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Critiques de Jonathan Dee (148)
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Ceux d'ici

Sans revenir à fond sur les fameux événements du 11 septembre, Ceux d’ici raconte les principales dérives de l’Amérique des 15 dernières années.
Lien : http://www.journaldequebec.c..
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Ceux d'ici

Jonathan Dee fait se croiser différents personnages sur une petite décennie, dans le sillage de l'attentat du World Trade Center, qui souffrent à des degrés divers du phénomène de repli sur soi d'une Amérique déboussolée. Roman à l'atmosphère sombre, creuse, où les gens semblent animés par la peur du lendemain, essentiellement, sans énergie pour aucune autre entreprise. Si l'on sent que fondamentalement ce roman identifie avec pas mal de justesse le mal qui ronge l'Amérique contemporaine, il n'en reste pas moins que les personnages manquent quelquefois de profondeur. Jonathan Dee parvient à créer certains personnages dont on comprend en partie les mobiles, tel que Mark l'entrepreneur, qui se laisse entraîner dans la fuite en avant immobilière. Toutefois, les motivations d'autres personnages tels que Philip Hadi, le richissime New-Yorkais, restent totalement floues, ce qui nous laisse sur notre faim. De la même manière, l'auteur laisse en plan toute une galerie de personnages, évoqués au cours du roman, mais dont finalement on attendait autre chose.

En résumé, impression mitigée pour ce livre, dont les thèmes explorés sont finalement assez convenus.
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Ceux d'ici

L'Amérique profonde de la côte Est nous est révélée dans ce roman. Difficultés de la vie de tous les jours, gestion d'une petite ville, nous sont décrites avec réalisme et vérité. Pour mieux comprendre l'Amérique d'après le 11 septembre date à laquelle débute le livre.

A lire absolument....
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Ceux d'ici

Quand Mark Firth débarque à New York, la ville n’est plus debout mais vautrée, pantelante. Quelques jours après le 11 septembre, la panique et la poussière saturent l’air. L’énorme fracas des tours anéanties bourdonne encore dans les oreilles. Une ambiance « de film de fin du monde » qui n’est pas sans déplaire à l’artisan du bâtiment venu du fin fond du Massachusetts, pour tenter de régler une sombre affaire d’escroquerie financière.



À son retour à Howland, le provincial est reçu comme un héros, un rescapé de guerre. Tu parles d’un héros. Mark Firth n’était même pas là quand les gratte-ciels ont mordu la poussière. Mark Firth est un amas de chair honteuse, il ne se remet pas de son immense stupidité : qui confie des dizaines de milliers de dollars à un type – soi-disant trader dans un fonds privé – qu’il ne connaît pas, qu’il n’a même pas pris la peine de googler ? L’idiot dans toute sa splendeur.



L’idiot de Jonathan Dee n’a rien d’un prince plein de mansuétude. Personnage livide et inconsistant, il traîne ses chaussures de chantier tout au long du roman, persuadé de la validité de ses actions. Sa rencontre avec le milliardaire new-yorkais Philip Hadi est un signe du destin : au diable les chantiers miteux, il faut se jeter à l’eau, acheter, retaper et revendre des maisons en cascade, souffler la bulle immobilière au chalumeau. Une brillante idée quand on sait ce qui s’est passé en 2006.



À travers Mark Firth et la myriade de personnages défaits qui gravitent autour de lui, Jonathan Dee décrit l’Amérique de la loose, revenue de ses rêves en toc, serrant les dents face à un inconnu inquiétant. Après le 11 septembre, après la crise des subprimes, la fumeuse devise The sky is the limit résonne comme une sinistre plaisanterie. Le ciel est peut-être la limite des 1%, mais pas de la tenancière du café moisi, pas du seul policier de Howland, qui distribue les amendes de stationnement le jour et traque les chauffards la nuit, pas de la proviseure de collège rétrogradée « faute de moyens », pas du petit entrepreneur du BTP qui se rêve magnat de l’immobilier.



Ceux d’ici a été qualifié de chef-d’oeuvre par nombre de critiques. Je n’irais pas jusque-là. Si le roman de Jonathan Dee décrit de manière efficace et lucide cette Amérique hébétée, éreintée par les inégalités, le style m’a semblé passablement monocorde. Les phrases se succèdent, comme les pensées amorphes des personnages : elles exsudent l’ennui et l’impuissance. Du Houellebecq sans la dimension lunaire, barrée, de l’auteur de Plateforme.



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Ceux d'ici

Pas mal du tout ce roman sur l'Amérique post 11 septembre, je vais vite aller lire ses autres romans.
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Ceux d'ici

L'entrée en matière sur le 11 septembre 2001 est particulièrement prometteuse, détonante et caustique. Las! Bien qu'ayant insisté, j'ai trouvé l'intrigue, si l'on peut parler d'intrigue, le style, les dialogues et les personnages d'un ennui mortel. Sans doute n'ai-je pas insisté suffisamment ?
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Ceux d'ici

On devine que le roman commence après le 11 septembre. A partir de là, la vie des américains va être bouleversée. Nous entrons dans le quotidien de gens ordinaires entrainés malgré eux vers une vie différentes.

La peur transformant les gens, chacun vit le après des évènements avec sa sensibilité, son vécu, ses rancœurs.



J’ai eu du mal à entrer dans l’histoire mais petit à petit le style de Jonathan Dee opère et j’ai pris plaisir à retrouver les habitants de Howland.

L’auteur nous livre une critique réaliste et édifiante de la société américaine de classe moyenne à travers la description de leurs états d’âmes, de leur vie professionnelle, de leur relation familiale, de leur questionnement par apport à la politique de leur pays et de leur représentant et la différence qui se creuse entre les riches de plus en plus riche et la grandes majorités de citoyen de plus en plus en difficultés.

Le comportement de « ceux d’ici » doit se retrouver dans tout citoyen de classe moyenne d’autres pays.



Un livre bien écrit qui nous oblige à réfléchir.
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Ceux d'ici

"Ceux d' ici" n'est pas un roman traditionnel. Il ne s'agit pas d'une histoire construite de façon classique, avec un début et une fin. Il ne s'agit pas d'un roman d'action.



Il s'agit plutôt d'un portrait de la société américaine, décryptée en suivant une galerie de personnages, leurs faits et gestes, leurs reflexions, leurs réactions.

Personnellement, je ne me suis pas du tout ennuyée, bien au contraire.

C'est très réussi et je lirai d'autres romans de cet auteur.





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Ceux d'ici

Jonathan Dee livre ici une chronique amère des Etats Unis entre le 11 Septembre 2001 et la crise financière de 2008.

Le rêve américain s'est dissous, mais Mark, entrepreneur en bâtiment, veut y croire encore. Dans son coin paisible du Massachusetts, il y croit d'autant plus qu'un millionnaire new yorkais, venu s'y réfugier et s'imposant peu à peu comme le Maître des Lieux, exhibe avec désinvolture ses signes de réussite. Mark parviendra-t'il à "réussir sa vie", lui aussi ? En tout cas, il y travaille...

J'ai bien aimé la mélancolie qui se dégage de ce roman, la nostalgie d'une époque, pas si lointaine, où l'argent n'influençait pas à ce point la vie des gens, où les rapports humains étaient plus simples. Désormais, tout n'est que conflits, rébellions, difficultés administratives et financières, affaires d'apparences... Comment vivre dans une société où les valeurs se réduisent à celle du dollar ? C'est tout cela que Mark et les autres personnages doivent affronter, page après page, et c'est un peu déprimant -ça l'est d'autant plus que le constat est semblable de ce côté-ci de l'Atlantique.

Néanmoins, le style de Jonathan Dee est agréable à lire, et la finesse de son analyse rend son roman pertinent et touchant. de quoi passer un bon moment littéraire.
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Ceux d'ici

Le portrait d’une société américaine déboussolée, désenchantée : « Ceux-d’ici ».



New York. 11 Septembre 2001. Mark Firth est venu ce jour là depuis sa petite ville d’Howland, Massachussets, dans la Grosse Pomme. Il doit y rencontrer un avocat spécialisé dans le recouvrement de fonds de placement détournés par un escroc.



Il a en effet placé ses économies en toute confiance, appâté par les promesses d’enrichissement rapide. Maintenant ruiné, Mark a bien du mal faire tourner son entreprise en bâtiment.



Suite aux attentats, un riche New Yorkais, Philipp Hadi, vient s’installer avec femme et enfants à Howland dans sa résidence secondaire afin d’être en sécurité. Il fera transformer par Mark Firth sa maison en un édifice truffé de caméras et autres gadgets de sécurité.



A la grande surprise des habitants d’Howland, cet homme richissime sollicitera le poste de Premier Elu (maire chez nous). Son argument de campagne sera qu’il prendra à sa charge tous les frais de gestion de la commune sur sa fortune personnelle baissant ainsi les impôts.



S’ils sont ravis au début, les habitants ne tardent pas à s’apercevoir que ce nouveau maire leur impose des décisions qu’il a prises seul : pose de caméras de surveillance, interdiction de vente de tabac … Par ailleurs, il vient au secours des commerçants et habitants empêtrés dans des difficultés financières sans contrepartie.



Dans une Amérique post-attentats du 11 Septembre et touchée par l’éclatement de la bulle des subprimes, les habitants d’Howland sont bien déboussolés. Certains, comme Mark Firth tenteront de faire de l’argent à tout prix, d’autres laisseront libre-cours à leur mécontentement en déversant leur bile sur le Net.



Ce qui m’a intéressée dans ce roman, ce sont les réactions des personnages confrontés à la réalité économique qui va révéler leur véritable personnalité. Jonathan Dee dépeint admirablement la société américaine actuelle qui m’a donné l’impression d’un bateau qui dérive sans véritable capitaine à la barre, chacun tentant de survivre comme il peut (quand il ne fait pas partie des élites bien sûr).







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Ceux d'ici

Très bel ouvrage sur la différence de classes aux Etats Unis... Le choc de style et de niveau de vie entre d'un côté les citadins aux situations établies et reconnus ; vacanciers en quête de calme et de "retour aux choses simples" mais qui emportent dans leurs bagages leur style de vie new-yorkais... et puis les autres, les autochtones, ceux qui les accueillent et font tout pour leur plaire, qui subissent, acceptent leur dictature culturelle et qui sont prêts à toutes les concessions dans l'espoir d'un jour peut-être intégrer leur cercle fermé et accéder eux aussi au "rêve américain". Livre découvert en traînant à la Fnac, très bonne pioche !
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Ceux d'ici

Au volant de ma voiture en rentrant du boulot, à l'écoute de la radio, mon attention redouble lorsque le journaliste qualifie "Ceux d'ici" de "chef-d'œuvre de la littérature américaine". Oh là là, on se calme je n'utiliserai pas ces termes pour qualifier le dernier roman de Jonathan DEE. Je mettrai plutôt en avant une plume enlevée et relevée, des personnages attachants; d'autres plus irritants aux contradictions multiples.

La psychologie des personnages est habilement mise en relief par ce portraitiste américain contemporain qui commet ainsi son quatrième roman et également par la qualité de la traduction offerte par Elisabeth PEELVAERT.

On navigue sur une petite décennie, de l'Amérique post 2001 traumatisée par les attentats jusqu'aux premiers relents de la "crise des subprimes". La recherche de logements décents, la réhabilitation ou la dégradation de maisons, les déménagements de plusieurs protagonistes, le squat d'une bibliothèque...nous montrent des personnages qui se cherchent et qui parfois se retrouvent lors d'une réunion d'un conseil municipal ( truculamment dėcrite) ou d'un dîner de Noël pathétique. La force de l'auteur est de ne pas sombrer dans la caricature. Jonathan DEE dessine puis peint la vie quotidienne de ses personnages avec délicatesse tant dans la cadre de leur travail (bliothécaire, professeurs, agents immobiliers de Stockbridge, barman, restaurateur, postier, policier, licenciė-e-s...) que de leurs relations familiales.

Je vous laisse découvrir les aléas et les quelques turpitudes qui sévissent au sein du couple Karen et Mark FIRTH. Vous aurez aussi l'occasion de pérégriner avec plaisir auprès de Gerry et de suivre l'actualité locale par le prisme de son blog internet ou d'apprécier les parcours de vie de la très attachante Haley et de sa tante Candace.

D'autres personnages peints au cordeau soutenus par des dialogues acérés donnent du rythme au roman et montrent chez certains une obsession toute américaine des taxes foncières, des impôts, de la promotion sociale, de la scolarisation des progénitures dans les meilleures écoles privées, le tout empaquetés de petites jalousies, de mesquineries, de non-dits ou plus simplement d'incompréhension ou d'absence d'intérêts communs. Je n'en fais pas un livre moralisateur ou jugeant ; les personnages ne sont en rien monstrueux, on peut d'ailleurs s'y retrouver dans l'un d'eux. Ceux de là-bas sont également ceux d'ici.

La veille de la rédaction de ce petit commentaire je me suis rendu au Café des Images pour découvrir un film qui lui aussi brosse de manière magistral un aspect de l'Amérique contemporaine. Ce film "3 billboards les panneaux de la vengeance" mérite t-il le qualificatif de "chef-d'œuvre" attribué au livre susnommé par un journaliste enthousiaste ? À mon goût plus probablement mais les deux offrent une belle dose de plaisir.

Bon film et bonne lecture.



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Ceux d'ici

Un homme richissime débarque dans une petite bourgade américaine. Il y devient maire et bouleverse l’équilibre de la ville grâce/à cause de son argent.

On croise beaucoup de personnages qui pourraient être intéressants mais qui ne sont pas suffisamment exploités à mon goût. Le rythme est lent, j’ai eu du mal à savoir où l’auteur voulait nous mener.

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Ceux d'ici

Avec « Ceux d’ici », l’écrivain signe le premier roman significatif sur les Etats-Unis de Trump. Il l’a pourtant terminé quelques mois avant l’élection…
Lien : http://www.lemonde.fr/livres..
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Ceux d'ici

Découvert en France avec Les Privilèges en 2011, l'Américain Jonathan Dee décrit ici de manière diablement critique l'élection d'un millionnaire new-yorkais à la tête d'une petite bourgade du Massachusetts, que ce nouvel arrivant soucieux de « rompre » avec le ronronnement politique habituel vient bouleverser de fond en comble à grands renforts d'oseille. Une hubris catastrophique observé par des locaux débordés, qui n'est pas sans rappeler les pratiques de l'ex-président Trump..
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Ceux d'ici

Il y a les autres, de plus loin, touristes, curieux... Et puis ceux d’ici. De là, d’Howland, petite commune du Massachusetts où chacun vit comme il peut, avec ses problèmes et ses petites tentations. Mais le rêve américain n’est plus qu’un mirage, la réalité à laquelle va s’affronter Mark et l’ensemble de sa famille.



Le récit commence brutalement, tant sur le fond que sur la forme avec une écriture dure, sèche, injurieuse, négative mais nous sommes le lendemain du 11 septembre 2011. Deux types ont rendez-vous avec un avocat d’affaires pour tenter de récupérer un peu d’argent sur les escroqueries en ligne dont ils on été victimes. L’avocat est absent, tout est ralenti, comme un silence de morts, forcément... Ils n’ont plus qu’à rentrer respectivement chez eux. L’un des deux est Mark Firth, entrepreneur en bâtiment mais qui espère faire fortune, l’autre va en profiter pour lui voler sa carte bancaire.



Une fois de retour chez lui, Mark va rencontrer Philip Hadi, un milliardaire newyorkais qui veut effectuer quelques travaux dans sa maison juste achetée d’Howland. Il deviendra ensuite maire de la ville faisant comme bon lui semble avec ses deniers personnels. Mais des opposants font entendre leurs voix, dont Gerry, le frère de Mark qui a laissé son entreprise pour se lancer dans l’aventure immobilière… la suite à découvrir…



Entre les parcours des uns et des autres, c’est un enchainement sans fin qui agite tout le récit. Si l’écriture change de ton, les situations décrites restent rugueuses à l’image de cette Amérique où tout est permis, où tout est possible, où tout peut s’acheter, tout se défaire, tout s’achever, où tout vaut quelque chose et quelque chose plus rien (« une maison c’était une valeur, pas une histoire »). A chaque description d’un cas individuel c’est tout le reflet d’une société qu’on aperçoit, société sans limites du moment que le pouvoir politique et la technologie s’entrechoquent, souvent pour le pire.



Si on ne peut progressivement pas se défaire de la lecture, elle jette un froid, loin d’un regard visionnaire, le roman plonge dans la réalité et un warning sonne dans votre tête. Parce que si Jonathan Dee dépeint une société américaine cruelle, narcissique, agressive, prête à dénoncer l’autre, rejetant son problème sur celui de son voisin, on peut y voir, hélas, une copie de l’autre côté de l’Atlantique…Comme par exemple « les périodes de crise faisaient ressortir le mauvais côté des gens, et cet Internet, c’était un cabinet de toilette géant où on pouvait se permettre de gribouiller toute la haine qu’on voulait ».



Grandiose et pathétique.


Lien : http://squirelito.blogspot.f..
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"Ceux d’ici", septième roman de Jonathan Dee, dépeint avec subtilité les mécanismes du repli des citoyens.
Lien : http://www.lalibre.be/cultur..
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Ceux d'ici

« Ceux d'ici » est un excellent roman, très bien écrit, passionnant et subtilement construit. C'est le roman d'une famille, d'une petite ville, d'une Amérique que le 11 septembre 2001 et les crises successives ont transformées.

Le livre part du 12 septembre 2001 à New York pour poser le décor d'une Amérique attaquée dans son coeur et affaiblie. Mais la question de la liberté collective bafouée est mise de côté au profit d'un repli sur soi d'une partie de la société américaine, prise de paranoïa envers les classes plus riches, les communautés différentes, les politiques qui les oublient. Une société qui a perdu de vue son rêve américain...

Le roman évoque en parallèle l'ascension d'un milliardaire new yorkais dans la petite ville où il prenait ses vacances et les ambitions, succès et échecs des habitants de la même ville pour qui ce milliardaire est un modèle du rêve américain...Ou un représentant d'une classe riche à haïr. Toutes ces histoires, très bien racontées, avec des personnages très bien décrits psychologiquement, servent de prétexte pour montrer les inégalités dans la société américaine, la montée d'un sentiment de rejet de l'autre, quel qu'il soit, de la politique politicienne et du repli sur soi.

Une idée revient souvent dans ce roman : à la politique réelle et démocratique se substitue parfois la richesse des élus qui leur donne une légitimité pour agir, sous couvert d'efficacité, mais au détriment de la démocratie. Le principe qu'un homme riche ne s'intéresse forcément pas à l'argent puisqu'il en a, mène à l'idée qu'il est donc incorruptible et que son engagement est dans l'intérêt collectif. Cette idée est souvent évoquée et développée dans ce livre au travers des ambitions des différents personnages, de la transformation de la ville, des réactions de rejet ou d'adhésion des habitants. Les rancunes apparaissent, les inégalités se creusent, conduisant à des réactions populistes et de repli.

Un roman, donc, où les tensions sont dans tous les domaines, et s'exacerbent au fur et à mesure de la lecture, un roman (et une dernière phrase, parfaite) qui fait froid dans le dos car on ne peut éviter de faire un parallèle avec la réalité aux Etats-Unis...Pourtant, Jonathan Dee avait commencé son livre bien avant l'avènement d'un certain président milliardaire (mais après celui d'un riche maire de NY charismatique...)

Un roman que je conseille en tout cas, parce-que Jonathan Dee sait raconter des histoires, tout en nous faisant subtilement réfléchir. Et que son livre, au delà des qualités littéraires, réussit à brosser avec brio une image de la middle-class américaine confrontée à ses espoirs et désillusions, sans en faire trop. Un très bon livre pour tous ceux qui s'intéressent à l'Amérique contemporaine et aux jeux de pouvoirs.

Je remercie les éditions Plon et NetGalley pour la lecture de ce roman.
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Ceux d'ici

Allez. C'est presque un coup de coeur ❤.C'est surtout une belle découverte, un beau détour, une parenthèse autour du 11 septembre. Le recouvrement. La guérison. Les caractères. La Vie des gens. Leurs blessures. Les choses qui ne se réaliseront jamais ; les désillusions. Entre histoires familiales, politiques, roman fleuve et roman réaliste, Jonathan Dee, a, je trouve, une écriture juste et lisse, fluide et simple. Dans la première partie, le roman est bien construit. J'aime le début du roman et son récit hautement désabusé, critique et moqueur, acerbe et vif sur les dérives d'une Amérique qui a égaré son rêve américain et qui haït les étrangers. L'argent. Money money money. Et l'ambition. La cellule familiale d'abord. L'auteur réussit à dépeindre l'égocentrisme et l'égoïsme, l'hypocrisie et la froideur des familles américaines face à l'adversité. Le romancier pointe du doigt les failles dans une fresque sociologique. Passionnant, même si la fin laisse sur sa faim.



▪MON AVIS pendant la lecture : Ce weekend j'ai entrepris de relire le début de "Ceux d'ici" de Jonathan Dee. Car j'avais le sentiment d'avoir loupé quelque chose du début. Et comme je voyais sur instagram que beaucoup d'entre vous ont aimé ce roman... ▪Juste à l'incipit, avant que le titre n'apparaisse en grand comme au cinéma "Ceux D'ici" je n'avais pas su comprendre l'humour noir du personnage. Après 60 pages de relecture, me voici rassurée. Ce roman est une petite perle finalement. Comme je les aime tant ces romans qui dépeignent une Amérique états-unienne qui tente de recomposer son visage, recoller les morceaux, après le terrible attentat du 11 septembre 2001. Il faut se demander : qu'y a-t-il à reconstruire ? Toute une société sûrement. Des individus cassés, perdus, Américains pure souche ou pas pure souche qui à la sueur de leur front se construisent un avenir meilleur et en oublie l'Autre, le voisin, l'étranger, le pauvre dans la rue,... Pour montrer la vie ordinaire d'un couple de la middle class et mieux briser le rêve américain, Jonathan Dee déploie toute une fresque de personnages qui évoluent comme dans un feuilleton à l'américaine. ▪La suite au prochain numéro. ▪ Il vous tente ?
Lien : http://www.unefrancaisedansl..
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Des vies dans l'Amérique post 11 septembre, une petite ville du Massachussets, ses habitants, ceux d'ici, et puis aussi de riches new-yorkais qui tentent de se réfugier loin du tumulte, pour un temps... La vie au fil des saisons et des combines de chacun pour tenter de s'en sortir selon un point de vue tout à fait américain. Une intéressante façon de comprendre comment pensent ces citoyens là... Il y a Mark, l'entrepreneur en bâtiment qui ne sait pas toujours faire les bons choix, qui déçoit sa femme et qui est séduit par les prouesses financières du new-yorkais Haidi. Il y a son frère Gerry qui n'apprécie pas la richesse de ce Haidi qui semble vouloir arrondir tous les angles à coups de dollars, même s'il semble désintéressé. il y a leur soeur Candace qui semble être la seule à se rendre compte de la déchéance de leurs parents liée à l'âge. Ce sont des histoires de jalousie, de ressentiment, de peur de l'avenir, d'une certaine foi en "c'était mieux avant" et de la perte de la foi envers l'état américain. Une lecture instructive...

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