa fille Hanna sa maîtresse, tout en accordant à son autre fille, Sylvie, les attentions que l'on accorde à une Princesse, traitant par ailleurs son fils Niklaus, dont il a fait un infirme, comme un esclave. Devenue le modèle d'un célèbre peintre vieillissant fraîchement installé à proximité du village, dont elle sera la dernière flamme, et courtisée par le militaire Andreas von Richenau, en manœuvre à l'entour avec ses troupes, Sylvie va être, bien malgré elle, l'élément déclencheur d'une avalanche qui va tous les emporter...
Ce roman est un drame d'une rare intensité que vous n'oublierez pas : quand le Destin frappe, les marionnettes humaines n'ont que peu de latitude !
A noter : il existe également deux versions cinématographiques allemandes de cette histoire, en l'occurrence un film de Josef von Baky de 1944, sorti en 1948 et un second long-métrage de Paul May de 1961 avec l'immense Gert Froebe dans le rôle principal, ainsi qu'une remarquable version télévisée (de 270mn) réalisée par l'allemand Tom Toelle en 1985 avec Mario Adorf en Jonas Lauretz entouré notamment de Maruschka Detmers et Dominique Pinon
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Un livre qui ne paye pas de mine a priori ,cette plongee dans une contree suisse se rêvele etre un tres grand livre.John Knittel nous offre ici un roman noir,tres sombre avec des personnages qui ont chacuns leurs tares.La lecture est facile et agreable,les événements se succedent pour maintenir l'interet tout au long du recit.Un chef d'oeuvre meconnu.
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Vial mala de John Knittel, 1934, en langue allemand.
J'ai lu ce roman dont le style n'est pas le meilleur, à mon avis. Mais l'histoire de le personnage principale, un pochard et un monstre brutal envers sa famille qui prend sa revanche et finit par le tuer - cette histoire est bien fascinante. Adapté au cinéma.
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c'est un livre prenant qui s'inspire vraisemblablement de faits réels. Ce livre écrit à une autre époque nous renseigne sur les meurs berbères, la civilisation arabe et l'islam.
A l'époque du livre les écarts entre pays étaient plus tranchés, d'où le titre du livre l'éternel abime. Le livre tient en haleine, jusqu'au boût. On le lit jusqu'au boût, mais la fin est pessimiste et de peu d'envergure.
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Un livre qui fascinera pour faire revivre dans une époque moderne l'Egypte antique. La première partie du livre est très intéressante quand elle raconte les fouilles archéologiques au début du xxème siècle, époque du récit, et la découverte de la tombe d'une ancienne reine. Ensuite le récit devient en partie fantastique avec un suspens sans réelle vraisemblance et qui ennuie. La fin du livre ravie car très romantique. Pour résumé, c'est un roman intéressant mais inégal.
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l'histoire d'un homme qui se prend pour un colon, qui veut accomplir de grandes choses mais le destin ou dieu en décide autrement, il m'aura fallu une semaine pour arriver au bout, sans que le livre ne démérite j'avoue ne pas avoir été transportée, à aucun moment je ne me suis sentie proche des personnages, ça manque de rythme pour moi
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